L'insurrection, et si elle était là ?
Un jour ou l'autre, on finit bien par rassembler quelques pièces du puzzle.
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Derniers commentaires
Affligeant.
Mini-série d'anticipation où un régime d'apartheid entre (travailleurs) actifs de la ville protégée par un mur et sans emploi relégués dans la "zone" est menacé par une rébellion. C'est moyennement réussi mais enfin, ce serait presque de l'apologie du terrorisme d'un point de vue à la Valls...
Le mouvement de l'Etat Islamique a pu revêtir le caractère d'une insurrection en Irak puis en Syrie car il y a, au moins initialement, obtenu le soutien ou la neutralité de la population qui déteste à juste titre les régimes en place.
L'insurrection est un passage du "je" au "nous". L'insurrection dont on peut espérer la réussite est le témoignage d'un "non" partagé. Elle a besoin d'un" il" ou d'un "le" essentialisé. Non à un tyran, un régime d'oppression-répression, une occupation ... Le non exprimé par les attaques des djihadistes de 2015 n'est probablement même pas partagé par une majorité de ceux dont ils se prétendent les porte-drapeaux.
*Le soulèvement populaire qui a suivi l'immolation volontaire de Mohamed Bouazizi à Sidi Bouzid le 17 décembre 2010 et abouti le 14janvier 2011 à la fuite en Arabie Saoudite de Zine El Abidine Ben Ali est un exemple d'insurrection (dégage! a été le slogan partagé de tous les tunisiens) non armée ayant abouti. L'islamisme n'était pas impliqué dans ses motivations mais les tentatives de récupération qu'il en fait sont encore en cours.
Je sais bien que Daniel Schneidermann, au cours de l'émission, justifie ce rapprochement d'événements par les débats qu'ils ont suscités dernièrement sur le fait de savoir si oui ou non, expliquer c'est excuser. (Et soyons indulgent jusqu'au bout, accordons lui que la "spécificité" qu'il décèle dans les événements de Cologne soit bien celle de leur caractère "massif".) Pour autant, j'insiste : il y avait bien d'autres exemples, actuels ou passés, sur lesquels ce débat s'appliquait également. Et si ce débat n'est pas aussi médiatiquement fort pour ces innombrables exemples, c'est peut-être parce qu'un traitement à tendance xénophobe est justement déjà présent chez les médias français. Je rappelle seulement que si @si se veut dans un certain rapport aux médias dominant, c'est pour les critiquer, et non pour les suivre, et relayer leur vision biaisée de la société.
J'en étais là après l'émission : beaucoup d'énervement pour un non-dit. Mais voilà que vient cette chronique qui, en dépit d'une imperméabilité totale lors du plateau des interventions respectives à ces deux sujets, disjoints, voilà que vient cette chronique qui sonne comme une justification après-coup de ce que je considère une faute ou une erreur. En surenchérissant. Et cette fois de façon totalement décomplexée : les djihadistes et les violeurs de Cologne, même combat ! ... Arrrghhh !
Ca commence à se savoir
Et il y a des incendies qui s'allument
dans certains endroits
parce qu'il fait trop froid
Traducteur, traduisez
Mais
N'ayez pas peur
On sait ce que c'est que la radio
Il ne peut rien s'y passer
Rien ne peut avoir d'importance
Ce n'est rien
Ce n'était rien
Juste pour faire du bruit
Juste de la musique
Juste des mots des mots
Des mots des mots
Tout juste un peu de bruit
Tout juste un peu de bruit
Comme à la radio
Il y aurait un tel sentiment de discrimination diffus que même quand un jeune d'origine étrangère ne fait pas face à une discrimination réelle (ou qu'on prouve qu'il y a des cafés qui refusent de les servir) il peut avoir une impression de rejet.
Maintenant au lieu de se focaliser sur l'exemple alacon des terrasses de cafés et leur mise en relation alacon avec les cibles pratiques choisies par les terroristes, on pourrait demander pourquoi quand un serveur ou autre parisien fait la gueule à un djeuns de banlieue (comme ils la font à tout le monde, tout provincial peut en témoigner), ce dernier en arrive à se sentir ethniquement rejeté (enfin en imaginant qu'une étude sociologique réelle ait démontré que le djeuns réagissant ainsi soit représentatif d'un sentiment répandu).
On pourrait dès lors sortir de cette ridicule et anecdotique focalisation sur les terrasses pour en arriver à des histoires de "ta race" comme qui dirait, et à une telle diffusion de propos racistes dans l'espace public (via la droite "décomplexée" s'ajoutant aux FN et à une longue liste d'intellectuels médiatiques douteux) que le membre de minorité devant toute réaction un tant soit peu négative à sa présence quelque part (ou retard à lui servir son kawa) pourrait avoir tendance à l'interpréter comme du racisme (j'allais dire "ou y trouver une raison de tirer dans le tas dans les cas extrêmes..." mais c'est du raccourci abusif, même GdL dit juste que ça aurait "inconsciemment influencé le choix des cibles" rien de plus).
(Enfin je dis ça j'enfonce une porte ouverte, je sais.)
A noter que la presque totalité des victimes sont des musulmans.
Là aussi, encore des problèmes d'accès aux terrasses des cafés et restaurants ?
Cette liste n'est malheureusement plus mise à jour depuis 2006.
Ce qui est fait au nom de l’islam partout dans le monde
par A.M.L
SOUDAN
Janvier 1985 : Mahmoud Mohammed Taha fut condamné à mort et pendu à Khartoum, à plus de 80 ans. Il avait écrit un livre sur l’histoire de l’islam où il défendait l’idée de séparation du politique et du religieux (« Un islam à vocation libératrice », L’Harmattan, 2002). Il défendait l’idée que le message spirituel du prophète, tel qu’il fut révélé à La Mecque, est universel, mais que toute la construction juridique élaborée à côté, dans un contexte historique précis, n’était plus en phase avec la vie des musulmans aujourd’hui.
1991 : Ajjabna Mohammed devient apostat : il est renvoyé de l’Université. Rejeté par sa famille, il tente de s’enfuir ; on le met en prison, où il subit des tortures pour revenir à l’islam.
IRAN
1946 : Assassinat de Ahmad Kasrawi, historien, juriste et linguiste accusé d’incroyance par les Fida’iyyani Islam, et assassiné sous une fatwa pour hérésie.
1946 (mars) : l’écrivain Ahmed Kusravi est assassiné par des membres des associations unionistes islamiques.
1981 : Saïd Soltanpour, poète et metteur en scène du théâtre, est exécuté en raison de ses convictions politiques.
1982 : Ata Nourian, homme de lettres et membre de l’Union des écrivains, est exécuté en 1982, en raison de ses convictions politiques.
1984 : Ali Dashti, auteur d’un livre très critique envers l’islam, meurt en prison de mauvais traitements à 83 ans.
1987 : Autodafé à l’Université d’Ispahan : 80 000 livres sont brûlés.
1989 (février) : Exécution des écrivains iraniens Amir Nikaiin, Monouchehr Behzadi, Djavid Misani, Abutorab Bagherazdeh.
1989 : Exécution des poètes iraniens Saïd Soltanpour et Rahman Hatefi.
14 février 1989 : « Les Versets sataniques », roman de Salman Rushdie, sont déclarés blasphématoires par Khomeyni, qui appelle au meurtre de l’auteur « ainsi que de tous les éditeurs » du roman. Trois millions de dollars sont offerts en récompense à celui qui donnera la mort de Rushdie (un million seulement si c’est un non-Iranien). Attentats en juillet 1991 contre le traducteur italien à Milan et le traducteur japonais à Tokyo. Attentat perpétré sur les ordres des services de renseignement de Téhéran le 29 mars 1989 contre le recteur de la Mosquée de Bruxelles et son adjoint, qui avaient déclaré que Rushdie devait être jugé et se repentir comme l’exige la juridiction. Cette fatwa est toujours en cours parce que déclarée irrévocable, le seul pouvant l’abroger, Khomeyni, étant mort.
1992 : Freydoun Farrokhzad, poète et homme de spectacle, est assassiné en Allemagne, en raison de ses activités artistiques considérées comme blasphématoires.
1993 : Un dessinateur satirique, Manouchehr Karimzadeh, est condamné à dix ans de prison pour avoir dessiné un footballeur dont le visage ressemblait vaguement à celui de Khomeyni. Le directeur du journal est fouetté, de même que le dessinateur ; les peines ont ensuite ét réduites (article du « New York Times »).
1994 : Saiidi Sirjani, écrivain, essayiste et romancier, est assassiné en prison pour avoir publié à l’étranger ses ouvrages interdits en Iran.
1994 (mai) : Arrestation de l’universitaire et militant des droits de l’homme E. Sahabi pour avoir participé à un colloque en Allemagne, jugé comme une « manifestation anti-révolutionnaire ».
1995 : Ahmad Miralai, homme de lettres et traducteur de la littérature étrangère en persan, est assassiné, en raison de ses activités littéraires.
1996 : Ghafar Hosseini, écrivain, est assassiné en raison de ses activités au sein de l’Union des écrivains en Iran.
1996 : Reza Mazlooman, journaliste et écrivain, est assassiné à Paris, en raison de ses écrits sur la période pré-islamique en Iran.
1996 : Ebrahim Zalzadeh, éditeur, est assassiné, en raison de ses activités d’édition.
1996 : Ahmad Tafazoli, chercheur et traducteur, est assassiné en raison de ses activités.
1998 : Pirouz Davani, journaliste, est enlevé et assassiné en raison de ses activités journalistiques.
1998 (novembre) : Majid Sharif, sociologue, journaliste et traducteur dans un journal progressiste interdit, est assassiné.
1998 (décembre) : Mohammad Mokhtari, poète et écrivain, est retrouvé étranglé. Il avait essayé de créer une association d’écrivains libres.
1998 (décembre) : Mohammad Jafar Pouyandeh, traducteur et écrivain, est retrouvé étranglé en raison de ses traductions et de ses activités au sein de l’Union des écrivains iraniens.
1998 (novembre) : Assassinat par des islamistes de deux intellectuels iraniens : Darius et Parvaneh Foruhar.
1998 : Hamid Pour Hajizadeh, poète, est assassiné avec son fils âgé de 9 ans en raison de ses écrits.
1999 (février) : Le religieux réformateur Hadi Khamenei est battu à Qom par des étudiants islamistes.
1999 (novembre) : Arrestation du rédacteur en chef d’une revue iranienne pour « injures aux valeurs de l’islam ».
1999 (novembre) : Condamnation du journaliste Chamsolvaezin à trois ans de prison pour propagande anti-islamique.
2000 (août) : Hassan Eshkevari, religieux iranien, est accusé d’apostasie, de blasphème et d’hérésie.
2003 : Zahra Kazemi, journaliste, est assassinée pendant sa détention, en raison de ses activités journalistiques.
2004 : Ahmad Bayat Mokhtari, poète et musicien, est enlevé et écrasé sous une voiture à Chiraz, en raison de ses activités artistiques.
2006 (janvier) : La journaliste de l’hebdomadaire « Tamadone Hormozgan » Elham Afrotan est emprisonnée le 23 janvier 2006. Selon des informations, la journaliste serait dans le coma suite à une tentative de « suicide ». Induite en erreur par le titre d’un article émanant d’un site Internet qui prônait la lutte contre le sida, l’équipe de rédaction en a fait une reprise dans sa page « santé ». Il s’agissait d’un article satirique comparant la venue de l’ayatollah Khomeyni au sida. Les journalistes ont été appréhendés à Bandar-Abbas, au sud du pays, après la publication de l’hebdomadaire. Les médias proches du pouvoir, les organisations gouvernementales et les écoles coraniques en ont profité pour organiser des manifestations, qui ont abouti à la mise à sac et à l’incendie du siège du journal.
Depuis leur arrestation le 23 janvier, Elham Afrotan et six autres collaborateurs de son journal étaient harcelés afin d’avouer « qu’ils recevaient des ordres à l’étranger les incitant à insulter l’ayatollah Khomeyni ».
Par ailleurs, Ali Afsahi, critique de cinéma et ancien rédacteur en chef de la revue culturelle et sportive « Cinama-Varzech » (suspendue en 2000), collaborateur d’Emadoldin Ebaghi, journaliste et fondateur d’une association de défense des droits des prisonniers d’opinion, a été arrêté le 12 février sans motif officiel. Le journaliste avait déjà été arrêté le 30 décembre 2000, et condamné à quatre mois de prison par le tribunal spécial du Clerg.
EGYPTE
1925 : Le cheikh d’Al-Azhar Ali Abd ar-Raziq est radié de l’université et interdit de publication par ses pairs pour avoir proposé une séparation entre la religion et l’État.
1925 : Interdiction du livre d’Ali Zbd ar-Raziq « Islam et principes de gouvernement » pour hérésie.
1926 : Interdiction du livre de Taha Hussein « Poésie pré-islamique ». Taha Hussein est expulsé en 1931 de l’Université par le ministre pour ses intérêts pour la littérature pré-islamique.
1981 : Interdiction du livre de Fikri Al Aqad « Histoire de la langue arabe ». L’auteur écrivait que certains mots du Coran étaient d’origine égyptienne.
1985 : « Les Milles et Une Nuits » sont condamnées par le Tribunal des mœurs du Caire, pour atteinte à la pudeur et pour corruption des mœurs des jeunes. Le tribunal ordonne la destruction de 3000 exemplaires saisis, l’emprisonnement de l’éditeur et de l’imprimeur. Une autodafé publique a lieu.
