Mariage homo : le débat en débat
En juin dernier nous avons tourné un D@ns le texte avec Michel Serres sur son livre Petite Poucette. L'entretien terminé, le philosophe avait exprimé des positions très hostiles au principe du débat contradictoire, qu'il jugeait parfaitement stérile - et notre entretien, peu concluant. A l'époque je n'étais pas du tout d'accord ; mais en assistant au spectacle souvent consternant du "débat" sur le mariage pour tous, j'ai fini par devenir, comme lui, débatophobe. Faut-il alors jeter le bébé-débat avec l'eau du dialogue de sourds ? Il y a d'autres perspectives, qu'Etienne Chouard, en fervent débatophile, ouvre pour nous...
Abonnez-vous pour pouvoir commenter !
si vous êtes déjà abonné Connectez-vous Connectez-vous
Derniers commentaires
Sur le cas Chouard, les liens disponibles sur le site de M. Chouard sont assez hétéroclites, on y retrouve de nombreux sites d'extremes gauche et aussi quelques souverainistes, comme M. Chevénement ou encore M Dupont-Aignan. Combat "anti européen" oblige. Pas étonnant qu'il propose un Plan C, après le grand succés qu'a connu le Plan B lors du débat sur la constitution européene.
Mais là où je me pose en "chien de garde", cela évitera à d'autres de le faire, c'est que l'on y trouve aussi d'autres liens qui puent :
M. Alain Soral, militant d'extrême droite bien connu,
Le site conspirationiste bien connu qu'est le Réseau voltaire de M. Thierry Meyssan, ou le site de M. Cheminade.
Mais bon me direz-vous, on a les liens qu'on veux.
http://brasiersetcerisiers.wordpress.com/2013/02/08/la-connerie-du-jour-moi-je-parle-avec-tout-le-monde/#_edn3
http://conspishorsdenosvies.noblogs.org/post/2011/09/11/faux-ami-etienne-chouard-en-tournee/
Mais ce contrat existe, chère Judith, il s'appelle... le mariage. Si vous croyez sincèrement que le mariage civil actuel a beaucoup de points communs avec même le mariage de nos grands-parents, vous vous fichez le doigt dans l'oeil.
Figurez-vous qu'aux USA une proposition similaire (avancée par des conservateurs qui ne voulaient pas d'une ouverture aux homosexuels du mariage, ce qui aurait sali à leurs yeux la pureté de l'institution) a été rejetée. Ils proposaient que les couples de même sexe aient à peu de chose près les mêmes droits que les hétéros, excepté qu'ils ne pourraient se dire "mariés". La proposition a été rejetée en leur signifiant que si on donne aux couples de même sexe les mêmes droits que les couples hétéros mariés alors il n'y a pas de raison de laisser de côté le terme de "mariage" pour eux aussi.
Le mariage civil a beaucoup évolué depuis sa création, y compris concernant l'infidélité: l'adultère n'est plus une faute pénale, et les enfants adultérins, de même que les enfants nés hors mariage, ont le même statut et les mêmes droits. Rien ne permet de dire que d'autres évolutions de l'institution n'auront pas lieu qui l'éloigneront davantage encore de la répression symbolique à laquelle vous l'associez. Votre approche est de dire qu'il faut faire table rase et se débarrasser du mariage actuel pour le remplacer par une autre forme de contrat d'union. Fort bien, mais si c'est le cas, cette nouvelle forme de contrat deviendra le nouveau mariage, de même que le mariage civil a remplacé le mariage religieux à la révolution. Ou est-ce la "marque" mariage qui vous dérange ? Faudra-t-il l'affubler d'un autre nom pour vous satisfaire ?
Enfin, à l'heure actuelle, dans un pays comme la France, l'Etat se moque de ce que font entre eux deux adultes consentants. En revanche, vous ne pouvez lui en vouloir de mettre son nez dans les affaires des gens quand ceux-ci en font la demande, en l'occurrence quand ils se prévalent de leur union pour demander des droits et des statuts spécifiques. Au minimum il devient nécessaire de définir les différents types d'unions pour établir la différence entre ceux qui relèvent de tel régime et les autres, et cela implique forcément à l'Etat de tracer des lignes qui peuvent paraître indûment directrices et invasives. Mais qui ne sont pas nécessairement tracées dans le marbre et sont appelées à évoluer en même temps que la société évolue.
Si demain je désire acheter une maison et qu’à la place je fais l’acquisition de 4 murs et d’un toit et que je nomme l’objet de mon achat « palifurge » (c’est jolie comme nom), en quoi ma vie sera différente ?
C’est un peu ce qui se passe entre mariage (en mairie) est pacs tant ce qui les sépare est inexistant.
Le mariage civil n’existe plus depuis le pacs car il est pacs.
Ce qui reste du mariage c’est la symbolique religieuse et culturelle que porte ce mot comme un archétype.
Et il me semble que la rixe se situe au niveau même de ce vocable.
Le rite du mariage ne prend alors sa signification maximale que dans sa célébration dans un lieu de culte ou avec un représentant d’une supériorité quelconque.
Si le couple homosexuel se passe de ça il se passe du rite et se contente juste de son ombre, car l’ombre ne serait remplacer l’objet longtemps.
Je pourrai parier que l’on verra bientôt apparaitre une structure religieuse autoriser, sous le nom de « palifurge », cette symbolique au homosexuel.
Vous écrivez "cette obligation que l'Etat fait aux individus" et "adultes aussitôt infantilisés par ce rappel à l'ordre public". Comme si le mariage était obligatoire. Mais le mariage forcé est fort heureusement illégal en France, et il y a bien longtemps que "l'union libre" est non seulement reconnue mais quasi unanimement acceptée par la société. Dès lors, le mariage n'est jamais ni une obligation légale, ni même une obligation sociale, mais un choix librement fait par deux adultes. Un choix qu'on peut qualifier de "conception archaïque du rôle du couple dans la société", si on veut... Mais les "obligations" sont essentiellement vis-à-vis de la personne avec laquelle on se marie (l'adultère n'est plus un délit), l'Etat ne se glisse pas sous la couette. Et le mariage est un "contrat" qui peut cesser à tout moment grâce au divorce. On reste donc libre après la signature.
Alors, pourquoi refuser ce choix aux personnes de même sexe et qui s'y reconnaissent ? Au nom de quel principe les homosexuels n'auraient-ils pas le droit d'avoir une "conception archaïque du rôle du couple dans la société" ? Vous dites qu'il faut laisser "les institutions archaïques aux réactionnaires"... Alors un homo n'aurait pas le droit d'être "réactionnaire" ? S'il est homo, il est forcément progressiste ? J'y vois une forme de totalitarisme. Et de surcroît un magnifique cliché qui, je crois, se cache derrière cette idée : celle que les homos sont tous libertins partouzeurs, etc...
Notez bien que la création du mariage homo (je n'aime pas trop l'expression "mariage pour tous") n'est absolument pas contradictoire avec la création d'un PACS amélioré pour les "progressistes" qui "[oeuvrent] ensemble aux outils de la modernité".
