Commentaires
L'insurrection, et si elle était là ?
Un jour ou l'autre, on finit bien par rassembler quelques pièces du puzzle.
Abonnez-vous pour pouvoir commenter !
si vous êtes déjà abonné Connectez-vous Connectez-vous
Derniers commentaires
Une nouvelle preuve de l'ouverture d'esprit d'Eribon et Lagasnerie.
Affligeant.
Affligeant.
En parlant d'insurrection, vu sur Arte : Trepalium.
Mini-série d'anticipation où un régime d'apartheid entre (travailleurs) actifs de la ville protégée par un mur et sans emploi relégués dans la "zone" est menacé par une rébellion. C'est moyennement réussi mais enfin, ce serait presque de l'apologie du terrorisme d'un point de vue à la Valls...
Mini-série d'anticipation où un régime d'apartheid entre (travailleurs) actifs de la ville protégée par un mur et sans emploi relégués dans la "zone" est menacé par une rébellion. C'est moyennement réussi mais enfin, ce serait presque de l'apologie du terrorisme d'un point de vue à la Valls...
L'insurgé!Son vrai nom c'est l'Homme,qui n'est plus la bête de somme,qui n'obéit qu'à la raison et qui marche avec confiance car le soleil de la science se lève,rouge,à l'horizon.Contre toi misère sauvage,contre toi pesant esclavage l'insurgé se dresse le fusil chargé!
Il existe une grande tradition d'humour et d'irrespect dans les pays musulmans (Nassr Eddin Hodja,Djeha,...) mais les barbus et voilées stéréotypés n'évoquent pas la franche rigolade alors je me pose une question: Y A-T-IL DE L'HUMOUR CHEZ CES "islamistes"?.Ne me parlez pas de "private joke" sur les têtes coupées mais de l'humour fédérateur,accessible à tous.
Je suis d'accord avec poisson sur l'inadéquation du terme insurrection entendu dans sons sens ordinaire appliqué aux événement actuels..
Le mouvement de l'Etat Islamique a pu revêtir le caractère d'une insurrection en Irak puis en Syrie car il y a, au moins initialement, obtenu le soutien ou la neutralité de la population qui déteste à juste titre les régimes en place.
L'insurrection est un passage du "je" au "nous". L'insurrection dont on peut espérer la réussite est le témoignage d'un "non" partagé. Elle a besoin d'un" il" ou d'un "le" essentialisé. Non à un tyran, un régime d'oppression-répression, une occupation ... Le non exprimé par les attaques des djihadistes de 2015 n'est probablement même pas partagé par une majorité de ceux dont ils se prétendent les porte-drapeaux.
*Le soulèvement populaire qui a suivi l'immolation volontaire de Mohamed Bouazizi à Sidi Bouzid le 17 décembre 2010 et abouti le 14janvier 2011 à la fuite en Arabie Saoudite de Zine El Abidine Ben Ali est un exemple d'insurrection (dégage! a été le slogan partagé de tous les tunisiens) non armée ayant abouti. L'islamisme n'était pas impliqué dans ses motivations mais les tentatives de récupération qu'il en fait sont encore en cours.
Le mouvement de l'Etat Islamique a pu revêtir le caractère d'une insurrection en Irak puis en Syrie car il y a, au moins initialement, obtenu le soutien ou la neutralité de la population qui déteste à juste titre les régimes en place.
L'insurrection est un passage du "je" au "nous". L'insurrection dont on peut espérer la réussite est le témoignage d'un "non" partagé. Elle a besoin d'un" il" ou d'un "le" essentialisé. Non à un tyran, un régime d'oppression-répression, une occupation ... Le non exprimé par les attaques des djihadistes de 2015 n'est probablement même pas partagé par une majorité de ceux dont ils se prétendent les porte-drapeaux.
*Le soulèvement populaire qui a suivi l'immolation volontaire de Mohamed Bouazizi à Sidi Bouzid le 17 décembre 2010 et abouti le 14janvier 2011 à la fuite en Arabie Saoudite de Zine El Abidine Ben Ali est un exemple d'insurrection (dégage! a été le slogan partagé de tous les tunisiens) non armée ayant abouti. L'islamisme n'était pas impliqué dans ses motivations mais les tentatives de récupération qu'il en fait sont encore en cours.
L'émission est passionnante, mais il y a dans le choix éditorial, celui des événements traités, quelque chose qui me pousse à écrire. Le traitement simultané des attentats de Paris, avec les agressions sexuelles perpétrées à Cologne ; ou encore : le rapprochement de djihadistes kamikazes et de violeurs, mais pas tous, surtout ceux qui sont étrangers, ce rapprochement me révulse. Car le seul facteur commun est alors celui du "culturellement différent", sous-entendu "musulman". Assez précis pour résoudre le "problème" de la nationalité française des kamikazes de novembre dernier, assez flou pour y mettre les interpellés du nouvel an dont on ne sait pratiquement rien, si ce n'est qu'ils viennent de plusieurs pays différents. A quand le "culturellement étranger" lorsque des voix s'élèveront pour fustiger cette présomption de musulmanéité, entendue, qui plus est, comme un ensemble homogène, et homogène surtout avec l'"islamisme" ?
Je sais bien que Daniel Schneidermann, au cours de l'émission, justifie ce rapprochement d'événements par les débats qu'ils ont suscités dernièrement sur le fait de savoir si oui ou non, expliquer c'est excuser. (Et soyons indulgent jusqu'au bout, accordons lui que la "spécificité" qu'il décèle dans les événements de Cologne soit bien celle de leur caractère "massif".) Pour autant, j'insiste : il y avait bien d'autres exemples, actuels ou passés, sur lesquels ce débat s'appliquait également. Et si ce débat n'est pas aussi médiatiquement fort pour ces innombrables exemples, c'est peut-être parce qu'un traitement à tendance xénophobe est justement déjà présent chez les médias français. Je rappelle seulement que si @si se veut dans un certain rapport aux médias dominant, c'est pour les critiquer, et non pour les suivre, et relayer leur vision biaisée de la société.
J'en étais là après l'émission : beaucoup d'énervement pour un non-dit. Mais voilà que vient cette chronique qui, en dépit d'une imperméabilité totale lors du plateau des interventions respectives à ces deux sujets, disjoints, voilà que vient cette chronique qui sonne comme une justification après-coup de ce que je considère une faute ou une erreur. En surenchérissant. Et cette fois de façon totalement décomplexée : les djihadistes et les violeurs de Cologne, même combat ! ... Arrrghhh !
Je sais bien que Daniel Schneidermann, au cours de l'émission, justifie ce rapprochement d'événements par les débats qu'ils ont suscités dernièrement sur le fait de savoir si oui ou non, expliquer c'est excuser. (Et soyons indulgent jusqu'au bout, accordons lui que la "spécificité" qu'il décèle dans les événements de Cologne soit bien celle de leur caractère "massif".) Pour autant, j'insiste : il y avait bien d'autres exemples, actuels ou passés, sur lesquels ce débat s'appliquait également. Et si ce débat n'est pas aussi médiatiquement fort pour ces innombrables exemples, c'est peut-être parce qu'un traitement à tendance xénophobe est justement déjà présent chez les médias français. Je rappelle seulement que si @si se veut dans un certain rapport aux médias dominant, c'est pour les critiquer, et non pour les suivre, et relayer leur vision biaisée de la société.
J'en étais là après l'émission : beaucoup d'énervement pour un non-dit. Mais voilà que vient cette chronique qui, en dépit d'une imperméabilité totale lors du plateau des interventions respectives à ces deux sujets, disjoints, voilà que vient cette chronique qui sonne comme une justification après-coup de ce que je considère une faute ou une erreur. En surenchérissant. Et cette fois de façon totalement décomplexée : les djihadistes et les violeurs de Cologne, même combat ! ... Arrrghhh !
Il fait froid dans le monde
Ca commence à se savoir
Et il y a des incendies qui s'allument
dans certains endroits
parce qu'il fait trop froid
Traducteur, traduisez
Mais
N'ayez pas peur
On sait ce que c'est que la radio
Il ne peut rien s'y passer
Rien ne peut avoir d'importance
Ce n'est rien
Ce n'était rien
Juste pour faire du bruit
Juste de la musique
Juste des mots des mots
Des mots des mots
Tout juste un peu de bruit
Tout juste un peu de bruit
Comme à la radio
Ca commence à se savoir
Et il y a des incendies qui s'allument
dans certains endroits
parce qu'il fait trop froid
Traducteur, traduisez
Mais
N'ayez pas peur
On sait ce que c'est que la radio
Il ne peut rien s'y passer
Rien ne peut avoir d'importance
Ce n'est rien
Ce n'était rien
Juste pour faire du bruit
Juste de la musique
Juste des mots des mots
Des mots des mots
Tout juste un peu de bruit
Tout juste un peu de bruit
Comme à la radio
Histoire de me contredire un peu, on pourrait quand même trouver la désormais fameuse "thèse des terrasses" intéressante sur un point.
Il y aurait un tel sentiment de discrimination diffus que même quand un jeune d'origine étrangère ne fait pas face à une discrimination réelle (ou qu'on prouve qu'il y a des cafés qui refusent de les servir) il peut avoir une impression de rejet.
Maintenant au lieu de se focaliser sur l'exemple alacon des terrasses de cafés et leur mise en relation alacon avec les cibles pratiques choisies par les terroristes, on pourrait demander pourquoi quand un serveur ou autre parisien fait la gueule à un djeuns de banlieue (comme ils la font à tout le monde, tout provincial peut en témoigner), ce dernier en arrive à se sentir ethniquement rejeté (enfin en imaginant qu'une étude sociologique réelle ait démontré que le djeuns réagissant ainsi soit représentatif d'un sentiment répandu).
On pourrait dès lors sortir de cette ridicule et anecdotique focalisation sur les terrasses pour en arriver à des histoires de "ta race" comme qui dirait, et à une telle diffusion de propos racistes dans l'espace public (via la droite "décomplexée" s'ajoutant aux FN et à une longue liste d'intellectuels médiatiques douteux) que le membre de minorité devant toute réaction un tant soit peu négative à sa présence quelque part (ou retard à lui servir son kawa) pourrait avoir tendance à l'interpréter comme du racisme (j'allais dire "ou y trouver une raison de tirer dans le tas dans les cas extrêmes..." mais c'est du raccourci abusif, même GdL dit juste que ça aurait "inconsciemment influencé le choix des cibles" rien de plus).
(Enfin je dis ça j'enfonce une porte ouverte, je sais.)
Il y aurait un tel sentiment de discrimination diffus que même quand un jeune d'origine étrangère ne fait pas face à une discrimination réelle (ou qu'on prouve qu'il y a des cafés qui refusent de les servir) il peut avoir une impression de rejet.
Maintenant au lieu de se focaliser sur l'exemple alacon des terrasses de cafés et leur mise en relation alacon avec les cibles pratiques choisies par les terroristes, on pourrait demander pourquoi quand un serveur ou autre parisien fait la gueule à un djeuns de banlieue (comme ils la font à tout le monde, tout provincial peut en témoigner), ce dernier en arrive à se sentir ethniquement rejeté (enfin en imaginant qu'une étude sociologique réelle ait démontré que le djeuns réagissant ainsi soit représentatif d'un sentiment répandu).
On pourrait dès lors sortir de cette ridicule et anecdotique focalisation sur les terrasses pour en arriver à des histoires de "ta race" comme qui dirait, et à une telle diffusion de propos racistes dans l'espace public (via la droite "décomplexée" s'ajoutant aux FN et à une longue liste d'intellectuels médiatiques douteux) que le membre de minorité devant toute réaction un tant soit peu négative à sa présence quelque part (ou retard à lui servir son kawa) pourrait avoir tendance à l'interpréter comme du racisme (j'allais dire "ou y trouver une raison de tirer dans le tas dans les cas extrêmes..." mais c'est du raccourci abusif, même GdL dit juste que ça aurait "inconsciemment influencé le choix des cibles" rien de plus).
(Enfin je dis ça j'enfonce une porte ouverte, je sais.)
Trouvé sur http://www.manifeste.org/article.php3?id_article=113 site "le Manifeste des Libertés"
A noter que la presque totalité des victimes sont des musulmans.
Là aussi, encore des problèmes d'accès aux terrasses des cafés et restaurants ?
Cette liste n'est malheureusement plus mise à jour depuis 2006.
Ce qui est fait au nom de l’islam partout dans le monde
par A.M.L
SOUDAN
Janvier 1985 : Mahmoud Mohammed Taha fut condamné à mort et pendu à Khartoum, à plus de 80 ans. Il avait écrit un livre sur l’histoire de l’islam où il défendait l’idée de séparation du politique et du religieux (« Un islam à vocation libératrice », L’Harmattan, 2002). Il défendait l’idée que le message spirituel du prophète, tel qu’il fut révélé à La Mecque, est universel, mais que toute la construction juridique élaborée à côté, dans un contexte historique précis, n’était plus en phase avec la vie des musulmans aujourd’hui.
1991 : Ajjabna Mohammed devient apostat : il est renvoyé de l’Université. Rejeté par sa famille, il tente de s’enfuir ; on le met en prison, où il subit des tortures pour revenir à l’islam.
IRAN
1946 : Assassinat de Ahmad Kasrawi, historien, juriste et linguiste accusé d’incroyance par les Fida’iyyani Islam, et assassiné sous une fatwa pour hérésie.
1946 (mars) : l’écrivain Ahmed Kusravi est assassiné par des membres des associations unionistes islamiques.
1981 : Saïd Soltanpour, poète et metteur en scène du théâtre, est exécuté en raison de ses convictions politiques.
1982 : Ata Nourian, homme de lettres et membre de l’Union des écrivains, est exécuté en 1982, en raison de ses convictions politiques.
1984 : Ali Dashti, auteur d’un livre très critique envers l’islam, meurt en prison de mauvais traitements à 83 ans.
1987 : Autodafé à l’Université d’Ispahan : 80 000 livres sont brûlés.
1989 (février) : Exécution des écrivains iraniens Amir Nikaiin, Monouchehr Behzadi, Djavid Misani, Abutorab Bagherazdeh.
1989 : Exécution des poètes iraniens Saïd Soltanpour et Rahman Hatefi.
14 février 1989 : « Les Versets sataniques », roman de Salman Rushdie, sont déclarés blasphématoires par Khomeyni, qui appelle au meurtre de l’auteur « ainsi que de tous les éditeurs » du roman. Trois millions de dollars sont offerts en récompense à celui qui donnera la mort de Rushdie (un million seulement si c’est un non-Iranien). Attentats en juillet 1991 contre le traducteur italien à Milan et le traducteur japonais à Tokyo. Attentat perpétré sur les ordres des services de renseignement de Téhéran le 29 mars 1989 contre le recteur de la Mosquée de Bruxelles et son adjoint, qui avaient déclaré que Rushdie devait être jugé et se repentir comme l’exige la juridiction. Cette fatwa est toujours en cours parce que déclarée irrévocable, le seul pouvant l’abroger, Khomeyni, étant mort.
1992 : Freydoun Farrokhzad, poète et homme de spectacle, est assassiné en Allemagne, en raison de ses activités artistiques considérées comme blasphématoires.
1993 : Un dessinateur satirique, Manouchehr Karimzadeh, est condamné à dix ans de prison pour avoir dessiné un footballeur dont le visage ressemblait vaguement à celui de Khomeyni. Le directeur du journal est fouetté, de même que le dessinateur ; les peines ont ensuite ét réduites (article du « New York Times »).
1994 : Saiidi Sirjani, écrivain, essayiste et romancier, est assassiné en prison pour avoir publié à l’étranger ses ouvrages interdits en Iran.
1994 (mai) : Arrestation de l’universitaire et militant des droits de l’homme E. Sahabi pour avoir participé à un colloque en Allemagne, jugé comme une « manifestation anti-révolutionnaire ».
1995 : Ahmad Miralai, homme de lettres et traducteur de la littérature étrangère en persan, est assassiné, en raison de ses activités littéraires.
