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Les photos bidon qui ont piégé Match : ce que voulaient vraiment les auteurs
Paris Match paru jeudi 25 juin publie sur une double page, quatre photos extraites d'un reportage qui a reçu le Grand Prix 2009 du Photoreportage Etudiant remis le même jour à la Sorbonne. Problème : les images ont été mises en scène, et le reportage est entièrement "bidonné" comme l'ont expliqué, en recevant le prix, les deux étudiants qui l'ont réalisé. Ils ont adressé à @si le texte intégral de leur discours.
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Derniers commentaires
Bonjour Gilles,
J'ai une idée de "vite-dit" pour vous: cette histoire concernant le reporter du huffington-post qui a été appellé par Obama pendant la conférénce de presse de cette semaine pour poser une question de la part d'un internaute Iranien et ça fait un mini-scandale dans les talk-shows politiques du dimanche (pour cause de soupçon de collusion): Debating the Iran question
J'ai une idée de "vite-dit" pour vous: cette histoire concernant le reporter du huffington-post qui a été appellé par Obama pendant la conférénce de presse de cette semaine pour poser une question de la part d'un internaute Iranien et ça fait un mini-scandale dans les talk-shows politiques du dimanche (pour cause de soupçon de collusion): Debating the Iran question
Grandiose mise au point, ou poing, de la part de ces deux galopiots !
Paris-Match ne pouvait pas faire autrement que de répondre à côté...
Je vote pour cet article.
Paris-Match ne pouvait pas faire autrement que de répondre à côté...
Je vote pour cet article.
Ravie que vous ayez traité ce sujet ! Et un grand merci d'avoir publié l'intégralité de leur texte. Cela m'a évité de lire les commentaires et les réactions de P.M. C'est assez réjouissant de voir cette presse entarteuse se prendre la crême de leur tarte abétissante dans la figure....
Bravo les jeunes !
Bravo les jeunes !
Petit complément di'nformation: hier c'était la fête des diplômes, avec l'expo des diplômes, donc le tout ouvert au public, le directeur de l'ESAD s'est félicité de ces étudiants sans préciser tout les éléments l'affaire en question. Extrait du discours, que j'ai enregistré: Cliquer ici
A l'exposition, le prix Paris Match était exposé au dessus de leur travail sans plus de précisions. (je n'avais pas d'appareil photo malheureusement mais l'expo est toujours ouverte pendant quelques jours)
A l'exposition, le prix Paris Match était exposé au dessus de leur travail sans plus de précisions. (je n'avais pas d'appareil photo malheureusement mais l'expo est toujours ouverte pendant quelques jours)
petite explication de texte hier dans le soir 3 alsace : http://jt.france3.fr/player/regions/?id=alsace_soir3
.....dignes d'@si........-:)
.....dignes d'@si........-:)
Excellente démonstration ! Ils avaient vraiment mérité ce prix !
@ glo
En effet @si par des médias :-)
En effet @si par des médias :-)
Ce qui m'agace un peu c'est que vous parlez de ça alors que c'est somme toute assez anecdotique, alors qu'@si, n'a pas dit un mot sur la crise des écoles d'arts et le mouvement social contre les réformes du rapport de l'AERES commandé par le ministère de la culture, ce qui semble pourtant beaucoup plus important à l'évidence:
http://giov.20six.fr/giov/art/165080127/La-reforme-des-ecoles-d-arts
http://blog.cneea.fr/public/Declaration_finale_assises.pdf
Vous me direz qu'@si parle des médias, pas de l'actualité a proprement parlé: cette crise, les médias n'en ont pas du tout parlés! Un silence dont il me semble plus important de parler que...du satanisme à la télévision....
http://giov.20six.fr/giov/art/165080127/La-reforme-des-ecoles-d-arts
http://blog.cneea.fr/public/Declaration_finale_assises.pdf
Vous me direz qu'@si parle des médias, pas de l'actualité a proprement parlé: cette crise, les médias n'en ont pas du tout parlés! Un silence dont il me semble plus important de parler que...du satanisme à la télévision....
Bravo les étudiants !
Bien fait pour Lagardère ! Na !
Bien fait pour Lagardère ! Na !
Vous les engagez quand à @si ?