Enfin, une dernière remarque. A plusieurs reprises, vous évoquez le "fiel homophobe qu'on eût préféré ne jamais entendre". Il est indéniable que les débats ont été l'occasion à d'autentiques homophobes d'exprimer publiquement leur haine, et que beaucoup d'homos en ont soufert. Mais si vous comparez les manifestation anti mariage homo de 2012 / 2013 avec les manifestations anti PACS de 1999, il est frappant de constater... une homophobie beaucoup, beaucoup moins explicite (je ne parle pas de Civitas et compagnie, qui ont justement été marginalisés). Cela ne signifie pas qu'elle n'existe pas, bien sûr. C'est une stratégie des anti pour rassembler plus large, pour garder un visage respactable, je ne suis pas naïf. Il n'empêche : c'est un indicateur intéressant, et rassurant pour l'avenir.
J'espère ne pas vous blesser, comprenez-moi bien, mais que vous supportiez mal ce "débat" parce que vous ne vous sentez pas autorisée à dire le fond de votre pensée (en substance : laissez le mariage aux vieux réacs et inventons ensemble un type d'union vachement mieux), c'est un peu facile quand vous-même avez déjà le choix. Bien que vous donniez l'impression d'avoir saisi les enjeux de ce qui se passe aujourd'hui, votre texte démontre le contraire.
Vous êtes (comme beaucoup, d'ailleurs) un peu à-côté de la plaque lorsque vous écrivez que l'enjeu de ce débat sur l'ouverture du mariage est avant tout symbolique : l'égalité n'est pas symbolique, elle est ou elle n'est pas, c'est tout. Et en l'occurrence, elle n'est pas. Votre interrogation démontre donc, à mon sens, une confusion qui a déjà été relevée sur ces forums, et même dans votre émission par Virginie Despentes : entre l'orientation que vous souhaitez personnellement en matière d'union civile et la question toute bête, si j'ose dire, de l'égalité pour tous les couples d'adultes consentants de choisir de contracter un mariage ou pas.
Si la République prévoit un contrat d'union civile du nom de mariage, pour poussiéreux et rétrograde qu'il soit, il est scandaleux d'en garder les portes fermées pour certains ; que vous soyez attachée ou non à cette forme d'union, la refuser aux couples homosexuels reste une discrimination, et la réserver aux couples hétérosexuels reste un privilège, même si l'on crée un contrat plus ouvert et plus protecteur - par exemple, ce PACS amélioré que vous appelez de vos vœux. Donc oui, être contre le "mariage pour tous" (le nom est stupide, mais c'est l'idée qui compte), c'est être homophobe. Etre contre le mariage tout court, cela n'a rien à voir. Et estimer que les homosexuels devraient se battre plutôt pour autre chose, c'est à la fois condescendant et homophobe. Si certains veulent se marier, de quel droit peut-on le leur refuser ? Penser que les homos sont "trop bien" pour le mariage et penser qu'ils ne sont "pas assez bien" pour le mariage, cela revient finalement au même.
La question aujourd'hui, elle est ici ; et elle n'est absolument pas incompatible avec une réflexion sur des unions alternatives par ailleurs. Je ne vois pas pourquoi vous vous sentez obligée de vous museler ; votre position est tout à fait honorable, pour peu que vous reconnaissiez que le combat pour ouvrir le mariage aux couples de même sexe est aussi légitime que le vôtre pour créer de nouveaux contrats d'union. Ce n'est pas l'un ou l'autre, ce peut être l'un et l'autre - d'autant plus qu'ouvrir le mariage aux couples homosexuels, c'est déjà le subvertir un peu.
De la même façon, beaucoup de gens de gauche disent que ce projet n'est pas l'urgence, qu'il faut lutter contre d'autres discriminations, le chômage, la crise, les patrons, la mondialisation, le néolibéralisme, la criminalité financière, les actionnaires, le réchauffement climatique, etc. et que le président/ le gouvernement/ les députés PS (pas tous, mais pas mal) se servent de ce projet de loi pour s'acheter une bonne conscience progressiste à peu de frais et faire fumigène afin de passer sous silence les questions embarrassantes. C'est parfaitement vrai, et ce n'est pas la moindre des violences que d'être ainsi instrumentalisé par ceux-là mêmes qui se targuent de vous donner plus de droits, mais ce n'est pas une raison pour ne pas soutenir ce projet de loi. Parce que l'égalité est une, que tout est bon à prendre et que tout fonctionne ensemble. Dans la manif pour le "mariage pour tous", les slogans demandaient le mariage pour tous les couples, la PMA pour toutes les femmes et le droit de vote pour les étrangers.
Une chose, pour finir : la fidélité, dans le mariage, on l'entend comme on veut. Ce n'est pas forcément une fidélité sexuelle : c'est une fidélité que le couple concerné doit définir, et qui ne regarde que lui. Il est plus question de confiance que de fidélité, et cela me paraît aller de soi lorsqu'il est question de contrat - mais peut-être suis-je vieux jeu. L'État ne va pas faire divorcer de force un couple "polyamoureux" si les deux mariés sont d'accord. C'est vous qui choisissez de lire "fidélité" comme "monogamie exclusive" conformément à une "morale sexuelle". Quelque part, ce contrat civil que vous appelez de vos vœux, il existe peut-être déjà sous le nom de mariage… Le mariage civil, c'est un contrat civil ; et si ces derniers jours nous montrent bien quelque chose, c'est qu'en tant que tel, il est éminemment transformable.
A ce compte là si tous les débats étaient inutiles, aucune des minorités ne pourrait plus être respectée, de l'hémicycle à la vie quotidienne.
Mais aussi je pose le débat, après BHL, après Agacinski, après Serres : les philosophes en France sont-ils sérieux ?
C'est bien la première fois que je m'exprime sur un forum. Mais là je ne peux pas résister.
Le débat contradictoire inutile... Quel mépris !
Je cite : "Ce qui a été inventif c'est des communautés qui se sont mises ensemble etc..."
"un dialogue où on doit se battre est un dialogue absolument infertile"
Tout y est : elitisme aristocratique, communautarisme prosélyte et fatalisme pour les autres. Bref, ignorance de la démocratie et de la république.
La démocratie garantie (théoriquement) le pouvoir au peuple et non aux initiés et la république ne tolère pas de pouvoirs intermédiaires (lobbys, groupes, communautés). Je critique ces propos, pas Serres qui est peut-être un type délicieux, mais je le connais mal.
Merci d'avoir terminé avec Chouard. Qui en effet est très bien placé pour juger des vertus du débat contradictoire (pour l'avoir brillament pratiqué. Il va au charbon).
Un débat n'a jamais eu pour objectif de convaincre les débateurs ou d'obtenir un consensus ! Ça c'est de l'arnaque politicienne.
Ce que ces Messieurs Dames oublient (comme toujours) c'est qu'un débat sert à convaincre un auditoire ! En l'occurence la POPULATION.
Qui ensuite fera valoir SON opinion et non pas celle des tribuns.
Un débat contradictoire affirme avec force qu'il y a toujours une alternative. Que ce que le pouvoir tente de faire passer pour une fatalité ou une évidence ne l'est jamais. Chouard et le référendum Européen de 2005 en est l'exemple parfait. 5 mois avant les Français votaient Oui majoritairement mais mollement. 5 mois plus tard, après un formidable débat apportant la CONTRADICTION, le Non l'emporte. Et les élites hurlent au populisme.
Il n'y a jamais consensus mais tractation. En revanche il devrait y avoir lutte puis victoire (si possible de la majorité).
