Nicolas Colin, un barbare numérique contre les empires
Drôle d'oiseau ! Depuis longtemps, on rêvait de le contempler de près. Quand Nicolas Colin, l'an dernier, a publié avec son quasi-homonyme Pierre Collin son rapport sur la monétisation des données des internautes, avec la modeste ambition d'inventer la fiscalité du XXIe siècle, notre éconaute, intriguée, était déjà allée lui rendre visite. C'est même ce rapport qui nous a donné envie de creuser la question de la valeur économique des données. Et voilà qu'on le retrouve, trainé au tribunal par le PDG des taxis G7, parce que notre chevalier du numérique s'est embringué dans la guerre des taxis. Et voilà qu'il en tire (encore) une brillante réflexion sur la révolution numérique. C'en était trop. Il fallait l'interroger devant nos caméras.
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Derniers commentaires
Michel Henry - La barbarie.
Dans le premier cas, une contradiction du présentateur sur le caractère démocratique de "l'Empire" aurait été bienvenue...
Mais en y réfléchissant, je trouve que c'est vraiment une bonne image. Mais pas dans le sens que prone ce type de la secte ultra-libéral.
Sans être un expert sur le sujet, je sais que les vagues d'immigration barbares ont été succéssives. Elle ont commencé vers 250 après J.C. et ces Barbares là ont été intégrés dans l'Empire romain. Mais il faut dire que cet Empire fonctionnait à peu près correctement.
Ce que nous nommons les "invasions barbares" arrivent surtout à la fin du quatrième siècle, quand l'Empire romain est déclinant. Les Barbares se trouvent alors au bon moment pour renverser l'Empire et prendre sa place.
Et c'est là que l'analogie est intéressante. Dans une société prospère et sûr de ces institutions, ces nouveaux barbares auraient été intégrés (plus ou moins bien avec plus ou moins de réticences de la part de ces entreprises barbares). Mais dans notre société en déliquéscence, ce sont ces entreprises qui sont sur le point de renverser l'ordre établi car celle-ci est faible.
Le problème ne vient donc pas de ces entreprises mais de notre société qui ne peut plus les absorber tout en garantissant une vie correcte au plus grand nombre.
Enfin, j'espère juste que la chute de notre Empire ne va pas être aussi violent que celle de l'Empire romain car ça va pas être drole pour la majorité des dominés.
Patrick Lecoq
C'est la musique la plus irritante du monde.
- les barbares ne veulent pas piller les villes et aller voir plus loin pour piller encore et encore.
- les barbares comme les romains, quand ils font la guerre on un objectif de guerre à savoir, affaiblir l'adversaire économiquement, ce qui peut passer par la phase de destruction éventuelle des cités.
- les barbares ont un objectif politiques, devenir romain, prendre le contrôle de l'empire, pas de le détruire.
Je ne suis pas informaticiens ou expert en nouvelles technologies alors je ne pontifie pas sur ces sujets. Alors pourquoi n'importe quel olibrius se permet de disserter sur des problématiques historiques auxquelles il n’entend rien ?
Quand on sait que 60 à 80 milliards disparaissent chaque année en évasion et fraude fiscale, et près de 32 milliards pour la fraude à la TVA ( carousels, etc.On met ici le doigt sur un vaste problème qui n'est pas imputable au numérique.
Je ne comprends pas bien l'intérêt de la presse pour le rapport Colin sur la fiscalité qui se conclut par une solution proche de l'usine à gaz fiscale (taxer l'utilisation des données personnes des clients !), totalement innapplicable en l'état quand on connait l'agilité des géants du numérique à se faufiler entre les lois . Il ne faut pas dire que ce sont des barbares incontrôlables alors qu'il suffit de leur appliquer la règle commune à toute entreprise. Les caisses de l'Etat se vident: peut-on accepter de voir les GAFA et autres acteurs du numérique refuser de jouer le jeu. Non, evidemement si on veut rester cohérent et juste.
et le patient qui ne vie pas comme il "faut" sera mi au ban.
