Les dégagements de Régis Debray, d@ns le texte
Quand on invite Régis Debray, les points les plus délicats à régler sont les questions de transport. Il faut décrire méthodiquement à l'invité-médiologue les trajets de métro possibles, lui suggérer une judicieuse stratégie de correspondance prenant en compte la longueur des couloirs, le rassurer sur la distance à parcourir à pied, à la sortie du métro. Je m'en acquitte à chaque fois volontiers, mobilisant tous mes souvenirs du temps où je voyageais uniquement en métro (depuis quinze ans, je voltige en scooter). Le plaisir de l'entendre justifie et récompense à chaque fois ces efforts de persuasion.
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Derniers commentaires
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tout cas la principale émission que je regarde sur votre plateau, voire la seule.
Ils se regardèrent dans les fontaines de leur prairie natale et ils s'y virent si vieux, si mutilé, qu'ils demandèrent à voir leur fils, pour qu'on leur fermât les yeux. ILs demandèrent où ils étaient.
Les enfants sortirent des collèges et ne voyant ni sabre ni cuirrasse, ni fantassins ni cavaliers, ils demandèrnent à leur tour où étaient leurs pères. Mais on leur répondit que César était mort et que les portraits de Wellington et Blücher étaient suspendus dans les antichambres des consulats et des ambassades avec ces deux mots en dessous: salvatoribus mundi.
Alors il s'assit sur ce siècle une jeunesse soucieuse."
Mais au Zambèze aussi, les femmes sont belles et gentilles !
Je ne suis pas un intellectuel, loin de là, mais un grand autodidacte qui a su et continue d'apprécier la culture comme un véritable levier vers la liberté de l'esprit.
Je regarde et suis avec grand intérêt les programmes d'"Arrêt sur image", "Ligne jaune" et "dans le texte", et je dois dire que vous m'avez conquis, charmé, envouté, de par votre luminosité, votre humilité, votre brillance intellectuelle et sens du reparti, et votre féminité.
Je voulais simplement vous envoyer ces quelques lignes pour vous dire que je suis devenu un "fan", et que je vous souhaite beaucoup de chance dans la continuation de vos activités journalistiques. Et je finirai par une phrase d'Aragon, qui a été si joliment mise en musique par Ferrat: "La femme est l'avenir de l'homme".
Continuez d'exceller, Judith.
Amicalement votre!
Daniel Rovai
danielrovai@planet.nl
www.danielrovai.com
quel beau contre-point à la n-ost-ALGIE de RD?
RD pris d' aphanisis? plus de désir du désir? navrant spectacle?
Incipit de quel livre?quel auteur?
C'est gentil, mais j'ai du mal à le croire.
Et les grands écrivains russes, américains, africains, japonais, etc? J'ai des noms! Je les ai lu en français mais je ne crois pas que ce soit la traduction qui rende leur prose pleine d'atticisme itou (merci pour ce mot nouveau, vous vouliez dire, comme Taine, merci universalis : « le sentiment des nuances, la grâce légère, l'ironie imperceptible, la simplicité du style, l'aisance du discours, l'élégance de la preuve »?).
STENDHAL ne peut etre QUE francais
comme DOSTOIEVSKI ne peut etre QUE russe
avez -vous trouvé l'auteur de ces lignes merveilleuses?
quelle joie ;quel plaisir de SE DIRE francais - alors que Debray en a HONTE: crise d'identité / fatigue spirituelle? )
si vous prenez la peine de lire la suite de cet incipit, l'auteur vous explique que après un long séjour à l'étranger meme les DOUANIERS sont sympa......
Quel plaisir, cette émission !
Je suis plutôt de l'avis de nonosse, épinglé en haut du forum : ça coule tout seul, mais que reste t'il au final ? Pas grand chose. Au départ, Régis Debray explique le titre dégagement par la volonté de déplacer le débat ailleurs. Cela me semble intéressant tant on débat de choses futiles, mais où Régis Debray souhaite t'il déplacer le débat ? Après 1h17, la question reste pour moi ouverte, à moins qu'il ne cherche à déplacer le débat dans le flou, mais il me semblait que c'était là qu'il était !
