Marie-Dominique Arrighi, infiltrée du cancer, d@ns le texte
Comment parler, deux mois après sa mort, du texte d'un écrivain traitant précisément de son combat contre le cancer, et contre la mort ? Disons-le franchement : en apprenant que le livre tiré du blog de Marie-Dominique Arrighi "K. Histoires de crabe", était déjà publié par les Editions Bleu autour, nous ne nous sommes même pas posé la question. Depuis le début, nous nous sentons proches de cette aventure-là. Parce que c'est un formidable reportage sur ces points aveugles, que sont la maladie et sur l'hôpital ? Parce que c'est une saga du Web, indissociable de la relation tissée jour après jour entre la blogueuse et son public ?
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Derniers commentaires
Claire Sagnières
loin du pathos, je l'ai trouvée animée, vivante quoi :)
perso je ne lis pas les blogs, je suis de cette génération qui préfère que les personnes parlent d'elles dans une rencontre en face à face, dans un instantané ;
il m'arrive d'aller jeter un œil sur l'un ou l'autre blog, de forumeur ou meuses par exemple :), mais comme si j'allais voir un ami le temps d'échanger en buvant un café, avant de repartir chacun dans sa vie !
dans cette émission, j'ai trouvé que les intervenants avaient su expliquer pourquoi la nécessité de ce blog, et, si j'ai bien compris, il s'agissait avant tout de donner des nouvelles de soi sans avoir à se répéter...
mais ensuite il a fallu non seulement un vrai talent d'écriture mais aussi, et pour moi surtout, un précieux travail de journaliste d'enquête qui semble vouloir approcher au plus près l'assassin !
c'est sans doute cela qui a dû captiver le lecteur du blog qui suivait l'enquête jour après jour......
et c'est ce point précis, décrit avec passion par les intervenants, ce chemin parcouru jour après jour qui affronte, contre, résiste, négocie jusqu'à épuisement avec ce cancer qui vaincra, qui m'a donné envie de lire le livre...
nb : je me répète mais je suis ravie de pouvoir revoir les émissions Dans le Texte lâchement abandonnées du fait de visionnages nerveusement éprouvants ; vive Megaupmachin !! :)
Dans cette émission l'émotion l'a emporté. sur l'analyse.
On attendra que se soit constitué un corpus de blog-livres pour juger de leur place dans la littérature.
un temoignage sur la vie quotidienne du cancer qui a le merite et l'inconvenient ( pour citer l'auteur ) de l'immediateté : remarquable
j'ai vu aussi un blog qui en parle (du cancer) mais du point de vue des medecins ( de l'ordre des medecins ) . Les deux visions sont percutantes
excellente emission et excellent livre
cordialement
sans alibi tiré par les cheveux (le film à la mode, la blogueuse décédée...) ?
Je ne veux pas croire qu'@ sur images joue sur les fibres faciles qui m'ont fait balancer mon téléviseur.
Et pourtant...
Drolatique : plaisant, récréatif. Drôle : 1-plaisant, gai. 2-bizarre
Je ne suis pas sûr que vous lisiez correctement le dico dont vous parlez.
Je ne pense pas que Judith ignore que le mot "drôle" a une deuxième acception signifiant "bizarre" (un drôle de chapeau, un drôle d'air, un drôle de type).
En revanche, je ne ressens pas cette connotation de bizarre, dans le sens numéro 1 (plaisant) que donne le dictionnaire. Une histoire drôle n'est pas forcément bizarre.
Je crois qu'il y a dans "drôlatique" une notion d'intention qui n'existe pas intrinsèquement dans "drôle". Un conte drôlatique est récit qui se veut drôle, qui se propose de faire sourire (notamment par son caractère bizarre). Un événement drôle est simplement un événement drôle, que le côté drôle soit délibéré ou fortuit.
Enfin, c'est comme ça que je le sens. Mais, comme toujours, va savoir c'est qui qui décide du sens des mots ... ;o)
C'est quoi la différence entre "drolatique" et "drole" ?
Un inculte.
MDA défendait la sécurité sociale.
Directement et indirectement. Directement comme dit Ariane Mnouchkine par la morale, le comportement quotidien. Comme les agents de la sécu et comme la majorité des anonymes, en ne gâchant pas, en comptant. Quand on sort des ideologies médiatiques et politiques, on rencontre soudainement des gens qui sont les produits de la structure sociale, c´est à dire qui ne gaspillent pas les médicament, qui ne courent pas chez le médecin pour réclamer des frais de cure. Je repense à la rencontre de MDA à la sortie de l´hôpital un matin, très tôt. Elle s´etonne du niveau de culture politique de ses interlocutrices infirmières : elle avait ce courage là de parler de sa tendance à la distinction.
