Commentaires
Le public italien plebiscite un "ovni" de la RAI
L’émission tranche radicalement avec ce que l’on peut voir d’habitude en Italie. "Vieni via con me" est un ovni télévisuel. Il s’agit d’une série de quatre émissions de 2h 30, dont trois ont déjà été diffusées sur la chaine publique RAI 3. Ovni par sa forme : de longs monologues, des invités qui lisent des listes, pas de "show". Le fond tranche aussi, avec des critiques acerbes envers le pouvoir. Résultat : une audience historique pour la chaîne, avec des pics à 10 millions de téléspectateurs.
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Derniers commentaires
grazie cosi tanto pour cette bonne nouvelle : le cadavre bouge encore !! c'est comme un coma qui prend fin, ça commence à pulser un peu niveau EEG. moufette dit, en tout premier commentaire : "Merci beaucoup... J'en ai eu les larmes aux yeux, tellement ça m'a soulagée de lire ça"... ben c'est exactement ce que j'ai ressenti. conseil de lecture : les polards de De Cataldo, vraiment très très bien écrits, magnifique boulot de traduction, et une image des collusions entre politiciens, terroristes, mafia, police et armée, et église, et... et... et... qui vaut bien mille articles sur le sujet. la force de la fiction hyper documentée.
la forme de cette émission est vraiment très mauvaise, les gens parlent longtemps et ce qu'ils disent est trop compliqué, c'est nul !! Je préfère Pernault , Ferrari, Pujadas, Denisot, Apathie, Massenet ou Ruquier la au moins la forme est sympathique et pas trop compliquée. C'est ça qu'on veut, on en veut encore !!!!
Juste un petit merci pour ce super article.
Merci donc à Laure et a Hurluberlu.
Si vous voulez sous-titrer d'autre extraits, je suis preneuse (tiens, le féminin n'existe pas dans mon correcteur d'orthographe.Grrrr) Je n'en ai pas trouvé ailleurs pour l'instant).
Merci donc à Laure et a Hurluberlu.
Si vous voulez sous-titrer d'autre extraits, je suis preneuse (tiens, le féminin n'existe pas dans mon correcteur d'orthographe.Grrrr) Je n'en ai pas trouvé ailleurs pour l'instant).
étonnant ,époustouflant , subversif encourageant pour la démocratie . un beau massage cardiaque des institutions moribondes ici ou ailleurs .
la capitalisme arme de destruction des démocraties fondées sur la loi et les règles .
il faudrait en dire autant des institutions européennes au main d'une belle mafia !!
la capitalisme arme de destruction des démocraties fondées sur la loi et les règles .
il faudrait en dire autant des institutions européennes au main d'une belle mafia !!
La contestation a quand même explosé en Italie ces derniers jours :
http://libcom.org/news/today-we-are-lions-student-protests-italy-26112010
http://libcom.org/library/stop-country-take-back-future-italian-students-protest-education-reform
http://www.youreporter.it/video_Corteo_degli_studenti_a_Roma_1
http://www.presstv.ir/detail/152859.html
Hier, environ 100.000 personnes ont manifesté à Rome ! http://www.youtube.com/watch?v=O91O9Pe3q2c
Les étudiants et les profs se mobilisent contre une nouvelle réforme dégueulasse de l'éducation. Des dizaines d'universités sont occupées. Les syndicats se sont joints à eux pour protester contre le gouvernement en général.
L'Italie, l'Irlande, le Portugal (grève générale le 24 novembre : 3 millions de citoyens mobilisés ! http://libcom.org/news/portugal-shut-down-general-strike-24112010 ), l'Angleterre, la Grèce, la France... Il y a même eu de grosses manifs en Autriche, et cela commence en Allemagne http://libcom.org/news/berlin-austerity-protest-26112010
Un petit billet sur le silence relatif des médias de masse sur ce mouvement populaire européen s'impose, non ? à part dans ces pays directement touchés, beaucoup de ces infos ne semblent avoir été postées, en anglais et en français, que sur des sites anarchistes, ou presque...
http://libcom.org/news/today-we-are-lions-student-protests-italy-26112010
http://libcom.org/library/stop-country-take-back-future-italian-students-protest-education-reform
http://www.youreporter.it/video_Corteo_degli_studenti_a_Roma_1
http://www.presstv.ir/detail/152859.html
Hier, environ 100.000 personnes ont manifesté à Rome ! http://www.youtube.com/watch?v=O91O9Pe3q2c
Les étudiants et les profs se mobilisent contre une nouvelle réforme dégueulasse de l'éducation. Des dizaines d'universités sont occupées. Les syndicats se sont joints à eux pour protester contre le gouvernement en général.
L'Italie, l'Irlande, le Portugal (grève générale le 24 novembre : 3 millions de citoyens mobilisés ! http://libcom.org/news/portugal-shut-down-general-strike-24112010 ), l'Angleterre, la Grèce, la France... Il y a même eu de grosses manifs en Autriche, et cela commence en Allemagne http://libcom.org/news/berlin-austerity-protest-26112010
Un petit billet sur le silence relatif des médias de masse sur ce mouvement populaire européen s'impose, non ? à part dans ces pays directement touchés, beaucoup de ces infos ne semblent avoir été postées, en anglais et en français, que sur des sites anarchistes, ou presque...
Est-ce que ça pourrait marcher en France... je ne sais pas. Il ne faut pas oublier que les italiens se trimballent Berlusconi depuis un peu plus longtemps que nous Sarkozy, et qu'il a nettement plus de casseroles au derrière pour ce que j'en sais (même si Sarko est sur la même voie). En gros les italiens ont quand même pas mal attendu avant d'avoir cette émission, et on est encore loin d'une révolution. J'espère qu'une élection nous débarrassera de notre gars avant d'en arriver là, car à mon avis, pour un sursaut populaire en France on peut encore attendre.
Etonnant ce format, effectivement, dans notre société du zapping et du talk-show rapide et rythmé.
Et ça marche. Un beau souffle d'espoir....
Je ne vais pas reprendre tout ce qu'a dit Mouflette (qui le dit très très bien), mais... si on essayait, oui ? est-ce que ce serait possible ?
Et ça marche. Un beau souffle d'espoir....
Je ne vais pas reprendre tout ce qu'a dit Mouflette (qui le dit très très bien), mais... si on essayait, oui ? est-ce que ce serait possible ?
merci Moufette.
merci Laure.
merci Laure.
voyons voir maintenant si ce concept d'émission à charge montrant le visage actuel de la politique et de l'économie s'exportera dans d'autres pays aussi facilement que les débilitant "qui veut gagner des millions" "maillon faible" et consort n'ont su le faire. Car à n'en pas douter, si un show stupide avait fait 10 millions d'audience à la place de cette émission, on l'aurait vu débarquer dans toutes les langues d'Europe dans les 6 mois.
Merci beaucoup... J'en ai eu les larmes aux yeux, tellement ça m'a soulagée de lire ça, tellement ça faisait longtemps que j'attendais ça, et que j'attends encore ça en France. Mais comment est-ce même possible en Italie ? Comment et pourquoi le pouvoir les laisse-t-il faire ? Un mouvement de résistance, cette fois difficile à abattre, s'est-il enfin cristallisé à grande échelle ? Comment, pourquoi ? Pourquoi seulement maintenant ? Est-ce suffisant pour réveiller le peuple italien ? Y a t-il là des raisons d'espérer une révolte citoyenne, ou pas du tout ?