1990 : Nasr Abou Zeid, professeur d’Université, qui a « commencé à penser l’islam de l’intérieur et à présenter une voie profondément réformiste (« Critique du discours religieux », Actes Sud, Sindbad, 1999), est menacé de mort par les islamistes pour avoir voulu historiciser le Coran. Déclaré apostat le 14 juin 1995 par la Haute Cour égyptienne qui lui ordonne de se séparer de sa femme, il doit quitter l’Egypte et s’installer en Europe.
Janvier 1992 : Une délégation de savants d’Al-Azhar demande la saisie de huit publications traitant de l’islam.
8 juin 1992 : L’intellectuel laïque Farag Foda est assassiné par les islamistes en juin 1992, après avoir publié « La vérité absente », et après que le cheikh de la mosquée d’Al-Azhar au Caire l’a déclaré quelques jours auparavant « apostat ». Les universitaires d’Al-Azhar condamnent les conditions du meurtre de Foda, mais ils estiment qu’il était un apostat, et qu’il méritait une mort légale.
Décembre 1992 : Sur ordre d’Al-Azhar, « au nom de l’islam, religion de l’État », les œuvres de Foda, rééditées en hommage, sont interdites et saisies.
14 octobre 1994 : Nagib Mahfouz, 83 ans, le plus célèbre écrivain égyptien, Prix Nobel de littérature en 1988, est poignardé au Caire par un jeune intégriste, et gravement blessé à la gorge. Cette tentative d’assassinat a été revendiquée par Al-Djamaa al-Islamiya. En 1959, puis en 1988, juste après son prix Nobel, les romans de l’écrivain égyptien avaient été censurés par l’université Al-Azhar.
1997 : L’université Al-Azhar prépare l’interdiction de 196 livres pour des raisons morales et religieuses.
1997 : l’université Al-Azhar prépare l’interdiction du livre d’Al-Qimany « Dieu du Temps » pour dérision envers la religion puis hérésie de « réécriture de la tradition musulmane ». Le livre est saisi dans les imprimeries.
1998 : l’écrivain Ala’a Hamed est poursuivi pour « injure envers l’islam » dans un roman.
Avril 2000 : L’écrivain syrien Haïdar Haïdar est devenu la cible des islamistes égyptiens pour son livre, « le Festin pour les Algue marines ». Son roman, édité pour la première fois en 1983 à Chypre, allait être réédité par le ministère de la culture en Egypte. Une campagne est menée contre le roman. C’est un journaliste du périodique « Ach-Chaab », organe du parti de l’Action, qui a lancé le premier cri de guerre dans un article intitulé : « Qui fait le serment de mourir avec moi ? Puissent vos mains être coupées ! Il ne reste plus que le Coran... Que se passera-t-il si nous disons que le premier ministre est de la merde ? » On demande la condamnation du ministre de la culture et des responsables de l’édition. On s’en prend aux personnages du roman, et le recteur d’Al-Azhar appelle à un cérémonial d’autodafé du roman dans un lieu public 2000 : « La liberté d’expression est bienvenue, mais tous les hommes de lettres doivent comprendre que cette liberté est restreinte par le respect de Dieu, du Prophète et des valeurs religieuses. »
2000 (mai) : Le président d’Al-Azhar dit des intellectuels qui critiquent la censure : « Ils veulent la liberté absolue, sans respecter les valeurs et la morale religieuse. »
17 mai 2000 : l’Académie des recherches islamiques, sous l’autorité d’Al-Azhar, émet une déclaration, diffusée par le bureau du Grand Imam de l’université, Mohammed Sayyid Tantaoui. Le roman est considéré comme contrevenant à l’islam - littéralement, pour « être sorti de ce qui est connu en matière de religion » (khuruj ‘amma hua maalum min ad-din). L’Académie a incriminé le ministère de la culture qui a entrepris la réédition de roman. Des milliers d’étudiants d’Al-Azhar ont manifesté. Suite à cette affaire, le ministère de la culture interrompt l’impression de trois autres romans condamnés pour atteinte à la pudeur.
Janvier 2001 : Le diwan d’Abu Nuwas était exposé dans la foire du livre au Caire mais n’était pas à vendre. Agissant comme un Saint-Office pour la salubrité de la pensée, l’Académie azharite des recherches islamiques continue son œuvre censuriale : elle n’autorise pas la diffusion d’un livre sur « La femme dans la pensée de Khomeyni », fait appel au « Comité de la censure sur les œuvres artistiques » pour qu’il saisisse un livre intitulé « Appel à la réflexion et à la méditation du Coran et de la tradition du prophète, etc. »
2001 : Nawal Saadaoui fait l’objet d’une plainte formulée par les islamistes ; une audience est fixée pour le 18 juin 2001. Elle est reconnue coupable d’atteinte à la religion. Aujourd’hui, elle est menacée de mort par les intégristes. Déjà, en 1981, elle a été emprisonnée pour onze ans en raison de son engagement et de ses écrits féministes.
2001 : L’auteur Salaheddin Mohsen et la prédicatrice Manal Manea sont condamnés à trois ans de prison, pour athéisme et blasphème contre l’islam.
INDE
1989 (février) : Emeutes à Bombay contre « les Versets sataniques » : 12 morts.
BENGLADESH
1993 (24 septembre) : Un groupe d’islamistes du Bangladesh prononce une fatwa contre Taslima Nasreen, la condamnant pour blasphème. Sa tête est mise à prix. Sous la pression des manifestations islamistes, un mandat d’arrêt sera lancé contre elle en juin 1994. Médecin, écrivain (son dernier livre : « Rumeurs de haine ») née en 1962 au Pakistan oriental, devenu en 1971 le Bangladesh. Ses chroniques dans la presse, ses critiques de la condition faite aux femmes, de la religion et du pouvoir religieux, puis son livre « Lajja » en 1993, qui relate les exactions contre la minorité hindoue au Bangladesh au nom d’Allah, ont provoqué la haine des fondamentalistes musulmans. Lors du Salon du livre national, ses livres furent brûlés en public. Un comité « Détruisez Talisma » fut mis en place, et elle n’eut plus le droit de se rendre au salon du livre. Les fondamentalistes ont envahi les librairies qui vendaient ses livres et tout cassé. Après une campagne de haine sans précédent, le gouvernement a confisqué son passeport et lui a ordonné de cesser d’écrire si elle voulait garder son poste de médecin dans un hôpital public. Elle a été contrainte de s’exiler. Depuis lors, elle continue son combat pour la laïcité et pour la liberté des femmes.
PAKISTAN
1995 (avril) : Fatwa d’excommunication contre le poète Mohammed Alvi par le mufti Shabbir Siddiqi d’Ahamdabad, pour une phrase dans un poème écrit dix-sept ans auparavant : « O Dieu, si tu es trop occupé pour nous rendre visite, envoie un bon ange pour nous guider ». 1998 : Condamnation à mort d’Ayub Masih pour blasphème.
2000 (octobre) : L’universitaire pakistanais Younus Shaik est arrêté et condamné à la prison à vie pour ses écrits jugés blasphématoires.
SYRIE
1977 (février) : Le président de l’Université de Damas est assassiné sur le campus par des islamistes.
2004 : Nabil el-Fayadh, chercheur et écrivain, auteur de plusieurs ouvrages interdits en Syrie et dans la plupart des pays arabes, est arrêté par les services de renseignements le 30 octobre 2004 à Damas. Comme lors des précédentes interpellations, l’incarcération fait suite aux plaintes déposées par l’un des savants en religion les plus intégristes, Mohammed Saïd Ramadan el-Bouti, de l’Université de la Charia de Damas. Il a par ailleurs été menacé de mort à plusieurs reprises par le cheikh wahhabite Khatib Khodra.
ARABIE SAOUDITE
En Arabie saoudite paraît un livre où un anathème général est lancé contre plus d’une centaine d’écrivains arabes morts et vivants : Salama Moussa, Shibli Shmmayyil, Naguib Mahfouz, Lufti as-Sayyid, Muhammad al-Jabiri, Shakir Shakir, Saïd Aql, Adonis... Ces auteurs sont toujours interdits dans ce royaume.
1992 (3 septembre) : Sur la grande place de la ville de Qatif, le poète Sadiq Melallah a été décapité au sabre. Son délit : blasphème et abjuration.
1993 : Une bande dessinée publiée dans le « Arab News » provoque l’arrestation de deux employés indiens ; selon les théologiens, elle remettait en cause l’existence de Dieu. Les deux hommes sont condamnés à 300 et 500 coups de fouet. Sous la pression internationale, ils sont pardonnés par le roi.
1993 mai : Emprisonnement pour quatre ans du professeur M. Al Awaji, intellectuel réformateur ; il est démis de ses fonctions et son passeport est confisqué.
2003 : Le quotidien « Al-Watan » relate l’agression dont a été victime l’un de ses journalistes, qui a requis l’anonymat. En pleine journée, à la sortie d’un restaurant, trois membres de la police religieuse (les « moutawa ») emmènent le jeune homme dans un poste de police où la torture est ouvertement pratiquée. Le chef du poste de police lui reproche d’avoir les cheveux longs et de travailler pour un journal d’« impies ». Outre les insultes et les humiliations, la police lui coupe les cheveux, en lui dessinant, comme à l’habitude, des trous au ras du crâne. Le journaliste se voit confisquer son agenda et une disquette sur laquelle se trouvaient ses reportages.
2003 (27 mai) : Le rédacteur en chef d’« Al-Watan », Jamal Khashoggi, est limogé, moins de deux mois après sa nomination, pour avoir autorisé la publication d’articles critiquant ouvertement l’establishment religieux, notamment les « moutawa » (police religieuse). Le gouvernement saoudien a cédé à la pression des religieux ultraconservateurs qui avaient condamné le journaliste, l’accusant notamment de « se moquer [...] des gens vertueux » et de « propager le mal et la corruption » et avaient appelé au boycott du journal. Après les attentats-suicides du 12 mai à Riyad, attribués au réseau Al-Qaeda et qui ont fait 34 morts, le journal avait servi de tribune pour les écrivains et intellectuels réformistes du royaume.
2003 (fin juillet) : Le grand mufti interdit à l’auteur réformiste Abdulaziz al-Qasim d’exprimer ses vues dans le quotidien « Al-Madina ». Cette interdiction s’inscrit dans une large campagne d’intimidation des médias saoudiens engagée après l’attentat du 12 mai à Riyad. Si la presse paragouvernementale se félicite, timidement, des quelques réformes politiques annoncées par les autorités, celles-ci et l’establishment religieux ultraconservateur n’ont de cesse de réduire au silence les voix contestatrices qui jugent ces réformes trop restreintes et leur adoption trop lente. D’après Ali Al-Ahmad, un dissident saoudien basé à Washington, une centaine de journalistes, écrivains et intellectuels réformateurs auraient été censurés ou interdits d’écrire dans les journaux du royaume entre juillet et novembre 2003.
2003 (29 juillet) : le journaliste Hussein Shobokshi n’est plus autorisé à publier dans le quotidien « Okaz », suite à un article dans lequel il disait rêver du jour où les Saoudiens auraient le droit de voter, de débattre des droits de l’homme et les femmes le droit de conduire. Cette interdiction aurait été signifiée au journal par le ministère de l’information. Quelques jours plus tard, sa rubrique dans un autre journal, « Arab News », est à son tour supprimée et son émission politique, diffusée sur la chaîne à capitaux saoudiens « Al-Arabiya », est rayée de la grille des programmes. En juillet toujours, la chronique de l’écrivain Dawoud al-Shirian dans le quotidien « Al-Hayat » est suspendue. L’éditorialiste Mansour al-Nogaidan du quotidien « Al-Riyad » est quant à lui mis en congé pour une durée indéterminée. Comme Hussein Shobokshi, il affirme avoir reçu plusieurs menaces de mort.
Le Mouvement pour la réforme islamique en Arabie (MIRA), basé à Londres, s’est doté, en mai, d’une nouvelle chaîne de télévision, « Islah TV », diffusée par satellite. Fin août, la télévision cesse mystérieusement d’émettre. La fabrication des programmes, leur diffusion et l’émission du signal transitent via plusieurs pays européens. D’après Saad Al-Fagih, directeur du MIRA, de fortes pressions saoudiennes sur les différents opérateurs intervenant dans la diffusion de cette télévision sont à l’origine de cette interruption. L’opposant politique et porte-parole de « Islah TV », Saad Al-Fagih, avait été attaqué et blessé à coups de couteau par des inconnus qui s’étaient introduits chez lui à Londres, le 22 juin. Ils lui auraient dit en partant : « C’est un message du gouvernement. »
Fin août, le ministre de l’information émet des directives interdisant la publication des articles de Wajeha al-Huwaider, du quotidien arabophone « Al-Watan » et du quotidien anglophone « Arab News ». Ce geste intervient suite à la parution, fin mai, d’un de ses articles traitant du sentiment de désillusion de certains citoyens saoudiens à l’égard de leur pays et de leur tendance à se tourner alors vers les Etats-Unis.
Mohammed al-Harbi, enseignant, il est condamné à 750 coups de fouet, trois ans et quatre mois de prison, pour « atteinte à l’intégrité de l’islam ».
Mohammed al-Souheimi, enseignant saoudien, est condamné à 300 coups de fouet, trois ans de prison et interdiction d’exercer pour apostasie.
KOWEIT
Ahmed al-Baghdadi, enseignant d’université accusé de « dévalorisation de la religion », « d’insulte ou de dérision envers les préceptes de la religion » ou de « blasphème », est arrêté à plusieurs reprises.
