"Le Monde va avoir un problème d'indépendance"
Pour échapper à la sphère d’influence de l’Elysée, le journal Le Monde vient-il de se vendre à des milliardaires ? On peine à prendre la mesure de ce qui vient d’arriver au quotidien, en train de passer sous le contrôle d’un trio d’hommes d’affaires, Pierre Bergé, ex-fondateur d’Yves Saint Laurent, Xavier Niel, fondateur et PDG de Free, et Matthieu Pigasse, banquier d’affaires à la banque Lazare. On peine à savoir ce que cela signifie pour le journal lui-même, et pour l’économie des médias en général.
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Derniers commentaires
(Jean-Michel Dumay venait de dire qu'il souhaitait que le Monde aborde plus les inégalités sociales.)
À propos de de la publicité dans la presse, Patrick Eveno affirme que cette «publicité» se moque des contenus,
l'important étant le gain financier.
Mais oui, bien sûr ! Si demain Le Monde publie un dossier sur des conditions de travail très négatives chez Total,
cette entreprise va s'empresser de payer une page entière en vis à vis de l’article.
Off course !
D'autre part, il qualifie ces articles d'éventuellement «rébarbatifs». Non ! Ils intéresseraient beaucoup
de monde. Le problème, c'est qu'il y a des sujets tabous !
Cette manière de nommer les annonceurs «la publicité», comme s'il s'agissait d'un organe indépendant
trouve son équivalence en finance avec le terme «les marchés».
La réalité c'est des entreprises, avec une réalité sociale, des inégalités sociales, une exigence de rentabilité.
La même exigence de rentabilité qui, à mon avis, pousse le journaliste de brève à ne plus vérifier les sources.
(Mon commentaire est un vrai bordel, j'ai l'impression, j'espère que l'on comprendra ce que je veux dire).
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Le tutoiement de l'historien, la prise de pouvoir d'Anne-Sophie au sujet de, en gros:
" - Il était une fois en 1944...
- Pfiouuuuuuuuuu !!! 1944 !!!
- Mais moi ça m'intéresse 1944 !!! ".
Un petit vent d'Anarchie rafraîchissant et Dieuquinexistepas sait qu'il fait chaud ce Dimanche après-midi à Clermont-Ferrand !
Juste un petit point négatif, arrêtez de dire que le réflexe des étudiants est d'aller voir sur Wikipédia !!!
Ils sont de mieux en mieux formés à la recherche documentaire ( quand ils se donnent la peine d'aller au tutorat... ) et les profs font tout ce qu'ils peuvent pour les obliger à varier leurs champs d'investigations !
Par contre un article de Wikipédia a été utilisé cette année pour une question du concours d'état d'assistant des bibliothèques, grrrrrrrrr...
J'ai beaucoup_apprécié cette émission, tant sur le fond... Que sur la forme !
Le tutoiement de l'historien, la prise de pouvoir d'Anne-Sophie au sujet de, en gros:
" - Il était une fois en 1944...
- Pfiouuuuuuuuuu !!! 1944 !!!
- Mais moi ça m'intéresse 1944 !!! ".
Je plussoie.
Je suis toujours extrêmement agacé par DS lorsqu'il cherche à coupé les invités comme cela ; apparemment obsédé à l'idée d'un tunnel et de la durée de l'émission...vieux réflexes abominables de la télé.
Citation:
Je suis toujours extrêmement agacé par DS lorsqu'il cherche à coupé les invités comme cela ; apparemment obsédé à l'idée d'un tunnel et de la durée de l'émission...vieux réflexes abominables de la télé.
Ah, je me sens moins seul...!
Couper la parole pour corriger une réponse que l'on n'a pas laissé exister avec un petit sourire goguenard du présentateur TV dont le sous texte semble être "Vous êtes gentil" et qui se prend pour un God omniscient, ça m'est de moins en moins sympathique...
Ré-apprennons à écouter plutôt que de tenter créer l'illusion de percer la mauvaise foi de l'interlocuteur: si tant est que ce soit la volonté première, laissons l'interlocuteur s'exprimer, ça sera le meilleur moyen de prouver la mauvaise foi supputée
Non, prendre le temps de la réflexion ou de l'écoute, c'est pas toujours de la langue de bois...
Vous auriez préféré qu'il soit vendu a des smicards ? Qu'est ce qui vous permet de penser que ce trio ne respectera pas la presse telle que Le Monde la manifesTAIT et telle que nous la souhaitons ? Pour ma part j'attends , j'expérimenterai et je choisirai de garder ou pas .
C'était pas vraiment le thème de départ non ?
