L'Obs révèle que BHL cite un philosophe...qui n'existe pas
Parmi les (nombreux) éminents journalistes qui ont assuré la promotion des deux derniers "livres importants" de Bernard-Henri Lévy (notre observatoire est ici), aucun n'avait manifestement relevé un détail : dans un de ses deux livres, "De la guerre en philosophie", BHL cite un certain Jean-Baptiste Botul, philosophe. Seul problème : ce philosophe n'existe pas. C'est un canular.
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http://www.lemonde.fr/livres/article/2010/02/15/bhl-contre-bernard-henri-levy_1306033_3260.html#ens_id=1303384
Leur héros vient de se prendre dans la gueule, tout seul comme un grand et sans aucune aide extérieure, le rateau du siècle.
Un rateau tel que, si moi personnellement je me le prenais, je m'enfuirais en Australie, j'y creuserais un trou de 500 mètres de profond et j'y resterais prostré jusqu'à la fin de mes jours, par décence.
Et vous savez quoi ? Les carpettes du fan-club viennent nous seriner que la journaliste n'avait peut-être pas réagi dans les 5 minutes, lors de sa première lecture ...
Vous avez dit "fumigène" ?
Elle découvre début janvier 2010, en lisant "De la guerre en philosophie" la référence à Botul, interviewe BHL le 13 de ce même mois de janvier, et passe sous silence son plantage.
Elle prétend ensuite (v. ce vite dit) que c'est le matraquage promotionnel invraisemblable dont Bernard-Henri Lévy bénéficié dans la presse, qui l'a conduite à révéler l'énormité.
Vous comprenez cette réaction, ou plutôt cette absence de réaction, dans un premier temps, de la journaliste du Nouvel Obs ?
Moi pas.
pardon aux garçons coiffeurs, je ne cherche pas à les offenser ))
BHL cite un philosophe... qui n'existe pas.
Un philosophe qui cite BHL... n'existe pas.
BHL qui se réfère à un philosophe qui n’a jamais existé, en terme littéraire cela s’appelle une autobiographie.
BHL est en fait partagé entre son désir d’apparaître comme un intellectuel universaliste et sa dérive communautariste qu’il ne parvient pas à maîtriser. En effet, il n’applique pas les mêmes critères aux différents conflits et crises en cours et à celui du Proche-Orient, ce qui devrait donc l’empêcher de se revendiquer comme intellectuel universaliste. Il prouve au contraire son communautarisme. Il s’insurge à juste titre, que l’on ne montre plus des images de la répression birmane, mais s’insurge à l’inverse qu’on puisse montrer des images de la répression des Palestiniens. Il condamne à juste titre les bombardements de populations civiles tchétchènes par l’aviation russe mais condamne ceux qui critiquent les bombardements de l’aviation israélienne sur la population palestinienne ou libanaise.
Au cours de la guerre du Liban, il s’est même ému que l’on puisse juger disproportionnée la réaction israélienne à l’enlèvement par le Hezbollah de deux soldats israéliens, ce qui était pourtant la critique minimale à apporter, les différentes organisations humanitaires, parlant elles de crimes de guerres (tant pour le Hezbollah que pour l’armée israélienne par ailleurs). Il soutient le principe de liberté totale d’expression pour Redeker, mais celui d’interdiction totale pour Ramadan de pouvoir s’exprimer en France. Ecartelé entre sa prétention universaliste et sa réalité communautariste niée , BHL s’en sort en tirant à boulets rouges sur ceux qui dans leurs réflexions, leurs écrits mettent en avant cette contradiction.
Tant qu’il n’y aura pas une paix juste au Proche-Orient, BHL ne pourra pas concilier son universalisme affiché et son communautarisme, c’est pourquoi il est aujourd’hui extrêmement agressif. La meilleure défense, c’est l’attaque. Le communautarisme de BHL est déjà en soit problématique. Loin d’en être gêné, il fait porter la critique sur ceux qui, réellement universalistes, ont la même grille de lecture pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, qu’il s’agisse du Proche-Orient, du Caucase ou de l’Asie. C’est proprement inacceptable. Ce que BHL appelle l’antisémitisme de gauche, c’est tout simplement ceux qui estiment que le conflit du Proche-Orient ne fait pas exception aux règles de droit international et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, même en tenant compte d’une histoire particulièrement douloureuse du peuple juif.
