Migrants : "En 1938, il n'y avait pas de Jean-Jacques Bourdin"
Des milliers de réfugiés sur les routes franchissant les montages pour passer les frontières, refoulés par des nations recroquevillées qui craignent la submersion. Il y a exactement 80 ans, jour pour jour, en juillet 1938 s'ouvrait la conférence d'Evian, qui devait s'achever sur un constat implacable : personne dans le monde ne voulait accueillir les Juifs persécutés par Hitler, ni les opposants politiques anti-nazis. Quelles ressemblances, quelles différences, entre deux époques (1938 et aujourd'hui), entre les deux traitements médiatiques des réfugiés d'hier et des migrants d'aujourd'hui. Pour en discuter, trois invités : Catherine Nicault, historienne spécialiste de l'histoire des Juifs et de la diplomatie ; Amélie Poinssot, journaliste à Mediapart en charge des questions de politique migratoire ; et Yvan Gastaut, historien spécialiste de l'immigration en Méditerranée.
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Commentaires préférés des abonnés
Vous ne trouvez pas ça pertinent.
Mais vu la réaction des pays d'accueil, moi, je trouve que ça l'est.
Et non, ce ne sont pas que des migrants économiques.
Et puis parlons un peu migration économique. Cartes sur table.
On arrête de produire de la merde à(...)
Comparer, c'est pointer aussi bien les convergences que les divergences. Et c'est plein d'enseignements. Alors, ceux qui disent que "ça n'a rien à voir" en pointant, justement, les différences, sont de mauvaise foi (j'imagine qu'ils connaissent le se(...)
C'est de la propagande nationaliste, certes. Le problème étant que c'est une opinion rependue et qu'elle est devenue acceptable.
Sur le fond du premier commentaire de DongFeng, à savoir que le parallèle entre 38 et aujourd'hui n'est pas pertinent : &n(...)
Derniers commentaires
Vous oubliez de mentionner que ces idées anti-assimilationnistes étaient à cette époque populaires jusque dans les communautés qui allaient en payer le prix le plus fort, et notamment le courant sioniste ―certes politiquement minoritaire dans la diaspora. Ainsi de Chaim Weizmann, futur 1er Président d'Israël, déclarant le 18 mars 1912 à Berlin: «Chaque pays ne absorber qu'une quantité limitée de juifs s'il ne veut pas de désordre en son sein. L'Allemagne a déjà trop de juifs». Et dans un échange avec Balfour en 1914: «Nous sommes également d'accord avec les anti-sémites cultures, en ce que nous croyons que les Allemands de foi hébraïque sont un phénomène indésirable et démoralisant».
Plus largement, on retrouve un peu partout à cette époque la recherche d'une refondation charnelle de la nation, son peuple et son territoire, laquelle devait culminer en Allemagne dans le célèbre «Ein Volk, ein Reich, ein Führer». Ces mêmes arguments étaient mis en avant par l'Organisation Sioniste Mondiale pour légitimer la création d'un État juif en Palestine ―ils sont d'ailleurs toujours d'actualité à la Knesset aujourd'hui.
Il va de soi que ces idéologies se sont avérées largement nauséabondes et formidablement destructrices. Fort heureusement, elles ont perdu énormément de leur attractivité intellectuelle presque partout dans le monde depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Néanmoins il est anachronique de réduire ce moment de l'histoire et la frilosité générale qui a marqué la conférence d'Évian à un simple antisémitisme généralisé. L'accueil aurait été tout aussi frileux, pour des raisons similaires, si les "migrants" avaient été noirs ou musulmans ou tsiganes ou asiatiques…
Emission très instructive! Merci
Henry Bérenger n'a pas été ambassadeur de Pétain à Ankara, confusion avec Gaston Bergery.
manuel de capitalisme pour les nuls
1) pour commencer il vous faut deja un peu de pognon de base, ou en tout cas au moins ce que vousdevez chercher a obtenir a tout prix : une possession. N'importe laquelle. Un bout de terrain c'est toujours constructible, une barque, un appart, n'importe quoi d'habitable c'est encore mieux, un champ, une usine, une mine de matieres premieres, une grosse entreprise ou simplement des parts ed celle ci c'est encore mieux. Pour ca vous devrez de plus en plus faire confiance au bol d'etre tombé sur les bons papas-mamans plus vous visez haut. Il est toujours possible de gagner au loto et de viser plus haut encore, plutot que de se ruiner en voyages au caraibes extremement luxueux et dispendieux, ou meme, des fois, rarement, de reussir a grapiller, (ou meme inventer sans se faire piquer l'idée), un bout de nouvelle technologie naissante et qui va bientot faire un boom, mais quoi qu'il en soit, la base c'est de posséder un truc.
