21
Commentaires

Le D-Day vu par la presse française

Pour les 80 ans du débarquement allié en Normandie, la boulimie de médiatisation - jusqu'à l'overdose - aurait pu être un sujet en lui-même. Je vous propose à la place de retourner, via les archives de la presse, à ce mois de juin 1944 avec un questionnement : comment les Français, de métropole, mais aussi de l'empire colonial et à travers le monde, ont eu connaissance du débarquement ?

Commentaires préférés des abonnés

A propos de la propagande sur le débarquement


 à lire grâce à" Le drapeau rouge , journal du parti communiste "


 

6 juin, à 80 ans du débarquement



LE JOUR (ou le mensonge…) LE PLUS LONG ?


Des chefs d’État, des rois et princes par douza(...)

Merci, cette analyse de la guerre de propagande qui se mène à travers la circulation des info est passionnante... et instructive. Nous en sommes toujours là, malgré les "réseaux"... ou à cause d'eux.  Sommes-nous devenus plus intelligents? 

(...)

J'ai voté pour cet article. Pourriez-vous le refaire pour le débarquement des troupes venues d'Afrique en Provence? Petit pincement quand même en me disant que moins de 6 mois plus tard, sera perpétré le massacre de Thiaroye.

Derniers commentaires

Dans la continuité d'un commentaire plus bas, j'ai apprécié l'approche de France culture dans le journal du 8h du 6 juin (1er sujet, à 1"), avec enfin un peu de recul !

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/journal-de-8-h/journal-de-8h-du-jeudi-06-juin-2024-1636372

Merci pour votre commentaire. 

Le sujet est très intéressant et bien traité par France Culture . C'est toute la question de l'usage de l'histoire et de la mémoire.

- sur la question des vainqueurs de la guerre, ça reste un point difficile à trancher : oui, la guerre c'est gagner en grande partie à l'Est - d'ailleurs un sondage auprès des Français quelques années après la guerre montre qu'une écrasante majorité l'attribue à l'URSS. Cependant si l'armée rouge a pu vaincre c'est grâce au soutien logistique des Alliés occidentaux qui a fourni énormément d'armes et de munitions, mais surtout des camions, des radios, des chaussures et des ressources alimentaires qui ont été vitale à l'URSS.

- sur la Russie, déjà une vérité, il n'y a aucun Soviétiques qui participent au débarquement, même de manière symbolique comme à pu l'être la présence de l'escadrille française Normandie-Niemen à l'Est. Et il faut surtout réaffirmer une réalité : dans l'Armée Rouge, les russes actuels sont minoritaires, environ 20% des effectifs, la majorité était composé d'Ukrainiens (25% de mémoire), de Biélorusses et de Georgiens.


- l'évolution des commémorations avec les chefs d'Etat en 1984 est aussi une évolution des commémorations mémorielles et politiques. De Gaulle a toujours boycotté le 6 juin qu'il considère comme une "opération anglo-saxonne" et au contraire sur célébré le débarquement de Provence où la France a eu le beau rôle. Sur le basculement vers l'appropriation des Américains de l'événement (ils sont minoritaire le 6 juin - les Anglais fournissent plus d'hommes) vient en grande partie du film le Jour le plus Long  de 1962 de Darryl Zanuck - film qui a aussi joué un grand rôle dans le tourisme mémoriel, il n'existait auparavant que quelques musées contre plus d'une cinquantaine aujourd'hui ! si cela vous intéresse, je vous invite à visionner le documentaire que j'ai consacré au film le Jour le plus Long qui est passé le 2 juin sur France 5 - le replay est disponible jusqu'au 13 juin : https://www.france.tv/france-3/bretagne/hollywood-normandie-histoire-d-un-debarquement/3564760-emission-du-lundi-13-juin-2022.html


- célébrer le 6 juin, par effet mécanique, fait oublier le reste des opérations et la bataille de Normandie qui fut terrible et bien plus décisive que le débarquement en lui-même. Elle contribue à l'effondrement rapide des Allemands à l'Ouest dès la fin août 44, laissant les Alliés au porte de l'Allemagne dès septembre 44.


Il y a encore des tas de choses à évoquer sur le 6 juin, sa médiatisation actuelle, ses commémorations, la perception actuelle des Français, la commercialisation de la mémoire et le tourisme mémoriel et son évolution... un peu de matière pour des chroniques futures ;)

Merci pour l'article et les commentaires.

Où peut-on trouver la ventilation des troupes de l'armée rouge par nationalité ?

Merci ! pour les questions sur l'armée Rouge et sa composition par nationalité, je vous invite à lire les travaux de Jean Lopez qui est le grand spécialiste de la question

Je trouve votre commentaire effrayant, tant au niveau du fond que de la forme.



- sur la question des vainqueurs de la guerre, ça reste un point difficile à trancher : oui, la guerre c'est gagner* en grande partie à l'Est - d'ailleurs un sondage auprès des Français quelques années après la guerre montre qu'une écrasante majorité l'attribue à l'URSS.