Indirectement en choisissant comme le disait DrD dans les commentaires du blog de se battre et de voir la fin de son propre film : de donner les manifestations, les reactions de son corps aux traitements à l´analyse, pour faire progresser la médecine ; non comme héroine, comme d´autres. On a cependant pas besoin de juger ce qui font un autre choix, celui de partir les derniers mois au bord de la mer.
Mais alors je me permet de poser une question : qu´est ce que le Caire vient faire ici ?
On a la maxime " chacun paye suivant ses moyens et recoit suivant ses besoins " : cette structure sociale liée à la sécu conditionne
l´hygiène, le niveau de santé, l´espérance de vie de notre société. Quoi de plus ? Pas qu´il faille s´interdire de rêver mais si déjà
on s´attachait à défendre pied à pied cette institution et tout ce qui y est lié : son monopole, ses maternités (il y´a encore qq maternités de la sécu), les couvertures retraites, chômage, maladie, accidents du travail, ses valeurs.
Le "care", moi m´a bien fait marrer. Puis je l´ai pris au sérieux : Judith fait la promo de Aubry au coin d´une discussion plutôt pas mal et ce faisant fait ce que fait le PS. C´est-à-dire faire croire que qu´il n ´y a rien de moderne en arrière, qu´il faut des "proposition alternatives" au projet Sarkozy-Fillion. C´est ce qui fait faire une promesse sympa "si je suis président retour à 60 ans" qui signifie "on agira dans les syndicats contre la grève génèrale" ce qui se passe en ce moment...
Et si la modernité, et si la révolution, c´était "retour à la sécurité sociale telle qu´elle était pensée en 1945" ?
Mais le choc, cela a été cette semaine, j'étais invitée comme tous les blogueurs contributifs je suppose, à la soirée de sortie du bouquin à la librairie L'Arbre à Lettres à Paris. J'y suis allée pour rendre hommage, à qui, une figure, une amie, non, je ne savais pas bien, mais je sentais qu'il fallait que j'y aille. Ce n'était pas non plus une idole, Sainte Marie-Dominique, non, pas de transcendance entre nous, elle m'avait mise à égalité deux ans plus tôt en m'inscrivant dans ses favoris dans son précédent blog, je me sentais reconnue et pas la fidèle d'un culte virtuel.
J'allais m'incliner sur le tombeau du livre, le niveau de réel qui allait bien finalement, puisqu'il mettait dans une certaine pérennité les billets que j'ai lus chaque jour pendant des mois, que je retourne encore parfois lire à présent, le K. histoires de crabe est toujours là à gauche dans ma liste des favoris, entre Le Kairos, le thinktank militant, et Edward Hopper, le site, comme un filet d'eau qui continue de glisser entre les mains, va falloir que j'arrête le robinet.
Je suis arrivée en bas de la rue Mouffetard, dans cet espace coincé au pied des marches et du marché, une librairie à terrasse, il y avait du monde, j'ai reconnu Pierre Marcelle, et plein d'autres journalistes aux visages vaguement familiers, et puis un peuple d'inconnus, difficile à nommer. La "cérémonie" a commencé, je veux dire le discours d'une proche, d'une amie, d'une cousine, on entendait mal, la librairie était pleine. J'étais au pied d'une table d'essais philosophiques ou de romans, classement bizarre, entre le Personne de Gwenaëlle Aubry et Trois explications du monde de Tom Keve.
Tout à coup, j'ai vu des gens le visage triste, Une fille m'a parlé, c'était une amie de longue date, elle m'a posé la question, d'où je la connaissais, et j'ai murmuré, borborygmé que, que.... je me prenais dans la figure la vraie peine des vrais gens des vrais amis des vrais compagnons de route de MDA, et j'ai senti que là je n'avais que faire, je veux dire que je n'avais pas à y faire, que j'étais hors sujet, hors course, voyeuse, imposteuse, oui c'est le bon mot, il n'y avait là rien à poster. J'ai fui vite fait, pas juste, on ne tricote pas le symbolique, faut que ça tombe impeccable, là c'était glauque.
Il ne restait plus qu'à suivre votre émission dans le texte, où le statut de blogueur peut se prolonger en statut de lecteur, qu'à rendre hommage à la blogueuse MDA, parce qu'on ne peut pas remonter le cours de la rivière vers la source, la vraie vie. Le blogging n'est pas soluble dans le réel. C'est là sa limite, là ça cogne, ça résiste, on ne peut pas faire comme si que. Chacun à sa place.
http://anthropia.blogg.org
Je me suis dit, en voyant l'intitulé et la présentation du nouveau numéro de D@ns le texte, et sans avoir jamais été lire le blog de MDA, ce doit forcément être différent. Ce doit être un objet littéraire à part entière. Parce qu'il y a cette distance humoristique et tragique à la fois (car malgré tout contrainte) : cancer, petit crabe. Cet œil vigilant et vivant qui fait la littérature en courbant les mots, même les plus durs.
