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Les Echos balaient la couverture "anti-fainéants" du Point
Sus aux fainéants! Cette semaine, Le Point consacre sa Une et son cahier central aux "resquilleurs" de l'emploi. Dans son viseur : le contrôle des demandeurs d'emploi, qu'il faudrait renforcer pour lutter contre les chômeurs partant en vacances avec leurs allocs'. Sauf que, le lendemain, Les Echos publiaient les premiers résultats du dispositif de contrôle de la recherche d'emploi des chômeurs. Et sur les contrôles menés, seuls 14% des chômeurs auraient été radiés, dont la moitié environ seulement seraient indemnisés.
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Derniers commentaires
M Gattaz dit: "il existe "des gens qui profitent du système", sans pour autant être "hors-la-loi".".Ça alors! Il parle enfin de ses copains évadés fiscaux! Une première...¨Panama papers? Paradise papers?
"Coût du travail", "coût du chômage"... quelle culture (de) pingre !
Après sa "Une" destinée à dresser les citoyens ordinaires les uns contre les autres en faisant mine du scandale des "assistés", je vous fiche mon billet que dans un prochain numéro ce journal, propriété de vrais voyous, va trouver tout à fait normal l'évasion et la fraude fiscale qui nous coûte 100 milliards d'euros par an – c'est à dire infiniment plus que les supposés "assistés" – en nous expliquant que c'est parce que la fiscalité qui frappe les profits colossaux issus de la spéculation et des montages financiers est encore et toujours trop pesante, voire confiscatoire et aussi parce que le "coût" du travail est encore et toujours trop élevés que ces évadés et fraudeurs agissent ainsi et que la solution pour éviter cette évasion et cette fraude passe indubitablement par une fiscalité au moins aussi avantageuse que celle des paradis fiscaux et un "coût" du travail quasi nul surtout en regard de ces "fainéants" de français qui ne sont que des bons à "rien" comme l'a si bien dit Jupiter le porte parole de ces voyous.
Je signale juste que cette semaine lors d'un "débat", France Info à déjà posé les premiers jalons de cette idée en faisant parler des "experts" unanimes qui "analysaient" que la fiscalité sur la rente, les bénéfices et les grandes sociétés mais aussi le "coût" du travail posaient problème dans de nombreux pays comme la France par exemple.
Ce qui me désole le plus c'est l'atonie de la population pourtant appelée à manifester à plusieurs reprises. Alors soit elle ne bouge pas, laisse faire et alors elle ferme sa gueule quand les coups vont lui tomber dessus (ça sera ultra violent) ou alors elle bouge son cul en répondant à ces appels et soutient tous ceux qui continuent à se battre au lieu de rester les bras ballants ou pire de leur cracher à la gueule.
Je signale juste que cette semaine lors d'un "débat", France Info à déjà posé les premiers jalons de cette idée en faisant parler des "experts" unanimes qui "analysaient" que la fiscalité sur la rente, les bénéfices et les grandes sociétés mais aussi le "coût" du travail posaient problème dans de nombreux pays comme la France par exemple.
Ce qui me désole le plus c'est l'atonie de la population pourtant appelée à manifester à plusieurs reprises. Alors soit elle ne bouge pas, laisse faire et alors elle ferme sa gueule quand les coups vont lui tomber dessus (ça sera ultra violent) ou alors elle bouge son cul en répondant à ces appels et soutient tous ceux qui continuent à se battre au lieu de rester les bras ballants ou pire de leur cracher à la gueule.
J'ai raconté ailleurs une "formation" destinée à "remotiver" des chômeurs pas assez efficaces. Ils étaient trois. Déjà, bonjour le gaspillage, payer un formateur pour trois personnes, j'ai travaillé dans la formation, j'ai jamais vu ça. Les formateurs eux-mêmes considèrent qu'en plus ça ne permet pas une vraie dynamique de groupe.
Trois donc. Un jeune au RSA qui découvrait, ahuri, un monde étonnant. Un vieil ouvrier (chaudronnier je crois) qui en effet, depuis son licenciement à 55 ans, était un peu en roue libre. Une femme, virée elle aussi, à deux ans de la retraite, pas très motivée en effet. Le formateur s'est permis d'essayer de les culpabiliser pour leur manque d'enthousiasme à [s]retrouver[/s] chercher du travail. Je mets chercher à la place de retrouver, car, bien sûr, il n'est pas question, dans ces conditions, de "trouver" ce qu'on cherche. Les deux savaient bien n'avoir aucune [s]chance[/s] probabilité.