BHL se transforme alors en maccarthyste, je suis personnellement bien placé pour en témoigner. Parce qu’il ne souhaite pas que la France ait une politique active au Proche-Orient ou marque son indépendance face aux Etats-Unis, il traite de maurrassien toute personne coupable de vouloir l’inverse. De Régis Debray à Rony Brauman, en passant par Jean-Pierre Chevènement et Henri Guaino [2] , il veut disqualifier ceux qui ne sont pas d’accord avec lui, utilisant les arguments moraux non pas pour débattre, mais pour censurer. BHL a le droit de ne pas aimer une France affirmant son autonomie stratégique, mais pas de taxer de racistes ceux qui ne partagent pas ses vues. Une fois encore, la morale est évoquée pour brouiller les cartes et pour des desseins peu dignes.
BHL est un symbole actif de cette coupure entre le peuple et les élites. BHL est nu moralement. Courtisane et craintive, la majorité de la presse fait semblant de le voir richement vêtu et s’ébahit devant le faste de ses habits neufs. Le public, lui, est partagé entre l’écœurement et la rigolade. "
Pascal Boniface, directeur de l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques. Il vient de publier « 50 idées reçues sur l’Etat du monde aux éditions Armand Colin.
Parce que, franchement, que BHL se trompe, c'est normal, c'est un homme après tout (quoi qu'il puisse en penser) mais que des journalistes sensé être spécialisé parle de livres qu'ils n'ont même pas lu ou peut être juste survolé c'est de la malhonnêteté, c'est grave et je ne comprends pas que leurs crédibilité à eux soient si peu affectée !
Sinon pour BHL, qu'il soit tombé dans ce piège, nous éclaire beaucoup sur sa façon de faire et de raisonner. Je pense que s'il s'est empressé de citer Botul sans vérification, c'est que ce dernier développait des idées qui allaient dans son sens, BHL doit surement être le genre de personne qui se fait d'abord une opinion, puis cherche à la prouver, valorisant tout personne ou concept pouvant approuver cette opinion, et minimisant l'intérêt de toutes pensées ou personnes pouvant la contredire.
Ce qui est assez marrant je trouve, car du peu de philo que j'ai pu avoir durant mes études, j'en avais surtout retenu que le "doute" (de ces opinions et idées) se devait d'être le préalable à toute philosophie, en cela donc, BHL serait donc tout le contraire d'un philosophe (si j'ai bien compris ...)
Terrible, cette adulation française pour ceux qu'elle décrète "intellectuels".
Serait-ce une grande paresse intellectuelle que de se faire diriger par des "intellectuels" qui livrent du "prêt-à-penser" sans faire l'effort de penser par soi-même ???
Ou de l'ignorance pure ?
Lui
Est-ce qu'il est allé à Gaza sur le même style qu'il était allé en Georgie : côté israélien (bien à l'abri dans un char par exemple)...
Je sais, je suis méchante mais vraiment, il tend le bâton pour se faire battre tout de même...
PatriceNoDRM
[tchd.fr - la WEB-TV dédiée à ceux à qui il reste du Temps de Cerveau Humain Disponible]
Allez, gloup gloup! Au boulot!
Entartons entartons le pompeux cornichon.
http://www.pierre-vidal-naquet.net/spip.php?article49
http://www.youtube.com/watch?v=Db5wX0ogg-I
Rien à ajouter, me semble-t-il...
Ça mériterait d'être republié par @si, tiens - au fond, c'est aussi une critique de médias.
L'analyse était déjà faite en 1979 !
Quelque part, c'est déprimant...
"Mais des individus richement pourvus de ces absences de qualités ont existé de tout temps. Généralement, ils faisaient fortune dans d’autres trafics, non dans celui des « idées ». Une autre évolution a été nécessaire, celle précisément qui a fait des « idées » un objet de trafic, des marchandises consommables une saison et que l’on jette (oublie) avec le prochain changement de mode. Cela n’a rien à voir avec une « démocratisation de la culture » pas plus que l’expansion de la télévision ne signifie « démocratisation de l’information », mais très précisément, une désinformation uni-formément orientée et administrée.