1996 : l’« Arab Times » publie une bande dessinée américaine sur le viking Hagar ; il est représenté en prière et un voix sort des nuages pour dire après un long silence : « Pardon ? » ; une émeute est organisée contre le journal ; ses locaux sont détruits ; le directeur est poursuivi par la foule et reçoit des coups de feu.
2000 (janvier) : Deux femmes écrivains, Leyla ‘Uthman et ‘Alia Sha’ib, sont condamnées à un mois de prison pour outrage aux mœurs et à la religion.
JORDANIE
2000 (février) : Mossa Hawamda, poète, est accusé d’apostasie par un tribunal.
TURQUIE
Turan Dursun, ancien mufti turc devenu athée, est assassiné par les islamistes.
1993 : Assassinat d’intellectuels et de poètes alévis et kurdes dans l’incendie d’un hôtel à Sivas, où une réunion se tenait avec le traducteur des « Versets sataniques » de Salman Rushdie. Le dessinateur satiriste Asaf Koçak, militant des droits de l’homme et adversaire des islamistes, y meurt.
1998 (décembre) : Le journaliste Nuredin Sirin est condamné à vingt mois de prison pour avoir écrit : « Nous devons soutenir les opprimés même s’ils sont athées. »
ALGERIE
1973 : En Algérie, assassinat par des islamistes, du poète Jean Sénac.
1993 : S’ouvre en Algérie une hécatombe des intellectuels et artistes : assassinatsdeDjilaliLiabès(sociologue),AhmedAsselah(directeurdesBeaux-Arts),M’hamedBoukhobza(sociologue),Salah Djebaïli (recteur de l’université Bab-Ezzouar à Alger), Youssef Sebti (poète et écrivain), Abdelkader Alloula (dramaturge et metteur en scène), Mahfoudh Boucebci (psychiatre), Salah Chouaki (inspecteur de l’Education nationale), Azzedine Medjoubi (dramaturge), Dilalli Belkhanchir (pédiatre), AbderahmaneFaredeheb(économiste),FerhatCherkit,YoussefFathallah,Lamine Lagoui, et Ziane Farrah (journalistes)... La liste est douloureusement longue.
26 mai 1993 : Tahar Djaout, écrivain, poète et rédacteur en chef du magasine « Ruptures », est assassiné.
31 juillet 1993 : Merzag Baghtache, journaliste et écrivain, est blessé dans un attentat.
3 août 1993 : Rabah Zenati, journaliste de télévision, est assassiné.
9 août 1993 : Abdelhamid Benmenni, journaliste à « Algérie-Actualités », est assassiné.
11 septembre 1993 : Saad Bakhtaoui, ancien journaliste d’« El-Minbar », est assassiné.
28 septembre 1993 Abderrahmane Chergou, écrivain et journaliste, un des animateurs du FAM (Front de l’Algérie moderne), est assassiné devant chez lui.
2000 : juin : Fatwa de mort contre le réalisateur algérienM.Zemmouri,auteur du film « 100 % Arabica » consacré au raï.
MAROC
1975(18décembre) : Omar Benjelloun,leaderdel’Unionsocialiste desforces populaires (USFP) et directeur du journal « Almouharrir », est poignardé à mort par un groupe faisant partie de La Jeunesse islamique.
FRANCE
1989 : Manifestation à Paris contre « les Versets sataniques ».
1989 (septembre) : demande de saisie des « Versets sataniques » à Paris ; appel rejeté.
1994 (janvier) : « Affaire Claudia Schiffer » qui défile avec une robe sur laquelle sont écrits des fragments de versets coraniques : scandale en France dans les organisations musulmanes et dans les pays musulmans ; Chanel s’excuse, fait brûler les trois robes, exige la restitution de toutes les images de la robe ; son PDG déclare « qu’en aucun cas son respect de la religion musulmane ne l’aurait porté à commettre un sacrilège ou à offenser la communauté musulmane ».
GRANDE-BRETAGNE
1989 : 20 000 manifestants à Londres contre « les Versets sataniques ».
CANADA
Irshad Manji, journaliste et essayiste (« Musulmane, mais libre »), née ougandaise, de parents d’origine indienne, vivant au Canada, est régulièrement menacée de mort.
PAYS-BAS
Theo Van Gogh, cinéaste, est assassiné par un islamiste marocain pour avoir réalisé un film, « Soumission ».
Ayaan Hirsi Ali, députée hollandaise, d’origine somalienne, scénariste du film de Theo Van Gogh Soumission, est menacée de mort dans une lettre poignardée sur le corps du cinéaste assassiné. Cette lettre se termine par :
Je suis certain, O Amérique, que tu périras
Je suis certain, O Europe, que tu périras
Je suis certain, O Hollande, que tu périras
Je suis certain, O Hirshi Ali, que tu périras
Je suis certain, O infidèle fondamentaliste, que tu périras »
C'est l'histoire de toutes les mayonnaises du monde...
À force de tourner, soudain ça prend !
Quand les autres exclus vont s'agglomérer (Chômeurs, travailleurs pauvres, SDF, et tous les rackettés de la route et des impôts excessifs, inutiles et insuffisant) il va faire chaud en France...
Je vous observe, non sans amusement, depuis l'Extrême-Orient. Sauf quand il y a des morts, ce qui ne me fait jamais rire...
PG
Ou que si ça vient, ça vient vraiment... lentement, et qu'on craint un peu de ne pas le voir venir de son vivant.
Du coup, dès que survient un truc qui secoue et qu'on avait pas trop vu venir, on croit aussitôt y discerner le museau de ce qu'on attend... en vain.
On jette des pièces d'actu en l'air, on pense y reconnaître des lignes de sens, des fragments de puzzle
qui semblent vouloir s’emboîter.
A trop attendre les signes de la fin des temps et de l'insurrection-qui-vient (figures variantes de l'Apocalypse)
on finit par les voir dans tout et dans n'importe n'importe quoi, dans le marc du café des terrasses parisiennes,
dans les entrailles des victimes, dans la logorrhée de pythies sociologues...
De l'image au mage... si le décryptage d'images des médias est une déconstruction rationnelle,
le décryptages de signes dans le chaos est une construction magique.
Du décryptage des médias, gardons-nous de tomber dans le décryptage des signes de ce qu'on attend.
Ou bien vous avez passé la nuit à refaire le monde avec Judith ?
D'une part, si l'insurrection qui vient, celle dont rêvait le comité invisible, c'est de descendre les inconnus dans la rue ou dans les salles de concert, on est mal partis.
D'autre part, si la rancœur d'un certain nombre de gens, qui se retrouvent brimés dans une société de type démocratique, où rien n'est facile mais où des millions de gens peuvent quand même émerger socialement, peut provoquer ce genre d'attentat au lieu du combat militant et jour après jour, alors ça nous engage dans une notion de l'avenir qui n'est pas seulement anarchiste, mais carrément nihiliste.
Et dans ce cas, le fait de militer deviendrait sans objet. Loi de Murphy Overpower, comme disent les jeunes.
Quel sens aurait le militantisme au jour le jour ? Distribuer des tracts, organiser des conférences, écrire à des députés européens des choses qu'ils devraient savoir mais sont trop c.ons pour comprendre, se prendre la tête en réunion avec les trotskystes et les gauchistes.
Peut-être que l'insurrection vient, mais ça se passe à ND des Landes, dans la chute de la bourse qui a lieu actuellement, dans une crise qui va retourner la foule contre le capitalisme financier....
Peut-être.
Mais la lutte, c'est au jour le jour, pas dans les livres, ni dans les délires sur des assassins immatures et malfaisants, des bons à rien tout juste bons à massacrer des gens sans défense.
Foin !
D'un point de vue sémantique 'insurrection' n'est pas forcément le mot le plus adéquat. Mais l'idée principale du texte est là.
Oui, peut-être que rassembler les agressions sexuelles de Cologne et les attentats en France est hasardeux. Mais l'auteur n'a jamais eu la prétention d'avoir une science exacte, puisqu'il parle de puzzle qui est en cours de reconstitution, et donc des possibles erreurs qui vont avec.
Toujours est-il que le fond du texte est là. Aujourd'hui, la seule chose qu'il est possible de constater et qui est incontestable, c'est que le seul mouvement violent qui souhaite renverser la société actuelle, c'est le terrorisme islamiste. Bien sûr, il est téléguidé par des organisations transnationales, comme Daech ou Al-Qaida. Mais il ne peut recruter des troupes dans nos pays que parce que cela fait trente ans que la classe politique, de droite comme de gauche, laisse le communautarisme et la pauvreté prospérer dans les quartiers périphériques.
Ce mouvement islamiste violent souhaite renverser les sociétés occidentales pour de mauvaises raisons. Plutôt que réclamer plus d'égalité entre riches et pauvres ou entre hommes et femmes, ils préfèrent le retour à une société archaïque dominée par les lois religieuses.
Le problème dans cette histoire, c'est que ce sont des mauvaises raisons de notre point de vue. Eux sont convaincus que c'est ce qu'ils défendent qui est "le bien". Il ne faut jamais oublier que lors de l'Occupation allemande, les résistants étaient appelés "terroristes". Bien évidemment, loin de moi l'idée de mettre sur un pied d'égalité les islamistes et les résistants, mais c'était pour montrer que dans ce genre de conflit mettant en jeu un choix de société, tout est une question de point de vue.
Tout ceci étant dit, il faut quand même aborder le sujet qui fâche. Aujourd'hui, les islamistes posent des bombes, tirent à la kalachnikov dans la foule. Et en face, que font les "français de souche" ? Est-ce qu'ils s'insurgent ? Est-ce qu'ils font en sorte de défendre quelque chose qui puisse améliorer cette société ? Eh bien non. Personne ne fait rien.
La gauche radicale se limite à quelques zadistes à Notre-Dame-des-Landes. L'extrême-droite se limite à quelques zozos qui montent accrocher une banderole en haut d'une mosquée en construction. ET C'EST TOUT.
Entre les deux, l'immensité de la masse silencieuse des blancs salariés, fonctionnaires, artisans, commerçants, chômeurs, précaires ou avec un statut, gros patrons ou petits sous-fifres, ne dit rien, continue de rester passif et de considérer que finalement, c'est mieux que si c'était pire. Tous, du Parti Communiste au Front National, sont finalement d'accord pour préserver les apparences de cette société inégalitaire à bout de souffle, en instaurant un état d'urgence qui ressemble de plus en plus à une dictature, un état d'urgence qui est appelé à durer bien plus longtemps que prévu, il ne s'appellera plus état d'urgence mais il sera inscrit dans la Constitution et le Code Pénal.
La passivité des citoyens de ce pays fait que les libertés individuelles vont disparaître les unes après les autres. Vous ne le savez pas encore mais Daech est déjà en train de gagner. Lorsque la France, comme d'autres pays d'Europe, sera devenue une dictature où le droit de manifester sera réduit au strict minimum, où les grèves seront réprimées, où Internet sera filtré, et où les femmes, homosexuels, immigrés seront réduit à des seconds rôles, que restera-t-il à défendre face aux terroristes ? Qu'est-ce qu'on aura de différent avec l'Etat Islamique à part le capitalisme et le fait qu'on ne soit pas islamistes ? Eh bien pas grand chose.
Mais pas sûr que les Français soient prêts à entendre ce genre de discours...
C'est également bizarre de faire des attentats du 13 novembre une transposition des émeutes de 2005 et des manifs anti-CPE de 2006. Que sont devenus les jeunes qui ont fait les unes et les autres ? ça demanderait une enquête sociologique réelle. Quoi qu'il en soit, les auteurs des attentats du 13 novembre étaient belges et donc pas trop susceptibles d'avoir participé à l'un ou l'autre des événements.
En regroupant ces réalités différentes, plutôt que de faire une explication sociologique, la chronique me donne plutôt l'impression de ressortir la thèse du choc des civilisations. Ou de faire une tentative d'explication poétique (dans le mauvais sens du terme, parce qu'elle est fausse) du désarroi qu'on peut ressentir face au retour de l'Histoire et de la potentialité d'une guerre capable de nous toucher directement.
Au-delà de nos terrasses, l'EI prospère dans une Syrie et un Irak atomisés, Bachar massacre, l'Iran et l'Arabie Saoudite en sont presque à se taper dessus pour de vrai (avec tout ce que ça implique pour leurs sphères d'influence respectives), la Turquie d'Erdogan pète les plombs, massacre les kurdes et démolit les libertés publiques.
Plutôt qu'une insurrection qui nous concernerait en premier chef, on a plutôt l'impression qu'il s'agit des contrecoups et des tentatives d'extension d'une guerre qui est à nos portes.
Quant à la pathétique "affaire des terrasses", tout le monde semble oublier que deux des assassins des terrasses étaient eux-mêmes patrons d'un bar (sans terrasse il est vrai, ce doit être ça le problème...).
D'ailleurs Edouard Louis devrait sortir un peu Lagasnerie et Schneidermann : les boites parisiennes, y compris celles où les consos coûtent un bras, y compris les boites gays, sont pleines de jeunes "exclus"/"des cités"/"arabes"...
Je ne sais pas si ça peut être un "insurrectionnel" de l'humour mais, du coup, je suis allé voir l'émission et c'est dommage qu'il n'ait pas pu plus batailler avec Valls sur la question des engagements militaires français. Peut-être qu'il aurait pu insister sur la Libye et la Syrie/Irak sans se laisser enfumer par le Mali (intervention qui s'est faite à peu près dans les "règles"). Au moins, il a sauvé l'honneur du plateau en affirmant sans détour que si le gouvernement était en guerre, ce n'était pas pour autant la guerre des Français.
