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L'expert économique de TF1 et l'Institut Montaigne malmenés par Le Pen

"Ah les experts…" Interrogée hier dans le 20 heures de TF1, Marine Le Pen a dézingué le responsable du service économique François-Xavier Piétri chargé de présenter les conclusions de l’Institut Montaigne sur la sortie de l'euro et le retour au franc prônés par la candidate du Front national. Cette dernière a focalisé sur le think-tank libéral en rappelant le nom de ses dirigeants, l’un proche de François Fillon, l’autre d’Emmanuel Macron. Mais quid de la sortie de l’euro chiffrée par l’Institut en question ? Ne comptez pas sur l'expert de TF1 ou sur Le Pen pour mener le débat de fond.

Derniers commentaires

En regardant l'émission sur le moment et en voyant comment il a été facile pour Le Pen de dézinguer le dispositif, j'ai émis plusieurs hypothèses:

-soit la rédaction de TF1 est en roue libre, ignore tout de l'Institut Montaigne - ce qui est peu probable - et fait comme d'habitude, ce que font les autres: coller un "expert" à la con (genre Lenglet) comme contradicteur à tout candidat anti-euro, pour servir la soupe néolib habituelle et dénoncer la "catastrophe" à laquelle mènerait une sortie de l'euro.
Nulle propagande spécifiquement anti-Le Pen dans ce cas de la part de TF1, mais le train-train habituel: coco trouve moi un "expert" avec des graphes à la Lenglet pour pousser la contradiction...la routine quoi.
Mais dans ce cas ils aurait pu mettre un idéologue un peu moins voyant que ce valet de l'Institut Montaigne qui roule à la fois pour Fillon et Macron, ce qui est de notoriété publique, et que Le Pen n'a pas manqué de signaler.

-soit la rédac de TF1 roule pour Fillon/Macron et pensait sincèrement que ce pauvre Pietri allait dézinguer Le Pen, qui malgré tout connaît bien son sujet, et - le comble pour la patronne d'un parti d'extrême droite - a très bien compris qu'il était important de "savoir d'où l'on parle", "comme on disait en 68"(-sic)!
Voilà la patronne du FN qui se met à parler comme les chevelus gauchistes de 1968 sur lesquels tapaient les mecs d'Occident à l'époque (Madelin, Longuet etc..), sans que ça ne fasse réagir personne sur le plateau de TF1!
Si ça se trouve le guignol invité et l'animatrice ne connaissaient même pas ce mantra de la gauche radicale?

Si tel était le cas, ils sont vraiment cons à TF1: comment ne pouvaient-ils pas anticiper que Le Pen n'aurait aucun mal à localiser politiquement Pietri et le disqualifier sans même avoir à argumenter, sachant que tout le monde sait que l'Institut Montaigne est un satellite de la droite libérale?

-soit, dans un savant coup de billards à 3 bandes, TF1 roule secrètement pour Le Pen, et lui aurait offert sur un plateau - au sens propre comme au figuré - une occasion facile de dénoncer une fois de plus la complicité des grands media avec l'"UMPS", donnant ainsi le loisir de se présenter comme la seule "antisystême" contre l'"établissement" à la manière d'un Trump.
Je reconnais que la dernière hypothèse peut paraitre tordue pour deux raisons: d'une part ils sont trop cons à TF1 pour monter un tel coup, et d'autre part leur image en sort écornée, puisqu'ils sont associés au "complot" de l'"établissement" contre Le Pen.

Mais la période est tellement trouble, et les grands media tellement en panique dans cette campagne que toutes les hypothèses, y compris les plus farfelues, méritent d'être étudiées...
Deux journalistes de l'AFP ont été pris à partie par des militants FN, à la sortie du meeting de Nantes. Les gendarmes se sont interposés.
L'Institut Montaigne, comme beaucoup d'autres think thanks, est un organe politique. Ses membres sont des militants du néo libéralisme. Ce qui, en soit, ne pose aucun problème.