"La démocratie est en danger". "Nous ne sommes plus en démocratie". J'entends ces avertissements, ces cris, de plus en plus souvent. En Italie, cela fait ENFIN la Une des journaux. En France, une minorité le crie, la majorité l'ignore, ou relativise, ou l'admet mais n'ose pas encore le crier, se contente parfois de le sous-entendre - comme peut-être ici, à @si - au mieux, on le crie un jour, et le lendemain on oublie, on passe à autre chose, ou on le prend pour une évidence admise par tous, alors que cela reste tabou ou simplement ignoré par la majorité des citoyens. Les gens restent surpris. Quand Serge Portelli l'a dit, le public a eu le souffle coupé, puis l'a applaudi en héros. Mon ami, lui, était blasé, presque amusé que tant de gens ne découvraient cette évidence que maintenant. Si on le criait partout, peut-être que le peuple se réveillerait vraiment, peut-être que cela entraînerait des débats à grande échelle.
Cela me fait penser au cri de Mendès-France, lancé en février 1934 : "La République est en danger". Il faut le crier ! C'est notre devoir de citoyen, bon sang !
Quand j'étais en Master 1, il y avait une Italienne dans ma classe, une jeune prof diplômée de 26 ans, qui souhaitait devenir prof et tenter sa chance en France. Elle avait tout simplement fui l'Italie, et, avec humour et résignation, elle me racontait ce qu'était devenu son pays, notamment l'éducation. Elle me racontait comment les jeunes profs diplômés devaient postuler dans les établissements scolaires, en croisant les doigts... Comment elle avait galéré, ne trouvant pas de poste, nulle part... Comment la majorité de la population trouvait ça normal. Elle a fini par abandonner en Italie, et par abandonner ensuite en France, tout simplement parce qu'il n'y a pas assez de postes au CAPES d'italien, et que l'anglais était trop dur pour elle. Elle a fini par rentrer en Italie. Je ne sais pas ce qu'elle est devenue. Vous savez, quand on vous raconte de telles horreurs, elles sont difficiles à croire : on écoute, on comprend, on enregistre, mais on garde toujours une pointe d'incrédulité devant l'impensable, on préfère ne pas y croire, pour ne pas avoir à s'insurger. Parce quand on s'insurge, on vous traite souvent d'extrémiste, d'hystérique, on vous accuse de dramatiser les choses, en gros, d'être déraisonnable. Quand c'est un magistrat qui le dit, là, on ferme sa gueule, et on fait mine de l'ignorer.
Ce qu'il ne faut pourtant surtout pas ignorer, c'est que l'impensable menace aujourd'hui la France, il existe, il pourrit en ce moment notre pays, la "belle France", notre fière République "terre des Droits de l'Homme".
J'ai envoyé à @si le discours de Serge Portelli, magistrat vice-président du TGI de Paris, qu'il a prononcé à Lyon, mercredi dernier. Je me permets de le citer ici :
[...] "c'est un discours de peur que j'ai, que j'ai, parce que toute cette révolte citoyenne à laquelle nous participons risque finalement d'être dénaturée, de partir vers une violence que nous ne pourrons pas contrôler. Et c'est peut-être, même sûrement le but de l'opération, parce qu'à force de clamer la guerre, à force de faire des opérations coups de poings, à force de faire du Droit de l'ennemi, à force de parler de bataille ou de guerre, on l'aura, on l'aura ! Et nous n'y pourrons rien ! Ce sera trop tard ! Car nous entrons dans une sorte d'État policier (je dis une sorte ; c'est vraiment quasiment une précaution de langage) ; mais je pense qu'il faut mesurer ce que ça signifie : pour moi, nous ne sommes plus en démocratie. [...] ce que nous avons vu place Bellecour, c'est le sort ordinaire qui est réservé aux étrangers chaque jour [...] c'est ce que les Procureurs de la République font systématiquement en fermant les yeux à la demande des Préfets. La réalité, c'est ça."
[...] "Et depuis le temps qu'on vous dit, qu'on nous dit que ce droit des étrangers, ce sort fait aux étrangers, c'est celui qui nous arrivera demain [applaudissements] eh bien, aujourd'hui, hier, à Lyon, c'est ce qui est arrivé, tout simplement. C'est simplement la continuité d'une politique qui commence toujours, toujours par s'attaquer aux plus pauvres, aux plus défavorisés, ceux qu'on peut stigmatiser facilement, et qu'on applique ensuite aux “bons Français”, vous savez, ceux de Monsieur Besson."
[...] "c'est dans l'appareil d'État lui-même que le cancer arrive. Nous avons un Président de la République qui a été longtemps ministre de l'Intérieur. Nous avons un secrétaire général de l'Élysée, qui a été nommé par Pasqua en 1994 directeur de la Police Nationale. Nous avons des Préfets, aujourd'hui, dans de plus en plus de départements, qui sont d'anciens policiers ! Comment voulez-vous que nous n'entrions pas dans cet État policier alors que ce sont les policiers eux-mêmes qui commencent à peupler, et avec une volonté délibéré du pouvoir, tous les rouages de l'administration, et qui amènent avec eux leur savoir-faire ? Parce que quand on nomme un ancien directeur du RAID Préfet de la Seine-Saint-Denis, évidemment, il y aura des [drones ?], évidemment il y aura des opérations coups de poing, évidemment il y aura des companies de CRS, évidemment on ne traitera aucun des vrais problèmes."
[...] "À nous de nous révolter. À nous de résister. À nous d'en prendre conscience dans un premier temps, de savoir où nous sommes, et vers quoi nous allons. Et à nous de mettre en place l'ensemble de ces mesures de résistance dont on vient de parler, mais ayons conscience aussi des limites : parce que nous allons déposer une plainte : auprès de qui ? Nous allons être reçus par le commissaire du quartier, la plainte sera en suite examinée par le Procureur de la République, quand on vient de nous dire que ce n'était pas une autorité judiciaire indépendante : ça c'est une des plus belles claques que la France ait reçue depuis très longtemps, au niveau du Droit européen ! Et vous pensez vraiment que cette plainte ira très loin ? On peut saisir aussi la CNDS, la Commission Nationale de Déontologie de la Sécurité, une institution fantastique ! Tellement belle qu'elle va disparaître !"
[...] "ces comportements policiers sont dénoncés depuis des années, non seulement par la CNDS, mais par de multiples autorités européennes, internationales ! Lisez le dernier rapport d'Amnesty International de 2009, bon sang ! Tout ce que vous avez dit, tout y est ! Et je peux vous prédire que le rapport 2010, et le rapport 2011 seront à l'identique, car, chaque année, Amnesty International est presque obligée de faire du copié-collé par rapport aux années précédentes. Donc tout cela s'aggrave, tout le monde le sait, en France, à l'étranger"
[...] "la vraie réponse est une réponse politique, évidemment. [...] le vrai débat, c'est le débat politique."