2) rentabilisez votre truc de toutes les manieres possibles tant qu'il ne s'agit pas de le vendre. Developpez vous, achetez d'autres trucs. Plus c'est stratégique, meilleur c'est économiquement. Les secteurs les plus strategiques ? Banques, assurances, armes, telecom, matières premières, énergie, bâtiment.... Plus vous couvrez de secteurs clés plus grandes sont vos chances de reussite.
3) faites le maximum de profit. Pour ca trois recettes : payer moins les employés, faire payer plus les produits vendus, prêter a ceux que vous laissez dans la merde parce que tout le pognon reste dans vos coffres, en exigeant des intérêts. Attention toutefois : risque de mécontentement si ca se voit trop, ou pire, si une catastrophe économique arrive, du genre tout les pequins qui ont un tout petit peu d'epargne au lieu d'avoir des dettes demandent leur pognon en meme temps. Pas grave faites quand même. Juste : faites profil bas.
4) quand ca se voit, que la crise éclate, que la situation n'est plus tenable sans rompre l'equilibre qui vous laisse tout en haut de la pyramide sociale, faites faire la meme chose ailleurs, par d'autres gens qui coutent moins cher, et rapatriez votre production par bateau. Le chomage va commencer a augmenter sensiblement, puisque vous n'embauchez plus personne et que vos copains font pareil. Achetez alors le dernier élément clé de ce qui doit être possédé par tout bon capitaliste, surtout en temps de crise : un bon vieux média de propagande, plus il est acheté mieux c'est.
5) commencez a expliquer a longueur de colonnes que nous acceuillons trop de refugiés economiques venant des autres pays touchés par la meme crise (parce que c'est toujours international), et que c'est précisément pour cette raison qu'il n'y a pas de travail. qu'il faut arreter l'afflux d'etrangers si on veut garder notre travail et rester nous memes. La question, vous allez voir, va prendre très vite de l'ampleur. D'une parce que le chomage de masse ne demande qu'un responsable a lyncher, et qu'il faut absolument que vous trouviez quelqu'un d'autre que vous meme a leur pointer du doigt, ils ne reflechiront pour la plupart pas beaucoup plus. D'autre part parce que le gouvernement va tres vite vous aider lui aussi. Parce qu'a mesure que la crise du chomage s'étend et que le pognon se fait plus rare (a part, toujours, dans votre coffre et celui de vos potes), se pose la question du pognon qui retourne a l'etat et avec lequel il peut financer ce qui lui permet de rester un etat. Securité, education, solidarité... Tout ca s'efface peu a peu, ainsi que tout ce qui peut nous permettre de faire société, quand disparait le pognon pour s'en préoccuper. Moins l'etat a de blé plus vous le tenez par les couilles.
6) commencez a financer en dessous de table les partis qui corroborent votre version des faits : s'il n'y a plus de travail ce n'est pas la faute de la crise que nous avons provoqué par cupidité forcenée, mais la faute des etrangers trop nombreux. il est plus important de s'occuper de ce probleme que de commencer a essayer d'imaginer quelque chose qui puisse ressembler a de l'equité sociale. D'ailleurs ridiculisez ceux qui tiennent ce genre de discours le peu de fois que vous parlez d'eux. Ils doivent etre le plus inexistants possible, en pouvant pousser jusqu'a sa limite la plus extreme la notion de ridiculisation si toutefois on venait a avoir massivement conscience de leur présence.
7) faites gagner, a force de manipulation des masses, le parti qui vous arrange le plus. Puis croisez les doigts pour que cela vous fasse survivre a la crise economique encore plus grande qui ne va pas tarder. Courbez le dos, préparez vos valises de billets au cas ou il faudrait fuir, se reconstruire ailleurs... et attendez de voir si votre pays va :
-sombrer dans le fascisme et vous permettre de gagner encore plus de pognon en vendant vos matieres strategiques, armes, matieres premieres, energie, telecoms et autres dans le cadre d'une guerre, ce qui multiplie par dix leurs profits, au moins. Meilleure option pour vous, d'ou l'investissement de départ, politiquement parlant.
-sombrer dans la révolution et vous permettre de gouter aux joies de se faire sodomiser a sec par un pal enfoncé rudement par dix mecs en meme temps. (vous aurez alors mal fait votre job en 4 et suivantes, ou bien vous aurez eu la malchance de tomber sur l'evenement "pas de bol", qui met le feu aux poudres alors que vous ne vous y attendiez pas)
Belle et pertinente émission.