Mais dites-moi, il semblerait à la lecture de votre billet que vous seriez favorable au référendum sur le mariage ? (ou alors oui mais pas cette fois ?)
http://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00266923/en/
Pour toute personne qui connait un peu les societes caribeennes et associees (comme la Guyanne), il n'est pas difficile d'imaginer ca qui a pu faire marrer Taubira. La signification du mariage et des relations de couples y est dans ca grande generalite tres differente de l'image que veut en donner ce debat.
Je réponds sur le thème du mariage et pas sur celui du débat.
1/ Je suis d'accord avec vous, Judith, lorsque vous parlez du mariage comme une instance archaïque qui traduit une tentative de mainmise de l'Etat sur la vie privée des gens. Pour autant, je pousserai cette position anarchiste jusqu'au bout: si des gens ont envie de se marier, qu'ils le fassent, et cela ne regarde personne. Ainsi, si des gays veulent se soumettre à la tutelle morale de l'Etat, je crois qu'il faut les laisser faire...
En revanche, je pense que le mariage a une composante symbolique qui s'ajoute à son rôle de structure sociale, et qui est recherchée par les gays. Il s'agit de la cérémonie avec témoins. Je pense que ce moment où les deux personnes se déclarent leur amour (même si c'est sous la forme d'une promesse de fidélité), devant témoins est extrêmement important pour croire à la force de son propre couple. J'ai été très marqué lorsque j'ai vu Ceux qui m'aiment prendront le train de Patrice Chéreau, quand le personnage du transexuel dit qu'il veut se marier et se justifie en disant que si l'autre meurt, il y a aura toujours quelqu'un pour lui dire "T'as pas rêvé, ma vieille, il t'a aimé." Cette scène me parle et traduit bien la symbolique que l'on peut mettre dans le mariage (et que pour ma part, je mets)
2/ Alors, oui, on aurait bien pu faire un PACS amélioré, blindé de tout ce qui fait le mariage, avec une cérémonie et des témoins. Et se revendiquer contre le mariage civil. Sauf que... je suis gay, et je ne peux pas être contre quelque chose qu'on m'interdit. Je suis pour le mariage pour tous, pour pouvoir, ENFIN, ne pas me marier!
Alors, tout ça pour ça? Des semaines de débat pour que 3 millions de gays choisissent de ne pas se marier? Vu le déchainement de haine qui a eu lieu, je crois que c'était nécessaire, car j'ai bien le sentiment maintenant qu'une partie de la société ne fait que nous tolérer et que le combat pour l'égalité n'est pas gagné. Je suis maintenant plus lucide.
La solution serait probablement d'étendre les droits du mariage aux gays et de consolider le pacs, afin de donner le choix à tout le monde, hétéro et homo.
3/@Tibo: vous dites que le mariage est restreint à deux personnes et que si, par soucis d'égalité on l'ouvre aux homosexuels, pourquoi ne pas l'ouvrir aux amours à plusieurs? Deux réponses:
- pourquoi pas, en effet? on se construit la structure amoureuse que l'on veut entre adultes consentants, et là encore, on ne peut accepter que quiconque y trouve à redire.
- on ne peut comparer l'homosexualité, qui n'est pas un choix pour la personne, et le fait de vivre seul, en couple, à 3, à 4, ce qui pour le coup est un choix de vie. L'idée c'est que toutes ces particularités non choisies que peuvent avoir les humains (être un homme, être une femme, gay, lesbienne, gaucher, hétéro, handicapé, roux, etc...) ne donne pas lieu à une quelconque discrimination.
4/ Dernière chose, qui m'est plus personnelle. Je suis prof dans un collège de zep bien difficile. L'homophobie y est très présente. Pour ma part j'ai le sentiment de devoir vivre caché dans cet endroit. Dans la peur que ce soit découvert par les élèves, que mon autorité en prenne un coup, voire de me faire malmener par un parent ou un grand frère... Pour l'instant les homosexuels sont pour eux une minorité qui a moins de droit qu'eux, et cela les conforte dans l'homophobie. Et bien, il me semble que je serais plus droit dans mes bottes si le mariage passait. J'y verrais comme une protection supplémentaire et nécessaire de la société.
Si par ailleurs vous estimez nécessaire de militer pour un réforme du mariage en république, fort bien, mais là n'était justement pas le débat.
Sans doute auriez vous refusé de prendre parti dans un débat sur le droit de vote des femmes estimant que le mode de scrutin n'était pas satisfaisant et pas si représentatif que cela ? Nul ne peut arguer d'une imperfection du droit pour se le conserver à soi et le refuser à d'autres. Vous voyez bien que l'argument ne tient pas la route ...
Par ailleurs il n'est effectivement pas louable de faire débat sur la pertinence ou la non pertinence d'accorder à une minorité des droits dont jouit la majorité, en tout cas pas dans une république qui se prétend fondée sur la déclaration universelle des droits de l'homme et du citoyen.
La seule chose que l'on puisse faire en la matière, c'est prendre acte que la loi en vigueur n'était pas conforme à la constitution qui interdit tout type de discrimination, et donc de mettre la loi en conformité avec la constitution fondée sur les droits de l'homme qui prescrit justement toute forme de discrimination.
L'histoire nous enseigne que ceux qui tel Condorcet demandent qu'on prenne en compte l'avis des esclavagistes dans un projet d'abolition, ont en fait plus à coeur de ne pas heurter la sensibilité des intérêts particuliers devant lesquels ils se sont toujours inclinés. En faisant débat ils démontrent qu'ils font face à une évolution historique contextuellement inéluctable, et se comportent comme s'ils essayaient de préserver des privilèges pour les anciennes classes dominantes de l'ordre économique, social, culturel, ou sexuel.
Doit on prendre en compte l'opinion ou les intérêts des esclavagiste sur le droit des esclaves, des homophobes sur les droits des homosexuel(le)s, des machistes sur les droits des femmes, des xénophobes sur les droits des étrangers, des antisémites sur les droits des juifs ?
On ne débat pas sur ces sujets, on accorde la loi avec les droits de l'homme, ou alors on cesse de s'en réclamer.
Et cela vaut pour les droits des homosexuels, comme pour ceux des immigrés, des nomades, des femmes, des handicapés, des enfants, ou tout groupe social qui se voit dénié des droits accordés à la majorité sous le prétexte de son appartenance à une minorité construite par les fantasmes de cette majorité (ou quelconque minorité jusque là dominante).
Il y a quand même des journalistes (?) qui ont un vrai cerveau fonctionnel.
Merci et bisous pour toi :-)
Pas d'accord. Vous ne prônez pas un troisième terme, vous prônez un autre débat.
Le "débat sur le mariage pour tous" ne porte pas sur le mariage (d'ailleurs, on a tout de suite sauté du mariage à l'adoption et à la PMA) ; la dualité réside entre d'un côté l'égalité en droit pour tous, et de l'autre côté la ségrégation. Vous, en revanche, vous souhaitez débattre sur le mariage, que vous refusez autant pour les homos que pour les hétéros.
