"L'establishment financier a choisi Obama"
Obama a aboli la barrière raciale !", "Obama va nous réconcilier avec l'Amérique !", "Obama va changer le monde !" Depuis le 4 novembre, nous vivons, et les médias vivent, en pleine Obamania. Sommes-nous en train d'assister à un emballement planétaire sans fondement ? Ou à la naissance d'un homme d 'Etat capable de changer le cours de l'Histoire ? Pour analyser la victoire d'Obama et ses conséquences, médiatiques et symboliques, Emmanuel Todd, sociologue, démographe, et auteur en 2002 d'un livre prémonitoire, Après l'Empire (éd. Gallimard), qui annonçait la décomposition de l'hyperpuissance américaine, est sur notre plateau.
Abonnez-vous pour pouvoir commenter !
si vous êtes déjà abonné Connectez-vous Connectez-vous
Derniers commentaires
Il est "trop" fort cet Emmanuel Todd !
C'est a faire peur !
Mais moi aussi je reste sur ma faim quand a la fin ... le débat aurait mérité de continuer, on atteignait un point sensible, fort bien souligné par Daniel Schneidermann lorsqu'il dit a 59 mn 02 : Je ne suis pas sûr d'avoir tout compris là, c'est pas les banques qui votent ?"
Non, ce ne sont pas les banques qui votent, mais expliquez moi la différence entre la starac et la démocratie, n'y a t-il pas une selection des candidats, un casting ? Pourquoi pour la starac, il apparait a tout le monde qu'il y a des selectionneurs sans que ça pose problême, et pour la "démocratie" ça serait impensable... Donc la starac va elle sélectionner des candidats qui remettront en cause l'émission ? non je ne pense pas
donc pensez vous vraiment qu'un homme politique puisse arrive a se hisser au sommet du pouvoir seulement porté par le peuple ?
et pensez vous qu'en politique on puisse réussir si on prone la desobéissance des institutions par exemple, sans parler des appuis financiers enormes obligatoire aujourd'hui.
Et il est d'ailleurs dit à 60 mn 14 par ce même DS : "Vous savez ce que vous êtes en train de faire, vous êtes en train de lancer une nouvelle théorie du complot"
Cette théorie n'est pas nouvelle, et dure depuis un bon moment
Il conviendrait d'observer quel est le parcours nécessaire pour un candidat pour acceder à la candidature, et quels sont les pré-requis necessaire pour postuler a la présidence.
et
Il conviendrait d'observer quels sont les propriétaires des banques nationales et privées européennes et américaines ou quels en sont les gouverneurs et par qui ils ont été nommés.
Pour le premier point, il apparait parfois qu'apparement tous les président US sont membres de "loges" ou "d'organisation" plus ou moins obscures, j'ai peu d'information sur ce sujet, uniquement des témoignages et des noms sur des listes sans savoir réellement ce qu'il en est ni de leurs organisations, ni de leur rôle, par contre, concernant les banques, il est très facile de retrouver les noms des gouverneurs et par qui ils sont nommés, on est surpris de voir que la plupart des gouverneurs de banques nationales ne sont pas nommés par les gouvernements par exemple, mais bien par des conseils de personnages privés (par opposition aux personnages public) quand on remonte le fil, et qu'il apparait que ce sont ces mêmes noms qui apparaissent au fils des années et des gouvernements qu'ils soient de droite ou de gauche, l'argent ne change pas de main, et donc je ne suis pas aussi sûr comme E.Todd qu'il faudrait des centaines de milliers de personnes impliqués, une centaine de personnes ou plus peuvent suffire.
Donc sans basculer tout de suite dans les théories complotistes je me pose des questions et d'ailleurs pouquoi est ce si tabou ?? comme l'a souligné un asinaute d'où vient cet interdit ? on est immédiatement taxé d'être paranoiaque ou pire (voir la réaction de DS), est ce la peur de s'appercevoir que la démocratie n'est qu'une vaste blague ? Qui oserait dire aujourd'hui de ne plus aller voter ? c'est plus qu'interdit n'est ce pas ? (même chez arret sur image je ne sais pas si c'est légal) c'est anti-citoyen et que se passerait il si le vote blanc avait une valeur ? Mais là on depasse le cadre d'arret sur image, ce qu'il va pourtant falloir faire car les médias et l'ère de la communication dans laquelle nous sommes sont directement lié a l'argent et au pouvoir et la manipulation de masse.
Donc oui je pose les questions, sans en avoir malheureusement les réponses, sauf pour ce qui suit :
Question : Une finale nationale de combat de catch se déroule dans une salle de sport , un noir oppose un blanc, qui gagne a coup sûr ?
Réponse : Le loueur de la salle..
Si une oligarchie est ce qu'elle est, elle constitue par l'exercice de son pouvoir, ou plutôt du pouvoir de l'overclass des grands banquiers et milliardaires, une simple apparence de démocratie. Ainsi quand Obama récolte beaucoup plus de fonds de la part des riches, il peut mettre un spot de vingt minutes sur les sept principales chaines plus facilement que les autres candidats, obligés d'adopter une stratégie médiatique plus ciblée. Le pouvoir économique a des effets qui peuvent nuire à la démocratie et l'égale présentation des candidats. On le sait. Mais que cette réalité soit occultée par tous les médias (tous sauf internet), alors qu'il s'agit d'une information essentielle, me paraît assez intéressante ; de même l'étonnant effroi que procure l'idée de se rattacher à une "théorie du complot", qui fait dire à E. Todd qu'il a été en gros à la même école que les journalistes et qu'il n'adhère surtout pas à cela.
Pour ma part, je considère louche le silence des médias sur l'impact du pognon dans les campagnes (qui leur rapportent un maximum) qui fabrique les candidats présidentiables, donc les présidents. Et je ne vois vraiment pas pourquoi il faudrait considérer cela farfelu : ces gens investissent sur un candidat et cherchent à éviter les mauvais investissements, il savent qu'ils contrôlent indirectement la démocratie ; ne pourraient-ils pas se l'avouer entre eux? Si jamais ils ne sont pas trop cons, ils sont comploteurs. S'il faut un ennemi : contre le peuple qu'ils contrôlent.
C'est dans l'imaginaire du complot, donné par je ne sais qui, que l'on trouve une bêtise dans le concept mais un complot devrait-il être une assemblée de cinq mecs ultra puissants qui décident chaque jour du sort du monde, l'oeil torve, le regard mauvais? Ce n'est pas un film! Mais si complot fait peur, ce terme devrait être remplacé par "connivence", "convergence lucide d'intérêts", conscience de son pouvoir partagé avec quelques autres, corporatisme. Une théorie de la connivence, cela ferait moins passer pour un illuminé? Sérieusement, vos expressions sont des slogans médiatiques : accusations d'antisémitisme, d'antiaméricanisme, de théoriciens du complot... Tous les mois on entend cela dans les médias sans que personne ne doute du fait que ces gens-là qui ne sont pas nous méritent mépris et condescendance. Comment sommes-nous sûrs de pouvoir détester sans réfléchir? Désormais, on accuse et condamne des juifs pour antisémitisme (Edgar Morin), pourquoi pas des américains pour antiaméricanisme? Les concepts que vous employez à l'égard de Todd en voulant critiquer son manque d'objectivité scientifique ne sont pas eux-mêmes clairement définis dans la société. Ce sont des concepts repoussoirs, parfois inventés (anti-américanisme primaire, ça sort d'où?), qui dans leur définition floue sont utilisés pour jeter le discrédit sur n'imorte qui.
Mais une critique sur Todd : l'argument qu'on puisse être trop individualiste pour participer à un complot (ou ce que vous voudrez) est faux. D'une part, cela signifierait que ces gens ne peuvent pas travailler en équipe, n'acceptent pas de se rendre des services (pourquoi Bolloré ne réinvite-t-il pas Sarkozy sur son yacht?), ne peuvent coordonner une action profitable à tous ceux qui sont dans la confidence par l'emploi des aptitudes de chacun? ça paraît étonnant. Un complot n'est pas forcément illégal ; surtout quand on le nie, on ne peut pas songer à l'interdire! Sauf par l'accusation de terrorisme, là on peut faire enfermer un marginal sans preuve. C'est étrange.
