Le Point, Le Figaro, Causeur, etc : à droite, on aime encore Matzneff
Gabriel Matzneff est de retour à la Une. Non pas pour un ouvrage dont il est l'auteur, mais à l'occasion de la publication du livre de Vanessa Springora, une de ses anciennes "maîtresses" adolescentes, qui raconte sa relation lorsqu'elle n'avait que 14 ans et lui 50. Ces dernières années, l'écrivain pédophile assumé était plutôt discret médiatiquement... mais n'a pas complètement disparu, particulièrement dans les médias de droite et d'extrême droite.
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Commentaires préférés des abonnés
J'aime bien quand Gernelle défend , avec vigueur , la liberté d'expression, lui qui a attaqué "Arrêt sur images " pour injures publiques, une opération remarquable pour un journaliste contre un autre journaliste.
Il ose tout, d(...)
Très bon cet article, très dense, très sourcé tout en restant fluide.
Décidément ce type est un cumulard de tout ce que rejette notre époque. Sans mettre les choses sur le même plan : pédophile, russophile, critique du mouvement #MeToo, défendu (...)
Cette caste de bourgeois dominants qui n'ont aucune pensée pour tous ces enfants meurtris me donnent envie de vomir . Ils sont dans un entre-soi abjecte.
Derniers commentaires
Et Frédéric Mitterand ? Quand ce pédophile assumé, dans son livre "mauvaise vie", lui aussi, sera il poursuivi? Ah pardon cela s'est passé dans les faubourg de Bogota donc ca ne compte pas...!:)
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Il n'y a pas que la presse de droite pour défendre Matzneff. Je me souvenais d'un article de Guy Sitbon dans le Nouvel Obs, après que l'écrivain se soit vanté de refiler des MST à ses "conquêtes". Sitbon avait en substance écrit "s'il touche à ma fille, je lui casse la gueule".
Cette réaction a été dénoncée notamment dans l'Huma.
https://www.humanite.fr/node/5331
A écouter ce matin sur France Culture, l'invité du matin, Vanessa Springora et l'intervention éclairante du sociologue Pierre Verdragé. N'oublions pas que la gauche et l'extrême gauche se sont faites les defenseurs de la pédophilie dans les années 70. Aujourd'hui c'est effectivement des journaux de droite qui le soutiennent majoritairement mais, pour moi, savoir que Deleuze, en son temps, s'était laissé prendre aux jeux bourgeois des intellectuels de gauche me pose problème! C'est peut être une question d'époque ou une forme écœurante de snobisme ...
Bonsoir Juliette Gramaglia,
Il y a une petite erreur dans le chapô de votre article: Vanessa Springora avait bien 14 ans lorsqu'elle a débuté sa relation avec Matzneff mais lui en avait (déjà) 50 et non 40.
Bien à vous,
Delphine
C'est étonnant comme la pédophile a été défendue par une partie de la gauche dans les années 70 sous le prétexte qu'il est interdit d'interdire et qu'aujourd'hui elle le soit par une partie de la droite au prétexte d'on ne peut plus rien dire. La bêtise n'est donc ni de droite, ni de gauche, mais le fait de gens qui sont incapable de penser l'idéologie autrement que binaire. Ce qui donne ici de bien formidables contorsions intellectuelles.
Une espèce d’à propos, dans cette dépêche, ce soir : https://www.lefigaro.fr/flash-actu/deces-de-sue-lyon-l-actrice-de-lolita-de-kubrick-a-73-ans-20191228
Séparer l'homme de l'artiste ?
C'est vraiment affligeant cette manière de classer tel ou tel média dans une "sphère" politique dont il serait le représentant ! Si Causeur fait partie de la "réacosphère" (sic), de quelle "sphère" fait partie Arrêt sur Images ? Visiblement de la gauchosphère à tendance moralisatrice et féministe, qui prétend se substituer à la Justice officielle au nom de la défense de la vertu ! Sauf que les vicieux ne sont pas toujours ceux qu'on croit, et que Sandra Muller, instigatrice du mouvement "Balance ton porc", qui a tellement bénéficié du soutien médiatique (notamment à Arrêt sur Images), a été condamnée par la Justice pour harcèlement ! Taddei a donc parfaitement raison quand il affirme avoir invité l'écrivain sulfureux sans prendre en considération les accusations de la rumeur publique : jusqu'à preuve du contraire, Matzneff est parfaitement innocent aux yeux de la Justice, la seule et la vraie, celle qui ne condamne qu'après un procès équitable, pas celle des réseaux sociaux et de la sphère médiatique, qui fonctionne comme une meute de chiens enragés se disputant pour savoir qui aura l'avantage de déchiqueter la proie convoitée par tous ! Cette chasse aux sorcières anti-pédophile rendrait presque sympathique Matzneff en raison de l'accablement médiatique des bien-pensants dont il fait l'objet !
J'aime bien quand Gernelle défend , avec vigueur , la liberté d'expression, lui qui a attaqué "Arrêt sur images " pour injures publiques, une opération remarquable pour un journaliste contre un autre journaliste.
Il ose tout, donc ....
Je lui souhaite d'être l'heureux père d'un jeune " approché " par l'Immense Ecrivain.
" Contre la stupidité, les dieux , eux-mêmes, luttent en vain ".
Le type mérite plusieurs centaines d'années de prisons pour atteinte sexuelle sur mineur (7 ans de prison et 100000€ d'amende, article 227-25) et il rode toujours suscitant même l'admiration de tous ces dégénérés. Que dirait tous ces "mauvais" pensants si c'était leur fils de 10 ans qu'il sodomisait? Vivement que ce vieux monde meurt.
Très bon cet article, très dense, très sourcé tout en restant fluide.