1996 : Ghafar Hosseini, écrivain, est assassiné en raison de ses activités au sein de l’Union des écrivains en Iran.
1996 : Reza Mazlooman, journaliste et écrivain, est assassiné à Paris, en raison de ses écrits sur la période pré-islamique en Iran.
1996 : Ebrahim Zalzadeh, éditeur, est assassiné, en raison de ses activités d’édition.
1996 : Ahmad Tafazoli, chercheur et traducteur, est assassiné en raison de ses activités.
1998 : Pirouz Davani, journaliste, est enlevé et assassiné en raison de ses activités journalistiques.
1998 (novembre) : Majid Sharif, sociologue, journaliste et traducteur dans un journal progressiste interdit, est assassiné.
1998 (décembre) : Mohammad Mokhtari, poète et écrivain, est retrouvé étranglé. Il avait essayé de créer une association d’écrivains libres.
1998 (décembre) : Mohammad Jafar Pouyandeh, traducteur et écrivain, est retrouvé étranglé en raison de ses traductions et de ses activités au sein de l’Union des écrivains iraniens.
1998 (novembre) : Assassinat par des islamistes de deux intellectuels iraniens : Darius et Parvaneh Foruhar.
1998 : Hamid Pour Hajizadeh, poète, est assassiné avec son fils âgé de 9 ans en raison de ses écrits.
1999 (février) : Le religieux réformateur Hadi Khamenei est battu à Qom par des étudiants islamistes.
1999 (novembre) : Arrestation du rédacteur en chef d’une revue iranienne pour « injures aux valeurs de l’islam ».
1999 (novembre) : Condamnation du journaliste Chamsolvaezin à trois ans de prison pour propagande anti-islamique.
2000 (août) : Hassan Eshkevari, religieux iranien, est accusé d’apostasie, de blasphème et d’hérésie.
2003 : Zahra Kazemi, journaliste, est assassinée pendant sa détention, en raison de ses activités journalistiques.
2004 : Ahmad Bayat Mokhtari, poète et musicien, est enlevé et écrasé sous une voiture à Chiraz, en raison de ses activités artistiques.
2006 (janvier) : La journaliste de l’hebdomadaire « Tamadone Hormozgan » Elham Afrotan est emprisonnée le 23 janvier 2006. Selon des informations, la journaliste serait dans le coma suite à une tentative de « suicide ». Induite en erreur par le titre d’un article émanant d’un site Internet qui prônait la lutte contre le sida, l’équipe de rédaction en a fait une reprise dans sa page « santé ». Il s’agissait d’un article satirique comparant la venue de l’ayatollah Khomeyni au sida. Les journalistes ont été appréhendés à Bandar-Abbas, au sud du pays, après la publication de l’hebdomadaire. Les médias proches du pouvoir, les organisations gouvernementales et les écoles coraniques en ont profité pour organiser des manifestations, qui ont abouti à la mise à sac et à l’incendie du siège du journal.
Depuis leur arrestation le 23 janvier, Elham Afrotan et six autres collaborateurs de son journal étaient harcelés afin d’avouer « qu’ils recevaient des ordres à l’étranger les incitant à insulter l’ayatollah Khomeyni ».
Par ailleurs, Ali Afsahi, critique de cinéma et ancien rédacteur en chef de la revue culturelle et sportive « Cinama-Varzech » (suspendue en 2000), collaborateur d’Emadoldin Ebaghi, journaliste et fondateur d’une association de défense des droits des prisonniers d’opinion, a été arrêté le 12 février sans motif officiel. Le journaliste avait déjà été arrêté le 30 décembre 2000, et condamné à quatre mois de prison par le tribunal spécial du Clerg.
EGYPTE
1925 : Le cheikh d’Al-Azhar Ali Abd ar-Raziq est radié de l’université et interdit de publication par ses pairs pour avoir proposé une séparation entre la religion et l’État.
1925 : Interdiction du livre d’Ali Zbd ar-Raziq « Islam et principes de gouvernement » pour hérésie.
1926 : Interdiction du livre de Taha Hussein « Poésie pré-islamique ». Taha Hussein est expulsé en 1931 de l’Université par le ministre pour ses intérêts pour la littérature pré-islamique.
1981 : Interdiction du livre de Fikri Al Aqad « Histoire de la langue arabe ». L’auteur écrivait que certains mots du Coran étaient d’origine égyptienne.
1985 : « Les Milles et Une Nuits » sont condamnées par le Tribunal des mœurs du Caire, pour atteinte à la pudeur et pour corruption des mœurs des jeunes. Le tribunal ordonne la destruction de 3000 exemplaires saisis, l’emprisonnement de l’éditeur et de l’imprimeur. Une autodafé publique a lieu.
1990 : Nasr Abou Zeid, professeur d’Université, qui a « commencé à penser l’islam de l’intérieur et à présenter une voie profondément réformiste (« Critique du discours religieux », Actes Sud, Sindbad, 1999), est menacé de mort par les islamistes pour avoir voulu historiciser le Coran. Déclaré apostat le 14 juin 1995 par la Haute Cour égyptienne qui lui ordonne de se séparer de sa femme, il doit quitter l’Egypte et s’installer en Europe.
Janvier 1992 : Une délégation de savants d’Al-Azhar demande la saisie de huit publications traitant de l’islam.
8 juin 1992 : L’intellectuel laïque Farag Foda est assassiné par les islamistes en juin 1992, après avoir publié « La vérité absente », et après que le cheikh de la mosquée d’Al-Azhar au Caire l’a déclaré quelques jours auparavant « apostat ». Les universitaires d’Al-Azhar condamnent les conditions du meurtre de Foda, mais ils estiment qu’il était un apostat, et qu’il méritait une mort légale.
Décembre 1992 : Sur ordre d’Al-Azhar, « au nom de l’islam, religion de l’État », les œuvres de Foda, rééditées en hommage, sont interdites et saisies.
14 octobre 1994 : Nagib Mahfouz, 83 ans, le plus célèbre écrivain égyptien, Prix Nobel de littérature en 1988, est poignardé au Caire par un jeune intégriste, et gravement blessé à la gorge. Cette tentative d’assassinat a été revendiquée par Al-Djamaa al-Islamiya. En 1959, puis en 1988, juste après son prix Nobel, les romans de l’écrivain égyptien avaient été censurés par l’université Al-Azhar.
1997 : L’université Al-Azhar prépare l’interdiction de 196 livres pour des raisons morales et religieuses.
1997 : l’université Al-Azhar prépare l’interdiction du livre d’Al-Qimany « Dieu du Temps » pour dérision envers la religion puis hérésie de « réécriture de la tradition musulmane ». Le livre est saisi dans les imprimeries.
1998 : l’écrivain Ala’a Hamed est poursuivi pour « injure envers l’islam » dans un roman.
Avril 2000 : L’écrivain syrien Haïdar Haïdar est devenu la cible des islamistes égyptiens pour son livre, « le Festin pour les Algue marines ». Son roman, édité pour la première fois en 1983 à Chypre, allait être réédité par le ministère de la culture en Egypte. Une campagne est menée contre le roman. C’est un journaliste du périodique « Ach-Chaab », organe du parti de l’Action, qui a lancé le premier cri de guerre dans un article intitulé : « Qui fait le serment de mourir avec moi ? Puissent vos mains être coupées ! Il ne reste plus que le Coran... Que se passera-t-il si nous disons que le premier ministre est de la merde ? » On demande la condamnation du ministre de la culture et des responsables de l’édition. On s’en prend aux personnages du roman, et le recteur d’Al-Azhar appelle à un cérémonial d’autodafé du roman dans un lieu public 2000 : « La liberté d’expression est bienvenue, mais tous les hommes de lettres doivent comprendre que cette liberté est restreinte par le respect de Dieu, du Prophète et des valeurs religieuses. »
2000 (mai) : Le président d’Al-Azhar dit des intellectuels qui critiquent la censure : « Ils veulent la liberté absolue, sans respecter les valeurs et la morale religieuse. »
17 mai 2000 : l’Académie des recherches islamiques, sous l’autorité d’Al-Azhar, émet une déclaration, diffusée par le bureau du Grand Imam de l’université, Mohammed Sayyid Tantaoui. Le roman est considéré comme contrevenant à l’islam - littéralement, pour « être sorti de ce qui est connu en matière de religion » (khuruj ‘amma hua maalum min ad-din). L’Académie a incriminé le ministère de la culture qui a entrepris la réédition de roman. Des milliers d’étudiants d’Al-Azhar ont manifesté. Suite à cette affaire, le ministère de la culture interrompt l’impression de trois autres romans condamnés pour atteinte à la pudeur.
Janvier 2001 : Le diwan d’Abu Nuwas était exposé dans la foire du livre au Caire mais n’était pas à vendre. Agissant comme un Saint-Office pour la salubrité de la pensée, l’Académie azharite des recherches islamiques continue son œuvre censuriale : elle n’autorise pas la diffusion d’un livre sur « La femme dans la pensée de Khomeyni », fait appel au « Comité de la censure sur les œuvres artistiques » pour qu’il saisisse un livre intitulé « Appel à la réflexion et à la méditation du Coran et de la tradition du prophète, etc. »
2001 : Nawal Saadaoui fait l’objet d’une plainte formulée par les islamistes ; une audience est fixée pour le 18 juin 2001. Elle est reconnue coupable d’atteinte à la religion. Aujourd’hui, elle est menacée de mort par les intégristes. Déjà, en 1981, elle a été emprisonnée pour onze ans en raison de son engagement et de ses écrits féministes.
2001 : L’auteur Salaheddin Mohsen et la prédicatrice Manal Manea sont condamnés à trois ans de prison, pour athéisme et blasphème contre l’islam.
INDE
1989 (février) : Emeutes à Bombay contre « les Versets sataniques » : 12 morts.
BENGLADESH
1993 (24 septembre) : Un groupe d’islamistes du Bangladesh prononce une fatwa contre Taslima Nasreen, la condamnant pour blasphème. Sa tête est mise à prix. Sous la pression des manifestations islamistes, un mandat d’arrêt sera lancé contre elle en juin 1994. Médecin, écrivain (son dernier livre : « Rumeurs de haine ») née en 1962 au Pakistan oriental, devenu en 1971 le Bangladesh. Ses chroniques dans la presse, ses critiques de la condition faite aux femmes, de la religion et du pouvoir religieux, puis son livre « Lajja » en 1993, qui relate les exactions contre la minorité hindoue au Bangladesh au nom d’Allah, ont provoqué la haine des fondamentalistes musulmans. Lors du Salon du livre national, ses livres furent brûlés en public. Un comité « Détruisez Talisma » fut mis en place, et elle n’eut plus le droit de se rendre au salon du livre. Les fondamentalistes ont envahi les librairies qui vendaient ses livres et tout cassé. Après une campagne de haine sans précédent, le gouvernement a confisqué son passeport et lui a ordonné de cesser d’écrire si elle voulait garder son poste de médecin dans un hôpital public. Elle a été contrainte de s’exiler. Depuis lors, elle continue son combat pour la laïcité et pour la liberté des femmes.
PAKISTAN
1995 (avril) : Fatwa d’excommunication contre le poète Mohammed Alvi par le mufti Shabbir Siddiqi d’Ahamdabad, pour une phrase dans un poème écrit dix-sept ans auparavant : « O Dieu, si tu es trop occupé pour nous rendre visite, envoie un bon ange pour nous guider ». 1998 : Condamnation à mort d’Ayub Masih pour blasphème.
2000 (octobre) : L’universitaire pakistanais Younus Shaik est arrêté et condamné à la prison à vie pour ses écrits jugés blasphématoires.
SYRIE
1977 (février) : Le président de l’Université de Damas est assassiné sur le campus par des islamistes.
2004 : Nabil el-Fayadh, chercheur et écrivain, auteur de plusieurs ouvrages interdits en Syrie et dans la plupart des pays arabes, est arrêté par les services de renseignements le 30 octobre 2004 à Damas. Comme lors des précédentes interpellations, l’incarcération fait suite aux plaintes déposées par l’un des savants en religion les plus intégristes, Mohammed Saïd Ramadan el-Bouti, de l’Université de la Charia de Damas. Il a par ailleurs été menacé de mort à plusieurs reprises par le cheikh wahhabite Khatib Khodra.
ARABIE SAOUDITE
En Arabie saoudite paraît un livre où un anathème général est lancé contre plus d’une centaine d’écrivains arabes morts et vivants : Salama Moussa, Shibli Shmmayyil, Naguib Mahfouz, Lufti as-Sayyid, Muhammad al-Jabiri, Shakir Shakir, Saïd Aql, Adonis... Ces auteurs sont toujours interdits dans ce royaume.
1992 (3 septembre) : Sur la grande place de la ville de Qatif, le poète Sadiq Melallah a été décapité au sabre. Son délit : blasphème et abjuration.
1993 : Une bande dessinée publiée dans le « Arab News » provoque l’arrestation de deux employés indiens ; selon les théologiens, elle remettait en cause l’existence de Dieu. Les deux hommes sont condamnés à 300 et 500 coups de fouet. Sous la pression internationale, ils sont pardonnés par le roi.
1993 mai : Emprisonnement pour quatre ans du professeur M. Al Awaji, intellectuel réformateur ; il est démis de ses fonctions et son passeport est confisqué.
2003 : Le quotidien « Al-Watan » relate l’agression dont a été victime l’un de ses journalistes, qui a requis l’anonymat. En pleine journée, à la sortie d’un restaurant, trois membres de la police religieuse (les « moutawa ») emmènent le jeune homme dans un poste de police où la torture est ouvertement pratiquée. Le chef du poste de police lui reproche d’avoir les cheveux longs et de travailler pour un journal d’« impies ». Outre les insultes et les humiliations, la police lui coupe les cheveux, en lui dessinant, comme à l’habitude, des trous au ras du crâne. Le journaliste se voit confisquer son agenda et une disquette sur laquelle se trouvaient ses reportages.
2003 (27 mai) : Le rédacteur en chef d’« Al-Watan », Jamal Khashoggi, est limogé, moins de deux mois après sa nomination, pour avoir autorisé la publication d’articles critiquant ouvertement l’establishment religieux, notamment les « moutawa » (police religieuse). Le gouvernement saoudien a cédé à la pression des religieux ultraconservateurs qui avaient condamné le journaliste, l’accusant notamment de « se moquer [...] des gens vertueux » et de « propager le mal et la corruption » et avaient appelé au boycott du journal. Après les attentats-suicides du 12 mai à Riyad, attribués au réseau Al-Qaeda et qui ont fait 34 morts, le journal avait servi de tribune pour les écrivains et intellectuels réformistes du royaume.
2003 (fin juillet) : Le grand mufti interdit à l’auteur réformiste Abdulaziz al-Qasim d’exprimer ses vues dans le quotidien « Al-Madina ». Cette interdiction s’inscrit dans une large campagne d’intimidation des médias saoudiens engagée après l’attentat du 12 mai à Riyad. Si la presse paragouvernementale se félicite, timidement, des quelques réformes politiques annoncées par les autorités, celles-ci et l’establishment religieux ultraconservateur n’ont de cesse de réduire au silence les voix contestatrices qui jugent ces réformes trop restreintes et leur adoption trop lente. D’après Ali Al-Ahmad, un dissident saoudien basé à Washington, une centaine de journalistes, écrivains et intellectuels réformateurs auraient été censurés ou interdits d’écrire dans les journaux du royaume entre juillet et novembre 2003.
2003 (29 juillet) : le journaliste Hussein Shobokshi n’est plus autorisé à publier dans le quotidien « Okaz », suite à un article dans lequel il disait rêver du jour où les Saoudiens auraient le droit de voter, de débattre des droits de l’homme et les femmes le droit de conduire. Cette interdiction aurait été signifiée au journal par le ministère de l’information. Quelques jours plus tard, sa rubrique dans un autre journal, « Arab News », est à son tour supprimée et son émission politique, diffusée sur la chaîne à capitaux saoudiens « Al-Arabiya », est rayée de la grille des programmes. En juillet toujours, la chronique de l’écrivain Dawoud al-Shirian dans le quotidien « Al-Hayat » est suspendue. L’éditorialiste Mansour al-Nogaidan du quotidien « Al-Riyad » est quant à lui mis en congé pour une durée indéterminée. Comme Hussein Shobokshi, il affirme avoir reçu plusieurs menaces de mort.
