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Lola Lafon et la tempête qui s'annonce, d@ns le texte [Avent 2020]
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Derniers commentaires
Merci beaucoup pour cette émission passionnante, qui m'a fait lire le livre, une des lectures les plus vivifiantes de ces derniers temps !
Pour ceux qui critiquent le rapport à la violence : quelle est la violence que pratiquent les héroïnes du livre, dont parlent Lola et Judith ? Pas grand chose à vrai dire : écrire sur les murs, mettre le feu à des endroits symboliques pour s'attaquer à des symboles, faire des barricades dans les rues. De la violence contre les biens, pas contre les personnes.
Je pense que ce que Lola Lafon défend dans son rapport à la violence, c'est le droit de perturber, le droit de s'attaquer aux objets, aux symboles, face à l'opprobre absolue qui touche tout dérangement, toute contestation ne pouvant être immédiatement redigérée par le système. Cette crainte d'abîmer, de déranger, est parfaitement paralysante, puisqu'elle intervient avant même que quoi que ce soit aie été entrepris et vient freiner toute action, peu importe son absence d'importance, par des craintes de conséquences ou de répercussions souvent très exagérées.
Il s'agit avant tout d'exercer ses capacités de protestation sans faire de politesses.
Pour ceux qui critiquent le rapport à la violence : quelle est la violence que pratiquent les héroïnes du livre, dont parlent Lola et Judith ? Pas grand chose à vrai dire : écrire sur les murs, mettre le feu à des endroits symboliques pour s'attaquer à des symboles, faire des barricades dans les rues. De la violence contre les biens, pas contre les personnes.
Je pense que ce que Lola Lafon défend dans son rapport à la violence, c'est le droit de perturber, le droit de s'attaquer aux objets, aux symboles, face à l'opprobre absolue qui touche tout dérangement, toute contestation ne pouvant être immédiatement redigérée par le système. Cette crainte d'abîmer, de déranger, est parfaitement paralysante, puisqu'elle intervient avant même que quoi que ce soit aie été entrepris et vient freiner toute action, peu importe son absence d'importance, par des craintes de conséquences ou de répercussions souvent très exagérées.
Il s'agit avant tout d'exercer ses capacités de protestation sans faire de politesses.
Judith, Vous êtes sérieuse, compétente, travailleuse…
Vous êtes formidable d’honnêteté, de perspicacité, d’ouverture, de sensibilité.
J’adore vous voir lancer le débat, écouter l’autre avec attention, relancer sans cesse la discussion.
C’est un plaisir sans fin.
Grâce à Vous et grâce à Lola Lafon qui répondait avec douceur et détermination, j’ai acheté, lu, conseillé ce beau livre.
Autre chose! Que répondre à ceux qui critiquent Lola Lafon d’écrire sans la faire, la révolution ? Je citerais J.J. Crèvecoeur qui estime que "Toutes les choses que nous vivons actuellement sont le symptôme de l’ancien monde qui s’effondre." Il propose "Et si nous laissions ce vieux monde s'effondrer tranquillement, en souhaitant même que les choses s'accélèrent ? Et si nous investissions réellement nos énergies à créer un autre Monde." Est-ce une piste valable ?
Très cordialement.
Vous êtes formidable d’honnêteté, de perspicacité, d’ouverture, de sensibilité.
J’adore vous voir lancer le débat, écouter l’autre avec attention, relancer sans cesse la discussion.
C’est un plaisir sans fin.
Grâce à Vous et grâce à Lola Lafon qui répondait avec douceur et détermination, j’ai acheté, lu, conseillé ce beau livre.
Autre chose! Que répondre à ceux qui critiquent Lola Lafon d’écrire sans la faire, la révolution ? Je citerais J.J. Crèvecoeur qui estime que "Toutes les choses que nous vivons actuellement sont le symptôme de l’ancien monde qui s’effondre." Il propose "Et si nous laissions ce vieux monde s'effondrer tranquillement, en souhaitant même que les choses s'accélèrent ? Et si nous investissions réellement nos énergies à créer un autre Monde." Est-ce une piste valable ?
Très cordialement.
Peut-être intéressant pour certains. J'ai arrêté au trois quart et je préfère consacrer ma petite heure disponible à regarder une émission sur l'économie ou les médias.
J'ai voulu regarder c't' émission hier et ça s'arrêtait tout le temps au premier acte, aujourd'hui pareil! Heureusement le télé-déchargement marche. A la fin de la vision, je suis resté époustouflé: la simplicité et la justesse des mots hésitants, et pour finir la bombe! Encore un livre que je vais devoir lire! j' en ai cinq en route ...
Le message, qui devient récurrent chez les invités de Judith, c'est : "Aux armes !"
Oui, et alors ?
On nage dans la rêverie anarchiste primaire.
On se rejoue les brigade rouges ? Ou le groupe en fusion sartrien ?
Degré zéro de la philosophie politique.
Fantastique naïveté.
Car en-fin, au bout du compte, il y a toujours un ordre social garanti par une police et une justice.
Bon, vive Badiou, c'est çà le politiquement correct de @si ?
Retour à mai 68 : plus je fais l'amour, plus je fais la révolution, plus je fais la révolution, plus je fais l'amour.
Oui, et alors ?
On nage dans la rêverie anarchiste primaire.
On se rejoue les brigade rouges ? Ou le groupe en fusion sartrien ?
Degré zéro de la philosophie politique.
Fantastique naïveté.
Car en-fin, au bout du compte, il y a toujours un ordre social garanti par une police et une justice.
Bon, vive Badiou, c'est çà le politiquement correct de @si ?
Retour à mai 68 : plus je fais l'amour, plus je fais la révolution, plus je fais la révolution, plus je fais l'amour.
Vous avez bien de la patience. Quand un dialogue occupe la moitié d'un forum, vous pensez pas qu'il serait préférable que vous échangiez par messages privés ?
La discipline qu'impose le classicisme a une raison très éloignée de la volonté d'écraser l'individu. Dans le domaine de la danse, la négation de la pesanteur est en soi la plus extrême des émancipations, puisqu'elle s'attaque à la composante la plus stricte des lois naturelles. Il faut donc bien distinguer entre l'intention première, et les moyens d'y aboutir. Le moyen est souvent une discipline stricte et un travail harassant. Mais ce n'est en rien une négation du corps, bien au contraire, c'est une projection du corps dans un espace qui lui est naturellement interdit. Que l'entraînement nécessaire à cet aboutissement soit extrêmement dur, et donc nécessite une rigueur et une discipline toutes particulières n'est pas rabaisser l'être. Penser ainsi, cela provient de l'idée (culturellement construite) que la souffrance en vue de l'excellence est autant à éviter que la souffrance issue d'une violence extérieure, ce qui est une composante culturelle récente. (Jadis Cléanthe s'émerveillait de ce qu'un jeune spartiate lui demandait si la souffrance n'était pas en fait un bien.)
Sur Barthes, la citation est issue de son discours inaugural au Collège de France, et je le soupçonne très fortement d'avoir voulu faire le malin devant un parterre de conservateurs. Car l'idée qu'il développe n'a aucun sens. Pour rappel :
[quote=Roland Barthes]La langue, comme performance de tout langage, n'est ni réactionnaire ni progressiste ; elle est tout simplement fasciste ; car le fascisme, ce n'est pas d'empêcher de dire, c'est d'obliger à dire.
Permièrement je m'interroge très fortement sur une chose telle que "la langue" dont il parle. La performance de tout langage est nécessairement contextuelle, et chacun a sa propre langue, renouvelée presque à chaque conversation. On use et on abuse constamment du langage, on fait des jeux de mots, on crée des néologismes évocateurs, on associe des idées. Il n'y a donc de langue fasciste que chez ceux qui s'accordent à restreindre leur expression dans un cadre social et culturel borné. Ceci n'a rien à voir avec la langue en elle-même, mais avec la disposition sociale et culturelle de ceux qui se plient à cet usage. Bref, l'impact que peut avoir cette citation tient plus dans son contexte d'énonciation (dans le Collège de France, durant une leçon inaugurale) que dans ce qu'elle prétend vouloir dire (c'est à dire -- rien).
Sur Barthes, la citation est issue de son discours inaugural au Collège de France, et je le soupçonne très fortement d'avoir voulu faire le malin devant un parterre de conservateurs. Car l'idée qu'il développe n'a aucun sens. Pour rappel :
[quote=Roland Barthes]La langue, comme performance de tout langage, n'est ni réactionnaire ni progressiste ; elle est tout simplement fasciste ; car le fascisme, ce n'est pas d'empêcher de dire, c'est d'obliger à dire.
Permièrement je m'interroge très fortement sur une chose telle que "la langue" dont il parle. La performance de tout langage est nécessairement contextuelle, et chacun a sa propre langue, renouvelée presque à chaque conversation. On use et on abuse constamment du langage, on fait des jeux de mots, on crée des néologismes évocateurs, on associe des idées. Il n'y a donc de langue fasciste que chez ceux qui s'accordent à restreindre leur expression dans un cadre social et culturel borné. Ceci n'a rien à voir avec la langue en elle-même, mais avec la disposition sociale et culturelle de ceux qui se plient à cet usage. Bref, l'impact que peut avoir cette citation tient plus dans son contexte d'énonciation (dans le Collège de France, durant une leçon inaugurale) que dans ce qu'elle prétend vouloir dire (c'est à dire -- rien).
Le sujet en lui-mm et le parcours rapide du fil de discussion donne envie de regarder l'émission et d'acheter le livre...