D'autre part, le but du complot n'est peut-être pas nécessairement révolutionnaire, opéré en vue de changer le monde afin qu'il soit profitable à tous les citoyens : il peut être pour la réalisation d'une idéologie, la poursuite d'intérêts confondus, que périclite un monopole! Il y a des lois contre les monopoles. Un aveuglement populaire contre les potentiels complots oligarchiques. Pourquoi cela parait-il si saugrenu? Colin Powell a brandi une fiole ne contenant rien de dangereux pour expliquer que l'Irak détenait des armes de destructio massive. Donc les plus grands responsables politiques mentent : toute l'administration Bush le savait, la CIA le savait, les médias n'en ont rien su parce qu'ils croient eux à la théorie d'un complot extérieur.
S'il est intérieur, il n'est pas possible? Il l'a été.
Wait and see, donc…
J’ai voté.
Les gens que l'on voit à Harlem ont passé leur journée à prier pour qu'Obama l'emporte, quand les résultats sont apparus, ce n'est pas pour Obama qu'ils se sont agenouillés mais pour remercier Dieu.
Emmanuel Todd dit bcp de vérités mais je le trouve un tantinet provocateur quand il dit qu'il aurait préféré qu'un président noir soit élu à un moment de "sécurité économique".
Premièrement, les américains ne sont pas bêtes, ils savent pertinemment que ce sera dur pour Obama et je pense qu'il y aura une certaine indulgence par rapport aux bilans futurs de cette présidence, deuxièmement, il y a quelque chose de gênant à le dire, c'est comme si un président noir était moins "efficace" qu'un président blanc, je ne pense pas que ce soit le propos de Mr Todd, et c'est là où réside la p'tite provocation, enfin, j'espère qu'il y aura d'autres présidents noirs, hispaniques, asiatiques ou autres qui seront élus dans les années à venir dans différents contextes économiques, et que la couleur de peau deviendra invisible.
Excellente émission merci à toute l'équipe!
« Study: Many Obama Small Donors Really Weren’t », par Michael Luo : http://thecaucus.blogs.nytimes.com/2008/11/24/study-obamas-small-donors-really-werent
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2346
Paul Craig Roberts. C'est en anglais, mais c'est très riche en informations.
Pour Obama qui recycle déjà en masse quelques compétences, que d'autres appelleraient incompétences, de l'équipe Clinton, ça se traduit par devoir marcher sur la corde raide, ne pas trop annoncer à l'avance le programme, et ne pas avoir peur de faire le contraire de ce qu'il aurait annoncé auparavant, particulièrement en campagne électorale.
Edit webmaster : pas de texte entièrement en majuscules, svp c'est illisible. Merci.
Bon à la réflexion, le coup de 1 invité c'était pas super, obliger toute l'équipe à faire contre poids à l'anti-américanisme de Todd, Bof. Même si je l'aime bien moi Toddy, il dit pas que des conneries, il fait juste une super dépression quand il arrive à la conclusion. Mais pour être plus sérieux, le dernier prix Nobel d'économie Paul Krugman est pas loin de dire les mêmes choses que Toddy, mais lui ne dit pas que c'est pas pur esprit maléfique, mais plutôt par recherche de la maximisation du profit, basé sur la théorie que tout le monde y gagne quand les puissants gagnent. Cette croyance n'est toujours as morte ici, il est possible que les raisins de la colère devront donc être vendanger une nouvelle fois.
Dans le royaume des aveugles, le borgne est roi.
Bonne nuit, et faites de beaux rêves!
Pour AK,
un joli détournement d'icone !;o)
http://laughingsquid.com/alfred-e-neuman-hopeless-poster-by-mad-magazine/
(le site original: http://www.dccomics.com/mad/?action=on_the_stands&i=11036
deux autres jolis détournements d'affiches pour les élections:
http://laughingsquid.com/no-country-for-old-man-the-46-year-old-political-virgin/
Ces images sont très spectaculaires pour les blancs, et il n'est pas surprenant que les médias nous les ont servies à tout va, mais devraient être accompagnées par une mise en garde. Nous sommes dans un "format" religieux et ce n'est pas le comportement de l'Afro Américain de la rue. Cette transe, plus ou moins simulée, fait partie intégrante du rite de ces églises et est héritée de la tradition Africaine et ressemble en tout points aux comportement des "pleureuses" que l'on trouvait encore en Europe Latine il y a vingt ans.
Ces femmes sont à genoux, tout comme le seraient des femmes françaises blanches dans un église du 15 ème arrondissent.
Juste une petite mise au point..
Pour les "fans" de Todd (comme moi ;o)
.
[quote=(YESSSS!)]Emmanuel Todd : "Les Américains ont réalisé la plus grande escroquerie financière de l’histoire de l’humanité"
http://www.legrandsoir.info/spip.php?article7359
(origine: Tribune de Genève)
Vous avez trouvez le ton juste : présenter l'angle de vue des médias, et enrichir le débat avec des intervenants d'excellente qualité
Continuez, on attend chacune de vos émissions avec impatience !
Je regrette que le sujet n'aie pas pu être développé plus en profondeur, on n'a pas réellement parlé de l'espoir et ce qu'il cache ou semble cacher.
dommage d'être passé à côté du sujet à cause de cet empaffé.
Seb
C'était quand même la "voix" de l'Amérique pour l'international...
Ses conséquences, médiatiques et symboliques, ne devraient pas être oubliées si vite...
Bref, Emmanuel Todd est un invité d'utilité publique !
J'admire et je suis l'homme depuis plusieurs années, et une nouvelle fois je le supplie d'ouvrir un site ou blog perso même si il doit en confier la gestion (ou rédaction) à une personne plus férue de technologie ;o)
Il faut non seulement le ré-inviter à chaque fois que ASI touche à ses thèmes de prédilection. Mais je dirais aussi que, même si E. Todd n'est pas un expert de l'image, il aurait toute sa place au sein de la rédaction.
Todd ? Je préfère légèrement plus Olivier à Emmanuel qui est plus idéologique et sectaire (avant de m'insulter, les forumers sont priés de regarder le plus possible ses interventions depuis ces dernières années) que scientiquement "objectif " (il a souvent tendance à exploiter les statistiques uniquement dans une vision restrictive (courant chez les politiciens) au lieu d'élargir aux différentes possibilités (qui devrait être le cas, à mon avis, pour un professionnel et scientifique)) : peut-être avec le temps parviendra-t-il à se poser des questions sur ses propres certitudes comme l'a été Olivier ? bref devenir mature ?
Par ailleurs, la "décomposition" des USA : peut-être faudrait-il se calmer un peu aussi là ? En fait, la France a-t-elle déjà dépassé les USA comme puissance mondiale ?
De toute façon, rien ne résiste au temps (Egypte ancienne, Empire romain ... URSS) mais n'est-il pas là un peu tôt de parler de "décomposition" des USA (comme l'a été l'Empire Romain ? ou plus récemment l'URSS) ?
Excellente émission. Je vais la conseiller à plein de gens. J'ai trouvé Emmanuel Todd très pédagogue. Ca fait du bien d'entendre que pour nous en France, les mariages inter-raciaux ne sont pas un problème.
J’ai d’abord trouvé cette émission décevante, après réflexion je pense que cette discussion est plus révélatrice de l’ambigüité des élites intellectuelles françaises vis-à-vis de l’intégration des minorités en France …
Emmanuel Todd est dans le vrai, lorsqu’il souligne que les races aux USA ne se mélangent pas, mais je ne suis pas sure que cet état de fait ne soit pas voulu par les différentes parties ; il semble que de part et d’autre on soit disposé à travailler ensemble, à faire du business ensemble, mais pas à s’amuser ensemble ou avoir des rapports autres que professionnels (c’est l’impression que m’ont donnée les classes noires moyennes que j’ai eu l’occasion d’approcher aux USA …)
En tant que femme noire française, je ne m’abaisserai pas à commenter le ridicule des affirmations de Todd sur les mariages mixtes en France … «La visibilité» des minorités au Royaume–Uni ou aux Etats-Unis dans le milieu professionnel ne fait pas honneur au système français.
