Médiateur : "ASI" et "Le Diplo", une enquête à pertes et profits
Le 13 avril dernier, nous avons publié, tout comme "Libération" de son côté, une très longue enquête sur une crise interne qui se jouait au sein de la rédaction du "Monde diplomatique". Son directeur de la rédaction, Benoit Bréville, a répondu à notre article dans un long texte publié sur le site du mensuel. Il pointe des "contre-vérités et des approximations", et nous accuse d'avoir favorisé "la parole d’un salarié coupable d’agissements gravement inappropriés, au détriment de celle de la salariée victime". Cette réponse du mensuel, ainsi qu'un grand nombre de commentaires d'abonné·es, appelaient un billet du médiateur.
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Commentaires préférés des abonnés
J'ajoute qu'en publiant cet article plus hâtivement que prévu pour ne pas vous faire griller par Libé, vous avez fait ce que vous reprochez souvent à d'autres médias: sacrifier la rigueur journalistique à la recherche du scoop.
Merci pour les précisions. Finalement la course « au scoop » entre vous et Libération aurait conduit Monsieur Guémart à commettre quelques inexactitudes. Vous auriez dû prendre votre temps, déjà parce que Libé (comme la CFDT) n’est pas une référence,(...)
C'est donc vous qui vous êtes collé à la tâche (j'ai failli écrire la tache).
A vous lire, on comprend que cela a été laborieux, laborieux, laborieux.
Avec toute ma compréhension.
Derniers commentaires
Voilà pourquoi je suis abonné à « ASI » : une volonté de transparence illustrée par cet article du médiateur.
Je suis également abonné au « Monde diplomatique » et, de gauche ou pas, il y a dans chaque entreprise des problématiques « RH » qu’il convient de solutionner.
Selon moi, le médiateur met en lumière une des difficultés du métiers de journaliste (d’investigation j’étends, pas du 13h de TF1 hein) : rapporter objectivement les faits. Pas que ce journaliste d’investigation soit mal veillant, non, mais, souvent, il n’a pas tous les éléments nécessaires à une compréhension optimale des faits. D’où incompréhensions, erreurs, approximations… Et nécessité d’un droit de réponse ou d’interview(s) de l’autre partie.
En tout état de cause, je suis fier d’être abonné à « ASI » et au « Diplo. »
Pas très convainquant Loris Guémart.
Beaucoup de bruit pour pas grand chose et avec beaucoup d'approximation et quelques points de désinformations. Le gars du monde diplo a dû se régaler en préparant sa réponse.
La rigueur journalistique ne pardonne rien sinon finalement on ressemble a certaine chaîne info en continu que l'on se plaît souvent, et à juste cause, à critiquer ici.
Ma foi c'est très sain tout ça.
Les lecteurs ont pas mal d'éléments pour faire leur opinion.
Médiation laborieuse (pour ne pas vexer le rédacteur en chef?). Il en ressort toutefois que Guémard a fait un article à charge, en omettant des éléments à décharge, exagérant des faits pour alourdir la charge, etc... Franchement il n'en sort pas grandi et Midena qui essaie de sauver le soldat Guémard est courageux car il risque d'être emporté dans le naufrage d'ASI. La seule solution pour redonner de la confiance à des abonnés tels que moi serait de confier la responsabilité de rédacteur à un.e autre salarié.e d'ASI; et de publier également le nombre de pigistes employé.e.s , combien ils ou elles sont rémunéré.e.s. Et qu'en est-il d' une représentation syndicale chez asi?
Malgré une mise au point et une nuance apportée par le médiateur différenciant les superprofits de Total de "ceux" du Diplo (eh oui la malhonnêteté de Guémard se révèle particulièrement à cet endroit quand il parle des superprofits du Monde Diplomatique dans son article à charge), je trouve particulièrement malhonnête la manière dont le médiateur présente comment le Diplo est dépendant et s'adosse sur les capitalistes qui détiennent le "groupe Le monde ", alors que le journal a farouchement défendu son indépendance vis à vis des ogres de la finances cités ci-dessous et en ne rejoignant pas les nouveaux locaux du groupe financés par ces mêmes ogres (ce qui doit contribuer à réduire les superprofits du délire de Guémard, qui aurait été supérieurs à ceux de Total - en pourcentage, bien entendu!). C'est une insulte au combat mené pour conserver cette indépendance par Claude Julien, Ignacio Romanet et Serge Halimi.
Selon Wikipedia: "Le Groupe Le Monde est détenu à 75% par la holding Le Monde libre et à 25% par le Pôle d'Indépendance du Monde. Le Monde Libre est détenu par le Nouveau Monde (Mathieu Pigasse, Daniel Kretinsky), NJJ Presse (Xavier Niel), Berly Media (Madison Cox) et l'entreprise espagnole Prisa.
Le Pôle d'Indépendance du Monde est détenu par les syndicats des journalistes, les syndicats des employés, l'association des lecteurs du Monde, et des actionnaires minoritaires.) ".