Le Mouvement pour la réforme islamique en Arabie (MIRA), basé à Londres, s’est doté, en mai, d’une nouvelle chaîne de télévision, « Islah TV », diffusée par satellite. Fin août, la télévision cesse mystérieusement d’émettre. La fabrication des programmes, leur diffusion et l’émission du signal transitent via plusieurs pays européens. D’après Saad Al-Fagih, directeur du MIRA, de fortes pressions saoudiennes sur les différents opérateurs intervenant dans la diffusion de cette télévision sont à l’origine de cette interruption. L’opposant politique et porte-parole de « Islah TV », Saad Al-Fagih, avait été attaqué et blessé à coups de couteau par des inconnus qui s’étaient introduits chez lui à Londres, le 22 juin. Ils lui auraient dit en partant : « C’est un message du gouvernement. »
Fin août, le ministre de l’information émet des directives interdisant la publication des articles de Wajeha al-Huwaider, du quotidien arabophone « Al-Watan » et du quotidien anglophone « Arab News ». Ce geste intervient suite à la parution, fin mai, d’un de ses articles traitant du sentiment de désillusion de certains citoyens saoudiens à l’égard de leur pays et de leur tendance à se tourner alors vers les Etats-Unis.
Mohammed al-Harbi, enseignant, il est condamné à 750 coups de fouet, trois ans et quatre mois de prison, pour « atteinte à l’intégrité de l’islam ».
Mohammed al-Souheimi, enseignant saoudien, est condamné à 300 coups de fouet, trois ans de prison et interdiction d’exercer pour apostasie.
KOWEIT
Ahmed al-Baghdadi, enseignant d’université accusé de « dévalorisation de la religion », « d’insulte ou de dérision envers les préceptes de la religion » ou de « blasphème », est arrêté à plusieurs reprises.
1996 : l’« Arab Times » publie une bande dessinée américaine sur le viking Hagar ; il est représenté en prière et un voix sort des nuages pour dire après un long silence : « Pardon ? » ; une émeute est organisée contre le journal ; ses locaux sont détruits ; le directeur est poursuivi par la foule et reçoit des coups de feu.
2000 (janvier) : Deux femmes écrivains, Leyla ‘Uthman et ‘Alia Sha’ib, sont condamnées à un mois de prison pour outrage aux mœurs et à la religion.
JORDANIE
2000 (février) : Mossa Hawamda, poète, est accusé d’apostasie par un tribunal.
TURQUIE
Turan Dursun, ancien mufti turc devenu athée, est assassiné par les islamistes.
1993 : Assassinat d’intellectuels et de poètes alévis et kurdes dans l’incendie d’un hôtel à Sivas, où une réunion se tenait avec le traducteur des « Versets sataniques » de Salman Rushdie. Le dessinateur satiriste Asaf Koçak, militant des droits de l’homme et adversaire des islamistes, y meurt.
1998 (décembre) : Le journaliste Nuredin Sirin est condamné à vingt mois de prison pour avoir écrit : « Nous devons soutenir les opprimés même s’ils sont athées. »
ALGERIE
1973 : En Algérie, assassinat par des islamistes, du poète Jean Sénac.
1993 : S’ouvre en Algérie une hécatombe des intellectuels et artistes : assassinatsdeDjilaliLiabès(sociologue),AhmedAsselah(directeurdesBeaux-Arts),M’hamedBoukhobza(sociologue),Salah Djebaïli (recteur de l’université Bab-Ezzouar à Alger), Youssef Sebti (poète et écrivain), Abdelkader Alloula (dramaturge et metteur en scène), Mahfoudh Boucebci (psychiatre), Salah Chouaki (inspecteur de l’Education nationale), Azzedine Medjoubi (dramaturge), Dilalli Belkhanchir (pédiatre), AbderahmaneFaredeheb(économiste),FerhatCherkit,YoussefFathallah,Lamine Lagoui, et Ziane Farrah (journalistes)... La liste est douloureusement longue.
26 mai 1993 : Tahar Djaout, écrivain, poète et rédacteur en chef du magasine « Ruptures », est assassiné.
31 juillet 1993 : Merzag Baghtache, journaliste et écrivain, est blessé dans un attentat.
3 août 1993 : Rabah Zenati, journaliste de télévision, est assassiné.
9 août 1993 : Abdelhamid Benmenni, journaliste à « Algérie-Actualités », est assassiné.
11 septembre 1993 : Saad Bakhtaoui, ancien journaliste d’« El-Minbar », est assassiné.
28 septembre 1993 Abderrahmane Chergou, écrivain et journaliste, un des animateurs du FAM (Front de l’Algérie moderne), est assassiné devant chez lui.
2000 : juin : Fatwa de mort contre le réalisateur algérienM.Zemmouri,auteur du film « 100 % Arabica » consacré au raï.
MAROC
1975(18décembre) : Omar Benjelloun,leaderdel’Unionsocialiste desforces populaires (USFP) et directeur du journal « Almouharrir », est poignardé à mort par un groupe faisant partie de La Jeunesse islamique.
FRANCE
1989 : Manifestation à Paris contre « les Versets sataniques ».
1989 (septembre) : demande de saisie des « Versets sataniques » à Paris ; appel rejeté.
1994 (janvier) : « Affaire Claudia Schiffer » qui défile avec une robe sur laquelle sont écrits des fragments de versets coraniques : scandale en France dans les organisations musulmanes et dans les pays musulmans ; Chanel s’excuse, fait brûler les trois robes, exige la restitution de toutes les images de la robe ; son PDG déclare « qu’en aucun cas son respect de la religion musulmane ne l’aurait porté à commettre un sacrilège ou à offenser la communauté musulmane ».
GRANDE-BRETAGNE
1989 : 20 000 manifestants à Londres contre « les Versets sataniques ».
CANADA
Irshad Manji, journaliste et essayiste (« Musulmane, mais libre »), née ougandaise, de parents d’origine indienne, vivant au Canada, est régulièrement menacée de mort.
PAYS-BAS
Theo Van Gogh, cinéaste, est assassiné par un islamiste marocain pour avoir réalisé un film, « Soumission ».
Ayaan Hirsi Ali, députée hollandaise, d’origine somalienne, scénariste du film de Theo Van Gogh Soumission, est menacée de mort dans une lettre poignardée sur le corps du cinéaste assassiné. Cette lettre se termine par :
Je suis certain, O Amérique, que tu périras
Je suis certain, O Europe, que tu périras
Je suis certain, O Hollande, que tu périras
Je suis certain, O Hirshi Ali, que tu périras
Je suis certain, O infidèle fondamentaliste, que tu périras »
A noter que la presque totalité des victimes sont des musulmans.
Là aussi, encore des problèmes d'accès aux terrasses des cafés et restaurants ?
Cette liste n'est malheureusement plus mise à jour depuis 2006.
Ce qui est fait au nom de l’islam partout dans le monde
par A.M.L
SOUDAN
Janvier 1985 : Mahmoud Mohammed Taha fut condamné à mort et pendu à Khartoum, à plus de 80 ans. Il avait écrit un livre sur l’histoire de l’islam où il défendait l’idée de séparation du politique et du religieux (« Un islam à vocation libératrice », L’Harmattan, 2002). Il défendait l’idée que le message spirituel du prophète, tel qu’il fut révélé à La Mecque, est universel, mais que toute la construction juridique élaborée à côté, dans un contexte historique précis, n’était plus en phase avec la vie des musulmans aujourd’hui.
1991 : Ajjabna Mohammed devient apostat : il est renvoyé de l’Université. Rejeté par sa famille, il tente de s’enfuir ; on le met en prison, où il subit des tortures pour revenir à l’islam.
IRAN
1946 : Assassinat de Ahmad Kasrawi, historien, juriste et linguiste accusé d’incroyance par les Fida’iyyani Islam, et assassiné sous une fatwa pour hérésie.
1946 (mars) : l’écrivain Ahmed Kusravi est assassiné par des membres des associations unionistes islamiques.
1981 : Saïd Soltanpour, poète et metteur en scène du théâtre, est exécuté en raison de ses convictions politiques.
1982 : Ata Nourian, homme de lettres et membre de l’Union des écrivains, est exécuté en 1982, en raison de ses convictions politiques.
1984 : Ali Dashti, auteur d’un livre très critique envers l’islam, meurt en prison de mauvais traitements à 83 ans.
1987 : Autodafé à l’Université d’Ispahan : 80 000 livres sont brûlés.
1989 (février) : Exécution des écrivains iraniens Amir Nikaiin, Monouchehr Behzadi, Djavid Misani, Abutorab Bagherazdeh.
1989 : Exécution des poètes iraniens Saïd Soltanpour et Rahman Hatefi.
14 février 1989 : « Les Versets sataniques », roman de Salman Rushdie, sont déclarés blasphématoires par Khomeyni, qui appelle au meurtre de l’auteur « ainsi que de tous les éditeurs » du roman. Trois millions de dollars sont offerts en récompense à celui qui donnera la mort de Rushdie (un million seulement si c’est un non-Iranien). Attentats en juillet 1991 contre le traducteur italien à Milan et le traducteur japonais à Tokyo. Attentat perpétré sur les ordres des services de renseignement de Téhéran le 29 mars 1989 contre le recteur de la Mosquée de Bruxelles et son adjoint, qui avaient déclaré que Rushdie devait être jugé et se repentir comme l’exige la juridiction. Cette fatwa est toujours en cours parce que déclarée irrévocable, le seul pouvant l’abroger, Khomeyni, étant mort.
1992 : Freydoun Farrokhzad, poète et homme de spectacle, est assassiné en Allemagne, en raison de ses activités artistiques considérées comme blasphématoires.
1993 : Un dessinateur satirique, Manouchehr Karimzadeh, est condamné à dix ans de prison pour avoir dessiné un footballeur dont le visage ressemblait vaguement à celui de Khomeyni. Le directeur du journal est fouetté, de même que le dessinateur ; les peines ont ensuite ét réduites (article du « New York Times »).
1994 : Saiidi Sirjani, écrivain, essayiste et romancier, est assassiné en prison pour avoir publié à l’étranger ses ouvrages interdits en Iran.
1994 (mai) : Arrestation de l’universitaire et militant des droits de l’homme E. Sahabi pour avoir participé à un colloque en Allemagne, jugé comme une « manifestation anti-révolutionnaire ».
1995 : Ahmad Miralai, homme de lettres et traducteur de la littérature étrangère en persan, est assassiné, en raison de ses activités littéraires.
1996 : Ghafar Hosseini, écrivain, est assassiné en raison de ses activités au sein de l’Union des écrivains en Iran.
1996 : Reza Mazlooman, journaliste et écrivain, est assassiné à Paris, en raison de ses écrits sur la période pré-islamique en Iran.
1996 : Ebrahim Zalzadeh, éditeur, est assassiné, en raison de ses activités d’édition.
1996 : Ahmad Tafazoli, chercheur et traducteur, est assassiné en raison de ses activités.
1998 : Pirouz Davani, journaliste, est enlevé et assassiné en raison de ses activités journalistiques.
1998 (novembre) : Majid Sharif, sociologue, journaliste et traducteur dans un journal progressiste interdit, est assassiné.
1998 (décembre) : Mohammad Mokhtari, poète et écrivain, est retrouvé étranglé. Il avait essayé de créer une association d’écrivains libres.
1998 (décembre) : Mohammad Jafar Pouyandeh, traducteur et écrivain, est retrouvé étranglé en raison de ses traductions et de ses activités au sein de l’Union des écrivains iraniens.
1998 (novembre) : Assassinat par des islamistes de deux intellectuels iraniens : Darius et Parvaneh Foruhar.
1998 : Hamid Pour Hajizadeh, poète, est assassiné avec son fils âgé de 9 ans en raison de ses écrits.
1999 (février) : Le religieux réformateur Hadi Khamenei est battu à Qom par des étudiants islamistes.
1999 (novembre) : Arrestation du rédacteur en chef d’une revue iranienne pour « injures aux valeurs de l’islam ».
1999 (novembre) : Condamnation du journaliste Chamsolvaezin à trois ans de prison pour propagande anti-islamique.
2000 (août) : Hassan Eshkevari, religieux iranien, est accusé d’apostasie, de blasphème et d’hérésie.
2003 : Zahra Kazemi, journaliste, est assassinée pendant sa détention, en raison de ses activités journalistiques.
2004 : Ahmad Bayat Mokhtari, poète et musicien, est enlevé et écrasé sous une voiture à Chiraz, en raison de ses activités artistiques.
2006 (janvier) : La journaliste de l’hebdomadaire « Tamadone Hormozgan » Elham Afrotan est emprisonnée le 23 janvier 2006. Selon des informations, la journaliste serait dans le coma suite à une tentative de « suicide ». Induite en erreur par le titre d’un article émanant d’un site Internet qui prônait la lutte contre le sida, l’équipe de rédaction en a fait une reprise dans sa page « santé ». Il s’agissait d’un article satirique comparant la venue de l’ayatollah Khomeyni au sida. Les journalistes ont été appréhendés à Bandar-Abbas, au sud du pays, après la publication de l’hebdomadaire. Les médias proches du pouvoir, les organisations gouvernementales et les écoles coraniques en ont profité pour organiser des manifestations, qui ont abouti à la mise à sac et à l’incendie du siège du journal.
Depuis leur arrestation le 23 janvier, Elham Afrotan et six autres collaborateurs de son journal étaient harcelés afin d’avouer « qu’ils recevaient des ordres à l’étranger les incitant à insulter l’ayatollah Khomeyni ».
Par ailleurs, Ali Afsahi, critique de cinéma et ancien rédacteur en chef de la revue culturelle et sportive « Cinama-Varzech » (suspendue en 2000), collaborateur d’Emadoldin Ebaghi, journaliste et fondateur d’une association de défense des droits des prisonniers d’opinion, a été arrêté le 12 février sans motif officiel. Le journaliste avait déjà été arrêté le 30 décembre 2000, et condamné à quatre mois de prison par le tribunal spécial du Clerg.
EGYPTE
1925 : Le cheikh d’Al-Azhar Ali Abd ar-Raziq est radié de l’université et interdit de publication par ses pairs pour avoir proposé une séparation entre la religion et l’État.
1925 : Interdiction du livre d’Ali Zbd ar-Raziq « Islam et principes de gouvernement » pour hérésie.
1926 : Interdiction du livre de Taha Hussein « Poésie pré-islamique ». Taha Hussein est expulsé en 1931 de l’Université par le ministre pour ses intérêts pour la littérature pré-islamique.
1981 : Interdiction du livre de Fikri Al Aqad « Histoire de la langue arabe ». L’auteur écrivait que certains mots du Coran étaient d’origine égyptienne.
1985 : « Les Milles et Une Nuits » sont condamnées par le Tribunal des mœurs du Caire, pour atteinte à la pudeur et pour corruption des mœurs des jeunes. Le tribunal ordonne la destruction de 3000 exemplaires saisis, l’emprisonnement de l’éditeur et de l’imprimeur. Une autodafé publique a lieu.
1990 : Nasr Abou Zeid, professeur d’Université, qui a « commencé à penser l’islam de l’intérieur et à présenter une voie profondément réformiste (« Critique du discours religieux », Actes Sud, Sindbad, 1999), est menacé de mort par les islamistes pour avoir voulu historiciser le Coran. Déclaré apostat le 14 juin 1995 par la Haute Cour égyptienne qui lui ordonne de se séparer de sa femme, il doit quitter l’Egypte et s’installer en Europe.
Janvier 1992 : Une délégation de savants d’Al-Azhar demande la saisie de huit publications traitant de l’islam.