 Cependant si l'armée rouge a pu vaincre c'est grâce** au soutien logistique des Alliés occidentaux qui a fourni énormément d'armes et de munitions, mais surtout des camions, des radios, des chaussures et des ressources alimentaires qui ont été vitale à l'URSS.


*Déjà "c'est gagner" est terrible...je pense personnellement que personne ne gagne une guerre, il n'y a que des perdants ou des perdus.

 Le contresens que peut apporter la magistrale faute de syntaxe en remet une couche.


**le nombre de morts dans les rangs de cette armée on oublie???

les alliés occidentaux leur ont fourni de quoi se faire tuer en quelque sorte...



- sur la Russie, déjà une vérité, il n'y a aucun Soviétiques qui participent au débarquement,*** même de manière symbolique comme à pu l'être la présence de l'escadrille française Normandie-Niemen à l'Est.

 Et il faut surtout réaffirmer une réalité**** : dans l'Armée Rouge, les russes actuels sont minoritaires, environ 20% des effectifs, la majorité était composé d'Ukrainiens (25% de mémoire), de Biélorusses et de Georgiens.


***Une vérité rien que ça!

Bon, déjà géographiquement, ce n'était pas gagné me semble-t-il....


****Une réalité maintenant..vous avez aussi le taux de mortalité suivant les nationalités "actuelles"?

Les historiens ont beaucoup de mal à quantifier les morts de soldats et de civils soviétiques.

Les morts militaires tourneraient autour de 12 millions au moins pour l'URSS

Cela change quoi de savoir quelle serait leur nationalité "actuelle"?



(j'avais écrit plusieurs commentaires et effacé...je finis par poster celui-ci, ne cherchant comme d'habitude pas les "j'approuve")

un pseudo pacifisme totalement déplacé quand il question de combat contre le nazisme, un anti occidentalisme  débilitant, une inculture quand à la réalité du système soviétique et de son passeport intérieur sur lequel figurait la nationalité/le groupe ethnique et pour finir un aveuglement ( volontaire ) sur la propagande actuelle du régime fasciste du Kremlin qui fait des russes les uniques résistants au nazisme et de tous les ukrainiens des complices dudit nazisme..


 

Vous auriez pu mettre directement la précédente sur imineo

 "Quand l'extrême droite résistait".....


(je n'ai cliqué sur rien, suis seulement allée voir les titres proposés par imineo doc...)


♪♫♪♫

Merci. pour cette utile mise au point .

Je sais que la comparaison n'a aucun sens, mais le chiffre m'a frappé : la bataille de Normandie a fait 20'000 morts civils. C'est la moitié du nombre de morts à Gaza. Et pourtant en Normandie il s'agissait de bombardements massifs, sans aucune prétention à la précision chirurgicale et sur toute une région pour ne pas informer prématurément de l'endroit du débarquement.

Amusant , à la page 7 de notre quotidien régional , la même photo de "réseau de chaleur" en chantier que la une du "cri du peuple"  (cf , L'Union édition Châlons 05/06/24)

A propos de la propagande sur le débarquement


 à lire grâce à" Le drapeau rouge , journal du parti communiste "


 

6 juin, à 80 ans du débarquement



LE JOUR (ou le mensonge…) LE PLUS LONG ?


Des chefs d’État, des rois et princes par douzaines, des journalistes par centaines et, bien entendu, les médias avec tout leur arsenal seront là pour fêter le débarquement ou, plus exactement, ce script cherchant à présenter les États Unis comme les artisans uniques de la liberté retrouvée en Europe, comme les héros, quasi solitaires, de la victoire sur le nazisme. Cette année, la mystification risque d’être encore plus bruyante à l’occasion du 80ème anniversaire de cet événement.

Loin de nous, l’intention mesquine de minimiser la bravoure, le courage de ces jeunes américains, britanniques, français et canadiens, souvent adolescents, qui furent largués des avions ou débarqués des bateaux et qui devaient plonger dans une mer hostile avec une moyenne de 60 kg de matériel sur les épaules pour aller combattre l’armée du IIIe Reich. Bien au contraire, leur mémoire mérite tous les hommages.

Mais de là à détourner l’histoire et chercher à faire oublier que ce fut bien l’Union soviétique, avec l’action combinée de la résistance de son peuple, organisé dans des milliers de groupements de partisans et l’héroïsme de son armée, qui eut le mérite de contenir, puis de briser complètement le rouleau compresseur hitlérien lors de batailles mémorables, chercher à inverser si grossièrement les rôles, c’est une entreprise digne d’un Goebbels. C’est pourtant ce qui caractérise la pratique des médias de masse occidentaux suivant les instructions de leurs gouvernements sur la manière de traiter le débarquement et, au-delà, l’ensemble des faits de la Deuxième Guerre mondiale.

C’est pourquoi ils taisent le fait que 75 % des pertes allemandes d’avant le débarquement furent le fait de l’Armée rouge et que la seule bataille de Stalingrad a éliminé deux fois plus de divisions allemandes que l’ensemble des opérations menées à l’Ouest entre le débarquement et la capitulation nazie.