Sinon quand je vois la page d'accueil du site, je ne suis pas très optimiste sur sa survie : du tennis, du foot, du vélo, on se croirait à l'Equipe.
Faut-il être indépendant pour parler de sport ?
Donc bof, bof, bof, tout ça pour ça...
Notre société a réellement perdu la tête, mendiants sans fierté les États et les sociétés (de presse ou autre) font la manche en clamant qu'ils ne veulent pas aliéner leur liberté...
N'aurait-il pas fallu y penser avant ?
On n'est pas vraiment en position de force quand on fait la quête... Il n'enseignent pas ça, à l'ENA ?
C'est dommage !
Bon ! En l'absence d'espace fourre-tout, deux hors sujets :
Mélenchon devant la Maison de la Radio : Quelle classe !
Et Terzieff qui nous a quitté. J'ai resorti ce que j'écrivais il y a trente cinq ans, dans l'Écho Républicain
Voilà...
***
C'est bien, continuez à croire que c'est grâce à son site internet, à ses colloques et je ne sais quoi que le Canard Enchainé fait des bénéfices.
Des journalistes de cette étoffe se font de plus en plus rare, il me semble, ou me voilà moi aussi gagné par la nostalgie d'une époque révolue ?
- le thème de l'imprimerie du monde a été évoqué mais pas traité (9 min 10 secondes de l'acte 2).
- aucune analyse des conflits d'intérêts potentiels entre les repreneurs du Monde et la rédaction. J'aurai bien aimé savoir en quoi consiste le travail de mr Pigasse, associé dans la banque Lazarre.
- pas d'analyse des organisations permettant une indépendance des rédactions, et de leurs effets, en particulier sur la ligne politique des journaux. Je crois volontiers que Edouard de Rothschild n'est jamais intervenu sur un papier de Libération, mais je constate que Libération n'est pas très mordant et est peu politisé, à mon grand regret. Trapper un papier est bien trop voyant pour un patron de presse, mais le contrôle passe peut-être plus par l'orientation du travail d'investigation des journalistes. Comment cela est-il organisé dans les grands journaux?
- autre question possible : pourquoi le journaliste d'investigation est-t-il surtout le fait des journaux appartenant à leurs directeurs ou à leurs journalistes (médiapart, le canard)? J'ai lu tous les jours lemonde.fr durant près d'une année, je n'ai aucun souvenir de révélations faites par ce journal, malgré ses moyens humains.
- pas de rebond sur la phrase de Me Schmitt "aucun quotidien rentable en France " (9 min 15 acte 3). Le cœur du problème est là, et il n'y a jamais eu d'émission analysant à fond ce fait : depuis quand est-ce le cas? Est-ce le cas à l'étranger? Peut-on envisager des quotidiens papier rentables dans un futur proche?
- la dépendance des journaux envers l'Etat (aides massives via la distribution, la publicité et dans le cas du monde aide ponctuelle sur l'imprimerie) n'est pas traitée. Elle est à mon sens aussi grave que la dépendance envers l'actionnaire. Quid de la transparence dans ce domaine?
Par contre une information très intéressante dans cette émission: le Monde n'a jamais été un journal appartenant à ses journalistes!!!! Merci à mr Eveno de mettre en lumière ce mensonge, très largement diffusé.
Le 28 juin 2009, le président du Honduras, Manuel Zelaya, était renversé par un coup d'Etat alors qu'il voulait consulter la population afin de mofidier la Constitution en vue de pouvoir briguer un second mandat.
Même @SI, (certes, un peu poussé par une horde de hondurassiens) a démenti cette bourde en octobre dernier [www.arretsurimages.net],
Vive LA réference ! Mais peut être cela n'a t-il rien à voir avec le journal papier ?
PS: sur le sujet un ptit article de R.Lambert sur [www.monde-diplomatique.fr]
une interview de Zelaya sur le site de [www.michelcollon.info]
ah bon c'est tout, pas de quoi fouetter un chat, en effet .
1/ Daniel il aurait été plus correct d’évoquer plus précisément votre « histoire » avec Le Monde. Je ne pense pas que ça joue beaucoup dans le débat, mais par principe vis-à-vis des jeunes asinautes qui n’ont pas fait la guerre :)
2/ svp invitez moi la prochaine fois parce qu’entendre un débat entre gens de bonne volonté qui évoquent des aspects juridiques et financiers mais qui ne maîtrisent malheureusement absolument pas ces concepts et disent pas mal de bêtises, c’est très très frustrant. D’accord l’accord définitif n’est pas signé mais qui a vraiment le meilleur pouvoir de négociation maintenant, ceux qui vont apporter de quoi payer les salaires ou ceux qui, s’ils ne signent pas, conduiront Le Monde au dépôt de bilan et donc remettront son avenir entre les mains de la justice consulaire.