8 juin 1992 : L’intellectuel laïque Farag Foda est assassiné par les islamistes en juin 1992, après avoir publié « La vérité absente », et après que le cheikh de la mosquée d’Al-Azhar au Caire l’a déclaré quelques jours auparavant « apostat ». Les universitaires d’Al-Azhar condamnent les conditions du meurtre de Foda, mais ils estiment qu’il était un apostat, et qu’il méritait une mort légale.
Décembre 1992 : Sur ordre d’Al-Azhar, « au nom de l’islam, religion de l’État », les œuvres de Foda, rééditées en hommage, sont interdites et saisies.
14 octobre 1994 : Nagib Mahfouz, 83 ans, le plus célèbre écrivain égyptien, Prix Nobel de littérature en 1988, est poignardé au Caire par un jeune intégriste, et gravement blessé à la gorge. Cette tentative d’assassinat a été revendiquée par Al-Djamaa al-Islamiya. En 1959, puis en 1988, juste après son prix Nobel, les romans de l’écrivain égyptien avaient été censurés par l’université Al-Azhar.
1997 : L’université Al-Azhar prépare l’interdiction de 196 livres pour des raisons morales et religieuses.
1997 : l’université Al-Azhar prépare l’interdiction du livre d’Al-Qimany « Dieu du Temps » pour dérision envers la religion puis hérésie de « réécriture de la tradition musulmane ». Le livre est saisi dans les imprimeries.
1998 : l’écrivain Ala’a Hamed est poursuivi pour « injure envers l’islam » dans un roman.
Avril 2000 : L’écrivain syrien Haïdar Haïdar est devenu la cible des islamistes égyptiens pour son livre, « le Festin pour les Algue marines ». Son roman, édité pour la première fois en 1983 à Chypre, allait être réédité par le ministère de la culture en Egypte. Une campagne est menée contre le roman. C’est un journaliste du périodique « Ach-Chaab », organe du parti de l’Action, qui a lancé le premier cri de guerre dans un article intitulé : « Qui fait le serment de mourir avec moi ? Puissent vos mains être coupées ! Il ne reste plus que le Coran... Que se passera-t-il si nous disons que le premier ministre est de la merde ? » On demande la condamnation du ministre de la culture et des responsables de l’édition. On s’en prend aux personnages du roman, et le recteur d’Al-Azhar appelle à un cérémonial d’autodafé du roman dans un lieu public 2000 : « La liberté d’expression est bienvenue, mais tous les hommes de lettres doivent comprendre que cette liberté est restreinte par le respect de Dieu, du Prophète et des valeurs religieuses. »
2000 (mai) : Le président d’Al-Azhar dit des intellectuels qui critiquent la censure : « Ils veulent la liberté absolue, sans respecter les valeurs et la morale religieuse. »
17 mai 2000 : l’Académie des recherches islamiques, sous l’autorité d’Al-Azhar, émet une déclaration, diffusée par le bureau du Grand Imam de l’université, Mohammed Sayyid Tantaoui. Le roman est considéré comme contrevenant à l’islam - littéralement, pour « être sorti de ce qui est connu en matière de religion » (khuruj ‘amma hua maalum min ad-din). L’Académie a incriminé le ministère de la culture qui a entrepris la réédition de roman. Des milliers d’étudiants d’Al-Azhar ont manifesté. Suite à cette affaire, le ministère de la culture interrompt l’impression de trois autres romans condamnés pour atteinte à la pudeur.
Janvier 2001 : Le diwan d’Abu Nuwas était exposé dans la foire du livre au Caire mais n’était pas à vendre. Agissant comme un Saint-Office pour la salubrité de la pensée, l’Académie azharite des recherches islamiques continue son œuvre censuriale : elle n’autorise pas la diffusion d’un livre sur « La femme dans la pensée de Khomeyni », fait appel au « Comité de la censure sur les œuvres artistiques » pour qu’il saisisse un livre intitulé « Appel à la réflexion et à la méditation du Coran et de la tradition du prophète, etc. »
2001 : Nawal Saadaoui fait l’objet d’une plainte formulée par les islamistes ; une audience est fixée pour le 18 juin 2001. Elle est reconnue coupable d’atteinte à la religion. Aujourd’hui, elle est menacée de mort par les intégristes. Déjà, en 1981, elle a été emprisonnée pour onze ans en raison de son engagement et de ses écrits féministes.
2001 : L’auteur Salaheddin Mohsen et la prédicatrice Manal Manea sont condamnés à trois ans de prison, pour athéisme et blasphème contre l’islam.
INDE
1989 (février) : Emeutes à Bombay contre « les Versets sataniques » : 12 morts.
BENGLADESH
1993 (24 septembre) : Un groupe d’islamistes du Bangladesh prononce une fatwa contre Taslima Nasreen, la condamnant pour blasphème. Sa tête est mise à prix. Sous la pression des manifestations islamistes, un mandat d’arrêt sera lancé contre elle en juin 1994. Médecin, écrivain (son dernier livre : « Rumeurs de haine ») née en 1962 au Pakistan oriental, devenu en 1971 le Bangladesh. Ses chroniques dans la presse, ses critiques de la condition faite aux femmes, de la religion et du pouvoir religieux, puis son livre « Lajja » en 1993, qui relate les exactions contre la minorité hindoue au Bangladesh au nom d’Allah, ont provoqué la haine des fondamentalistes musulmans. Lors du Salon du livre national, ses livres furent brûlés en public. Un comité « Détruisez Talisma » fut mis en place, et elle n’eut plus le droit de se rendre au salon du livre. Les fondamentalistes ont envahi les librairies qui vendaient ses livres et tout cassé. Après une campagne de haine sans précédent, le gouvernement a confisqué son passeport et lui a ordonné de cesser d’écrire si elle voulait garder son poste de médecin dans un hôpital public. Elle a été contrainte de s’exiler. Depuis lors, elle continue son combat pour la laïcité et pour la liberté des femmes.
PAKISTAN
1995 (avril) : Fatwa d’excommunication contre le poète Mohammed Alvi par le mufti Shabbir Siddiqi d’Ahamdabad, pour une phrase dans un poème écrit dix-sept ans auparavant : « O Dieu, si tu es trop occupé pour nous rendre visite, envoie un bon ange pour nous guider ». 1998 : Condamnation à mort d’Ayub Masih pour blasphème.
2000 (octobre) : L’universitaire pakistanais Younus Shaik est arrêté et condamné à la prison à vie pour ses écrits jugés blasphématoires.
SYRIE
1977 (février) : Le président de l’Université de Damas est assassiné sur le campus par des islamistes.
2004 : Nabil el-Fayadh, chercheur et écrivain, auteur de plusieurs ouvrages interdits en Syrie et dans la plupart des pays arabes, est arrêté par les services de renseignements le 30 octobre 2004 à Damas. Comme lors des précédentes interpellations, l’incarcération fait suite aux plaintes déposées par l’un des savants en religion les plus intégristes, Mohammed Saïd Ramadan el-Bouti, de l’Université de la Charia de Damas. Il a par ailleurs été menacé de mort à plusieurs reprises par le cheikh wahhabite Khatib Khodra.
ARABIE SAOUDITE
En Arabie saoudite paraît un livre où un anathème général est lancé contre plus d’une centaine d’écrivains arabes morts et vivants : Salama Moussa, Shibli Shmmayyil, Naguib Mahfouz, Lufti as-Sayyid, Muhammad al-Jabiri, Shakir Shakir, Saïd Aql, Adonis... Ces auteurs sont toujours interdits dans ce royaume.
1992 (3 septembre) : Sur la grande place de la ville de Qatif, le poète Sadiq Melallah a été décapité au sabre. Son délit : blasphème et abjuration.
1993 : Une bande dessinée publiée dans le « Arab News » provoque l’arrestation de deux employés indiens ; selon les théologiens, elle remettait en cause l’existence de Dieu. Les deux hommes sont condamnés à 300 et 500 coups de fouet. Sous la pression internationale, ils sont pardonnés par le roi.
1993 mai : Emprisonnement pour quatre ans du professeur M. Al Awaji, intellectuel réformateur ; il est démis de ses fonctions et son passeport est confisqué.
2003 : Le quotidien « Al-Watan » relate l’agression dont a été victime l’un de ses journalistes, qui a requis l’anonymat. En pleine journée, à la sortie d’un restaurant, trois membres de la police religieuse (les « moutawa ») emmènent le jeune homme dans un poste de police où la torture est ouvertement pratiquée. Le chef du poste de police lui reproche d’avoir les cheveux longs et de travailler pour un journal d’« impies ». Outre les insultes et les humiliations, la police lui coupe les cheveux, en lui dessinant, comme à l’habitude, des trous au ras du crâne. Le journaliste se voit confisquer son agenda et une disquette sur laquelle se trouvaient ses reportages.
2003 (27 mai) : Le rédacteur en chef d’« Al-Watan », Jamal Khashoggi, est limogé, moins de deux mois après sa nomination, pour avoir autorisé la publication d’articles critiquant ouvertement l’establishment religieux, notamment les « moutawa » (police religieuse). Le gouvernement saoudien a cédé à la pression des religieux ultraconservateurs qui avaient condamné le journaliste, l’accusant notamment de « se moquer [...] des gens vertueux » et de « propager le mal et la corruption » et avaient appelé au boycott du journal. Après les attentats-suicides du 12 mai à Riyad, attribués au réseau Al-Qaeda et qui ont fait 34 morts, le journal avait servi de tribune pour les écrivains et intellectuels réformistes du royaume.
2003 (fin juillet) : Le grand mufti interdit à l’auteur réformiste Abdulaziz al-Qasim d’exprimer ses vues dans le quotidien « Al-Madina ». Cette interdiction s’inscrit dans une large campagne d’intimidation des médias saoudiens engagée après l’attentat du 12 mai à Riyad. Si la presse paragouvernementale se félicite, timidement, des quelques réformes politiques annoncées par les autorités, celles-ci et l’establishment religieux ultraconservateur n’ont de cesse de réduire au silence les voix contestatrices qui jugent ces réformes trop restreintes et leur adoption trop lente. D’après Ali Al-Ahmad, un dissident saoudien basé à Washington, une centaine de journalistes, écrivains et intellectuels réformateurs auraient été censurés ou interdits d’écrire dans les journaux du royaume entre juillet et novembre 2003.
2003 (29 juillet) : le journaliste Hussein Shobokshi n’est plus autorisé à publier dans le quotidien « Okaz », suite à un article dans lequel il disait rêver du jour où les Saoudiens auraient le droit de voter, de débattre des droits de l’homme et les femmes le droit de conduire. Cette interdiction aurait été signifiée au journal par le ministère de l’information. Quelques jours plus tard, sa rubrique dans un autre journal, « Arab News », est à son tour supprimée et son émission politique, diffusée sur la chaîne à capitaux saoudiens « Al-Arabiya », est rayée de la grille des programmes. En juillet toujours, la chronique de l’écrivain Dawoud al-Shirian dans le quotidien « Al-Hayat » est suspendue. L’éditorialiste Mansour al-Nogaidan du quotidien « Al-Riyad » est quant à lui mis en congé pour une durée indéterminée. Comme Hussein Shobokshi, il affirme avoir reçu plusieurs menaces de mort.
Le Mouvement pour la réforme islamique en Arabie (MIRA), basé à Londres, s’est doté, en mai, d’une nouvelle chaîne de télévision, « Islah TV », diffusée par satellite. Fin août, la télévision cesse mystérieusement d’émettre. La fabrication des programmes, leur diffusion et l’émission du signal transitent via plusieurs pays européens. D’après Saad Al-Fagih, directeur du MIRA, de fortes pressions saoudiennes sur les différents opérateurs intervenant dans la diffusion de cette télévision sont à l’origine de cette interruption. L’opposant politique et porte-parole de « Islah TV », Saad Al-Fagih, avait été attaqué et blessé à coups de couteau par des inconnus qui s’étaient introduits chez lui à Londres, le 22 juin. Ils lui auraient dit en partant : « C’est un message du gouvernement. »
Fin août, le ministre de l’information émet des directives interdisant la publication des articles de Wajeha al-Huwaider, du quotidien arabophone « Al-Watan » et du quotidien anglophone « Arab News ». Ce geste intervient suite à la parution, fin mai, d’un de ses articles traitant du sentiment de désillusion de certains citoyens saoudiens à l’égard de leur pays et de leur tendance à se tourner alors vers les Etats-Unis.
Mohammed al-Harbi, enseignant, il est condamné à 750 coups de fouet, trois ans et quatre mois de prison, pour « atteinte à l’intégrité de l’islam ».
Mohammed al-Souheimi, enseignant saoudien, est condamné à 300 coups de fouet, trois ans de prison et interdiction d’exercer pour apostasie.
KOWEIT
Ahmed al-Baghdadi, enseignant d’université accusé de « dévalorisation de la religion », « d’insulte ou de dérision envers les préceptes de la religion » ou de « blasphème », est arrêté à plusieurs reprises.
1996 : l’« Arab Times » publie une bande dessinée américaine sur le viking Hagar ; il est représenté en prière et un voix sort des nuages pour dire après un long silence : « Pardon ? » ; une émeute est organisée contre le journal ; ses locaux sont détruits ; le directeur est poursuivi par la foule et reçoit des coups de feu.
2000 (janvier) : Deux femmes écrivains, Leyla ‘Uthman et ‘Alia Sha’ib, sont condamnées à un mois de prison pour outrage aux mœurs et à la religion.
JORDANIE
2000 (février) : Mossa Hawamda, poète, est accusé d’apostasie par un tribunal.
TURQUIE
Turan Dursun, ancien mufti turc devenu athée, est assassiné par les islamistes.
1993 : Assassinat d’intellectuels et de poètes alévis et kurdes dans l’incendie d’un hôtel à Sivas, où une réunion se tenait avec le traducteur des « Versets sataniques » de Salman Rushdie. Le dessinateur satiriste Asaf Koçak, militant des droits de l’homme et adversaire des islamistes, y meurt.
1998 (décembre) : Le journaliste Nuredin Sirin est condamné à vingt mois de prison pour avoir écrit : « Nous devons soutenir les opprimés même s’ils sont athées. »
ALGERIE
1973 : En Algérie, assassinat par des islamistes, du poète Jean Sénac.
1993 : S’ouvre en Algérie une hécatombe des intellectuels et artistes : assassinatsdeDjilaliLiabès(sociologue),AhmedAsselah(directeurdesBeaux-Arts),M’hamedBoukhobza(sociologue),Salah Djebaïli (recteur de l’université Bab-Ezzouar à Alger), Youssef Sebti (poète et écrivain), Abdelkader Alloula (dramaturge et metteur en scène), Mahfoudh Boucebci (psychiatre), Salah Chouaki (inspecteur de l’Education nationale), Azzedine Medjoubi (dramaturge), Dilalli Belkhanchir (pédiatre), AbderahmaneFaredeheb(économiste),FerhatCherkit,YoussefFathallah,Lamine Lagoui, et Ziane Farrah (journalistes)... La liste est douloureusement longue.
26 mai 1993 : Tahar Djaout, écrivain, poète et rédacteur en chef du magasine « Ruptures », est assassiné.
31 juillet 1993 : Merzag Baghtache, journaliste et écrivain, est blessé dans un attentat.
3 août 1993 : Rabah Zenati, journaliste de télévision, est assassiné.
9 août 1993 : Abdelhamid Benmenni, journaliste à « Algérie-Actualités », est assassiné.
11 septembre 1993 : Saad Bakhtaoui, ancien journaliste d’« El-Minbar », est assassiné.
28 septembre 1993 Abderrahmane Chergou, écrivain et journaliste, un des animateurs du FAM (Front de l’Algérie moderne), est assassiné devant chez lui.
2000 : juin : Fatwa de mort contre le réalisateur algérienM.Zemmouri,auteur du film « 100 % Arabica » consacré au raï.
MAROC
1975(18décembre) : Omar Benjelloun,leaderdel’Unionsocialiste desforces populaires (USFP) et directeur du journal « Almouharrir », est poignardé à mort par un groupe faisant partie de La Jeunesse islamique.
FRANCE
1989 : Manifestation à Paris contre « les Versets sataniques ».