ça fait juste un peu peur que mtt on doive marcher sur des oeufs selon que l'on soit femme ou homme, chaque mot écrit ici ou ailleurs est analysé et décortiqué et cloué au pilori selon que l'on ait un pseudo féminin ou masculin, il y a juste eu un petit moment de fraicheur dans l'echange sans complexe entre Judith et Pat sur les tenues vestimentaires de cette dernière, mais pour le reste, et oh zen! :)
Enfin c'est un com avant visionnage, j'aurai peut-être un autre regard après l'emission - avoir lu le bouquin?
ps : ai lu sur Yahoo qu'un couple d'etats-uniens refusait de dévoiler le sexe de leur bébé de 4 mois, pour ne pas l'influencer justement et influencer les autres sur cette guerre des sexes...
ça fait juste un peu peur que mtt on doive marcher sur des oeufs selon que l'on soit femme ou homme, chaque mot écrit ici ou ailleurs est analysé et décortiqué et cloué au pilori selon que l'on ait un pseudo féminin ou masculin, il y a juste eu un petit moment de fraicheur dans l'echange sans complexe entre Judith et Pat sur les tenues vestimentaires de cette dernière, mais pour le reste, et oh zen! :)
Enfin c'est un com avant visionnage, j'aurai peut-être un autre regard après l'emission - avoir lu le bouquin?
ps : ai lu sur Yahoo qu'un couple d'etats-uniens refusait de dévoiler le sexe de leur bébé de 4 mois, pour ne pas l'influencer justement et influencer les autres sur cette guerre des sexes...
Un femme violée est-elle marquée au fer rouge et à vie? Bizarrement, c'est le point de jonction entre les anciens salopards qui la considéraient comme socialement détruite, et ceux (celles) qui aujourd'hui pensent (en réaction à une odieuse banalisation il est vrai) que c'est une sorte de mort.
Comme le dit, sarcastique, l'héroïne de "Le nom des gens" abusée dans sa petite enfance, après avoir lu toute la littérature sur le sujet: "J'avais le choix entre pute et pédophile, j'ai préféré pute!"
Comme le dit, sarcastique, l'héroïne de "Le nom des gens" abusée dans sa petite enfance, après avoir lu toute la littérature sur le sujet: "J'avais le choix entre pute et pédophile, j'ai préféré pute!"
Comme j'ai beaucoup aimé l’émission (j'ai acheté le livre), je viens de la revisionner... Me vient une interrogation très sérieuse : @si pratique-t-il l'image subliminale afin d'attirer le chaland ??? C'est ici...
Est ce un hasard? où suis-je totalement très "sex"?
J'attends une réponse du producteur...
Pour le reste, ne changez rien Judith à votre manière de faire, vous donner envie de lire... ou de ne pas lire... (Mais peut-être que tout dépend de l'arrière plan... ;-))
C'est ce que j'attends d'une vraie émission littéraire.... euh le contenu pas l'arrière plan...
Est ce un hasard? où suis-je totalement très "sex"?
J'attends une réponse du producteur...
Pour le reste, ne changez rien Judith à votre manière de faire, vous donner envie de lire... ou de ne pas lire... (Mais peut-être que tout dépend de l'arrière plan... ;-))
C'est ce que j'attends d'une vraie émission littéraire.... euh le contenu pas l'arrière plan...
Remarquable Judith et remarquable Lola. Un bonheur.
Alors là Judith, encore une fois “chapeau bas”, quelle fille cette Lola Lafon et quelle émission !
Tiens ! Comme d’habitude je vais commencer par un – petit – reproche : “fille” c’est pas mal, on n'est pas obligé(e) de dire “nana” toutes les deux phrases… D’autant que c’est vaguement démodé, presque autant que “gonzesses” ! Les d’jeuns disent plutôt “meufs” (mais c’est un verlan horriblement laid, il est vrai...)
Autrement (je me garde un autre vague reproche pour un peu plus loin…) c’est une émission merveilleuse, sur des sujets passionnants. Une heure et quart à rester fasciné ce n’est pas rien, et surtout pas si fréquent !
Une fois encore, au-delà du sujet (magnifiquement choisi) je pensais que tout passe par la passion et par la voix…
Pour ma part, compte tenu des récents événements, ma religion est faite : je dis “HALTE AU SEXE !”
Je l’ai d’ailleurs largement exprimé, et expliqué ici sur le forum qui suit l’émission de la semaine sur “Les Ferry”, parce que trop, c’est trop !
Allons ! Trêve de billevesées, j’ai adoré la citation de Barthes sur la langue, que je ne connaissais pas malgré mon agrégation en Barthologie… J’ai beaucoup aimé la “légende” des échappées impossibles (pour le mot entre guillemets, bien entendu !)
Et j’ai adoré : “La guerre est là !” C’est vrai naturellement mais pour l’instant seul le gouvernement la mène contre les citoyens, en France comme dans trop de pays… Il nous reste donc à riposter et c’est très difficile puisque nous avons laissé nos dirigeants prendre tous les pouvoirs et se doter de moyens humains et technologiques strictement monstrueux.
Il nous reste trois atouts : le nombre et (j’espère) le courage et le fait que nous soyons de plus en plus excédés par l’incroyable déséquilibre de ce qui fut notre pacte républicain et qui est chaque jour davantage mis à mal par une classe de parasites totalement dépourvus de la moindre notion de justice, de décence et de sens de la mesure.
J’ai aimé l’idée des “Lois hallucinantes”… Ne le sont-elles pas toute ? Sans parler de leur nombre… Je vous offre un accès, allez voir le 1er juin, et ne me remerciez pas, 231 pages de pdf palpitant, il ne faut pas rater ça … S’il vous faut trois semaines pour le lire (il faut TOUT ouvrir) ce n’est pas de ma faute, et si vous devenez fous non plus !
Puis-je rappeler ici que l’expression toute faite (on se demande bien par qui et pourquoi) “forces de l’ordre” continue d’écorcher mes oreilles ?
Tout comme “Éducation Gratuite” slogan vaguement indigent - et fort injuste - au regard de ce que je paie comme impôts et charges…
Mais alors j’ai ADORÉ la comparaison entre Ceausescu et Sarkozy qui m’était déjà venue à l’esprit, ces hommes de l’Est, quelle horreur ! Surtout en précisant que c’était mieux sous Ceaucescu que sous (très en dessous en fait) Sarko : logement et travail, ce n’est pas rien…
Quand on se souvient Comment ça a fini, et même si on est contre la peine de mort… On se prend à… (je ne l’ai pas dit !)
Pour en venir à la – petite – critique annoncée au début et gardée pour la bonne bouche, la voici : il se trouve que j’ai dirigé pendant quelques années le prêt à porter d’une de nos maisons de Haute Couture. Ce qui me rend attentif aux allures, et en particulier à la tienne, chère Judith, d’autant que tu as une plastique exceptionnelle…
Quelle idée de tenter de marier une simple et jolie robe noire, un peu décolletée et donc charmante sans être un pousse au viol, deux bijoux parfaits, idéalement assortis en style et couleur, nullement bling-bling (laissons cela aux machos roumains ou hongrois) et tout ça avec des bottes de soudard ukrainien !
Pourquoi faire ? La guerre ? Pour faire “style” comme disent les gamins qui veulent avoir l’air malins. Puisque les talons aiguille, chers à Almodovar, ne sont pas ton genre (et que je n’aime pas ça, d’autant que tu es bien assez grande) des ballerines toutes simples, noires ou, pourquoi pas, rouge, eussent été parfaites de charme et de goût…
Enfin je dis ça, je dis rien, c’est très futile à l’évidence. D’un autre côté si tu tiens aux bottes, un battle-dress c’est parfait pour les accompagner !
Merci pour cette très extraordinaire émission, quoi qu’il en soit !
Tiens ! Comme d’habitude je vais commencer par un – petit – reproche : “fille” c’est pas mal, on n'est pas obligé(e) de dire “nana” toutes les deux phrases… D’autant que c’est vaguement démodé, presque autant que “gonzesses” ! Les d’jeuns disent plutôt “meufs” (mais c’est un verlan horriblement laid, il est vrai...)
Autrement (je me garde un autre vague reproche pour un peu plus loin…) c’est une émission merveilleuse, sur des sujets passionnants. Une heure et quart à rester fasciné ce n’est pas rien, et surtout pas si fréquent !
Une fois encore, au-delà du sujet (magnifiquement choisi) je pensais que tout passe par la passion et par la voix…
Pour ma part, compte tenu des récents événements, ma religion est faite : je dis “HALTE AU SEXE !”
Je l’ai d’ailleurs largement exprimé, et expliqué ici sur le forum qui suit l’émission de la semaine sur “Les Ferry”, parce que trop, c’est trop !
Allons ! Trêve de billevesées, j’ai adoré la citation de Barthes sur la langue, que je ne connaissais pas malgré mon agrégation en Barthologie… J’ai beaucoup aimé la “légende” des échappées impossibles (pour le mot entre guillemets, bien entendu !)
Et j’ai adoré : “La guerre est là !” C’est vrai naturellement mais pour l’instant seul le gouvernement la mène contre les citoyens, en France comme dans trop de pays… Il nous reste donc à riposter et c’est très difficile puisque nous avons laissé nos dirigeants prendre tous les pouvoirs et se doter de moyens humains et technologiques strictement monstrueux.
Il nous reste trois atouts : le nombre et (j’espère) le courage et le fait que nous soyons de plus en plus excédés par l’incroyable déséquilibre de ce qui fut notre pacte républicain et qui est chaque jour davantage mis à mal par une classe de parasites totalement dépourvus de la moindre notion de justice, de décence et de sens de la mesure.
J’ai aimé l’idée des “Lois hallucinantes”… Ne le sont-elles pas toute ? Sans parler de leur nombre… Je vous offre un accès, allez voir le 1er juin, et ne me remerciez pas, 231 pages de pdf palpitant, il ne faut pas rater ça … S’il vous faut trois semaines pour le lire (il faut TOUT ouvrir) ce n’est pas de ma faute, et si vous devenez fous non plus !