Et les acteurs des industries existentes par des empires ...
Alors quel serait le role des personnes qui se font payer par l'empire pour savoir comment se preparent et attaquent les barbares?
Comment finissent-ils dans l'histoire?
1300€ HT dix jours avant la date du séminaire"
http://mba.thefamily.co/?utm_source=SiteBA&utm_medium=Test2&utm_term=Test2&utm_content=Test2&utm_campaign=Test2
Je ne vois vraiment pas ce qu'il y a d'innovant à servir la soupe à un néo-charlatan qui sert et se sert du surplus économique accumulé par les boîtes qui payent à leurs cadres dirigeants des séminaires dispendieux et des conférences fumeuses centrées sur un vocabulaire guerrier et vaguement inspiré des théories elles mêmes contestables de T Negri et M Hardt (l'Empire, la Multitude...).
Quand à l'édification béate de la figure de l'entrepreneur en héros barbare nietzchéen animé de la "volonté du vainqueur et de la joie de créer", on connaissait déjà ce genre de salades avec JA Schumpeter et W Sombart: recycler cette figure mythique complètement éculée n'a là aussi rien d'original ni d'innovant.
Le modèle des GAFA repose sur la position monopolistique, la mise au travail des clients, la captation des ressources numériques que ceux-ci mettent gracieusement à la disposition de ces groupes, la généralisation des économies d'échelle et l'optimisation fiscale: autant de concepts qui consistent simplement à s'emparer du travail des autres sans contribuer en retour aux biens publics, soit la base du capitalisme à l'ancienne transposée à l'économie de la connaissance.
Le seul écosystême dont on peut parler dans l'affaire est la convergence au sein de la même secte techno-libérale d'un public de moutons dénués du moindre esprit critique et de petits malins qui recyclent en business des concepts empruntés à d'autres, et qui célèbrent de concert la fée "innovation", entretenant la confusion ambiante et la représentation univoque d'une société foncièrement agonistique qui serait le théâtre d'un affrontement entre barbares en costume-cravate et soldats d'un empire capitaliste en perdition. Pathétique.
Ce Nicolas Colin a l'avantage de regarder au bon endroit de la bonne façon et de proposer des pistes vraiment crédibles pour l'innovation qui seraient parfaitement accaparables par un état de gauche voulant améliorer ses administrations et ses services ...
Je rigole vraiment de la gauche "des sentiments". Il faut qu'on ai une gauche de l'innovation, de l'investissement si on veut un jour etre autre chose que des bouffons qui n'ont rien autre a proposer qu'un genre de charité à coup d'allocation et de rustine pendant que tout se barre en sucette. La banque d'investissement du programme de Hollande est un tres petit pas dans ce sens.
Je rêve d'un gouvernement qui mette en place une assemblée de gens élus ayant pour fonction d'investir dans des entreprises qui comptent vraiment pour le futur. Avec des choix d'investissements concertés, soumis au vote, qui ont pour véritable intérêt de servir le bien-etre des gens et non pas la rentabilité a court terme. Cela donnerait peut etre une nouvelle caisse de résonnance pour le CNRS français et les entrepreneurs qui ne sont pas issus de familles de millionnaires... Imaginez si jamais lagardere ou le qatar devaient maintenant composer avec un investisseur massif, public, controlé par une assemblée. Le rapport de force avec l'actionnaire serait enfin profondement modifié et on apporterait enfin une réponse facile et rapide a mettre en oeuvre pour proteger un minimum les gens des monstres de la finance. Et en plus, on pourrait meme gagner de l'argent plutot que de laisser une activité hyper lucrative a des acteurs privés psychopates... Cela résoudrait aussi sans doute le fait que les seules usines modernes, performantes et donc compétitives qui se construisent désormais se situent en amérique du sud et en asie.