Les deux côtés de la médaille

Autrement dit, c’est bien en Union soviétique et face à son armée que s’est produit le renversement de tendance, les troupes soviétiques reprenant kilomètre par kilomètre les territoires occupés dans une offensive victorieuse qui ne s’acheva qu’au bunker d’Hitler lui-même, et ce, au prix d’énormes pertes. Ainsi, pour rester dans la comparaison des contributions USA-URSS dans la guerre, on estime à environ 410.000 le nombre des Étatsuniens morts dans la confrontation, dont une dizaine de milliers de civils contre autour de 27 millions du coté soviétique dont la plupart étaient des civils. Un sacrifice sans commune mesure dans l’histoire des conflits, et ce sans la moindre compensation.

Peut-on dire de même pour l’intervention étatsunienne dans la guerre ? Peut-on ignorer, par exemple, que de grandes corporations US telles que Du Pont, Union Carbide, Westinghouse, Esso, General Motors etc., ont contribué, réalisant de juteux dividendes, à l’effort militaire teuton ? Que les camions de cette dernière société, alimentés par le combustible de l’avant dernière furent particulièrement utiles pour les opérations blitzkrieg de l’armée allemande ? Et que le fameux plan Marshall fut essentiellement une gigantesque opération d’investissement et de finance visant à fortifier la pénétration étasunienne en Europe pour assurer sa domination tout en cherchant à contrer l’évolution vers le socialisme de nombreux pays où la lutte contre l’envahisseur fut, dans la plupart des cas, le fait des résistants communistes ?

Une parenthèse de dignité

Ce n’est donc pas par hasard que le général de Gaulle n’a jamais voulu participer à ces commémorations. Lorsque son biographe Alain Peyrefitte lui demanda les raisons de cette absence, de Gaulle répondit racontant comment Churchill l’avait informé de cette opération, organisée dans le dos de la France et impliquant pourtant son territoire : « Churchill m’a convoqué à Londres, le 4 juin, comme un châtelain sonne son maître d’hôtel. Et il m’a annoncé le débarquement, sans qu’aucune unité française ait été prévue pour y participer. Je lui ai reproché de se mettre aux ordres de Roosevelt, au lieu de lui imposer une volonté européenne. Il m’a alors crié de toute la force de ses poumons : “De Gaulle, dites-vous bien que quand j’aurai à choisir entre vous et Roosevelt, je préférerai toujours Roosevelt. Quand nous aurons à choisir entre les Français et les Américains, nous préférerons toujours les Américains !” »

Et le général de préciser ses raisons à Peyrefitte : « Le débarquement du 6 juin, ç’a été l’affaire des Anglo-Saxons, d’où la France a été exclue. Ils étaient bien décidés à s’installer en France comme en territoire ennemi ! Comme ils venaient de le faire en Italie et comme ils s’apprêtaient à le faire en Allemagne ! […] Et puis, ça contribuerait à faire croire que, si nous avons été libérés, nous ne le devons qu’aux Américains. Ça reviendrait à tenir la Résistance pour nulle et non avenue. Notre défaitisme naturel n’a que trop tendance à adopter ces vues. Il ne faut pas y céder ! » Et il conclut : « Et vous voudriez que j’aille commémorer leur débarquement, alors qu’il était le prélude à une seconde occupation du pays ? Non, non, ne comptez pas sur moi[1]. » On peut, par contre, compter sur Biden, von der Leyen, Stoltenberg et leurs nombreux sujets dont Emmanuel Macron, le plus obéissant de tous.

Bien entendu, vous n’entendrez et ne lirez pas de tels récits ou réflexions dans ladite « presse libre » car ils sont beaucoup trop gênants pour leur présentation de l’histoire. Peut-être parce que, parodiant un illustre penseur, le capitalisme porte en lui le mensonge comme la nuée l’orage.

Vladimir Caller



Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

J'ai voté pour cet article. Pourriez-vous le refaire pour le débarquement des troupes venues d'Afrique en Provence? Petit pincement quand même en me disant que moins de 6 mois plus tard, sera perpétré le massacre de Thiaroye.

Merci, cette analyse de la guerre de propagande qui se mène à travers la circulation des info est passionnante... et instructive. Nous en sommes toujours là, malgré les "réseaux"... ou à cause d'eux.  Sommes-nous devenus plus intelligents? 

DÉCOUVRIR NOS FORMULES D'ABONNEMENT SANS ENGAGEMENT

(Conditions générales d'utilisation et de vente)
Pourquoi s'abonner ?
  • Accès illimité à tous nos articles, chroniques et émissions
  • Téléchargement des émissions en MP3 ou MP4
  • Partage d'un contenu à ses proches gratuitement chaque semaine
  • Vote pour choisir les contenus en accès gratuit chaque jeudi
  • Sans engagement
Devenir
Asinaute

5 € / mois
ou 50 € / an

Je m'abonne
Asinaute
Généreux

10 € / mois
ou 100 € / an

Je m'abonne
Asinaute
en galère

2 € / mois
ou 22 € / an

Je m'abonne
Abonnement
« cadeau »


50 € / an

J'offre ASI

Professionnels et collectivités, retrouvez vos offres dédiées ici

Abonnez-vous

En vous abonnant, vous contribuez à une information sur les médias indépendante et sans pub.