En revanche, ne pas le dire, avancer masquer en s'autoproclamant "expert en économie", est une imposture.

Si Piétri est un "expert économique", alors Piketty peut se présenter comme un "expert en littérature comparée" (après tout, il a lu Jane Austen et Balzac, qu'il cite régulièrement)...
Sur la sortie de l'Euro et le retour au franc, lire l'article de Guillaume Duval d'Alter Eco qui pense que la sortie de l’euro est un pari extrêmement hasardeux. Des arguments à soupeser. Quid de l'augmentation brutale et immédiate des taux d'intérets ? Quid de la gestion de le dette ? Quid du renchérissement des importations dues à la dévaluation de la monnaie ? Sans parler des attaques des marchés financiers sur le franc comme en 1992 sur la livre anglaise.
L'expert de l'institut Montaigne ne dit pas la vérité concernant l'immobilier. Il explique qu'un renchérissement du cout du crédit appauvrirait les emprunteurs. L'hypothèse cachée est que le cout de l'immobilier reste le même.
Or, avec une hausse du cout du crédit, même vers des niveaux raisonnables de l’ordre de 5%, la bulle immobilière explose et l’immobilier redevient abordable. C'est la situation actuelle qui est ruineuse: ruineuses pour ceux qui veulent se loger et qui, malgré les taux bas, s'endettent sur des durées extrèmement longues et ruineuse pour les investisseurs qui ont vu les rentabilités s’effondrer.
L'euro, ici en Alsace, nous en utilisons les bénéfices tous les jours
Si demain la France revenait à la livre tournoi et aux sesterces, beaucoup d'Alsaciens resteraient à l'euro
Si demain les frontières devaient revenir comme avant entre l'Alsace et le Bade-Wurtemberg, beaucoup seraient d'avis d'en construire une autre entre l'Alsace et la France de l'intérieur, sur la crête des Vosges

La solution facile, celle des fainéants, c'est celle du cocon, du retour dans la matrice. Celle de prôner que le malheur vient de Bruxelles ou de Paris alors qu'on en reçoit des subsides et de se plaindre de ce qui n'y fonctionne pas comme si tout était parfait à l'ombre du clocher, et si les problèmes qu'on résout à l'échelle locale sont plus faciles à régler que ceux à l'échelle nationale ou européenne
L'attitude défaitiste est facile et permet de croire un instant qu'ayant désigné l'origine on aura réglé le problème

En fait, en se retirant de l'Europe, on s'affaiblit et on met en danger sa propre nation, retrouvant dans son pré carré des problèmes qu'on pourrait mieux régler avec d'autres. L'idée révolutionnaire est née en traversant les frontières, elle ne s'est pas arrêtée aux octrois. Tout autour de notre pays, il y a des gens qui vivent les mêmes difficultés et envisagent des solutions voisines. Ceux qui créent nos problèmes, eux, savent s'organiser à l'échelle de la réalité contemporaine qui transcende les limites géographiques

Hier soir j'ai entrevu une partie de l'émission politique où Mélenchon était reçu. Il s'est trouvé confronté à trois invités dont une dame ayant perdu son commerce du fait de la présence des migrants de Calais. Elle s'est défendu de tout sentiment raciste ou de manquer d'attention aux plus pauvres car elle aussi a fait ça ou ça, et son père communiste, etc mais elle votera pour le FN reprenant mot à mot l'argument qu'on lui sert sur les médias du matin au soir et qu'on s'étonne de trouver ensuite dans sa bouche : je vote FN pour foutre le bordel, pour que ça change
comme ces jeunes qui disaient après avoir fichu le feu à leur cage d'escalier, "y a pas de dialogue" reprenant les analyses des experts aux JT
elle votera FN pour faire tout exploser comme les baleines qui se suicident, bien que les baleines aient peut-être des raisons qui échappent à notre raison, tandis que celles de l'électeur FN lui sont dictées envers et contre ses propres sentiments comme une justification qui d'elle-même éteint tout espoir d'un meilleur avenir
Le FN donne une vision plus précise dans une série de réponses aux questions envoyées par un journaliste des Echos.
Programme éo du FN

Ce qui fait peur avec ce parti c'est qu'on sent qu'ils s'organisent et qu'il y a une équipe qui planche réellement sur ces sujets. Pas comme Hamon qui balance un truc en l'air pour appâter le chaland.