ces individus ont tellement interieurisés,par leurs diplomes universitaires,la compétition,qu'ils ont une vision du monde uniquement prédatrice,avide de clients,de marchés...leur psychologie d'esclaves du savoir,qui leur a permis de s'élever intellectuellement et socialement,biaise leur anticipation des rapports humains à venir,la révolution numérique,de leur point de vue,serait pourvoyeuse d'une finalité lisse,intéressée,irréfutablement libérale.c'est un postulat qui peut se comprendre,ils leur restent des esclaves à trouver pour faire fonctionner cette machine atroce...trés peu pour moi.
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Oui.
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De manière indirecte les facilités de conservation et de restitution ne sont certainement pas un frein à la qualité de diffusion ou de contenu.
Depuis un trentaine d'années la technologie numérique est en forte expansion et englobe toujours plus de domaines.
Vous voyez encore du calcul analogique? Des télévision cathodiques? Nos téléphones s'intègrent toujours plus dans l'environnement numérique (internet, paiement, qcode)... Or chaque progression de cette technologie pousse à la progression suivante.
Par exemple, dans une administration où tout tends à être numérique, un formulaire papier est une barrière de communication qui empêche l'unicité du système. Dans ce contexte, cette "anomalie" subie une forte pression afin d'être intégrée au système, et elle le sera.
Pour ce qui est des avions de chasse, des trains et de leurs systèmes d'information, la quasi totalité du travail de conception est lié au numérique : simulation numérique, traitement de l'information, conception assisté par ordinateur... Et j'imagine pas la quantité de donnée produite en fonctionnement.
L'école publique et la sécu sont des parfaits exemples de domaines en phase de numérisation. Tout peux à présent se gérer par Ameli et des courriers électroniques, les nouvelles méthodes d'enseignement (tablette dans ta face ou visioconférence, si si) et les support numériques sont en pleine expansion dans l'éducation nationale.
Mieux vaut 2 emissions et que chacun puisse exprimer clairement sa pensée, qu'une emission "pugilat".
Quand Google devient le plus fort, il n'a plus besoin d'avoir le comme premier objectif le besoin du client. Et il n'y a aucune raison pour que ce soit différent pour Uber , Airbnb, et les autres. La question est de savoir si ces "barbares" peuvent disparaitre aussi vite qu'ils sont apparus quand leur propre interêt supplante celui de leurs clients ? Je ne connais pas la réponse.
http://pastebin.com/qh6Tta3h
Heureusement que les barbares entrepreneurs du privé ont attaqué le marché (!) de l’éducation !
Je n’ai pas le courage de regarder la longue vidéo présentée par le coooool conférencier de ZeFamili.
Mais quelques extraits m’ont suffi. :(
Je ne dis pas qu'il ne faille pas innover, on est même obligé d'innover, parce que tout le paysage, les fondements même de nos sociétés ont changés et continuent de changer. Il est dès lors indispensable d'innover. Mais pas en laissant libre court à n'importe quoi, en repoussant les conséquences de ces innovations à... ou plutôt en ignorant lesdites conséquences. Je ne blâme pas les entrepreneurs : on leur laisse la bride sur le cou, on les encourage même à tout bousiller, puisque les maîtres-mots sont « profit », « croissance », «compétitivité », etc. Où c'est qu'on est, en tant qu'êtres humains là-dedans ? Juste les machines à produire ; nos intérêts propres n'ont aucune importance, seuls comptent ceux des « créateurs d'emploi » que sont les Chefs d'Entreprises (et leurs actionnaires).