Le commentaire de Judith sur Obama le métis, montre une ignorance profonde des règles raciales aux USA. Ces règles héritées du temps de l’esclavage et perpétuées par l’ère de la ségrégation se résument en une phrase « one drop of nigger blood and you are a nigger » (une goutte de sang noir et vous êtes un nègre) – Aux USA, encore aujourd’hui des personnes blanches, noires, métis ou quarteron, se définissent, se reconnaissent comme appartenant à la communauté noire en vertu de cette phrase. Dans son livre autobiographique «The audacity of Hop » Obama écrit « I know what it’s like to have people tell me I can’t do something because of my colour » Métis, quarteron sont des termes davantage liés à l’esclavagisme français …
Cette émission au titre accrocheur ne remplit pas ses promesses, il n’y a jamais de vraies ébauches de réponses aux excellentes questions qui y sont posées, pourquoi les milieux d’affaires ont financé la champagne d’un outsider, quels vont être désormais les rapports des USA au reste du monde (l’analyse de ses premières nominations aurait été utile) – Sans doute en raison de la faiblesse du dispositif, il aurait fallu un véritable débat. Mais c’est aussi le reflet en raison d’une suffisance française, incapable d’admettre son retard en ce qui concerne l’intégration des races par rapport à d’autres démocraties … Le caractère tiers-mondiste d’Obama a aussi été passé sous silence : il a suscité émoi et enthousiasme en Afrique, (au Kenya le jour de son élection a été déclaré jour férié, au Togo ma mère a veillé toute la nuit pour connaitre le résultat)
Un sondage a attiré mon attention, à la question seriez-vous prêt à voter à la présidence de la république pour un candidat noir ou arabe ? (je suppose à compétence égale et si vous êtes d’accord avec sa ligne politique) 22% des français se sont déclarés prêt à voter pour un maghrébin.
Aux Etats-Unis 52% d’une nation à majorité blanche, a choisi dans la solitude de l’isoloir un candidat porteur d’espoir, faisant fi de sa couleur de peau.
Est-ce le moment pour nous de repenser notre idéal républicain ?
Il fallait bien que nos élites franchouillardes se distinguent!!!
Cette phrase (et l'explication qui a suivi) est vraiment le moment le plus intéressant de l'émission. Todd a ce talent pour éclairer et révéler ce qui est sous-jacent aux phénomènes socio-politiques.
- 1:40 : "Je vois ce qu'on appelle l'Oba... mania, c'est ça ? C'est un terme dangereux, d'ailleurs, parce que 'manie', ça évoque des choses ayant un rapport avec la psychiatrie, en fait."
A moins que Todd ait passé les 15 dernières années dans une grotte en Ouzbékistan, il sait pertinemment que le suffixe -mania désigne la passion qui se déchaine autour d'un phénomène, d'une mode, d'une star... Ce n'est pas nouveau, et il n'y a pas de quoi envoyer les fans acharnés de telle ou telle personnalité en hôpital psychiatrique.
-10:25 : "[Utiliser le terme "home le plus puissant du monde"] évoque une certaine incompréhension du système américain, [...] s'il y a bien un homme qui ne fait pas ce qu'il veut, c'est le président des Etats-Unis."
En quoi est-ce contradictoire ? On peut être l'homme le plus puissant du monde et ne pas faire ce qu'on veut. Même un enfant de 12 ans comprendrait que "l'homme le plus puissant du monde" est un raccourci journalistique qui désigne celui qui a, dans les limites d'une certaine marge de manoeuvre, le plus de pouvoir politique, militaire et éventuellement économique sur la planète. En outre le fond de l'expression pris à la lettre est vrai : on peut difficilement citer un homme qui a plus de pouvoir que le président des Etats-Unis.
- 26:38 : "Le racisme n'est pas un défaut de la société américaine, c'est son fondement."
Comment peut-on asséner, au 21ème siècle, de telles inepties ? Dire que le racisme est à l'heure actuelle le fondement de la société américaine, c'est nier toutes les évolutions, toutes les mutations dans le sens d'une plus grande égalité qui ont eu lieu les Etats-Unis depuis leur fondation il y a plus de deux cents ans. Oui, le racisme est devenu un "simple" défaut d'une partie de la société américaine. Ce n'est plus son fondement. Et heureusement.
-26:56 : (A Gilles Klein, qui l'interrompait en faisant un parallèle avec la France) : "Je serais tout à fait d'accord pour discuter, mais j'ai un petit modèle compliqué à expliquer, et j'aimerais terminer"
On n'interromp pas Monsieur le Professeur, Monsieur le Professeur a des choses trèèès compliquées à expliquer à des gens pas très intelligents... Ou serait-ce que Monsieur le Professeur a la mémoire si courte qu'il a peur de perdre le fil de ses idées à la moindre question impromptue ?
- 44:22 : "L'allocution de sortie de Mc Cain était extraordinaire... Tellement extraordinaire qu'il s'est fait huer par sa base."
Ce n'est pas tout à fait exact. C'est le nom d'Obama, cité dans le discours de Mc Cain, qui a été hué. On imagine mal les quelques miliers de militants dévoués et triés sur le volet qui étaient réunis dans un hôtel de l'Arizona, conspuer leur champion.
- 45:04 : "Quand j'entends 'Yes we can', j'entends : 'Les subprimes, yes we can' ".
Ce procès d'intention fait à Obama ne s'appuie sur aucun argument rationnel, si l'on excepte la déroutante fibre prophétique d'Emmanuel Todd. Le thème de campagne récurrent du nouveau président était au contraire l'aide à apporter aux victimes de la crise des subprimes. Les subprimes ne sont pas un pouvoir de nuisance vis-à-vis du reste de la planète que détiendrait désormais Obama, ils sont d'abord et surtout un séisme économique qui a frappé au coeur même des USA. Les dommages à réparer sont assez primordiaux pour ne pas prêter d'intentions malsaines au président avant même qu'il ait commencé son mandat.
- 46:32 : "Avec cet espèce d'emballement d'emprunts empilés sur des valeurs immobilières croissant en théorie pour finalement s'effondrer, là on a l'impression que le mythe américain est rentré dans le système économique"
La confusion que fait Todd entre mythe et virtuel est confondante. Le mythe américain, c'est essentiellement une représentation symbolique très répandue de la prospérité et de la facilité d'ascension sociale qui règnent dans ce pays. Ce mythe a généralement une connotation positive, même si on peut ne pas y croire. La crise des subprimes, au contraire, n'a rien d'un légende ou d'une représentation mentale, elle est très concrète : il s'agit d'une crise financière née de la somme de la rapacité de certains acteurs économiques et de la négligence ou de la connivence de certains autres.
Si Todd avait employé le terme de virtuel, ç'aurait été plus proche de la réalité, mais là encore ce n'est pas parce que la propagation de la crise a pris une forme virtuelle, (grâce à l'informatisation ou à la création de produits financiers de synthèse) qu'on ne peut pas exactement déterminer ses causes, analyser ses conséquences et éventuellement trouver une solution.
Dire que "c'est virtuel / du mythe donc ça échappe à toute logique, le système va être corrompu comme par une puissant magie noire" est simplement un aveu d'incompréhension de la crise.
-61:17 : (A Judith) "Vous ne le dites pas, mais vous avez un modèle très cohérent, au fond de vous même vous pensez : 'l'extrême-droite américaine a laissé le pouvoir à un noir pour qu'il prennent tout dans...' C'est un beau modèle. Moi je ne pense pas, mais de toute façon je ne suis pas psychiatre."
Beau procès d'intention fait à Judith Bernard, encore une fois. Et qu'a à voir la psychiatrie là-dedans ? Peut-être voulait-il dire "Je ne suis pas devin" ?
En somme, Todd a beau fréquenter assidûment "la cave de l'Institut national d'Etudes démographiques", il n'en reste pas moins un champagne frelaté qui mousse, mousse dans le vide et, au final, ne fait que mal à la tête.
Vous croyez qu'il se moquait ? :)
Wikipédia - Complétion
Cadeau bonux : REGARDEZ CETTE IMAGE
Que peut-on apprendre sur la personnalité des gens de ce plateau , qui sont habillés en noir , en blanc , en noir et blanc , en noir à chemise bleue , ou en dégradé de noirs et blancs c'est à dire en gris , en prenant aussi en compte leur placement à gauche ou à droite de la table (ou en face des autres!)