Enfin l'empressement de publier un travail approximatif et malveillant (c'est évident concernant les superprofits, l'Ukraine, etc...) parce que Libération publie sur le même sujet montre qu'il y a une dérive chez asi: cette dérive est bien celle de son rédacteur en chef qui a loisir de publier quand et comme il veut!
Redonnez-lui une place de simple rédacteur et confiez les rênes à une personne plus dans la lignée de ce qui a fait la qualité de asi; sinon ce site disparaitra.. ou rejoindra la cohorte des journaux aux partis pris capitalistes, atlantistes et militaristes comme "Libé", "Le monde", "Mediapart", etc...
Il restera pour s'occuper de la critique des médias, Acrimed pour sauver l'honneur mais à l'économie beaucoup plus fragile.
(en espérant que Guémard ne nous sorte pas une saloperie sur ce site concurrent et de grande qualité!)
Bravo et merci, super boulot !
"Un tout petit monde", comme dirait David Lodge.
Forcément, on se connait. Il y a eu des expériences professionnelles avec les uns ou les autres.
Et on aboutit à ce paradoxe où le médiateur commence son analyse en exprimant sa sympathie pour une des parties chez qui il a travaillé dans le passé. Comme autonomie, on peut rêver mieux.
Est-ce que cette proximité ne devait pas le conduire à se déporter ?
Sur le fond, c'est le festival des egos. Et l'impression désagréable de devoir assister à une scène de ménage.
Est-ce vraiment pour ce genre d'articles qu'on s'abonne à ASI ?
c'est casse gueule l'analyse médiatique, on ne se fait pas que des amis bien au contraire , d'où l'importance d'être ultra rigoureux. J'avoue qu'après avoir lu les 3 articles je ne sais plus trop quoi penser...... l'effort du médiateur est louable mais il aurait fallu synthetiser et a la place on a 3 romans orientés.
un point cependant qui m'a choqué : @si ne devrait pas critiquer les autres médias pour leur inaction face à la précarité des pigistes quand le site lui meme contribue à alimenter cette précarité. Désolé mais avant de recruter un marketeux pour faire des KPI on commence par rémunérer correctement ceux qui créent la valeur ajoutée d'@si.
Bonjour et merci pour cet article. On peut commencer par dire que c'est rare de voir un médiateur asticoter à ce point un rédacteur en chef. C'est courageux et intègre de la part de chacun, ici, à @si : merci, très sincèrement.
Cela dit, le bilan de ces lectures qui me vient est que L. Guémart a quand même cumulé les petites et parfois assez significatives erreurs. Pour un travail au long cours, j'imagine la frustration de tous par rapport au résultat final. C'est aussi celle du lecteur, un peu accablé de voir tous les points donnés par le médiateur au Diplo. Bon, on a tous un "mauvais jour" au bureau (ces mots ne sont pas un jugement -ce serait ridicule derrière le confort d'un clavier - mais un ressenti). Ici, on retiendra que ce n'était pas l'enquête la plus mémorable d'@si... Dommage, car le médiateur me semble convaincant en fin d'article quand il explique que ces erreurs son une aubaine pour le patron du Diplo qui a ainsi beau jeu de les exploiter pour mieux botter en touche sur ses méthodes de direction. J'ai suffisamment confiance en @si pour ne pas douter que s'il y avait une enquête aussi fouillée, c'est parce qu'il existe des éléments objectifs pour la faire. Merci à nouveau, au médiateur pour le travail pointilleux, et au rédacteur en chef pour la sincérité de ses réponses et sa capacité à l'auto-critique.
en fait, il faudrait savoir quelle est l'origine du conflit entre Dumay et Halimi/Rimbert, etc. Dans ce genre d'histoire où on ne rapporte que des aspects légaux et formels, on loupe en général l'essentiel. Est-ce d'origine politique, est-ce un problème de cercles de pouvoir, est-ce un problème de caractère? Bref, c'est ça qui manque dans cette enquête...
Et maintenant, tournons la page, et longue vie à ASI et au Diplo.
Merci à Maurice Midena de ce billet du médiateur sans doute nécessaire surtout dans un média comme ASI même si on sent que les rames étaient un peu de sortie...
De ce que je ressens, il y a 2 problèmes dans l'article de Loris Guémart :
- une publication trop hâtive due à l'imminence de la publication de celui de Libération. Comme déjà noté dans d'autres commentaires, c'est le genre de chose qui est souvent reproché par ASI à d'autres médias. En plus vu la teneur du "scoop" cela n'a aucune utilité. Je n'avais d'ailleurs pas entendu parler de l'enquête de Libération- l'accumulation de faits sans liens les uns avec les autres donne l'impression d'un article à charge dans le sens où on a l'impression que l'on est allé chercher tout ce qui pouvait être négatif dans l'atmosphère de la rédaction.
Le résultat est une réponse du Diplo aussi peu nuancée que l'article d'ASI et qui du coup comme l'article d'ASI, frôle parfois l'inexactitude ou en tout cas le mensonge par omission.
A la fin, les lecteurs ont l'impression d'une querelle entre deux rédactions... C'est dommage.
Merci en tout cas pour les éclaircissements que l'on puisse passer à autre chose (et continuer à lire ASI et le Diplo).