Même si ces échanges entre Régis Debray, vous et Daniel semblait peu structurer, même si parfois l'invité s'écoute et cabotine. Il en reste quelquechose de très rafraîchissant, parfois franchement drôle et surtoutet je pense que c'est le but de votre émission des idées de réflexion et d'enrichissement personnel.
VOtre émission va bien au-delà d'une émission littéraire ! bravo encore
François Olivier
Il a un regard très critique sur le-monde-de-l'édition ,et il sait de quoi il parle ,27 de ces livres ont été édités .
C'est un auteur très controversé de part ses positions politiques et donc très peu médiatisé même si Frédéric Taddeï ou Franz Olivier Giesbert osent l'inviter.
J'ai dévoré beaucoup de ses livres et je vous le conseille fortement Judith si je peux me le permettre.Je ne suis pas sur que ça calque sur vos standards plus classiques mais il a un vrai talent d'écriture qui devrait attiser votre curiosité .
Et il serait ravi,j'en suis sûr, de venir débattre avec la fine équipe de d@ns le texte.
Je suis impatient de voir la prochaine émission car le sujet m'intéresse beaucoup et quel régal d'écouter M. Debray on ne s'en lasse pas.
De plus ça serait l'occasion de parler de son dernier livre 'l'homme qui arrêta d'écrire'
qu'est ce que vous en dites?
Incroyable Régis Debray même s'il cabotine beaucoup!
Intelligence de Judith et oui, sa beauté même vue par une femme...
Marie
Quel bon moment !!
Rien à ajouter.
Et si ce n’est pas assez exotique, sortez de Paris : En Mayenne, dans la Drome, dans le Tarn il y a des nids de « terroristes » qui associent luttes sociales et écologies.
La critique de l’écologie vu de Saint Germain est aussi critiquable que l’écologie vu du ciel !
Comme Judith, on a bien d’envie d’un léger coup d’éperon…
Discussion vraiment réussie et tant mieux si le fan club a joué son rôle de fan club ; Daniel et Judith sous le charme, c’était délicieux. Bravo !
L'objet de l'émission joue sans doute aussi : il me paraît plus facile de discourir à partir d'un extrait d'un livre, que de vouloir traiter de sujet hyper complexes et polémiques (comme le réchauffement climatique) en un heure. J'ai quasiment toujours envie qu'@si dure 2h. J'ai quasiment toujours l'impression que Daniel est accroché à une pendule invisible parce qu'il doit faire rentrer les 3 questions qu'il a prévu dans un format d'une heure. Personnellement, je préférerais un @si bihebdomadaire mais qui dure deux fois plus longtemps.
En sortant de chez vous le matin comme d'habitude, devant votre perron une grosse voiture. La portière s'ouvre toute seule, comme pour vous inviter à monter.
Vous vous penchez vers l'intérieur pour voir, il y a un type à casquette au volant. Qui est-ce? Il se tourne vers vous et je vous le donne en mille, c'est Regis Debray lui-même qui conduit la voiture de maître. Au moment où vous vous apercevez qu'il n'y a pas écrit "taxi" mais "tasi", tiens c'est curieux, un molosse sort de la voiture bloquée derrière et hurle : "dégage!".
Vous hésitiez à monter quand vous vous êtes réveillé ou que vous êtes passé à un autre rêve...
voilà un bonne réaction Régis et la voie vers la guérison
l' homme est en effet 'une passion inutile'
(mince, j'ai raté Avatar!))
Si Debray a tant insisté, c'est peut-être dans l'espoir que vous lui enverriez un taxi ? faute d'enveloppe à la fin de l'interview, il espérait peut-être un chauffeur pour la circonstance ...
Dans une émission littéraire traditionnelle, si bonne fût-elle, l'écrivain se serait vu expédié en dix minutes, et ça change tout. ( Je ne suis pas sûre d'ailleurs qu'il y ait encore de "bonnes" émissions littéraires à la télé.)
C'est bien là, la magie et le charme de D@ns le Texte.
J'attends avec impatience le prochain numéro.