Voilà c'est tout ce que j'avais à rajouter ;)
deux choses : la réaction des médias et politiques français est une nouvelle fois à côté de la plaque. L'important n'est pas qu'Obama soit noir (on a vu que ça n'a pas joué significativement, c'est même l'un des principaux enseignements de cette élection), mais qu'il soit le leader démocrate après 8 ans de bush. C'est ainsi qu'en France, le probleme n'est pas d'avoir un président noir, mais d'avoir un homme qui rassemble les classes moyennes, les ouvriers et les exclus sur un discours clair. Je trouve un peu fort qu'on demande justement à cette petite arriviste de Rama Yade, qui visiblement est prête à tenir tous les discours pourvu que ça la fasse monter en grade, si ce serait bien d'avoir un président noir...
En France, on n'est plus capables de se focaliser sur les discours, indépendamment de la nature de celui qui les tient. C'est dramatique, et c'est comme ça qu'on se retrouve avec Royal, dont le seul argument est d'être une femme, sans s'apercevoir que ce qu'elle dit est stupide et dangereux (pour la gauche en tout cas). La vraie laïcité républicaine serait de pouvoir faire abstraction de la couleur (ou autre) pour discuter ENFIN politique...
Deux : Todd ne regarde pas beaucoup la télé (c'est ptet pour ça qu'il est si intelligent), mais des films prémonitoires sur le 11 septembre (ou attentats équivalents), y en a eu de quoi passer sa vie devant la télé, même qu'Hollywood s'est un peu calmé depuis, il faut bien le reconnaître. Ceux qui sortent ces temps derniers sont assez différents (24h chrono).
L'apogée étant à mon sens un film qui ne parle pas de terrorisme... mais d'extraterrestres ! Independance Day. C'est le meilleur film sur le rapport de l'Amérique à l'Autre, en général.
ps : y en a marre avec votre théorie du complot, partout, qui tue le débat. C'est ridicule, et ça ne tient évidemment pas devant Todd, puisque pour qu'il y ait complot, il faut forcément moyen pour un groupe de peser significativement sur le cours de l'histoire, alors qu'on voit bien que personne n'a ce pouvoir (ou plutot, ils sont si nombreux, qu'à petite échelle, ça n'est plus significatif). On doit pouvoir parler de logiques sectorielles, de rationalités (ou irrationalités) locales, sans se faire taxer de complotisme... ça vaut pour les médias (moutoniers), pour les banquiers (dont le métier est de faire du fric) et pour l'administration américaine (qui défend tant bien que mal son leadership) : rien de plus normal en somme.
Ce monsieur aligne les contre- verités sur l'Amerique et sur la politique pour conforter ses thèses . D'ailleurs il trouve que Poutine est un grand president . C'est un homme pèdant et meprisant pour les noirs ,les femmes (dans ses regards sur la journaliste brune....)et bien sur le peuple .Je regrette le manque de pugnacité des journalistes d'arret sur image...;on n'est pas en Amerique c'est sur!!!
Je n'en dirai pas plus ,d'autres que moi ont parfaitement detruit ses mensonges et je n'ai plus envie de polemiquer ce soir.Je ne suis qu'un petit Français ,ver de terre aux pieds de l'étoile TODD. PAR PITIE N'INVITEZ PLUS CE GENRE DE PERSONNAGE SANS METTRE EN FACE DES GENS CAPABLE D'APPORTER LA CONTRADICTION
Bon je retourne lire "après la démocratie" que j'ai acheté le premier jour de vente ce qui ne m'était pas encore arrivé et je suis bientot senior!
J'avais lu avec un extrème interet "après l'empire" que pourraient peut-etre parcourir les sceptiques du forum.
Au fait est-ce vrai que m.w aurait dit à M. OBAMA après le vote quelque chose comme : " pour le moment profitez-en bien ? "
Quelle pourrait etre l'explication de texte historique ? RV dans 1 an sur ce site.
A propos des derniers échanges de l’émission j’ajouterai qu’une série a effectivement « anticipé » de manière troublante le 11 septembre 2001, même s’il ne faut bien entendu n’y voir qu’une coïncidence. Au coeur du complot est une série dérivée des X-Files, consacrée aux pittoresques et divertissants alliés de Fox Mulder que sont les Bandits Solitaire. Dans son pilote le très conspirationniste Chris Carter imagine qu’une mouvance des services secrets américains veut faire s’écraser un Boing 727 à l’informatique piratée sur le World Trade Center. Le but est de créer une paranoïa visant à accroître le budget militaire obtenir un casus belli contre un pays étranger… Les héros interviennent juste à temps pour éviter le drame. Ce pilote fut diffusé le 4 mars 2001, soit six mois avant le drame.
Ce qui est remarquable chez Todd, c'est sa capacité à interconnecter entre eux différents facteurs (ou groupe de facteurs) explicatifs, tout en restant très clair. Cette clarté est rendue possible par une expression d'une densité et d'une concision peu communes… surtout sur les plateaux de télévision.
Car il faut dire que le contraste était vraiment cruel entre les propos de Todd et ceux de la plupart de ses interlocuteurs (Daniel et Justine exceptés).
Alain Korkos, dont par ailleurs j'aime bien les chroniques écrites, s'est montré encore plus diffus et verbeux que d'habitude.
Quant à Judith, qui elle aussi a bien trop parlé par rapport à ce qu'elle avait d'intéressant à dire, elle a surtout fait dans la réaction à fleur de peau, voire sentimentale, alors que les événements actuels (crise économique, élection d'Obama), de par leur gravité, exigeaient quand même d'élever le niveau du débat. Cette approche de style "Yes we can" (voire "United Colors" de Benetton) de la question raciale est au fond extrêmement méprisante à l'égard des minorités ethniques aux USA. En effet, elle consiste à (essayer d')expliquer la société américaine à travers le mythe que cette société s'est formée d'elle-même : superbe exemple ce cercle vicieux.
La réaction de Todd, qui a soluligné à juste titre que l' "égalitarisme" supposé de la société US est en fait un égalitarisme entre Blancs (ou assimilés) et réservé aux Blancs (ou assimilés), et qui s'est construit CONTRE les Noirs et les Indiens (ou plutôt, sur les cadavres de ces derniers), me paraît infiniment plus respectueuse des personnes et des réalités, et plus éclairante aussi.
Bref, une émission à bien des égards passionnante et irritante. Certes, ça vaut mieux qu'un encéphalogramme plat… D'ailleurs, j'aurais bien aimé qu'elle dure une bonne demi-heure de plus.
PS : et je raffole toujours autant de Judith :-)
Si les républicains ont réfusé de voter c'est parcequ'ils avaient subi une énorme pression de leurs élécteurs, violemment opposés à ce "bailout plan", à 5 semaines des éléctions (comme l'explique cet article du NY Times)
"Members of both parties, doing a quick political post-mortem, said those who voted no had encountered too much hostility for the bill among their constituents, and were worried that a vote in favor would be political suicide."
Les républicains ont ensuite essayé de faire porter la faute à Nancy Pelosi en expliquant qu'ils avaient voté non à cause de ses propos trop violents à leur goût. Ce qui leur a valu d'être largement ridiculisés. Ce qui prouve aussi que ces républicains sont une bandes de rigolos et pas les derniers remparts face à la puissance corruptrice de Wall-Street à laquelle les démocrates auraient succombé pour faire élire Obama.
Mr Todd m'a séduite, il séduit, il le sait (vu son petit sourir à l'adresse de Judith (que j'apprécie moi aussi beaucoup)), et hop, je suis embarquée dans ses pseudo-démonstrations comme le sont toutes les démonstrations (pseudo).
D'où mon vif appel (même s'il passera inaperçu perdu tout en bas de la liste des messages) : des "spécialistes" de tous bords, voilà qui saura aiguiser mon esprit critique.
(j'avais déjà ressenti cette forme de "séduction" à l'écoute de l'invité unique dans vos émissions du début)
Evidemment ses minmiques quand les autres journalistes et chroniqueurs parlent me laissent un peu perplexe.
Comme beaucoup d'autres je trouve que l'émission s'est terminée de façon un peu abrupte au moment ou le courant commençait à passer entre Judith et Emmanuel Todd me laissant à ma frustration. Si l'éqipe d'@si a tout son temps (ce dont je doute un peu quand même) l'invité lui est probablement pressé.