J'ajoute qu'il faut relier État policier et attaques de la finance contre le peuple. Le peuple a toujours été un problème. Il gêne le pouvoir anti-démocratique. Aujourd'hui, le pouvoir cupide s'offre au peuple entouré d'un papier cadeau démocratique, et s'appuie sur le confort offert par la société de consommation et le capitalisme. Le peuple a tendance à s'endormir, béat, content. Jusqu'à ce qu'il s'aperçoive que tout n'est que façade masquant d'horribles vérités, quand le capitalisme révèle toute sa folie.
Tout ça, vous le savez bien, oui ou non ? Agissez-vous donc politiquement comme nous l'exhorte ce magistrat ? Si votre seul argument pour ne pas agir politiquement est : nous n'y pouvons rien, cela a d'ailleurs toujours été le cas ! Mais que faites-vous donc de l'urgence que pose la destruction de l'écosystème ? Niez-vous les catastrophes économiques et écologiques à venir ? Si oui, prouvez-le ! Prouvez-le qu'il n'y a rien à craindre ! Sinon, il faut appliquer le principe de précaution !
N'est-ce pas criminel de ne pas agir politiquement, quand on en a toutes les capacités ? Je me pose simplement cette question, quand je mesure l'ampleur des dégâts, et de ce qui nous risque bel et bien de nous tomber dessus.
"La démocratie est en danger". "Nous ne sommes plus en démocratie". J'entends ces avertissements, ces cris, de plus en plus souvent. En Italie, cela fait ENFIN la Une des journaux. En France, une minorité le crie, la majorité l'ignore, ou relativise, ou l'admet mais n'ose pas encore le crier, se contente parfois de le sous-entendre - comme peut-être ici, à @si - au mieux, on le crie un jour, et le lendemain on oublie, on passe à autre chose, ou on le prend pour une évidence admise par tous, alors que cela reste tabou ou simplement ignoré par la majorité des citoyens. Les gens restent surpris. Quand Serge Portelli l'a dit, le public a eu le souffle coupé, puis l'a applaudi en héros. Mon ami, lui, était blasé, presque amusé que tant de gens ne découvraient cette évidence que maintenant. Si on le criait partout, peut-être que le peuple se réveillerait vraiment, peut-être que cela entraînerait des débats à grande échelle.
Cela me fait penser au cri de Mendès-France, lancé en février 1934 : "La République est en danger". Il faut le crier ! C'est notre devoir de citoyen, bon sang !
Quand j'étais en Master 1, il y avait une Italienne dans ma classe, une jeune prof diplômée de 26 ans, qui souhaitait devenir prof et tenter sa chance en France. Elle avait tout simplement fui l'Italie, et, avec humour et résignation, elle me racontait ce qu'était devenu son pays, notamment l'éducation. Elle me racontait comment les jeunes profs diplômés devaient postuler dans les établissements scolaires, en croisant les doigts... Comment elle avait galéré, ne trouvant pas de poste, nulle part... Comment la majorité de la population trouvait ça normal. Elle a fini par abandonner en Italie, et par abandonner ensuite en France, tout simplement parce qu'il n'y a pas assez de postes au CAPES d'italien, et que l'anglais était trop dur pour elle. Elle a fini par rentrer en Italie. Je ne sais pas ce qu'elle est devenue. Vous savez, quand on vous raconte de telles horreurs, elles sont difficiles à croire : on écoute, on comprend, on enregistre, mais on garde toujours une pointe d'incrédulité devant l'impensable, on préfère ne pas y croire, pour ne pas avoir à s'insurger. Parce quand on s'insurge, on vous traite souvent d'extrémiste, d'hystérique, on vous accuse de dramatiser les choses, en gros, d'être déraisonnable. Quand c'est un magistrat qui le dit, là, on ferme sa gueule, et on fait mine de l'ignorer.
Ce qu'il ne faut pourtant surtout pas ignorer, c'est que l'impensable menace aujourd'hui la France, il existe, il pourrit en ce moment notre pays, la "belle France", notre fière République "terre des Droits de l'Homme".
J'ai envoyé à @si le discours de Serge Portelli, magistrat vice-président du TGI de Paris, qu'il a prononcé à Lyon, mercredi dernier. Je me permets de le citer ici :
[...] "c'est un discours de peur que j'ai, que j'ai, parce que toute cette révolte citoyenne à laquelle nous participons risque finalement d'être dénaturée, de partir vers une violence que nous ne pourrons pas contrôler. Et c'est peut-être, même sûrement le but de l'opération, parce qu'à force de clamer la guerre, à force de faire des opérations coups de poings, à force de faire du Droit de l'ennemi, à force de parler de bataille ou de guerre, on l'aura, on l'aura ! Et nous n'y pourrons rien ! Ce sera trop tard ! Car nous entrons dans une sorte d'État policier (je dis une sorte ; c'est vraiment quasiment une précaution de langage) ; mais je pense qu'il faut mesurer ce que ça signifie : pour moi, nous ne sommes plus en démocratie. [...] ce que nous avons vu place Bellecour, c'est le sort ordinaire qui est réservé aux étrangers chaque jour [...] c'est ce que les Procureurs de la République font systématiquement en fermant les yeux à la demande des Préfets. La réalité, c'est ça."
[...] "Et depuis le temps qu'on vous dit, qu'on nous dit que ce droit des étrangers, ce sort fait aux étrangers, c'est celui qui nous arrivera demain [applaudissements] eh bien, aujourd'hui, hier, à Lyon, c'est ce qui est arrivé, tout simplement. C'est simplement la continuité d'une politique qui commence toujours, toujours par s'attaquer aux plus pauvres, aux plus défavorisés, ceux qu'on peut stigmatiser facilement, et qu'on applique ensuite aux “bons Français”, vous savez, ceux de Monsieur Besson."
[...] "c'est dans l'appareil d'État lui-même que le cancer arrive. Nous avons un Président de la République qui a été longtemps ministre de l'Intérieur. Nous avons un secrétaire général de l'Élysée, qui a été nommé par Pasqua en 1994 directeur de la Police Nationale. Nous avons des Préfets, aujourd'hui, dans de plus en plus de départements, qui sont d'anciens policiers ! Comment voulez-vous que nous n'entrions pas dans cet État policier alors que ce sont les policiers eux-mêmes qui commencent à peupler, et avec une volonté délibéré du pouvoir, tous les rouages de l'administration, et qui amènent avec eux leur savoir-faire ? Parce que quand on nomme un ancien directeur du RAID Préfet de la Seine-Saint-Denis, évidemment, il y aura des [drones ?], évidemment il y aura des opérations coups de poing, évidemment il y aura des companies de CRS, évidemment on ne traitera aucun des vrais problèmes."
[...] "À nous de nous révolter. À nous de résister. À nous d'en prendre conscience dans un premier temps, de savoir où nous sommes, et vers quoi nous allons. Et à nous de mettre en place l'ensemble de ces mesures de résistance dont on vient de parler, mais ayons conscience aussi des limites : parce que nous allons déposer une plainte : auprès de qui ? Nous allons être reçus par le commissaire du quartier, la plainte sera en suite examinée par le Procureur de la République, quand on vient de nous dire que ce n'était pas une autorité judiciaire indépendante : ça c'est une des plus belles claques que la France ait reçue depuis très longtemps, au niveau du Droit européen ! Et vous pensez vraiment que cette plainte ira très loin ? On peut saisir aussi la CNDS, la Commission Nationale de Déontologie de la Sécurité, une institution fantastique ! Tellement belle qu'elle va disparaître !"