Mélanger les causes des émeutes de 2005 et les causes des attentats sous le terme générique d’insurrection, ça ferait rire si ce n’était pas
grave.
Donc, oublié Daesh ?
Il n’y a plus d’organisation étrangère d’une puissance telle que capable de transformer en bouillie le cerveau de jeunes, aussi Maxime Hauchard seraient-ils ?
Oui, Maxime Hauchard, un djeun de la Normandie bien de chez nous.
Et ce Daesh n’a-t-il pas revendiqué clairement les attentats ? Y était-il question d’insurrection, de terrasses clivantes, ou plutôt
de «croisés», de «mécréants», de «perversité» ?
Et maintenant, la nouvelle mode c’est la sociologie au doigt mouillé sur les terrasses ?
Je te colle une explication qui correspond à ce que l’on sait de notre société (ça c’est pour le verni de crédibilité), mais qui n’en est pas pour autant valide tant qu’il n’y a ni étude, ni enquête, ni expérience de scientifique (Lagasnerie n’a jamais étudié les phénomènes de terrorisme).
Une explication qui exclue aussi l’aspect multi-attentats dans divers lieux n’ayant rien à voir entre eux sociologiquement parlant.
Puisqu’on est sur ASI, je rappelle que ce n’est pas la première fois que de l'intellectuel sort des âneries face à une caméra.
On a l’impression que la fréquentation de l’objet caméra libère, permet de sortir de son domaine de compétence, pour lâcher un avis
WTF.
Todd dont on ne doute pas des qualités, a déjà sorti ici-même à plusieurs reprises des trucs rigolos : «après les Législatives, on n’entendra plus parler du FN».
Vous avez le droit, Daniel, de suivre l’avis du dernier qui a parlé (il a toujours raison). Vous permettrez qu’on fasse un pas de côté, puisqu’il est question de «réfléchir».
Alors D.S. , réveillé...?
"Ce qui est en jeu dans les insurrections contemporaines, c’est la question de savoir ce qu’est une forme désirable de vie, et non la nature des institutions qui la surplombent. Mais le reconnaître impliquerait immédiatement de reconnaitre la nullité éthique de l’Occident.
Et puis cela éviterait de mettre la victoire de tel ou tel parti islamique à la suite de tel ou tel soulèvement sur le compte de la supposée arriération mentale des populations. Il faudrait au contraire admettre que la force des islamistes réside justement dans le fait que leur idéologie politique se présente d’abord comme un système de prescriptions éthiques.
Autrement dit, s’ils réussissent mieux que les autres politiciens, c’est justement parce qu’ils ne se placent pas centralement sur le terrain de la politique. On pourra alors cesser de pleurnicher ou de crier au loup chaque fois qu’un adolescent sincère préfère rallier les rangs des “djihadistes” plutôt que la cohorte suicidaire des salariés du tertiaire.
Et l’on acceptera en adultes de découvrir la gueule que nous avons dans ce miroir peu flatteur."
[quote=Comité Invisible, A nos amis, p.49]
Et en lisant l'article (et plus précisément cette phrase Au fond si toutes ses dernières cibles, rassemblées, formaient sens ? une question est arrivée : Et si on ne cherchait pas à tout prix un sens face à ces atrocités qu'on imaginait pas arriver par chez nous et qu'on se cache bien de voir chez les autres ?
Je tente de rajouter une pièce au puzzle, et les questions que vous posez sont intéressantes. Je suis, en plus, bien d'accord pour dire que daech peut représenter une cristallisation de la mise à l'écart qu'opère la société dans son ensemble de certain de ses membres.
Et cela pose du coup, s'il on veut pousser un peu, la question de l'inclusion des mouvements militants actuel. Quelles possibilités offrent-ils à des gens (jeunes ou moins jeunes) n'ayant pas forcément disposés d'instruction, ne se retrouvant pas forcément dans les codes sociaux inhérents à ces mouvements portés la plupart du temps par les "classes moyennes ""blanches"" ". Comment inclure le plus de monde possible à ces mouvements non-violent qui ont oeuvrés pendant la cop21 par exemple et dont les médias se sont bien gardés de faire les relais, et dont la visibilité sur internet passe par des canaux de personnes déja convaincus et proches de convaincus et ne touches donc pas le reste du public.
Et enfin, question pratique : comment réussir à "récupérer" cette colère légitime (en regard des explications sociologiques des buts des personnes embrigadées par daech et autre mouvements radicaux ultra-violents) , pour la canaliser et la faire se mouvoir en énergie positive pour faire bouger les choses ?
Paradigme de l'infirmation des croyances
La dissonance survient quand les personnes sont confrontées à une information qui n'est pas cohérente avec leurs croyances. Si la dissonance n'est pas réduite en changeant sa propre croyance, elle peut avoir pour effet la restauration de la cohérence au moyen d'une perception erronée de cette information non cohérente, du rejet ou de la réfutation de cette information, en recherchant le soutien d'autres personnes qui partagent les mêmes croyances, et en tentant d'en persuader les autres.
Une première version de la théorie de la dissonance cognitive apparaît dans le livre de Leon Festinger de 1956 L'Échec d'une prophétie qui raconte le renforcement de la croyance des adeptes d'un culte après l'échec d'une prophétie d'un atterrissage d'ovni imminent : ils se réunirent à un endroit et un moment convenus dans la certitude qu'ils seraient, dans ces conditions, les seuls à survivre à la destruction de la Terre, mais il ne se passa rien d'exceptionnel. Ils se sont trouvés confrontés à une forte dissonance cognitive et réduits à des conjectures : Ont-ils été victimes d'une rumeur ? Ont-ils donné leurs possessions terrestres en vain ? Etc. La plupart ont choisi de croire quelque chose de moins dissonant pour assimiler le fait que la réalité ne concordait pas avec leurs attentes. Ils imaginèrent que les extraterrestres avaient donné à la Terre une seconde chance et que le groupe était maintenant rendu plus fort pour répandre l'idée que la destruction de la planète devait s'arrêter. Le groupe a augmenté de façon spectaculaire son prosélytisme en dépit du fait que la prophétie ait échoué.
non, sire, c'est un assassinat fanatique.
Les faces, au loup enlevé, se reprennent et rictus, en prime, ironisent.
La vitrine de " Je suis Charlie" éclate en mille brisures
Les tenants de l'expression valise " la liberté d'expression" montrent, en plein jour, leur visage de " faux-culs"
Daniel tente des points d'analyse, de réflexion
Il propose des pistes, des idées.
Il dit.
Si on a des choses à dire, on les dit. On n'éructe pas.
Je sens ce fil de forum mal parti...
Dans cette chronique, un pas de plus a été fait par rapport à l'émission, qui était elle-même très riche et passionnante.
Mais Daniel, vous allez vous faire des ennemis.
Je ne connais pas beaucoup de monde capable d'entendre ce discours et cette analyse.
Bel acte de courage.
Je soutiens.
JM.
qui ont 10 ans aujourd'hui et qui ont vécu Cologne, Charlie et le Bataclan.
Ils intériorisent la menace.
Ils constatent le déni, directement hérité du post colonialisme d'une majorité de la gauche Française et européenne, refusant de lier l'islamisme à la violence et au sexisme.
Hier le même déni face à la montée de l'insécurité (réelle/ressentie touça touça) à conduit à la montée du FN aujourd'hui.
Islamisme transnational auquel les jeunes sont soumis comme à une évidence dans leur vie réelle ET virtuelle.
Ajouter à cela la composante énergétique.
Pour reprendre la phrase de Jancovici "en première approximation, l'activité humaine est directement liée à la consommation énergétique"
Se demander une seconde par exemple, si la guerre en Syrie n'est pas un peu liée au fait que le pic a été passé au milieu des années 2000....
Et puis tient lire ca pour etre un peu moins naif, meme si ca plait pas:
http://www.siawi.org/article10591.html
Le premier niveau étant celui de ma conviction que rien de bon ne naît de ces rejets ajoutés aux rejets et entretenus par ces libertés de parole enfin retrouvées comme après le silence obligé qui suivit la réhabilitation de Dreyfus, ce parler vrai de certains (exemples multiples: la "race blanche" et "la religion" toujours la même qui envahit etc), toutes ces choses tues qui depuis des mois sont soudain dites à force de Ménard, Finkielkraut, Zemmour et autres Houellebecq, non rien de bon ne nait de ce rejet, de ce refus d'explications, ces excuses inimaginables même aux yeux de ceux qui devraient avertir les autres par héritage de la prévention.
Au lieu de chanter le vivre ensemble, au lieu de rappeler notre union, de dire d'où naissent les blessures, certains ont fossilisé les ressentiments, faisant d'eux des pierres d’achoppement qui grippent l'évolution naturelle de la société.
L'autre niveau étant celui d'un certain désespoir après les évènements de Cologne pour des raisons personnelles : je connais des Allemands retraités qui se sont investis dans l'aide aux immigrants, qui s'étonnent d'ailleurs que la France se distingue par son inaction, et qui voient leur investissement au service de ces gens mis en question par les exactions de certains, et les conclusions hâtives sorties du catalogue des préjugés.
Je rappellerais d'abord les écriteaux dans les pubs Anglais d'il y a plusieurs décennies qui mettaient en garde les jeunes Français venus se dévergonder Outre-Manche, se "à nous les Petites anglaises", et qui se voyaient remettre par ces dernières au rang des bouseux boutonneux que souvent ils étaient du fait de l'écart culturel et social entre les deux pays, l'un étant encore une dictature gaulliste, l'autre Carnaby Street et les Rolling Stones.
Le rejet de l'analyse d'un élément anecdotique comme celui des "terrasses" me parait à cet égard bien représentatif du conservatisme Français, de son refus de prendre conscience de la réalité du pays : des mondes parallèles vivent ensemble et se frottent et se révèlent à certains endroits tels que ceux des contrôles d'identité
Que l'on nomme la rancœur qui naît de prémices d'une insurrection, je ne sais pas. Je sais qu'elle se voit partout.
Les serveurs parisiens n'ont pas l'amabilité sélective, ils sont généralement odieux avec tout le monde, avec, pour les plus vieux d'entre eux, portant tablier blanc et veston noir, cette délicieuse façon de lancer : "ben alors, keskel prend" / "ben alors, keski veut ?", le tout en faisant la gueule et en râlant parce que :
- on reste trop longtemps
- on commande pas assez
- on sort son pc et on demande à le brancher (arf...)
- on veut aller aux chiottes et on n'a pas de jeton
- on voudrait pisser mais on veut pas consommer (et donc on se fait jeter dehors)
etc.
Croire qu'un garçon est plus aimable parce qu'on a telle ou telle couleur relève d'un syndrome de persécution aiguë, et appelle calmants et psychothérapie.
On devrait attribuer à Lagasnerie le poste de "porte parole du conseil représentatif des associations des petites victimes de France".
Et ensuite, se foutre copieusement de sa gueule. Et enfin, arrêter de l'INVITER, bordel !
Vous êtes incapable de recevoir des invités qui envisageraient les problèmes différemment, vous êtes devenu tellement sectaire. C'est grâce à des gens comme vous que les droites extrêmes progressent partout.
l'argument sur le traumatisme des terrasses est très intéressant en soi. Cependant il s'écroule face au faits. Les tueurs venaient plutôt de Belgique et n'ont pas été confrontés à cette expérience d'arriver à se faire servir un café en terrasse sur les boulevards parisiens.
MC
Les partisans de l'insurrection y rattachent une notion de droit et de justice (insurrection contre une armée d'occupation, un régime totalitaire, une dictature…).
Le droit à l'insurrection fut reconnu dans la Constitution de 1793, jamais appliquée, ainsi que dans la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1793 (article 35).
Soulèvement : Mouvement collectif et massif de révolte
Mon dictionnaire dit que la réponse est non.
Le premier : je suis totalement d'accord avec le commentaire de JC2 et sa remarque à propos de la "suranalyse". Je trouve que tenter d'expliquer le massacre des terrasses par le fait que pour les "jeunes des minorités ethniques" on est "mal accueilli" sur ces terrassses, que c'est un "lieu intimidant" et que "le café y soit cher" est -désolé du terme- d'une bêtise sans nom.
Le but du terrorisme est de terrifier une population, de faire du bruit et d'obtenir une résonance médiatique. C'est pour çà que les attentats ont lieu des des endroits bondés, qu'ils s'agissent de centres commerciaux au Kenya, de marchés au Nigéria et au Liban, de métros à Madrid,de terrasses en plein Paris. Vous pouvez toujours venir m'expliquer que les pour les kamikazes libanais, le marché était un lieu "intimidant" et que les tomates y étaient trop "chères", mais bon...
Deuxième point : pour moi, une insurrection est une révolte armée contre le pouvoir en place et elle amène à déboucher sur une guerre civile pour renverser ce pouvoir justement. Insurrection, ennemi intérieur, guerre des civilisations. NON nous ne sommes pas en guerre intérieure, NON il ne s'agit pas d'une insurrection, il s'agit d'un groupe terrorriste qui cherche à faire le maximum de bruit avec un minimum de moyens. Et çà marche...
mais
de Lagasnerie - Todd même combat !
Jean-Mi
Avec des gens qui ont vraiment des trucs à dire dans leurs domaines de compétences respectifs.