Est-ce qu'on sait si R. Debray vote ou s'il considère que c'est "inutile"?
J'aimerais aussi entendre une autre personne qui a beaucoup à dire: Umberto Eco (A passo di gambero)
On peut difficilement s'étonner une telle nostalgie.
Même si l'on tiens un épicerie, on ne doit pas parler comme un épicier.
Mais Mr. Debray a fini par me casser le moral quand même.
A son âge on peut entendre cela sans s'en rendre malade,
mais à 30 ans cela donne envie de se tirer une balle !...
R.Debray est désabusé,c'est trop tard pour lui,il a vieilli.J'espère qu'il verra l'émission précédente avec ces trois personnes courageuses,des héros dans leur genre,car sachant dire non,et se retrouvant dans l'illégalité!et que ça lui redonnera du peps.Il se dit que sa vie a été inutile(peut-etre,est-ce une coquetterie?).Biensur les écrits,les actes ne servent à rien!Mais au moment du départ(dont il est encore loin,je suppose!)que se dit le,vrai vieillard,s'il n'a rien fait ?"Ma vie a été inutile"Alors?
Rappelez-vous ces invités qui disaient qu'ils n'iraient pas au"NO SARKOZY DAY"car ça ne servait à rien.Personnellement,j'y suis allée et je ne le regrette pas.Biensur que ça n'a servi à rien,la société n'a pas changé depuis ce jour et alors?Un acte isolé ajouté à un autre peut finir par devenir une vrai force.C'est facile,on ronchonne,on critique,on dort!
Pourtant ça craque de partout!Les syndicats freinent des deux pieds,pour que personne ne bouge,Le jour où les salariés les dépasseront et se prendront en charge eux-memes,les choses changeront,et là,peut-etre que M.Debray se réveillera et retrouvera ses années folles de jeunesse qui lui ont valu plusieurs années de prison?(à LDT,c'est pas mal,non,pour un révolutionnaire de salon?)
le duo Judith Bernard & Daniel Schneidermann fonctionne parfaitement
quant à l'Invité, un régal,
bravo
genre "j'en ai plus pour longtemps alors je me lache", auto-reniflant avec roublardise ses pets d'esprits.
Tres juste sa puissante remarque sur les femmes britanniques. Mais qu'il economise un billet Eurostart, de nouveaux arrangements
genetiques moins fades sont en train d'arriver sur le marche hexagonal
Et puis le patriotisme diffusé a 20 images/sec, lui n'en fait pas une jaunisse. Les enjeux sont ailleurs.
Le politique l'abandonne, les héros ne sont plus, mais c'est bien normal, la politique aujourd'hui se résume à un débat entre le camp de l'UMPNPAMPF contre le camp du PSEEPC. Le Modem est déconnecté et le PG n'a qu'un tribun qui se prend des fessées pour avoir pratiqué l'hérésie aristocratique et dit que les journaleux ne servaient qu'à faire du bruit médiatique pour le bien de l'aristocratie française actuelle. Les héros, si nous en avons, ils doivent se trouver au FN, à DLR ou hors d'une structure politique aujourd'hui! Mais on crache trop sur eux...ils boudent. Ils restent planqués en se disant qu'ils n'auront droit qu'à la curée s'ils sortent.
Les gens admirent les héros qui vont se faire trouer le bide sur un champ de bataille, qu'il se batte avec la langue sur un plateau de télé ou avec un fusil d'assaut en Afghanistan. Mais ils les admirent de derrière, d'en-dessous, de loin, en atermoyant sur le combat qu'ils aimeraient eux-mêmes rejoindre, en implorant Dieu ou le temps de leur donner la force de pouvoir aussi être des héros. Les gens sont ainsi, cruels, égoïstes, si émerveillés d'admiration de la grandeur de leurs héros qu'ils en prient pour ne jamais avoir à aller eux-mêmes les rejoindre. Ils doutent d'eux-mêmes et admirent leurs héros pour combler leur mal-être, celui du trop faible qui désire le combat mais ne veut aller à la défaite, celui du roturier qui regarde le noble, celui du dominé qui regarde le dominant.