Puis-je rappeler ici que l’expression toute faite (on se demande bien par qui et pourquoi) “forces de l’ordre” continue d’écorcher mes oreilles ?
Tout comme “Éducation Gratuite” slogan vaguement indigent - et fort injuste - au regard de ce que je paie comme impôts et charges…
Mais alors j’ai ADORÉ la comparaison entre Ceausescu et Sarkozy qui m’était déjà venue à l’esprit, ces hommes de l’Est, quelle horreur ! Surtout en précisant que c’était mieux sous Ceaucescu que sous (très en dessous en fait) Sarko : logement et travail, ce n’est pas rien…
Quand on se souvient Comment ça a fini, et même si on est contre la peine de mort… On se prend à… (je ne l’ai pas dit !)
Pour en venir à la – petite – critique annoncée au début et gardée pour la bonne bouche, la voici : il se trouve que j’ai dirigé pendant quelques années le prêt à porter d’une de nos maisons de Haute Couture. Ce qui me rend attentif aux allures, et en particulier à la tienne, chère Judith, d’autant que tu as une plastique exceptionnelle…
Quelle idée de tenter de marier une simple et jolie robe noire, un peu décolletée et donc charmante sans être un pousse au viol, deux bijoux parfaits, idéalement assortis en style et couleur, nullement bling-bling (laissons cela aux machos roumains ou hongrois) et tout ça avec des bottes de soudard ukrainien !
Pourquoi faire ? La guerre ? Pour faire “style” comme disent les gamins qui veulent avoir l’air malins. Puisque les talons aiguille, chers à Almodovar, ne sont pas ton genre (et que je n’aime pas ça, d’autant que tu es bien assez grande) des ballerines toutes simples, noires ou, pourquoi pas, rouge, eussent été parfaites de charme et de goût…
Enfin je dis ça, je dis rien, c’est très futile à l’évidence. D’un autre côté si tu tiens aux bottes, un battle-dress c’est parfait pour les accompagner !
Merci pour cette très extraordinaire émission, quoi qu’il en soit !
Suivant le bon mot de Chantal Brunel
"Après tout, remettons-les (les émigrés provenant de Tunisie via Lampedusa) dans les bateaux!"
je propose :
"Après tout, remettons les féministes derrière les fourneaux!"
Il ne me vient rien de plus profond pour le moment.
Ah, si : Que les thèmes guerriers ne devrait pas être employé à la légère, y compris en littérature.
Pour ma part, je préfère employer d'autres méthodes que le militantisme pyromane pour exprimer mon désaccord, notamment en passant par une forme de sédition plus feutrée.
"Après tout, remettons-les (les émigrés provenant de Tunisie via Lampedusa) dans les bateaux!"
je propose :
"Après tout, remettons les féministes derrière les fourneaux!"
Il ne me vient rien de plus profond pour le moment.
Ah, si : Que les thèmes guerriers ne devrait pas être employé à la légère, y compris en littérature.
Pour ma part, je préfère employer d'autres méthodes que le militantisme pyromane pour exprimer mon désaccord, notamment en passant par une forme de sédition plus feutrée.
Merci.
Décidément, j'adôôôre cette émission dédié au Texte où toujours flotte derrière chaque invité(e) le mot Sex dans la toile du décor ;-) Rien que pour ça, les apparitions de Judith sur @si sont vouées au cultissime, même quand hélas le site aura sombré. J'y vois de plus sans trop savoir pourquoi un discret hommage à feue Ouvrez les guillemets , sur la 1re chaîne sous le pompidolisme agonisant… Continuez comme ça!…
j'ai apprécié de découvrir cet auteur que je vais m'empresser de lire ;
j'ai été souvent d'accord avec elle sauf en ce qui concerne sa conception des révoltes sociales et notamment son appréciation concernant les indignatos. Moi je suis enthousiasmée par ce mouvement car je me dis que la non violence est la meilleure des armes à opposer à ce système et d'ailleurs le XX siècle est jalonné de mouvements non violents qui ont quand même abouti à de bons résultats ; je pense à l'indépendance de l'Inde, coup d'envoi d'un mouvement de décolonisation et au combat pour les droits civiques aux Etats Unis.
J'ai le sentiment que le système est piégé face aux combats non violents car il ne peut pas les réprimer sans se discréditer. Alors que accéder à la violence est, me semble-t-il contre productif, même si elle peut être tout à fait légitime et les exemples de violence d'état aujourd'hui ne manquent pas.
j'ai été souvent d'accord avec elle sauf en ce qui concerne sa conception des révoltes sociales et notamment son appréciation concernant les indignatos. Moi je suis enthousiasmée par ce mouvement car je me dis que la non violence est la meilleure des armes à opposer à ce système et d'ailleurs le XX siècle est jalonné de mouvements non violents qui ont quand même abouti à de bons résultats ; je pense à l'indépendance de l'Inde, coup d'envoi d'un mouvement de décolonisation et au combat pour les droits civiques aux Etats Unis.
J'ai le sentiment que le système est piégé face aux combats non violents car il ne peut pas les réprimer sans se discréditer. Alors que accéder à la violence est, me semble-t-il contre productif, même si elle peut être tout à fait légitime et les exemples de violence d'état aujourd'hui ne manquent pas.
[quote=Joanny]Pour ma part, parfois je n'ai pas compris de quoi on parle, parfois j'ai eu l'impression d'écouter une conversation de personnes trop savantes ou une conversation absurde entre personnes noyées dans leur imaginaire. En résumé, j'ai trouvé la conversation décousue, les sujets de conversation défilent en restant confus ou désordonnés et je n'ai pas compris le sujet du roman.
[...]
Le roman est sûrement plus compréhensible que l'émission. Je l'espère en tout cas. Il faut dire que je suis plutôt quelqu'un de terre-à-terre.
Quelque chose me dit que vous n'êtes pas le seul @sinaute dans ce cas, même si j'ai noté que certains ont trouvé l'émission trop courte.
Ceux qui "décrochent" en cours de visionnage ne cherchent sans doute pas à analyser pourquoi. En tous cas, la plupart ne viennent pas le dire ici.
Votre témoignage honnête me parait intéressant.
J'ai toujours pensé que cette émission (D@ns le texte) était un gageure. Intéresser des spectateurs en commentant un livre qu'ils n'ont pas lu est un sacré pari. D'autant que ce qui constitue une des qualité de Judith Bernard (son empathie avec l'auteur) peut également constituer un défaut (le spectateur peut se sentir exclu de la relation). Et je n'ai aucune suggestion à faire pour rendre l'émission plus attractive. Peut-être son récent passage chez Raphaël Enthoven lui aura-t-il appris quelque truc, quelque astuce...)
Disons tout de même que cette émission-ci est un peu spéciale par le fait que l'invitée semble peser le moindre de ses mots et cultiver le mystère.
Et Judith ne cherche jamais à faire dire à Lola Lafon plus que ce qu'elle veut dire, aussi bien pour ce qui concerne son engagement politique que pour ce qui concerne sa vie personnelle. Par exemple, quand l'un des personnages du roman décrit le bébé qu'elle porte comme un parasite, un "ténia", nous avons tous envie de savoir si Lola Lafon s'est déjà trouvée elle-même dans cette situation; et Judith est trop respectueuse de sa vie privée pour lui poser la question (même si le rappel de sa propre maternité peut être considéré comme une invitation à la confidence...)
[...]
Le roman est sûrement plus compréhensible que l'émission. Je l'espère en tout cas. Il faut dire que je suis plutôt quelqu'un de terre-à-terre.
Quelque chose me dit que vous n'êtes pas le seul @sinaute dans ce cas, même si j'ai noté que certains ont trouvé l'émission trop courte.
Ceux qui "décrochent" en cours de visionnage ne cherchent sans doute pas à analyser pourquoi. En tous cas, la plupart ne viennent pas le dire ici.
Votre témoignage honnête me parait intéressant.
J'ai toujours pensé que cette émission (D@ns le texte) était un gageure. Intéresser des spectateurs en commentant un livre qu'ils n'ont pas lu est un sacré pari. D'autant que ce qui constitue une des qualité de Judith Bernard (son empathie avec l'auteur) peut également constituer un défaut (le spectateur peut se sentir exclu de la relation). Et je n'ai aucune suggestion à faire pour rendre l'émission plus attractive. Peut-être son récent passage chez Raphaël Enthoven lui aura-t-il appris quelque truc, quelque astuce...)
Disons tout de même que cette émission-ci est un peu spéciale par le fait que l'invitée semble peser le moindre de ses mots et cultiver le mystère.
Et Judith ne cherche jamais à faire dire à Lola Lafon plus que ce qu'elle veut dire, aussi bien pour ce qui concerne son engagement politique que pour ce qui concerne sa vie personnelle. Par exemple, quand l'un des personnages du roman décrit le bébé qu'elle porte comme un parasite, un "ténia", nous avons tous envie de savoir si Lola Lafon s'est déjà trouvée elle-même dans cette situation; et Judith est trop respectueuse de sa vie privée pour lui poser la question (même si le rappel de sa propre maternité peut être considéré comme une invitation à la confidence...)
Pour ma part, parfois je n'ai pas compris de quoi on parle, parfois j'ai eu l'impression d'écouter une conversation de personnes trop savantes ou une conversation absurde entre personnes noyées dans leur imaginaire. En résumé, j'ai trouvé la conversation décousue, les sujets de conversation défilent en restant confus ou désordonnés et je n'ai pas compris le sujet du roman.
Ce que j'ai cru comprendre : c'est l'histoire de 3 femmes (dont une anonyme) dans la souffrance. Elles vivent dans une atmosphère pesante. Elles ont un besoin de révolution ou de suicide pour pouvoir se libérer.
Le roman est sûrement plus compréhensible que l'émission. Je l'espère en tout cas. Il faut dire que je suis plutôt quelqu'un de terre-à-terre.