[...] "ces comportements policiers sont dénoncés depuis des années, non seulement par la CNDS, mais par de multiples autorités européennes, internationales ! Lisez le dernier rapport d'Amnesty International de 2009, bon sang ! Tout ce que vous avez dit, tout y est ! Et je peux vous prédire que le rapport 2010, et le rapport 2011 seront à l'identique, car, chaque année, Amnesty International est presque obligée de faire du copié-collé par rapport aux années précédentes. Donc tout cela s'aggrave, tout le monde le sait, en France, à l'étranger"
[...] "la vraie réponse est une réponse politique, évidemment. [...] le vrai débat, c'est le débat politique."
J'ajoute qu'il faut relier État policier et attaques de la finance contre le peuple. Le peuple a toujours été un problème. Il gêne le pouvoir anti-démocratique. Aujourd'hui, le pouvoir cupide s'offre au peuple entouré d'un papier cadeau démocratique, et s'appuie sur le confort offert par la société de consommation et le capitalisme. Le peuple a tendance à s'endormir, béat, content. Jusqu'à ce qu'il s'aperçoive que tout n'est que façade masquant d'horribles vérités, quand le capitalisme révèle toute sa folie.
Tout ça, vous le savez bien, oui ou non ? Agissez-vous donc politiquement comme nous l'exhorte ce magistrat ? Si votre seul argument pour ne pas agir politiquement est : nous n'y pouvons rien, cela a d'ailleurs toujours été le cas ! Mais que faites-vous donc de l'urgence que pose la destruction de l'écosystème ? Niez-vous les catastrophes économiques et écologiques à venir ? Si oui, prouvez-le ! Prouvez-le qu'il n'y a rien à craindre ! Sinon, il faut appliquer le principe de précaution !
N'est-ce pas criminel de ne pas agir politiquement, quand on en a toutes les capacités ? Je me pose simplement cette question, quand je mesure l'ampleur des dégâts, et de ce qui nous risque bel et bien de nous tomber dessus.
Mais comment est-ce même possible en Italie ? Comment et pourquoi le pouvoir les laisse-t-il faire ? Un mouvement de résistance, cette fois difficile à abattre, s'est-il enfin cristallisé à grande échelle ? Comment, pourquoi ? Pourquoi seulement maintenant ? Est-ce suffisant pour réveiller le peuple italien ? Y a t-il là des raisons d'espérer une révolte citoyenne, ou pas du tout ?
Je vais tenter de répondre point par point aux questions de votre premier paragraphe sur la base de mes connaissances de la situation italienne. Je crains que ous ne plaquiez votre analyse de la situation française sur la situation italienne. Vieni via con me n'est pas le début d'une prise de conscience des ravages du berlusconisme: depuis 1994, les Italiens savent exactement à quoi s'en tenir en matière de berlusconisme, mais cela ne les a pas empêchés de le réélire en 2001 et 2008, sous des coalitions quelque peu différentes (la Ligue du Nord est de plus en plus importante dans la coalition berlusconienne). Même si la France et l'Italie ont de nombreux points communs, les particularités doivent être prises en compte. D'ailleurs, d'une certaine façon, cette émission sert aussi les intérêts de berlusconi: pas les intérêts politiques, mais les intérêts financiers, puisqu'Endemol (propriété de B) est le producteur.
1. Mais comment est-ce même possible en Italie ? Comment et pourquoi le pouvoir les laisse-t-il faire ?
La Rai comprend trois chaînes. Avant l'effondrement de la classe politique après l'affaire Mains Propres (début années 1990) qui avait révélé la corruption du système politicien d'alliances et de prébendes, la Démocratie Chrétienne (au pouvoir depuis l'après guerre et qui allait disparaître) avait mis en place à la télé publique le principe (appliqué dans d'autres domaines de la vie publique) de la lottizzazione (étym: division du terrain par lots): Raiuno était DC (démocrate-chrétien), Raidue était PSI (socialiste) et Rai3 était PCI (communiste). Ce principe (tacite), qui permet de maintenir un certain pluralisme, est toujours en vigueur ( en gros: rai1:PDL; rai2:LN; rai3:gauche), même si les anciens partis n'existent plus (et si la question du conflit d'intérêt de Berlusconi pose de nombreux problèmes): aujourd'hui, le parti le plus ancien du Parlement italien est la Ligue du Nord, fondée en 1991; les autres sont des refondations/transformations/scissions/alliances irrésumables ici, qui résultent de l'effondrement général du système en 1990-1994, et de la partitocratie traditionnelle italienne (exemple: depuis 1991, le PCI est devenu PDS, puis DS, et aujourd'hui PD, avec scissions, alliances et changements de programmes à chaque nouveau nom).
Rai3, en dépit des nombreuses turbulences, reste classée à gauche, avec une programmation plus exigeante que les deux autres chaînes de la Rai et une audience gobale en conséquence réduite. Vieni via con me est l'exception qui confirme la règle: c'est la meilleure audience de la chaîne depuis 10 ans. Et faut pas oublier qu'il reste cinq autres chaînes berlusconiennes, dont les deux publiques (à l'exception d'Annozero sur Raidue, et il faut ajouter une chaîne privée, La7, dépendant de Télécom italia, à faible audience)
2. Un mouvement de résistance, cette fois difficile à abattre, s'est-il enfin cristallisé à grande échelle ? Comment, pourquoi ? Pourquoi seulement maintenant ?
Faut pas rêver. Berlusconi est aujourd'hui affaibli, certes (scission de Fini, situation économique déplorable, et affaires de prostituées diverses et variées), mais il est loin d'être à terre. Et quand on l'a cru mort politiquement, il a toujours su rebondir. Je pense que le succès de l'émission s'explique d'abord par le "statut médiatique d'icône laïque" de Saviano, semblable à celui que Salman Rushdie avait en Occident lorqu'il était visé par une fatwa iranienne: il est obligé de vivre caché uniquement parce qu'il a exercé sa liberté d'expression. Et dans un paysage médiatique où rares sont les intellectuels ayant voix au chapitre, l'énorme succès critique et public qu'il avait obtenu avait déjà crée sa figure médiatique d'intellectuel de gauche impliqué dans les questions actuelles (et avant tout sur le terrain de la lutte aux mafias). Pour simplifier, Saviano prend la place dans la mythologie médiatique du grantécrivain-conscience-de-gauche qui manque à l'Italie depuis Sciascia et Pasolini, mais dans un régime désormais télévisuel.
Par ailleurs, il y a une opposition à Berlusconi, aussi bien à droite (scission de Fini), qu'à gauche : au-delà des partis moribonds, une partie de la société civile. Le problème, c'est que la société civile est fortement imprégné de la puissance traditionnelle de l'Eglise... qui préfère encore Berlusconi à la gauche. En outre, les électeurs mécontents semble plutôt voter fortement pour la Ligue du Nord, laquelle devance déjà le parti de Berlusconi dans le Nord (elle gouverne 3 régions, sans compter les communes et provinces) et ne cesse de progresser. Et la gauche est trop mauvaise et divisée pour espérer gagner aujourd'hui, d'autant que la loi électorale ne lui est pas favorable.