1989 (septembre) : demande de saisie des « Versets sataniques » à Paris ; appel rejeté.
1994 (janvier) : « Affaire Claudia Schiffer » qui défile avec une robe sur laquelle sont écrits des fragments de versets coraniques : scandale en France dans les organisations musulmanes et dans les pays musulmans ; Chanel s’excuse, fait brûler les trois robes, exige la restitution de toutes les images de la robe ; son PDG déclare « qu’en aucun cas son respect de la religion musulmane ne l’aurait porté à commettre un sacrilège ou à offenser la communauté musulmane ».
GRANDE-BRETAGNE
1989 : 20 000 manifestants à Londres contre « les Versets sataniques ».
CANADA
Irshad Manji, journaliste et essayiste (« Musulmane, mais libre »), née ougandaise, de parents d’origine indienne, vivant au Canada, est régulièrement menacée de mort.
PAYS-BAS
Theo Van Gogh, cinéaste, est assassiné par un islamiste marocain pour avoir réalisé un film, « Soumission ».
Ayaan Hirsi Ali, députée hollandaise, d’origine somalienne, scénariste du film de Theo Van Gogh Soumission, est menacée de mort dans une lettre poignardée sur le corps du cinéaste assassiné. Cette lettre se termine par :
Je suis certain, O Amérique, que tu périras
Je suis certain, O Europe, que tu périras
Je suis certain, O Hollande, que tu périras
Je suis certain, O Hirshi Ali, que tu périras
Je suis certain, O infidèle fondamentaliste, que tu périras »
Très pertinent...
C'est l'histoire de toutes les mayonnaises du monde...
À force de tourner, soudain ça prend !
Quand les autres exclus vont s'agglomérer (Chômeurs, travailleurs pauvres, SDF, et tous les rackettés de la route et des impôts excessifs, inutiles et insuffisant) il va faire chaud en France...
Je vous observe, non sans amusement, depuis l'Extrême-Orient. Sauf quand il y a des morts, ce qui ne me fait jamais rire...
PG
C'est l'histoire de toutes les mayonnaises du monde...
À force de tourner, soudain ça prend !
Quand les autres exclus vont s'agglomérer (Chômeurs, travailleurs pauvres, SDF, et tous les rackettés de la route et des impôts excessifs, inutiles et insuffisant) il va faire chaud en France...
Je vous observe, non sans amusement, depuis l'Extrême-Orient. Sauf quand il y a des morts, ce qui ne me fait jamais rire...
PG
Le problème pour ceux qui attendent l'insurrection-qui-vient, un peu comme d'autres attendent le Messie-qui-vient... c'est surtout que ça ne vient pas.
Ou que si ça vient, ça vient vraiment... lentement, et qu'on craint un peu de ne pas le voir venir de son vivant.
Du coup, dès que survient un truc qui secoue et qu'on avait pas trop vu venir, on croit aussitôt y discerner le museau de ce qu'on attend... en vain.
On jette des pièces d'actu en l'air, on pense y reconnaître des lignes de sens, des fragments de puzzle
qui semblent vouloir s’emboîter.
A trop attendre les signes de la fin des temps et de l'insurrection-qui-vient (figures variantes de l'Apocalypse)
on finit par les voir dans tout et dans n'importe n'importe quoi, dans le marc du café des terrasses parisiennes,
dans les entrailles des victimes, dans la logorrhée de pythies sociologues...
De l'image au mage... si le décryptage d'images des médias est une déconstruction rationnelle,
le décryptages de signes dans le chaos est une construction magique.
Du décryptage des médias, gardons-nous de tomber dans le décryptage des signes de ce qu'on attend.
Ou que si ça vient, ça vient vraiment... lentement, et qu'on craint un peu de ne pas le voir venir de son vivant.
Du coup, dès que survient un truc qui secoue et qu'on avait pas trop vu venir, on croit aussitôt y discerner le museau de ce qu'on attend... en vain.
On jette des pièces d'actu en l'air, on pense y reconnaître des lignes de sens, des fragments de puzzle
qui semblent vouloir s’emboîter.
A trop attendre les signes de la fin des temps et de l'insurrection-qui-vient (figures variantes de l'Apocalypse)
on finit par les voir dans tout et dans n'importe n'importe quoi, dans le marc du café des terrasses parisiennes,
dans les entrailles des victimes, dans la logorrhée de pythies sociologues...
De l'image au mage... si le décryptage d'images des médias est une déconstruction rationnelle,
le décryptages de signes dans le chaos est une construction magique.
Du décryptage des médias, gardons-nous de tomber dans le décryptage des signes de ce qu'on attend.
Vous avez fumé la moquette ou quoi ?
Ou bien vous avez passé la nuit à refaire le monde avec Judith ?
D'une part, si l'insurrection qui vient, celle dont rêvait le comité invisible, c'est de descendre les inconnus dans la rue ou dans les salles de concert, on est mal partis.
D'autre part, si la rancœur d'un certain nombre de gens, qui se retrouvent brimés dans une société de type démocratique, où rien n'est facile mais où des millions de gens peuvent quand même émerger socialement, peut provoquer ce genre d'attentat au lieu du combat militant et jour après jour, alors ça nous engage dans une notion de l'avenir qui n'est pas seulement anarchiste, mais carrément nihiliste.
Et dans ce cas, le fait de militer deviendrait sans objet. Loi de Murphy Overpower, comme disent les jeunes.
Quel sens aurait le militantisme au jour le jour ? Distribuer des tracts, organiser des conférences, écrire à des députés européens des choses qu'ils devraient savoir mais sont trop c.ons pour comprendre, se prendre la tête en réunion avec les trotskystes et les gauchistes.
Peut-être que l'insurrection vient, mais ça se passe à ND des Landes, dans la chute de la bourse qui a lieu actuellement, dans une crise qui va retourner la foule contre le capitalisme financier....
Peut-être.
Mais la lutte, c'est au jour le jour, pas dans les livres, ni dans les délires sur des assassins immatures et malfaisants, des bons à rien tout juste bons à massacrer des gens sans défense.
Foin !
Ou bien vous avez passé la nuit à refaire le monde avec Judith ?
D'une part, si l'insurrection qui vient, celle dont rêvait le comité invisible, c'est de descendre les inconnus dans la rue ou dans les salles de concert, on est mal partis.
D'autre part, si la rancœur d'un certain nombre de gens, qui se retrouvent brimés dans une société de type démocratique, où rien n'est facile mais où des millions de gens peuvent quand même émerger socialement, peut provoquer ce genre d'attentat au lieu du combat militant et jour après jour, alors ça nous engage dans une notion de l'avenir qui n'est pas seulement anarchiste, mais carrément nihiliste.
Et dans ce cas, le fait de militer deviendrait sans objet. Loi de Murphy Overpower, comme disent les jeunes.
Quel sens aurait le militantisme au jour le jour ? Distribuer des tracts, organiser des conférences, écrire à des députés européens des choses qu'ils devraient savoir mais sont trop c.ons pour comprendre, se prendre la tête en réunion avec les trotskystes et les gauchistes.
Peut-être que l'insurrection vient, mais ça se passe à ND des Landes, dans la chute de la bourse qui a lieu actuellement, dans une crise qui va retourner la foule contre le capitalisme financier....
Peut-être.
Mais la lutte, c'est au jour le jour, pas dans les livres, ni dans les délires sur des assassins immatures et malfaisants, des bons à rien tout juste bons à massacrer des gens sans défense.
Foin !
Je n'ai pas peur des mots. Depuis huit ans que je suis abonné à ce site, c'est le 9.15 le plus percutant qu'il m'ait été donné de lire.
D'un point de vue sémantique 'insurrection' n'est pas forcément le mot le plus adéquat. Mais l'idée principale du texte est là.
Oui, peut-être que rassembler les agressions sexuelles de Cologne et les attentats en France est hasardeux. Mais l'auteur n'a jamais eu la prétention d'avoir une science exacte, puisqu'il parle de puzzle qui est en cours de reconstitution, et donc des possibles erreurs qui vont avec.
Toujours est-il que le fond du texte est là. Aujourd'hui, la seule chose qu'il est possible de constater et qui est incontestable, c'est que le seul mouvement violent qui souhaite renverser la société actuelle, c'est le terrorisme islamiste. Bien sûr, il est téléguidé par des organisations transnationales, comme Daech ou Al-Qaida. Mais il ne peut recruter des troupes dans nos pays que parce que cela fait trente ans que la classe politique, de droite comme de gauche, laisse le communautarisme et la pauvreté prospérer dans les quartiers périphériques.
Ce mouvement islamiste violent souhaite renverser les sociétés occidentales pour de mauvaises raisons. Plutôt que réclamer plus d'égalité entre riches et pauvres ou entre hommes et femmes, ils préfèrent le retour à une société archaïque dominée par les lois religieuses.
Le problème dans cette histoire, c'est que ce sont des mauvaises raisons de notre point de vue. Eux sont convaincus que c'est ce qu'ils défendent qui est "le bien". Il ne faut jamais oublier que lors de l'Occupation allemande, les résistants étaient appelés "terroristes". Bien évidemment, loin de moi l'idée de mettre sur un pied d'égalité les islamistes et les résistants, mais c'était pour montrer que dans ce genre de conflit mettant en jeu un choix de société, tout est une question de point de vue.
Tout ceci étant dit, il faut quand même aborder le sujet qui fâche. Aujourd'hui, les islamistes posent des bombes, tirent à la kalachnikov dans la foule. Et en face, que font les "français de souche" ? Est-ce qu'ils s'insurgent ? Est-ce qu'ils font en sorte de défendre quelque chose qui puisse améliorer cette société ? Eh bien non. Personne ne fait rien.
La gauche radicale se limite à quelques zadistes à Notre-Dame-des-Landes. L'extrême-droite se limite à quelques zozos qui montent accrocher une banderole en haut d'une mosquée en construction. ET C'EST TOUT.
Entre les deux, l'immensité de la masse silencieuse des blancs salariés, fonctionnaires, artisans, commerçants, chômeurs, précaires ou avec un statut, gros patrons ou petits sous-fifres, ne dit rien, continue de rester passif et de considérer que finalement, c'est mieux que si c'était pire. Tous, du Parti Communiste au Front National, sont finalement d'accord pour préserver les apparences de cette société inégalitaire à bout de souffle, en instaurant un état d'urgence qui ressemble de plus en plus à une dictature, un état d'urgence qui est appelé à durer bien plus longtemps que prévu, il ne s'appellera plus état d'urgence mais il sera inscrit dans la Constitution et le Code Pénal.
La passivité des citoyens de ce pays fait que les libertés individuelles vont disparaître les unes après les autres. Vous ne le savez pas encore mais Daech est déjà en train de gagner. Lorsque la France, comme d'autres pays d'Europe, sera devenue une dictature où le droit de manifester sera réduit au strict minimum, où les grèves seront réprimées, où Internet sera filtré, et où les femmes, homosexuels, immigrés seront réduit à des seconds rôles, que restera-t-il à défendre face aux terroristes ? Qu'est-ce qu'on aura de différent avec l'Etat Islamique à part le capitalisme et le fait qu'on ne soit pas islamistes ? Eh bien pas grand chose.
Mais pas sûr que les Français soient prêts à entendre ce genre de discours...
D'un point de vue sémantique 'insurrection' n'est pas forcément le mot le plus adéquat. Mais l'idée principale du texte est là.
Oui, peut-être que rassembler les agressions sexuelles de Cologne et les attentats en France est hasardeux. Mais l'auteur n'a jamais eu la prétention d'avoir une science exacte, puisqu'il parle de puzzle qui est en cours de reconstitution, et donc des possibles erreurs qui vont avec.
Toujours est-il que le fond du texte est là. Aujourd'hui, la seule chose qu'il est possible de constater et qui est incontestable, c'est que le seul mouvement violent qui souhaite renverser la société actuelle, c'est le terrorisme islamiste. Bien sûr, il est téléguidé par des organisations transnationales, comme Daech ou Al-Qaida. Mais il ne peut recruter des troupes dans nos pays que parce que cela fait trente ans que la classe politique, de droite comme de gauche, laisse le communautarisme et la pauvreté prospérer dans les quartiers périphériques.
Ce mouvement islamiste violent souhaite renverser les sociétés occidentales pour de mauvaises raisons. Plutôt que réclamer plus d'égalité entre riches et pauvres ou entre hommes et femmes, ils préfèrent le retour à une société archaïque dominée par les lois religieuses.
Le problème dans cette histoire, c'est que ce sont des mauvaises raisons de notre point de vue. Eux sont convaincus que c'est ce qu'ils défendent qui est "le bien". Il ne faut jamais oublier que lors de l'Occupation allemande, les résistants étaient appelés "terroristes". Bien évidemment, loin de moi l'idée de mettre sur un pied d'égalité les islamistes et les résistants, mais c'était pour montrer que dans ce genre de conflit mettant en jeu un choix de société, tout est une question de point de vue.
Tout ceci étant dit, il faut quand même aborder le sujet qui fâche. Aujourd'hui, les islamistes posent des bombes, tirent à la kalachnikov dans la foule. Et en face, que font les "français de souche" ? Est-ce qu'ils s'insurgent ? Est-ce qu'ils font en sorte de défendre quelque chose qui puisse améliorer cette société ? Eh bien non. Personne ne fait rien.
La gauche radicale se limite à quelques zadistes à Notre-Dame-des-Landes. L'extrême-droite se limite à quelques zozos qui montent accrocher une banderole en haut d'une mosquée en construction. ET C'EST TOUT.
Entre les deux, l'immensité de la masse silencieuse des blancs salariés, fonctionnaires, artisans, commerçants, chômeurs, précaires ou avec un statut, gros patrons ou petits sous-fifres, ne dit rien, continue de rester passif et de considérer que finalement, c'est mieux que si c'était pire. Tous, du Parti Communiste au Front National, sont finalement d'accord pour préserver les apparences de cette société inégalitaire à bout de souffle, en instaurant un état d'urgence qui ressemble de plus en plus à une dictature, un état d'urgence qui est appelé à durer bien plus longtemps que prévu, il ne s'appellera plus état d'urgence mais il sera inscrit dans la Constitution et le Code Pénal.
La passivité des citoyens de ce pays fait que les libertés individuelles vont disparaître les unes après les autres. Vous ne le savez pas encore mais Daech est déjà en train de gagner. Lorsque la France, comme d'autres pays d'Europe, sera devenue une dictature où le droit de manifester sera réduit au strict minimum, où les grèves seront réprimées, où Internet sera filtré, et où les femmes, homosexuels, immigrés seront réduit à des seconds rôles, que restera-t-il à défendre face aux terroristes ? Qu'est-ce qu'on aura de différent avec l'Etat Islamique à part le capitalisme et le fait qu'on ne soit pas islamistes ? Eh bien pas grand chose.
Mais pas sûr que les Français soient prêts à entendre ce genre de discours...
J'ai peut-être loupé un épisode, mais si j'ai bien compris, les agressions sexuelles de Cologne n'étaient pas le fait de djihadistes dans une optique terroriste mais un mouvement de foule violent plutôt réminiscent des agressions qui avaient eu lieu sur la place Tahrir. C'est donc un peu bizarre d'en faire, avec des attentats terroristes, un volet d'une même "insurrection".
C'est également bizarre de faire des attentats du 13 novembre une transposition des émeutes de 2005 et des manifs anti-CPE de 2006. Que sont devenus les jeunes qui ont fait les unes et les autres ? ça demanderait une enquête sociologique réelle. Quoi qu'il en soit, les auteurs des attentats du 13 novembre étaient belges et donc pas trop susceptibles d'avoir participé à l'un ou l'autre des événements.
En regroupant ces réalités différentes, plutôt que de faire une explication sociologique, la chronique me donne plutôt l'impression de ressortir la thèse du choc des civilisations. Ou de faire une tentative d'explication poétique (dans le mauvais sens du terme, parce qu'elle est fausse) du désarroi qu'on peut ressentir face au retour de l'Histoire et de la potentialité d'une guerre capable de nous toucher directement.