Je ne sais si ces deux-là auront été radiés, mais j'imagine que dans les 14% de radiés, il en est quelques-uns de cet acabit. Par ailleurs, je m'interroge sur le pourcentage, dans ces 14, de gens non indemnisés. Peuvent pas leur foutre la paix, franchement, à ceux qui ne sont même pas indemnisés, au lieu de dépenser du fric simplement pour les compter?
(Merci Lycaste, c'est exactement ça)
Trois donc. Un jeune au RSA qui découvrait, ahuri, un monde étonnant. Un vieil ouvrier (chaudronnier je crois) qui en effet, depuis son licenciement à 55 ans, était un peu en roue libre. Une femme, virée elle aussi, à deux ans de la retraite, pas très motivée en effet. Le formateur s'est permis d'essayer de les culpabiliser pour leur manque d'enthousiasme à [s]retrouver[/s] chercher du travail. Je mets chercher à la place de retrouver, car, bien sûr, il n'est pas question, dans ces conditions, de "trouver" ce qu'on cherche. Les deux savaient bien n'avoir aucune [s]chance[/s] probabilité.
Je ne sais si ces deux-là auront été radiés, mais j'imagine que dans les 14% de radiés, il en est quelques-uns de cet acabit. Par ailleurs, je m'interroge sur le pourcentage, dans ces 14, de gens non indemnisés. Peuvent pas leur foutre la paix, franchement, à ceux qui ne sont même pas indemnisés, au lieu de dépenser du fric simplement pour les compter?
(Merci Lycaste, c'est exactement ça)
Les chômeurs qui ne cherchent pas de travail... peut-être qui ne cherchent plus de travail, parce qu'on finit par désespérer. Tous ces ouvriers jetés à la fermeture d'une usine, et qui ont plus de 50-55 ans, on leur dit qu'ils sont trop vieux! mais ils doivent chercher... en étant sûrs de ne pas trouver, même dans des métiers qui recrutent, parce qu'ils sont "trop vieux" pour intéresser les employeurs. J'aimerais avoir de vraies statistiques sur les âges de ceux qui "ne cherchent pas"'.
Une étrange folie possède les classes ouvrières des nations où règne la civilisation capitaliste. Cette folie traîne à sa suite les misères individuelles et sociales qui, depuis deux siècles, torturent la triste humanité. Cette folie est l’amour du travail, la passion furibonde du travail, poussée jusqu’à l’épuisement des forces vitales de l’individu et de sa progéniture. Au lieu de réagir contre cette aberration mentale, les prêtres, les économistes, les moralistes, ont sacro-sanctifié le travail. Hommes aveugles et bornés, ils ont voulu être plus sages que leur Dieu ; hommes faibles et méprisables, ils ont voulu réhabiliter ce que leur Dieu avait maudit. Moi, qui ne professe d’être chrétien, économe et moral, j’en appelle de leur jugement à celui de leur Dieu ; des prédications de leur morale religieuse, économique, libre-penseuse, aux épouvantables conséquences du travail dans la société capitaliste."
Merci pour ce salutaire rappel, qui sera peut être, pour certains, une découverte. 1849, hein, ça fait rêver.
Merci pour ce salutaire rappel, qui sera peut être, pour certains, une découverte. 1849, hein, ça fait rêver.
Extrait du début de Droit à la paresse de Paul Lafargue :
"M. Thiers, dans le sein de la commission sur l’instruction primaire de 1849, disait : « Je veux rendre toute puissante l’influence du clergé, parce que je compte sur lui pour propager cette bonne philosophie qui apprend à l’homme qu’il est ici pour souffrir et non cette autre philosophie qui dit au contraire à l’homme : jouis. » — M. Thiers formulait la morale de la classe bourgeoise, dont il incarna l’égoïsme féroce et l’intelligence étroite.
(...)
Une étrange folie possède les classes ouvrières des nations où règne la civilisation capitaliste. Cette folie traîne à sa suite les misères individuelles et sociales qui, depuis deux siècles, torturent la triste humanité. Cette folie est l’amour du travail, la passion furibonde du travail, poussée jusqu’à l’épuisement des forces vitales de l’individu et de sa progéniture. Au lieu de réagir contre cette aberration mentale, les prêtres, les économistes, les moralistes, ont sacro-sanctifié le travail. Hommes aveugles et bornés, ils ont voulu être plus sages que leur Dieu ; hommes faibles et méprisables, ils ont voulu réhabiliter ce que leur Dieu avait maudit. Moi, qui ne professe d’être chrétien, économe et moral, j’en appelle de leur jugement à celui de leur Dieu ; des prédications de leur morale religieuse, économique, libre-penseuse, aux épouvantables conséquences du travail dans la société capitaliste."
J'aime bien le : "Au lieu de réagir contre cette aberration mentale, les prêtres, les économistes, les moralistes, ont sacro-sanctifié le travail."