Et puis, au fur et à mesure que l'émission progresse, non seulement je n'en suis plus sûre, mais même j'en doute. Stefano l'a bien dit : vos interlocuteurs ne pouvaient pas parler d'où vous parlez, d'une position de lectrice extérieure, et, surtout, de lectrice critique. On en est presque gêné : leur éloge est touchant, beau, et sans doute absolument fondé, mais leur œil à eux est si près du souvenir, si tourné vers l'intérieur, si loin de ce rire altier qu'avait choisi MDA, sans doute parce qu'elle avait considéré qu'il était création pleine, et potentiellement littéraire, et non pas une nième excroissance de la maladie... Alors, oui, on comprend que la question de la littérarité ne se pose même pas, pour eux. Mais cette question, cette exigence, n'est pourtant pas indécente... et c'est dommage qu'elle n'ait pas pu véritablement être discutée, dans un tel cadre.
....pfffff.... Je peux pas vous écrire ma tête, mais, pas très engageant tout ça...
Curieuse et volontaire, je jette tout de même un oeil sur le forum, lis le petit texte introductif, et vois, incidemment, le mot "Mnouchkine" qui me saute aux yeux.
Va falloir que je la regarde cette émission ; et je sens qu'elle ne va pas me plaire du tout. Première fois de ma vie que je suis aussi catégorique et aussi pessimiste. Un livre pas très gai, un livre qui n'est pas vraiment un livre, un auteur qui n'en est pas un,....
J'ai hésité longtemps à poster ce message, je ne veux pas entrer dans un débat interminable, mais, comment vous dire, le titre n'est pas très "aguicheur", ni très tentant.
Et puis, avec Mnouchkine, on aurait peut-être pu parler d'autre chose....
Tout ce que je viens de dire est très personnel, et je suis très heureuse que cette émission ait plu et puisse plaire à beaucoup de gens, vraiment.
Mais j'exprime juste un certain malaise, et sans doute, également, une certaine frustration.
Voilà le "avant" ; j'espère rougir de honte, dans quelques heures, quand j'aurai visionné l'émission (oui, je vais le faire tout de même, au moins le début), et que je devrai revenir ici, toute penaude, présenter mes excuses. Je vous dis ça tout à l'heure.
Merci Judith pour ces instants suspendus entre la vie et la mort,
Merci aussi bien sûr à tes invités dont l'humanité est réellement magnifique,
Et bravo pour ce courage face à ce qui se regarde si difficilement, avec le soleil...
MDA est vraiment quelqu'un d'exceptionnel, elle restera toujours avec nous, une soeur, une amie,
... une toute proche avec son courage, son acceptation, son intelligence, son humour, sa révolte.
***
merci pour ce "dans le texte"
Je ne veux pas être trop dur mais je trouve l'émission un vrai gâchis!!!!
Je m'explique.
Je n'ai jamais lu le blog de MDA. Je savais qui elle était, je me rappelle avoir parlé d'elle avec Justine (Brabant) il y a peut être un an en relation à son travail à Libé, je me souviens d'elle à la Ligne Jaune. Je savais également qu'elle était malade et qu'elle tenait un blog. Je n'ai pas ressenti le besoin de m'y plonger, même après sa mort. Point à la ligne.
Or, le lancement de l'émission m'apprend que ce blog est devenu un livre, posthume. Intéressant. Même très intéressant. Je me dis qu'on va donc discuter de ce choix littéraire si moderne et particulier, du style, d'humour, de littérature comme engagement (politique, social, citoyen), de la frontière faible (une ligne jaune!!!) entre l'impudique et le témoignage, l'autoportrait, la littérature de soi qui naît de la conscience de soi ! Je m'imagine déjà Hubert cherchant des rapprochements, des similitudes avec d'autres écrivains, plus anciens ou contemporains.
En effet Judith essaie de lancer tous ces débats, elle se pose d'emblée en lectrice "neutre", privée du pathos des proches.
Les invités sont tous des (plus ou moins) proches. Elle est presque une intruse.
Je me rends compte que l'émission est foutue... la seule issue possible est la célébration post mortem.
L'exercice n'a, à mes yeux, aucun intérêt.
Les invités ne répondent presque jamais à la question posée (et Dieu sait si Judith n'a pas essayé d'en poser!), ils ne parlent pas du texte, ils parlent de MDA, émus. Presque pas de celle qu'elle a écrit, mais d'elle, et d'elle seulement. C'est un florilège de superlatifs. Je peux les comprendre. C'est bien normal.
Mais où est le texte? Quelle analyse en fait-on? Quand parle-t-on de littérature? Eh bien par ci par là, par éclairs. Je suis navré mais ce n'est pas suffisant.
L'émission n'a plus de fil conducteur, Judith s'y perd, elle a du mal à limiter les débordements de parole et les "hors sujet".