Il est fait régérence aus ositions des pays de l'Est, dont la Hongrie.
Il semble qu'on trouve là-bas une crainte effective de perdre une part importante de leur population "autochtone", en tout cas d'après ce qu'en donnait à lire le dossier du Monde diplomatique du mois dernier, notamment sur le cas hongrois.
"Migrants": nom égarant.
Le mérite principal de l'émission est d'avoir à plusieurs reprises soulevé la question terminologique. Sans quasiment l'instruire il est vrai. Et pour cause. De même en effet qu'il aura fallu nombre de décennies pour reconnaître que le terme de "réfugiés" fut, avant la Seconde Guerre (mondiale), plus qu'un nom d'emprunt: un nom trompeur pour désigner les juifs (et consorts), l'appellation de migrants est aujourd'hui un terme dont l'adoption fait fi de la question posée par ce nom.
Une double méprise le permet, dont la déterminante est la tout à fait principielle et générale: terminologique aberration consistant à concevoir la langue comme une simple nomenclature ignorant la signification de ses termes réduits ainsi à l'indétermination, soit à l'arbitraire commun "bon vouloir", dans leur fonction de désignation. Saussure - dont ce fut l'enseignement essentiel - attribua fort justement cet aveuglement à la philosophie du langage qui sévit depuis - et malgré - Platon jusqu'aujourd'hui. Ainsi croit-on que "migrants" renvoie sans question: désigne directement ceux dont on nous dit (les montrant même désormais sur écrans) qu'ils quittent un pays, qui serait le leur, pour un autre: aussi potentiellement, craint-on, que fâcheusement le nôtre! Cela donc sans s'inquiéter de l'humaine signification de cette "migration".
Or, de même que la solution, par les nazis voulue finale: définitive (Endlösung) de la question juive n'était réductible au sort infligé à une seule population, entre d'autres, de: non point essentiellement migrants, mais porteurs d'humanité, l'exil aujourd'hui de leurs successeurs rappelle à leurs contemporains de pays mieux lotis ce qu'humanité signifie: à savoir, commune: absolument permanente: essentielle misère: devoir pour chacun avec l'aide des autres affronter l'adversité à laquelle sa vie propre est ordonnée.
Vie propre donc, plutôt que propre vie, tel est ainsi ce qu' humanité signifie. Indissociablement solitaire et solidaire. Chacun jusqu'en sa mort dignement migrant. Verbe par conséquent, et non point nom* égarant, que ce terme de migrant.
* Conformément à cette opposition du verbe au nom en laquelle réside la saussurienne leçon - jamais jusqu'ici méditée.
J'ai lâchement lâché en cour de route ...
Demain, je m'y recolle, peut-être.
Mais pourquoi j'ai lâché ? La chaleur ... le trop plein ... la goutte qui ...
Beinh oui, again : "L'Histoire ne se répète pas; elle a tendance à bégayer" Karl, mort à Londres.
Comparer, c'est pointer aussi bien les convergences que les divergences. Et c'est plein d'enseignements. Alors, ceux qui disent que "ça n'a rien à voir" en pointant, justement, les différences, sont de mauvaise foi (j'imagine qu'ils connaissent le sens du mot "comparer").
Très intéressant.
Mais la capacité d’indignation et de révolte me semble toujours aussi tiède et/ou résignée et/ou on n’en sait plus rien, même de la part de vos invités. On fera peut-être le même type de constat dans 20, 30, 50 ans. Allez savoir. Dur, dur, vraiment dur.
Le lien du documentaire
https://vimeo.com/115465343
très belle émission et inquiétante....coquilles vides en juillet 38, idem aujourd'hui : souhaitons que notre avenir ne soit pas aussi sous les mêmes funestes augures, quoique la montée de l'extrême-droite partout et de futures élections européennes avec comme sujet numéro 1 "les migrants" ouvrent des possibles angoissants.
Karl Marx : “Celui qui ne connaît pas l'histoire est condamné à la revivre."
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ouvrons la cage fermée à Loiseau, et refermons la porte : ELLE, elle pourra en sortir en bouclant la serrure ouverte de la fermeture, sans pouvoir en sortir..... trop beau, trop haut, trop fort, l'épidémie de pensée complexe !
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Limpide ! ...et pourtant nulle avancée "anthropologique" à prévoir ... bien au contraire ...