Ce que j'ai cru comprendre : c'est l'histoire de 3 femmes (dont une anonyme) dans la souffrance. Elles vivent dans une atmosphère pesante. Elles ont un besoin de révolution ou de suicide pour pouvoir se libérer.
Le roman est sûrement plus compréhensible que l'émission. Je l'espère en tout cas. Il faut dire que je suis plutôt quelqu'un de terre-à-terre.
"Le risque de se détruire, c'est quand on choisit pas. Pour moi c'est la conclusion : le risque de se détruire, c'est quand on commence à allumer une flamme et puis que, et puis qu'on a peur, et qu'on garde un pied en dehors, là pour moi c'est le risque de se détruire."
Cette phrase est à 37 minutes et prononcée par Lola Lafon, et franchement c'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase qui se remplissait dans ma tête depuis le début de l'émission, et qui me fait mettre un pied dehors en arrêtant de regarder l'émission (j'avais déjà "quitté" 10 minutes avant, mais je me suis dis en lisant le forum, quand même tu dois continuer ; finalement je craque définitivement).
Je n'ai quasiment rien compris. Je ne comprends pas les références incessantes au livre, je ne l'ai pas lu. De manière générale, je ne comprends pas ce qu'elle dit. Ca n'a ni queue ni tête pour moi, la majorité des phrases commencent comme si c'était par hasard, et très peu se finissent. Elle a sans doute des choses intéressantes dans sa tête, mais je n'ai pas le décodeur pour remettre ce qu'elle dit en ordre.
Je me sens frustré, très déçu, et triste, ayant vu l'excellente préparation (comme d'habitude) de Judith Bernard, avec ses fiches magiques.
Cette phrase est à 37 minutes et prononcée par Lola Lafon, et franchement c'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase qui se remplissait dans ma tête depuis le début de l'émission, et qui me fait mettre un pied dehors en arrêtant de regarder l'émission (j'avais déjà "quitté" 10 minutes avant, mais je me suis dis en lisant le forum, quand même tu dois continuer ; finalement je craque définitivement).
Je n'ai quasiment rien compris. Je ne comprends pas les références incessantes au livre, je ne l'ai pas lu. De manière générale, je ne comprends pas ce qu'elle dit. Ca n'a ni queue ni tête pour moi, la majorité des phrases commencent comme si c'était par hasard, et très peu se finissent. Elle a sans doute des choses intéressantes dans sa tête, mais je n'ai pas le décodeur pour remettre ce qu'elle dit en ordre.
Je me sens frustré, très déçu, et triste, ayant vu l'excellente préparation (comme d'habitude) de Judith Bernard, avec ses fiches magiques.
décevant!
Lola Lafon je ne connaissais pas.
Encore une émission qui demandera plusieurs visionnages, tant de choses sont abordées...
Pour l'instant j'en retiens une phrase :
"faudra bien qu'on s'attaque à ce qui nous attaque"
Encore une émission qui demandera plusieurs visionnages, tant de choses sont abordées...
Pour l'instant j'en retiens une phrase :
"faudra bien qu'on s'attaque à ce qui nous attaque"
Pas encore regardé l'émission (cet aprèm, promis), mais je souhaite partager cette petite perle de l'INA que j'ai trouvée sur le site de de l'Association Victor Segalen (écrivain français voyageur du début XXeme, passablement et injustement oublié) : François Mitterand qui parle de "René Leys", livre de Segalen écrit vers 14-18, publié en 22.
En voyant cet extrait, j'ai été frappé par la passion de la littérature qui se voit et s'entend chez Mitt'rand... et on dirait un extrait de D@ns le Texte ;-)
En voyant cet extrait, j'ai été frappé par la passion de la littérature qui se voit et s'entend chez Mitt'rand... et on dirait un extrait de D@ns le Texte ;-)
Un grand merci d'avoir invité Lola Lafon pour son livre. Je la suis depuis son tout premier et conseille de le lire à tout le monde (ainsi que ses précédents..). Pour répondre à quelques trucs sur le forum.
Pour moi l'émission a été beaucoup trop courte (ou Judith a trop parlé au choix...). Cela aurait permis de développer beaucoup plus les thèmes sur lesquels les asinautes ont semblé rester sur leur faim : la thématique du viol et de ses conséquences me semble assez remarquablement dépeintes dans le livre.
enfin la thématique de l'après émeute. Je ne pense pas que le livre est là pour en parler mais se focalise sur les émeutes (mini révolutions) et leur constructions....
Enfin si certains attendent Badiou comme le messie ce livre ne sera définitivement pas pour eux. Trop libre face à la pesanteur de la pensée politique de Badiou
Pour moi l'émission a été beaucoup trop courte (ou Judith a trop parlé au choix...). Cela aurait permis de développer beaucoup plus les thèmes sur lesquels les asinautes ont semblé rester sur leur faim : la thématique du viol et de ses conséquences me semble assez remarquablement dépeintes dans le livre.
enfin la thématique de l'après émeute. Je ne pense pas que le livre est là pour en parler mais se focalise sur les émeutes (mini révolutions) et leur constructions....
Enfin si certains attendent Badiou comme le messie ce livre ne sera définitivement pas pour eux. Trop libre face à la pesanteur de la pensée politique de Badiou
Le livre a l'air bien, je le lirai surement. Mais je suis déçu d'entendre une nouvelle fois les vieilles rengaines sur la destruction salvatrice, le grand soir qui viendra, la page blanche sur laquelle on reconstruira un monde meilleur ...blablabla ... sans rien de constructif sur ce que pourrait être une société post-capitaliste viable... Vivement Badiou, depuis le temps qu'on nous le promet !!!
...celle des "soins" psychiatriques contraints en ambulatoire, c'est à dire dans les lieux de consultation en ville mais également au domicile !
Je suis psychiatre, et, comme un grand nombre de mes collègues travaillant dans le milieu psychiatrique, horrifié par ce qui se prépare et qui arrive bientôt. Qu'un grand nombre seulement le soit et non la totalité est en soit mortifiant, au sens où l'entend Lola Lafon quand elle parle du mouvement qui s'arrête.
Ému que ce thème inquiétant (parmi tant d'autres...) se soit invité sur le plateau de "dans le texte" , je me permets de glisser un lien vers un texte syndical contre la loi sur les soins sans consentement en psychiatrie qui expose mieux que je ne pourrais le faire ce qui est en ce moment en jeu du côté de la psychiatrie, si elle veut rester soignante et non pas sombrer définitivement dans le contrôle social.
Je suis psychiatre, et, comme un grand nombre de mes collègues travaillant dans le milieu psychiatrique, horrifié par ce qui se prépare et qui arrive bientôt. Qu'un grand nombre seulement le soit et non la totalité est en soit mortifiant, au sens où l'entend Lola Lafon quand elle parle du mouvement qui s'arrête.
Ému que ce thème inquiétant (parmi tant d'autres...) se soit invité sur le plateau de "dans le texte" , je me permets de glisser un lien vers un texte syndical contre la loi sur les soins sans consentement en psychiatrie qui expose mieux que je ne pourrais le faire ce qui est en ce moment en jeu du côté de la psychiatrie, si elle veut rester soignante et non pas sombrer définitivement dans le contrôle social.
J'ai beaucoup aimé cette petite bonne femme rigolote. Elle a bien potassé son sujet, elle sait de quoi elle parle.
Emission vraiment très intéressante.
Emission vraiment très intéressante.
Émeute = démocratie. Reconduite à la frontière = mise à mort. Ceausescu = Sarkozy. Magistrale pensée politique...
Magnifique émission ! Je cours acheter le bouquin !
Le viol ne serait pas un acte sexuel, nous dit-on. Et le drame du viol serait la négation de l'autre et de sa volonté. (15e minute ?)
C'est partiellement vrai. Cependant, nous passons notre vie à nous écraser sur la volonté des autres : au travail, dans notre famille, que ce soit pour des questions sentimentales, financières ou même parfois sans véritable raison. Aucune de ces pratiques n'est un crime.
Si le viol est un crime, c'est parce qu'il est corporel. Le viol a ceci de spécial qu'il est sexuel. S'il ne s'agissait "que" de nier l'autre et de le contraindre à ce qu'il ne consent pas, alors on n'en parlerait pas.
Nous sommes dans une société du corps (nous l'avons toujours été). La contrainte du corps est considérée comme plus grave et plus lourde de sens que celle de l'esprit... pourquoi ? Pourquoi n'en serait-il pas autrement ? Pourquoi la manipulation intellectuelle et psychique ne serait pas tout aussi grave que la "manipulation physique" ?
C'est partiellement vrai. Cependant, nous passons notre vie à nous écraser sur la volonté des autres : au travail, dans notre famille, que ce soit pour des questions sentimentales, financières ou même parfois sans véritable raison. Aucune de ces pratiques n'est un crime.
Si le viol est un crime, c'est parce qu'il est corporel. Le viol a ceci de spécial qu'il est sexuel. S'il ne s'agissait "que" de nier l'autre et de le contraindre à ce qu'il ne consent pas, alors on n'en parlerait pas.
Nous sommes dans une société du corps (nous l'avons toujours été). La contrainte du corps est considérée comme plus grave et plus lourde de sens que celle de l'esprit... pourquoi ? Pourquoi n'en serait-il pas autrement ? Pourquoi la manipulation intellectuelle et psychique ne serait pas tout aussi grave que la "manipulation physique" ?
"Aujourd'hui, elle se réjouit, par exemple, du succès, partout en Europe, du livret de Stéphane Hessel, Indignez-vous (Indigène, 2010). De même, elle se félicite que les jeunes gens de 20 ans puissent communiquer sur le Net et partager leurs aspirations. "Il y a une possibilité de révolte qui n'incite pas à la violence, c'est la grande nouveauté d'Internet", dit-elle." Rosetta Loy
Soit une romancière qui a connu la seconde guerre mondiale et qui a visiblement développé une approche diamétralement opposée à celle de Lola Lafon.