Je n'ai pas eu envie d'acheter et de lire ce texte. C'est dommage!!! Je suis certain que ce texte mérite d'être lu. Mais il mérite qu'on lui rend hommage (et par la même qu'on en rend à son auteur) en lui réservant le traitement qu'on réserve aux textes littéraires dans cet émission (que j'adore, ça va de soi!!!). Il n'y a que cet exercice qui peut me pousser à ouvrir un texte.
A qui la faute?
La faute au dispositif! Parler d'une œuvre littéraire d'un auteur disparu avec ses proches, ses "fans" (ils m'excuseront), surtout à chaud, peu de temps après sa disparition, transforme "par définition" une analyse critique en célébration. Il est évident que MDA mérite (plus que beaucoup d'autres) d'être célébrée pour son combat, pour la trace qu'elle a laissée dans le monde pendant sa vie. Mais c'est un autre exercice, un autre genre, certes très digne mais dans tous les cas un exercice qui réduit la littérature, qui ne lui rend pas justice.
Voilà.
Je ne reproche rien du tout au texte, au genre du témoignage (même si j'ai l'impression qu'il serait réducteur de le définir juste un témoignage!!!). Mon reproche s'adresse au déroulement de l'émission, à la façon dont on a discuté de ce texte, à l'analyse que l'on en a faite (ou pas faite!).
C'est tout.
Quand vous dites que l'approche littéraire n'y a pas sa place j'ai envie de vous dire: de deux choses l'une. Ou bien ce n'est pas un texte littéraire, et alors on ne voit pas pourquoi en parler dans une émission de critique (analyse!) littéraire, ou bien on a bien devant nous une œuvre de littérature (personnellement je penche pour cette option!), et alors il faut l'analyser et la traiter comme telle. Le moteur de ce texte (l'urgence, l'instant) n'en fait pas une œuvre moins littéraire, bien au contraire... c'est un moteur que je pense assez courant en littérature, qui mérite d'être analysé dans ces conséquences et ses moyens d'expression.
Pourtant, vous prenez les esquives, les réponses lapidaires pour des non éléments de réponse, alors qu'ils en sont.
Lorsque les invités à tour de rôle rejettent l'approche littéraire à laquelle Judith les convie, ils énoncent en creux la façon dont ils perçoivent ce texte.
"j'ai envie de vous dire: de deux choses l'une. Ou bien ce n'est pas un texte littéraire, et alors on ne voit pas pourquoi en parler dans une émission de critique (analyse!) littéraire"
Mais vous partez du présupposé que le statut de l'œuvre était préalablement fixé, déterminé. Au contraire, il s'est figé pendant l'émission elle-même, les intervenants ayant repoussé l'approche littéraire, l'intérêt étant ailleurs pour eux.
"Le moteur de ce texte (l'urgence, l'instant) n'en fait pas une œuvre moins littéraire, bien au contraire... c'est un moteur que je pense assez courant en littérature, qui mérite d'être analysé dans ces conséquences et ses moyens d'expression."
Vous confondez l'urgence comme moyen pour une fin, ce qui est courant effectivement et l'urgence non choisie, subit.
Ce récit, ce témoignage s'apparente à la deuxième catégorie, à une bande sonore, à un long monologue devant une assemblée, à la dernière requête qu'on laisse à un condamné à mort, le vécu se chargeant de gommer les maladresses stylistiques, les approximations.
Judith, il y a quinze jours, reprochait à Alice Zeniter d'avoir triché en donnant son nom et prénom à son héroïne, alors qu'elle n'en est pas une, son histoire perdant aussitôt de son audace, de sa radicalité...
Là, c'est tout le contraire, la mort apporte son sceau, scelle l'ensemble, et rend toute critique stylistique inopérante, inappropriée.
yG
Tout d'abord je ne suis pas certain que le fait que les "proches" rejettent l'approche littéraire enlève ipso facto toute dignité littéraire à ce texte. Ils le perçoivent hors du champ de la littérature justement en fonction de leur status de "proches". Et c'est bien ce que je leur reproche. Je pense que ce texte (que je n'ai pas lu... donc il m'est difficile de le juger de manière trop ferme!!!) pourrait se configurer comme une œuvre littéraire, mais c'est à des lecteurs "neutres" (comme Judith) de l'apprécier, car ils ne sont pas pollués (je m'excuse pour ce mot malheureux) par le pathos de la connaissance personnelle.
Concernant votre commentaire sur l'urgence comme fin ou comme moyen, vous avez peut être raison dans ce cas précis. Néanmoins ceci n'a rien à voir avec la valeur littéraire d'un texte, puisque même "une bande sonore ou un long monologue" peuvent (non sans difficulté!) surgir comme œuvres littéraires, l'histoire de la littérature en ai pleine.