3. Y a t-il là des raisons d'espérer une révolte citoyenne, ou pas du tout ?
La dernière fois qu'il y a eu une "révolte citoyenne" en Italie, ou, du moins, un mécontentement manifeste et général de la population contre la classe politique, ce fut lors de la crise systémique provoquée par les scandales de l'opération "mains propres" et une situation politique/économique gravissime (exemple: l'accueil réservé à Craxi, ancien premier ministre, hué par la foule qui lui lance des pièces de monnaie en 1993) . Ce qui en est sorti, c'est Berlusconi, élu en 1994, et ensuite réélu en 2001 et 2008. La gauche n'a pas réussi à s'en débarrasser quand elle est arrivée au pouvoir, et à même réussi l'exploit de s'auto-saborder régulièrement. Ça fait seize ans qu'on annonce la fin de Berlusconi, je ne suis pas sûr qu'il faille prendre nos rêves pour des réalités. Et puis, l'histoire italienne n'est pas marquée comme la France par des révolutions dont le principe fait aujourd'hui consensus; l'Unité italienne elle-même est contestée par un des partis au pouvoir (et je ne parle pas des polémiques encore présente sur le fascisme ou la guerre civile)...
Je vais tenter de répondre point par point aux questions de votre premier paragraphe sur la base de mes connaissances de la situation italienne. Je crains que ous ne plaquiez votre analyse de la situation française sur la situation italienne. Vieni via con me n'est pas le début d'une prise de conscience des ravages du berlusconisme: depuis 1994, les Italiens savent exactement à quoi s'en tenir en matière de berlusconisme, mais cela ne les a pas empêchés de le réélire en 2001 et 2008, sous des coalitions quelque peu différentes (la Ligue du Nord est de plus en plus importante dans la coalition berlusconienne). Même si la France et l'Italie ont de nombreux points communs, les particularités doivent être prises en compte. D'ailleurs, d'une certaine façon, cette émission sert aussi les intérêts de berlusconi: pas les intérêts politiques, mais les intérêts financiers, puisqu'Endemol (propriété de B) est le producteur.
1. Mais comment est-ce même possible en Italie ? Comment et pourquoi le pouvoir les laisse-t-il faire ?
La Rai comprend trois chaînes. Avant l'effondrement de la classe politique après l'affaire Mains Propres (début années 1990) qui avait révélé la corruption du système politicien d'alliances et de prébendes, la Démocratie Chrétienne (au pouvoir depuis l'après guerre et qui allait disparaître) avait mis en place à la télé publique le principe (appliqué dans d'autres domaines de la vie publique) de la lottizzazione (étym: division du terrain par lots): Raiuno était DC (démocrate-chrétien), Raidue était PSI (socialiste) et Rai3 était PCI (communiste). Ce principe (tacite), qui permet de maintenir un certain pluralisme, est toujours en vigueur ( en gros: rai1:PDL; rai2:LN; rai3:gauche), même si les anciens partis n'existent plus (et si la question du conflit d'intérêt de Berlusconi pose de nombreux problèmes): aujourd'hui, le parti le plus ancien du Parlement italien est la Ligue du Nord, fondée en 1991; les autres sont des refondations/transformations/scissions/alliances irrésumables ici, qui résultent de l'effondrement général du système en 1990-1994, et de la partitocratie traditionnelle italienne (exemple: depuis 1991, le PCI est devenu PDS, puis DS, et aujourd'hui PD, avec scissions, alliances et changements de programmes à chaque nouveau nom).
Rai3, en dépit des nombreuses turbulences, reste classée à gauche, avec une programmation plus exigeante que les deux autres chaînes de la Rai et une audience gobale en conséquence réduite. Vieni via con me est l'exception qui confirme la règle: c'est la meilleure audience de la chaîne depuis 10 ans. Et faut pas oublier qu'il reste cinq autres chaînes berlusconiennes, dont les deux publiques (à l'exception d'Annozero sur Raidue, et il faut ajouter une chaîne privée, La7, dépendant de Télécom italia, à faible audience)
2. Un mouvement de résistance, cette fois difficile à abattre, s'est-il enfin cristallisé à grande échelle ? Comment, pourquoi ? Pourquoi seulement maintenant ?
Faut pas rêver. Berlusconi est aujourd'hui affaibli, certes (scission de Fini, situation économique déplorable, et affaires de prostituées diverses et variées), mais il est loin d'être à terre. Et quand on l'a cru mort politiquement, il a toujours su rebondir. Je pense que le succès de l'émission s'explique d'abord par le "statut médiatique d'icône laïque" de Saviano, semblable à celui que Salman Rushdie avait en Occident lorqu'il était visé par une fatwa iranienne: il est obligé de vivre caché uniquement parce qu'il a exercé sa liberté d'expression. Et dans un paysage médiatique où rares sont les intellectuels ayant voix au chapitre, l'énorme succès critique et public qu'il avait obtenu avait déjà crée sa figure médiatique d'intellectuel de gauche impliqué dans les questions actuelles (et avant tout sur le terrain de la lutte aux mafias). Pour simplifier, Saviano prend la place dans la mythologie médiatique du grantécrivain-conscience-de-gauche qui manque à l'Italie depuis Sciascia et Pasolini, mais dans un régime désormais télévisuel.
Par ailleurs, il y a une opposition à Berlusconi, aussi bien à droite (scission de Fini), qu'à gauche : au-delà des partis moribonds, une partie de la société civile. Le problème, c'est que la société civile est fortement imprégné de la puissance traditionnelle de l'Eglise... qui préfère encore Berlusconi à la gauche. En outre, les électeurs mécontents semble plutôt voter fortement pour la Ligue du Nord, laquelle devance déjà le parti de Berlusconi dans le Nord (elle gouverne 3 régions, sans compter les communes et provinces) et ne cesse de progresser. Et la gauche est trop mauvaise et divisée pour espérer gagner aujourd'hui, d'autant que la loi électorale ne lui est pas favorable.
3. Y a t-il là des raisons d'espérer une révolte citoyenne, ou pas du tout ?
La dernière fois qu'il y a eu une "révolte citoyenne" en Italie, ou, du moins, un mécontentement manifeste et général de la population contre la classe politique, ce fut lors de la crise systémique provoquée par les scandales de l'opération "mains propres" et une situation politique/économique gravissime (exemple: l'accueil réservé à Craxi, ancien premier ministre, hué par la foule qui lui lance des pièces de monnaie en 1993) . Ce qui en est sorti, c'est Berlusconi, élu en 1994, et ensuite réélu en 2001 et 2008. La gauche n'a pas réussi à s'en débarrasser quand elle est arrivée au pouvoir, et à même réussi l'exploit de s'auto-saborder régulièrement. Ça fait seize ans qu'on annonce la fin de Berlusconi, je ne suis pas sûr qu'il faille prendre nos rêves pour des réalités. Et puis, l'histoire italienne n'est pas marquée comme la France par des révolutions dont le principe fait aujourd'hui consensus; l'Unité italienne elle-même est contestée par un des partis au pouvoir (et je ne parle pas des polémiques encore présente sur le fascisme ou la guerre civile)...