Pour revenir au sujet, oui la sortie de l'Euro sera nécessairement douloureuse. L'entrée dans l'Euro était douloureuse en raison des règles de convergence et s'est payé par une hausse hallucinante du chômage dans les années 93 - 94. Cela les partisans de l'Euro, font exprès de ne pas le mentionner. Sortir de l'Euro sera douloureux car cela obligera les entreprises françaises à recomposer leurs chaines de valeur et cela obligera le consommateur français a arrêter de vivre au-dessus de ses moyens, ce qui force l'état à s'endetter auprès de l'étranger pour compenser le déficit de la balance des transactions courantes.
Il n'y a pas eu de hausse hallucinante du chômage à cause de l'entrée dans l'euro.
A un moment cela suffit les romans.
La monnaie ne peut avoir d'impact que sur les échanges extérieurs ( importations / exportations ) et le passage à l'Euro ne pouvant être assimilé qu'à une hausse de la valeur de la monnaie ( le Franc étant moins fort à l'origine que l'Euro ), cela ne peut avoir d'effet négatif que sur les exportations.
S'il y avait eu une hausse hallucinante du chômage à cause de l'entrée dans l'euro, alors cela devrait correspondre à la même période à une baisse aussi hallucinante des exportations.

Je vous laisse découvrir l'évolution des exportations en France :
http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/NE.EXP.GNFS.ZS?locations=FR

Hors à partir de 93-94 on constate plutôt une hausse assez rapide des exportations ( comme des importations d'ailleurs ).

Donc vraisemblablement, rentrer dans l'euro n'a pas été douloureux, et en sortir ne devrait pas l'être non plus, tout simplement parce que ce ne sont pas les exportations ni l'euro qui sont à l'origine du chômage.

Le nombre de chômeurs était déjà de plus de 3 millions lorsque l'on est entrés dans l'euro.
http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/SL.UEM.TOTL.ZS?locations=FR&view=chart

Vous devriez peut-être regarder les causes de ces hausses du chômage vers les crises économiques ( et souvent financières ) qui ont précédé ces périodes et qui ont touché tous les pays du monde, et pas seulement les pays de la zone euro. N'en déplaisent à ceux qui veulent trouver des preuves que tout est de la faute de l'euro partout.

Le FN ne défend la sortie de l'euro que parce que cela lui permet de justifier son nationalisme par des arguments économiques, que parce que cela lui permet de théoriser un faux clivage entre d'un côté des méchants européistes / mondialistes et de l'autre des gentils nationalistes ( qu'ils confondent avec souverainistes voir démocrates quand ils n'ont vraiment aucun scrupules ), et que ducoup cela leur permet d'enchainer sur schengen et l'immigration, car comme vous le savez c'est toujours là où ils veulent en venir au final.

La balance commerciale (différence entre les importations et les exportations) n'est pas un indicateur qui permet d'expliquer le chômage, les deux notions n'ont qu'un rapport très indirect.