Tant mieux.
yG
Soit une romancière qui a connu la seconde guerre mondiale et qui a visiblement développé une approche diamétralement opposée à celle de Lola Lafon.
Tant mieux.
yG
Mona Chollet le Monde Diplomatique 23/11/11
Les informulés d’une rhétorique sexiste
Souligner la respectabilité de l’accusé, l’importance du personnage, l’étendue de son pouvoir, ses innombrables qualités, et lui chercher toutes les excuses possibles ; entourer la plaignante d’un soupçon systématique, l’accabler de reproches, lui prêter des intentions machiavéliques… Dès l’inculpation du directeur du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn pour agression sexuelle sur une femme de chambre du Sofitel de New York, on a vu ressurgir, en France, les réflexes et les grilles de lecture archaïques qui dominent invariablement dans ce genre de mises en cause. « Nous ne savons pas ce qui s’est passé à New York samedi 14 mai, mais nous savons ce qui se passe en France depuis une semaine », dit la pétition lancée le 21 mai par les associations Osez le féminisme, La Barbe et Paroles de femmes (1).
Comme lors de l’arrestation en Suisse, à l’automne 2009, du cinéaste Roman Polanski, recherché par la justice américaine pour le viol d’une adolescente en 1977, un paramètre semble se dérober avec une remarquable constance à l’entendement des commentateurs : celui du consentement féminin. On entend parler, à nouveau, d’« affaire de mœurs ». L’épouse de M. Strauss-Kahn, Mme Anne Sinclair, est assimilée à une « femme trompée » (France-Soir, 19 mai 2011). Le thème du « puritanisme américain » (2), quoique résolument hors sujet s’agissant d’une accusation de viol, fait son grand retour : « L’homme de Washington est rattrapé au sein même du FMI par cette fameuse “culture anglo-saxonne” qu’en France on tient parfois pour de la pudibonderie », analyse Le Nouvel Observateur (18 mai). Le député socialiste Jean-Marie Le Guen met en garde contre toute contamination : il invoque « l’esprit des Lumières et l’exemple des libertins » qui ont « lié étroitement la liberté politique, économique et celles de mœurs, ce qui a permis la paix et l’émancipation des individus » (Le Monde, 21 mai).
Si la question du consentement n’était pas ainsi éludée, le débat fleuve dans lequel se sont lancés les médias sur le thème : « fallait-il évoquer les rumeurs qui circulaient ? » aurait été tranché assez vite, ou n’aurait même pas été entamé. Il a donné aux journalistes l’occasion de réitérer toute l’horreur que leur inspire l’idée de tomber dans la « presse de caniveau » en évoquant la « vie privée » ou les « infidélités » des hommes politiques. Nicolas Demorand offre sa poitrine aux flèches de la persécution (18 mai 2011) : « Quitte à ramer à contre-courant de l’époque et contrairement aux injonctions entendues ici et là, Libération continuera, premier principe, à respecter la vie privée des hommes et des femmes politiques. » Le Canard Enchaîné clame le même jour que, pour lui, « l’information s’arrête toujours à la porte de la chambre à coucher ».
Or, dans le cas de M. Strauss-Kahn, les rumeurs n’évoquaient pas simplement un « séducteur », même « compulsif », mais un homme « lourd » (3) ou « insistant », c’est-à-dire incapable d’entendre un refus et d’en prendre acte. Cette attitude créait autour de lui un climat qui débordait largement le cadre de sa « vie privée ». Des journalistes de sexe féminin redoutaient ou refusaient d’aller l’interviewer. Au FMI, « la consigne était de ne jamais le laisser seul avec une femme dans un bureau » (Le Nouvel Observateur, 19 mai). Certaines de ses consœurs en politique devaient elles aussi veiller, comme en a témoigné Mme Aurélie Filippetti, à « ne pas se retrouver seules avec lui dans un endroit fermé ». Mais, face au « droit à la vie privée » des hommes politiques, que vaut le droit des femmes à évoluer dans un environnement où elles ne sont pas réduites au statut d’objet sexuel dépourvu de libre arbitre ?/
« Est-ce qu’une journaliste qui, par exemple, interviewant DSK et l’ayant trouvé un peu lourd dans sa façon de tenter sa chance, aurait dû dire à ses lecteurs : “DSK m’a draguée” ? Poser la question dans un pays latin, c’est y répondre. Non, bien sûr », décrète l’éditorialiste de France Inter Thomas Legrand, le 18 mai. Il est seulement regrettable que le charme latin passe si mal les frontières. Et que certaines femelles autochtones elles-mêmes y demeurent insensibles. En 2000, la journaliste du Monde Sylvie Kerviel avait jugé digne d’intérêt de raconter le déroulement de son entretien avec Bruno Gaccio, l’un des auteurs des « Guignols de l’info » de Canal + : « Il pose son index juste entre mes seins et me dit : “Je peux t’apprendre des positions que tu ne connais pas” (4). » Car, dans son infini raffinement, le French lover est volontiers contorsionniste.
Un corps féminin est un objet public
Dans le cas Polanski, Alain Finkielkraut avait souligné – sur France Inter, le 9 octobre 2009 – que la victime « n’était pas une fillette, une petite fille, une enfant, au moment des faits », comme si une jeune fille pubère ou une femme adulte ne pouvait pas faire l’objet d’un viol. S’entendant rappeler l’âge de la plaignante (13 ans), le cinéaste Costa-Gavras, pour sa part, avait eu ce cri du cœur : « Mais elle en fait 25 (5) ! » L’indifférence à la réciprocité du désir traduit la conviction généralisée qu’une femme, avant d’être un individu doté d’une subjectivité, est un corps offert aux regards, aux jugements esthétiques, à la convoitise : pour elle, pas de « droit à la vie privée ». L’accusatrice de M. Strauss-Kahn est ainsi ramenée au cliché érotique dépersonnalisant de la « soubrette ». L’ancien journaliste Jean-François Kahn s’est illustré en parlant de « troussage de domestique » (France Culture, 16 mai).
On attend la photo de la plaignante avec fébrilité : RMC (16 mai) croit savoir que les avocats de l’accusé « auraient été surpris, lors de la comparution, de voir arriver une jeune femme très peu séduisante », tandis que Le Parisien du même jour rapporte qu’elle a « de gros seins et de jolies fesses », l’une et l’autre hypothèses étant susceptibles de la décrédibiliser. On retrouve cette distinction sexiste entre les femmes « baisables » et les autres – qui n’auraient pas l’honneur d’éveiller les instincts du prédateur – dans le billet fameux de l’humoriste Stéphane Guillon sur M. Strauss-Kahn, en février 2009 sur France Inter (6), ou encore dans un sketch des « Guignols de l’info » sur l’affaire de New York (16 mai).
Dès lors qu’un corps féminin est par définition un objet public, existant avant tout pour autrui, la gravité d’un viol, l’infraction qu’il représente, ont du mal à s’imposer dans les esprits. D’autant plus lorsque la victime exerce un métier lié à ce statut féminin (mannequin, prostituée) : Finkielkraut avait insisté sur le fait que la jeune fille dont Polanski avait abusé était « une adolescente qui posait dénudée pour Vogue Homme », comme si cela changeait quelque chose. Dans l’affaire Strauss-Kahn, l’ancien ministre de la culture socialiste Jack Lang a choqué en estimant qu’il n’y avait « pas mort d’homme » (France 2, 16 mai). Pour entendre parler de « droit de cuissage » dans un éditorial, il faut lire… Le Quotidien d’Oran (7).
Dans un curieux renversement des rôles, les agresseurs, avérés ou présumés, sont présentés comme de petites choses sans défense à qui on a tendu un traquenard. Polanski avait été « pris au piège » lors de son arrestation en Suisse, selon le ministre de la culture Frédéric Mitterrand (communiqué du 27 septembre 2009). Le Nouvel Observateur (1er octobre 2009), sous le titre « Qui en veut à Roman Polanski ? », résumait ainsi les faits : « La mère, une actrice en mal de rôles, a laissé volontairement sa fille seule avec Polanski, pour une série de photos. Le cinéaste, qui a la réputation d’aimer les jeunes filles, ne résiste pas. » Costa-Gavras dépeignait le milieu corrupteur dans lequel le pauvre homme était plongé : « A Hollywood, les metteurs en scène, les producteurs sont entourés de très beaux jeunes hommes, de très belles jeunes femmes, qui sont grands, blonds, bien bronzés, et prêts à tout. » On en frémit pour eux. De même, Mme Christine Boutin, ancienne ministre du logement, pense qu’« on a tendu un piège à Dominique Strauss-Kahn et qu’il y est tombé ».
Empathie à géométrie variable
Spontanément, c’est à l’accusé que l’on s’identifie. Durant la courte détention de M. Strauss-Kahn au pénitencier de Rikers Island, le mensuel Capital explique sur son site la procédure à suivre pour lui faire un don et l’aider ainsi à « cantiner » (8). On scrute sa psychologie, discutant l’hypothèse d’un « acte manqué ». Le psychanalyste Serge Hefez, dans Le Monde (19 mai), identifie chez lui une « ambivalence fondamentale entre la volonté de construire, d’aimer, de devenir et celle plus sournoise de renouer avec le pulsionnel, l’infantile, l’inanimé ». A l’inverse, la psychologie de la plaignante, et avec elle celle de toutes les victimes de harcèlement ou de violences, est traitée avec une totale désinvolture. On soupçonne Mme Nafissatou Diallo de rechercher la notoriété, comme s’il y avait quoi que ce soit d’enviable dans son sort, alors que les avocats de celui qu’elle accuse, réputés pour avoir toujours tiré d’affaire leurs clients célèbres, s’apprêtent à ruiner sa vie pour exhumer chaque détail de son passé susceptible d’être retenu contre elle.