Ainsi vous donnez indirectement raison à Michel Serres : plutôt que de faire jaillir la Vérité de ce débat contradictoire (en réalité, vous penchez sans ambiguïté du côté des égalitaristes, puisque vous souhaitez "pas de mariage pour qui que ce soit"), vous vous faufilez en soulevant une question subsidiaire. Ce n'est pas le débat dialectique qui vous a permis de faire apparaître cette idée du mariage en vous, elle était déjà là et n'attendait qu'un prétexte pour se manifester.
C'est compréhensible que vous vouliez contredire M. Serres. Vous y tenez, à cette dialectique ; cela se voit, c'est très humain. Mais je crois que c'est cette passion qui vous aveugle : toute passionnante et pertinente que soit votre opinion sur le mariage, elle est hors-sujet.
Mais on a dépénalisé l'adultère, ce qui est le signe que cette institution n'est pas figée. Laissez le mariage aux réacs et lorsqu'ils reviendront au pouvoir, ils le chargeront d'avantages. Fiscaux, par exemple ; au bénéfice des seuls hétéros, donc. C'est aussi ça, les résultats concrets d'un symbole.
En fait, votre position consiste à battre en retraite.
Exactement comme les espoirs que vous mettez dans le "jour d'après" de Chouard, lequel jour n'adviendra jamais parce que Chouard et ses amis ne lèvent pas le petit doigt pour faire quoi que ce soit. C'est plus confortable.
Vous avez certainement raison, Judith, en ce qui concerne le mariage des homosexuels.
Le seul truc que je me dis, c'est qu'à partir du moment où des homos réclament ce droit, il est difficile de le leur refuser. Et après tout, dans la mesure où ne nous sommes pas directement concernés, c'est une question d'équité pure et simple. Alors, il est normal de leur accorder les mêmes droits que les autres.
Après, on en pense ce qu'on veut. Si des personnes, y compris des hétéros, veulent se marier, aucun de ceux ou celles qui eux ne désirent pas se marier, n'a à s'en mêler... Point.
Et à propos du débat sur le mariage pour tous à l'Assemblée Nationale, il ne s'agit pas d'un débat, mais d'un spectacle destiné par chaque parti à une partie de son électorat.
La droite UMP a besoin de l'électorat catholique conservateur farouchement anti MPT parce qu'il accélère la laîcisation de la société, et doit attirer l'attention des électeurs du FN. La gauche doit occuper le terrain politique qu'elle perd parce qu'elle ne peut résoudre la question sociale. Tout ce beau monde étant des libéraux (dans le sens économique comme moral) bon teint qui savent que le mariage homo est inéluctable de toutes façons.
Quant à la dialectique, la seule chose que nous pouvons en dire, c'est que si elle est destinée à vraiment prendre une décision dans la cité, et avec des débatteurs sincères, c'est la meilleure des choses, et de toutes façons, nous n'avons que ça.
Ce débat n'est même pas un débats. Les pro-mariages ont les seuls arguments. égalité pour tous, liberté, tolérance, respect... Les antis sont perfides. Ils bloquent le débat. Ils font appel à un argument imparable, le seul que l'on ne peut contester. L'argument biologique. Un couple, c'est un père une mère, c'est le mieux pour l'enfant. Le seul hic, c'est que si l'on ne peut leur dire que c'est faux, ils ne peuvent dire si c'est vrai.
Il y a à mon avis des questions qu'il faudra résoudre avant de pouvoir aborder ce sujet. Par exemple, pour le cas du racisme, on peut constater qu'en moyenne, les blanc supportent plus facilement avec le temps de vivre au contact de personnes de couleurs. Il y a bien eu une époque ou d'aucun se réclamant de la science prétendaient l'homme blanc supérieur. Aujourd'hui cette idée [s]n'est pas morte[/s] a pris du plomb dans l'aile. Pourtant elle n'est pas plus mauvaise qu'auparavant. L'homme s'y est peut être habitué, mais la question reste la même.
Le débat est une représentation. Un spectacle. OK. Mais il est nécessaire. Enfin, seulement si l'on considère que les choses, en l'état, sont imparfaites, et doivent être modifiées.
Du coup on doit se demander ce qui dans la forme du débat, rend celui ci [s]stérile[/s], [s]peu fructueux[/s], peu conforme à ce qu'on en attend. Car on attend quelque chose du débat. On ne sait pas quoi, surement qu'il nous rassure. Mais cela ne vient jamais. Le débat pourrait donc être une sorte de fantasme. L'arlésienne.
L'homme est il seulement à même d'aller au bout d'un débat? Question un peu pompeuse, certes, mais à voir tous les débats auxquels j'ai assisté, les gens restent campés sur leur convictions. Et c'est quelques chose qu’apparemment on a du mal à lâcher. Pourquoi? On est tous fait à peu près pareil, pourtant on a tous des convictions différentes. Des turpitudes, des émotions? Des raisonnements? Tous Valables? C'est quoi donc une conviction?
Moi j'ai la conviction qu'on se porterait mieux si on se préoccupait d'être tous heureux. J'imagine que d'autre ont la conviction que c'est irréalisable... Ça doit être logique...
Il doit bien exister un moyen de vérifier la subjectivité des participants à un débat. Les bourrer de capteurs psy, un détecteur de mensonge, les mettre à poil et déballer avant le début toute leur vie privée... Une ultra déstabilisation pour que les natures soient révélées, et que l'on puisse déceler la part d'objectivité des discours. TF1 raffolerait du concept.
Dans une émission de la chaine parlementaire sur "Paris-Haussmann-Napoléon III", un intervenant a loué la faculté d'Haussmann à ne pas prendre en considération les obstacles humains trouvés sur son chemin. Bel exemple d'absurdité, il avait tellement tort de détruire à la machette (on a encore tellement tort de détruire) sans égards ni discernement, qu'il ne fallait surtout pas une miette d'objection qui aurait été fatale au projet et à la prouesse de le réaliser en 17 ans seulement, pensez-donc... Quel aveu d'autoritarisme aveugle. Comment peut-on annoncer le grand Paris en disant que trop de questionnements n'est que source d'immobilisme et qu'il faut s'inspirer de ce préfet ayant outrepassé sa mission?
Je préfère tomber dans l'excès inverse au sien, je déteste la précipitation à laquelle s'apparente le refus d'être contrarié dans ses actes.
Je déteste le non débat. Le débat n'est pas synonyme d'indécision. Il rend la décision juste car discutée. Puisqu'on sait que chaque décision, loi, philosophie, ne représente pas un acquis définitif et universel, que rien n'est gravé dans le marbre, je ne vois pas sur quoi d'autre les fonder que sur un débat. Intérieur ou entre plusieurs personnes, violent ou doux comme un euphémisme qu'importe.
La réflexion sur un sujet, c'est quoi sinon un débat?
C'est sûr que "pas de débat" c'est la certitude de ne pas avoir d'entrave à son idéologie. On étale gentiment sa petite nappe à carreau sur l'herbe sans s'occuper de rien que de déballer son panier à pique-nique, tantôt une petite assiette, tantôt une petite fourchette. Mais permettez moi de vous dire que le terrain est en pente, qu'il y a une autoroute à fourmi qui circule pile sous la nappe et que c'est à qui? tiens ce chien? "non, pas traverser le chien! attention la boutei..".
Non on peut pas croire qu'on va ordonner gentiment ses petites idées, sauf à rester dans son coin. Le débat est peut-être un spectacle médiatique mais avant tout c'est un phénomène spontané qui préxiste aux médias et dont la finalité n'est pas le spectacle.