On voit en tout cas où le FN se place dans le paysage politique et économique. Expliquer le chômage à travers la balance commerciale et la monnaie ( et ce sans que cela n'ait aucun fondement comme le montre les graphiques, mais ils comptent bien sur le fait que personne n'ira vérifier ) relève d'une vision néo libérale de l'économie, celle où les gens sont persuadés que le plein emploi sera obtenu par une meilleure compétitivité des entreprises exportatrices françaises dans la concurrence mondiale. Il ne leur viendrait jamais à l'esprit que la raison du chômage est le capitalisme, et notamment sa nature financiarisée et les crises économiques à répétition qu'il provoque, que c'est le fait que les gens n'aient pas d'argent et donc les inégalités, ou encore que ce soit l'austérité infligé aux dépenses publiques ( et la récession que cela entraine = alors qu'il faudrait des investissements publics conséquents pour relancer l'économie), qui soient à l'origine de ce chômage.
"[quote=sandy]La monnaie ne peut avoir d'impact que sur les échanges extérieurs"
J'ai arrêté la lecture à cette affirmation. Une telle méconnaissance des mécanismes de base de l'économie discrédite totalement tout discours sur l'euro.
Une monnaie souveraine a un impact direct sur l'emploi : http://ecodemystificateur.blog.free.fr/index.php?post/Le-n%C3%A9ochartalisme-pour-les-nuls
Bonjour RST, il ne faut pas s'inquiéter de ce message de Sandy.

Elle fait partie de ces personnes qui savent que l'Euro est néfaste mais ne veulent pas se résoudre à sa disparition car cela contrarie leurs intérêts. Elle fait partie de ces catégories sociales qui n'ont pas à vivre dans leur chair la stupidité de l'Euro et qui au contraire en sont les premiers bénéficiaires.

Si la monnaie n'a pas d'impact sur l'emploi, il faudrait alors demander à Sandy pourquoi l'emploi est un des quatre objectifs donné à la FED par le peuple américain. Ou les américains ne comprennent rien à l'économie ou Sandy essaie de noyer le poisson.
Sortir de l'Euro sera douloureux car cela obligera les entreprises françaises à recomposer leurs chaines de valeur et cela obligera le consommateur français a arrêter de vivre au-dessus de ses moyens,

Donc vous dites que sortir de l'Euro forcerait la France à subir une cure d'austérité. C'est quoi l'intérêt alors ?
Bonjour Tristan.

Sortir de l'Euro a le même intérêt qu'arrêter la drogue pour un camé ! Le sevrage est douloureux mais c'est mieux que la mort !

L'Euro qui n'est pas adapté à la structure économique de la France et à notre spécialisation détruit progressivement l'industrie française et les emplois indirects qui y sont liés. Pour enrayer ce déclin les différents gouvernements de droite et de gauche (la 2e droite) sont obligés de réduire la fiscalité des entreprises et/ou de subventionner l'emploi pour en réduire le coût. D'où déficit budgétaire, d'où les propositions fantaisistes de supprimer X centaines de milliers d'emplois de fonctionnaires. Bref c'est une spirale infernale.

Soit les pays de la zone Euro adoptent des stratégies coopératives soit il faut en sortir au plus vite !
L'Euro qui n'est pas adapté à la structure économique de la France et à notre spécialisation détruit progressivement l'industrie française et les emplois indirects qui y sont liés
Sources ? Les pays européens sont tous dans une situation semblables: peu de matières premières, économies basées sur les services, niveau d'éducation/de développement économique relativement proche (en tous cas pour l'Europe de l'ouest). Je ne vois pas de différences fondamentales entre la situation de l'Allemagne ou la notre. Dans ce cas, pourquoi est-ce que l'euro et avantageux pour l'Allemagne et pas pour nous ?

les différents gouvernements de droite et de gauche (la 2e droite) sont obligés de réduire la fiscalité des entreprises et/ou de subventionner l'emploi pour en réduire le coût
Des pays ayant un cout de main d'oeuvre comparable voir même plus cher que la France s'en sortent pourtant très bien (encore une fois l'Allemagne) . Si vous parlez de compétitivité, il ne faut pas regarder que les couts... mais aussi la qualité de ce qui est produit. C'est plutôt à ce niveau là que la France a du retard.
[quote=Je ne vois pas de différences fondamentales entre la situation de l'Allemagne ou la notre. Dans ce cas, pourquoi est-ce que l'euro et avantageux pour l'Allemagne et pas pour nous ?]