3/ Daniel, vous gérez ASI tous les mois de façon concrète, pourquoi ne pas avoir au moins évoqué le chiffre d’affaires du Groupe Le Monde, les résultats... Il manque 10 millions pour payer les salaires de juillet, 25 pour rembourser des dettes sur 2010 … C’est beaucoup ou pas par rapport au chiffre d’affaires d’un mois ? Les forums type Libé proposés par Jean-Michel Dumay ça rapporte combien de millions. Je sais, on ne sait pas mais c’est plutôt l’équivalent de 100.000 euros ou 10 millions ? Il y a combien de lecteurs abonnés ou en kiosque ? Et hier il y en avait plus ? Combien de salariés par exemple pour les pages culture ? C’est beaucoup par rapport à Libé ? Ce n’est pas assez ? Trop ? Les salaires et avantages sont-ils plus élevés que chez ASI ? Qu’apporte réellement une rédaction de plusieurs centaines de journalistes par rapport aux équipes de snippers sur internet.
Désolé d’être vindicatif mais malheureusement on sent tellement que c’est le manque de compréhension des chiffres et des réalités qui a conduit Le Monde à sa situation. On parle d’un côté de quelques chiffres et de l’autre un peu du contenu, mais il n’y a aucun lien entre les deux (c’est d’ailleurs pareil pour tous les médias français sur plein de sujet ; ex la dette, les retraites… où les gens s’écharpent devant des journalistes et mettent en balance des concepts sans susciter de questions alors que d’un côté on parle de 10 milliards et de l’autre de 150 millions).
4/ Jean-Michel Dumay franchit des lignes jaunes intéressantes, par exemple il est rare de voir quelqu’un qui représente (ou représentait) des salariés évoquer une possible réduction de salaire ; la vente d’un beau titre comme Telerama ; il sous-entend aussi qu’il serait bon que les contenus numériques soient plus relus par une hiérarchie ou des « éditeurs » ; il aurait donc été intéressant de plus le travailler. Ses confrères ont-ils préférés le confort à l’indépendance ? Il évoque aussi une prise de contrôle par les salariés ; 10 millions, 100 millions d’apport par les salariés était-ce envisageable ?
5/ rien sur les motivations de X. Niel. Quelques pistes à interroger : Respectabilité à acquérir ? Synergie avec Free ? Danseuse ? Conviction politique ? … Aura-t-on toujours de généreux bienfaiteurs désintéressés qui acceptent de payer les salaires de nos amis journalistes en fin de mois ?
6/ rien sur la situation capitalistique très différente du site Le Monde Interactif par rapport au reste du groupe. Lorsque l’on voit comment Le Monde papier (je généralise) regarde de haut son petit frère électronique ça rend pessimiste sur leur capacité d’adaptation (sans parler de son cousin LePost qui si on fait le rapport salaires / audience atomise les repères ; ce rapport est-il d’ailleurs inversement proportionnel audience / niveau de qualité ?).
7/ Internet et des sites comme ASI représentent-ils pour la presse ce que les fabricants chinois représentent pour l’industrie ( mois de loi, mois de salaires, précarité …). A-t-on besoin d’actionnaires ou de mécènes ? Le Canard est-il un modèle ou est-il aux mains de quelques individus qui s’en mettent plein les poches sous couvert d’indépendance …
Non je ne mélange pas tout. Ou seulement un peu :) Mais nous sommes à un stade où, si l’on ajoute la situation de la distribution (des kiosques tenus par des - même pas – smicards et Prestalis (ex NMPP) on bord de l’implosion), la presse française peut disparaître dans les 5 prochaines années, sauf à devenir l’outil de communication d’autres intérêts.
Si les acteurs du secteur, les rédactions en premier lieu, ne s’emparent pas des dures réalités et restent dans les concepts et les principes, on va vers la catastrophe. Libé, rappelez-vous, lorgne sur Perdriel pour relayer Rothschild. Dans 5 ans trouveront-ils encore un joyeux mécène. Le Figaro n’est que la danseuse de Dassault et ses vrais chiffres de ventes sont catastrophiques (et oui c’est aussi inquiétant pour la démocratie), La Tribune au bord du gouffre …
Bon il restera le Canard, l’Equipe et un groupe de PQR…. Et ASI !!! Sans oublier TF1 qui reste très rentable.
Si la presse, la vraie disparait, ce n’est peut-être pas une catastrophe pour la démocratie. Enfin peut-être. ASI doit donc mener le débat encore et encore.