Je suis aussi étudiant aux arts décos de Strasbourg, je ne crois pas connaître les deux auteurs de cette supercherie, mais ca ne me surprend pas, ce n'est pas la première fois que des étudiant de l'ESAD font ce genre de trucs. Je suppose que ça doit être des étudiants du département de didactique visuelle.
Il y a deux an un étudiant s'était inflitré dans la police, faisant croire qu'il voulait devenir policier et a réussi à faire un stage de plusieurs mois qui lui ont permis d'avoir accès à des choses auquel on a normalement pas accès. Il a ensuite fait un reportage à la "strip-tease" pour dénoncer les travers de la police.
Il y a deux an un étudiant s'était inflitré dans la police, faisant croire qu'il voulait devenir policier et a réussi à faire un stage de plusieurs mois qui lui ont permis d'avoir accès à des choses auquel on a normalement pas accès. Il a ensuite fait un reportage à la "strip-tease" pour dénoncer les travers de la police.
J'ai rien compris : ce sont de vrais témoignages, apportés par de vrais étudiants, mais illustrés par des photos mises en scène ? Quelle différence avec ce que font les "vrais" reporters ? Surtout dans Match... Exemple : telle star séjournant soi-disant "chez elle", alors qu'elle se fait prêter une villa pour la journée.
C'est bien ces deux jeunes ont compris ce que sont les medias, et s'en sont servis. + 1. Sont mûrs pour le décryptage des medias.
Un lien vers le texte classique écrit par d'autres étudiants de Strasbourg, il y a 40 ans...
De la misère en milieu étudiant
De la misère en milieu étudiant
[quote=Patrice Guyot]Michael Jackson a bien réussi à faire croire à des centaines de gens qu'il y avait de la musique dans ses albums !
L'argument est vraiment pathétique. Je ne vais même pas développer tellement je trouve débile de lire ce genre de remarques.
Tu as le droit de ne pas aimer Michael Jackson, et tu as aussi le devoir de respecter quelqu'un qui a révolutionné le monde musical.
L'argument est vraiment pathétique. Je ne vais même pas développer tellement je trouve débile de lire ce genre de remarques.
Tu as le droit de ne pas aimer Michael Jackson, et tu as aussi le devoir de respecter quelqu'un qui a révolutionné le monde musical.
pffff ils ont fait que copier leurs maîtres, les journalistes de Paris match eux memes, qui ont utilisé les memes procédés
* les faux abdo présidentiels ne s'opposent pas non plus aux vrais bourrelets présidentiels
* la fausse mise en scène des jeunes de Clichy autour d'une vrai prof de Clichy dans le RER pour un reportage sur la banlieue
zont rien inventé ces jeunes ....
* les faux abdo présidentiels ne s'opposent pas non plus aux vrais bourrelets présidentiels
* la fausse mise en scène des jeunes de Clichy autour d'une vrai prof de Clichy dans le RER pour un reportage sur la banlieue
zont rien inventé ces jeunes ....
Il ne s'agissait pas d'inventer, mais d'illustrer. La nouveauté est dans le fait d'assumer le procédé, et d'ajouter la transparence (dans un deuxième temps) à la construction. C'est cette transparence qui est manifestement encore très subversive dans le journalisme :
"La « mise en scène photographique » qu’ils avouent avoir faite à l’insu des organisateurs, lors de la remise des prix en public, pour illustrer avec « des personnages fictifs » la réalité des difficultés que connaissent aujourd’hui certains étudiants, les éloigne du règlement du Grand Prix Paris Match du Photoreportage Etudiant (article 7) et de la philosophie que défend le magazine depuis 60 ans" (ha.ha.)
Il y a trois façons de réagir à la mise en scène photographique dans le journalisme. La première est le déni, c'est celle que dénoncent ces étudiants, et c'est celle dans laquelle Paris Match s'enfonce encore plus à cette occasion. Les deux autres sont des contestations : la deuxième serait l'opposition (la recherche -illusoire- d'une photographie purement objective), la troisième est l'acceptation et la responsabilisation (et c'est la démarche de ces étudiants). La photographie est toujours un discours subjectif, comme ASI se fait mission de nous le rappeler, qu'il s'agisse d'une subjectivité dans le choix et l'angle de la photographie ou dans sa mise en scène directement. Le seul moyen de réduire son impact est d'assumer pleinement son aspect "construit", et de maintenir le lecteur conscient de cet aspect. Ici, en affichant qu'il s'agit de mises en scènes. Pas de journalisme photographique possible sur un mode "objectif", mais l'illustration ouvertement "artistique". Car c'est là, en définitive, le pacte entre médias et clients, quand il 'agit d'illustrer à tout crin.