Enfin, je ne vois pas pourquoi la mort rendrait stérile toute critique stylistique. Bien au contraire, la critique dans une optique littéraire peut sublimer cette mort et lui donner le caractère exemplaire et universel que, si j'ai bien compris, MDA n'aurait pas forcement refusé (elle voulait être écrivaine après tout!!!).
C'est un très ancien souvenir de lecture, je serais bien en peine de préciser, mais je me souviens très bien de son effet coup de poing. Et donc, j'en suis rendue à me demander ce que change - ou pas - le statut de témoignage réel?
On peut parfaitement ressentir les mêmes émotions pour un être de papier, de pellicule que pour un vrai, emporté que nous sommes par notre capacité à l'empathie, nous gommons les différences, pour peu que l'œuvre soit de qualité.
Entre un roman littérairement médiocre et un témoignage guère plus littéraire, le témoignage l'emporte aisément, car, il a déjà sa caution, ce qui l'exempt de rendre des comptes dans un domaine auquel il n'appartient pas, alors que le roman, lui, y est pied et poing lié.
Il ne s'agit pas de dire que le romanesque n'a pas la force de s'emparer du réel (cf. gueguerre Camille Laurens vs Marie Darrieussecq), mais qu'il se doit simplement d'être très fort pour ne pas se transformer en exploitation sordide du réel à bon compte, ce que seul le réel a le droit de faire de par sa nature même, en tant que témoignage.
yG
Vous avez oublié de dire "Si et seulement si l'être de papier, de pellicule ou vrai ne fait
aucunement preuve de sentiments religieux..."
Same player, try again.
:P yG
Moi non plus, ce que je dis, c'est qu'il ne s'agit pas de l'axe qu'ils préconisent pour l'aborder. S'il a des qualités littéraires, ce qu'ils admettent tous à demi-mot d'ailleurs, ce n'est là que la cerise sur le gâteau.
"c'est à des lecteurs "neutres" (comme Judith) de l'apprécier, car ils ne sont pas pollués (je m'excuse pour ce mot malheureux) par le pathos de la connaissance personnelle."
Difficile d'aborder cette œuvre sans être polluée par la dimension "histoire vraie", j'ajouterai que cette pollution fait même partie du projet de l'œuvre, c'est sa force et sa limite.
même "une bande sonore ou un long monologue" peuvent (non sans difficulté!) surgir comme œuvres littéraires, l'histoire de la littérature en ai pleine.
Oui, mais ils ne deviennent pas oeuvre par leur qualité littéraire. Combien de discours parfaitement maîtrisés se sont perdus parce qu'ils tenaient à des sujets que l'Histoire n'a pas retenu ? Certes, lorsque vous avez le fond (historique) et la forme, alors là, alors là, vous êtes assuré de tenir un classique, un chef d'œuvre. Zola vous le dira. J'accuse.
"Enfin, je ne vois pas pourquoi la mort rendrait stérile toute critique stylistique."
Parce que la mort apporte déjà la caution ultime. Le style n'est alors qu'un plus, pas même nécessaire.
"la critique dans une optique littéraire peut sublimer cette mort et lui donner le caractère exemplaire et universel "
Non, le caractère exemplaire et universel vient de la dimension vécue, de la mort elle-même que nous connaissons tous et devrons tous affronter tôt ou tard. Les qualités littéraires ne peuvent ici que contribuer à la marge en augmentant l'écho, l'éclat, pas ce qui fait la force du récit.
yG
Difficile d'aborder cette œuvre sans être polluée par la dimension "histoire vraie"
La pollution ne vient pas de la dimension "histoire vraie" mais de la connaissance personnelle de l'auteur décédé depuis peu, dont le souvenir est encore très présent, et qui pousse les "proches" à la célébration de la personne au lieu de la célébration (par l'analyse et la critique) du texte écrit par cette personne
Oui, mais ils ne deviennent pas oeuvre par leur qualité littéraire.
Je pense que vous confondez la qualité littéraire avec le style (les discours parfaitement maitrisés, la forme, la cerise sur le gâteau). Le style n'est qu'un des ingrédients qui font une œuvre littéraire. Comme vous dites fort justement, un monologue très bien écrit (avec du style) ne peut devenir littérature que s'il possède une "qualité littéraire" (sic!), qui ne lui vient pas seulement du style, mais également (et avant tout) du caractère universel de son sujet, de sa capacité à susciter une analyse, une critique, un apprentissage, une réflexion, une mise à distance et à la fois une compénétration.