Au-delà de nos terrasses, l'EI prospère dans une Syrie et un Irak atomisés, Bachar massacre, l'Iran et l'Arabie Saoudite en sont presque à se taper dessus pour de vrai (avec tout ce que ça implique pour leurs sphères d'influence respectives), la Turquie d'Erdogan pète les plombs, massacre les kurdes et démolit les libertés publiques.
Plutôt qu'une insurrection qui nous concernerait en premier chef, on a plutôt l'impression qu'il s'agit des contrecoups et des tentatives d'extension d'une guerre qui est à nos portes.
C'est également bizarre de faire des attentats du 13 novembre une transposition des émeutes de 2005 et des manifs anti-CPE de 2006. Que sont devenus les jeunes qui ont fait les unes et les autres ? ça demanderait une enquête sociologique réelle. Quoi qu'il en soit, les auteurs des attentats du 13 novembre étaient belges et donc pas trop susceptibles d'avoir participé à l'un ou l'autre des événements.
En regroupant ces réalités différentes, plutôt que de faire une explication sociologique, la chronique me donne plutôt l'impression de ressortir la thèse du choc des civilisations. Ou de faire une tentative d'explication poétique (dans le mauvais sens du terme, parce qu'elle est fausse) du désarroi qu'on peut ressentir face au retour de l'Histoire et de la potentialité d'une guerre capable de nous toucher directement.
Au-delà de nos terrasses, l'EI prospère dans une Syrie et un Irak atomisés, Bachar massacre, l'Iran et l'Arabie Saoudite en sont presque à se taper dessus pour de vrai (avec tout ce que ça implique pour leurs sphères d'influence respectives), la Turquie d'Erdogan pète les plombs, massacre les kurdes et démolit les libertés publiques.
Plutôt qu'une insurrection qui nous concernerait en premier chef, on a plutôt l'impression qu'il s'agit des contrecoups et des tentatives d'extension d'une guerre qui est à nos portes.
Daniel Schneidermann. Je vous suggère de lire le Coran. Il parait que tout est dedans. Il n'est ni plus ni moins qu'un manuel d'insurrection.
Assez sidéré de voir la virtuose analyse de D. Schneidermann "réinventer", à tort ou à raison, ce que dit l'extrême droite depuis toujours, certes avec d'autres intentions.
Quant à la pathétique "affaire des terrasses", tout le monde semble oublier que deux des assassins des terrasses étaient eux-mêmes patrons d'un bar (sans terrasse il est vrai, ce doit être ça le problème...).
D'ailleurs Edouard Louis devrait sortir un peu Lagasnerie et Schneidermann : les boites parisiennes, y compris celles où les consos coûtent un bras, y compris les boites gays, sont pleines de jeunes "exclus"/"des cités"/"arabes"...
Quant à la pathétique "affaire des terrasses", tout le monde semble oublier que deux des assassins des terrasses étaient eux-mêmes patrons d'un bar (sans terrasse il est vrai, ce doit être ça le problème...).
D'ailleurs Edouard Louis devrait sortir un peu Lagasnerie et Schneidermann : les boites parisiennes, y compris celles où les consos coûtent un bras, y compris les boites gays, sont pleines de jeunes "exclus"/"des cités"/"arabes"...
" Quant à la pathétique "affaire des terrasses", tout le monde semble oublier que deux des assassins des terrasses étaient eux-mêmes patrons d'un bar (sans terrasse il est vrai, ce doit être ça le problème...). "
En tout cas, le vôtre, problème, c'est que vous confondez tout.
Une terrasse du côté de République et un troquet de Moolenbeck ... c'est aussi semblable qu'une sandwicherie de banlieue et un restaurant gastronomique sur un site touristique.
En tout cas, le vôtre, problème, c'est que vous confondez tout.
Une terrasse du côté de République et un troquet de Moolenbeck ... c'est aussi semblable qu'une sandwicherie de banlieue et un restaurant gastronomique sur un site touristique.
Quand on est patron d'un troquet, fut-ce à Moolenbeck, on n'a pas forcément les moyens de se payer un abonnement à ASI, mais on n'est pas un "exclu".
A ce compte-là les patrons maghrébins de bars du 11e devraient mener une insurrection armée contre les terrasses des Champs-Elysées...
A ce compte-là les patrons maghrébins de bars du 11e devraient mener une insurrection armée contre les terrasses des Champs-Elysées...
Tout le monde est exclu de quelque part. Tout le monde.Mais pas des mêmes endroits. Arrêtez de croire que quand on mentionne une exclusion on accuse les méchants d'exclure les gentils ou qu'on sous-entend qu'un arabe c'est forcément un pauvre.
Bon, j'arrête .
Rarement vu un forum où on ne se comprend pas à ce point.
Bon, j'arrête .
Rarement vu un forum où on ne se comprend pas à ce point.
Un léger hors-sujet sur le vite-dit parlant de Jérémy Ferrari face à Valls : ce qu'il lui a fait dire a causé un incident diplomatique avec le Gabon.
Je ne sais pas si ça peut être un "insurrectionnel" de l'humour mais, du coup, je suis allé voir l'émission et c'est dommage qu'il n'ait pas pu plus batailler avec Valls sur la question des engagements militaires français. Peut-être qu'il aurait pu insister sur la Libye et la Syrie/Irak sans se laisser enfumer par le Mali (intervention qui s'est faite à peu près dans les "règles"). Au moins, il a sauvé l'honneur du plateau en affirmant sans détour que si le gouvernement était en guerre, ce n'était pas pour autant la guerre des Français.
Je ne sais pas si ça peut être un "insurrectionnel" de l'humour mais, du coup, je suis allé voir l'émission et c'est dommage qu'il n'ait pas pu plus batailler avec Valls sur la question des engagements militaires français. Peut-être qu'il aurait pu insister sur la Libye et la Syrie/Irak sans se laisser enfumer par le Mali (intervention qui s'est faite à peu près dans les "règles"). Au moins, il a sauvé l'honneur du plateau en affirmant sans détour que si le gouvernement était en guerre, ce n'était pas pour autant la guerre des Français.
Ouh là…
Mélanger les causes des émeutes de 2005 et les causes des attentats sous le terme générique d’insurrection, ça ferait rire si ce n’était pas
grave.
Donc, oublié Daesh ?
Il n’y a plus d’organisation étrangère d’une puissance telle que capable de transformer en bouillie le cerveau de jeunes, aussi Maxime Hauchard seraient-ils ?
Oui, Maxime Hauchard, un djeun de la Normandie bien de chez nous.
Et ce Daesh n’a-t-il pas revendiqué clairement les attentats ? Y était-il question d’insurrection, de terrasses clivantes, ou plutôt
de «croisés», de «mécréants», de «perversité» ?
Et maintenant, la nouvelle mode c’est la sociologie au doigt mouillé sur les terrasses ?
Je te colle une explication qui correspond à ce que l’on sait de notre société (ça c’est pour le verni de crédibilité), mais qui n’en est pas pour autant valide tant qu’il n’y a ni étude, ni enquête, ni expérience de scientifique (Lagasnerie n’a jamais étudié les phénomènes de terrorisme).
Une explication qui exclue aussi l’aspect multi-attentats dans divers lieux n’ayant rien à voir entre eux sociologiquement parlant.
Puisqu’on est sur ASI, je rappelle que ce n’est pas la première fois que de l'intellectuel sort des âneries face à une caméra.
On a l’impression que la fréquentation de l’objet caméra libère, permet de sortir de son domaine de compétence, pour lâcher un avis
WTF.
Todd dont on ne doute pas des qualités, a déjà sorti ici-même à plusieurs reprises des trucs rigolos : «après les Législatives, on n’entendra plus parler du FN».
Vous avez le droit, Daniel, de suivre l’avis du dernier qui a parlé (il a toujours raison). Vous permettrez qu’on fasse un pas de côté, puisqu’il est question de «réfléchir».
Mélanger les causes des émeutes de 2005 et les causes des attentats sous le terme générique d’insurrection, ça ferait rire si ce n’était pas
grave.
Donc, oublié Daesh ?
Il n’y a plus d’organisation étrangère d’une puissance telle que capable de transformer en bouillie le cerveau de jeunes, aussi Maxime Hauchard seraient-ils ?
Oui, Maxime Hauchard, un djeun de la Normandie bien de chez nous.
Et ce Daesh n’a-t-il pas revendiqué clairement les attentats ? Y était-il question d’insurrection, de terrasses clivantes, ou plutôt
de «croisés», de «mécréants», de «perversité» ?
Et maintenant, la nouvelle mode c’est la sociologie au doigt mouillé sur les terrasses ?
Je te colle une explication qui correspond à ce que l’on sait de notre société (ça c’est pour le verni de crédibilité), mais qui n’en est pas pour autant valide tant qu’il n’y a ni étude, ni enquête, ni expérience de scientifique (Lagasnerie n’a jamais étudié les phénomènes de terrorisme).
Une explication qui exclue aussi l’aspect multi-attentats dans divers lieux n’ayant rien à voir entre eux sociologiquement parlant.
Puisqu’on est sur ASI, je rappelle que ce n’est pas la première fois que de l'intellectuel sort des âneries face à une caméra.
On a l’impression que la fréquentation de l’objet caméra libère, permet de sortir de son domaine de compétence, pour lâcher un avis
WTF.
Todd dont on ne doute pas des qualités, a déjà sorti ici-même à plusieurs reprises des trucs rigolos : «après les Législatives, on n’entendra plus parler du FN».
Vous avez le droit, Daniel, de suivre l’avis du dernier qui a parlé (il a toujours raison). Vous permettrez qu’on fasse un pas de côté, puisqu’il est question de «réfléchir».
On peut mettre le puzzle de cet article en abîme, à l'intérieur d'un autre puzzle, plus grand. Le puzzle de l'article semble une tentative de mettre la réalité d'aujourd'hui dans un moule interprétatif finalement assez rassurant, pour ceux qui veulent y voir de la vérité. Ce moule interprétatif serait que les actes d'incivilités, d'hostilité, de vandalisme, voire de terrorisme, de certains jeunes, serait l'engagement dans une revendication qui demande la justice à la société. Le côté rassurant de cette interprétation, c'est de donner un tel sens à ces actes, ainsi que le fait qu'elle ne nous sort pas beaucoup de ce à quoi on est habitué : une jeunesse qui fait des revendications contre des injustices, comme en 68... Ce qui est plus embêtant avec cette interprétation, de mon point de vue tout au moins, c'est qu'elle ne parvient pas à se départir d'une attitude très injuste envers le reste de la société qui, loin de se sentir injustement agressé par ces jeunes, devrait surtout se sentir coupable envers eux. Ce côté culpabilisateur de cette interprétation, joint au fait qu'elle soit faite par des gens qui sont un peu comme les prêtres de notre époque, par leur métier intellectuel (journaliste, sociologue), et leur côté de gauche (comme Jesus), est ce qui me conduit à l'integrer, ou a la mettre en abime, à l'interieur de mon puzzle à moi. Une société occidentale dans laquelle ce qui en elle a plus ou moins une position de pretres, reproduit ce que les pretres ont souvent fait aux epoques anterieures : envelopper leur société dans un discours injustement culpabilisateur, qui deviendra pour ceux qui y croiront, un nouveau fardeau s'ajoutant aux autres, à savoir les formes de pauvreté, la violence, etc...
La dernière émission d'asi a eu beaucoup d'impact sur toi , D.S. , et c'est très bien de vouloir en continuer l'expression....Cette émission est la réponse a tout ceux qui se pose la question d'une insurrection .....elle signifie qu'ils ne se sont même pas rendu-compte qu'elle a lieu , ici , maintenant .
Alors D.S. , réveillé...?
Alors D.S. , réveillé...?
Le rejet et la destruction vengeresse ou bien "l'intégration" dans le "modèle" occidental sont-elles les seules alternatives que nous sommes en capacité de proposer à nos exclu·es, à nos ami·es ? :
"Ce qui est en jeu dans les insurrections contemporaines, c’est la question de savoir ce qu’est une forme désirable de vie, et non la nature des institutions qui la surplombent. Mais le reconnaître impliquerait immédiatement de reconnaitre la nullité éthique de l’Occident.
Et puis cela éviterait de mettre la victoire de tel ou tel parti islamique à la suite de tel ou tel soulèvement sur le compte de la supposée arriération mentale des populations. Il faudrait au contraire admettre que la force des islamistes réside justement dans le fait que leur idéologie politique se présente d’abord comme un système de prescriptions éthiques.
Autrement dit, s’ils réussissent mieux que les autres politiciens, c’est justement parce qu’ils ne se placent pas centralement sur le terrain de la politique. On pourra alors cesser de pleurnicher ou de crier au loup chaque fois qu’un adolescent sincère préfère rallier les rangs des “djihadistes” plutôt que la cohorte suicidaire des salariés du tertiaire.
Et l’on acceptera en adultes de découvrir la gueule que nous avons dans ce miroir peu flatteur."
[quote=Comité Invisible, A nos amis, p.49]
"Ce qui est en jeu dans les insurrections contemporaines, c’est la question de savoir ce qu’est une forme désirable de vie, et non la nature des institutions qui la surplombent. Mais le reconnaître impliquerait immédiatement de reconnaitre la nullité éthique de l’Occident.
Et puis cela éviterait de mettre la victoire de tel ou tel parti islamique à la suite de tel ou tel soulèvement sur le compte de la supposée arriération mentale des populations. Il faudrait au contraire admettre que la force des islamistes réside justement dans le fait que leur idéologie politique se présente d’abord comme un système de prescriptions éthiques.
Autrement dit, s’ils réussissent mieux que les autres politiciens, c’est justement parce qu’ils ne se placent pas centralement sur le terrain de la politique. On pourra alors cesser de pleurnicher ou de crier au loup chaque fois qu’un adolescent sincère préfère rallier les rangs des “djihadistes” plutôt que la cohorte suicidaire des salariés du tertiaire.
Et l’on acceptera en adultes de découvrir la gueule que nous avons dans ce miroir peu flatteur."
[quote=Comité Invisible, A nos amis, p.49]
Très honnêtement, en lisant le titre et les premières lignes, le rapprochement entre daesh et une insurrection, j'ai eu un sentiment de confusions, je me suis dit que ce n'était pas possible qu'@si fasse un tel rapprochement, parce qu'il m'apparaissait dangereux de détourner le mot "insurrection" au profit de l'idéologie prônée par daech. D'autant que cela m'a touché personnellement : je suis relativement engagé dans des mouvements militants, et l’insurrection n'est que ce que je souhaite voir arriver, mais dans un idéal de justice et de vie, pas d'injustice et de mort comme le souhaite daech.
Et en lisant l'article (et plus précisément cette phrase Au fond si toutes ses dernières cibles, rassemblées, formaient sens ? une question est arrivée : Et si on ne cherchait pas à tout prix un sens face à ces atrocités qu'on imaginait pas arriver par chez nous et qu'on se cache bien de voir chez les autres ?
Je tente de rajouter une pièce au puzzle, et les questions que vous posez sont intéressantes. Je suis, en plus, bien d'accord pour dire que daech peut représenter une cristallisation de la mise à l'écart qu'opère la société dans son ensemble de certain de ses membres.
Et cela pose du coup, s'il on veut pousser un peu, la question de l'inclusion des mouvements militants actuel. Quelles possibilités offrent-ils à des gens (jeunes ou moins jeunes) n'ayant pas forcément disposés d'instruction, ne se retrouvant pas forcément dans les codes sociaux inhérents à ces mouvements portés la plupart du temps par les "classes moyennes ""blanches"" ". Comment inclure le plus de monde possible à ces mouvements non-violent qui ont oeuvrés pendant la cop21 par exemple et dont les médias se sont bien gardés de faire les relais, et dont la visibilité sur internet passe par des canaux de personnes déja convaincus et proches de convaincus et ne touches donc pas le reste du public.