Déjà il y a une différence fondamentale, qui est démographique. La France doit produire suffisamment de croissance pour absorber l'entrée sur le marché du travail des jeunes, problème que l'Allemagne n'a pas. comparatif démographique France Allemagne

Ensuite il y a une différence capitale dans la spécialisation allemande : les Allemands pour faire simple vendent des biens peu sensible au coût. La France a une spécialisation moyenne gamme, donc des produits très sensibles au prix. C'est la différence entre vendre des Citroen C3 et des BMW Z3.
Les problèmes du tissu productif français

Il y a une troisième différence, concernant la compétitivité, c'est la manière dont les prix ont évolué entre les deux pays. Dans les années 2000, l'inflation du coût du travail a régulièrement été plus forte en France, L'Allemagne est passée par les lois Hartz, dans le même temps. Ce qui a permis à l'Allemagne, par une stratégie non coopérative d'aller tailler des parts de marché à ses voisins en profitant de leurs politiques de relance de la demande. Divergences de coût du travail

Pour plus d'infos :

L'épargne en zone euro

Renégocier les traités

L'équilibre commercial ou l'Euro.
Déjà il y a une différence fondamentale, qui est démographique. La France doit produire suffisamment de croissance pour absorber l'entrée sur le marché du travail des jeunes, problème que l'Allemagne n'a pas.
Oui, mais d'un autre côté c'est plus facile d'avoir de la croissance quand la population est plus jeune. La démographie de la France est un atout économique, pas un handicap.

Ensuite il y a une différence capitale dans la spécialisation allemande : les Allemands pour faire simple vendent des biens peu sensible au coût. La France a une spécialisation moyenne gamme, donc des produits très sensibles au prix.
C'est effectivement le problème de la France. Mais si vous voulez sortir de l'euro et dévaluer la monnaie pour espérer rester compétitif sur les produits de moyenne gamme, c'est une très mauvaise stratégie car:
1) le coût des importations va augmenter et comme on est importateur net, cela va nous enfoncer encore plus
2) la montée en puissance de la Chine fait qu'ils nous concurrenceront très bientôt sur les produits moyenne gamme après avoir dominé les produits bas de gamme. Euro ou pas, ça ne changera rien
Vouloir à tout prix continuer à produire et exporter des produits moyenne gamme en France est une impasse à court ou moyen terme. La seule solution, pour la France comme pour les autres pays développer, et de monter en gamme comme ont su le faire les allemands.

Il y a une troisième différence, concernant la compétitivité, c'est la manière dont les prix ont évolué entre les deux pays. Dans les années 2000, l'inflation du coût du travail a régulièrement été plus forte en France, L'Allemagne est passée par les lois Hartz, dans le même temps. Ce qui a permis à l'Allemagne, par une stratégie non coopérative d'aller tailler des parts de marché à ses voisins en profitant de leurs politiques de relance de la demande.
Vous devriez comparer la productivité française à celle d'autres pays hors zone euros, comme les USA ou la grande Bretagne. Vous verrez que le décrochage français n'est pas que vis à vis de l'Allemagne. Thomas Piketty avait fait un très bon article à ce sujet sur son blog. La encore, ce n'est pas en sortant de l'euro que l'on va résoudre les problèmes de compétitivité de la France.
Bonjour Tristan !

Vous écrivez qu'il est plus facile d'avoir de la croissance quand la population est jeune. Je vous répondrai que ce n'est pas si simple que cela. il faut trouver à employer ces jeunes. S'ils moisissent au chômage, ils ne seront pas d'une très grand utilité pour la croissance. Et avant cela ces jeunes il faut les former donc il faut entretenir des écoles et payer des enseignants donc avant d'en voir les bénéfices ont en voit d'abord les coûts !

