Nicolino à Bové : "José, touche pas au loup !"
Loup y es-tu ? Oui, le loup est revenu sur le plateau du Larzac, et menace les brebis. Emoi médiatique (local). Du coup, José Bové en personne s'est rangé parmi ceux qui préconisent de "tirer sur le loup". Faut pas exagérer, José ! s'exclame Fabrice Nicolino. L'animal est sanctuarisé, notamment par la directive habitat européenne, transcrite dans le droit français. Quant à l'argument du pastoralisme, garant de la biodiversité, avancé par les anti-loup ? Les ennemis de la biodiversité ne sont pas forcément où on pense. "Il y a davantage de diversité floristique sur les pistes de ski, que dans des zones surpâturées par les brebis" assure Nicolino. Le débat est lancé.
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Derniers commentaires
Avant de dire deux choses importantes sur le pastoralisme et la biodiversité, je voudrais dire quelle a été ma déception à la première chronique de F. Nicolino. Telle qu'il a été présenté par D. Schneidermann: "un nouveau chroniqueur spécialiste de l'écologie"; j'ai cru à l'arrivée d'un écologue. Mais non, il est écologiste, voire pire... un journaliste écologiste ! Me sentant trompé sur la marchandise, c'est avec un certain enthousiasme que j'ai déversé mon fiel dans le forum de la première chronique. Néanmoins, F. Nicolino, avec humble lucidité, ne prétend pas être scientifique. Et une fois le mode d'emploi de ses chroniques digéré, c'est avec un grand intérêt que je les regarde.
Bien. Maintenant, je voudrais apporter deux précisions sur le fond. J. Bové prétend que le pastoralisme assure la biodiversité. Et F. Nicolino de répondre que la "diversité floristique" est plus grande sur les pistes de ski que dans les pacages. Attention, le nombre d'espèces présentes dans un espace (cet indicateur se nomme la richesse spécifique) ne dit rien à lui seul, ou pas grand chose, de cet espace. La biodiversité pour la biodiversité -telle que résumée à la richesse spécifique- n'a pratiquement aucun intérêt pour l'écologie. Typiquement, une tourbière acide est plutôt pauvre en nombre d'espèces qu'elle héberge, par contre s'y trouve des espèces rares et protégées, et ces milieux naturels fragiles ont un rôle important dans le cycle de l'eau. A l'inverse, un parc paysager offre à la vue du promeneur une pléthore d'espèces ornementales et peut donc s'enorgueillir d'une très grande richesse spécifique... malgré les pesticides, leurs ruissellements, et le bilan hydrique désastreux.
Ma première remarque est donc de vous inviter à ne pas confondre richesse spécifique et biodiversité. La richesse spécifique est un indicateur factuel quantitatif. La biodiversité est une appréciation qualitative relativement subjective et discutable.
Ma seconde remarque vise à préciser l'impact du pastoralisme sur les habitats. F. Nicolino parle "d'appauvrissement" et généralement, on considère moutons, brebis et chèvres comme des "tondeuses à gazon". Ca bouffe tout et il ne reste plus que des cailloux: le milieu est "appauvri". En réalité c'est à la fois plus subtil et plus dommageable pour les milieux naturels, et notamment pour la moyenne montagne. Typiquement, un mouton va préférer manger l'écorce, les bourgeons et les jeunes pousses de hêtre et de chêne (tendres et azotés) plutôt que des aiguilles et des cônes de sapin (durs et acides). Il suffit ainsi de quelques décennies pour que chênes et hêtres disparaissent des forêts mixtes au profit des conifères par la sélection alimentaire des moutons. Dès lors les sols s'acidifient, les habitats ainsi que les paysages se transforment et se réduisent, et les montagnes "s'enrésinent".