Merci à @si pour avoir réussi à nous donner des émissions de télévision sur Internet avec des invités prestigieux. Pari réussi après un an de cette expérience sur le net.
Un bon point à Daniel qui a laissé s'exprimer A.Korkos.
Merci à toute l'équipe.
Puis, comme les plus sages consuls (les Gracques) voyaient dans le droit de cité le moyen de désarmer le nomade, les meilleurs présidents U.S. ou soviétiques voient dans l'égalité des droits le moyen de désarmer les castes (raciales ou politiques). Parce que le mythe de cohérence a résolu le problème des races à Rome, les grandes républiques contemporaines espèrent du mythe du semblable une identique solution de leur problème.
On peut imaginer qu'au cours du XXIème siècle, cette égalité sera un fait accompli. Non seulement la notion de classes sociales n'aura plus de sens (car quiconque ne sera pas de l'appareil d'Etat en sera sujet), mais on aura vu, peut-être, un président noir à la tête des U.S.A. A l'Est comme à l'Ouest, des mosquées s'ouvriront à des millions de musulmans et des chefs de guerre noirs auront remporté de grandes victoires sur leurs congénères d'Afrique..." Celui qui naît - Le dieu du futur tome II Réédité aux éditions e-dite.
Mais voici mon message...
L'émission fut parfaite, jusqu'à la fin, qui nous a laissé franchement sur la faim...
Pourquoi avoir arrêté !??
Judith et Emmanuel étaient prêts, enfin mûrs à en découdre, à partager, à discourir, à débattre... Et puis plouf, plus rien ! Et l'émission qui ne devait avoir aucune limite, se retrouve comme une émission de télévision, à tel point que même vous Daniel vous succomber à cette habitude que je trouve détestable parmi vos congénères du petit écran ; qui est d'offrir un livre à un homme qui a franchement les moyens de se l'offrir !
J'adore Todd, un peu moins que Judith je dois l'avouer, mais les voir commencer à débattre me semblait être la clé de l'émission. Comment ne pas jubiler devant l'affiche d'un démographe-statisticien-"prophète" pas dans son pays-etc face à une femme de lettre-professeur es-du bien dire, du bien lire, du bien écrire... Deux points de vue, réduits à peau de chagrin...
Parfaite cette émission, mais alors elle aurait dû commencer au moment même où elle s'est conclue et aurait dû continuer au moins une heure !
Ai-je été entendu ?
Judith si vous lisez ce message, je vous sentais, osons le mot, frustrée que le débat s'en tienne à quelques phrases de recoupement de la part de M. Todd abondant dans votre sens.
Alors Daniel, à votre tour, si vous lisez ce message, Il devrait y avoir une suite à cette émission... Peut-être avec 2 invités : Judith et Emmanuel...
Moi je me suis endormi sur une frustration et je vous promet que ce n'est pas agréable !
Modifié 1 fois. Dernière modification le 11:16 le 09/11/2008 par Many Airs
"ON the morning after a black man won the White House, America’s tears of catharsis gave way to unadulterated joy.
Our nation was still in the same ditch it had been the day before, but the atmosphere was giddy. We felt good not only because we had breached a racial barrier as old as the Republic. Dawn also brought the realization that we were at last emerging from an abusive relationship with our country’s 21st-century leaders. The festive scenes of liberation that Dick Cheney had once imagined for Iraq were finally taking place — in cities all over America.
.....
The actual real America is everywhere. It is the America that has been in shell shock since the aftermath of 9/11, when our government wielded a brutal attack by terrorists as a club to ratchet up our fears, betray our deepest constitutional values and turn Americans against one another in the name of “patriotism.” What we started to remember the morning after Election Day was what we had forgotten over the past eight years, as our abusive relationship with the Bush administration and its press enablers dragged on: That’s not who we are.
So even as we celebrated our first black president, we looked around and rediscovered the nation that had elected him. “We are the ones we’ve been waiting for,” Obama said in February, and indeed millions of such Americans were here all along, waiting for a leader. This was the week that they reclaimed their country."
Cette phrase est à double sens, on peut la comprendre par : "ce sont les financiers qui ont fait élire Obama", ce qui va forcément amener les éternelles discussions complotistes.
Alors que ce n'était pas du tout le propos d'E. Todd qui rappelait que les républicains avaient été très réticents au Plan Paulson, et que cela a pu jouer en leur défaveurs. Et que pour lui de toute manière parler "d'establishment", c'était à l'échelle des EU, parler de "classe", pas d'un groupe réduit du style "les chefs des banques".
Emission trés intéressante, merci !
Et pour rebondir sur les propos tenus en fin d émission, J'ai toujours pensé que les socialistes avaient inconsciement désiré cet échec et ce depuis Jospin !
Un petit travail sur l inconscient transgénérationnel et sur l impensée généalogique serait necessaire aux socialistes pour comprendre" comment on paye les fautes de ses ancêtres ! "
Mais bon, ce n'est pas le théme de cette émission !
Todd toujours aussi intéressant, et, merci pour ce rappel à votre ancien professeur !
bonne continuation
L'émission du 07/11/08 avec pour invité Emmanuel Todd m'a beaucoup déçu.
Que faites-vous du débat contradictoire, principe à la base de la philosophie revendiquée d '@si ?
Vous invitez un universitaire affublé d'un anti-américanisme suintant, gluant et vociférant pour décrypter des images à travers le prisme exclusif de ses représentations pour le moins, subjectives.
Je suis stupéfait qu'aucun spécialiste de la civilisation Nord américaine, comme André Kaspi ou Nicole Bacharan, n'ait été présent sur le plateau afin de contrebalancer cet amas de clichés et de stéréotypes en tous genres, qui composent la panoplie de l'Antiaméricaniste franchouillard primaire.
Je ne remets pas en cause la véracité des éléments relatifs au financement de la campagne d' Obama, éléments collectés par M. Todd, le collecteur de chiffres.
C'est leur lecture faussée, sans nuance et empêtrée dans une haine viscérale des USA, qui m'écoeure.
Je sais que M. Todd est à ce point media-addicted qu'il pourrait manger à tous les râteliers audiovisuels, du moment que son image se reflétât dans à peine 0,05 mm².
Cependant, M. Schneidermann, faut-il que vous soyez si désoeuvré pour inviter un "universitaire" à l'argumentation si hasardeuse et chétive ?, un universitaire qui crache des jugements établis sur une société dont manifestement, il ignore tous les archétypes ?
Qu'un "sociologue" méconnaisse le terme historique de "one-drop rule" ?, ancienne règle juridique applicable au temps de l'esclavage comme de la ségrégation?, et élément constitutif, peut-être même fondateur, de la perception sociale des origines ethniques en vigueur de ce pays ?
Je vous invite à cliquer sur ce lien : one-drop rule
"La France n'est pas en retard par rapport aux E-U. au chapitre des minorités" ?
Cette question mérite au moins d'être débattue selon le principe de contradiction entre plusieurs experts et j'eus apprécié que M. Todd, démographe et sociologue, rappelât qu'en France, les statistiques ethniques sont interdites ce qui permet de camoufler, beaucoup de "retards".
M. Todd s'identifie, lui, comme le digne rejeton reproduit d'une "illustre famille" d'héritiers; sans doute lui est-il donc impossible de saisir tout le sens social, sociétal et historique de l'élection de B. Hussein Obama à la présidence des Etats-Unis d'Amérique, comme il se montre irréductiblement incapable de déchiffrer les pistes culturelles disséminées à travers les séries américaines, véritables miroirs d'une société qu'elles reflètent.
Que M. Todd continue de regarder vers l'Oural comme il le revendique et qu'il continue de chérir les écrivains-Russes-blancs de sa jeunesse, mais qu'il laisse aux véritables spécialistes, le soin d'analyser cette société américaine complexe et fascinante sur laquelle ses dents se cassent.
Dans l'espoir de futures émissions respectant les bases du débat contradictoire et animées par des personnalités scientifiques valables auxquelles vous nous aviez pourtant habitués,
un @sinaute, un peu (beaucoup), déçu.