Ensuite vous indiquez que [quote=le coût des importations va augmenter et comme on est importateur net, cela va nous enfoncer encore plus]. je comprends votre crainte. Mais vous faites erreur car vous ne voyez les choses que sur le très court terme et oubliez les conséquences à moyen et long terme. Par ailleurs vous omettez l'autre face de la pièce, à savoir les exportations.
Prenons un exemple. Une Peugeot 208 à 10 000 € et une Opel Corsa à 9 000 €. La France sort de l'Euro et la nouvelle monnaie est dévaluée de 10% par rapport à l'actuel Euro et en Allemagne la nouvelle monnaie est réévaluée de 10% par rapport à l'Euro actuel. De ce fait au lendemain de la sortie de l'Euro on se retrouverait avec une Peugeot 208 à 9000 anciens euros et une Opel Corsa à 9 900 anciens euros. Peugeot redevient compétitif à la maison et à l'export face à Opel.sans avoir rien fait.

Toujours dans votre deuxième paragraphe vous déclarez que [quote=La seule solution, pour la France comme pour les autres pays développer, et de monter en gamme comme ont su le faire les allemands.]. Permettez moi d'être en désaccord total avec votre affirmation. Si je suis votre logique et que je la mène à son terme, la Chine nous concurrencera aussi sur le haut de gamme. D'ailleurs ne commence-t-elle pas à fabriquer des lançeurs, à développer une aérospatiale ? Donc que fera-t-on quand elle nous aura rejoint sur le haut de gamme ? Ensuite on est dans le yakafokon. Si la Grèce pouvait devenir du jour au lendemain l'Allemagne ça se saurait. C'est comme si vous demandiez à Christophe Lemaitre de devenir Usain Bolt. Il fera de son mieux notre bon Lemaitre, Il se rapprochera le plus possible mais rien ne dit qu'il l'égalera de si tôt. L'avantage allemand est aussi le fruit d'une histoire séculaire et d'une vision du monde unique. La montée en gamme est une condition nécessaire mais pas suffisante.

Enfin dans votre 3e paragraphe vous confondez deux notions distinctes qui ne se recouvrent pas totalement : la productivité et la compétitivité. Il n'y a pas décrochage de la productivité de la France par rapport à l'Allemagne, mais il y a eu comme indiqué par le cabinet Xerfi et comme indiqué par Piketty que vous citez un décrochage des coûts de production entre les deux pays du à une politique de modération salariale sévère outre-Rhin.

Vous indiquez que le papier de Piketty est bon mais l'avez-vous lu jusqu'au bout, car il écrit [quote=La tendance allemande à donner des leçons au reste de l’Europe, et à expliquer que tout irait pour le mieux si tout le monde copiait l’Allemagne, est logiquement absurde] ?
Vous écrivez qu'il est plus facile d'avoir de la croissance quand la population est jeune. Je vous répondrai que ce n'est pas si simple que cela. il faut trouver à employer ces jeunes.
Ai-je dit que c'était simple ? En économie, rien n'est simple. Mais si vous parlez de croissance, il est beaucoup plus facile d'avoir de la croissance quand votre pays a une population jeune, en age de travailler. Sauf cas très particulier (genre pays assis sur des richesses minières ou pétrolières), les pays qui ont une forte croissance économique ont tous une population jeune. Certes, ce n'est pas une condition suffisante, mais croire qu'une population jeune est un handicap pour un pays développé est tout simplement faux, surtout quand cette population est relativement bien éduquée.

De ce fait au lendemain de la sortie de l'Euro on se retrouverait avec une Peugeot 208 à 9000 anciens euros et une Opel Corsa à 9 900 anciens euros. Peugeot redevient compétitif à la maison et à l'export face à Opel.sans avoir rien fait.
Sans avoir rien fait: c'est bien ça le problème. La question que devrait se poser Peugeot est: qu'est-ce qui justifie la différence de prix ? Comment Opel fait-il pour produire mieux que nous? Comment rattraper ce retard ? Bref, plutôt que de se poser des questions, de se remettre en cause et au final de s'améliorer, vous préférez la solution de facilité: la dévaluation.