Dans ce genre de conflit interne dans l'entreprise,celle-ci devrait prendre contact avec des personnes extérieur comme EGAE,qui est connue ou d'autres.
Un chat échaudé craint l'eau froide( surtout dans votre profession)
C'est beau de s'negueuler. Ça prouve que vous êtes des médias bien vivants. Vivement les prochaines !!
"le contrat de Dumay contenait une clause l'empêchant de pouvoir poursuivre son employeur plus d'un an après la fin du contrat."
Un détail, mais qui compte pour moi: cette clause, apparemment légale, est elle toutefois abusive (moralement) dans la mesure où elle restreint les droits d'un salarié, comme le pointe l'article de LG?
Sur le licenciement d'un délégué: la gravité de son comportement me semble fortement euphémisée dans l'article, au point que je n'avais pas compris avant la réponse du Diplo. En relisant, l'argument que le salarié avait cru à un jeu de séduction réciproque m'a fait doucement rigoler: nous autres, les femmes, on connaît bien ça.
Par contre, pour Dumay, le caractère non définitif de la décision des prudhommes n'apparaît pas dans la réponse du Diplo. Pas plus que l'explication de ce nombre important de CDD successifs.
Deux éléments sont évidents dans la réponse de LG sur Proxy:
- La force de son amitié et de son respect pour Dumay, qu'on ne peut que saluer mais qui a nui à son impartialité.(d'ailleurs faute de frappe ailleurs, vous écrivez "impartialité" au lieu de "partialité").
- Une méfiance très forte mais dont les motifs sont flous, avec beaucoup d'insinuations négatives mais peu de faits envers Pierre Rimbert.
J'ajoute qu'en publiant cet article plus hâtivement que prévu pour ne pas vous faire griller par Libé, vous avez fait ce que vous reprochez souvent à d'autres médias: sacrifier la rigueur journalistique à la recherche du scoop.
C'est donc vous qui vous êtes collé à la tâche (j'ai failli écrire la tache).
A vous lire, on comprend que cela a été laborieux, laborieux, laborieux.
Avec toute ma compréhension.
Merci pour les précisions. Finalement la course « au scoop » entre vous et Libération aurait conduit Monsieur Guémart à commettre quelques inexactitudes. Vous auriez dû prendre votre temps, déjà parce que Libé (comme la CFDT) n’est pas une référence, et quand on multiplie les attaques il vaut mieux être rigoureux. D’autant que Libé et ASI ne s’adressent pas au même public.
Et sur l’international, quand on est lecteur des deux médias (ASI et Le Diplo), on ne peut que constater que vous n’êtes pas sur la « même ligne », ASI étant plus proche de Médiapart (atlantiste) sur ces sujets.
Ex :
Loris citait entre autres Mediapart, qui voyait dans les papiers de Rimbert "des arguments typiques de la rhétorique poutiniste sur la présence nazie en Ukraine". Bréville écrit : "La fin de votre article-réquisitoire dévoile une partie des raisons de votre hostilité envers le Monde diplomatique et envers Pierre Rimbert en particulier […] il s'agit de notre traitement de l'Ukraine. […] Tout simplement parce que notre position sur ce sujet ne correspond pas à votre propre parti-pris qui se laisse facilement deviner. N'ayant aucun démenti factuel à opposer aux éléments mentionnés dans les articles de Pierre Rimbert («L'Ukraine et ses faux amis»), vous lui reprochez de n'avoir pas soutenu votre propre opinion."
Le paragraphe ci-dessous confirme les biais que vous avez et que nous avons tous
Cette enquête, Loris l'a entamée en novembre 2022, à la suite d'une brève publiée dans le Canard enchaîné, remettant en cause le respect des règles de démocratie interne de la part de Serge Halimi. L'intéressé a répondu dès le lendemain directement au directeur du Canard. "À l'époque, rappelle Loris, le sujet initial sur lequel on met la main, ce sont des reproches croisés entre deux médias de gauche. Je pressens deux à trois jours de travail."
« Le canard » n’est plus un média de gauche depuis longtemps .Pauline Block avait fait deux articles remarquables il y a quelques mois.
Qu’il y ait des dissensions au sein d’une rédaction, comme dans toute assemblée humaine, ce n’est pas très original. Il n’y avait pas de quoi en faire un article un peu à charge quand même.
Mais çà n’enlève à l’estime que l’on a pour ASI et le travail remarquable qu’il effectue dans l’analyse des médias.
Vive ASI et vive Le Diplo.
Intéressant :
- sur la difficulté des individus à se remettre en cause, surtout quand le linge pas trop net est exposé sur la place publique. Pour continuer dans la sagesse populaire, la perfection n'est pas de ce monde, mais on attend plus de ceux qu'on aime que des autres, auxquels il y aurait tant de choses à reprocher. Dur, dur, d'être humain!
- sur la difficulté à prendre parti et juger des faits, comme le sait tout juré tiré au sort...
Merci pour cet exercice de mise en perspective, qui devrait être une des bases du journalisme, et est généralement bien réussi par le Diplo.