Ceci n'est qu'une remarque de forme, le fond prête comme d'habitude à réflexion, mais j'en ai marre, ça fait plusieurs fois que Schneidermann se fait bâcher sur son plateau, les gens avec la science infuse n'ont pour moi d'entrée moins de crédibilité. Ce n'est pas Dieu, il a des défauts, mais les gens qui se la pètent, ça devient lourd. Navrant.
Voilà, désolé.
Bon un peu amorphe, c'est sûrement dû à la chaleur de cette fin de journée. Sinon le débat est (comme trés souvent, ndlr) fort intéressant et instructif. Nous avons apprécié les explications de Mr Jean-Michel Dumay, quoiqu'il en soit, si je consulte souvent le site du Monde.fr, depuis de nombreuses années, je n'achéte plus le quotidien, pour diverses raisons ( contenu qui ne me parle plus, prix, manque de fermeté, recul de l'investigation,...) et pourtant, mes parents le lisaient, ado devenu grand je l'achetais trés régulièrement. Et un jour (approximativement,lors du passage à l'euro) j'ai coupé le lien avec ce journal. Bref, j'ai pas d'avis, enfin si, mais il fait trop chaud ce soir. Bonsoir ....
P.S. Trop Bien Didier Porte sur @si, Félicitations, mais un bémol, il ne faut pas que @si se transforme en refuge pour les troublions du PAF.
Je n'ai jamais été un grand lecteur du Monde, et je suis un peu jeune pour l'etre mais il me semble ressentir de mon entourage une grande déception de la part de ce journal ces dernières années. Malheureusement si M Dumay est le seul à s'etre opposé à la vente, c'est peut-etre que la societé des rédacteurs est à l'image du journal, qui a besoin d'un coup de jeune. Si il est arrivé au bord du gouffre c'est aussi de sa propre faute, à eux d'en subir les conséquences ? Autrement dit les problèmes économiques sont peut-etre des problèmes de pertinence...
Pierre Bergé évoque la possibilité de relancer le journal, de recruter des journalistes, ce qui n'est pas une mauvaise chose en soi... mais de laisser Fottorino, qui lui n'a pas l'air de bien gérer la baraque, en meme temps annoncer le changement du directeur direct ca sera pas super... Il me semble en tout cas que la perspective historique a été utile et que si le journal veut retrouver la belle formule du temps de l'après-guerre, etre un journal de réference il devra faire un effort, qui doit exiger un repositionnement comme le souligne J-M. Il fustige quand meme pas mal ses collègues de ne pas etre capable de se remettre en cause ( salaire etc ). La bataille a l'air perdue d'avance.
Tout ca n'est qu'impression nébuleuse mais que ce que défend Dumay dans ce problème de recapitalisation c'est ce qui faisait l'ame du Monde, or elle me semble s'etre déjà envolé...
...mais je me trompe peut-etre, je ne lis pas le Monde.
A bon entendeur,
Ilya ( pas )
Sinon plutôt qu'inviter Mélenchon toute les deux semaines...je propose de l'échanger pour Fabienne Schmitt.
Comme si celui-ci ne se posait pas de questions sur l'infléchissement possible d'une ligne éditoriale, à la faveur d'une recapitalisation faisant entrer dans l'actionnariat une entité nouvelle. En supposant que le lecteur ne sache pas à qui appartient le journal qu'il tient entre ses mains, il saisit en revanche parfaitement les changements de sensibilité, même lents, même déguisés.
Je suis frappée aussi de constater que les journalistes se croient à l'abri de l'influence de groupe auquel ils appartiennent. Le phénomène relève certes plus souvent de l'auto censure que de la pression directe, mais il existe bel et bien. On le retrouve dans les établissements d'enseignement supérieur, où les professeurs, sans même s'en apercevoir parfois, orientent l'enseignement en fonction des attentes (parfois supposées) de la direction, et du "profil" donné à l'école. Un IEP ne s'improvise pas école de management sans fourguer à ses étudiants l'essentiel de la doctrine de l'école de Chicago, c'est comme ça, malgré la conviction que l'on reste encore et toujours indépendant et libre du choix des cours.
On colle aux maquettes, et même si celles-ci, au premier abord, ne semblent rien dire de leur orientation, les contenus cachent mal une absence de neutralité, vendue comme un pragmatisme - évidemment -.
Bref, je suis surprise Daniel de trouver dans votre bouche une amorce de critique que l'on trouve dans la Fabrication du consentement (je sais on commence à devenir lourds avec Chomsky) dont l'un des chapitres est précisément consacré à la maîtrise des grands quotidiens américains, passée des mains de personnes privées dans celles de grands groupes industriels dont le métier n'a rien à voir avec le journalisme.
Et pour quel résultat !