Merci énormément !
Merci beaucoup Hurluberlu d'avoir pris le temps de répondre à mes questions !
Ah, mais quel merdier... Il n'y aurait donc aucun espoir en Italie ?...
Ah, mais quel merdier... Il n'y aurait donc aucun espoir en Italie ?...
La question que je me pose, c'est la portée des arguments politiques, juridiques et mêmes moraux sur l'électorat populaire de Berlusconi. Des amis italiens témoignent du fait que, dans leur famille et leur entourage, Berlusconi n'est pas soutenu sur des questions de programme, mais sur la base du personnage, la glorification du côté "combinard", le "qui s'en sort toujours", bref, des éléments complètement apolitiques, en résonnance avec leurs propres attitudes vis-à-vis de la loi et de l'Etat (en particulier l'évasion fiscale "quotidienne" dans les différents commerces et services, vue comme légitime : ne pas s'y adonner est stigmatisé comme "naïf").
Sans vouloir entrer trop dans l'effroyablement compliquée question des rapports entre une "corruption" populaire (justifiée par ses propres perspectives morales, dans un contexte "éloigné" de l'Etat) et une "corruption" d'élite (aux enjeux individuellement plus graves, et en transgression avec les normes officielles de l'Etat en son coeur même), d'autant que je connais très mal le quotidien italien et ses discours populaires sur ce qui "est" ou "n'est pas vraiment" de la fraude, je me demande si le débat à mener pour l'éviction de Berlusconi est vraiment lié à la dénonciation de ses pratiques et à la critique idéologique de son parti. Ou est-ce que ses crapuleries et son statut d'imbécile fûté ne font pas déjà une quasi unanimité, à laquelle des arguments supplémentaires ne changent pas grand chose parce qu'ils jouent en soi un rôle positif pour lui, aux yeux de ses électeurs ?
Le problème n'est-il pas plutôt, tout à fait indépendamment de Berlusconi, dans le refus de traîter le politique "sérieusement", et dans une forme de nihilisme iconoclaste qui amène, dans un contexte où la transgression est valorisée, à souhaîter un grand transgresseur au coeur de l'appareil étatique ? Dans ce cas-là, le débat touche à des questions de principe (légitimer le dispositif Etatique en soi, légitimer le fait politique, réinstaurer des attentes vis-à-vis du système), plutôt qu'au contenu du politique (gauche/droite). Et les antiberlusconi se trompent peut-être d'argument. En d'autres termes, les électeurs de Berlusconi ne seraient pas nécessairement "manipulés" par une quelconque efficacité de sa rhétorique (ou sa mainmise des médias), mais le soutiendraient "pour" les tares et les culpabilités qu'il cherche à nier. Et il s'agirait surtout de convaincre qu'au-delà du gag berlusconien, les conséquences pratiques de sa présence (de l'absence de tout politicien) au pouvoir sont réellement graves pour la société civile, serait-ce en manque à gagner. Or convaincre les gens que, en principe, des bénéfices seraient réellement à attendre d'un gouvernement "sérieux" est une autre paire de manches.
Est-ce qu'une telle interprétation peut se tenir ? Ou est-ce qu'elle enfonce même des portes déjà bien béantes ?
Sans vouloir entrer trop dans l'effroyablement compliquée question des rapports entre une "corruption" populaire (justifiée par ses propres perspectives morales, dans un contexte "éloigné" de l'Etat) et une "corruption" d'élite (aux enjeux individuellement plus graves, et en transgression avec les normes officielles de l'Etat en son coeur même), d'autant que je connais très mal le quotidien italien et ses discours populaires sur ce qui "est" ou "n'est pas vraiment" de la fraude, je me demande si le débat à mener pour l'éviction de Berlusconi est vraiment lié à la dénonciation de ses pratiques et à la critique idéologique de son parti. Ou est-ce que ses crapuleries et son statut d'imbécile fûté ne font pas déjà une quasi unanimité, à laquelle des arguments supplémentaires ne changent pas grand chose parce qu'ils jouent en soi un rôle positif pour lui, aux yeux de ses électeurs ?
Le problème n'est-il pas plutôt, tout à fait indépendamment de Berlusconi, dans le refus de traîter le politique "sérieusement", et dans une forme de nihilisme iconoclaste qui amène, dans un contexte où la transgression est valorisée, à souhaîter un grand transgresseur au coeur de l'appareil étatique ? Dans ce cas-là, le débat touche à des questions de principe (légitimer le dispositif Etatique en soi, légitimer le fait politique, réinstaurer des attentes vis-à-vis du système), plutôt qu'au contenu du politique (gauche/droite). Et les antiberlusconi se trompent peut-être d'argument. En d'autres termes, les électeurs de Berlusconi ne seraient pas nécessairement "manipulés" par une quelconque efficacité de sa rhétorique (ou sa mainmise des médias), mais le soutiendraient "pour" les tares et les culpabilités qu'il cherche à nier. Et il s'agirait surtout de convaincre qu'au-delà du gag berlusconien, les conséquences pratiques de sa présence (de l'absence de tout politicien) au pouvoir sont réellement graves pour la société civile, serait-ce en manque à gagner. Or convaincre les gens que, en principe, des bénéfices seraient réellement à attendre d'un gouvernement "sérieux" est une autre paire de manches.
Est-ce qu'une telle interprétation peut se tenir ? Ou est-ce qu'elle enfonce même des portes déjà bien béantes ?
Il y a beaucoup d'éléments dans votre post. À vrai dire, le phénomène Berlusconi est en même temps un monstre (idéologique, politique, économique) et une énigme (comment expliquer sa longévité?), Je réponds un peu en vrac:
Oui, l'Italie est un pays où, pour plein de raisons historiques et culturelles, l'Etat est faible et le pays structurellement divisé (le succès de la Ligue du Nord est un des symptômes de l'historique opposition entre Nord et Sud). Les identités familiales et locales sont bien plus fortes que le sentiment d'appartenance nationale qui ne se retrouve que lors du soutien à l'équipe de foot. Berlusconi est l'incarnation du self-made man reaganien qui plaît tant à l'artisanat et au petit patronat italien, essentiellement du Nord, et a su reprendre efficacement les vieux classiques de l'ex démocratie chrétienne (défense de la famille, de l'Eglise et anti-communisme), qui plaît à l'électorat catholique et/ou âgé (l'état de la démographie italienne est celui d'un pays en vieillissement accéléré; le mot gérontocratie est d'ailleurs souvent employé, à raison). Enfin, l'anti-étatisme trouve un écho dans un pays où l'Etat est faible, souvent vu comme une hydre ennemie, et où le succès entrepreneurial est d'autant mieux vu qu'il fut la base du miracle économique italien de l'après guerre (l'Italie devint enfin une puissance européenne qui compte, aux côtés de l'Allemagne et de la France). Quitte à frauder le fisc, ou à tricher avec les règles (et l"empire économique de Berlusconi s'est construit dans les années 70 et 80 aussi en contournant les lois).