Non, le caractère exemplaire et universel vient de la dimension vécue, de la mort elle-même.... Les qualités littéraires ne peuvent ici que contribuer à la marge
C'est justement notre point de désaccord. Je ne pense pas que la dimension vécue soit suffisante pour faire une œuvre littéraire (et je pense que la mort n'a pas, dans la liste des expériences vécues, plus de valeur qu'une histoire d'amour, la perte de sa première dent ou l'achat d'une pomme au supermarché du coin!). Ça voudrait dire que toute expérience vécue et racontée est par nature exemplaire. Je ne le pense pas. Au contraire, je pense que les qualités littéraires (pas le style, en tous cas pas seulement!) d'un texte sont la condition nécessaire pour rendre exemplaire et universel un vécu particulier qui, par nature, ne concerne que son protagoniste et n'a pas d'intérêt pour le reste du monde. C'est justement pourquoi je partage l'avis de quelqu'un comme Nolleau lorsqu'il s'élève contre la prétendue valeur littéraire de nombreux livres écrits par des people qui racontent leur vie intime (Boccolini et compagnie!). C'est justement parce que leur vécu n'a pas de valeur littéraire dans la mesure où la transposition textuelle qu'il en font n'est pas revêtue de ce caractère d'universalité et d'exemplarité.
Bon, j'ai peur qu'on s'engouffre dans un débat vieux comme la littérature même, qui est certes très intéressant, mais auquel le scientifique que je suis ne peut rien apporter par manque flagrant de compétences ;)
En tous cas, la réflexion que cette émission m'a inspiré va fort probablement me conduire à l'achat de ce texte... Vous voyez Judith que après tout l'émission est un succès... même en creux!!! ;))))
Pas certains que cette pollution-là n'aurait pas été identique avec d'autres lecteurs qui n'aurait pas connu la personne. Judith y a échappé, d'autres auraient donc pu le faire aussi, mais dans quelle proportion...
"Je pense que vous confondez la qualité littéraire avec le style (les discours parfaitement maitrisés, la forme, la cerise sur le gâteau). Le style n'est qu'un des ingrédients qui font une œuvre littéraire. Comme vous dites fort justement, un monologue très bien écrit (avec du style) ne peut devenir littérature que s'il possède une "qualité littéraire" (sic!), qui ne lui vient pas seulement du style, mais également (et avant tout) du caractère universel de son sujet, de sa capacité à susciter une analyse, une critique, un apprentissage, une réflexion, une mise à distance et à la fois une compénétration."
Tout à fait d'accord, le style n'est qu'un élément, mais je comprends alors encore moins votre réticence à voir l'œuvre qui nous intéresse comme littéraire, puisqu'elle possède le caractère universel, une capacité à susciter l'analyse, la critique, l'apprentissage, la réflexion, etc... comme cela a été énoncé dans l'émission de façon confuse, mais néanmoins persistante.
"Je ne pense pas que la dimension vécue soit suffisante pour faire une œuvre littéraire"
Moi non plus, mais parfois elle suffit à faire œuvre néanmoins, que cela ne soit pas littéraire, mais de témoignage, ne lui enlève rien.
"(et je pense que la mort n'a pas, dans la liste des expériences vécues, plus de valeur qu'une histoire d'amour, la perte de sa première dent ou l'achat d'une pomme au supermarché du coin!)."
Là, j'aurai du mal à vous suivre, car il me semble qu'il y a bien une hiérarchie. Bien qu'un auteur comme Nicholson Baker arrive à faire tenir un roman entier à partir d'un lacet de chaussure cassé sur un escalator ("Mezzanine", collec 10/18), l'expérience ne vaut pas en tant que témoignage d'un accident que nous pouvons tous avoir connu, mais bien dans la capacité de l'auteur a magnifier ce que cette expérience anodine peut receler comme ramification. Il n'est qu'à comparer cette fiction avec une autre, "De beaux lendemains" de Russell Banks (acte sud/babel), sur un accident de car scolaire et les diverses manières de survivre au deuil pour comprendre que la mort n'est pas un sujet anodin, c'est l'expérience la plus poignante que nous puissions vivre. Et enfin, de comparer l'impacte de cette histoire avec la limite ultime que constitue un témoignage, une histoire vraie, de première main, comme "L'enfant éternel" de Philippe Forest (folio) racontant le cancer de sa petite fille de 3 ans pour mesurer ce que le vécu a d'incomparable. La barrière, la distance de la fiction n'y existe plus, nous ne trouvons plus aucun subterfuge pour échapper à ce qui nous est transmis, ce n'est pas seulement et bien souvent jamais du simple pathos, c'est tout ce qui fait la vie, sa précarité, son imprévisibilité, son irréversibilité. Une expérience universelle. De surcroît, à celle qui nous est raconté s'ajoute celle de l'auteur même, deux histoires en une, celle qu'on referme avec le livre, l'autre qui continue à vivre en nous, sachant que l'auteur la porte en lui sa vie durant.
"Ça voudrait dire que toute expérience vécue et racontée est par nature exemplaire. Je ne le pense pas."
Moi non plus, comme votre exemple de Boccolini l'atteste.