Les héros sont morts à la naissance.
En leur temps, au XIXe siècle, les penseurs et idéologues voulurent tous changer leur monde, devenu leur propriété depuis la Révolution. Le vieux monde de rôles définis s'effondra, le nouveau, fait de héros et de justes naissait, pensaient-ils. Les héros, pour eux, seraient tous ceux qui allaient aller se faire trouer le bide pour la république, pour le communisme, pour leur nation, pour leur raison personnelle. Pour eux le monde se ferait par le sacrifice des héros, et se construirait sur le principe de la justice. Ah, quel merveille que ce monde neuf et sans tache, sans souillure, sans anicroche, serait! Quel bonheur infini, quelle gloire aussi, de pouvoir vivre en ce monde!... Mais pour vivre en ce monde, il fallait le faire. Il fallait de héros pour le faire. Mais les héros, comme on le sait, ça prend des balles. Ca meurt. Ca crève, ça disparait dans un torrent de l'histoire, dans un retour de flamme que la société a décidé de lui donner. Le héros c'est un pauvre type qui sait qu'il n'a d'autre choix que d'aller crever. Mais c'est un pauvre type qui ne vit plus que pour ça, et qui préfère la balle à la misère. Le noble héros n'est pas admirable ou aimable, il n'est même pas forcément guerrier, il n'a que ce choix-là. Ces grands penseurs du XIXe, le siècle où l'on a tout voulu renverser, ont-ils pensé à nos nobles héros, grandes âmes qui n'avaient rien que la mutilation et la mort comme destin? Noooon. Ils n'avaient de pensée que pour le résultat du sacrifice.
Ils ont appelé les héros à se lever et à se battre. D'aucuns se sont levés, se sont battus, ont permis la création d'une société un peu différente, un peu nouvelle. Ils ont fait connaître leurs noms et payé le prix pour leur réussite, comme tous les autres héros, ceux de Moscou en 1917 ou de Belgique en 1940. Ils sont tombés, ceux qui voulaient la fin du tsarisme ou la fin de la décadence de l'Europe et la domination de la "race supérieure germanique" dans le monde. Ils ont été héroïques, que leur cause soit juste ou pas. Mais derrière la justice ne les ayant pas trop servi, les héros qui ont appris un peu d'histoire savent que crever au combat ne fait pas d'eux des gens bien vus.
Paf, premier coup de piolet dans l'aura du sigle "Héros". Etre un héros ne t'assure pas de faire justice. Aïe.
Ensuite qu'ils connaissent l'histoire ou pas, les héros d'aujourd'hui sont un peu hésitants sur une question: si on n'a pas de dizaines de penseurs derrière soi, est-ce que ça vaut le coup d'être un héros? Ben oui, puisque les penseurs du XIXe ont à peu près fait le monde d'aujourd'hui, il se trouve que maintenant les héros, ceux qui auraient besoin d'aller se faire péter la gueule sont d'un autre bord. Et que ce bord-là n'a pas des tonnes de penseurs pour sanctifier leur combat. Ah c'est sûr que c'est plus dur d'être un héros du FN ou des anarchistes purs et durs que de l'UMPS.
Les héros d'aujourd'hui sont ceux qui ont été éduqués à admirer les héros et sont traités de salauds dès lors qu'ils tentent de les imiter. Le premier siècle de héros n'avait pas de gens éduqués à admirer des héros, et n'avait pas eu ce petit problème d'héroïsme raté. Celui qui tente de faire le héros pour un camp qui a besoin de héros maintenant est cloué au pilori par tous, d'une manière très très différente de celle dictée par l'idéal du martyr. Un héros n'est plus celui qui s'oppose au pouvoir avec le peuple derrière lui, un héros est celui qui s'oppose au pouvoir avec son idée pour lui...
Ca soutient moins qu'une armée révolutionnaire, une idée. C'est faible, instable, douteux. Pourtant c'est bien les idées qui ont fait le monde depuis la République.
