Les milliardaires de la presse, d@ns le texte
Au Monde, au Figaro ou ailleurs, des milliardaires, des hommes d'affaires, ou de simples millionnaires, investissent dans la presse. Mais pourquoi donc des Dassault, des Niel, des Perdriel ou des Bergé risquent-ils ainsi leur argent ? Pour exercer une influence politique ? Pour favoriser leurs affaires ? Pour cajoler leur ego ? Pour ces trois raisons à la fois ? Trois livres sont publiés en même temps, qui jettent une lumière parfois cocasse, parfois troublante, sur les rapports de la presse et de l'argent.
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Derniers commentaires
la société aime le paraitre, les hochets, les scoops etc etc;
une des rares remarques qui apportait une clé de cette situation est faite par Joseph qui
a constaté que l'encadrement dans toute boîte est choisi pour sa docilité donc toute
originalité, toute création font peur;
Sarkosy a bâti sa victoire sur la communication, il est normal qu'il maîtrise le sujet sauf que s'il
y avait eu un encadrement + "personnalisé" , la presse papier se serait d'ailleurs sans doute mieux
vendue
Deux commentaires:
Sur la volonte de Niel de rentrer au Monde pour penetrer ce si petit monde et plus generalement sur les regles de vie l'elite financiere, cela m'a renvoye vers les travaux de Dominique Pincon & Monique Pincon-Charlot. Ils decrivent notamment le geste de ce millionaire belge qui ayant fait sa fortune dans la biere, liquide tous ses actifs pour se reconvertir dans le vin afin de pouvoir passer du monde des tres riches a celui des tres bourgeois. Peut-etre faut-il voir quelque chose de similaire dans la demarche de Niel.
Sur l'influence du Monde. Je me souviens d'une emission d'ASI sur la reforme du CNRS ou l'un des chercheurs invites travaillait notamment sur l'influence du Monde. Il expliquait que si le journal n'avait pas (ou plus) d'influence sur l'opinion publique, il en conservait sur les decideurs. L'interet d'exercer une influence sur le Monde n'est pas d'agir directement sur les affaires de la Cite mais plutot de policer, d'orienter les opinions de ceux qui exercent un pouvoir politique ou economique dans un certain etat d'esprit. Finalement le Monde est un acteur du climat dans lequel on va prendre des decisions et faire des affaires.
Une petite digression sur l'opinion publique. Je ne suis pas sur qu'une telle chose existe. Et si elle existe je ne pense pas qu'on puisse la voir. On en voie une partie, deformee. Les sondages par exemple ne sont qu'une extrapolation a partir d'un echantillon donc sujet a caution et ils ne sont pas neutres par definition puisque ils necessitent d'interagir avec la personne interviewee donc potentiellement de changer ce qu'elle pense (oui, le principe d'incertitude d'Heisenberg n'est pas loin).
Les manifestations publiques ne montrent l'opinion que d'un nombre limite de personne. Peut etre que ceux qui n'ont pas manifeste ont la meme opinion, peut-etre pas. On ne sait pas.
En definitive, ce qui compte c'est l'image qu'ont de l'opinion publique ceux qui nous gouvernent politiquement et financierement. D'ou l'importance de journaux qui leur sont destines et qui leur donnera une saveur, un element d'ambiance de l'opinion publique par le miroir deformant du contenu journalistique.
Il y a d'ailleurs un marche (au sens economique) pour le temps que passe un homme politique a s'informer. En effet, il existe un magazine qui est distribue gratuitement aux depute sur les bancs de l'assemblee nationale. Si vous avez besoin de vous faire connaitre, vous, votre produit, votre projet, aupres de cercles politiques, acheter un encart ou une page promotionelle dans ce magazine est deja un bon moyen. Par contre c'est tres cher.
Petite question : on a eclaire une partie du milieu ou tout ce petit monde interagit pour faire des affaires et gagner de l'influence. Y a-t-il quelque part, dans un livre ou sur internet, une sorte de grand schema explicatif qui decrit dans son ensemble ce grand reseau qui relie tous ces puissants ? Un peu de la meme maniere que pour les modeles de reseau d'influence (http://marketingsmb.wordpress.com/2011/01/26/must-see-your-linked-in-influencer-map/)
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
J' ai aussi un préjugé sur les émissions de Judith: je ne comprends pas souvent, surtout à cause de mes faiblesses littéraires.
J'ai regardé l'émission parce que j'ai vu la tête de Dassaut...Je ne savais pas que c'était DS qui animait...
Alors donc, très bonne émission.