Et enfin, question pratique : comment réussir à "récupérer" cette colère légitime (en regard des explications sociologiques des buts des personnes embrigadées par daech et autre mouvements radicaux ultra-violents) , pour la canaliser et la faire se mouvoir en énergie positive pour faire bouger les choses ?
Et en lisant l'article (et plus précisément cette phrase Au fond si toutes ses dernières cibles, rassemblées, formaient sens ? une question est arrivée : Et si on ne cherchait pas à tout prix un sens face à ces atrocités qu'on imaginait pas arriver par chez nous et qu'on se cache bien de voir chez les autres ?
Je tente de rajouter une pièce au puzzle, et les questions que vous posez sont intéressantes. Je suis, en plus, bien d'accord pour dire que daech peut représenter une cristallisation de la mise à l'écart qu'opère la société dans son ensemble de certain de ses membres.
Et cela pose du coup, s'il on veut pousser un peu, la question de l'inclusion des mouvements militants actuel. Quelles possibilités offrent-ils à des gens (jeunes ou moins jeunes) n'ayant pas forcément disposés d'instruction, ne se retrouvant pas forcément dans les codes sociaux inhérents à ces mouvements portés la plupart du temps par les "classes moyennes ""blanches"" ". Comment inclure le plus de monde possible à ces mouvements non-violent qui ont oeuvrés pendant la cop21 par exemple et dont les médias se sont bien gardés de faire les relais, et dont la visibilité sur internet passe par des canaux de personnes déja convaincus et proches de convaincus et ne touches donc pas le reste du public.
Et enfin, question pratique : comment réussir à "récupérer" cette colère légitime (en regard des explications sociologiques des buts des personnes embrigadées par daech et autre mouvements radicaux ultra-violents) , pour la canaliser et la faire se mouvoir en énergie positive pour faire bouger les choses ?
Intéressant. D'une part, je suis un peu sceptique quant à la fascination pour la prétendue "street cred" des djihadistes de Daesh, partagée notamment par le journal en ligne Lundi Matin, tenu par les camarades de Tarnac. De l'autre, il est vrai que la présence de cette menace rend bien inopérantes les tentatives rationalistes et apaisées des fayots de la gauche radicale.
Dissonance cognitive (extrait wikipedia)
Paradigme de l'infirmation des croyances
La dissonance survient quand les personnes sont confrontées à une information qui n'est pas cohérente avec leurs croyances. Si la dissonance n'est pas réduite en changeant sa propre croyance, elle peut avoir pour effet la restauration de la cohérence au moyen d'une perception erronée de cette information non cohérente, du rejet ou de la réfutation de cette information, en recherchant le soutien d'autres personnes qui partagent les mêmes croyances, et en tentant d'en persuader les autres.
Une première version de la théorie de la dissonance cognitive apparaît dans le livre de Leon Festinger de 1956 L'Échec d'une prophétie qui raconte le renforcement de la croyance des adeptes d'un culte après l'échec d'une prophétie d'un atterrissage d'ovni imminent : ils se réunirent à un endroit et un moment convenus dans la certitude qu'ils seraient, dans ces conditions, les seuls à survivre à la destruction de la Terre, mais il ne se passa rien d'exceptionnel. Ils se sont trouvés confrontés à une forte dissonance cognitive et réduits à des conjectures : Ont-ils été victimes d'une rumeur ? Ont-ils donné leurs possessions terrestres en vain ? Etc. La plupart ont choisi de croire quelque chose de moins dissonant pour assimiler le fait que la réalité ne concordait pas avec leurs attentes. Ils imaginèrent que les extraterrestres avaient donné à la Terre une seconde chance et que le groupe était maintenant rendu plus fort pour répandre l'idée que la destruction de la planète devait s'arrêter. Le groupe a augmenté de façon spectaculaire son prosélytisme en dépit du fait que la prophétie ait échoué.
Paradigme de l'infirmation des croyances
La dissonance survient quand les personnes sont confrontées à une information qui n'est pas cohérente avec leurs croyances. Si la dissonance n'est pas réduite en changeant sa propre croyance, elle peut avoir pour effet la restauration de la cohérence au moyen d'une perception erronée de cette information non cohérente, du rejet ou de la réfutation de cette information, en recherchant le soutien d'autres personnes qui partagent les mêmes croyances, et en tentant d'en persuader les autres.
Une première version de la théorie de la dissonance cognitive apparaît dans le livre de Leon Festinger de 1956 L'Échec d'une prophétie qui raconte le renforcement de la croyance des adeptes d'un culte après l'échec d'une prophétie d'un atterrissage d'ovni imminent : ils se réunirent à un endroit et un moment convenus dans la certitude qu'ils seraient, dans ces conditions, les seuls à survivre à la destruction de la Terre, mais il ne se passa rien d'exceptionnel. Ils se sont trouvés confrontés à une forte dissonance cognitive et réduits à des conjectures : Ont-ils été victimes d'une rumeur ? Ont-ils donné leurs possessions terrestres en vain ? Etc. La plupart ont choisi de croire quelque chose de moins dissonant pour assimiler le fait que la réalité ne concordait pas avec leurs attentes. Ils imaginèrent que les extraterrestres avaient donné à la Terre une seconde chance et que le groupe était maintenant rendu plus fort pour répandre l'idée que la destruction de la planète devait s'arrêter. Le groupe a augmenté de façon spectaculaire son prosélytisme en dépit du fait que la prophétie ait échoué.
si l'insurrection est un "soulèvement contre le pouvoir établi pour le renverser", c'est drôlement tortueux comme chemin !
non, sire, c'est un assassinat fanatique.
non, sire, c'est un assassinat fanatique.
La façade se lézarde
Les faces, au loup enlevé, se reprennent et rictus, en prime, ironisent.
La vitrine de " Je suis Charlie" éclate en mille brisures
Les tenants de l'expression valise " la liberté d'expression" montrent, en plein jour, leur visage de " faux-culs"
Daniel tente des points d'analyse, de réflexion
Il propose des pistes, des idées.
Il dit.
Si on a des choses à dire, on les dit. On n'éructe pas.
Je sens ce fil de forum mal parti...
Les faces, au loup enlevé, se reprennent et rictus, en prime, ironisent.
La vitrine de " Je suis Charlie" éclate en mille brisures
Les tenants de l'expression valise " la liberté d'expression" montrent, en plein jour, leur visage de " faux-culs"
Daniel tente des points d'analyse, de réflexion
Il propose des pistes, des idées.
Il dit.
Si on a des choses à dire, on les dit. On n'éructe pas.
Je sens ce fil de forum mal parti...
Belle analyse.
Dans cette chronique, un pas de plus a été fait par rapport à l'émission, qui était elle-même très riche et passionnante.
Mais Daniel, vous allez vous faire des ennemis.
Je ne connais pas beaucoup de monde capable d'entendre ce discours et cette analyse.
Bel acte de courage.
Je soutiens.
JM.
Dans cette chronique, un pas de plus a été fait par rapport à l'émission, qui était elle-même très riche et passionnante.
Mais Daniel, vous allez vous faire des ennemis.
Je ne connais pas beaucoup de monde capable d'entendre ce discours et cette analyse.
Bel acte de courage.
Je soutiens.
JM.
Imaginez un instant maintenant ou seront les jeunes, du bon cote du périph,
qui ont 10 ans aujourd'hui et qui ont vécu Cologne, Charlie et le Bataclan.
Ils intériorisent la menace.
Ils constatent le déni, directement hérité du post colonialisme d'une majorité de la gauche Française et européenne, refusant de lier l'islamisme à la violence et au sexisme.
Hier le même déni face à la montée de l'insécurité (réelle/ressentie touça touça) à conduit à la montée du FN aujourd'hui.
Islamisme transnational auquel les jeunes sont soumis comme à une évidence dans leur vie réelle ET virtuelle.
Ajouter à cela la composante énergétique.
Pour reprendre la phrase de Jancovici "en première approximation, l'activité humaine est directement liée à la consommation énergétique"
Se demander une seconde par exemple, si la guerre en Syrie n'est pas un peu liée au fait que le pic a été passé au milieu des années 2000....
Et puis tient lire ca pour etre un peu moins naif, meme si ca plait pas:
http://www.siawi.org/article10591.html
qui ont 10 ans aujourd'hui et qui ont vécu Cologne, Charlie et le Bataclan.
Ils intériorisent la menace.
Ils constatent le déni, directement hérité du post colonialisme d'une majorité de la gauche Française et européenne, refusant de lier l'islamisme à la violence et au sexisme.
Hier le même déni face à la montée de l'insécurité (réelle/ressentie touça touça) à conduit à la montée du FN aujourd'hui.
Islamisme transnational auquel les jeunes sont soumis comme à une évidence dans leur vie réelle ET virtuelle.
Ajouter à cela la composante énergétique.
Pour reprendre la phrase de Jancovici "en première approximation, l'activité humaine est directement liée à la consommation énergétique"
Se demander une seconde par exemple, si la guerre en Syrie n'est pas un peu liée au fait que le pic a été passé au milieu des années 2000....
Et puis tient lire ca pour etre un peu moins naif, meme si ca plait pas:
http://www.siawi.org/article10591.html
Cette émission d'@SI avec "l'anthropologue Alain Bertho, le sociologue Geoffroy de Lagasnerie, ..et Claire Serre-Combe, présidente et porte-parole d'Osez le féminisme" n'a cessé de me tarauder depuis que j'ai fini de la voir car elle m'atteint à deux niveaux :
Le premier niveau étant celui de ma conviction que rien de bon ne naît de ces rejets ajoutés aux rejets et entretenus par ces libertés de parole enfin retrouvées comme après le silence obligé qui suivit la réhabilitation de Dreyfus, ce parler vrai de certains (exemples multiples: la "race blanche" et "la religion" toujours la même qui envahit etc), toutes ces choses tues qui depuis des mois sont soudain dites à force de Ménard, Finkielkraut, Zemmour et autres Houellebecq, non rien de bon ne nait de ce rejet, de ce refus d'explications, ces excuses inimaginables même aux yeux de ceux qui devraient avertir les autres par héritage de la prévention.
Au lieu de chanter le vivre ensemble, au lieu de rappeler notre union, de dire d'où naissent les blessures, certains ont fossilisé les ressentiments, faisant d'eux des pierres d’achoppement qui grippent l'évolution naturelle de la société.
L'autre niveau étant celui d'un certain désespoir après les évènements de Cologne pour des raisons personnelles : je connais des Allemands retraités qui se sont investis dans l'aide aux immigrants, qui s'étonnent d'ailleurs que la France se distingue par son inaction, et qui voient leur investissement au service de ces gens mis en question par les exactions de certains, et les conclusions hâtives sorties du catalogue des préjugés.
Je rappellerais d'abord les écriteaux dans les pubs Anglais d'il y a plusieurs décennies qui mettaient en garde les jeunes Français venus se dévergonder Outre-Manche, se "à nous les Petites anglaises", et qui se voyaient remettre par ces dernières au rang des bouseux boutonneux que souvent ils étaient du fait de l'écart culturel et social entre les deux pays, l'un étant encore une dictature gaulliste, l'autre Carnaby Street et les Rolling Stones.
Le rejet de l'analyse d'un élément anecdotique comme celui des "terrasses" me parait à cet égard bien représentatif du conservatisme Français, de son refus de prendre conscience de la réalité du pays : des mondes parallèles vivent ensemble et se frottent et se révèlent à certains endroits tels que ceux des contrôles d'identité
Que l'on nomme la rancœur qui naît de prémices d'une insurrection, je ne sais pas. Je sais qu'elle se voit partout.
Le premier niveau étant celui de ma conviction que rien de bon ne naît de ces rejets ajoutés aux rejets et entretenus par ces libertés de parole enfin retrouvées comme après le silence obligé qui suivit la réhabilitation de Dreyfus, ce parler vrai de certains (exemples multiples: la "race blanche" et "la religion" toujours la même qui envahit etc), toutes ces choses tues qui depuis des mois sont soudain dites à force de Ménard, Finkielkraut, Zemmour et autres Houellebecq, non rien de bon ne nait de ce rejet, de ce refus d'explications, ces excuses inimaginables même aux yeux de ceux qui devraient avertir les autres par héritage de la prévention.
Au lieu de chanter le vivre ensemble, au lieu de rappeler notre union, de dire d'où naissent les blessures, certains ont fossilisé les ressentiments, faisant d'eux des pierres d’achoppement qui grippent l'évolution naturelle de la société.
L'autre niveau étant celui d'un certain désespoir après les évènements de Cologne pour des raisons personnelles : je connais des Allemands retraités qui se sont investis dans l'aide aux immigrants, qui s'étonnent d'ailleurs que la France se distingue par son inaction, et qui voient leur investissement au service de ces gens mis en question par les exactions de certains, et les conclusions hâtives sorties du catalogue des préjugés.
Je rappellerais d'abord les écriteaux dans les pubs Anglais d'il y a plusieurs décennies qui mettaient en garde les jeunes Français venus se dévergonder Outre-Manche, se "à nous les Petites anglaises", et qui se voyaient remettre par ces dernières au rang des bouseux boutonneux que souvent ils étaient du fait de l'écart culturel et social entre les deux pays, l'un étant encore une dictature gaulliste, l'autre Carnaby Street et les Rolling Stones.
Le rejet de l'analyse d'un élément anecdotique comme celui des "terrasses" me parait à cet égard bien représentatif du conservatisme Français, de son refus de prendre conscience de la réalité du pays : des mondes parallèles vivent ensemble et se frottent et se révèlent à certains endroits tels que ceux des contrôles d'identité
Que l'on nomme la rancœur qui naît de prémices d'une insurrection, je ne sais pas. Je sais qu'elle se voit partout.
Cette histoire de terrasse est complètement con.
Les serveurs parisiens n'ont pas l'amabilité sélective, ils sont généralement odieux avec tout le monde, avec, pour les plus vieux d'entre eux, portant tablier blanc et veston noir, cette délicieuse façon de lancer : "ben alors, keskel prend" / "ben alors, keski veut ?", le tout en faisant la gueule et en râlant parce que :
- on reste trop longtemps
- on commande pas assez
- on sort son pc et on demande à le brancher (arf...)
- on veut aller aux chiottes et on n'a pas de jeton
- on voudrait pisser mais on veut pas consommer (et donc on se fait jeter dehors)
etc.
Croire qu'un garçon est plus aimable parce qu'on a telle ou telle couleur relève d'un syndrome de persécution aiguë, et appelle calmants et psychothérapie.
On devrait attribuer à Lagasnerie le poste de "porte parole du conseil représentatif des associations des petites victimes de France".
Et ensuite, se foutre copieusement de sa gueule. Et enfin, arrêter de l'INVITER, bordel !
Les serveurs parisiens n'ont pas l'amabilité sélective, ils sont généralement odieux avec tout le monde, avec, pour les plus vieux d'entre eux, portant tablier blanc et veston noir, cette délicieuse façon de lancer : "ben alors, keskel prend" / "ben alors, keski veut ?", le tout en faisant la gueule et en râlant parce que :
- on reste trop longtemps
- on commande pas assez
- on sort son pc et on demande à le brancher (arf...)
- on veut aller aux chiottes et on n'a pas de jeton
- on voudrait pisser mais on veut pas consommer (et donc on se fait jeter dehors)
etc.
Croire qu'un garçon est plus aimable parce qu'on a telle ou telle couleur relève d'un syndrome de persécution aiguë, et appelle calmants et psychothérapie.
On devrait attribuer à Lagasnerie le poste de "porte parole du conseil représentatif des associations des petites victimes de France".
Et ensuite, se foutre copieusement de sa gueule. Et enfin, arrêter de l'INVITER, bordel !
Il y a une autre insurrection qui se prépare ; celle du rejet de ces populations qui ne veulent pas de notre mode de vie, de notre laïcité, de notre sexualité libérée dieu merci depuis les années 70, le rejet de toutes ces journalistes, sociologues, politiques qui veulent nous faire gober encore et toujours que l’immigration est une chance pour nous tous et que si l'Islam tue, c'est de notre faute. Il y en a marre, je suis pour une meilleure répartition des richesses, pour un autre système économique ( un sujet qui ne fait plus parti de vos préoccupations) mais je me retrouve nettement plus dans les articles de "Causeur" que dans les vôtres qui m'exaspèrent, je ne me sens coupable de rien, ces mecs qui tuent ont leur libre arbitre, ils le font au nom d'une religion, ni les Chrétiens, ni les Juifs, ni les Bouddhistes, ni les Orthodoxes prennent des armes de guerre pour commettre de tels massacres !