Les remarques de Judith me trottent dans la tête depuis hier.. Si je simplifie sa pensée (j'espère ne pas la trahir), elle pose l'hypothèse de la figure d'Obama comme une figure sacrificielle. Il serait un être sacrifié qui va être mis à genoux par la crise, et les clips qui le soutiennent font de lui une icone, en gros, un héros déjà mort. Par ailleurs, une amie m'apprend aujourd'hui que ses élèves de lycée jouent entre eux à parier sur le nombre de jours qu'il reste à Obama à vivre. Ils voient son futur assassinat comme inéluctable. ça fait froid dans le dos. Obama est il un futur Allende, un futurLuther King....
La question que je me pose n'est pas: Obama va-t-il être assassiné ou pas, on n'en sait rien, mais plutôt: pourquoi, une figure de l'espoir, se superpose aujourd'hui dans notre esprit à la figure d'un mort?
Mon hypothèse est la suivante: le 20eme siècle - la modernité - nous a donné des figures politiques héroïques. Dans le désordre, Allende, Che Guevara, Jean Moulin, Martin Luther King... et ces figures sont généralement associées dans notre inconscient à des figures christiques (c'est évident pour le Che). Figures christiques qui se sont construites APRES leur mort. Ils symbolisaient l'espoir, ils ont payé pour leur rêve, sacrifiés comme le christ.
Durant leur vie, ces personnages étaient réellement porteur d'espoir ET d'avenir. C'était ça, précisément, que l'on appelait la modernité: l'espoir construisait l'avenir. Mais dans notre époque post-moderne (on donne le nom qu'on veut), l'espoir est une figure historique déjà connue dont on sait qu'elle finit par la mort de celui qui la porte. L'espoir n'est plus une figure de l'avenir mais du passé. Le héros aujourd'hui, même vivant, est un héros virtuellement mort. Comme s'il était porteur d'espoir mais pas d'avenir,en tout cas, pas d'un avenir que lui-même pourrait construire. Et plus on veut le célébrer en héros, plus on utilise des symboles qui renvoient à sa mort virtuelle. Donc si je trouve très juste, très sensible le constat de Judith (touchante d'intelligence sensible!) sur le fait qu'Obama est célébré comme un mort, je ne suis pas du tout d'accord avec elle sur le lien qu'il renouerait avec les utopies des années 60. Parce que justement, dans les années 60, on y croyait. Aujourd'hui, on se demande à quelle date il va se faire assassiner et combien de temps après on va trouver sa bobine sur les sacs et les t-shirts du monde entier. Shepard Fairey a déjà produit l'image, il n'y a plus qu'à attendre un peu et lancer l'impression. Je ne dis pas que c'est ce qu'il va se passer, mais que c'est de cette manière que notre sensibilité ne peut pas s'empêcher, ne serait-de qu'en partie, de lire cet événement.
Je serais TRES heureux d'avoir le point de vue de Judith - et d'Alain, car il s'agit d'images - sur cette modeste hypothèse!!!!
merci à vous tous d'ASI, j erépète: quelle émission passionante!
Finkielkraut contre Emmanuel Todd
Si, comme moi vous trouvez Emmanuel Todd très intéressant et Finkielkraut ridicule, cela vous plaira !
[large]"Y's'prend pas pour une merde, pépère !"[/large]
Du coup, même quand il est pertinent (et il l'est souvent), on n'enragerait presque d'être d'accord avec lui !
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Merci encore malgré tout pour essayer encore et toujours de sortir des sentiers battus :)
Au sujet le la prédiction monétaire non-réalisée, cette analyse de Paul Craig Roberts ( ancien secrétaire d’état au Trésor de Reagan ) qui pronostique une baisse du dollar à venir, ce qui donnerait raison au modèle de Todd: Le monde va se détourner du dollar. A suivre ...
Et pas mal d'analyses intéressantes sur ce site, dont des textes d'Emmanuel Todd.
contreinfo
La revue Le Débat avait consacré un numéro ( 101 ) à la critique des idées de Todd, autour de l'Illusion économique ( ça se recoupe pas mal avec Après l'empire ).
Pas disponible en ligne, désolé, c'est du papier.
Autre interview intéressante de Marcel Gaucher sur LCP disponible sur son "blog". Je cite Gaucher parceque ces deux gars-là sont potes. Voir l'épisode pittoresque de l'origine de la "fracture sociale". J'vous raconterai si cela intéresse quelqu'un.
Gaucher y traite des origines historiques de la crise du libéralisme.
Le temps de penser ( Une fois arrivé sur le site, prendre l'ascenceur, descendre trois étages, ouvrir la fénêtre et plonger )
Pendant que vous y êtes, Todd qualifie de religion les idéologies communistes et utra-libérales ... mmm, Est-ce le bon terme ?
Reprenez l'ascenceur vers le haut, vous y trouverez une conférence de MG sur "les croyances religieuses et croyances politiques". Cela nous éloigne de la crise financière mais c'est bon pour l'entretien des neurones ( qui ne s'usent que si on ne s'en sert pas ).
C'est tout pour cette fois.
Bref : ceci pour la précision ; avec des détails inutiles, mais que voulez vous, fut un temps où je dévorais ces ouvrages.
http://anthropia.blogg.org
M Todd semble totalement à l'ouest, l'élection de Obama n'a rien à voir avec un supposé complot financier et n'occulte en rien la crise financière qui ne vient pas uniquement des Etats-Unis mais bien d'un système qui place démesurément le crédit au coeur de la croissance. Si les républicains on peu investi dans cette campagne c'est peut-être parce qu'il savaient qu'ils allaient perdre les élections.
Parmi les détails scabreux et ridicules qui ne relèvent d'aucune signification :
- Obamania : est une mot inventé par la presse, ça n'a rien a voir avec la psychiatrie, ce qui est pathologique c'est justement de ne pas voir que c'est un terme sans importance, légèrement à côté de la plaque. Devant un évènement aussi important, c'est normal d'avoir une telle couverture médiatique, on ne parle pas de crise-mania à propos de la crise, d'élection-mania lors des élections françaises, ou autre, car on juge à priori utile d'informer massivement sur ces évènements.
- L'expression à propos du président des USA de "l'homme Le plus puissant du monde" est une expression dont l'origine n'est pas nouvelle, elle a déjà été utilisée par Léon Zitrone à propos de Nixon lors de l'enterrement de De Gaule, on peut s'attarder sur cette expression mais en réalité elle n'a aucun fond. Elle est anecdotique et ne relève que d'une évidence pour le chef d'un état considéré comme le plus puissant du monde.
- etc .. la liste est tellement longue (la page du figaro, le complot, la chanson, la série ...)
L'impérialisme américain est généralement défini sur sa manie à intervenir sur les pouvoirs légitimes des pays qui vont à l'encontre de ses intérêts. Un autre impérialisme est de fait pour cette nation la plus puissante du monde, garant d'un équilibre mondial qu'on a tous intérêt à considérer et qui restera incontournable pour toutes les négociations globales. C'est ridicule de confondre ces deux formes d'impérialisme. Obama et les démocrates sont franchement investi vers la cause écologique, cela relance des espoirs sur les négociations jusqu'alors bloquées par le pays le plus pollueur. Le changement du pouvoir représenté par une personne symbolisant la diversité mondiale relance de l'espoir sur les négociations de paix au moyen orient.
La sur-médiatisation d'un évènement historique ne pose de problème à personne, c'est la sur-médiatisation d'un non évènement a caractère populiste ou lucratif qui est scandaleuse. Au sujet de la crise personne ne ressent d'amnésie, tout le monde en parle, c'est normal qu'un évènement historique l'efface temporairement au niveau des médias, mais maintenant que l'élection est passée, on y revient et on n'en est pas sorti !!!
A vous acharnez sur des détails sans importances, vous vous discréditez, on passe à côté des vrais abus médiatiques.
J'aime bien Todd mais il semble aussi malade, nerveux et incohérent que Finkelkraut à une certaines période.
Bonne émission, bon site.. Comme d'hab... Hélas j'ai moins le tempsde réagir mais je viens tous les jours ;-)))
Petite question cependant... Où est passé Sébastien Bohler ?? J'imagine que je ne suis pas le 1er à poser cette question mais je pense que ses analyses auraient pu êrre intéressantes notamment sur le comment notre petit cerveau a réagi face à cette élection "historique"...