Pour l'anecdote, l'anthropologie visuelle a fait face aux mêmes crises. Après les critiques vis-à-vis des documentaires mis en scène à la Flaherty ("Nanouk l'esquimau") a suivi une tendance pseudo-objectivisante dans laquelle certains procédés (le plan large, fixe et continu) étaient censés garantir la réalité "pure" de ce qui était filmé. Il s'avère que c'est une quête impossible : la durée de la séquence, le choix du sujet, la présence de la caméra (rendue invisible au spectateur mais influant sur les gens filmés), la construction du récit par commentaire ou simplement pas juxtaposition des séquences, le hors-champs, bref tous les "choix" au moment de filmer puis de monter font du résultat un discours subjectif, d'autant plus traître qu'il l'est à l'insu du spectateur voire du réalisateur. L'étape suivante (dont Jean Rouch a été le symbole majeur) a été au contraire d'assumer cette inévitable subjectivité, et de la désamorcer partiellement en la rendant visible au spectateur. La caméra intègre la scène, quitte ses prétentions d'omniscience désincarnée, et les limites de l'observable (par la finitude du support et par l'impact de sa présence) deviennent une part visible du document. A un stade ultérieur, on rejoint la fiction (scénarisée en commun avec les autochtones) comme support d'une réalité paradoxalement plus exacte que le documentaire élaboré de l'extérieur, et son regard imposé.
Paris Match en est encore à Nanouk. Ses photographes en sont encore à tricher, tout en soutenant une objectivité de l'image journalistique. Sans doute parce que leurs clients en sont encore à croire en cette objectivité. Je vois la démarche de ces étudiants comme une tentative amusante, peut-être futile hélas, de faire évoluer ce journal ou ses abonnés vers une représentation plus lucide (ou plus honnête) du travail de photographe, de ses limites, de ses conventions, et de ses compromis avec le réel.
"La « mise en scène photographique » qu’ils avouent avoir faite à l’insu des organisateurs, lors de la remise des prix en public, pour illustrer avec « des personnages fictifs » la réalité des difficultés que connaissent aujourd’hui certains étudiants, les éloigne du règlement du Grand Prix Paris Match du Photoreportage Etudiant (article 7) et de la philosophie que défend le magazine depuis 60 ans" (ha.ha.)
Il y a trois façons de réagir à la mise en scène photographique dans le journalisme. La première est le déni, c'est celle que dénoncent ces étudiants, et c'est celle dans laquelle Paris Match s'enfonce encore plus à cette occasion. Les deux autres sont des contestations : la deuxième serait l'opposition (la recherche -illusoire- d'une photographie purement objective), la troisième est l'acceptation et la responsabilisation (et c'est la démarche de ces étudiants). La photographie est toujours un discours subjectif, comme ASI se fait mission de nous le rappeler, qu'il s'agisse d'une subjectivité dans le choix et l'angle de la photographie ou dans sa mise en scène directement. Le seul moyen de réduire son impact est d'assumer pleinement son aspect "construit", et de maintenir le lecteur conscient de cet aspect. Ici, en affichant qu'il s'agit de mises en scènes. Pas de journalisme photographique possible sur un mode "objectif", mais l'illustration ouvertement "artistique". Car c'est là, en définitive, le pacte entre médias et clients, quand il 'agit d'illustrer à tout crin.