Les défenseurs de Polanski – le plus ardent étant, déjà, Bernard-Henri Lévy – allaient répétant que la victime elle-même demandait l’abandon des poursuites (Finkielkraut : « la plaignante, qui a retiré sa plainte, qui n’a jamais voulu de procès public, qui a obtenu réparation… »). Or cette demande ne traduisait rien d’autre que l’épuisement de Mme Samantha Geimer face à ce genre de notoriété, justement. Cela n’empêche pas les amis de M. Strauss-Kahn de pratiquer le même genre de ventriloquie avec Mme Piroska Nagy, l’économiste hongroise avec qui il a eu une liaison au FMI : il a été blanchi de l’accusation d’avoir abusé de sa position dans cette affaire, rappellent-ils. Sa subordonnée avait pourtant écrit dans une lettre aux enquêteurs : « Je n’étais pas préparée aux avances du directeur général du FMI. (…) J’avais le sentiment que j’étais perdante si j’acceptais, et perdante si je refusais. (…) Je crains que cet homme n’ait un problème qui, peut-être, le rend peu apte à diriger une organisation où travailleraient des femmes (9). » Un témoignage brut de passion brûlante, comme on voit.
Personne ne semble avoir entendu parler de la difficulté des victimes d’agressions sexuelles à porter plainte, pourtant prise en compte par le législateur à travers le délai de prescription (10). Tristane Banon, la journaliste française qui accuse elle aussi M. Strauss-Kahn d’avoir tenté de la violer, dit y avoir renoncé pour ne pas « rester à vie celle qui avait eu un problème avec un homme politique », et parce que – ironie – elle ne voulait pas qu’on la soupçonne « d’avoir voulu se faire de la pub » (11). En outre, sa mère l’en avait dissuadée, les deux familles étant liées. Le Canard Enchaîné ne voit rien de problématique dans les « raisons simples » qui ont motivé sa décision : la « peur du tsunami médiatique » ainsi que « sa grande amitié pour sa marraine, la deuxième épouse de DSK, et pour Camille, la fille de celui qu’elle accuse de l’avoir agressée ». Pour l’hebdomadaire, « la victime concernée et sa famille réclamaient le silence… au nom du respect de la vie privée. Tout était dit ! ». Les victimes n’osent pas demander justice quand l’agresseur est un homme puissant et célèbre ou quand il s’agit d’un membre de leur entourage – c’est-à-dire dans 85% des cas (12) –, mais tout va bien dans le meilleur des mondes.
Puisqu’une femme n’est pas censée se formaliser pour si peu, seule la vénalité peut la pousser à aller au procès. Faisant allusion à Tristane Banon, Bernard-Henri Lévy parle de « cette autre jeune femme qui s’est tue pendant huit ans mais qui, sentant l’aubaine, ressort son vieux dossier et vient le vendre sur les plateaux télé (13) ». Un étalage de misogynie qui figure, sur le site de sa revue, sous un bandeau appelant à sauver Mme Sakineh Ashtiani, menacée de lapidation en Iran.
« Sous-judiciarisation » du viol
au sein des milieux aisés
La représentation que les défenseurs de M. Strauss-Kahn se font d’un violeur est d’une touchante ingénuité. Alors qu’il suffit de s’être intéressé cinq minutes aux violences sexuelles au cours de sa vie pour savoir qu’il n’y a pas de profil « type », son biographe Michel Taubmann assure qu’il n’a « pas les caractéristiques d’un violeur » et qu’on « ne l’imagine pas en bête sauvage » (Libé.fr, 17 mai). Polanski, s’était auparavant indigné Finkielkraut, n’est pas « le violeur de l’Essonne ». Or les violeurs, comme les auteurs de violences conjugales (14), appartiennent à toutes les classes sociales ; ils sont seulement moins souvent traduits en justice lorsqu’ils appartiennent aux classes supérieures. Le sociologue Laurent Mucchielli l’explique par deux mécanismes : « Le premier est un phénomène de sous-judiciarisation des faits au sein des milieux aisés qui disposent de relations, de pouvoir, d’argent, de bons avocats, de moyens de pression, pour prévenir la divulgation des faits et, le cas échéant, pour se prémunir face à l’action de la police et de la justice et tenter de conserver malgré le crime leurs positions et leurs réputations. Le second mécanisme est l’attention particulière qui est au contraire portée en permanence aux populations défavorisées par les services médico-sociaux, les services éducatifs, la police et la justice, ce qui conduit à une plus forte détection des faits illicites commis en leur sein (15). »
On voit ressurgir l’argument selon lequel un homme puissant et célèbre subirait une « double peine » lorsque la justice ne lui réserve pas un traitement de faveur – manière plus ou moins déguisée de réclamer, précisément, ce traitement de faveur, au nom du statut social de l’accusé : Polanski est un « grand artiste » ; M. Strauss-Kahn, sorte de Superman français, s’apprêtait à sauver tout à la fois la Grèce et l’euro… L’ancien ministre de la justice Robert Badinter s’étrangle à l’idée que le directeur du FMI soit « ravalé délibérément au rang de dealer » (France Inter, 17 mai) : manière de suggérer que la justice, c’est pour les pauvres. Chez des personnages d’ordinaire si prompts à en accuser leurs adversaires politiques, c’est un déchaînement de « complotisme » et d’« anti-américanisme » (16) : « J’en veux à un système judiciaire que l’on appelle pudiquement “accusatoire” pour dire que n’importe quel quidam peut venir accuser n’importe quel autre de n’importe quel crime », écrit BHL dans son billet. Un scandale, en effet. Sur le site du Nouvel Observateur (17 mai), Jean Daniel en arrive à la conclusion « que le peuple américain et nous n’appartenons pas à la même civilisation ». Dans l’affaire Polanski, le ministre de la culture Frédéric Mitterrand avait vu une manifestation de « l’Amérique qui fait peur ».
Quant à l’argument selon lequel M. Strauss-Kahn aurait « beaucoup plus à perdre » qu’un justiciable ordinaire, il laisse sans voix. Le cinéaste Patric Jean a filmé dans La Raison du plus fort (2003) la façon dont la justice d’abattage, en France, broie tous les jours des vies – parfois innocentes – sans que quiconque s’en émeuve, et a réalisé en 2009 un documentaire sur le sexisme, La Domination masculine. Il est donc doublement bien placé pour remettre les choses en perspective : « Difficile après cette expérience de s’apitoyer sur un homme hautement soupçonné de viol et qui peut encore se payer les meilleurs avocats de la planète (17). »
Les informulés d’une rhétorique sexiste
Souligner la respectabilité de l’accusé, l’importance du personnage, l’étendue de son pouvoir, ses innombrables qualités, et lui chercher toutes les excuses possibles ; entourer la plaignante d’un soupçon systématique, l’accabler de reproches, lui prêter des intentions machiavéliques… Dès l’inculpation du directeur du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn pour agression sexuelle sur une femme de chambre du Sofitel de New York, on a vu ressurgir, en France, les réflexes et les grilles de lecture archaïques qui dominent invariablement dans ce genre de mises en cause. « Nous ne savons pas ce qui s’est passé à New York samedi 14 mai, mais nous savons ce qui se passe en France depuis une semaine », dit la pétition lancée le 21 mai par les associations Osez le féminisme, La Barbe et Paroles de femmes (1).
Comme lors de l’arrestation en Suisse, à l’automne 2009, du cinéaste Roman Polanski, recherché par la justice américaine pour le viol d’une adolescente en 1977, un paramètre semble se dérober avec une remarquable constance à l’entendement des commentateurs : celui du consentement féminin. On entend parler, à nouveau, d’« affaire de mœurs ». L’épouse de M. Strauss-Kahn, Mme Anne Sinclair, est assimilée à une « femme trompée » (France-Soir, 19 mai 2011). Le thème du « puritanisme américain » (2), quoique résolument hors sujet s’agissant d’une accusation de viol, fait son grand retour : « L’homme de Washington est rattrapé au sein même du FMI par cette fameuse “culture anglo-saxonne” qu’en France on tient parfois pour de la pudibonderie », analyse Le Nouvel Observateur (18 mai). Le député socialiste Jean-Marie Le Guen met en garde contre toute contamination : il invoque « l’esprit des Lumières et l’exemple des libertins » qui ont « lié étroitement la liberté politique, économique et celles de mœurs, ce qui a permis la paix et l’émancipation des individus » (Le Monde, 21 mai).
Si la question du consentement n’était pas ainsi éludée, le débat fleuve dans lequel se sont lancés les médias sur le thème : « fallait-il évoquer les rumeurs qui circulaient ? » aurait été tranché assez vite, ou n’aurait même pas été entamé. Il a donné aux journalistes l’occasion de réitérer toute l’horreur que leur inspire l’idée de tomber dans la « presse de caniveau » en évoquant la « vie privée » ou les « infidélités » des hommes politiques. Nicolas Demorand offre sa poitrine aux flèches de la persécution (18 mai 2011) : « Quitte à ramer à contre-courant de l’époque et contrairement aux injonctions entendues ici et là, Libération continuera, premier principe, à respecter la vie privée des hommes et des femmes politiques. » Le Canard Enchaîné clame le même jour que, pour lui, « l’information s’arrête toujours à la porte de la chambre à coucher ».