Mais cette solution n'en est pas une à long terme: d'une part, comme vous payez plus cher les matériaux que vous importez, le coût de votre Peugeot 209 va passer disons de 9000 à 9500 euros. D'autre part, les ouvriers que vous payez 10% de moins vont ressentir leur baisse de pouvoir d'achat, vont réclamer des augmentations et au bout de quelques années la Peugeot 209 sera de nouveau plus chère que l'Opel corsa.

Et ça, c'est juste pour le secteur automobile. Qu'en est-il du reste ? Par exemple le tourisme: la France est la première destination touristique du monde. Si la monnaie chute, les bénéfices liés à l'apport de devise par les touristes étrangers chute d'autant. Qu'en est-il des taux d'emprunts des prêts ? Etc. Si vous réfléchissez bien, vous verrez que une dévaluation est dangereuse pour l'économie française et n'apportera sans doute pas de gains à long terme.


Permettez moi d'être en désaccord total avec votre affirmation. Si je suis votre logique et que je la mène à son terme, la Chine nous concurrencera aussi sur le haut de gamme. D'ailleurs ne commence-t-elle pas à fabriquer des lançeurs, à développer une aérospatiale ? Donc que fera-t-on quand elle nous aura rejoint sur le haut de gamme ?
A terme, oui, elle nous concurrencera sur le haut de gamme aussi. Le truc, c'est que pour produire du haut de gamme, elle ne pourra pas le faire en ayant des ouvriers mal formés et mal payés. Pour pouvoir monter en gamme, la Chine va devoir faire les investissement que nous avons fait, et payer ses ouvriers en conséquent. Ce n'est pas sûr que dans ses conditions, ils soient meilleurs que nous.

Enfin dans votre 3e paragraphe vous confondez deux notions distinctes qui ne se recouvrent pas totalement : la productivité et la compétitivité. Il n'y a pas décrochage de la productivité de la France par rapport à l'Allemagne, mais il y a eu comme indiqué par le cabinet Xerfi et comme indiqué par Piketty que vous citez un décrochage des coûts de production entre les deux pays du à une politique de modération salariale sévère outre-Rhin.
Si, il y a eu un décrochage de la productivité (cf le graphe de Piketty, 3eme à partir de la fin, celui corrigé par le sous-emploi) à partir de 2005. Et c'est un décrochage par rapport aux USA, pas seulement par rapport à l'Allemagne. Rien d'irréversible, mais il ne faut pas nier ce problème.


Vous indiquez que le papier de Piketty est bon mais l'avez-vous lu jusqu'au bout, car il écrit

Citation:La tendance allemande à donner des leçons au reste de l’Europe, et à expliquer que tout irait pour le mieux si tout le monde copiait l’Allemagne, est logiquement absurde

?
Ce que dit Piketty, c'est qu'on ne peut pas simplement copier la politique allemande, notamment pour la baisse des investissements et de la consommation intérieure. Mais ça n'empêche qu'ils ont fait des choix industriels et stratégiques plus pertinents que la France, et qu'il vaut mieux s'attaquer à ce qui ne va pas en France plutôt qu'à croire qu'on va pouvoir effacer tous les problèmes en détruisant l'Euro.
Le présupposé de votre logique est qu'il faut persévérer dans une économie de concurrence visant l'exportation, être "compétitif" c'est-à-dire considérer comme équivalentes les valeurs économique ou d'usage et la valeur d'échange, le prix.

Ne faudrait-il pas commencer par avoir un projet économique revenant au concret, aux valeurs d'usage, à quoi ça sert une production pour le bien-être, le social etc., plutôt que de parler d'emblée en marchand cherchant le meilleur prix ?