"je pense que les qualités littéraires (pas le style, en tous cas pas seulement!) d'un texte sont la condition nécessaire pour rendre exemplaire et universel un vécu particulier qui, par nature, ne concerne que son protagoniste et n'a pas d'intérêt pour le reste du monde."
Tout à fait d'accord également, mais cela ne veut pas dire qu'un témoignage doive reposer sur les mêmes présupposés ou ait besoin de ces derniers pour perdurer.
"je partage l'avis de quelqu'un comme Nolleau lorsqu'il s'élève contre la prétendue valeur littéraire de nombreux livres écrits par des people qui racontent leur vie intime (Boccolini et compagnie!). C'est justement parce que leur vécu n'a pas de valeur littéraire dans la mesure où la transposition textuelle qu'il en font n'est pas revêtue de ce caractère d'universalité et d'exemplarité."
Ces témoignages ne reposent que sur des histoires vraies qui n'atteignent pas l'universel en elles-mêmes. Si le style manque de surcroît, que reste-t-il ?
"Bon, j'ai peur qu'on s'engouffre dans un débat vieux comme la littérature même, qui est certes très intéressant, mais auquel le scientifique que je suis ne peut rien apporter par manque flagrant de compétences ;)"
Nous ne sommes pas ici pour monter sur un podium, mais pour réfléchir, peu importe nos bagages, nous les avons laissé à la consigne de toute façon. Et pas de fausse modestie, vous avez amplement prouvé que vous pouviez apporter au débat d'idées.
yG
Plus qu'au dispositif, c'est un genre que vos reproches incombent, il s'agit d'un témoignage, comme il a été rappelé, un témoignage dans l'urgence, dans l'instant, ni plus, ni moins mauvais dans son style que bien d'autres avant ayant été rédigé dans la même nécessité. L'approche littéraire n'y a pas sa place, ce ne sont pas des mémoires. Ce qui vaut ici, c'est l'information sur ce qui s'y vit, qui le vit, à l'instant où il le vit, pas le comment c'est raconté, pas l'agencement d'une expérience vécu puisque celle-ci est non survécu.
Si un auteur avait inventé ce blog et sa transposition, la chose aurait été différente, le matériaux aurait été jugé non pas sur son contenu informatif, mais sur la raison de ce choix stylistique, car, là, il y avait choix, recul, non urgence, représentation et non simple présentation de soi.
yG
yG
N'ayez crainte, le travail sans filet auquel vous vous prétez avec grâce contient ses grandeurs, ses servitudes, ses aléas, ses décalages parfois, mais jamais il n'est médiocre et pour ma part, je n'en demande pas plus. Cette fois-ci, c'est l'émotion qui a pris le pas sur l'analyse... il est bien des livres ou des films qui m'ont procuré une émotion telle que je n'étais plus accessible, en en sortant, à la moindre possibilité d'analyse critique... c'est la vie. Cette émission sur la mort, c'est aussi le signe que "dans le texte"... c'est la vie.
Bon vent à vous.
Et pourtant, l'oeuvre est là, elle s'impose comme un gros tas insubmersible. Et voilà comment MDA a transfiguré le mauvais sort lancé par sa marâtre.
Je m'attendais à cette fameuse célébration de MDA, genre malgré qu'elle était malade, affaiblie, elle luttait, héroïquement, contre la maladie, en la niant, en faisant comme si elle n'existait pas, et vas-y, que je te fais du sport comme tout le monde, de la peinture comme tout le monde, que je m'accroche à mon boulot, etc. bref, je me suis dit que cette émission allait parler de MDA pour louer son courage de continuer à vivre comme tout le monde mais avec le cancer en plus et donc au-delà des souffrances que cela implique.
Or, il n'en est rien. A aucun moment dans cette émission on ne célèbre MDA, on célèbre une œuvre, son œuvre, on célèbre un livre exemplaire, un traité de morale et de politique. Et un traité de morale et de politique est une œuvre littéraire à part entière. Autrement dit, jamais durant cette émission, on ne parle pas de MDA, mais de l'autre, de la responsabilité de chacun envers chacun.
Faut-il rappeler avec effroi ici que la littérature ne se résume pas aux romans ?
Donc cette émission qui ne voulait pas être pathos (mais pourquoi pas ?), l'a été de bout en bout, au moins du bout que j'ai provoqué par arrêt de l'image.