Un peu agacé par Macé-Caron...qui feint de ne pas comprendre que son tatouage puisse surprendre...
Savoir que ces milliardaires font mumusent avec leurs journaux comme avec le train électrique reçu pour leur 5 ans bon ben d'accord, mais le plus urgent c'est quid des rédacteurs et de leur laisse, à quelle distance leurs patrons les tiennent, un mètre 10, 50...plus
Perso je ne crois pas à la version du joujou, je pense bien que c'est le contrôle de l'info et dans les grandes largeurs...
Et pour Lauvergeon, ce sera sa poupée ?
est ce que le casting de cette émission révèle une vérité du monde des media d'aujourd'hui? A savoir des bobo, gays qui se tutoient tous?
Pardon ma remarque n'est peut être pas politiquement correcte !
Les enfants jouent avec leurs jouets, qui leur permettent d'avoir du prestige..... Ils pourront aller dans les carrés VIP dans les boîtes. On n'est pas loin de la télé-réalité, sauf que ça se joue à des millions d'euros.
Très instructif.
Belle illustration de l'accumulation du pouvoir chère à Hannah Arendt.
En y réfléchissant bien, il est vrai que seul un penchant pour la "gaminerie" peut expliquer l'investissement d'un homme d'affaires dans un journal : la situation de la presse étant ce qu'elle, la motivation financière est à exclure et les journaux ont perdu beaucoup de leur influence par rapport à la situation de "démocratie des partis" où chaque journal était la bouche d'une idéologie et où l'identité politique du lecteur était liée à la lecture d'un titre particulier.
J'aurais aimé que vous eûtes parlé d'éventuelles solutions, par exemple l'idée d'un lectorat-actionnariat, etc. Les livres sont intéressants, mais je suis en Allemagne, donc je ne peux guère les acheter.
Coup de colère de Servier contre Le Monde dans l'affaire du Médiator
Sensationnalisme, omissions douteuses, des méthodes inhabituelles pour un grand quotidien comme Le Monde.
Quelle sera la réponse du quotidien face à ces accusations étayées ? Attaquera-t-il Servier pour diffamation, publiera-t-il un correctif ou enterrera-t-il l'affaire ?
La reprise tel quel de ces données, sans vérification, par les autres journaux sème un doute sur leur objectivité dans cette affaire qui mérite pourtant d’être traitée avec plus de sérieux.
un peu de ménage dans la caste des intouchables du journalisme serait salutaire !!
1. Degré journalistique: ce que nous révèlent les trois auteurs sur la réalité des médias aujourd'hui relève de ce qu'il y a de meilleur dans le journalisme. J'y ai personnellement éprouvé à quel point je suis demeuré naïf, pour ne pas dire niais, à ce sujet. Ne serait-ce qu'à ce premier égard, à ce degré Albert Londres, l'émission mérite d'être portée à la connaissance du plus large public.
2. Degré artistique: les réponses de Macé-Scaron à la question de savoir pour quelle raison il a livré un roman plutôt qu'un témoignage - à savoir, que ce qui doit nous retenir n'est pas de l'ordre de l'indiscrétion anecdotique mais de l'élaboration archétypique nous fait rêver, s'il ne l'a déjà lui-même déjà réalisée, à une actualisation des Illusions perdues de Balzac.
3. Degré "psychanalytique". C'est toutefois la candide remarque "critique" de Daniel Schneidermann qui nous fait accéder au plus important. En notant le caractère "infantile" du désir de possession des médias qui anime les milliardaires, le créateur d'@si nous renvoie à la fois aux derniers plans du Citizen Kane d'Orson Welles qu'à la remarque de Malraux selon laquelle "il n'y a pas de grandes personnes". Aussi bien, ce troisième degré permet-il d'intégrer en les dépassant les deux précédents. Que soit donc particulièrement louée l'ingénuité de Daniel Schneidermann. Sans ingénuité, pas de génie en effet. Picasso n'a-t-il pas avoué qu'il lui avait fallu pas moins qu'une vie pour apprendre à dessiner comme un enfant ?
Mais quel constat d'échec! Quel marasme!
Chaque anecdote rapportée est savoureuse, chaque extrait lu enfonce encore un peu une presse anéantie, et tous sont d'accord sur le constat. Tous admettent qu'ils y a une influence dans le traitement de l''info du propriétaire de moyens de production qui possède le journal, jusqu'à reconnaître même qu'ils sont les "jouets" de ce dernier ! Et tous reconnaissent que la presse est à l'agonie ("pourquoi racheter des journaux en difficultés?" demande candidement DS)
Ce qui ressort de ce constat terrible: Abattement, mines tristes et accablées, et parfois quelques rires cyniques et résignés (de DS le plus souvent).