Or, dans le cas de M. Strauss-Kahn, les rumeurs n’évoquaient pas simplement un « séducteur », même « compulsif », mais un homme « lourd » (3) ou « insistant », c’est-à-dire incapable d’entendre un refus et d’en prendre acte. Cette attitude créait autour de lui un climat qui débordait largement le cadre de sa « vie privée ». Des journalistes de sexe féminin redoutaient ou refusaient d’aller l’interviewer. Au FMI, « la consigne était de ne jamais le laisser seul avec une femme dans un bureau » (Le Nouvel Observateur, 19 mai). Certaines de ses consœurs en politique devaient elles aussi veiller, comme en a témoigné Mme Aurélie Filippetti, à « ne pas se retrouver seules avec lui dans un endroit fermé ». Mais, face au « droit à la vie privée » des hommes politiques, que vaut le droit des femmes à évoluer dans un environnement où elles ne sont pas réduites au statut d’objet sexuel dépourvu de libre arbitre ?/
« Est-ce qu’une journaliste qui, par exemple, interviewant DSK et l’ayant trouvé un peu lourd dans sa façon de tenter sa chance, aurait dû dire à ses lecteurs : “DSK m’a draguée” ? Poser la question dans un pays latin, c’est y répondre. Non, bien sûr », décrète l’éditorialiste de France Inter Thomas Legrand, le 18 mai. Il est seulement regrettable que le charme latin passe si mal les frontières. Et que certaines femelles autochtones elles-mêmes y demeurent insensibles. En 2000, la journaliste du Monde Sylvie Kerviel avait jugé digne d’intérêt de raconter le déroulement de son entretien avec Bruno Gaccio, l’un des auteurs des « Guignols de l’info » de Canal + : « Il pose son index juste entre mes seins et me dit : “Je peux t’apprendre des positions que tu ne connais pas” (4). » Car, dans son infini raffinement, le French lover est volontiers contorsionniste.
Un corps féminin est un objet public
Dans le cas Polanski, Alain Finkielkraut avait souligné – sur France Inter, le 9 octobre 2009 – que la victime « n’était pas une fillette, une petite fille, une enfant, au moment des faits », comme si une jeune fille pubère ou une femme adulte ne pouvait pas faire l’objet d’un viol. S’entendant rappeler l’âge de la plaignante (13 ans), le cinéaste Costa-Gavras, pour sa part, avait eu ce cri du cœur : « Mais elle en fait 25 (5) ! » L’indifférence à la réciprocité du désir traduit la conviction généralisée qu’une femme, avant d’être un individu doté d’une subjectivité, est un corps offert aux regards, aux jugements esthétiques, à la convoitise : pour elle, pas de « droit à la vie privée ». L’accusatrice de M. Strauss-Kahn est ainsi ramenée au cliché érotique dépersonnalisant de la « soubrette ». L’ancien journaliste Jean-François Kahn s’est illustré en parlant de « troussage de domestique » (France Culture, 16 mai).
On attend la photo de la plaignante avec fébrilité : RMC (16 mai) croit savoir que les avocats de l’accusé « auraient été surpris, lors de la comparution, de voir arriver une jeune femme très peu séduisante », tandis que Le Parisien du même jour rapporte qu’elle a « de gros seins et de jolies fesses », l’une et l’autre hypothèses étant susceptibles de la décrédibiliser. On retrouve cette distinction sexiste entre les femmes « baisables » et les autres – qui n’auraient pas l’honneur d’éveiller les instincts du prédateur – dans le billet fameux de l’humoriste Stéphane Guillon sur M. Strauss-Kahn, en février 2009 sur France Inter (6), ou encore dans un sketch des « Guignols de l’info » sur l’affaire de New York (16 mai).
Dès lors qu’un corps féminin est par définition un objet public, existant avant tout pour autrui, la gravité d’un viol, l’infraction qu’il représente, ont du mal à s’imposer dans les esprits. D’autant plus lorsque la victime exerce un métier lié à ce statut féminin (mannequin, prostituée) : Finkielkraut avait insisté sur le fait que la jeune fille dont Polanski avait abusé était « une adolescente qui posait dénudée pour Vogue Homme », comme si cela changeait quelque chose. Dans l’affaire Strauss-Kahn, l’ancien ministre de la culture socialiste Jack Lang a choqué en estimant qu’il n’y avait « pas mort d’homme » (France 2, 16 mai). Pour entendre parler de « droit de cuissage » dans un éditorial, il faut lire… Le Quotidien d’Oran (7).
Dans un curieux renversement des rôles, les agresseurs, avérés ou présumés, sont présentés comme de petites choses sans défense à qui on a tendu un traquenard. Polanski avait été « pris au piège » lors de son arrestation en Suisse, selon le ministre de la culture Frédéric Mitterrand (communiqué du 27 septembre 2009). Le Nouvel Observateur (1er octobre 2009), sous le titre « Qui en veut à Roman Polanski ? », résumait ainsi les faits : « La mère, une actrice en mal de rôles, a laissé volontairement sa fille seule avec Polanski, pour une série de photos. Le cinéaste, qui a la réputation d’aimer les jeunes filles, ne résiste pas. » Costa-Gavras dépeignait le milieu corrupteur dans lequel le pauvre homme était plongé : « A Hollywood, les metteurs en scène, les producteurs sont entourés de très beaux jeunes hommes, de très belles jeunes femmes, qui sont grands, blonds, bien bronzés, et prêts à tout. » On en frémit pour eux. De même, Mme Christine Boutin, ancienne ministre du logement, pense qu’« on a tendu un piège à Dominique Strauss-Kahn et qu’il y est tombé ».
Empathie à géométrie variable
Spontanément, c’est à l’accusé que l’on s’identifie. Durant la courte détention de M. Strauss-Kahn au pénitencier de Rikers Island, le mensuel Capital explique sur son site la procédure à suivre pour lui faire un don et l’aider ainsi à « cantiner » (8). On scrute sa psychologie, discutant l’hypothèse d’un « acte manqué ». Le psychanalyste Serge Hefez, dans Le Monde (19 mai), identifie chez lui une « ambivalence fondamentale entre la volonté de construire, d’aimer, de devenir et celle plus sournoise de renouer avec le pulsionnel, l’infantile, l’inanimé ». A l’inverse, la psychologie de la plaignante, et avec elle celle de toutes les victimes de harcèlement ou de violences, est traitée avec une totale désinvolture. On soupçonne Mme Nafissatou Diallo de rechercher la notoriété, comme s’il y avait quoi que ce soit d’enviable dans son sort, alors que les avocats de celui qu’elle accuse, réputés pour avoir toujours tiré d’affaire leurs clients célèbres, s’apprêtent à ruiner sa vie pour exhumer chaque détail de son passé susceptible d’être retenu contre elle.
Les défenseurs de Polanski – le plus ardent étant, déjà, Bernard-Henri Lévy – allaient répétant que la victime elle-même demandait l’abandon des poursuites (Finkielkraut : « la plaignante, qui a retiré sa plainte, qui n’a jamais voulu de procès public, qui a obtenu réparation… »). Or cette demande ne traduisait rien d’autre que l’épuisement de Mme Samantha Geimer face à ce genre de notoriété, justement. Cela n’empêche pas les amis de M. Strauss-Kahn de pratiquer le même genre de ventriloquie avec Mme Piroska Nagy, l’économiste hongroise avec qui il a eu une liaison au FMI : il a été blanchi de l’accusation d’avoir abusé de sa position dans cette affaire, rappellent-ils. Sa subordonnée avait pourtant écrit dans une lettre aux enquêteurs : « Je n’étais pas préparée aux avances du directeur général du FMI. (…) J’avais le sentiment que j’étais perdante si j’acceptais, et perdante si je refusais. (…) Je crains que cet homme n’ait un problème qui, peut-être, le rend peu apte à diriger une organisation où travailleraient des femmes (9). » Un témoignage brut de passion brûlante, comme on voit.
Personne ne semble avoir entendu parler de la difficulté des victimes d’agressions sexuelles à porter plainte, pourtant prise en compte par le législateur à travers le délai de prescription (10). Tristane Banon, la journaliste française qui accuse elle aussi M. Strauss-Kahn d’avoir tenté de la violer, dit y avoir renoncé pour ne pas « rester à vie celle qui avait eu un problème avec un homme politique », et parce que – ironie – elle ne voulait pas qu’on la soupçonne « d’avoir voulu se faire de la pub » (11). En outre, sa mère l’en avait dissuadée, les deux familles étant liées. Le Canard Enchaîné ne voit rien de problématique dans les « raisons simples » qui ont motivé sa décision : la « peur du tsunami médiatique » ainsi que « sa grande amitié pour sa marraine, la deuxième épouse de DSK, et pour Camille, la fille de celui qu’elle accuse de l’avoir agressée ». Pour l’hebdomadaire, « la victime concernée et sa famille réclamaient le silence… au nom du respect de la vie privée. Tout était dit ! ». Les victimes n’osent pas demander justice quand l’agresseur est un homme puissant et célèbre ou quand il s’agit d’un membre de leur entourage – c’est-à-dire dans 85% des cas (12) –, mais tout va bien dans le meilleur des mondes.
Puisqu’une femme n’est pas censée se formaliser pour si peu, seule la vénalité peut la pousser à aller au procès. Faisant allusion à Tristane Banon, Bernard-Henri Lévy parle de « cette autre jeune femme qui s’est tue pendant huit ans mais qui, sentant l’aubaine, ressort son vieux dossier et vient le vendre sur les plateaux télé (13) ». Un étalage de misogynie qui figure, sur le site de sa revue, sous un bandeau appelant à sauver Mme Sakineh Ashtiani, menacée de lapidation en Iran.