Vous avez évoqué l'enthousiasme de MDA pour les équipes soignantes, et parfois sa colère contre leur indigence, et là encore, vous n'êtes pas entré dans le sujet : vous regardez, avec amour, celle qui parle, et ne prenez pas assez au sérieux ce qu'elle dit. Signe des temps, vous érigez une statue de l'artiste, mais vous n'interrogez pas l'œuvre. Pourtant, il y a ici quelque chose d'essentiel, car une telle situation de maladie réorganise nécessairement et les horizons affectifs et les relations amicales. Dans le fond, on ne choisit pas plus ses amis que sa famille, parce que dans de telles situations, il y a les disparitions inattendues, qui font mal, et des révélations tout aussi inattendues. Et les équipes médicales qui luttent quand le corps n'en peut plus. Un service de réanimation est un champ de bataille épouvantable, avec ses batteries de perfuseurs, les respirateurs, moniteurs, les seringues et appareils les drains, ça clignote, ça sonne, ça bipe. Quand on a le temps de préparer les visites, de faire un peu d'ordre, de coiffer les malades, ça fait morgue, c'est encore pire. Et pourtant, on est en pleine humanité, de technologie, de dévouement humain, de gestes professionnels, de décisions lourdes, mais aussi d'improvisation. Peut-être que ce lieu épouvantable où il faut prendre une grande respiration avant d'entrer, est plus réconfortant que la maison tranquille où l'on attend le coup de téléphone qui va annoncer le pire. Au moins sait-on que ce qui peut être fait est fait. Et quand une vie est sauvée, le soulagement est visible au sourire des femmes de service au chef de station. L'opéra moderne, c'est l'hôpital, les services de l'extrême, où l'on donne vie, où l'on donne mort. Comment, quand on est mourant le sachant, aimer ceux qui nous aident à encore vivre, quand ils n'en peuvent pas tant ? Comment reçoit-on la joie ou la tristesse des autres... Bref, on aurait pu être là au cœur de nous, mais on est resté bien à l'extérieur.
Mais ce qui m'a peut-être le plus gêné, comme à chaque fois dans cette émission, est la virtuosité de Judith, qui au lieu de mettre en valeur ses invités, de les faire parler, d'organiser, canaliser le dialogue pour en faire une chose collective cohérente, se place comme premier rhéteur (rhéteure,rhétrice, politiquement correctrice, etc.) (Très brillamment) et au bout, il n'y a plus qu'une succession de monologues. Je pense qu'on ne peut pas être à la fois modératrice et conférencière tant impliquée dans le débat, naïve perverse, et analyste lumineuse en même temps. Il faudrait peut-être trouver une formule moins conventionnelle, parfois pas toujours, type café littéraire, ou discussions en librairie, où elle serait face à un public, voire de contradicteurs, mais clairement le centre de l'émission (enfin ses idées). Cette critique est un compliment, j'espère qu'on l’a compris.
Merci de nous donner à voir de telles émissions et merci à judith de nous rendre plus intelligent.
J-P Moreau.
http://www.sinemensuel.com/zone-de-sine/
Excellente idée d'avoir invitée une artiste pour parler de l'oeuvre (les "exercices d'admiration" sont souvent des moments forts...)
Je cours acheter le livre !
attraction parceque l'humour y etait manipulé par des mains de maitre, c'etait vraiment genial par endroit
repulsion parceque je traverse un sale moment du coté de la santé en ce moment et bizarrement cette lecture ne m'aide pas du tout: l'issue de son histoire semblait sous tendue partout, meme dans les traits d'humour. pour certains malades çà pouvait etre salvateur de la lire, d'etre en communion, pas pour moi.
c'est pourquoi , c'est avec grand regret , que je ne pourrais lire son livre
ps: peut etre un jour qui sait ...
Je rebondis sur la fin de l'émission, j'ai lu en tant que lectrice anonyme son blog sur la derniere année.
Il m'a semblé évident malheureusement que le chemin menait à la mort, et j'ai aussi ressenti comme Ariane Mouchkine, la nature d'un combat fort mais pas uniquement pour sa survie.
Je ne suis pas médecin, je ne suis pas dans le domaine médicale, je pense donc c'est sa certitude qu'elle m'a transmise.
Il était pénible de lire ces post en étant persuadé de cette issue, devenais -je voyeuse? devenir adoratrice de sainte MDA, me persuader qu'elle va survivre est une posture plus confortable.
Pourquoi le lire, parce que c'etait littéraire et passionnant. Et puis aussi elle a permis avec cet humour, et cette lucidité de ne pas me faire fermer les yeux sur nos zones d'ombres personnelle ( le rappport à la mort), et sociétale (comment traitons nos condamnés)
Je n'ai jamais réussie a laisser un commentaire à cause des autres commentaires assez "bisousnours" mais aussi car je trouvais ces post assez fernés
Il est intéressant pour moi qui n'est pas lu le livre de voir, que vous et Ariane Mouchkine qui l'avez lu après sa mort et en tant que livre, vous en retirez à peu près ce que je retirais du blog.
voila mon petit témoignage
Merci pour l'émission
yG
Pour info, cette vidéo est à quel format ?
Vous comptez le faire avec toutes les émissions ?
Merci !!
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je viens de trouver ce sujet : http://www.arretsurimages.net/forum/read.php?9,1072419
Désolé pour ma pollution :)