Pour l'anecdote, l'anthropologie visuelle a fait face aux mêmes crises. Après les critiques vis-à-vis des documentaires mis en scène à la Flaherty ("Nanouk l'esquimau") a suivi une tendance pseudo-objectivisante dans laquelle certains procédés (le plan large, fixe et continu) étaient censés garantir la réalité "pure" de ce qui était filmé. Il s'avère que c'est une quête impossible : la durée de la séquence, le choix du sujet, la présence de la caméra (rendue invisible au spectateur mais influant sur les gens filmés), la construction du récit par commentaire ou simplement pas juxtaposition des séquences, le hors-champs, bref tous les "choix" au moment de filmer puis de monter font du résultat un discours subjectif, d'autant plus traître qu'il l'est à l'insu du spectateur voire du réalisateur. L'étape suivante (dont Jean Rouch a été le symbole majeur) a été au contraire d'assumer cette inévitable subjectivité, et de la désamorcer partiellement en la rendant visible au spectateur. La caméra intègre la scène, quitte ses prétentions d'omniscience désincarnée, et les limites de l'observable (par la finitude du support et par l'impact de sa présence) deviennent une part visible du document. A un stade ultérieur, on rejoint la fiction (scénarisée en commun avec les autochtones) comme support d'une réalité paradoxalement plus exacte que le documentaire élaboré de l'extérieur, et son regard imposé.
Paris Match en est encore à Nanouk. Ses photographes en sont encore à tricher, tout en soutenant une objectivité de l'image journalistique. Sans doute parce que leurs clients en sont encore à croire en cette objectivité. Je vois la démarche de ces étudiants comme une tentative amusante, peut-être futile hélas, de faire évoluer ce journal ou ses abonnés vers une représentation plus lucide (ou plus honnête) du travail de photographe, de ses limites, de ses conventions, et de ses compromis avec le réel.
heu votre message est intéressant mais ne vous méprenez pas, j'ironisais, j'avais bien compris la différence
Oh, désolé.
D'autres intervenants semblaient ne pas bien comprendre la différence ou voir l'intérêt de l'article (que j'ai voté "d'intérêt public" pour ma part). J'aurais peut-être dû poster ça sous un autre message, ou à la racine. Voire pas du tout, j'enfonce peut-être des portes déjà ouvertes chez tout le monde ici.
D'autres intervenants semblaient ne pas bien comprendre la différence ou voir l'intérêt de l'article (que j'ai voté "d'intérêt public" pour ma part). J'aurais peut-être dû poster ça sous un autre message, ou à la racine. Voire pas du tout, j'enfonce peut-être des portes déjà ouvertes chez tout le monde ici.
[quote=Patrice Guyot]Michael Jackson a bien réussi à faire croire à des centaines de gens qu'il y avait de la musique dans ses albums !
Et le Nom Sacré veut faire croire qu'il a un public spontanément enthousiaste ! Dites donc, France 2 a vite fait d'apprendre à lécher de ces trucs qu'en général on ne doit pas ingérer... chapeau ! pas un mot sur la bidouille présidentielle... Ils sont mûrs pour bosser sous une dictature, voire même à Paris Match ; ça c'est des professionnels de la langue docile ! Ils s'entraînent, en somme ; et s'offusquent quand on émet quelques doutes polis sur leur indépendance d'esprit, c'est charmant.
Et le Nom Sacré veut faire croire qu'il a un public spontanément enthousiaste ! Dites donc, France 2 a vite fait d'apprendre à lécher de ces trucs qu'en général on ne doit pas ingérer... chapeau ! pas un mot sur la bidouille présidentielle... Ils sont mûrs pour bosser sous une dictature, voire même à Paris Match ; ça c'est des professionnels de la langue docile ! Ils s'entraînent, en somme ; et s'offusquent quand on émet quelques doutes polis sur leur indépendance d'esprit, c'est charmant.
Michael Jackson a bien réussi à faire croire à des centaines de gens qu'il y avait de la musique dans ses albums !
Petits bras les étudiants Strasbourgeois !
Bon je vais aller écouter "Le clavier bien tempéré" de Bach, par Glenn Gould ou "Sticky Fingers" des Stones, avec la couverture d'Andy Warhol... Quand même pas se laisser casser les oreilles toute la journée par le bruit Jacksonien !
***
Petits bras les étudiants Strasbourgeois !
Bon je vais aller écouter "Le clavier bien tempéré" de Bach, par Glenn Gould ou "Sticky Fingers" des Stones, avec la couverture d'Andy Warhol... Quand même pas se laisser casser les oreilles toute la journée par le bruit Jacksonien !
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Paris Match , le poids des tuyaux (creux) , le choc des bidons (vides)