« Sous-judiciarisation » du viol
au sein des milieux aisés
La représentation que les défenseurs de M. Strauss-Kahn se font d’un violeur est d’une touchante ingénuité. Alors qu’il suffit de s’être intéressé cinq minutes aux violences sexuelles au cours de sa vie pour savoir qu’il n’y a pas de profil « type », son biographe Michel Taubmann assure qu’il n’a « pas les caractéristiques d’un violeur » et qu’on « ne l’imagine pas en bête sauvage » (Libé.fr, 17 mai). Polanski, s’était auparavant indigné Finkielkraut, n’est pas « le violeur de l’Essonne ». Or les violeurs, comme les auteurs de violences conjugales (14), appartiennent à toutes les classes sociales ; ils sont seulement moins souvent traduits en justice lorsqu’ils appartiennent aux classes supérieures. Le sociologue Laurent Mucchielli l’explique par deux mécanismes : « Le premier est un phénomène de sous-judiciarisation des faits au sein des milieux aisés qui disposent de relations, de pouvoir, d’argent, de bons avocats, de moyens de pression, pour prévenir la divulgation des faits et, le cas échéant, pour se prémunir face à l’action de la police et de la justice et tenter de conserver malgré le crime leurs positions et leurs réputations. Le second mécanisme est l’attention particulière qui est au contraire portée en permanence aux populations défavorisées par les services médico-sociaux, les services éducatifs, la police et la justice, ce qui conduit à une plus forte détection des faits illicites commis en leur sein (15). »
On voit ressurgir l’argument selon lequel un homme puissant et célèbre subirait une « double peine » lorsque la justice ne lui réserve pas un traitement de faveur – manière plus ou moins déguisée de réclamer, précisément, ce traitement de faveur, au nom du statut social de l’accusé : Polanski est un « grand artiste » ; M. Strauss-Kahn, sorte de Superman français, s’apprêtait à sauver tout à la fois la Grèce et l’euro… L’ancien ministre de la justice Robert Badinter s’étrangle à l’idée que le directeur du FMI soit « ravalé délibérément au rang de dealer » (France Inter, 17 mai) : manière de suggérer que la justice, c’est pour les pauvres. Chez des personnages d’ordinaire si prompts à en accuser leurs adversaires politiques, c’est un déchaînement de « complotisme » et d’« anti-américanisme » (16) : « J’en veux à un système judiciaire que l’on appelle pudiquement “accusatoire” pour dire que n’importe quel quidam peut venir accuser n’importe quel autre de n’importe quel crime », écrit BHL dans son billet. Un scandale, en effet. Sur le site du Nouvel Observateur (17 mai), Jean Daniel en arrive à la conclusion « que le peuple américain et nous n’appartenons pas à la même civilisation ». Dans l’affaire Polanski, le ministre de la culture Frédéric Mitterrand avait vu une manifestation de « l’Amérique qui fait peur ».
Quant à l’argument selon lequel M. Strauss-Kahn aurait « beaucoup plus à perdre » qu’un justiciable ordinaire, il laisse sans voix. Le cinéaste Patric Jean a filmé dans La Raison du plus fort (2003) la façon dont la justice d’abattage, en France, broie tous les jours des vies – parfois innocentes – sans que quiconque s’en émeuve, et a réalisé en 2009 un documentaire sur le sexisme, La Domination masculine. Il est donc doublement bien placé pour remettre les choses en perspective : « Difficile après cette expérience de s’apitoyer sur un homme hautement soupçonné de viol et qui peut encore se payer les meilleurs avocats de la planète (17). »
Vous vous êtes trompé de forum.
Vous vous êtes trompé de forum.
Non non, Lola Lafon fait allusion à ce texte important, c'est une très bonne note en bas de page...
Non non, Lola Lafon fait allusion à ce texte important, c'est une très bonne note en bas de page...
Il aurait sans doute été plus "classique" d'indiquer le lien vers le texte de Mona Chollet
Ça vous dérange à ce point qu'il soit là noir sur blanc...
Au contraire. Je vous rends heureuse.
Pas du tout : je suis ravie de lire ce texte dans ce contexte. Il replace le débat sur le terrain de départ, à savoir comment une victime d'agression sexuelle, de viol, de harcèlement sexuel est contrainte plusieurs fois. Une première par l'agresseur, une deuxième par la loi du silence d'autant plus écrasante que l'agresseur a du pouvoir, une troisième par quelque chose qui s'apparente chez les commentateurs, homme et femmes confondus, tous démocrates confirmés à n'en pas douter, au déni... Est-ce donc si difficile d'accepter que le pays des droits de l'Homme est surtout le pays des droits des hommes de pouvoir ?
Merci à Lola Lafon de remettre les pendules de Iacub et ses affidé-e-s, à l'heure: le viol n'est pas un rapport sexuel mais un rapport de domination/destruction qui use du sexuel comme instrument, le sexe de la personne violée étant alors l'unique caractéristique de définition de son être- nié.
JB a bien de la chance de/ d'avoir suffisamment d'œillères pour/ ne pas ressentir l'assignation au rôle de genre/ au destin biologique des femmes ...
Quant au rapport difficiles au 'masculin' (rôle de genre là aussi, le masculin ne définit pas forcément un être humain homme.. enfin espérons...) comment s'en étonner?
Ce serait plutôt la norme que l'inverse; les femmes composent avec cette difficulté en permanence, c'est justement celles qui arrivent à ne pas avoir à composer avec qui sont l'exception: le tour de force qui consiste à rester 'dans la norme' des rapports sociaux de genre est à interroger....le conditionnement à l'identité féminine est énorme; L.Lafon a raison: le bascklash a pris la forme du mythe de la maternité merveilleuse.
Bon je continue l'émission. Espérant que JB va un peu plus laisser parler l'invitée.
Edit: ha ben oui "l'art est là". Et le cochon?
Non l'art ne 'sauve' pas, il permet de penser/voir/faire autre chose, mais il ne 'sauve' pas puisqu'il ne modifie pas, du moins pour le moment(?), les rapports sociaux de sexe/genre.
Et quand bien même il permettrait cette échappée plus ou moins belle, ne peut-on pas simplement parler d'un déni de réalité?
JB a bien de la chance de/ d'avoir suffisamment d'œillères pour/ ne pas ressentir l'assignation au rôle de genre/ au destin biologique des femmes ...
Quant au rapport difficiles au 'masculin' (rôle de genre là aussi, le masculin ne définit pas forcément un être humain homme.. enfin espérons...) comment s'en étonner?
Ce serait plutôt la norme que l'inverse; les femmes composent avec cette difficulté en permanence, c'est justement celles qui arrivent à ne pas avoir à composer avec qui sont l'exception: le tour de force qui consiste à rester 'dans la norme' des rapports sociaux de genre est à interroger....le conditionnement à l'identité féminine est énorme; L.Lafon a raison: le bascklash a pris la forme du mythe de la maternité merveilleuse.
Bon je continue l'émission. Espérant que JB va un peu plus laisser parler l'invitée.
Edit: ha ben oui "l'art est là". Et le cochon?
Non l'art ne 'sauve' pas, il permet de penser/voir/faire autre chose, mais il ne 'sauve' pas puisqu'il ne modifie pas, du moins pour le moment(?), les rapports sociaux de sexe/genre.
Et quand bien même il permettrait cette échappée plus ou moins belle, ne peut-on pas simplement parler d'un déni de réalité?
Cette émission, ça a été une belle surprise. Lola Lafon fait partie de mon paysage artistique depuis quelques années, en tant que chanteuse. Je savais qu'elle était aussi écrivain et que ses livres traitaient souvent du politique, mais je ne l'avais pas encore lue.
Tout au long de l'émission, le parallèle possible avec Virginie Despentes m'a frappée, du fait d'une rage également contenue, et d'une parole concise, économe, sans être prudente pour autant. Les deux vomissent les tièdes et parlent du corps crûment. D'aucuns les taxeront d'immaturité, d'idéalisme borné, je suis d'avis que ces réactions épidermiques (et un peu puériles, elles aussi), font partie intégrante de leur projet littéraire, leur sincérité travaillée pour être un objet de clivage. Dommage que Judith n'ait pas lu davantage d'extraits, ce que j'ai entendu était cruel et beau.
Tout au long de l'émission, le parallèle possible avec Virginie Despentes m'a frappée, du fait d'une rage également contenue, et d'une parole concise, économe, sans être prudente pour autant. Les deux vomissent les tièdes et parlent du corps crûment. D'aucuns les taxeront d'immaturité, d'idéalisme borné, je suis d'avis que ces réactions épidermiques (et un peu puériles, elles aussi), font partie intégrante de leur projet littéraire, leur sincérité travaillée pour être un objet de clivage. Dommage que Judith n'ait pas lu davantage d'extraits, ce que j'ai entendu était cruel et beau.
Douze commentaires, cinq de Yannick. Ça s'annonce équilibré. :o)
Emission de grande qualité, présentatrice parfaite dans le rôle du sujet qui interroge, sans se cacher derrière son inévitable subjectivité. Auteur touchante et vive, avec qui je ne suis pas d'accord sur toutes les analyses, mais peu importe. Cet autre s'exprime très bien à mes yeux, et a fait de son discours un récit littéraire manifestement intéressant. Toute voix mérite d'être exprimée, celle des écrivains mérite d'être entendue, et l'émission l'a permis. En un mot : merci.
Excellente émmission, j'ai commandé le bouquin avant la fin.
Passionnant, je m'achète le bouquin dès vendredi
Pas encore vu l'émission (il faut bien travailler parfois...)
Mais nous ne nous quittons plus, sur France Culture ce matin, à propos de domestiques de théâtre (c'était passionnant)
Et ce soir pour une émission, enfin !
Bravo pour ce retour Judith, il ne faut pas se laisser "piquer" Dans le Texte par DS, même s'il est excellent...
Je vais regarder plus tard et je reviens !
Mais nous ne nous quittons plus, sur France Culture ce matin, à propos de domestiques de théâtre (c'était passionnant)
Et ce soir pour une émission, enfin !
Bravo pour ce retour Judith, il ne faut pas se laisser "piquer" Dans le Texte par DS, même s'il est excellent...
Je vais regarder plus tard et je reviens !
dommage que judith laisse si peu de place a son invité,l'ecoute est une qualité dont cette derniere semble depourvue,c'est juste un constat.BYE