Que l’industrie des médias fasse son profit comme elle peut, c’est, dans le système institué, logique : son affaire, c’est les affaires. Qu’elle trouve des scribes sans scrupule pour jouer ce jeu n’est pas étonnant non plus. Mais tout cela a encore une autre condition de possibilité : l’attitude du public. Les « auteurs » et leurs promoteurs fabriquent et vendent de la camelote. Mais le public l’achète – et n’y voit que de la camelote, des fast-foods. Loin de fournir un motif de consolation, cela traduit une dégradation catastrophique, et qui risque de devenir irréversible, de la relation du public à l’écrit. Plus les gens lisent, moins ils lisent. Ils lisent les livres qu’on leur présente comme « philosophiques » comme ils lisent les romans policiers. En un sens, certes, ils n’ont pas tort. Mais, en un autre sens, ils désapprennent à lire, à réfléchir, à critiquer. Ils se mettent simplement au courant, comme l’écrivait L’Obs il y a quelques semaines, du « débat le plus chic de la saison »."[...]
"Nous avons à lutter pour la préservation d’un authentique espace public de pensée contre les pouvoirs de l’État, mais aussi contre le bluff, la démagogie et la prostitution de l’esprit."
Faute de mieux, déterrons les vieilleries de 79 et lisons-les !
"Dans son aimable insignifiance, l'essai de M. Levy semble confirmer l'observation d'Henri Michaux : Les philosophes d'une nation de garçons-coiffeurs sont plus profondément garçons-coiffeurs que philosophes ... Le livre de M. Levy amuse parfois : "le voyageur de l'avenir n'aura pas vraiment le choix : il sera kantien, ou il ne sera pas" ou encore "Il y a Taipeh région du monde, et il y a Taipeh région de l'Etre. On avait failli oublier qu'il y a aussi une ontologie de Taipeh" ... Un critique a reproché à ce livre de contenir vingt-quatre portraits de l'auteur. (Pour ma part, j'en ai compté vingt-sept.) Et pourtant, tout bien réfléchi, là n'est pas le cœur du problème ; après tout, imagineriez-vous Tintin en Amérique sans Tintin ? Au fond, il n'y a pas de règles : comme le faisait Henry James, en littérature tout est permis - aussi longtemps que vous intéressez le lecteur. En principe, il ne devrait donc pas être impossible d'écrire un livre sur le thème "l'Extrême-Orient et Moi" - tout dépend de la nature et du calibre du "Moi" en question. En d'autres mots, pour emprunter le langage de l'auteur, on pourrait peut-être dire que le problème de ce dernier se situe dans l'ordre de l'Être. Pour que des Impressions d'Asie de M. Lévy puissent vraiment intéresser, au départ, il faudrait d'abord que M. Lévy fût. Et sitôt qu'il aura remédié à cette carence ontologique, il nous captivera, même avec des Impressions de Pontoise..."
Le reste est a l'avenant, il faut lire les essais sur la Chine ! J'en profite si Mme Bernard lit ce forum ou si un membre d'@si peut faire remonter l'info : Simon Leys, si il se prête au jeu - même des antipodes - serait un invité remarquable pour d@ns le texte.
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Cela fait hélas bien longtemps que le cas BHL aurait du être réglé. Nous en sommes maintenant à trente ans d'imposture médiatique de sa suffisante crétinerie. Pourquoi un cuistre aussi minable occupe-t-il encore l'espace public est une question que les journalistes devraient se poser tous les jours.
Je crois avoir déjà donné une piste de réponse quelque part. C'est parce que les principaux journaux appartiennent à des hommes d'affaire(s) amis de BHL. BHL lui-même fait partie de conseils d'administration ou de surveillance de grands médias. Pourquoi voudriez-vous que les journalistes aillent au devant d'emmerdes ?
« On peut s'interroger sur la réalité de Jean Baptiste Botul, pour de nombreuses raisons.
1/ On a aucune trace de Botul : toutes les informations à son sujet sont fournies par la même source, à savoir « l’Association des Amis de Jean Baptiste Botul ».
2/ Les recherches sur le net montrent des incohérences dans sa biographie. Censé s’être enfuit en 1914 pour échapper à la mobilisation, Botul aurait aussi créé le concept de ‘‘Mouité’’ (entre le solide et le liquide, il y a le mou) à la même période. Concept dont l'idée lui serait venue… dans la boue des tranchées.
3/ La biographie de Botul s'allonge à chaque nouvelle publication.
Par ailleurs selon cette biographie Botul aurait rencontré quasiment tous les grands noms de son époques.
De Baden Powell à André Malraux, en passant par les surréalistes et Beauvoir (avec qui il aurait eu une liaison).
4/ De façon plus subjective, on peut tout simplement trouver le personnage invraisemblable. A 19 ans, il aurait été mandaté par le gouvernement français pour une obscure mission à Clipperton… où il aurait créé une nouvelle Académie, persuadé que Clipperton était l’Atlantide.