Vous êtes incapable de recevoir des invités qui envisageraient les problèmes différemment, vous êtes devenu tellement sectaire. C'est grâce à des gens comme vous que les droites extrêmes progressent partout.
Vous êtes incapable de recevoir des invités qui envisageraient les problèmes différemment, vous êtes devenu tellement sectaire. C'est grâce à des gens comme vous que les droites extrêmes progressent partout.
Bonjour,
l'argument sur le traumatisme des terrasses est très intéressant en soi. Cependant il s'écroule face au faits. Les tueurs venaient plutôt de Belgique et n'ont pas été confrontés à cette expérience d'arriver à se faire servir un café en terrasse sur les boulevards parisiens.
MC
l'argument sur le traumatisme des terrasses est très intéressant en soi. Cependant il s'écroule face au faits. Les tueurs venaient plutôt de Belgique et n'ont pas été confrontés à cette expérience d'arriver à se faire servir un café en terrasse sur les boulevards parisiens.
MC
L'insurrection est l'action de s'insurger. C'est un soulèvement armé ou non, une révolte d'un groupe ou d'une population (les insurgés), contre un pouvoir établi ou une autorité.
Les partisans de l'insurrection y rattachent une notion de droit et de justice (insurrection contre une armée d'occupation, un régime totalitaire, une dictature…).
Le droit à l'insurrection fut reconnu dans la Constitution de 1793, jamais appliquée, ainsi que dans la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1793 (article 35).
Soulèvement : Mouvement collectif et massif de révolte
Mon dictionnaire dit que la réponse est non.
Les partisans de l'insurrection y rattachent une notion de droit et de justice (insurrection contre une armée d'occupation, un régime totalitaire, une dictature…).
Le droit à l'insurrection fut reconnu dans la Constitution de 1793, jamais appliquée, ainsi que dans la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1793 (article 35).
Soulèvement : Mouvement collectif et massif de révolte
Mon dictionnaire dit que la réponse est non.
Je ne comprends absolument pas le point de vue ni le message que tente de faire passer Daniel à travers cette chronique qui mèle pêle mêle les attentats de novembre, les agressions sexuelles à Cologne et le prix du café. Deux points en particulier me paraissent aberrants:
Le premier : je suis totalement d'accord avec le commentaire de JC2 et sa remarque à propos de la "suranalyse". Je trouve que tenter d'expliquer le massacre des terrasses par le fait que pour les "jeunes des minorités ethniques" on est "mal accueilli" sur ces terrassses, que c'est un "lieu intimidant" et que "le café y soit cher" est -désolé du terme- d'une bêtise sans nom.
Le but du terrorisme est de terrifier une population, de faire du bruit et d'obtenir une résonance médiatique. C'est pour çà que les attentats ont lieu des des endroits bondés, qu'ils s'agissent de centres commerciaux au Kenya, de marchés au Nigéria et au Liban, de métros à Madrid,de terrasses en plein Paris. Vous pouvez toujours venir m'expliquer que les pour les kamikazes libanais, le marché était un lieu "intimidant" et que les tomates y étaient trop "chères", mais bon...
Deuxième point : pour moi, une insurrection est une révolte armée contre le pouvoir en place et elle amène à déboucher sur une guerre civile pour renverser ce pouvoir justement. Insurrection, ennemi intérieur, guerre des civilisations. NON nous ne sommes pas en guerre intérieure, NON il ne s'agit pas d'une insurrection, il s'agit d'un groupe terrorriste qui cherche à faire le maximum de bruit avec un minimum de moyens. Et çà marche...
Le premier : je suis totalement d'accord avec le commentaire de JC2 et sa remarque à propos de la "suranalyse". Je trouve que tenter d'expliquer le massacre des terrasses par le fait que pour les "jeunes des minorités ethniques" on est "mal accueilli" sur ces terrassses, que c'est un "lieu intimidant" et que "le café y soit cher" est -désolé du terme- d'une bêtise sans nom.
Le but du terrorisme est de terrifier une population, de faire du bruit et d'obtenir une résonance médiatique. C'est pour çà que les attentats ont lieu des des endroits bondés, qu'ils s'agissent de centres commerciaux au Kenya, de marchés au Nigéria et au Liban, de métros à Madrid,de terrasses en plein Paris. Vous pouvez toujours venir m'expliquer que les pour les kamikazes libanais, le marché était un lieu "intimidant" et que les tomates y étaient trop "chères", mais bon...
Deuxième point : pour moi, une insurrection est une révolte armée contre le pouvoir en place et elle amène à déboucher sur une guerre civile pour renverser ce pouvoir justement. Insurrection, ennemi intérieur, guerre des civilisations. NON nous ne sommes pas en guerre intérieure, NON il ne s'agit pas d'une insurrection, il s'agit d'un groupe terrorriste qui cherche à faire le maximum de bruit avec un minimum de moyens. Et çà marche...
Oui, je suis aussi sensible aux deux arguments mais lorsque j’entendais l’évocation du mouvement CPE, ayant participé aux manifs à l’époque et ayant vu ces groupes de jeunes hommes venir se faire du manifestants j’avais pensé qu’ils étaient envoyés et pas du tout venant de leur propre chef car leur présence n’était pas à tous les rassemblements. Sans vouloir être parano je pense qu’il est possible que quelque force politique a intérêt à troubler, plutôt faire troubler, des mouvements sociaux d’ampleur et il me semble plus juste de soupçonner dans le cas du CPE une chose de ce genre mais je peux me tromper.
L'exclusion sociale et économique, la discrimination raciale qui se traduit par une mise à l'écart des principaux lieux de pouvoir : institutionnelle, économique, politique, la gentifrication urbaine et tous ses dérivés, le recul idéologique des politiques au pouvoir à trouver des solutions, des politiques qui prennent systématiquement la défense des juifs dans les médias au détriment de la communauté arabe... Voyez le succès de la journée portes ouvertes dans les mosquées. Si la France était vraiment égalitaire, elle ne devrait pas transposer le problème israélo-palestinien sur son territoire et au contraire proposer un savoir-vivre ensemble.
certes les fondements du djihadisme sont compliqués à comprendre
mais
de Lagasnerie - Todd même combat !
Jean-Mi
mais
de Lagasnerie - Todd même combat !
Jean-Mi
Par pitié Daniel, arrêtez de publier des chroniques et préparez plus longuement vos émissions.
Avec des gens qui ont vraiment des trucs à dire dans leurs domaines de compétences respectifs.
Lagasnerie passe pour un guignol chez tous les sociologues sérieux - on devrait se poser la question de savoir pourquoi.
Si vous faites de lui votre nouvelle boussole intellectuelle nous ne sommes pas sortis de l'auberge.
Lisez et invitez Roy, Kepel, Filiu, bref, ceux qui ont VRAIMENT travaillé, à la fois sur les religions, sur l'islam en particulier, et dans la France "périphérique". ça nous changera des mecs qui disqualifient le terrain (lieu d'étude privilégié pour le sociologue, faut-il le rappeler) pour mieux justifier leur point de vue insoutenable intellectuellement, suivant des méthodes fidèles aux maoïstes des années 70'.
Avec des gens qui ont vraiment des trucs à dire dans leurs domaines de compétences respectifs.
Lagasnerie passe pour un guignol chez tous les sociologues sérieux - on devrait se poser la question de savoir pourquoi.
Si vous faites de lui votre nouvelle boussole intellectuelle nous ne sommes pas sortis de l'auberge.
Lisez et invitez Roy, Kepel, Filiu, bref, ceux qui ont VRAIMENT travaillé, à la fois sur les religions, sur l'islam en particulier, et dans la France "périphérique". ça nous changera des mecs qui disqualifient le terrain (lieu d'étude privilégié pour le sociologue, faut-il le rappeler) pour mieux justifier leur point de vue insoutenable intellectuellement, suivant des méthodes fidèles aux maoïstes des années 70'.
Quel est le lien entre le livre du Comité Invisible et ce dont vous parlez ?!
Comment dire....
1) Ce que dit Geoffroy de Lagasnerie, c'est son interprétation qui n'est appuyée par aucune étude sérieuse. Partir de là pour y voir une insurrection, c'est vraiment tiré par les cheveux. Qui vous dit, après tout, que les terrasses des cafées n'ont pas simplement été visées car c'était des cibles faciles et médiatisables ?
2) Je ne pense pas que les évènements de Cologne ont été ordonnés par Daesh. Vouloir a tout prix y voir les pièces d'un grand puzzle, c'est risquer de sur-interpréter et de lier des évènements qui n'ont pas grand chose à voir entre eux.
3) Si vous avez quand même raison, l'extrême gauche est bien dans la merde: elle appelle à l'insurrection, et ce sont les mouvements d'extrême droite qui la font !
1) Ce que dit Geoffroy de Lagasnerie, c'est son interprétation qui n'est appuyée par aucune étude sérieuse. Partir de là pour y voir une insurrection, c'est vraiment tiré par les cheveux. Qui vous dit, après tout, que les terrasses des cafées n'ont pas simplement été visées car c'était des cibles faciles et médiatisables ?
2) Je ne pense pas que les évènements de Cologne ont été ordonnés par Daesh. Vouloir a tout prix y voir les pièces d'un grand puzzle, c'est risquer de sur-interpréter et de lier des évènements qui n'ont pas grand chose à voir entre eux.
3) Si vous avez quand même raison, l'extrême gauche est bien dans la merde: elle appelle à l'insurrection, et ce sont les mouvements d'extrême droite qui la font !
Ces fragments d'analyse partent à mon avis dans une mauvaise direction, car ils évacuent presque entièrement la dimension internationale et la dimension quasi planétaire de la volonté d'établissement d'un État islamique. Il y a une organisation étrangère, basée à l'étranger, qui a un projet idéologique précis qui passe par l'écrasement si possible de l'Occident, non pas sur des bases sociologiques et liées aux aléas de la société française, mais sur des bases plus larges imprégnées de principes religieux et qui visent à l'établissement d'un État à fondement islamiste radical sur la plus grande partie possible de la planète. Les convulsions des banlieues, les frustrations de certains jeunes, sont utilisés bien sûrs pour favoriser le recrutement d'une chair à canon dans ce projet, mais il ne s'agit pas d'une insurrection. À moins qu'on puisse caractériser aussi la volonté d'Hitler de coloniser toute l'Europe, d'insurrection..
Une guerre a été officiellement déclarée à l'Occident et particulièrement à notre pays, depuis l'étranger, par quelqu'un qui veut créer un État islamique notamment sur notre sol... Le terme d'insurrection me semble réducteur et même presque flatteur. Car il s'agit d'une agression brutale, sans limites, avec l'unique volonté de faire le plus de mal possible pour remplacer une civilisation par une autre. Des insurgés, à la limite, sont bien plus policés et humains que cette vague de crétins barbares...
Une guerre a été officiellement déclarée à l'Occident et particulièrement à notre pays, depuis l'étranger, par quelqu'un qui veut créer un État islamique notamment sur notre sol... Le terme d'insurrection me semble réducteur et même presque flatteur. Car il s'agit d'une agression brutale, sans limites, avec l'unique volonté de faire le plus de mal possible pour remplacer une civilisation par une autre. Des insurgés, à la limite, sont bien plus policés et humains que cette vague de crétins barbares...
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Au fond si toutes ses dernières cibles, rassemblées, formaient sens ? La liberté d'expression et la laïcité (Charlie), "l'art de vivre" des urbains aisés (Bataclan et terrasses), la tolérance sexuelle (Cologne) -et même, à Cologne, l'accueil des réfugiés, puisque c'est cette générosité allemande qui, en définitive, sera sans doute la grande vaincue de l'affaire.
Je ne sais pas si c'est céder à ce penchant intrinsèque qu'on doit tous avoir à se voiler la face, mais depuis 1 an que j'entend les explications "ils visaient ceci, ils attaquaient cela...", je reste sceptique. C'est bien joli de tout faire rentrer dans les cases. Si les types étaient entrés au stade de France, c'est la France qui aurait été visée ? Son président ? Ou les couches populaires qui assistent aux matches et supportent l'équipe ? Quid du Thalis, c'est la liberté de se déplacer qui était visée ? Les populations aisées qui prennent le train ? Est ce qu'on n'en est pas à suranalyser, un peu, en mettant ce qui s'est passé à Cologne sur le compte de la "tolérance sexuelle" ?(franchement moi je n'y vois pas aussi clair dans qui que quoi à Cologne, mais sans doute parce qu'à force j'ai coupé ce canal d'info - marre d'entendre n'importe quelle info préliminaire disséquée et interprétée à cou de "c'est à cause de", "ça montre que" et "il faut que")
Et si, les mecs, ils cherchaient juste à faire du bruit ? Désolé hein, je m'en veux de faire reculer la compréhension. Juste que l'hypothèse de la violence absurde et gratuite, je ne l'entend pas. Du haut de mon ignorance, ça me semble au moins aussi plausible que le coup du café trop cher.
Je ne sais pas si c'est céder à ce penchant intrinsèque qu'on doit tous avoir à se voiler la face, mais depuis 1 an que j'entend les explications "ils visaient ceci, ils attaquaient cela...", je reste sceptique. C'est bien joli de tout faire rentrer dans les cases. Si les types étaient entrés au stade de France, c'est la France qui aurait été visée ? Son président ? Ou les couches populaires qui assistent aux matches et supportent l'équipe ? Quid du Thalis, c'est la liberté de se déplacer qui était visée ? Les populations aisées qui prennent le train ? Est ce qu'on n'en est pas à suranalyser, un peu, en mettant ce qui s'est passé à Cologne sur le compte de la "tolérance sexuelle" ?(franchement moi je n'y vois pas aussi clair dans qui que quoi à Cologne, mais sans doute parce qu'à force j'ai coupé ce canal d'info - marre d'entendre n'importe quelle info préliminaire disséquée et interprétée à cou de "c'est à cause de", "ça montre que" et "il faut que")
Et si, les mecs, ils cherchaient juste à faire du bruit ? Désolé hein, je m'en veux de faire reculer la compréhension. Juste que l'hypothèse de la violence absurde et gratuite, je ne l'entend pas. Du haut de mon ignorance, ça me semble au moins aussi plausible que le coup du café trop cher.
N'est-ce pas un peu ce que signifie l'expression "se payer de mots"?
Une révolte contre le pouvoir pour lui réclamer d'entraver la liberté? Une révolte qui est incarnée par des gens venus d'ailleurs? Faire d'eux les représentants de la révolte des cités? Mouais mouais mouais insurrection, je vais y réfléchir mais je suis persuadée d'avance que le mot est impropre.
Une révolte contre le pouvoir pour lui réclamer d'entraver la liberté? Une révolte qui est incarnée par des gens venus d'ailleurs? Faire d'eux les représentants de la révolte des cités? Mouais mouais mouais insurrection, je vais y réfléchir mais je suis persuadée d'avance que le mot est impropre.
BRA-VO !
C 'est exactement ce que je sens depuis des mois.
Vous l' écrivez de belle façon.
Clap clap clap clap
C 'est exactement ce que je sens depuis des mois.
Vous l' écrivez de belle façon.
Clap clap clap clap
De leur point de vue, les terroristes ont de bonne raisons et des justifications. Ca marche pour toutes les époques.
Ca veut pas dire que leurs raisons sont les bonnes.
Ca veut pas dire que leurs raisons sont les bonnes.
Une insurrection française avec une poignée types paumés et fous dont certains belges?
Alors que dans une récente émission vous soulignez que finalement l'origine sociale est loin de tout expliquer ?
Alors que dans une récente émission vous soulignez que finalement l'origine sociale est loin de tout expliquer ?