Décidément ce type est un cumulard de tout ce que rejette notre époque. Sans mettre les choses sur le même plan : pédophile, russophile, critique du mouvement #MeToo, défendu par Onfray, soutien de Zemmour, revendiquant sa foi chrétienne, ... je dois en passer. Il ne lui manque plus a priori que l'antisémitisme et son infortune sera faite!
Et c'est drôle de voir que les médias d'extrême droite et de droite peuvent se montrer finalement très tolérants et ouverts quand ça les arrange... Finalement, dans cet univers, tant qu'on reste dans les sacro-saintes limites d'un rapport de domination classique (bon mâle blanc vs. n'importe qui ou quoi), on peut demander asile, déverser sereinement sa haine au passage et vomir sa bile sur les vilains censeurs bien-pensants.
J'ai renvoie dos à dos Matzneff et les ligues de vertu. L'un abuse de son emprise sur les jeunes filles, inacceptable, les autres portent la morale en bandoulière et les ligues de vertu m'insuportent.
Mis à part Mocky, pas grand monde pour s'en inquiéter :
Les Ballets écarlates — Wikipédia
Et en plus, son film, pas très réussi (mais pas de financement non plus), a fait rire
Cette caste de bourgeois dominants qui n'ont aucune pensée pour tous ces enfants meurtris me donnent envie de vomir . Ils sont dans un entre-soi abjecte.
Ce monsieur offre à une certaine bourgeoisie la précieuse possibilité de s'encanailler sans fréquenter le peuple aux mains graisseuses. Un rêve...
Comment Matzneff racolait les petites filles :
Dans ma jeunesse Gabriel Matzneff était connu pour draguer à la piscine Deligny ,mais je crois que cette piscine n'existe plus. Votre article est très intéressant ,mais il manque un point : Matzneff est il un bon écrivain ?Il vous reste à aller parcourir ses oeuvres et à nous donner votre avis sur ses qualités d'écrivain .
On s'en fiche qu'il soit ou non un bon écrivain, ce n'est pas le sujet de l'article; le sujet c'est son immondice.
Pour se faire une idée :
lamentable en effet.
Il est difficile de juger de la qualité d'une oeuvre dans l'absolu... Les extraits semblables à celui-ci que j'ai lus ne démontrent pas un talent littéraire particulier.
Des auteurs comme Montherlant, Sade ou Lautréamont sont connus pour l'immoralité de certains de leurs textes, ce qui ne les a pas empêché de passer à la postérité.
Je crois d'ailleurs que Mazneff se réclame d'un auteur comme Montherlant, connu pour Les Jeunes Filles. Etudiant, j'avais lu des extraits et je garde un souvenir marqué par l'élégance d'écriture mêlé à une misogynie débridée. Je me souviens la fascination de voir se former de belles choses en même temps que je décryptais (aisément) cette haine souterraine des femmes.
Dans ses chants de Maldoror, Lautréamont utilise des thématiques dégueulasses pour créer du beau. Je ne me souviens pas de récits pédophiles mais il y a tout le reste sinon - violence, zoophilie, etc. L'immoralité, la monstruosité donne au beau plus de puissance qu'un texte mièvre sur des amours bienséants.
Dans la philosophie dans le boudoir, Sade fait le récit d'amours immoraux d'un frère et de sa soeur. D'autres personnes s'insèrent progressivement dans le récit (et tantôt dans le frère ou dans la soeur....). Il y relate des fantasmes puissants, qui vont crescendo. Complètement irréalistes. Les passages pornographiques sont ridicules et répétitifs. La valeur du texte tient plutôt dans ses récits philosophiques très modernes (sur la peine de mort par exemple).
Dans ces trois exemples, ce qui fait que les textes sont reconnus pour leur portée littéraire malgré leurs thématiques, c'est que la réalité de l'artiste n'y interfère pas. Il s'y opère une suspension de la crédulité du lecteur. J'accepte de découvrir, de me laisser surprendre à découvrir du beau, du puissant à partir de matériaux de base comme la merde, le viol, la misogynie.
Quand je lis les extraits pédo-pornographiques des textes Matzneff (https://twitter.com/LLP_Le_Vrai/status/1210535770907447296?s=20), ce qui hante et gêne l'appréciation esthétique, c'est la question du statut du récit. Autobiographique ou pure fiction? Narrateur confondue avec l'auteur ou narrateur fictif?. Dès lors qu'il y a une confusion possible entre narrateur et auteur, fiction et récit de vie, l'intérêt n'est pas le même. Le recul du lecteur ne peut pas être le même. Esthète dans un cas, moralisateur dans un autre. Cela oblige à se positionner.
Personnellement quand je lis ces extraits, je ne ressens que du dégoût pour une narration visant à exprimer des désirs à l'état brut, sans recul sur sa propre condition (fût-elle celle d'un narrateur). Je lis un narrateur qui décrit un viol en utilisant des mots innocents. Je lis d'horribles et criminelles litotes. Je lis des choix de mots qui plient violemment le réel. Je découvre en fait un narrateur pédophile. Cela pourrait être intéressant en soi mais dès lors que je fais le rapprochement avec la vie de l'auteur, je ne peux plus me positionner autrement que par rapport aux témoignages d'un pédophile qui non content d'avoir abusé d'enfants, continuent de les chosifier par le texte, s'en vantent sur les plateaux TV et en tirent de l'argent.
Je refuse d'être le lecteur-complice de cela.
Merci pour votre réponse.
Suspension d'incrédulité, plutôt, non ?
En tous les cas ses livres n'ont jamais été des best-sellers y compris celui qui a eu le prix Renaudot vendu je crois a 3500 exemplaires... et c'est tant mieux
S'il faut séparer l'homme de l'artiste je suis alors pour qu'il exerce son art entre quatre murs et enfermé à double tour.