Le débat c'est l'altérité.
Débattre n'est pas négocier. Et le premier dérive souvent vers le deuxième! Pour le mariage pour tous, nous avons deux camps convaincus qui tentent de faire changer l'opinion de leur opposants, pour un texte quasimment ecrit d'avance. C'est du spectacle.
Le debat ne vaut que si l'on ne connait pas la reponse a la question posée. Il permet de réfléchir ensemble. Il n'est ni contradictoire, ni anti contradictoire. C'est une sorte de réflexion collective. Un vrai débat d'idée.
Personnellement, j'aime me lancer dans un debat pour apprendre. Pour construire mon raisonnement. Avec mes amis, nous faisons de même. Nous ne cherchons pas à repondre à une question, ni à savoir qui a raison. Nous avancons ensemble. Et il me semble que dans les debats scientifiques, ce sont ceux là qui ont aboutis à l'invention. Faire fi de ses convictions est nécessaire. Mais impossible lorsqu'on est rattaché a un groupe politique, scientifique ou autre. Tout oublier pour avancer. Voila, pour moi, le debat !
Par ailleurs, sur le débat et la dialectique, je serai plutôt du côté de Serres, car étant de formation scientifique, je crois que les conditions doivent être définies et approuvées par les participants; sinon ce n'est pas un dialogue (ou multilogue)
Quant à dire qu'il vaudrait mieux "parler" d'économie, ouais... Il me semble qu'on ne "parle" que de ça depuis 5 ans. Faut-il vraiment en parler davantage ?
Je propose une petite chansonnette sur le clonage humain.
Il me semble alors difficile de ne pas vouloir prendre part au débat même si les noms d'oiseau finissent toujours pas fuser et si la police de la pensée pointe le bout de son nez.
Avec ce simple bout de phrase :
"C'est justement parce que je suis attentive au symbolique (ce que dit le maire quand il marie mes amis) que je ne peux absolument pas souscrire à ce combat, et que je veux l'égalité avec un outil moderne qui donne des droits concrêts (un PACS amélioré)"
un simple commentateur comme moi aurais tôt fait de s'attirer les foudres des pro mariages pour tous : évoquer l'amélioration du Pacs comme solution alternative au "mariage pour tous" est un signe d'hostilité à l'égard des personnes favorables à ce projet. Vous allez déguster !
D'abord c'est un gouvernement conservateur qui a introduit ce projet de loi (donc nulle tentative de prouver sa gauchitude). Mais la moitié des députés conservateurs a voté contre.
Le Guardian publie une sélection de morceaux choisis du débat d'hier, un best of, quoi.
Je note qq remarques qui me paraissent importantes: un député Conservateur fait - franchement - remarquer que la raison d'être d'un Conservateur, comme son nom l'indique, n'est pas de faire évoluer les institutions.
Un autre (qui a voté pour le projet) fait un pertinent (je trouve) rapprochement avec l'argument qui a lancé la déségrégation aux USA en 1954: la doctrine du separate but equal qui était le fondement de la ségrégation est un non-sens, car separate is inherently unequal. Ce vocabulaire est repris par un autre: "Vous me considérez comme votre égal pour siéger à la Chambre, mais pour me marier, je devrais me tenir dans une queue séparée?"
Un autre rejoint finalement Judith: il est pour ce projet car le mariage est une forme de relation traditionnelle et conservatrice, ce projet permet donc aux homosexuels de rejoindre un mode de vie conservateur.
A noter quand-même 2 différences importantes dans les termes du débat: d'abord il y a là-bas une religion d'État, je suppose (je n'ai pas étudié la question) qu'il y aura des implications pour le clergé anglican célébrant les mariages. Et d'autres part, l'équivalent du PACS (civil partnership) n'existe QUE pour les couples homosexuels.
http://www.guardian.co.uk/society/2013/feb/06/gay-marriage-debate-in-quotes
Pardon si c'était un peu long, mais je trouve que le débat gagne aussi quand on s'aperçoit que les termes peuvent être très différents.
Quel était la question :
« donnez-moi un exemple d’une seule invention faite grâce à la dialectique »
Au hasard la philosophie, celle qui structure la pensée, qui la fait évoluer et qui permet d'inventer tt le reste.
Si on utilise la dialectique pour gagner, elle en fera gagner un.
Si on l'utilise pour trouver une solution, ou on l'aura ou on aura tt ce qui ne l'est pas.
Un très bon discours sur le bien fait de la contradiction:
colloque le tournant délibératif
Convaincre l'autre ?
Non, aucunement, cela n'a jamais lieu ou si peu que c'est ridicule de s'attacher à cet espoir.
En philosophie des sciences, Thomas Kuhn a parfaitement souligné le fait qu'on ne change pas ses adversaires, ils ne se rallient que rarement à la nouvelle donne. C'est pourquoi on attend tout bêtement qu'ils meurent sur le plan universitaire pour imposer un nouveau paradigme.
En matière politique, on essaie de faire de même.
Hélas, cela ne fonctionne pas toujours, comme l'éducation ne fonctionne pas toujours puisqu'elle est d'abord confisquée par les forces les plus rétrogrades, à savoir, la famille, les traditions, les religions qui prennent le pas sur l'éducation nationale ou celle de la rue ou de l'air du temps tout simplement.
C'est pourquoi il faut "tuer symboliquement" ces instances de pouvoirs rétrogrades, car, elles se reproduisent en dehors de la raison.
Tuer symboliquement, c'est d'abord faire taire politiquement cette engeance, l'entendre geindre mais la laisser gémir, et faire passer des lois qui entérinent sa non pertinence et le rapport de force qui lui est désormais défavorable.
Mais en bon darwinien, je sais qu'on ne procède jamais en matière vivante selon le mode de la tabula rasa, mais pas à pas, graduellement. C'est pourquoi, quelque soit mon dégoût personnel pour l'institution mariage et le regard étatique sur la sexualité des adultes consentants, je sais que le premier pas visant à saper les fondements de cette institution passe nécessairement par la redéfinition de celle-ci.
Créer une troisième possibilité ne changerait rien ou presque (il faudra toujours en passer par une redéfinition du problème à la source, ici le mariage), cela ne serait qu'un droit de plus qui n'entamerait en rien cette institution qui continuerait à vivre en parallèle, permettant la reproduction des mêmes maux, maux qui dépassent largement le cadre familiale et touchent tous les secteurs de notre vie sociétale, à commencer par l'économie.
C'est donc non seulement un leurre que de croire qu'on puisse attaquer l'économie directement, là, maintenant, mais c'est également une erreur stratégique. L'économie ne changera pas, tant que le peuple ne changera pas majoritairemeent. C'est pourquoi les évolutions sociétales sont plus que nécessaire et qu'il faut les soutenir lorsqu'elles pointent le bout de leur nez. On peut en attendre plus du politique, mais ce n'est pas une raison pour ne pas avancer, y compris lentement, lorsque l'occasion se présente. A vouloir trop, on n'obtient rien.
yG
Moi non plus je n'étais pas favorable à un débat mais il paraît que dans les pays ou de tels débats ont eu lieu et conclus positivement pour les LGBT, l'homophobie semblait baissait. J'ose croire que le débat puisse apporter quelque chose (besoin de s'exprimer) à défaut d'en être convaincu. Je penche vers votre analyse.