Blâmerais-je alors l'État ? Peut-être. Peut-être, considérant qu'il est censé nous représenter, devrait-il s'intéresser à nous plus qu'aux entreprises. Peut-être devrait-il inciter fortement les entreprises à s'intéresser à nous, plutôt qu'à les laisser faire ce qu'elle veulent en assurant pourtant qu'elles ne veulent que notre bien -- alors qu'elles ne regardent cependant que leurs marges bénéficiaires. Mais l'État est aussi source d'innovation ayant, par exemple, considérablement favorisé l'industrialisation de l'agriculture, poussé au remembrement, faisant passer en moins d'un siècle le nombre d'agriculteurs sur notre sol de quelques 70% à autour de 1%. Avec des conséquences drastiques dont un ministre responsable, Edgar Pisani, a eu l'honnêteté de s'en sentir coupable.
Plus étonnant est l'apport supposé du capitalisme dans nos récentes innovations comme l'avion, l'ordinateur, le web, beaucoup de médicaments, j'en passe. Noam Chomsky le résume dans un entretien sur la pseudo-opposition entre capitalisme et socialisme dont je me suis permis de traduire et dont j'en reproduis le début.
« Alors que la Guerre froide arrivait à sa fin dans la fin des années ‘80, j’ai écrit un article intitulé "URSS versus socialisme". J’avais été invité à l’écrire par un journal de gauche qui a refusé de le publier et il est finalement paru dans un petit journal anarchiste. Et il était très juste. Quand Lénine prit le pouvoir en 1917, une de ses premières actions — Lénine et Trotsky — fut de détruire les institutions socialistes qui s’étaient développées pendant la période de la révolution. Il le fit pour une raison principale, qui n’était pas secrète : il pensait que la Russie était une société paysanne passéiste, qu’il fallait la conduire de force à l’industrialisation, elle n’était pas prête pour le socialisme.
Alors, où est la bataille contre le socialisme ? Ou prenons par exemple les pays de l’ouest : étaient-ils capitalistes ? Utilisez-vous un ordinateur ou l’internet ? Voyagez-vous en avion ? Prenez-vous des médicaments ? Pratiquement tout ça est issu du système de l’État. Ça provient du secteur public.
Si vous considérez l’immeuble dans lequel nous sommes assis, il a été construit sur les ruines d’un laboratoire qui concevait, il y 50 ou 60 ans, avec un financement du Pentagone, des ordinateurs, l’internet, de la micro-électronique, la révolution des technologies de l’information (IT), et ainsi de suite.
Entièrement payé par le public, sous le prétexte de la défense : "Les Russes arrivent". IBM, par exemple, était ici pour apprendre, avec des fonds gouvernementaux, comment passer des cartes perforées aux ordinateurs. Finalement, dans les années ‘60, IMB en est arrivé à fabriquer ses propres ordinateurs qu’ils ne pouvaient pas vendre parce qu’ils étaient trop chers. Donc le gouvernement les a achetés. L’acquisition est un des principaux moyens avec lequel le public subventionne des industries privées.
Et finalement, vingt ans plus tard, il devint possible de faire de l’argent avec les PC et autres. C’est la manière dont l’économie capitaliste fonctionne. Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’initiatives des entreprises ou de choix des consommateurs. Il y en a. Mais ils ne sont pas le facteur principal, ça se passe plus dans la branche marketing. »
Je ne lance que des pistes et ne pose que des questions. Mais je suis fondé à penser que dans le mode de fonctionnement actuel, si vous me permettez l'expression, on l'a dans le cul. Et vous venez de voir dans cette émission un de nos enculeurs en chef.
Un tour sur Ars Industrialis…
PS :Au fait que cherche les barbares ? Et bien la même chose que l'empire ; le fric pour le contrôle.
Rien de neuf sous le soleil. Mais si on garde l'analogie on peut se dire que tt comme à Rome, les barbares deviendront empereurs et plouf l'empire.
PS' : n'importe quelle entreprise vise une satisfaction client lorsqu'elle est minoritaire. Le jour où elle devient majoritaire et en quasi monopole le rapport de force s'inverse.
Ce n'est pas parce qu'il y a conjonction un temps entre l’intérêt du client et la survie de l'entreprise que ça en fait un même objet.