Lagasnerie passe pour un guignol chez tous les sociologues sérieux - on devrait se poser la question de savoir pourquoi.
Si vous faites de lui votre nouvelle boussole intellectuelle nous ne sommes pas sortis de l'auberge.
Lisez et invitez Roy, Kepel, Filiu, bref, ceux qui ont VRAIMENT travaillé, à la fois sur les religions, sur l'islam en particulier, et dans la France "périphérique". ça nous changera des mecs qui disqualifient le terrain (lieu d'étude privilégié pour le sociologue, faut-il le rappeler) pour mieux justifier leur point de vue insoutenable intellectuellement, suivant des méthodes fidèles aux maoïstes des années 70'.
Je peux affirmer, sans flagornerie, que celle d'@si était autrement plus intéressante sur le fond.
L'explication 'des terrasses' n'est qu'une explication qui peut sembler finalement séduisante selon sa propre conception des choses.
Mais il ne faut pas la balayer simplement parce qu'elle ne conforterait pas notre opinion.
On peut tout dire : on peut tout aussi bien penser qu'une terrasse à Paris, un soir, réunit beaucoup de personnes et que c'est un bon endroit pour faire un carton puisque les cibles sont nombreuses et statiques.
Mais alors, on peut objecter : pourquoi ne pas aller dans un magasin alimentaire pour tuer les consommateurs qui font la queue? Ils sont plus nombreux encore et tout aussi statiques. Mieux, si j'ose dire : une succursale de 'Pole Emploi'.
A la final, je ne peux que conseiller, comme vous, la lecture d'un article d'Olivier ROY dans le journal Le Monde intitulé le djihadisme une révolte générationnelle et nihiliste. Il développe l'idée que nous assistons non pas à la radicalisation de l'Islam mais bien plutôt à l'islamisation de la radicalité. Pas très loin d'un LAGASNERIE, donc
vous me laissez dubitative.
on ne tue pas 130 personnes en leur tirant une balle dans la tête parce que les terrasses de café nous seraient "pas accessibles" ou "interdites"
d'abord, l'idée est grotesque.
ensuite, c'est faux, les terrasses ne sont interdites à personne.
que les immigrés, dont je suis (2è génération) ne se sentent pas toujours à leur aise dans un environnement parisien snob, c'est certainement vrai, mais c'est également le cas de tous les provinciaux qui n'ont jamais quitté leur patelin et arrivent à Paname pour la première fois. en fait c'est bien plus une question de classe sociale que de couleur ou d'origine.
Et après on me dit que c'est moi l'obsédée de la race et des cultures.
Faut redescendre sur terre hein, avec 1 à 3 euros, on boit du café à Paris à peu près n'importe où, dans mille ambiances différentes, sans se faire jeter de personne. Putain, 130 morts et on en est là à discuter pour savoir si c'est de la faute des cafés parisiens, hauts lieux de l'intimidation du "pauvre petit enfant d'étranger victime d'ostracisme terrassier".
C'est à vomir.
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Heureusement, dans tous les cas, l'immense majorité des croyants, ou des gens mal à l'aise sur des terrasses ne massacrent pas 130 personnes.
c'est bien plus une question de classe sociale que de couleur ou d'origine
C'est vous qui parlez d'origine, l'auteur de cet exemple n'en a pas parlé.
Et après on me dit que c'est moi l'obsédée de la race et des cultures.
Oui, c'est bien vous!
Non. En revanche je dénie toute pertinence à cette causalité.
"Pour quelqu'un qui pense que la religion est l'unique responsable, peut-être avez-vous de la peine à imaginer que des causes soient multiples?"
Vous avez du mal me lire. Mais j'ai l'habitude.
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Dire qu'il y en a qui sortent leur flingue idéologique quand ils entendent le mot "apartheid" ! Faudrait voir à voir.
J&J du 9-3
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Vous ne parliez pas de causalités multiples dans votre question :
comment expliquez vous qu'on ne voit rarement une bandes de jeunes venant de Grigny ,d'aulnay sous bois ,ou de sarcelle s'assoir a la terrasse d'un café branchouille du 11em?
Moi, ce que je vous demande c'est pourquoi il y a trente ou quarante ans alors qu'on ne nous voyait pas plus que maintenant aux terrasses du XIème, nous n'en ressentions pas de frustrations ? Déjà il faudrait qu'on m'explique en quoi ne pas claquer son fric chez les blaireaux peut être frustrant ?
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Mais c'est sûr on était péter de thunes à l'époque tellement les parcmètres rapportaient plus que le trafic de drogues.
Après les pauvres chéris faut les comprendre aussi, ils ont pas eu la chance de connaitre les CPPN et les CET pour parfaire leur éducation !
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Donc, on ne peut pas comparer.
Mes gosses, qui appartiennent à la même classe sociale que moi à leur âge, n'ont pas du tout les mêmes révoltes, pas du tout les mêmes désirs que ceux que nous avions.
Dois-jen en conclure que leurs rêves et leurs révoltes n'existent pas ?
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Perso, je suis un peu fatigué...
Bruanne est vraiment admirable, je sais pas comment elle fait, et du coup je me sens bien petit à côté.
Alors Bruanne, le moindre petit reproche de ta part me fait l'effet d'une râclée !
A la réflexion c'est vraiment dégueulasse de ta part ;-))))))
Par contre, en petit je comprends de quoi tu parles, Al. C'est pas parce que t'étais le dernier à parler que ma réplique ne s'adressait qu'à toi.
Bon, d'un autre côté, y'a toujours des chouchous dans la classe, (quoi qu'ne disent mes collègues qui nient), mais ils ont le triste privilège de se faire beaucoup plus engueuler que ceux dont on n'attend rien.
Inlassablement tenter de faire comprendre des choses à des gens qui ne veulent surtout pas comprendre, sans doute parce que comprendre c'est excuser.
C'est comme ça que j'ai compris le message de Pierre, et c'est pourquoi j'ai plussoyé.
"Bon, d'un autre côté, y'a toujours des chouchous dans la classe, (quoi qu'ne disent mes collègues qui nient), mais ils ont le triste privilège de se faire beaucoup plus engueuler que ceux dont on n'attend rien."
Ca ressemble à ça ! T'imagines la position intenable des chouchous ! Mais c'est chou, chou ! :-)
Même si je ne crois pas que comprendre ce soit excuser.
Comprenez moi bien, je ne demande pas votre compréhension.
Mon diagnostic : déformation professionnelle.
Note à l'attention de moi-même : Je ne devrais pas le faire gratuitement.
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Je suppose que tout le monde ici sur les forums a vécu des frustrations intenses dans sa vie.
Personnellement, ne pas jouer d'un instrument de musique, avoir peut d'entrer dans un conservatoire, ne pas savoir comment me comporter lors d'un grand oral d'un concours important, se demander comment on coupe son fromage ou si on doit manger en partant des couverts se trouvant à l'extérieur, j'ai donné, et je pense que nous sommes en France des milliers à avoir ressenti cela.
Mais primo, ce n'est pas une question d'origine géographique ou de religion minoritaire, pour paraphraser Todd, secundo, si tous les gens frustrés intensément dans la vie devaient se mettre à tirer sur l'objet de leur frustration, les morts se mettraient à pleuvoir.
Je trouve donc assez raisonnablement l'hypothèse fumeuse - d'autant plus que la frustration sociale et le "je sais pas me comporter dans tel ou tel environnement" - après une vie passée à observer les français héritiers d'une culture dont il fallait tout ingurgiter, j'ai donné.
La frustration comme conséquence malheureuse d'une ségrégation "raciale" imposée par autrui ?
La terrasse de café, lieu de tous les "traumatismes" ?
Traumatismes ?Il serait "traumatisant" d'aller au café ?
Il faudrait veiller à ne pas traiter les enfants d'immigrés comme des mongols incapables de commander un expresso en terrasse.
Je vais en rajouter une couche mais comme j'aime bien "creuser" allons-y : c'est grotesque.
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http://www.causeur.fr/bastille-paris-insecurite-roquette-30826.html
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S'il faut des références (un tout petit peu) plus récentes (une dizaine d'étages plus bas) je citerais Ma 6T va cracker ou encore La Squale, qui tous les deux insistent sur la violence diffuse et endogame de cet environnement plus vraiment peuplé de jeunes idéalistes se demandant quelle est la "right thing" to do tels des héros de Spike Lee.
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film sur la banlieue des années 80
Points communs, différences? Tout change pour que rien ne change! selon la formule connue.
Et j'ai un souvenir d'un film de Brisseau où une jeune femme se suicide, vu à la télé, racontant les villes nouvelles, peut-être que c'est son premier film "la croisée des chemins" ? On ne trouve pas tout sur internet.
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(sinon ça va c'était pas trop la haine de servir tous ces bobos branchés de merde dans le 11ème si j'ai bien compris une partie de ton parcours ?)
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(sinon "tu" ou "vous", j'ai souvenir de tutoyement dans des échanges antérieurs...)
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(dans mon souvenir on avait échangé sur de la musique un jour, mais en effet c'est loin loin... )
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Je trouve donc assez raisonnablement l'hypothèse fumeuse"
Non, rien n'est raisonnable dans ce que vous pensez être un lien logique (donc).
Tout comme si tous les éclairs du monde se mettaient à frapper des gens, ils feraient un sacré paquet de morts. Ce n'est pas le cas. Pensez vous pour autant raisonnablement fumeuse l'hypothèse selon laquelle la foudre tue des gens?
Vos sophismes sont très étranges pour quelqu'un d'un minimum cultivé. Il ne reste alors que la mauvaise foi pour expliquer vos propos.
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C'est super décevant.
Je l'ai joué déconne pour que ça reste "agréable" à lire, du moins pas trop pénible, mais je peux pas laisser passer ce genre de comportement pervers. Et puisqu'il utilise le forum pour manipuler les gens, c'est pas satisfaisant pour moi de lui dire ce que je pense en privé. Et puis je pense que ça fait pas de mal à Jeanbat de savoir qu'il a un peu de soutien.
Aucun concours de qui a la plus grosse dans l'histoire. Pour moi c'est bien plus sérieux.
j'ai probablement raté des épisodes précédents, sur des forums que je n'ai pas lus, du coup, je ne comprends probablement pas tout.
Que le grand schtroumph fasse de la provoc, ça n'étonnera pas grand monde.
Ton explication juste au-dessus est bien plus efficace, je crois. En tout cas, moi , ça me permet de comprendre ce qui jusque-là avait des allures de pétage de plombs sans raison.
Depuis quelques temps les forums sont redevenus des lieux de discussion, où personne n'est obligé d'être d'accord avec qui que ce soit, mais où on s'invective moins et où les noms d'oiseaux ne fusent pas tous les trois messages.
Et je préfère quand c'est comme ça.
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Excuse moi d'être intervenu, dans ce cas !
(bon, finalement tout va bien, je me suis énervé pour rien, alors…)
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Mais "moins de sujet et de fil autour de thèmes comme racisme et antisémitisme", c'est pas parcequ'on ne les nomme plus de cette façon hystérique que le racisme n'est pas sous-jacent.
Y'a quand même eu des messages, et parceque les sujets successifs s'y prêtent, sur le sujet de l'islam, qui me font froid dans le dos. Je veux bien éviter de parler d'islamophobie, je sais bien que dès qu'on nomme de cette façon on n'apaise pas le débat, alors je peux essayer de trouver d'autres mots, xénophobie, je ne sais pas, y'a quand même une essentialisation, qui est partagée par pas mal d'intervenants.
Je sais bien que la méthode Fan est la pire qui soit, d'autant qu'il se trompe dans 80% du temps, mais il faut savoir ne pas laisser passer des propos haineux, méprisants (bien des racismes pourraient se résumer à du mépris de classe).
Le pit-bull n'est plus là, c'est l'occasion de faire preuve d'intelligence.
On va essayer de faire ce qu'on peut, sans rien lâcher ! :-)
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Quarante ans qu'on dit que l'immigration est un "problème", qu'on parle d'immigrés de 2e, 3e, n-ième génération, qu'on transmet le malaise de ne pas être "à sa place" de génération en génération, avec des Valls qui cherchent encore des blancos à mettre sur la photo, et, au final, oui, de petites choses pour vous peuvent être des traumatismes pour d'autres quand elles ne font qu'expliciter en un instant toute une ambiance implicite.
J'ai quelques anecdotes de "traumatisés" si ça vous intéresse, des gens parfaitement "intégrés" mais qui auront été marqué à vie par un incident qui semblerait anodin à qui n'est pas sommé de justifier de sa présence là où il est né.
Bon sang, on sent que DannetteOChoc en a bavé toute sa vie, après avoir vécu autant de violences sociales on se demande bien comment elle fait pour tenir le choc.
Inutile d'ironiser.
Lâchez moi un peu la grappe Sandy.
Je vous jure, ça fait du bien vous verrez.
Paix, amour et sérénité !
Ca fait mal au coeur de voir des gens comme vous cracher à la gueule de tous ceux qui souffrent réellement avec ce genre de phrase. On s'aperçoit vraiment comment vous êtes déconnectée de la réalité vécue par des millions de gens, et comment vous les méprisez ( non intentionellement fort heureusement c'est déjà ça )
Vos autres interlocuteurs ont bien eu raison de souligner que le sociologue parle des classes sociales et de la lutte des classes, et je ne vois même pas pourquoi vous essayez d'argumenter contre ça.