Dans votre point de vue que je respecte car c'est courageux d'exprimer un avis nuancé sur un sujet aussi clivant et puis parce que... vous avez une tête à qui on donnerait le bon Dieu sans confession... Oh, quel affreux a priori je fais là !!
Mais justement, j'ai cru déceler un a priori dans votre article. Un a priori selon lequel les homos seraient moins attachés à la fidélité que les hétéros. J'espère avoir bien compris votre point de vue. Qu'est-ce qui vous permet d'affirmer que la fidélité serait moins recherchée par les LGBT que par les hétéros ? Pourquoi établir une différence ?
En l'absence de réponse (et toujours si j'ai bien compris votre article, l'@sinaute en jugera), je comprendrais que vous auriez pu céder à la facilité de nos représentations mentales : le Marais, les nudités vues de la gay-pride vues à travers la télé, les lieux de drague parisiens, tout ça. Cela me semble être une représentation fausse car la proportion de LGBT et d'hétéros n'est pas différente en région parisienne que ailleurs en France. Or, 90% des Français et des LGBT, vivent hors de la région parisienne. 90% ça fait beaucoup !
Quand bien même on cèderait à ce que je considère être un préjugé, on pourra toujours objecter que le simple fait de ne pas avoir eu accès au mariage, ou d'être soumis au regard social réprobateur puisse modifier le comportement de quelqu'un. Comment peut-on être fidèle alors que se promener dans la rue, sortir, est sujet aux risées, alors qu'un couple hétéro non seulement passe inaperçu mais est en plus renforcé socialement par cette union ? comment voulez-vous être fidèle alors que vous êtes constamment humilié (ou risquer de l'être) d'être vu avec votre conjoint/conjointe ? Autrement dit, avec l'accès à l'égalité sur les plans conjugal et familial et avec une évolution favorable des mentalités, on peut raisonnablement penser que les comportements des jeunes générations LGBT diffèrent quelque peu de celles de leurs aînés.
J'espère que je ne passerai pour une vierge effarouchée à l'idée qu'on puisse être infidèle ! Je vous remercie.
Bravo Judith pour votre position en retrait de l'emballement ambiant. Je me sens moins out.
J'ai l'impression que l'on obtient un résultat aussi faux que celui obtenu par le FMI appliquant bêtement une formule erronée.
Passons à autre chose.
Vous êtes totalement hors-sujet Judith, il ne s'agit pas d'établir de nouveaux droits (un troisième terme) que d'étendre ceux existant à ceux qui en étaient exclus. En cela, c'est un symbole parfaitement respectable et louable. Peu importe donc votre opinion et la mienne sur le mariage, nous avons sensiblement la même, là n'est pas la question.
Ce combat n'est pas nécessaire parce que le mariage le serait.
Le mariage peut symboliser le pire des archaïsmes, le pire des paternalismes, il n'en reste pas moins que ce n'est pas au peuple de droite opposé à son extension/changement symbolique de nous imposer son archaïsme, celui sur la famille, la sexualité, la filiation...
Ce combat est nécessaire parce qu'il signifie la non légitimité des traditionalistes à nous régir, c'est d'abord un gigantesque fuck envoyé à ce peuple de droite, celui-là même que vous rencontrerez lorsque vous oserez toucher à leurs privilèges économiques.
En cela, ce combat n'est pas inutile, n'est aucunement secondaire, bien au contraire, il est prioritaire, car, il révèle et reproduit toutes les oppositions que nous pourrons rencontrer lorsqu'il s'agira de réaliser ce fameux/fumeux jour J.
Si on n'est même pas foutu de s'allier à gauche pour renvoyer dans ses pénates ce peuple de droite parfaitement illégitime en matière sociétale, éthique et économique, oui, c'est rêver, se duper, nous duper que de croire et d'affirmer que nous y parviendrons sur des sujets autrement plus sensibles pour eux comme pour nous à l'opposé.
yG
Effectivement, ce dont il est question est bien de faire cesser une inégalité, une discrimination (en raison de l'orientation sexuelle): les hétéros avaient le choix entre concubinage, PACS et mariage, les homos n'avaient pas accès à ce dernier. Pas accès non plus, donc, à l'adoption de l'enfant du conjoint, sujet ô combien central pour les couples homos ayant des enfants. Et même si l'on considère que le mariage est un vieux machin véhiculant un ordre moral rance -ce que je ne pense pas, mais, encore une fois, c'est un autre débat- on peut s'accorder sur le fait que cette situation d'inégalité devait cesser.
@ Judith
Votre réflexion est très stimulante, même si je ne la partage pas totalement. Je me suis passionnée pour ce débat, tout en en reconnaissant la stérilité partielle -on ne convaincra pas "l'autre camp" et rien de révolutionnaire n'en sortira sans doute. Ce qui m'a intéressée c'est la mise en question, en filigrane, d'un ordre social sexuel établi. L'actuelle domination hétérosexuelle -le problème n'est pas la domination statistique, mais le fait qu'elle se traduise depuis des siècles en une domination normative, morale, juridique- est évidemment remise en cause. Nombre de questions soulevées dans ce débat interrogent en fait les pratiques, les présupposés et les petits arrangements avec l'éthique des hétérosexuels, notamment en matière de filiation. On s'interroge sur le "droit à l'enfant" des homos, mais comment se comportent les hétéros ? N'ont-ils pas déjà recours en nombre à la PMA, la GPA, l'adoption ? Ne se sont-ils pas arrangés pendant des siècles avec la vérité sur qui est le père de qui, qui élève qui, qui donne son nom à qui ? Le fait que ces questions soient agitées sous le nez des pro-mariage-pour-les-personnes-de-même-sexe est pour moi très significatif du fait qu'elles sont bien gênantes pour les hétéros et que l'on préfère qu'elles s'adressent à "l'autre".
Quant au fait que l'Etat mette son nez sous la couette des citoyens, je ne suis pas d'accord avec vous. Je passe sur le fait qu'il est nécessaire d'interdire certains abus (majeur/mineur, contrainte). Comme je le disais plus haut, la sexualité est aussi une catégorie sociale, sur laquelle se sont assises des discriminations, et l'Etat a donc toute sa place pour faire en sorte qu'elles cessent. S'il y a une revendication de l'accès au mariage pour les couples de même sexe c'est d'abord parce que le mariage est, dans l'état de notre droit, le régime le plus protecteur de la vie en couple et de la filiation (vous y voyez une aliénation symbolique, dont acte, mais juridiquement, je ne pense pas dire de bêtise). Vous appelez de vos voeux un PACS amélioré... Etant donnée la feuille de papier à cigarette qui sépare aujourd'hui le PACS du mariage, j'ai envie de vous dire que ce PACS amélioré c'est précisément le mariage. Alors, certes, celui-ci véhicule une charge historique et symbolique qui vous déplait, mais n'y aurait-il pas une hypocrisie à l'abolir pour refaire exactement la même chose sous un autre nom ? Je crois, pour ma part que le temps finira de le détacher de ses archaïsmes et que c'est ce que nous en ferons qui compte... Mais je suis une idécrottable réformiste, j'en conviens.