Pas une seule fois l'un de ces journalistes n'a manifesté de la colère, de la combattivité, de la révolte !
De parfaits produits de l'idéologie capitalistes, des Shadoks pompant, des boeufs prêts pour l'abattoir. Aucune remise en cause du système, aucune critique de ce système. Pire même, on discerne presque une certaine acceptation fataliste, de véritables "Musulmans" (oui, pour ceux qui ne le sauraient pas, c'est le terme employé par les "penseurs" de la condition concentrationnaire pour désigner ces prisonniers squelettiques qui deviennent plus des objets que des hommes). Le système (et au fond l'économie qui le soutient, le supporte, le fonde) est ainsi fait, comme l'air que l'on respire. Et quand je parle d'"acceptation" c'est peu de le dire:
à la 54-55ème min, DS est à la fois "flatté et effaré" que Niel fasse référence à @si (et un beau sourire satisfait a du mal à être retenu sur son visage, le genre de sourire qu'il avait quand il avait reçu J2M). Pourquoi flatté? Ca, ça me dépasse complètement et ça montre bien que l'on ne vit pas dans le même monde, que nos paradigmes sont radicalement différents. Flatté? Perso, je serais écoeuré, outré, qu'un type comme lui s'appuie sur mon travail pour soutenir son argumentation. Des types comme lui font infiniment plus de dégâts à la société, à la politique, à l'économie (à long terme, au sens macrologique) que Guy Georges, Marc Dutroux et Xavier Dupont de Ligonnès réunis. Flatté? Vraiment, il y a un abîme entre certains consciences/perceptions du monde, un gouffre, c'est peut être un question de génération ou d'éducation.
Une seule fois, vers 1h05, la question du "pourquoi" a été abordée? Pourquoi la presse est-elle réduite à l'état de hochet, de tract propagandiste, de jouet des puissants? Pourquoi ce désastre? C'est Joseph Macé Scaron qui s'y colle (bien sûr, il a un tatouage, c'est que c'est un rebelle) et de quelle manière mes amis! C'est la faute aux "on" (véridique! c'est ce qu'il dit) qui ont toujours préféré les incapables, les sans audaces, "les petits hommes gris" pour faire responsables de l'info.Voilà, donc au fond le problème ce sont les élites qui choisissent mal, elles devraient choisir mieux et tout irait mieux.
Hé bé mon cochon, ça c'est de l'analyse critique! Remarquez de la part d'un libéral (à moitié dit-il) on ne pouvait pas s'attendre à grand chose mais là c'est le pompon, j'ai rarement vu plus misérable et vain comme constat (peut être chez BHL).
Mais pourquoi est-il permis à cette infime minorité d'élites de choisir comment le peuple va être informé/éduqué? La question ne sera jamais abordée, à croire que ça reviendrait à se demander pourquoi le ciel est bleu. Cela me semble être pourtant le coeur du problème. De là, on peut se demander s'il est possible, dans une économie capitaliste, que le peuple (et la majorité des salariés et des ouvriers qui le constitue) puisse lui même choisir comment il va être informé. Mais ça, c'est une question tout de suite plus problématique pour un libéral (même à demi), car dès qu'on aura écarté les mystifications du type "mais il choisit car c'est lui qui achète", on risque de se rendre compte que le capitalisme et une "fabrication" populaire de l'info sont des notions radicalement antinomiques (comme le sont les notions de capitalisme et de véritable démocratie).
En passant, il est amusant de voir comment DS cherche ses mots vers la 57ème minute, quand il dit que les journaleux doivent "anticiper les désidérata du...maître, du prince, heu ou de le l'actionnaire", pourquoi un tel flou? (comme le flou au sujet du "pourquoi cet chienlit?"). Pourquoi ne pas être un peu précis et appeler un chat un chat, le journaliste doit anticiper les désidérata du "bourgeois", voilà, c'était pas si dur à dire.
La photo de l'auteur des "idées saines" en couverture donne le ton de ce qui nous attend en visionnant l'émission.
En tout cas, elle se plante en parlant d'une condamnation de Free pour abus de position dominante ;) Free est loin d'être condamné pour cette raison. La raison était tout autre : http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=10805
Le passage sur DSK est intéressant concernant Pigase ;) dommage pour lui. Il aurait été intéressant de mentionner la date d'enregistrement de l'émission.
Elle donne du grain à moudre.J'y reviendrais ptet bientôt.
PS;d'utilité publique