Alors mon cher Debray, oubliez-moi cette politique qui se résume à un débat entre blanc bonnet et bonnet blanc, et dites-vous que pour les héros ou l'avenir de la France, il faudra peut-être quelque temps... Pas si longtemps toutefois. Ne désespérez pas. Même si vous ne trouvez plus de remplaçant digne à vos yeux, ayez un peu de patience. Si ce n'est dans l'empire anglosaxon, c'est peut-être bien en France ou en Allemagne que l'on trouvera du renouveau. A moins que l'on ne soit, comme c'est bien possible, définitivement comdamnés à attendre la Chine.
Régis Debray, sujet de Her Majesty the Whore? Intéressant... Je me demande combien de temps un Français tiendrait-il en Anglais? Je me demande aussi combien de temps tiendra-t-il avant de se rendre compte qu'en réalité l'Angleterre est loin d'être meilleure que la France, même sur les quelques points qu'il a donné...
On ne se méfie pas de l'argent monsieur Debray, on ignore ses capacités de nuisance et on le cache sous le tapis pour ne pas imaginer ce qu'il pourrait faire de mal à la société, c'est ça l'un des plus gros problèmes des catholiques. En France on est très tatillons sur l'argent des gens à qui on est censé faire confiance. Le français n'aime pas l'idée que l'argent ne soit pas forcément facteur de corruption, pour lui le fric est le sceau de la pourriture.
:o):o)
En tout cas, j'aime mieux les dernières émissions que celles du début...mais faut dire que je ne suis pas un grand littéraire, alors!
Merci infiniment pour cette superbe émission qui se regarde avec tant de plaisir qu'on se demande si c'est possible, un truc pareil.
Un propos qui résonne. Le billet au fond des poches, une langue qui s'affaisse, et puis l'âme de la France, un truc à vous faire chialer tellement on en brûle, à se répéter la chance qu'on a d'être née ici et pas ailleurs.
Béate j'vous dis.
Parce que là, moi, il me désespère plus qu'il ne m'enchante le Régis !
Hier soir, j'ai regardé D@ns le texte mais ce matin je me suis visionné le "Ce soir ou jamais" du mercredi 31 mars, avec notamment Michel Serres. Serres est plus âgé que Debray ; il vit depuis longtemps en Californie ; lui aussi, en tant que vigie intellectuelle, a pris conscience depuis longtemps de l'état critique de nos sociétés industrielles tellement modernes et n'a eu de cesse de nous alerter. La différence avec Debray c'est que son œil à lui, Michel Serres, continue de pétiller d'intelligence et de malice et qu'il ne passe pas son temps à ressasser le temps béni passé... mais à se projeter dans l'avenir pour déjà inventer ou imaginer le futur. Un futur possible.
Bien entendu, pour se faire une idée plus précise et sans doute plus juste de leurs apports respectifs, il faudrait avoir lu leurs deux derniers ouvrages. Ce que je n'ai pas encore fait.
"Le temps des crises."(Michel Serres)
Je trouve que Debray fait un peu dans le prêchi prêcha, "c'était mieux avant", légèrement réac, mais ce, avec une telle ironie, qu'on lui accorde tout. Donc même si j'ai adoré l'émission, je comprends tout à fait ce que dit Nonosse : à force d'ironiser et de faire du second degré, on peut tout dire et son contraire, en laissant entendre à celui ou celle qui écoute ce qu'il veut bien entendre. Et dans l'ensemble, les contenus abordés ne brillent pas toujours par leur originalité, certes tout le monde est content, l'invité est tellement "exquis". nous le réinviterons. que nous a t-il dit : ah mais oui, les rues sont tellement sales à Paris, on aime jamais autant son pays que quand on en est loin, je pense plutôt à gauche mais mes auteurs préférés sont de droite, j'aurais aimé être un baroudeur, les femmes sont tellement plus belles en Angleterre (!-là quand même Judith, a réagi), la langue française n'est plus ce qu'elle était...pou pou pou...j'ai l'impression que M. Debray est prêt à tout pour une belle formule. qui maintiendra grand ouvert les yeux émerveillés de ces deux interviewers (et les nôtres, j'acquiesce). Et dans cette émission, il se comporte en parfait cabotin, mais une fois l'émission finie, il ne nous reste pas beaucoup d'idées à remâcher.