Ensuite, non, le PACS amélioré n'est pas le mariage, puisque le PACS ne se prononce pas sur les moeurs sexuelles de ses signataires (genre, orientation, monogamie, fidélité...) et c'est précisément toute sa modernité : de même que la laïcité consiste à dire que la confession religieuse n'est pas l'affaire de l'Etat, le PACS établit que les histoires de cul (entre adultes consentants) ne sont pas son affaire non plus. Le principe du mariage est de contractualiser une union qui se déclare sexuellement monogame et exclusive (ce n'est pas un problème de tradition ; c'est le discours explicite du maire qui stipule cela), et c'est dans le principe même de cette déclaration de "type de sexualité" à la collectivité que je perçois une hallucinante infantilisation des citoyens.
Le PACS aujourd'hui est très insuffisant ; il ne garantit pas les droits de la succession (c'est notamment pour cela que les homos veulent pouvoir bénéficier du mariage ; le combat a été mené de longue date par les assoc' qui ont eu à gérer ce très douloureux problème quand la communauté était décimée par le SIDA, et que les partenaires endeuillés se trouvaient privé(e)s de tout droit). Il fallait donc urgemment consolider le PACS (et on n'aurait pas été emmerdé par un débat de société très coûteux en émotions pénibles), ce qui n'a pas été fait.
Oui, c'est une infantilisation, pour autant, c'est bel et bien un problème de tradition, le maire reprend ce qu'il y a comme valeurs associées au mariage religieux dans le mariage civil parce que le mariage civil n'est qu'un dérivé du mariage religieux, c'est donc bien la tradition qui est en cause aussi à ce niveau.
on n'aurait pas été emmerdé par un débat de société très coûteux en émotions pénibles."
Je ne suis pas emmerdé par ce débat de société pour ma part, mais par ceux qui s'opposent à l'ouverture du mariage au couple de même sexe et comme ce sont de toute façon mes ennemis en terme politique, sur ce plan sociétal comme sur d'autres, notamment économique, juridique, éthique, je leurs rends la pareille. Ce n'est que la continuation du même combat politique et des mêmes émotions que cela suscite chez eux comme chez moi sur un autre terrain, ni plus ni moins important que le terrain économique. Ce prima de l'économique en filigrane m'exaspère, c'est peu de le dire, tant il opère comme un facteur discriminant/hiérarchisant qui n'a tout simplement pas lieu d'être, ici encore. Hélas, sous votre plume cette fois, Judith, je le déplore.
yG
tiens tiens...
tiens tiens..."
Tiens tiens quoi, Mlemaudit ?
C'est un peu court.
yG
Sans plus de preuve de votre part, je ne suis pas prêt de m'amender, veuillez donc fournir un copier-coller de la discussion en question. Quoi qu'il en soit le fait que je sois opposé au mariage civil et/ou religieux, ce qui a toujours été le cas, ne constitue pas un argument recevable pour s'opposer au mariage pour tous à mes yeux.
yG
Je suis bien d'accord que le PACS est insuffisant dans deux domaines: la succession et la filiation (et, partant, le partage de l'autorité parentale). Il a cependant été aligné sur le mariage dans d'autres (fiscalité) par amendements au texte de 1998.
Me trompe-je si je dis que ce qui disqualifie le mariage, à vos yeux, est la référence à la fidélité ? Que l'on doive respect, secours et assistance à son épousé-e ne me semble pas soulever de problème insurmontable. Quant à la monogamie, c'est sûr, mais je suis personnellement favorable à la possibilité de choisir entre un régime matrimonial mono ou polygame (entre adultes consentants, toujours). On pourrait simplement militer pour la suppression du mot "fidélité" (de plus en plus vidé de son sens puisque l'adultère n'est plus une cause automatique de divorce et que le divorce pour faute tend à disparaître) et l'introduction de la polygamie...
Mais je sens bien que mon raisonnement ne vous convaincra pas car je n'ai, pour ma part, aucun compte à régler avec le mariage, j'en vois les archaïsmes, comme il en existe dans nombre de nos lois, j'en accepte les "maigres" (de mon point de vue) contraintes en échange des confortables droits qu'il m'accorde.
D'un droit naît des obligations.
C'est dans ce cadre que s'inscrit, à mon sens, l'union civile avec ses droits et devoirs définis pour chacune des parties de ce contrat civil. Si l'on prend l'exemple de la mention de la "fidélité", en dehors de l'engagement sincère et solennel devant la société civile, la santé** d'une personne est importante. Il faut être conscient (surtout de nos jours) des risques que l'on peut faire prendre (ex. non-information sur une MST contractée) à autrui. Il faut ainsi aussi prendre en compte les conséquences d'un acte/choix sur autrui (d'autant plus si un contrat vous lie).
Je ne vois pas comment, ni pourquoi la notion de devoirs et d'obligations (envers son enfant, son conjoint etc.) ne serait pas incluse dans ce nouveau droit (qui accorderait des droits - les mêmes droits - en terme de filiation, d'autorité parentale etc.) dans le cadre d'un contrat de mariage civil.
* différence entre un enfant et adulte, par exemple. Un adulte a des droits ET des devoirs (ex. envers son/ses enfant-s ou un autre membre de sa/d'une société civile).
**pas de quoi en rire... la "fidélité" c'est la moindre des choses, surtout lorsque vous décidez de vous marier 'uniquement) civilement
Nul besoin de vous marier et donc de contracter un tel engagement, si vous ne voulez pas être fidèle et que vous ne considérez que les aspects financiers et fiscaux!
Par exemple ne pas dire que l'enjeu du mariage homo dont personne ne parle c'est la disparition programmée de la filiation automatique, stade ultime de la dislocation de cette institution archaïque (mais auquel ni homos ni les fémininistes ne s'attaquent frontalement pour l'instant: je prends les paris que l'ourgan de ptituyaucratie que ça soulevera fera passer le débat actuel pour un souffle doux en comparaison) c'est un manque de sérieux majeur à mon avis à ce stade de la réflexion et ici. Lire par exemple http://www.rue89.com/2012/12/15/mariage-gay-la-gauche-devrait-dire-cest-genial-ce-quon-fait-237818
Je me répète: dévoyer le mariage de l'intérieur: la seule façon de s'attaquer à ses effets néfastes.
Par ailleurs, je m'étonne de nouveau devant la violence et la naïveté du raisonnement de Judith: le mariage est infantilisant (c'est vrai), DONC les homos n'ont qu'à ne pas y avoir accès??! Et ce n'est pas infantiliser les homos, ça, leur refuser une institution trop nulle pour eux? Lire ma réponse ci-dessous pour plus de dévelopemments.
Cela dit, si je comprends bien votre PACS amélioré n'aurait de différence avec le mariage que l'engagement à la fidélité, que vous jugez infantilisant.
d'abord je ne vois pas pourquoi une loi sur les moeurs sexuels serait plus infantilisante qu'une autre loi. a quoi vous me répondrez qu'en plus d'être infantilisante cette règle ne participe pas au bien commun.