D'avance merci pour votre réponse.
SEMIR
NB.: Sa dernière chronique date de Juin 2008...
Ensuite, ce qu'il dit de l'Afghanistan, est avant tout une promesse de campagne électorale. Il a déjà été précisé, y compris sur ASI , que l'heure était au retrait et au compromis politique. L'Afghanistan, c'est juste pour faire passer le Pipeline arrivant du Turkménistan, et éviter que les Russes n'en contrôlent la distribution.
On paye la rente au gouvernement d'alliance nationale, en plus de celles du Pakistan, zone tribale+ gouvernement, ça coûte des sous qu'on aurait préféré éviter de sortir, d'où la guerre, mais finalement, il ne semble pas y avoir d'autre solution rentable.
Maintenant comme l'a précisé par ses sources ASI http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=1362 , Clinton Mme, et McCaine complices de vieille date, se moqueraient du jeunot et de sa naïveté: bienvenue en réelle politique
Todd le dit bien. Le candidat appuyé par l'establishment ( ils le sont tous, sauf Nader, le candidat communiste et d'autres exotiques) va servir à gagner du temps. Pas à stopper la réalité économique qui déboule.
A l'adresse d'Odile Chilton. Pas de paranoïa là dessus, ce n'est pas de l'anti-américanisme. C'est mieux pour le globe quand les USA reposent sur des bases saines, ou acceptablement saines
Emmanuel Todd : bla bla bla bla
Un intervenant d'@SI : Mais laissez nous rêver.
Emmanuel Todd : Réalité statistique
Un intervenant d'@SI : Je veux rêver
Emmanuel Todd : Réalité là là et là
Un intervenant d'@SI : Ouinnnn laissez moi mes rêves
E. Todd : Réalité
Brillante émission avec brillant invité, ça rutile et ça scintille.
J'ai lu il y a peu de temps l'Illusion Economique qui date de 1999 je crois, et Après la Démocratie, j'ai trouvé ça hyper intéressant et très convaincant, mais j'ai encore appris des choses sur ses théories par l'émission.
J'ai juste un peu regretté qu'il n'ait pas repris le théme du tribut impérial de Après l'Empire, parce qu'on est en plein dedans avec la crise des subprimes.
Mais comme il a été question de l'hypernuisance, ça compensait.
Ce n'est pas spécialement de la politique, mais c'est une lecture à mon sens extrêmement pertinente de la situation historique actuelle.
Emmanuel Todd invente une nouvelle discipline : l'Histoire Immédiate. Pas trop promis à mon avis à un très bel avenir.
Et j'ai trouvé que les petites rubriques à l'intérieur de l'émission, c'était bien aussi.
Judith a su, par sa grâce et sa sensibilité, temperer l'analyse fort intéressante mais ultra rationnelle et technico-technique d'Emmanuel Todd.
Judith, conservez cette qualité qui est la votre, celle de vous frotter, encore et toujours, les yeux d'étonnement... Merci
Daniel, c'est avec brio que vous avez su tenir les rênes de ce débat... Afin de contenir les assauts d'un Emmanuel Todd passionné et passionnant. Un vrai boss.
Quant à l'emploi du mot race, comme le soulignait Emilie, cela m'a géné aussi, car "en contexte" ou pas, concernant l'espèce humaine,il demeure impropre sur le plan génétique et sur le plan anthropologique. Non ?
Les médias français ont fait preuve de tout sauf de pédagogie et d'objectivité. Ils ont surfé autant que faire se peut sur une amérique divisée, avec les méchants ignares d'un coté et les gentils obamites de l'autre.
Quelques exemples.
Cet éditorial édifiant de simplification du Monde : http://www.lemonde.fr/opinions/article/2008/10/14/dangereuse-amerique_1106643_3232.html
Ou alors cet article dépeignant l'étudiant américain moyen comme inculte et apathique : http://www.lefigaro.fr/elections-americaines-2008/2008/10/15/01017-20081015ARTFIG00021-gagnes-par-l-obamania-les-etudiants-se-politisent-.php En 2008 2 millions d'étudiants DE PLUS qu'en 2004 ont voté. Mais le cliché de l'étudiant à l'American Pie est plus fort.
Pour etre honnete, deux des meilleurs articles tirés de la presse française :
Un de La Croix, qui s'interroge sur cette amériqu fantasmée dans les médias : http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2354651&rubId=5548
Un de Libé qui nous lire une passionnate itw avec un unviersitaire : http://www.liberation.fr/monde/0101123654-il-n-y-a-pas-deux-amerique
2) Je ne suis pas convaincu par le commentaire de E. Todd comme quoi le fondement de l'amérique est la racisme, prenant ses racines selon lui dès les premiers colons. Il me semble pourtant que ces colons fuyaientla persécution et l'intolérance religieuse dans leur pays.
En revanche, là où il est très pertinent c'est quand il dissocie le progrès politique du progrès anthropologique que représente l'élection de Barack Obama. Aussi historique soit-elle, elle ne règle pas la question raciale aux USA.
Je m'autorise un petit paragraphe émotion-violons, pour faire écho à J. Bernard. Dans la nuit de mardi à mercredi, je me trouvais devant le Independence Hall de Philadelphie. Le batiment où la Déclaration d'Indépendance a été débattue et signée, le batiment meme où les USA sont nés. Des milliers de personnes se ruaient hors des immeubles, en chantant, hurlant, dansant. Et juste au pied de ce Hall de l'Indépendance, un imposant groupe d'afro-américains se sont mis à scander " EQUAL RIGHTS, EQUAL RIGHTS, EQUAL RIGHTS " entrecoupés de " Yes we can " ou de sa variante post-électorale " Yes we did. " 200 ans d'histoire américaine, des founding fathers au civil rights en une scène, peut etre ma plus grande émotion politique de ma vie.
Barack Obama est à la White House, mais ça ne suffit pas. Beaucoup d'universitaires ou de militants des droits civiques, noirs, sont très critiques à l'encontre de Barack Obama. Adolph Reed, professeur à l'Université de Pennsylvanie, le décrit comme un centriste qui n'a meme pas été élevé dans une communauté afro-américaine. La question des noirs est indissociable de la question sociale, à la question pénale : il est certain que yes we can, mais il est beaucoup trop tot pour crier yes we did !
En parlant de Reed, je vous conseille cet excellent article :
Prof. Reed takes us on a tour de force of transformations and other illusions associated with the Barack Obama phenomenon, as interpreted, conjured or hallucinated by the "left" - whoever that is. These certainly may be the End Days - but for what political tendencies? Will "progressivism" be transcended out of existence, along with race (with the exception of whites, of course)? We can all either patiently stay tuned, or we can seek answers from precocious youth, who are blessedly unburdened by experience. Could it be that nothing out of the ordinary is going on at all - just Power maintaining its grip?
http://www.blackagendareport.com/index.php?option=com_content&task=view&id=697&Itemid=34
Rappel au passage : Obama's speech on race : http://www.huffingtonpost.com/2008/03/18/obama-race-speech-read-t_n_92077.html
M. Todd est passionnant, exprimant avec une certaine sincérité ses idées. Sur le fond tout n'est pas toujours hyper clair, mais cela fait du bien de voir des personnages qui ne sont pas des habitués des plateaux nous desservant les mêmes théories aseptisées.
bravo arrêt sur image !!!
un abonné content d'avoir payé son abonnement
Le vote massif s'est fait sur des espoirs : salaire, sécurité sociale, retraite... il transmet un mandat de millions sur un individu représentant d'un parti qui ne pourra satisfaire ces revendications des besoins immédiats. Il sera obligé de faire des pas en avant dans ce domaine : nous verrons jusqu'où il ira en accord avec l'establishment.
Par contre, nulle part dans la presse Française n'a été dit sur les plus de 3 millions d'électeurs pauvres (blancs, noirs, latinos...) rayés des listes électorales par la Loi BUSH et de la décision de l'AFL-CIO de constituer pour cela un comité pour la défense des droits des citoyens dés septembre.
Rien n'est dit sur les prises de position massives d'assemblées s'adressant à OBAMA pour exiger immédiatement la mise en œuvre de la Sécurité sociale, de la retraite et du rejet du plan PAULSON.