Je vois que tout le monde est aux anges, et comme je ne le suis pas, j'ai l'impression d'être un ronchonchon.
Mais plein de choses me déçoivent dans cette émission. En fait, deux :
- Debray lui-même, délicieux, mais désabusé, assis, vantant Avatar comme hymne de l'époque (mais sans réclamer une dénonciation de l'époque, dont la médiocriyté d'Avatr dit l'à-bout-de-souffle), affirmant sans ciller qu'avec trente ans de moins, il serait au Fouquet's, pestant contre l'absence de critique ciné de qualité (mais sans sous dire ce qu'est une critique ciné de qualité), faisant l'éloge de l'histoire contre la nature (mais sans expliquer au nom de quoi l'historisme primerait le naturalisme) etc.
- l'émission, avec deux passe-plats transis. Si Debray s'appelait Sarko, et si Judith et Daniel s'appelaient Chazal-Ferrari, je vous dis pas les sarcasmes... !
Bref. C'est agréable, ça coule tout seul, mais au final, ça sonne creux et il reste pas grand chose en bouche (quoi pour m'inciter à cogiter dans les deux prochaines semaines ?).
Elle aurait pu me donner envie de lire le livre, si je n'avais pas été autant déçue par la vacuité de Le Moment Fraternité.
M. Debray parle de la différence de traitement qu'il perçoit entre politique et écologie, et l'attribue à l'absence "d'images saisissantes". Pourtant les drames politiques ont leurs images (a posteriori souvent, mais quand même). je pense que la différence tiens plutôt du fait qu'une catastrophe écologique est un drame objectif, quand un délitement politique n'est finalement que subjectif.
Sinon, le Connolly's Corner, rue mirbel dans le 5ème sert très correctement la Guinness.
Beaucoup mieux que partout ailleurs dans le quartier en tous cas.
Dr. C. Lamy, 85.
Mais je retiens une chose (évidemment que je la retiens, puisque c'en est une dont j'avais pris conscience et dont il me semblait qu'elle pouvait être juste, et Debray seconde là-dessus) : français avec des exigences d'âme, on se revivifie hors du territoire.
Je m'en aperçois à ma petite échelle : jamais je ne me suis autant amusé - et précisé - que depuis que je côtoie ou fréquente des francophones de tous les coins du monde. Allez donc faire un tour sur ELP, où se mélangent le naïf et le rassis, et étudiez un peu ce qui s'y passe. Il y a là tout de même de cinq à six-mille visiteurs différents chaque mois ; ce n'est pas rien, et doit signifier qu'une soif y est satisfaite.
La francophonie ne baisse pas les bras. Patrick Chamoiseau, qui a été reçu ici-même, montre assez que cette nébuleuse, ce nuage de paroles, est absolument nécessaire à la revivification d'un esprit susceptible d'emporter à nouveau une génération hors des encroûtements désolés dans laquelle tout travaille à l'enfoncer.
Debray ne veut plus faire le Zorro, mais il a, qu'il le veuille ou pas, donné envie à d'autres de reprendre le vieu drapeau des dignités, pour l'agiter de nouveau. On ne doit pas abdiquer.
On ne doit pas abdiquer... Abandonner et passer la main, oui ; mais abdiquer, c'est offrir la mort en grand à ceux qui ne sont pas encore nés. Nous avons la chance de ne pas vivre dans un pays où les jeux sont tous faits depuis des siècles. Nous pouvons encore résister, afin que le couvercle ne soit pas remis. C'est un combat sans fin ? Et après ?
Merci Régis d'être ce que vous êtes, vous médiologuez juste, vous êtes drôle. Merci @si, je ne me suis jamais sentie aussi en phase avec un de vos invités comme je me suis sentie proche de Régis Debray. J'avais l'impression de m'entendre penser (plus brillamment bien sûr) ;o)).
Régis Debray, voudriez-vous être mon "grand-frère imaginaire" ?