C'est de cette lutte des classes et des violences sociales qui en résultent que provient l'essentiel de la violence dans une société.
Si vous n'êtes pas foutue de comprendre que si une personne ne peut pas dépenser 3 euros pour un café, c'est parce qu'elle n'a pas assez d'argent d'une manière générale et que ce n'est pas seulement de terrasse de café dont elle doit se priver, qu'est-ce que l'on peut faire de vous ?
Et êtes vous capable d'imaginer ( à défaut d'avoir jamais vécu ) quelles genres de violences sociales peuvent conduire à ou résulter d'une telle condition sociale ?
que tous les bourreaux sont d'anciennes victimes.
Vous semblez adhérer aux propos de Lagasnerie sur les terrasses alors que pas plus que lui vous ne savez si ce sont les tueurs eux-mêmes qui ont choisit cette cible... ou bien les décideurs de Daesh, basés en Syrie.
Tant qu'on ne sait pas cela de façon certaine, on peut toujours fantasmer sur les frustrations, la lutte des classes, etc... mais ce n'est pas de la sociologie.
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Car si, comme c'est probable, ce ne sont pas les petits exécutants qui ont décidé des cibles, mais bien les chefs de Daesh basés en Syrie, c'est toute l'élucubration de Lagasnerie qui s'effondre.
Il pourrait écrire un scénario de film où un jeune frustré devient un terroriste sanguinaire.
A un moment, le jeune se sentirait humilié par une serveuse de fast food, et plus tard, armé jusqu'aux dents il reviendrait la flinguer sans pitié.
Ah non, ça a déjà été fait, ça s'appelle Rampage.
Et ce n'est toujours pas de la sociologie.
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Pourquoi tant d'aveuglement à reconnaître les causes sociales des violences ???? A quoi cela peut bien servir de se cacher les yeux en essayant de se convaincre qu'elles sont purement et uniquement individuelles ? N'importe quelle personne normale comprend que même s'il n'y a aucun systématisme et aucun automatisme, il y a quand même un mécanisme qui favorise ces destins et qui conduisent à leur multiplication, à leur reproduction.
N'importe quelle personne normal constate que le monde ne tourne pas rond, qu'il n'est en rien satisfaisant, et que de nombreux problèmes découlent de ces dysfonctionnements ...
Aussi il est tout à fait normal de vouloir REPARER les choses, pour obtenir une amélioration de la situation ... Qui veut que cela empire ou que cela reste pareil si ce n'est évidemment ceux qui profitent directement ou indirectement de ces dysfonctionnements et qui sont bien contents que l'on désigne comme uniques responsables des individus isolés et sans liens apparents avec eux ???
Quand De Lagasnerie nous parle de ces "frustrés des terrasses", il nous fait de la psychologie de café du commerce, pas de la sociologie.
Et quand il parle de ces "déterminismes sociaux" qui viendraient expliquer le terrorisme, c'est assez savoureux quand on songe que ses deux amis Edouard Louis et Didier Eribon dissertent volontiers sur "les trajectoires des transfuges de classe", c'est à dire justement sur ceux qui (comme eux-mêmes, puisqu'ils sont tous les deux originaires d'un milieu modeste) ont su échapper à leurs "déterminismes sociaux".
On en viendrait presque à se demander si De Lagasnerie ne se verrait pas lui-même comme un transfuge de classe à l'envers,
lui qui provient de grandes familles aristocratiques et qui se présente comme un intellectuel de gauche.
Les terroristes, eux, par contre, resteraient englués dans leurs "déterminismes sociaux" et ça expliquerait tout, et ça excuserait tout.
Et vous prenez ça au sérieux ?
J'en reste bouche bée.
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(Catherine Fourest aussi est invitée dans des émissions culturelles et écrit des livres... Note que bien évidemment je n'ai rien contre elle hein)
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Je suis halluciné de voir autant de gens nier l'existence des classes sociales et les contraintes de privation et de souffrances qui y sont associées.
L'endoctrinement a fait beaucoup de victimes on dirait bien.
Qui est en train de se demander si c'est la faute des cafés parisiens ? Vous nous prenez pour des imbéciles ou quoi, en prétendant que le questionnement serait là.
Soit on ne vit pas du tout dans le même monde, soit vous êtes de mauvaise foi, c'est pas possible autrement.
Personne ne prétend que les terrasses sont "interdites" à certains, mais vous avez forcément déjà constaté qu'on est plus ou moins le bienvenu dans certains lieux selon des critères qui n'ont rien à voir avec le droit. L'allure physique, la tenue vestimentaire, la façon de parler, le prix que ça coûte... enfin, vous avez quand même déjà constaté que ça ouvre ou ferme des portes, non ???
D'autre part, il y a plein d'endroits, dans Paris, où même avec 3 euros on ne boit pas un café. Et si en plus on n'aime pas le café, toutes les autres boissons sont hyper chères.
Et enfin, je connais, je côtoie des tas de gens tous les jours pour qui 3 euros simplement pour boire un café, c'est beaucoup trop cher. Des gens pour qui un repas de cantine pour leurs enfants, à 3 euros, c'est trop cher ... comment ces mêmes gens iraient-ils dépenser cette somme pour un café en terrasse ?
Et d'autres pour qui l'acte même de s'asseoir en terrasse est complètement étranger à leur façon de vivre.
Je ne dis pas que le truc le plus grave de la vie c'est de ne pas pouvoir se payer un café en terrasse.
Je ne dis pas que les terrasses doivent être gratuites ou soumises au quotient familial ni que les serveurs doivent travailler sans salaire, je dis tout ça juste pour rappeler que ce qui est anecdotique pour beaucoup de gens ( à la fois le peu de cas qu'ils font de la situation " boire un café en terrasse" et de la somme que cela leur coûte) relèverait du très exceptionnel pour bien d'autres,voire de l'inaccessible ou l'impensable pour certains et, qu'on le veuille ou non c'est un comportement qui signe l'appartenance à un certain milieu, qui, comme tous les milieux, ne s'ouvre pas si facilement à tous.
Je pourrais dire la même chose des restos routiers le long des nationales, qui ne sont pas si faciles d'accès pour deux quinquas en tailleur qui veulent boire un thé en dégustant des macarons, ou du kébab en bas de la cité de banlieue où il est quand même difficile d'organiser un repas d'affaire ou un dîner aux chandelles, ou le drive de ma cod qui se prête peu à une halte pour un voyage organisé du troisième âge.
C'est quand même dingue, on dirait que lorsqu'on affirme des évidences qui crèvent les yeux, comme l'existence d'un partage de l'espace social, immédiatement on excuse, on cautionne, on valide !!
Bien sûr que j'ai pu constater autour de moi qu'il existe des endroits où ma présence serait incongrue. Mais c'est une question économique, pas liée aux origines géographiques ou à la religion (je me répète...).
Mais surtout, je ne déduis pas de mon impossibilité à accéder à certains lieux un "traumatisme",comme cela est défendu par Lagasnerie et repris en fanfare par DS ce matin. Je cite : ""un des lieux les plus intimidants qui soient, POUR LES JEUNES DES MINORITES ETHNIQUES. Un espace où on n'ose pas s'asseoir, où on n'est pas bien accueilli, où on n'est pas servi, où quand on est servi c'est cher. Un des lieux les plus traumatisants".
Il parle des terrasses du 11è. Du Petit Cambodge. Restau dont il est notoire qu'il est réservé aux gens pétés de thune de couleur blanche, évidemment, et en exclusivité.
Pardonnez mais cette rhétorique ne prend pas. Les "jeunes de banlieue" font face aux mêmes difficultés que les "jeunes de province" vivant dans les bouses de vache. Qui eux, ne tirent sur personne. Ils sont enclavés, ont des difficultés économiques, maîtrisent mal les codes de la ville et du snobisme parisien. Comme des millions de gens dans ce pays ne résidant pas dans l'enceinte de la capitale.
Et ?
Ce que je ne comprends pas, et trouve ahurissant, est que depuis ce matin et le plus sérieusement du monde nous discutons du point de savoir si des hommes ont tiré sur une terrasse (plusieurs en fait) parce que celles-ci seraient des lieux qui leur seraient symboliquement interdits. Et je dis bien "interdits" puisque Lagasnerie argue qu'on ne "sert pas" les "jeunes des minorités ethniques".
Il ne parle pas d'entrer en boîte hein (on connaît assez les résultats des testings). Il parle de boire un coup dans un café. Ainsi à mon sens Lagasnerie, n'explique pas ni n'éclaire. Il excuse, et ce de façon extraordinairement caricaturale (l'Etat est méchant, etc etc). C'est, je crois, ce qui me fait réagir de la sorte.
Il est de notre devoir, de notre responsabilité, de chercher à "comprendre", ce qui implique d'expliquer, et donc de mettre de côté la violence du jugement critique, je le conçois. Mais "ethniciser" l'accès aux terrasses des cafés. sérieusement. Il s'est déjà promené aux Halles ? En plein coeur de Paris ? A réaumur ? A strasbourg saint denis ? Le 11è est peut-être bobo mais c'est aussi et encore aujourd'hui un quartier ouvrier. Les hommes du foyer de la rue de Charonne en savent quelque chose. Ils boivent des coups en terrasse. Et ne sont pas blancs.
Je ne sais rien de Lagasnerie mais vu le discours il paraît vissé aux ors abstraits de la rue saint Guillaume.
Notez enfin que si vous arriviez cravatée dans un restau d'autoroute, plutôt que de tirer dans le tas, vous y prendriez... un café. Cela aussi est, je crois, une évidence.
Quant à ceux pour qui le geste est étranger à la façon de vivre, si tel est le cas, ils ne concevront aucune amertume pour une frustration qui n'aurait pas lieu d'exister.
Toulouse 453 317 habitants dont plus de 153000 jeunes (moins de 29 ans).
Comme à Paris, ils sont plus nombreux à vivre dans la beuze que dans la bouse.
Non, on ne discute pas pour savoir si des hommes ont tiré sur une terrasse parce que ... avec derrière UN SEUL élément. Pas du tout.
On discute du fait que tout rapporter à l'islam serait faux, tout rapporter à la radicalisation le serait aussi, tout expliquer par l'origine sociale, l'ethnie, la classe, le fric serait faux aussi.
Et dans ce contexte, comme les pièces d'un puzzle, DS se demande si l'hypothèse de Lagasnerie sur les terrasses ciblées car vues comme un lieu de relégation sociale ne mériterait pas qu'on s'y arrête.
Sur ce, des gens nous expliquent d'abord que les terrasses ne sont pas des lieux de relégation sociale ... bon, ça, c'est quand même une position difficile à tenir.
D'autres nous disent " ouais, mais y'a plein de gens qui n'y vont pas non plus et ne tirent sur personne".Oui, bein, merci, on avait remarqué, et heureusement !
Aors je me souviens que sur un autre forum, il y a déjà eu un sujet ur lequel nous avons été clairement en désaccord vous et moi ( et qui concernait le toucher vaginal, donc c'est vraiment très différent- au point que je rigole en écrivant- alors que ce n'est même pas drôle) : Vous étiez aussi assez facilement sur une position que je caricaturerai en disant " Oh, bein, faut pas qu'elles fassent leur chochotte quand même les nanas, et puis le gynéco qu'est-ce qu'il en a à faire, vous croyez pas qu'il en a vu d'autre ?"
Là où moi et quelques autres développions l'idée que ce n'était pas toujours si simple pour tout le monde.
Ici, vous expliquez que même si vous êtes mal reçue dans certains lieux vous y allez quand même et ça se passe très bien. Tant mieux, c'est très bien pour vous et pour les gens qui auraient tendance à vous reléguer, et votre "obstination" est de nature à remettre les choses à leur place dans la vie en société : un client qui paye et ne crée aucun trouble n'a pas à être regardé de travers et est tout aussi légitime qu'un autre.
Pouvez-vous toutefois entendre que tout le monde n'est pas prêt à agir ou réagir comme vous ? ( je ne parle pas là des terroristes, mais des gens que vous croisez tous les jours).
Je vais prendre un exemple au hasard : moi.
il y a des tas de lieux sociaux d'une très grande banalité dans lesquels je ne réussis pas à aller. Pour de mauvaises raisons, je m'y sens agressée par certains regards ( qui ne sont peut-être pas objectivement agressifs) , certains commentaires. Il serait souhaitable, pour moi d'abord mais pour les autres aussi, que je continue à y aller, mais je ne le fais pas. Et ce sont des lieux d'une grande banalité : les boutiques de fringues.
Ne me dites pas " mais vous ne leur tirez pas dessus pour autant !", ça a beau être vrai, ça n'a aucun rapport !!
Si, pour d'autres raisons que cette agressivité réelle ou imaginée, mais ressentie en tous les cas par moi, je venais un jour à faire un massacre, et si portais mon choix sur une boutique de fringues, en relisant ce message des gens pourraient légitimement se demander quelle place a eu mon ressentiment envers les boutiques de fringues dans le choix de ma cible ...
Si, en plus, on se rend compte que des gens qui partagent d'autres points communs avec moi ont eux aussi une aversion pour les boutiques de fringues, on pourrait essayer de reconstituer un puzzle.
ça ne rendrait pas les boutiques de fringues "responsables" de mon attitude, mais ç pourrait inciter touts ceux qui trouvent que tout est normal dans notre société et que ce sont les autres qui sont violents à réfléchir.
Pas se flageller, pas faire des gros câlins à des assassins, juste prendre une posture de :
et nous, on a fait ( ou pas fait) quoi, et depuis quand, pour que le lien soit à ce point rompu avec nos concitoyens ?