Mais, plus que l'image du combinatore individualiste qui aurait réussi sans l'Etat et même contre lui, et plus que le discours idéologique/politique qu'il défend depuis son entrée sur la scène politique, je pense que la force de Berlusconi réside dans sa maîtrise totale des rouages de la société du spectacle. Avant d'être un entrepreneur ou un politique, B. est à la fois le producteur et le produit de la société du spectacle, et ayant imposé ses standards à la télé et au cinéma italien mainstream (en plus d'être télécrate, il est le principal producteur et distributeur ciné, via sa compagnie Medusa film), il les a appliqué à la politique (culte de la personnalité, télégénie, mises en scènes, maîtrise parfaite du marketing, mais aussi image dégradante de la femme, vulgarité, obscénité). D'une certaine façon, il incarne tous les aspects de la société du spectacle, de l'aspect totalisant de son empire politico-économique à la création de sa mythologie personnelle. Deux exemples parmi pleins d'autres de sa propagande-spectacle: la brochure envoyée à tous les foyers italiens pour les élections de 2001, qu je conseille de feuilleter intégralement, et le clip de campagne à la gloire de Silvio en 2008. Et le spectacle fonctionnant comme un flux sans mémoire, le personnage Berlusconi réussit toujours à rebondir après ses défaites... Il reste qu'en ce moment, B. est plutôt affaibli politiquement (la Ligue du Nord le devance dans certaines zones, Fini et les siens ont fait scission, le patronat commence un peu à s'énerver, et les syndicats et les étudiants gueulent), et que sa maîtrise du spectacle ne l'a pas empêché de perdre par deux fois les élection (1996, 2006).
Et, pour finir sur une note debordienne, je crains que même les voix discordantes ne soient en fait englobées au monopole berlusconien totalisant: Saviano est publié chez Mondadori, les films de Benigni sont produits par Medusa, et Vieni via con me est produit par Endemol —ces trois entreprises appartiennent à Berlusconi. "Dans le monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux"...
Oui, l'Italie est un pays où, pour plein de raisons historiques et culturelles, l'Etat est faible et le pays structurellement divisé (le succès de la Ligue du Nord est un des symptômes de l'historique opposition entre Nord et Sud). Les identités familiales et locales sont bien plus fortes que le sentiment d'appartenance nationale qui ne se retrouve que lors du soutien à l'équipe de foot. Berlusconi est l'incarnation du self-made man reaganien qui plaît tant à l'artisanat et au petit patronat italien, essentiellement du Nord, et a su reprendre efficacement les vieux classiques de l'ex démocratie chrétienne (défense de la famille, de l'Eglise et anti-communisme), qui plaît à l'électorat catholique et/ou âgé (l'état de la démographie italienne est celui d'un pays en vieillissement accéléré; le mot gérontocratie est d'ailleurs souvent employé, à raison). Enfin, l'anti-étatisme trouve un écho dans un pays où l'Etat est faible, souvent vu comme une hydre ennemie, et où le succès entrepreneurial est d'autant mieux vu qu'il fut la base du miracle économique italien de l'après guerre (l'Italie devint enfin une puissance européenne qui compte, aux côtés de l'Allemagne et de la France). Quitte à frauder le fisc, ou à tricher avec les règles (et l"empire économique de Berlusconi s'est construit dans les années 70 et 80 aussi en contournant les lois).
Mais, plus que l'image du combinatore individualiste qui aurait réussi sans l'Etat et même contre lui, et plus que le discours idéologique/politique qu'il défend depuis son entrée sur la scène politique, je pense que la force de Berlusconi réside dans sa maîtrise totale des rouages de la société du spectacle. Avant d'être un entrepreneur ou un politique, B. est à la fois le producteur et le produit de la société du spectacle, et ayant imposé ses standards à la télé et au cinéma italien mainstream (en plus d'être télécrate, il est le principal producteur et distributeur ciné, via sa compagnie Medusa film), il les a appliqué à la politique (culte de la personnalité, télégénie, mises en scènes, maîtrise parfaite du marketing, mais aussi image dégradante de la femme, vulgarité, obscénité). D'une certaine façon, il incarne tous les aspects de la société du spectacle, de l'aspect totalisant de son empire politico-économique à la création de sa mythologie personnelle. Deux exemples parmi pleins d'autres de sa propagande-spectacle: la brochure envoyée à tous les foyers italiens pour les élections de 2001, qu je conseille de feuilleter intégralement, et le clip de campagne à la gloire de Silvio en 2008. Et le spectacle fonctionnant comme un flux sans mémoire, le personnage Berlusconi réussit toujours à rebondir après ses défaites... Il reste qu'en ce moment, B. est plutôt affaibli politiquement (la Ligue du Nord le devance dans certaines zones, Fini et les siens ont fait scission, le patronat commence un peu à s'énerver, et les syndicats et les étudiants gueulent), et que sa maîtrise du spectacle ne l'a pas empêché de perdre par deux fois les élection (1996, 2006).
Et, pour finir sur une note debordienne, je crains que même les voix discordantes ne soient en fait englobées au monopole berlusconien totalisant: Saviano est publié chez Mondadori, les films de Benigni sont produits par Medusa, et Vieni via con me est produit par Endemol —ces trois entreprises appartiennent à Berlusconi. "Dans le monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux"...
l'Italie est un pays où, pour plein de raisons historiques et culturelles, l'Etat est faible et le pays structurellement divisé (le succès de la Ligue du Nord est un des symptômes de l'historique opposition entre Nord et Sud). Les identités familiales et locales sont bien plus fortes que le sentiment d'appartenance nationale qui ne se retrouve que lors du soutien à l'équipe de foot. Berlusconi est l'incarnation du self-made man reaganien qui plaît tant à l'artisanat et au petit patronat italien, essentiellement du Nord, et a su reprendre efficacement les vieux classiques de l'ex démocratie chrétienne (défense de la famille, de l'Eglise et anti-communisme), qui plaît à l'électorat catholique et/ou âgé (l'état de la démographie italienne est celui d'un pays en vieillissement accéléré; le mot gérontocratie est d'ailleurs souvent employé, à raison). Enfin, l'anti-étatisme trouve un écho dans un pays où l'Etat est faible, souvent vu comme une hydre ennemie, et où le succès entrepreneurial est d'autant mieux vu qu'il fut la base du miracle économique italien de l'après guerre (l'Italie devint enfin une puissance européenne qui compte, aux côtés de l'Allemagne et de la France). Quitte à frauder le fisc, ou à tricher avec les règles
Merci pour cette réponse. Est-ce que j'abuse en vous demandant si vous pouvez développer un peu ces "raisons historiques et culturelles" pour lesquelles le concept d'Etat rassemble particulièrement peu, et l'identité (donc les loyautés et obligations) se construirait surtout autour des communautés familiales/locales ? En général, ce genre de contexte est rattaché aux "Etats nouveaux", c'est-à-dire aux régions où le modèle étatique a été importé un peu du jour au lendemain, et relativement récemment. Je ne connais pas bien l'Italie, et je n'avais pas l'impression que son histoire ressemblait à cela. Si ?