Enfin, au delà même de cette polémique, en quoi avoir cette aptitude serait enviable ? En quoi la massification de la consommation culturelle mérite-t-elle d'être applaudi ?
Moi, cela ne me parle pas cet attrait-là.
yG
Un rapport naturel, physique, sensuel à l'argent.
Son émerveillement enfantin lorsqu'il découvre l'enveloppe japonaise gonflée de dollars, l'intense jubilation éprouvée à la palpation d'un gros billet oublié au fond d'une poche, nous le rendent si proche, si sympathique. Presque touchant.
Seuls les pauvres ne pourront pas comprendre.
Aujourd'hui, avec vingt ans de moins, il passerait volontiers ses soirées au Fouquet's et dans les pince-fesses élyséens. Pour y briller de ses derniers feux vacillants, y exprimer ses idées de gauche un peu usées en compagnie de ses amis de droite.
Qui oserait le lui reprocher ? A part quelques gauchistes purs et durs de cette engeance dont il ne s'est jamais réclamé.
Régis a ses admirateurs transis, son auditoire fasciné, son lectorat fidèle.
Tous ceux pour qui évoluer de jeune révolutionnaire idéaliste à vieux con embourgeoisé est la marque d'un parcours exemplaire.
[s](promis, je dis rien sur le s)[/s]
Pas fini de regarder, je réagis juste sur les Marx Brothers : il s'agit de Groucho dans Duck Soup (La Soupe Au Canard, Leo McCarey, 1933).
Petite confusion de la part de Régis Debray (compréhensible), c'est au moment de la réunion de la chambre des députés, quand on lui remet le budget, que Groucho a cette réplique : "Clear ? A 4-year-old child can understand this report - Why don't you find me a 4-year-old child, I can't make head or tail of it..."
Et non pas dans les scènes finales (de guerre), pendant lesquelles Groucho passe d'un plan à l'autre par toutes sortes de déguisements, dont un maréchal ou équivalent (je ne suis pas familier des uniformes de Freedonia...).
Merci monsieur Debray !....et bonne nuit !
Demain je reprends tout à zéro et je m'offre ses dégagements.
Des raccourcis tels qu'à la fin on affirme des choses fausses ou des choses qu'on ne comprend pas bien soi même.
Je reviens donc à mon Badiou! XD
Et je me demande sur quoi repose la conviction chez Daniel selon laquelle Badiou est un "gauchiste", Badiou aillant lui même à plusieurs reprises condamné cette orientation? Mais pourquoi dit-il ça?...
Et Daniel toujours: "Badiou n'a rien renié, rien oublié, rien appris"...Je reconnais bien là une certaine doxa largement véhiculée dans les médias importants. J'aimerai que Daniel explicite le contenu de sa sentence et cette chose si évidente pour lui que Badiou aurait dû apprendre?
Je n'ai pas entendu tous les mots, because le son pourri, vous savez les techniciens d'@si que nous avons au moins un Ingénieur du son dans plusieurs forums qui vous a fait des propositions très honorables et peu coûteuses.
Désinvolture et étourderie feintes,
Doutes et réticences verbalisées,
Pour convaincre de sa totale innocence,
Quel séducteur empapaouteur, ce Régis !
Et deux chroniqueurs confits dans le miel. Deux.
Balaise !
Et tout le monde y trouve son compte.
encore merci
Merci à lui de l'avoir fait.
yG
On raconte que dans sa jeunesse, Régis Debray, qui voulait aller se faire bronzer aux Baléares, s'est gourré d'avion à Roissy et s'est retrouvé en Bolivie.
Moi, si un jour j'ai un fils, je l'appellerai pas Régis.
Vous vous êtes laissé balader par le bonhomme, quand même, n'est-ce pas ? Y a pas la structure ni le fil conducteur habituel, ou c'est le nouveau format ? Je revisionnerais l'émission après avoir lu le livre. Il me reste plus qu'à trouver les sous. 20 € pour relire des trucs déjà lus dans Médium, c'est un peu rude, mais y a sûrement une logique nouvelle ou un propos d'ensemble à redécouvrir qui se verra après lecture de Dégagement..