Et on fait quoi pour que ça bouge.
... mais sans cesser de les rechercher, des les arrêter et de les juger.
Est-ce qu'au moins on se comprend mieux, là ?
On me dit que je ramène tout à moi (c'est idiot) mais vous me parlez également de votre cas personnel - et la question que vous soulevez est très intéressante.
En fait elle soulève deux sous questions :
- la légitimité du "ressenti" des personnes fragiles (par la position sociale, la couleur, la minorité religieuse, voire le sexe)
- la place accordée à ce "ressenti" comme levier de réflexion politique, voire comme levier de formalisation de politiques publiques.
C'est je pense ce qui me distingue radicalement des gens en général sur les forums d'@si, en tous cas de ceux qui me détestent.
Les deux questions posées par votre réponse évacuent à mon sens un élément crucial, qui est celui de la responsabilité des individus fragiles dans leur condition - attention ne levez pas de suite les sourcils, je sais le pouvoir des déterminismes sociaux. Mais je pense que la manière dont on "raconte" le monde désormais laisse bien peu de place à cette responsabilité, et à la dignité de ces personnes fragiles.
Paradoxalement, il n'y avait pas eu une telle violence économique et sociale de puis très longtemps. Mais à cette violence (rarement discutée dans les médias, cf. les condamnations Goodyear par exemple) s'ajoute un discours qui fait des seules minorités ethniques justement, les victimes ontologiques de la société.
Les gens comme Daniel Truong Loi ou Lagasnerie sont les pionniers de la chose : l'immigré est victime de tout, de la société, on ne lui donne pas accès aux soins, au logement, au travail, à l'éducation, on le discrimine partout, il ne peut pas s'asseoir à une terrasse, lieu intimidant d'exclusion symbolique, etc.
Invariablement existe ce "on" dont on ne sait pas très bien qui il est, mais il existe, puissance dominante qui refuse à l'étranger (quelle que soit sa condition : UE, or UE, réfugié, sans papier - la réalité est que la condition varie prodigieusement d'un statut à l'autre, mais l'accusateur ne s'embarrasse pas des nuances) l' "accès" à tous les bienfaits dont la France est dotée.
La vérité c'est qu'émigrer "coûte". Que loin d'être identiques aux français qui le sont depuis longtemps, être d'ailleurs implique un surcroît de travail, car il faut tout apprendre, non pas seulement une langue et des contenues scolaires, mais des codes culturels, une manière de vivre, d'être à autrui en société. cela est incontournable et aucune politique publique ne peut revenir sur cette réalité simple. Si demain vous partiez vivre dans un autre pays il vous faudrait de même tout ingérer pour "bien" vivre avec la société de votre pays d'accueil - ce qui ne signifie pas se dissoudre hein.
De plus je pense qu'on "ethnicise" (un comble pour des gens qui se disent anti racistes) des problématiques que rencontrent les provinciaux (et je ne parle pas des grandes villes, genre Toulouse hein, comme me l'a objecté un @sinaute de mauvaise foi). Je parle de ceux qui non seulement n'ont jamais vécu en ville mais dont la provenance fait marrer le parisien snobinard qui ne manquera pas de lâcher des blagues à la con "ah ouais tu viens de Haute marne ? C'est où, arf arf arf". Pour eux comme pour les minorités ethniques ou le fils du boulanger du coin, enfant d'ouvrier, les codes d'une certaine bourgeoisie parisienne ne sont pas simples.
Et cela n'a rien à voir avec le caractère ethnique. Et surtout, c'est surmontable. C'est cela je crois qu'il faut dire et ce sur quoi il faut insister. On ne doit pas alimenter l'histoire, le story telling, suivant lequel l'inaccessibilité des terrasses serait liée aux méchants regards des attablés et des serveurs - ce qui est par ailleurs une sorte de mythe finalement peu vérifié. On doit expliquer que Paris appartient à tout le monde indépendamment de l'origine, pour peu qu'on soit curieux (évidemment faut de l'argent, mais il me semble que la pauvreté transcende les origines ethniques, une fois encore).
Les enfants d'étrangers ne sont pas des veaux. Si on leur dit qu'ils peuvent, ils feront - a minima, ils essayeront, plutôt que de ne pas agir en restant persuadés que le reste du monde leur est hostile. On peut des choses pour soi même. Même quand on est d'ailleurs, on reste un homme capable de mille choses. Pas moins que les autres, en fait.
Voilà, Lagasnerie fait de la psycho, retournons lui sa démarche contre lui.
Le message de vous auquel je répondais n'évoquais successivement que :
le Fouquet's, l'avenue George V, les terrasses du 11è, le Petit Cambodge, les Halles, réaumur, strasbourg saint denis, le 11è comme un quartier ouvrier (ah les lofts d'Oberkampf), la rue de Charonne, la rue saint Guillaume.
Je vous invite à passer une soirée place Saint Pierre.
Parigot tête de veau, parisien tête de chien !
La manière de considérer le "ressenti" en priorité par rapport aux faits quantifiables est issu de la pensée queer (ou féministe postmoderne) genre Judith Butler, et au coeur des mouvements qui se réclament de la "Social Justice" dans le monde anglophone (enfin 'mouvements', blogosphère plutôt).
En gros puisque parler au nom d'une minorité ethnique ou sexuelle serait incorrect, l'objectivité est un facteur moins pris en compte que l'origine de l'émetteur d'un message, si subjectif soit il. Tout discours du style "je me sens discriminé" de la part d'une personne considérée représentative d'une minorité se transforme dès lors en condamnation de discriminations "réelles" dans le discours des adhérents à cette idéologie, quelle que soit leur absence de fondement objectif.
En conséquence, une société où des représentants d'une minorité disent se sentir discriminés devient une société qui discrimine, absolument, cette minorité.
Et toute négation de ce fait (ne venant pas au moins d'un membre de la minorité, voire en venant mais contredisant l'opinion d'une minorité plus vocale de son groupe) quels que soient ses arguments objectifs sera rejetée comme une tactique pour réduire la minorité au silence en parlant pour elle (ce même si ceux qui à la base font la généralisation abusive contredite font eux mêmes partie des dominants).
"chantres contemporains" aurait été plus précis.
Chantre est un maître de choeur très religieux, très onctueux, très obséquieux, très "compoctionnel."
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Je maintiens que les corrélations établies par Lagasneries sont caricaturales, qu'il est même indécent d'affirmer que les terrasses parisiennes seraient "traumatisantes" pour les "minorités ethniques".
Pour le reste je ne suis pas rétive aux explications hors facteur religieux (ce serait ridicule et insuffisant de s'y tenir) il me semble avoir suffisamment posté sur les forums pour que cela soit clair.
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Mais la "légitimité" du ressentiment est une autre affaire, tout comme, enfin, la corrélation entre celui-ci et les cibles choisies le 13 novembre.
Après, pour être franche et remonter dans le temps, j'avais 25 ans en 2005, et je n'ai pas compris les émeutes : qui étaient les émeutiers, revendiquaient ils quelque chose de concret, politiquement ?
J'avoue n'avoir pas lu de travaux sur la question et ne pouvoir pas en dire grand chose, si ce n'est un sentiment diffus mêlé d'incompréhension et de jugement négatif, je ne peux pas me le cacher (brûler des bibliothèques municipales, s'en prendre aux pompiers (entre autres) ? Je ne comprends pas c'est vrai).
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Je ne le crois pas, puisque de ce ressentiment il faudrait tenir compte pour définir collectivement des politiques publiques adéquates pouvant le faire disparaître - je pense que c'est une vue de l'esprit, de penser qu'on peut commander l'envie que l'autre a ou non de nous détester.
Par ailleurs on fait de ce ressentiment un facteur explicatif, et de surcroît, il conduit Daniel à utiliser le terme "insurrection", dont la définition a été donnée plus haut sur ce fil.
Définition qui contredit totalement les faits récents auxquels on cherche à l'appliquer.
Bref, je fatigue, peut-être faut il songer à accepter que globalement, on ne comprend pas pourquoi des jeunes hommes de nationalité française - pour une partie d'entre eux - tirent sur des foules attablées paisiblement, ou sur d'autres qui écoutent un concert de rock. Enfin je parle pour moi hein.
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Pas le temps de développer mais si je trouve quelques minutes je reposterai - je sais bien qu'en l'état ma réponse n'explique rien, sans parler du fait qu'elle peut être mal prise.
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ce n'est évidemment pas ce que j'entends.
le droit sanctionne tout un tas de comportements qu'il "disqualifie", parce qu'il les juges néfastes pour la société. pourtant ceux qui les commettent les revendiquent parfois comme étant légitimes. la souffrance de Cahuzac qui n'a pas compris ses forfaits (il ne comprend pas, comme tous les riches qui ne touchent plus terre et souhaitent payer moins d'impôts...) est typique du genre de "souffrance" dont j'estime qu'elle n'a pas à structurer la vie politique.
on peut décliner les "souffrances" et revendications illégitimes. les minorités ne sont pas exemptes de "souffrances" qui n'ont pas lieu d'être écoutées pour former des lois nouvelles ou construire des politiques publiques. c'était l'idée
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L'autre qui serait réellement ressentie ."
je ne fais aucune différence, vous vous méprenez sur le sens de mes propos.
pour celui qui se plaint sa souffrance est toujours légitime.
celui qui est très riche et aimerait acheter un rein pour se sauver la vie avec un greffon souffre authentiquement, celui qui très pauvre et aimerait vendre son rein pour subsister également.
l'emploi du mot "légitime" signifie qu'une communauté politique répondre de manière inégale à des souffrances individuelles ou sectorielles, en fonction, à la fois de l'intérêt commun et de l'importance accordée à la revendication sous-jacente à la souffrance.
aussi, et bien que cela me paraisse ridicule, les riches "souffrent" vraiment de payer trop d'impôts, ils ne comprennent pas le sens de la fiscalité, et les minorités ethniques souffrent également profondément d'un racisme qui, s'il existe, est, après enquête, beaucoup plus rarement vécu personnellement qu'on ne le pense (enquêtes de Kepel par exemple, sous la houlette du CNRS).
évidemment les exemples choisis font porter notre sympathie sur le deuxième groupe, mais je discute ici du principe de la légitimité politique (au sens où la prise en compte de la souffrance se traduira par des normes et politiques publiques) de la souffrance.
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En d'autres termes (en caricaturant un peu) que le riche qui se casse un ongle souffre autant que le pauvre qui se coupe un bras, dans la mesure où l'un aurait vécu dans le coton et l'autre pas.
Ce que confirment les plus simples expériences de contraste que chacun peut faire (impression de froid en mettant sa main dans de l'eau tiède après de l'eau plus chaude, etc).
En conséquence la prise en compte de "la souffrance ressentie" comme critère assez objectif pour justifier des évolutions sociales est un point de vue dangereux. Si la souffrance mentale était mesurée scientifiquement pour être prise en compte, on en arriverait à la conclusion que celui qui a vécu dans le coton devrait être protégé de ses sources de souffrance au moins tout autant que celui qui a vécu dans les poubelles des siennes. Précisément car leurs souffrances maximum, telles que mesurables scientifiquement, se valent exactement (c'est le seuil pour atteindre un degré x de souffrance qui ne sera pas le même, pas le ressenti produit par le cerveau) que "tout" se vale ou pas (ce qui ne veut rien dire, on parle pas de tout là, vous parliez de "la souffrance ressentie").
Ce n'est pas une question de posture, une souffrance qui apparait "injustifiée" à quelqu'un de plus endurci, ou injuste car elle découle d'un intérêt égoïste, peut être parfaitement sincère (aka un riche qui fait une dépression suite à un contrôle fiscal est autant dépressif qu'un pauvre parce qu'on lui a coupé l'eau).
Enfin donc le mythe de la classe sociale ou groupe x dont les membres seraient 'd'avantage en souffrance' par rapport à ceux des classes/groupes mieux lotis n'a pas de fondement au niveau neurologique individuel, qui détermine le ressenti. Il est donc préférable de s'écarter autant que possible de ce critère de la souffrance mentale, et de s'appuyer sur des choses n'en relevant pas, pour justifier de meilleures politiques publiques.
Il me semble à ce niveau qu'il y a bien assez de points où on puisse objectivement pointer une inégalité entre groupes sociaux (accès au logement, au travail, inégalité de traitement par la justice, etc...) pour ne pas avoir besoin d'aller chercher "le ressenti" pour justifier un meilleur traitement des groupes discriminés, avec cet énorme piège que ça comporte.
(Et je pense que ça éliminerait pas mal de ressenti négatif au passage ; par exemple le jeune des cités ne se voyant pas refuser logements, boulots ou l'entrée en boite de nuit interpréterait peut être moins un garçon lent à lui servir son café ou un regard ambigu dans un bar du onzième comme un signe de racisme, who knows...
IMO la confusion entre symptôme et cause dans la désormais fameuse "théorie des terrasses" est surtout là.)
Je tempèrerais quand même un peu, on peut certainement dire qu'un groupe x compte d'avantage individus atteignant un seuil qu'on identifierait comme celui d'une souffrance mentale assez signifiante pour être prise en compte ; ce qu'on ne peut pas dire que les individus ayant atteint ce seuil souffrent plus que ceux d'un autre groupe l'ayant atteint, même si l'explication qu'on donne à la souffrance de ces derniers la fait apparaitre moins justifiée.