La crise, la vraie crise politique vient de s'ouvrir aux USA : le parti Démocrate peut-il contenir cette masse de dizaines de millions qui veulent vivre décemment (dont l'establishment fait l'une de ses cartes) ou ne le pourra-t-il pas ? Est-ce que cette mobilisation va s'organiser dans ou en dehors du Parti Démocrate, au travers de l'AFL-CIO ? Ou OBAMA pourra-t-il la maintenir au stade d'un vœu ?
J'étais ravi de la formule d'ASI de l'an dernier, qui fonctionnait généralement avec un invité unique. Cette année, les émissions m'ont généralement déçu, jusqu'à cette dernière. Elle est vraiment de haut niveau. J'en conclu que les émissions sont bien plus intéréssantes quand elles fonctionnent autour d'un invité unique bien choisi, qui fait face à la rigueur des chroniqueurs d'ASI plutôt qu'à des opposants pas toujours de bonne foi.
Emmanuel Todd est vraiment quelqu'un d'intéressant, et les réflexions de Judith (Judith je t'aaaaime!), même si elles sont différentes, le sont tout autant. Todd, vraiment fin, a lui-même pointé la logique de la vision de Judith, et la rend d'autant plus pertinente... Et c'est lui, le soi disant pessismiste qui nous rapelle qu'Obama n'est pas mort. Vraiment, bravo à tous pour cette émission passionante. Bon, Alain Korkos a dit une jolie bêtise en prétendant que Sam Fairey avait plus de talent que Warhol (Warhol a bouleversé l'histoire de l'art, Fairey n'existerait pas sans lui, l'inverse n'est pas vrai!) mais tout le monde a ses faiblesses...
Vraiment super cette émission... (à quand un Stiegler, un Steiner, un Cusset, voire un Sloterdijk?)
je réagis sur la toute fin de l'emission, lorsque votre invité évoque des prémonitions du 11 septembre, on a pu voir... un disque d'un concert à New York en 2000 du groupe de rock progressif Dream Theater est sorti le 11 septembre 2001 avec cette couverture : lien on y voit les twin towers en flamme. (immédiatement retiré de la vente et reparu avec une autre pochette.
http://en.wikipedia.org/wiki/Race_and_ethnicity_in_the_United_States_Census
Bon, après, en ce qui concerne l'émission... Elle a assez bien repris et complété ce que j'ai appris en assistant à une conférence organisée par mon université (Lyon 2), le mercredi suivant l'élection, et sobrement intitulée "The Day After". Bien entendu, Obama est un homme politique, pas Dieu, et bien entendu, son élection est quasiment un cadeau empoisonné. D'autant que, comme l'a rappelé l'un des universitaires participant à la conférence, la situation économique peut encore s'aggraver, et s'aggravera même sûrement, d'ici à janvier. Il n'y aura pas de sous pour financer toutes les promesses électorales, c'est certain, et il lui faudra faire des choix, cibler deux ou trois dossiers prioritaires - et c'est sur ce choix qui se doit d'être très rapide que les Américains approuveront ou déchanteront...
En revanche, ce qui n'a pas été abordé, et que je trouve pourtant extrêmement intéressant, c'est ce qu'a exposé l'américaniste Vincent Michelot, en répondant à la question d'une étudiante, à la toute fin de la conférence : les plus grosses surprises de la future administration Obama pourront venir de sa diplomatie. Il s'est en effet réservé le droit, en cas de besoin, d'attaquer le Pakistan, le long de la frontière afghane. Ce serait donc un retour vers cet unilatéralisme tant décrié. Si l'Europe veut refaire des Etats-Unis son partenaire privilégié, elle devra faire des concessions, quand l'administration Obama lui demandera d'envoyer plus de troupes en Afghanistan. Autant il était facile de refuser avec Bush, autant il sera difficile de le faire avec Obama.
Ceci dit, Vincent Michelot lui-même a souligné en préambule le caractère exceptionnel de cette élection, et le pouvoir symbolique éminemment positif qu'incarnait très dignement, et ce depuis des années, Barack Obama. Cette élection n'a pas été qu'américaine, elle est devenue mondiale, et chacun (ou presque) scrute de fait Barack Obama comme son propre Président.
Ceci étant dit, c'est une excellente émission.
- Le concept d'iconisation sacrificielle (une variante du culte de la personnalité ?)
- L'Amérique peut passer du statut d'hyper-nuisant à celui de nation normale, qui consommera l'équivalent de ce qu'elle produit sans vivre au crochet du monde
- L'idée que des changements de mentalité et d'imaginaire sont capables d'influer sur l'histoire du pays, donnant une importance à la politique spectacle.
- La distinction subtile mais très importante entre complot et agissement de classe plutôt explicable par la sociologie que par comportement conscient.
Un bon cru cette émission... Emmanuel Todd est passionnant.
Mais quand même quand est-ce que mes compatriotes français vont arrêter de sans cesse regarder avec mépris tout ce qui se passe ailleurs, et surtout aux Etats-Unis? Pourquoi ne pas essayer d'expliquer,d'analyser plutôt que de faire de l'auto satisfaction pseudo-intellectuelle franco-française? Pourquoi les républicains ont voté contre le sauvetage des banques? Parce que c'est la base de leur idéologie de la vieille garde des républicains: pas d'intervention du gouvernement dans l'économie (et oui, M. Todd ne sait pas tout). Pourquoi Obama est noir (African-American comme on dit ici) et bien à cause du "One drop rule" qui classifiait toute personne ayant la moindre goutte de sang noir. Aujourd'hui cette classification est auto proclamée, j'ai des amis Afro-Américains plus blancs que moi. Il y a plein de choses à critiquer sur ce pays mais pourquoi le faire avec tant de dédain et de hargne? Quant à la théorie du complot, vraiment...
Merci à Daniel et Judith d'avoir essayé d'être un peu plus objectifs mais je suis profondément déçue par cette émission.
J'aurais bien aimé avoir une explication concernant les accusations de manipulation d'un blogueur "interviewé contre son gré" par @si.
( http://www.arretsurimages.net/forum/read.php?3,51308 , http://novovision.fr/?Comment-je-me-suis-fais-pieger-par )
(Je vois d'ailleurs que vous avez déjà un article de suivi).
J'ai bien entendu voté comme émission d'utilité publique.
Merci à tous !
J'écris avant que le forum devienne impraticable.
C'est un vrai scientifique, qui laisse de côté l'émotion (autant que possible) pour essayer de comprendre. J'ai eu l'impression que cela a dérouté ses interlocuteurs.
J'ai bien aimé quand il a renvoyé DS dans ses buts au sujet de la théorie du complot (A. Gunthert va apprécier).
http://environnement.blogs.liberation.fr/noualhat/2008/11/obama-le-nuclai.html#more
Un lien interne à l'article permet de consulter l'historique des donations des grands "institutionnels" (dont les banques) aux partis démocrate et républicain.
Haaaan les Has-Been !
M. Todd n'aura pas à se précipiter sur son Robert, et vous aurez enrichi votre vocabulaire.
1) Si Obama en est là dans la pyramide électorale américaine, c’est qu’il ne fait pas peur à l’establishment : pas de différence donc avec les autres; de quoi bémoliser l'enthousiasme!..
2) ...mais Obama est tout de même,objectivement , différent de tous les autres de par sa riche histoire personnelle: il sera donc dans l’obligation de faire différemment des autres, et ce malgré lui, ou plus exactement malgré son formatage; dans l’impossibilité de lutter sans cesse contre ce qu’il est, profondément, (et son inconscient, "sur le terrain", lui fera des rappels), il devra négocier avec lui-même et gérer ses contradictions afin de "se trahir" au minimum ; c’est dans cette gestion et son résultat que se situe une chance pour les Etats Unis...et le reste du monde, forcément. Mais il faut tout de même que l'histoire aille vite et fasse pression sur lui car les processus mentaux d'"autoprotection" se mettront vite en place et alors il sera sans doute hors d'atteinte, comme les autres.
3) Au total, Obama au pouvoir, c’est l’équivalent historique de la chute du mur de Berlin ; mais cette dernière n’a pas tenu ses promesses. Pour Obama, je suis un peu plus optimiste, ce n'est pas un mur et il ne peut décemment pas s'assassiner lui-même...en espérant pour lui que d'autres...