Merci pour cette réponse. Est-ce que j'abuse en vous demandant si vous pouvez développer un peu ces "raisons historiques et culturelles" pour lesquelles le concept d'Etat rassemble particulièrement peu, et l'identité (donc les loyautés et obligations) se construirait surtout autour des communautés familiales/locales ? En général, ce genre de contexte est rattaché aux "Etats nouveaux", c'est-à-dire aux régions où le modèle étatique a été importé un peu du jour au lendemain, et relativement récemment. Je ne connais pas bien l'Italie, et je n'avais pas l'impression que son histoire ressemblait à cela. Si ?
mal placé
Pour résumer en très gros: L'unité italienne s'est faite tard (de 1861 à 1870 avec la prise de Rome), comme l'unité allemande. À l'inverse de l'Allemagne cependant, il ne s'est pas agi pas d'une fédération d'Etats, mais —en simplifiant à l'extrême— d'une annexion par le royaume du Piémont des autres territoires, plus ou moins volontaires, voire réfractaires comme le Sud (Royaume des deux siciles) ou les Etats pontificaux (le pape ne reconnaîtra l'Etat Italien qu'avec les accords du Latran de 1929, sous Mussolini). Or, tandis que le Nord était riche et industrialisé, le Sud était encore féodal et pauvre. Cette "question méridionale" n'a jamais vraiment été résolue depuis —d'où la phrase du Guépard "il faut que tout change pour que tout reste comme avant"— et de fait, le Sud de l'Italie est, encore aujourd'hui, un des territoires les plus pauvres d'Europe. C'est sur cette historique division Nord/Sud que surfe la ligue du Nord, prompte à traiter de "bouseux" (terroni) les méridionaux et à réclamer l'indépendance de la Padanie (=plaine du Po=le Nord de l'Italie, une des zones les plus riches d'Europe). Il faut ajouter à cela qu'il y a deux formes d'"Etat dans l'Etat": les mafias, et l'Eglise, chacune exerçant une influence importante sur la sphère publique, donc aussi dans la sphère politique. Le long règne de la démocratie chrétienne s'explique aussi par le soutien de ces deux institutions. Et même si aujourd'hui l'Eglise est en perte de vitesse, elle reste encore puissante. Enfin, les identités locales sont très fortes, issues de l'histoire des Villes-Etats: chaque moyenne ou grande ville a son dialecte, encore très parlé, et des traditions particulières; et j'ai toujours été frappé qu'un italien se présente en précisant sa ville d'origine, avant même de préciser sa nationalité.
Après l'Italie est (toujours?) une grande puissance européenne, et la faiblesse de l'Etat italien n'est pas non plus celle d'un pays du tiers monde (même si l'économie souterraine estimée est loin des standards européens). Il reste que l'instabilité politique du régime parlementaire (voire partitocratique), des pratiques clientélaires, voire corruptrices, et une centralité étatique défectueuse (car création d'autonomies régionales disparates) favorisent une inefficacité étatique (exemples d'inefficacité: l'Italie est très en retard sur les lignes à grande vitesse, qui coûtent en plus trois à quatre fois plus cher que la moyenne européenne; la justice est une des plus lentes d'Europe; des amnisties fiscales sont régulièrement votées; il n'y a pas d'indemnisation du chômage; les concours de recrutement posent souvent de sérieux problèmes; etc.), et donc une méfiance envers l'Etat. Ce qui renforce l'importance de la famille dans un pays encore fortement catholique, et de surcroît méditerranéen. Où, d'ailleurs, les entreprises familiales sont très nombreuses, surtout dans le Nord, le poumon économique.
Bon, là c'est du résumé de chez résumé. Mais ça donne une idée des particularités italiennes (sous un angle pessimiste, certes, mais après 16 ans de berlusconisme, il est difficile d'être optimiste) sur lesquelles s'appuie B.
Après l'Italie est (toujours?) une grande puissance européenne, et la faiblesse de l'Etat italien n'est pas non plus celle d'un pays du tiers monde (même si l'économie souterraine estimée est loin des standards européens). Il reste que l'instabilité politique du régime parlementaire (voire partitocratique), des pratiques clientélaires, voire corruptrices, et une centralité étatique défectueuse (car création d'autonomies régionales disparates) favorisent une inefficacité étatique (exemples d'inefficacité: l'Italie est très en retard sur les lignes à grande vitesse, qui coûtent en plus trois à quatre fois plus cher que la moyenne européenne; la justice est une des plus lentes d'Europe; des amnisties fiscales sont régulièrement votées; il n'y a pas d'indemnisation du chômage; les concours de recrutement posent souvent de sérieux problèmes; etc.), et donc une méfiance envers l'Etat. Ce qui renforce l'importance de la famille dans un pays encore fortement catholique, et de surcroît méditerranéen. Où, d'ailleurs, les entreprises familiales sont très nombreuses, surtout dans le Nord, le poumon économique.
Bon, là c'est du résumé de chez résumé. Mais ça donne une idée des particularités italiennes (sous un angle pessimiste, certes, mais après 16 ans de berlusconisme, il est difficile d'être optimiste) sur lesquelles s'appuie B.
"La question que je me pose, c'est la portée des arguments politiques, juridiques et mêmes moraux sur l'électorat populaire de Berlusconi. Des amis italiens témoignent du fait que, dans leur famille et leur entourage, Berlusconi n'est pas soutenu sur des questions de programme, mais sur la base du personnage, la glorification du côté "combinard", le "qui s'en sort toujours", bref, des éléments complètement apolitiques, en résonnance avec leurs propres attitudes vis-à-vis de la loi et de l'Etat (en particulier l'évasion fiscale "quotidienne" dans les différents commerces et services, vue comme légitime : ne pas s'y adonner est stigmatisé comme "naïf"). ": IT
Que lis-je...
Fini donc la complexité, les causes réelles, mais invisibles, ne reste plus qu'un mécanisme psychologique tout aussi sommaire que globalisant, celui-là même qu'hier vous rechigniez à appliquer à d'autres domaines, d'autres pays, d'autres situations sociales et politiques...
IT, en passant la frontière, n'en franchirait-il pas une autre en faisant soudainement du yG ?
J'attends d'une minute à l'autre son mea-culpa.
:) yG
Que lis-je...
Fini donc la complexité, les causes réelles, mais invisibles, ne reste plus qu'un mécanisme psychologique tout aussi sommaire que globalisant, celui-là même qu'hier vous rechigniez à appliquer à d'autres domaines, d'autres pays, d'autres situations sociales et politiques...
IT, en passant la frontière, n'en franchirait-il pas une autre en faisant soudainement du yG ?
J'attends d'une minute à l'autre son mea-culpa.
:) yG
[quote=Mouffette]N'est-ce pas criminel de ne pas agir politiquement, quand on en a toutes les capacités ? Je me pose simplement cette question, quand je mesure l'ampleur des dégâts, et de ce qui nous risque bel et bien de nous tomber dessus.
Pour en avoir une idée:
Draquila
Très bien ton commentaire. ainsi que la réponse d'Hurluberlu.
Continuons sur le métier de la critique à polir l'ouvrage de la révolte.
Pour en avoir une idée:
Draquila
Très bien ton commentaire. ainsi que la réponse d'Hurluberlu.
Continuons sur le métier de la critique à polir l'ouvrage de la révolte.