Et ça veut dire quoi "spécialisation moyenne gamme" ? Pour les voitures, je vois à peu près, mais pour le reste de l'économie ? Tourisme, aéronautique, énergie, santé, agro-alimentaire etc., nous sommes où ?
L'Allemagne se comporte surtout en vampire économique: petits extraits de papierss signé Nicolas Goetzmann (atlantico.fr)
"Il est à rappeler que l'Allemagne ne respecte pas les règles européennes en vigueur à ce propos, puisque l'excédent commercial est limité à 6% du PIB alors que la position allemande est proche de 9%. Ce qui est critiqué, ce n'est pas la qualité des produits allemands, c'est la méthode employée par l'Allemagne, qui consiste à réprimer sa demande intérieure, tout en profitant de la demande extérieure,
. C'est le déséquilibre entre épargne et investissement, ajouté à l'excédent budgétaire du pays, qui conduit à la création de cet énorme excédent commercial. La sous-évaluation de l'euro par rapport aux fondamentaux allemands n'est que le résultat d'une union de 19 pays, aux forces inégales"
"C'est un déséquilibre structurel inhérent à la construction européenne." 
"salaires verrouillés, marges des entreprises gonflées, lesinégalités subventionnées, linvestissement public anéanti, le miracle se produit. L'épargne nationale augmente, l'investissement diminue, et l'excédent commence à apparaître. Ce magnifique processus n'est pas très romantique en comparaison d'une supposée bataille basée sur le concept « sympa » de la compétitivité.
Pour illustrer cette fameuse recette, et pour savoir si elle est efficace, il suffit de regarder le résultat. Parce que le modèle décrit, c’est le fameux modèle allemand.Si l’Allemagne équilibrait son économie, en distribuant les fruits de ses exportations à sa population, la balance commerciale française serait considérablement améliorée.Mais peu, c'est Nein. Et tant pis pour les autres". le miracle allemand réside dans la paupérisaion organisé de sa propre population. " La pauvreté touche près de 10% des actifs du pays en 2015, contre 7% en 2008 (pour les chômeurs, le taux a progressé de 13 points sur la même période), le revenu médian allemand soit inférieur de 3,5% à celui de la France; Du point de vue politique. L'absence manifeste de réaction de la part de la France au cours des dernières années a propulsé l'Europe vers un nouveau type de fonctionnement, totalement dominé par Berlin. L'attitude punitive allemande n'a ainsi trouvé aucune opposition sérieuse. Les désastres grec, italien, espagnol, portugais, et français n'ont pas été jugés suffisamment sérieux pour que la France, seule contrepartie véritablement crédible au sein de l'ensemble, ne lève le petit doigt."
"cela obligera le consommateur français a arrêter de vivre au-dessus de ses moyens"

Attention aux généralités débiles.

Quel consommateur ? Le consommateur "moyen" ? (qui n'existe pas).

Allez dire à une auxiliaire de vie, à un chômeur, à un sdf, à une femme seule avec enfants en temps partiel, qu'ils vivent au dessus de leurs moyens. Vous serez bien reçus.
[quote=Allez dire à une auxiliaire de vie, à un chômeur, à un sdf, à une femme seule avec enfants en temps partiel, qu'ils vivent au dessus de leurs moyens. Vous serez bien reçus.]

Ces catégories de la population vivent dans des contraintes extrêmes qui font qu'ils n'ont pas de marge de manœuvre.

Le problème vient plutôt des classes moyennes urbaines et de la grande distribution qui avaient tout intérêt à l'intensification des délocalisations d'usines afin de bénéficier de produits à bas coût.

Quand je dis que les Français vivent au-dessus de leur moyen ce n'est pas pour accuser les plus faibles d'entre nous. C'est plutôt pour incriminer le fait que collectivement on ne peut pas s'amuser à cumuler chaque année des déficits de la balance des transactions courantes entre 50 et 75 milliards d'Euros surtout quand pour maintenir notre niveau de vie en tant que nation on commence à vendre les bijoux de famille, que des entreprises stratégiques passent sous pavillon étranger sans que cela n'émeuve personne !
Allez donc chez Sapir il en parle justement...

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