Par la suite Il donne des conférences sur Kant dans une reconstitution de Königsberg par des kantiens vivant à la manière de Kant au XVIII° siècle.
Et cela ne sont que des exemples de ses incroyables ‘‘aventures’’.
Plus personnellement je pense que Botul est tout simplement un canular et que derrière Botul se cache un de ceux qui écrivent les préfaces de ‘‘ses œuvres’’.
Mais quoiqu’il en soit, il faut avouer que la lecture des textes de Botul est tres agréable, et surtout très drôle :) »
Page Wikipédia en date du 9 février 2006 http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Jean-Baptiste_Botul&oldid=5497816
Alors si un étudiant qui a du TCHD, par une simple lecture trouve la supercherie (en 2005), il n’est pas étonnant que notre Grand Philosophe BHL, qui comme Carla avec le mendiant de ‘‘Proust’’, n'a sûrement pas lu ce livre avec son cerveau – dans le meilleur des cas seulement avec ses yeux ; dans le pire en lisant des passages surlignées par un de ces disciples – a vu dans ce livre ce qu’il voulait voir et a fait un simple copier [s]coller[/s] penser... de ce qui confortait sa vision.
Mais la crédibilité de BHL restera intact, car comme a dit je ne sais plus qui :
« La crédibilité ne dépend pas de l’orateur mais de l’auditeur. »
Et tant qu’il y aura des auditeurs crédules, il y aura des [s]orateurs[/s] [s]philosophes[/s] BHL peu crédibles.
Et tant qu’il y aura des lecteurs crédules, il y aura des [s]auteurs[/s] [s]écrivains[/s] BHL peu crédibles.
Ne pas être crédule et vérifier la crédibilté, c'est simple comme un petit clic.
Le ridicule ne tue plus, sinon on aurait eu ce titre"Galéjade tragique chez BHL, un mort"
Je vais passer une bonne journée, tiens...
J'vous en rajoute un ch'tite, là...
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
J'espère bien que le mal va rapidement être réparé.
C'est tout de même inouï.
Après, on s'étonne que les plus brillants chercheurs fuient vers l'Amérique.
J'adore quand un "étaleur" de confiture est démasqué. :)))
Voir ce billet daté de août 2009.
Bref, une nouvelle arnaque signée BHL, mais il va s'en relever, je lui fais confiance (il n'est pas à un retournement près !)
http://www.liberation.fr/culture/0101618122-bernard-henri-levy-et-le-philosophe-qui-n-existait-pas
"Cela arrive assez souvent, même chez des universitaires rigoureux, d’être piégé par un titre emprunté sans vérification à une bibliographie. Dans le cas de Bernard-Henri Lévy, l’affaire suscite un véritable hourvari."
N'achetez plus Libé.
PS :Ayant un ami paraguayen , je voudrais signaler à la journaliste de l'Obs que la pampa c'est en Argentine , et qu'il n'y a pas d'éléphants dans la brousse paraguayenne.
Je viens de voir la vidéo ajoutée, il s'en sort bien, quel baratin, mais que de sourires ironiques autour de lui. Un grand naïf, un pur avec sa chemise toujours blanche, c'est un angelot. :-))
Il l'avait donc lu en détail sans détecter le canular!! Et les Normaliens (de la rue d'Ulm!) non plus!!!!
Lisons (car nous savons lire) la quatrième de couverture ou est exposée la thèse de Botul:
«les philosophes ont inventé un moyen extraordinaire de se reproduire : ils ne pénètrent pas, ils se retirent. Ce retrait porte un nom : la mélancolie».
Rions!
Grandeur et décadence de nos "Grandes Ecoles"....
La réponse, la voici, avec cette fois-ci une variante inattendue : c'est lévy lui-même qui s'est entarté!
Bravo l'artiste !
Lequel ajoute ceci:
"A l’heure où nous mettons sous presse, nos services ignorent encore comment le philosophe se sortira de ce nouveau complot contre son manifeste-programme gonflé au botox. Soit il met sa bévue sur le compte de la ruse de comédien à double masque immergé dans la société du spectacle qui n’y a rien compris. Soit il caviarde le passage. Dans les deux cas, il se ridiculise. Mais y a -t-il une troisième voie ?"
Ben apparemment, la 3ème voie pour BHL serait donc de dire que d'autres grands penseurs se sont laissés prendre aussi... genre on attaque la falaise quoi.. :-)
Pas Ali Badou sur Canal+ hier soir!!!