Les prêtres, les économistes, les moralistes...
"M. Thiers, dans le sein de la commission sur l’instruction primaire de 1849, disait : « Je veux rendre toute puissante l’influence du clergé, parce que je compte sur lui pour propager cette bonne philosophie qui apprend à l’homme qu’il est ici pour souffrir et non cette autre philosophie qui dit au contraire à l’homme : jouis. » — M. Thiers formulait la morale de la classe bourgeoise, dont il incarna l’égoïsme féroce et l’intelligence étroite.
(...)
Une étrange folie possède les classes ouvrières des nations où règne la civilisation capitaliste. Cette folie traîne à sa suite les misères individuelles et sociales qui, depuis deux siècles, torturent la triste humanité. Cette folie est l’amour du travail, la passion furibonde du travail, poussée jusqu’à l’épuisement des forces vitales de l’individu et de sa progéniture. Au lieu de réagir contre cette aberration mentale, les prêtres, les économistes, les moralistes, ont sacro-sanctifié le travail. Hommes aveugles et bornés, ils ont voulu être plus sages que leur Dieu ; hommes faibles et méprisables, ils ont voulu réhabiliter ce que leur Dieu avait maudit. Moi, qui ne professe d’être chrétien, économe et moral, j’en appelle de leur jugement à celui de leur Dieu ; des prédications de leur morale religieuse, économique, libre-penseuse, aux épouvantables conséquences du travail dans la société capitaliste."
J'aime bien le : "Au lieu de réagir contre cette aberration mentale, les prêtres, les économistes, les moralistes, ont sacro-sanctifié le travail."
Les prêtres, les économistes, les moralistes...
J'ajoute que la spécialité de F. LENGLET c'est de ne pas être coherent dans les proportions.
Il vous montre des graphiques dont les échelles ne partent pas de zéro ainsi quand il illustre une différence de 30 millions (860 et 890 par exemple) la base de son graphique sera à 850 les mauvais jours et à 800 les bons. Du coup la différence qui n'est que minime (même si ce sont des millions) aura l'air significative.
C'est son truc çà à LENGET : choisir de regarder au microscope des monticules sur le sommet des montagnes plutôt que de donner une vue d'ensemble des chaines montagneuses.
Il vous montre des graphiques dont les échelles ne partent pas de zéro ainsi quand il illustre une différence de 30 millions (860 et 890 par exemple) la base de son graphique sera à 850 les mauvais jours et à 800 les bons. Du coup la différence qui n'est que minime (même si ce sont des millions) aura l'air significative.
C'est son truc çà à LENGET : choisir de regarder au microscope des monticules sur le sommet des montagnes plutôt que de donner une vue d'ensemble des chaines montagneuses.
Pourrait-on savoir d'où vient ce chiffre de 14% qui me parait très élevé?
Pour moi, le Point n'a jamais été une possibilité "inclusive" il est au plus haut point un "torchon" d'exclusion.
Le "J'accuse" de François Lenglet est terriblement amusant: Voir ce type érigé en sommité morale est édifiant sur la déchéance intellectuelle de notre pays...
Il n'empêche ils entretiennent la petite musique. Finalement c'est ça qui compte. Ainsi ils continuent à mettre du charbon dans la machine qui permet de faire dire à celui-là ou à celui-ci que le cousin de la tante à la bicyclette à Jules est chômeur professionnelle. 190 000 offres d'emploi non satisfaites ( chiffre qui est un turn-over ) plus de 3 millions de chômeurs en face, rien n'arrivera pourtant à les convaincre que la différence entre ces 2 chiffres est tellement énorme que le chômage est évidemment structurel et non une histoire individuelle sinon de façon très marginale.
La plupart des mendiants ne foutent rien. Alors que la plupart des héritiers se débattent dans une paperasse pas possible;
1° Les contrôles ont-ils été faits de façon aléatoire. Ils ont dû contrôler ceux qui avaient le plus de probabilité d'être radiés. Donc ce ne serait pas 14% des chômeurs qui sont "fainéants", mais 14% de ceux qui ont été sélectionnés pour le contrôle.
2° Par ailleurs ne peut-on être radié pour différentes raisons parfois injustes, sans être fainéant?
2° Par ailleurs ne peut-on être radié pour différentes raisons parfois injustes, sans être fainéant?
C'est assez piquant de voir Pierre Gattaz s'insurger contre "des gens qui profitent du système" sans pour autant "être hors la loi". Parce que quand même, s'pas, ça rappelle quelque chose, et une antienne pas mal entendue pour des pas du tout fainéants évadés et autres optimiseurs fiscaux. "C'est parfaitement légaaaaaal !"
Le Point, toujours égal à lui même...