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C'est juste qu'à mon avis accorder trop d"importance à des critères subjectifs comme "le ressenti" est un point faible d'une partie des discours de gauche, qui pourrait aisément être retourné contre eux. Et peut aussi conduire à faire des diagnostics qui inversent symptôme et problèmes.
Par exemple entre "les personnes d'origine non européenne ont un sentiment d'oppression dans les cafés, ressenti qui montre qu'elles y sont mal accueillies et que le café est trop cher" plutôt que dire "elles subissent un certain nombre de discriminations (mesurables sans passer par le ressenti) et constatent la grande popularité de mouvements xénophobes (pas trop besoin de ressenti non plus pour le constater), ce qui fait qu'elles se sentent parfois mal à l'aise dans des lieux publics comme les cafés, qui par ailleurs ont des prix trop élevés pour leurs moyens qu'on sait plus limités que la moyenne", je tendrais à penser la seconde proposition plus pertinente.
De la première ne découlent que des solutions anecdotiques à un problème éventuellement inexistant ou uniquement localisé (baisser le prix du kawa et demander à ces sales racistes de serveurs/clients d'être plus souriants, etc).
Tandis que la seconde me semble plus propice à aborder des problèmes de fond.
Ce qui me chagrinait chez Lagasnerie avec son histoire de terrasses c'est que sa formulation des choses était entièrement dans la première catégorie, il paraphrasait les ressentis constatés au lieu de les expliquer, ce qui me semble assez étrange de la part d'un sociologue.
Par ailleurs, De Lagasnerie présume que le choix des cibles (terrasses des cafés, Bataclan, Stade de France) aurait été fait par les tueurs eux-mêmes.
Qu'est-ce qu'il en sait ? Rien du tout.
Dans ce genre d'opération majeure (on est pas ici dans le cas d'une attaque par un "loup solitaire") montée par une organisation fortement hiérarchisée comme Daesh, il est peu probable que le choix de ces cibles ait été décidé par les exécutants.
Les décideurs sont basés en Syrie, n'ont probablement jamais mis les pieds en Europe, et ne souffrent d'aucune frustration adolescente particulière vis-à-vis des terrasses parisiennes.
Vos exemples choisis me laissent parfois rêveur.
Le racisme, s'il existe, est, après enquête, beaucoup plus rarement vécu qu'on ne le pense.
L'excès de l'imposition, sur l'existence de laquelle il ne semble pas être émis de doute, fait « souffrir » (merci quand même des guillemets) les riches* . Comptons sur le CNRS pour montrer qu'après enquête cette souffrance est beaucoup plus souvent vécue que ce que l'on pense.
Comment évaluera-t-on la légitimité politique des revendications sous-jacentes à l'aune de etc...
* ils ne comprennent pas le sens de la fiscalité donc ne sauraient l'excuser.
Les riches qui ont conscience, non pas de " se faire plumer", mais que leur argent ils ne le créent pas eux-mêmes tout seuls et que les impôts c'est leur contribution équitable à l'effort collectif ... ne souffrent pas.
Sauf que "les riches", souvent, ne connaissent pas les services publics, ne connaissent pas les bénéficiaires des prestations sociales ... n'imaginent même pas ce que c'est ni comment ça marche et à qui et à quoi ça sert.
Conclusion politique : Il faut leur montrer, leur apprendre, et considérer qu'un citoyen qui ne sait pas ça a des lacunes graves qui l'empêchent d'être considéré comme correctement éduqué. C'est beaucoup plus grave de ne pas savoir ça que de mal écrire ou ne pas savoir compter.
Jusque là je suis sérieuse, en dessous je déconne.
;-) créons des agences de voyage organisé pour riches chez les pauvres, ça peut devenir très tendance ;-)
J'interviens de manière succinte et j'apprécie de lire le forum pour la qualité des débatteurs et l'absence d'accusation godwinesque (Sandy essaye avec vous et Strumf avec Jean Bat mais ça ne prends pas )
En 2005 j'avais aussi 25 ans je passait mon capes à toulouse ça faisait 6 ans que j'avais quitté mon quartier pour la fac ça été un long processus de socialisation la fac.
J'ai passé mon adolescence dans une cité HLM a forte proportion d'habitant noirs et arabes. Les émeutes ont été selon moi un mélange de révolte sociale motivé par la frustration et le désespoir et un grand charivari carnavalesque de la part de ptis merdeux en manque d'action car il ne se passe rien dans une cité.
Ce que j'ai compris c'est que Zied et Bouna jouait comme moi à leur âge aux gendarmes et aux voleurs . Dans ma cité c'était un jeu de se faire courser par les keufs.
On est 15 en train de zoner et les flics (on les appelait schmits les condés les kizdés les bleus ou les shtars richesse du vocabulaire qui en dit long) font leur ronde un d'entre nous pour s'amuser part en courant puis les autres les suive et si tu veux pas avoir à te justifier devant eux et ben tu détales comme les autres.
Un keuf expérimenté laisse pisser mais les jeunes fonctionnaires en manque d'action font crisser les pneus et essayent d'en attraper un (pour rien ça n'a aucun intérêt mais c'est l'égo et la testostérone qui parle des deux côtés) c'est arrivé plein de fois et je me souviens d'une ou ils ont failli m'avoir j'ai sauté la barrière d'une maison et détalé de maison en maison pour finalement me réfugier dans une cage d'escalier.
Ben Zied et Bouna ils sont entrés dans un transformateur et les flics se sont dit "bien fait pour eux" comme souvent quand des jeunes se mettent en danger les ptit keuf de cité exaspérés et humiliés se disent bien fait pour sa gueule ( surtout si le flic a eu une mention Le Pen a son exam)
.
Après 9 ans d'enseignement en ZEP a être le fonctionnaire exposé j'ai fait un immense bond dans l'empathie vis à vis des classes moyennes inférieures "blanches" qui se coltine les populations "défavorisées" mais je n'ai pas perdu l'empathie à l'égard de tout ces gosses de 12 à 16 ans qui font l'apprentissage de la délinquance dans les cités ils sont dans un monde clos ou tout et prétexte à foutrele dawa!!.
Si Zied et Bouna avait été des jeunes de souche dans un quartier pavillonnaire je pense qu'il y aurait eu assistance de la part des flic et si il n'avait rien fait je pense que l'empathie du corps social majoritaire vis à vis des jeunes aurait conduit à des sanctions à l'encontre des policiers.
Ma cité se touvait en bourgogne dans une ville moyenne pas à Clichy sous bois un vrai ghetto de lointaine banlieue.
Le deux poids deux mesures je le vois des deux côtés.
Ce sont les jeunes fonctionnaires pas très au fait des stratégies d'évitement qui se retrouvent face à un public "difficile" pas les privilégiés.
Quand t'as fait une connerie si t'es noir ou arabe ben tu as intégré le fait que tu vas prendre plus cher que les autres.
Au sein de ma cité je l'ai constaté un de mes potes (de souche) les plus délinquants à réussi à éviter la prison de multiples fois même après vol de voiture et accident en état d'ivresse (il y est pour de bon aujourd'hui pour braquage ) alors que des ptits marocains aux fait d'armes largement moins lourds (avec déficience mentale chez un dont je me souvient bien) y sont allés au premier jugement.
Les cités HLM produisent un environnement culturel dans lequel baignent et ont baigné des millions de français mais elle n'ont pas leur place dans l'imaginaire national et elle nous fatigue on aimerai ne pas avoir a s'en occuper elles sont bruyantes sales et leurs habitants ne nous ressemble pas c'est de la que vient ce refus spontané des explications sociologiques plus les faits sont graves plus le refus s'étend à la gauche jadis progressiste. Moins la gauche progressiste vit avec ces gens noirs et arabes si étrange moins elle se sent empathique.
J'espère qu'un jour une politique volontariste se mettra en marche mais je n'espère pas trop le français moyen vit déjà dans la croyance trumpienne qu'on dépense des milliards pour les zone urbaines sensibles.
Je vois les mêmes choses dans mon activité professionnelle (suis avocat maintenant)...
Je vois des jeunes qui ont fait UNE seule connerie dans leur vie et qui, parce qu'ils sont d'origine marocaine par exemple, la paieront jusqu'à la fin - même s'ils montrent toute la bonne volonté du monde, en reprenant leurs études en prison, passant des concours.
C'est comme si les juges ne voyaient pas les visages et les individus mais nourrissaient leurs décisions de réflexes conditionnés. Comme flics et gamins dans les scènes que vous décrivez, rodées comme des pièces de théâtre où chacun tiendrait son rôle à la perfection.
Au tribunal correctionnel de Bobigny (par exemple) le spectacle dans les salles d'audience est saisissant : juges, huissiers et greffiers sont blancs (parfois double nationaux c'est possible hein, mais très majoritairement blancs). Les prévenus ont la peau sombre. Cela ne signifie pas que les premiers ne méritent pas leur place et que les second sont innocents, mais cela questionne à la fois les notions de mérite et d'innocence...
Il faudrait à la fois s'occuper de tout le monde (autrement que par la surveillance policière idiote par exemple, celle que vous décrivez et qui ne sert à rien) et tenir un discours différent, raconter un autre monde et le faire émerger (discours de la responsabilité, pas pour culpabiliser mais pour faire prendre conscience qu'un enfant d'étranger n'est pas plus con qu'un autre et qu'il peut pour lui-même - sans jamais oublier que combler l'écart est... vraiment vraiment difficile).
Je ne sais pas à quoi a servi l'argent de la politique de la ville.
Pourquoi et comment en est-on arrivé là. De la déshérence sociale au djihadisme ? Les aspects socio économiques ne suffisent pas non plus, je pense, à tout expliquer.
Et y'a pas beaucoup d'hommes.
j'ai déjà eu un élève, garçon, peau foncée, qui m'a dit que s'il choisissait son métier, il serait prof, mais bon, c'est pas possible ... Heureusement qu'il l'a dit, et que j'ai pu corriger.
Mais le monde, les gosses le construisent dans leur tête largement autant à partir de ce qu'ils constatent autour d'eux qu'à partir de ce qu'on leur prétend.
... ça compte, ça finit par compter tout ça.
Faudrait faire un peu plus gaffe au monde tel qu'il est autour de certains des gosses de notre pays, parce que même en ayant seulement 8 ou 9 ns, ça se voit que ce qu'on dit n'est pas vrai. En tout cas, pas partout, et pas pour eux.
SVP quelqu'un pour lui expliquer ce qu'il y a de pas normal ???
1) Ce que dit Geoffroy de Lagasnerie, c'est son interprétation qui n'est appuyée par aucune étude sérieuse. Partir de là pour y voir une insurrection, c'est vraiment tiré par les cheveux. Qui vous dit, après tout, que les terrasses des cafées n'ont pas simplement été visées car c'était des cibles faciles et médiatisables ?
2) Je ne pense pas que les évènements de Cologne ont été ordonnés par Daesh. Vouloir a tout prix y voir les pièces d'un grand puzzle, c'est risquer de sur-interpréter et de lier des évènements qui n'ont pas grand chose à voir entre eux.
3) Si vous avez quand même raison, l'extrême gauche est bien dans la merde: elle appelle à l'insurrection, et ce sont les mouvements d'extrême droite qui la font !
Une guerre a été officiellement déclarée à l'Occident et particulièrement à notre pays, depuis l'étranger, par quelqu'un qui veut créer un État islamique notamment sur notre sol... Le terme d'insurrection me semble réducteur et même presque flatteur. Car il s'agit d'une agression brutale, sans limites, avec l'unique volonté de faire le plus de mal possible pour remplacer une civilisation par une autre. Des insurgés, à la limite, sont bien plus policés et humains que cette vague de crétins barbares...
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Je ne sais pas si c'est céder à ce penchant intrinsèque qu'on doit tous avoir à se voiler la face, mais depuis 1 an que j'entend les explications "ils visaient ceci, ils attaquaient cela...", je reste sceptique. C'est bien joli de tout faire rentrer dans les cases. Si les types étaient entrés au stade de France, c'est la France qui aurait été visée ? Son président ? Ou les couches populaires qui assistent aux matches et supportent l'équipe ? Quid du Thalis, c'est la liberté de se déplacer qui était visée ? Les populations aisées qui prennent le train ? Est ce qu'on n'en est pas à suranalyser, un peu, en mettant ce qui s'est passé à Cologne sur le compte de la "tolérance sexuelle" ?(franchement moi je n'y vois pas aussi clair dans qui que quoi à Cologne, mais sans doute parce qu'à force j'ai coupé ce canal d'info - marre d'entendre n'importe quelle info préliminaire disséquée et interprétée à cou de "c'est à cause de", "ça montre que" et "il faut que")
Et si, les mecs, ils cherchaient juste à faire du bruit ? Désolé hein, je m'en veux de faire reculer la compréhension. Juste que l'hypothèse de la violence absurde et gratuite, je ne l'entend pas. Du haut de mon ignorance, ça me semble au moins aussi plausible que le coup du café trop cher.
Une révolte contre le pouvoir pour lui réclamer d'entraver la liberté? Une révolte qui est incarnée par des gens venus d'ailleurs? Faire d'eux les représentants de la révolte des cités? Mouais mouais mouais insurrection, je vais y réfléchir mais je suis persuadée d'avance que le mot est impropre.
C 'est exactement ce que je sens depuis des mois.
Vous l' écrivez de belle façon.
Clap clap clap clap
Ca veut pas dire que leurs raisons sont les bonnes.
Alors que dans une récente émission vous soulignez que finalement l'origine sociale est loin de tout expliquer ?