C'est oublié plusieurs choses :
1. que les conjoints choisissent de s'imposer cette contrainte de fidélité
2. Qu'aujourd'hui, il n'y a pas d'intervention ou surveillance de l'état lorsque les 2 parties choisissent d'enfreindre cet engagement
3. que l'infidélité ne fait pas toujours l'objet du consentement de tous les adultes concernés
4. Le divorce existe, il est possible de changer de compagnon de vie
Ainsi la fonction de ce "devoir de fidélité" est de permettre de sécuriser dans le temps le principe selon lequel deux adultes peuvent s'associer pour mener ensemble des choix de vie communs, dans le respect des représentations et des valeurs de chacun.
Cette sécurité, loin d'être imposée par la loi, est voulue, par certains couples et c'est une question de choix. Enfin pas seulement, de catégorie sociale aussi. Car si vous avez bcp moins d'argent au départ que votre conjoint et que vous prenez un mi temps pour consacrer du temps aux enfants, il n'y a que le mariage qui rendent solidaire les parents, au cas où leur relation tournait au vinaigre.
Virginie Despentes : "Si je veux être aussi conne qu'une hétéro, c'est mon droit" (enfin ca devrait et ca va bientot l'être !!!)
puisque le mariage est si rétrograde, que ne l'aviez-vous supprimé AVANT?
Avant que les homosexuels n'y demandent accès. Car, scoop, les homos ne sont pas dédiés à être le substrat qui permettra à la société d'avancer. Tous n'en n'ont pas la vocation et c'est profondemment injuste à l'échelle d'une vie. Ils veulent, ici et maintenant, pisser un coup dans la vie qui leur est faite (pour reprendre Taubira).
Je peux développer cette position mais tout est dit. Tous les arguments sur "l'originalité des homos" (cf Libé qui convoque même une tribune du Figaro) sont fatigants et hors sujets. Les homos, aussi, ont le droit d'être cons et rétrogrades.
La suppression pour tous du mariage est nulle et non avenue (comme beaucoup d'arguments d'Etienne Chouard d'ailleurs, qui ne nous dit pas comment contrer les systèmes archaïques de domination, dans son monde utopique où tout le monde s'écouterait et où le "bon sens populaire" produirait de si bonnes choses...) car si cette porte est claquée au nez des homos, par l'état, elle restera bien grande ouverte pour les hétéros, par l'église, qui n'est pas prête de débarasser le plancher.
Il ne suffit pas de proclamer la suppression d'une institution de domination millénaire pour qu'elle disparaisse. La dévoyer de l'intérieur est diablement plus efficace.
Judith, relis Bourdieu, bordel! Ce n'est pas vrai, au delà de dire oui ou non, il y avait bien des voies intéressantes pour contribuer à ce débat: pourquoi diable ce "débat" soulève-t-il tant de passions? Pourquoi est-ce que les anti s'y jettent tellement, sachant qu'ils perdront? Indice: quel est la proportion d'homosexuels chez qui le coming out s'est bien passé avec travail famille amis?
Quand vous parlez d'homophobie, révisez-vous classiques, et remontez à la source. Si le débat est douloureux pour les homos, ce n'est pas du fait d'entendre d'affreux beaufs dire des choses ridicules, c'est du fait que ça renvoie tous les homos de 2013 à une histoire personnelle toujours dramatique. Il est temps de donner un coup de pied dans la fourmillière.
De rentrer là où ça pue, où on ne veut pas des homos, et d'aller ouvrir les fenêtres.
Je me suis abstenue de m'exprimer tant que les premiers articles de la loi n'étaient pas adoptés ; je ne voulais surtout pas freiner ce processus, puisqu'il est le seul en cours (aucune mobilisation collective en faveur de ce PACS que j'appelais de mes voeux). Je ne pouvais me battre POUR ce foutu mariage, mais je ne pouvais pas non plus me battre CONTRE son accès aux homos - je ne suis pas pour la limitation de leurs droits ! Enfin, bordel (je te cite), si je me suis tue si longtemps, c'est justement pour ne pas nuire à ce combat, parce que je SAIS combien douloureuses et dramatiques sont les histoires personnelles qui se trament derrière !
Non, justement, il ne faut absolument pas qu'on laisse la possibilité aux conservateurs de l'être. Cette façon de voir ne vise pas à ériger une société, mais est au fondement du communautarisme, le pire des maux au sein d'une société.
C'est pourquoi, non, il ne doit pas y avoir deux types de loi, d'institution pour deux types de public, un rétrograde et un progressiste.
Cela n'a aucun sens d'interdire une institution à un public donné sous couvert qu'elle est archaïque et de l'autoriser à un autre. Si tel est le cas, c'est à tous qu'il faut l'interdire. Mais en attendant que ce débat-là débute, ce n'est pas la question, en attendant que le mariage meurt de sa petite mort, il reste un élément discriminant qui doit disparaître en tant que tel, c'est ce que le mariage pour tous a pour fonction symbolique de réaliser aussi.
C'est pourquoi, quoi qu'on pense personnellement du mariage, comme des transports en commun à l'époque de Rosa Parks, il ne faut pas créer des lois parallèles qui autoriseraient la discrimination d'un côté pour l'abolir de l'autre. Non, mille fois non, c'est au cœur même de ce qui cause problème qu'il faut agir. Il faut enfoncer légalement dans le gosier des catho homophobe de droite le fait qu'ils n'ont aucun droit à discriminer, comme ils le font depuis des lustres. Comme il fallait hier enfoncer dans le gosier des racistes blancs américains qu'ils n'avaient aucun droit à imposer leur discrimination.
On ne fait pas évoluer une société en autorisant des poches de séditions, des exceptions, on ne fait ainsi que favoriser le communautarisme. Sans moi.
yG
Gloire à vous !
Gloire à vous !"
C'est vrai qu'on sent la demi-mesure et le doute dans votre répartie, shantidas.
Sur ce...
yG
"quel est la proportion d'homosexuels chez qui le coming out s'est bien passé avec travail famille amis? "
L'orientation sexuelle n'est pas un élément essentiel du débat de fond.
L'essentiel est la nécessité de l'Homme a trouver une communauté différente de celle d'origine.
Chaque membre perdu affaibli le sentiment d’appartenance des membre restant, donc les touche dans leur intégrité.
Les communautés structurées par des rites de sortie et des rites d'entré sont les mieux armé pour résister a leur propre disparition.
Il devient alors facile de changer votre question en :
Quel est la proportion de raeliens* fraîchement convertis chez qui le coming out s'est bien passé avec travail famille amis?
Car la vrai question n'est elle pas de savoir dans un coming out quel est la part de « je suis » par rapport a celle de « j'appartiens à »
-----------------------------------------------------------------------------
* J'aurai pu dire musulman aux usa ou chrétien au qatar
Ps: Je trouve votre intervention sur Chouard "...dans son monde utopique où tout le monde s'écouterait et où le "bon sens populaire" produirait de si bonnes choses..." assez légère et peut argumentée.
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Je dirais plutôt que dans une discussion entre différentes personnes, il y a des démarches différentes qui peuvent être constructives si quelqu'un prend la peine d'animer la discussion et de faire la synthèse en tenant compte des arguments derrière les postures.
Notez que ceci vaut pour des discussions entre un petit nombre de personnes, je ne sais pas si c'est applicable à l'échelle d'un pays.
Et il est fort interessant!
Je crois que les enjeux débat sur la mariage pour tous ( un pour tous, tous bourrins) sont d'autant plus primordiaux que c'est le seul point sur lequel ce gouvernement se distingue des précédents.