Monsieur Bové a du oublier que, depuis longtemps, il nous est expliqué que si les animaux sauvages se rapprochent de l'habitat humain c'est bel et bien parce que l'habitat humain a pris sur l'habit animal en flinguant l’écosystème dans lequel il trouvait son équilibre !
et sans vergogne !! qui est la victime dans l'affaire ??!
la biodiversité passe aussi par la protection de l'habitat animal, ce que l'homme est loin d'appliquer !!
et ceux qui crient haro sur le loup en france, (au nom de l'écolo-bio-diversité ??) pourraient bien être les mêmes que l'on entendra crier haro sur le paysan africain ou indonésien parce qu'il trucide l'éléphant ou le tigre pour préserver son champ !
en france cela va s'appeler : "régulation nécessaire au bon équilibre de la biodiversité" ; en afrique ou en indonésie, cela va s'appeler "massacre responsable du déséquilibre de la biodiverstié" !
deux poids deux mesures ?!! faites ce que je dis pas ce que je fais :(
- Et l'agneau, alors ?... Oui, l'agneau que vous avez mangé ?
Le loup n'en fut pas démonté.
- L'agneau que j'ai mangé, dit-il. Lequel ?
- Comment, vous en avez donc mangé plusieurs ! s'écria Delphine. Eh bien ! C'est du joli !
- Mais naturellement que j'en ai mangé plusieurs. Je ne vois pas où est le mal... Vous en mangez bien, vous !»
la comparaison avec l'elephant ou le lion qui tuent chacun 10 fois plus d'etres humains que le loup est plutot convaincante.
Comment peut on leur interdire de massacrer leurs propres animaux alors que chez nous on ne se gene pas pour exterminer une espece.
C'est un sujet extremement riche et j'adorerai un debat avec Jose bove sur ce sujet.
Alors, dans un monde idéal ( Le mien, quoi... ), et quitte à pratiquer le tir prophylactique, je préfèrerais qu' on choisisse, pour cibles, les éleveurs...Ca leur éviterait, au moins, de mourir de chagrin de voir leur harem de gigots se faire niquer par le grand méchant loup!
Il faut savoir rester humain...On est pas des bêtes, nicht wahr!?
Carpe diem...
Il y a quelques années , on refusait de prélever les bouquetins.Résultat is étaient trop nombreux, et ont par manger la terre et développer la brucellose.Cela s'est fini en abattage massif.
En ce qui concerne le loup,je suis assez fasciné par cet animal et je ne sais pas si son développement peut poser des problèmes insolvables ( en tout cas,il en pose et il y a des attaques de loup) mais je rencontre une telle idéalisation (symétrique de la diabolisation du loup) que cela me gêne. C'est d'autant plus génant quand c'est pour accuser les bergers français de ne pas savoir faire leur métier ,d'être plus flemmards que leurs concurrents européens (pour le coup ils sont où les capitalistes?).
A vrai dire,quand je me promène , ne voir plus de papillons me semble autant problématique (au niveau environnemental poétique et estethique)que de ne pas avoir croisé une crotte de loup pendant la journée.
Une enquête sérologique effectuée en parallèle sur 12 118 animaux (8 487 bovins, soit 159 troupeaux, et 3 631 ovins et caprins, soit 51 troupeaux) en novembre et décembre 2012 n'a pas révélé d'anticorps dans la population concernée, ce qui permet d'affirmer que la bactérie ne passe que très difficilement du bouquetin aux ruminants domestiques, ce qui semble corroboré par le fait qu’un troupeau d’une centaine de chèvres, qui vit en totale promiscuité avec les bouquetins du massif depuis des années, ne s’est jamais révélé contaminé depuis 13 ans.
Source
Le massif du Bargy serait divisé en plusieurs zones « à l’intérieur desquelles des mesures différentes seraient engagées ». Dans certaines zones (Petit Bargy), les bouquetins seraient capturés et testés ; les animaux réagissant positivement au test sérologique seraient abattus ; les animaux réagissant négativement au test seraient vaccinés et relâchés. Dans les autres zones (Grand Bargy, Jalouvre, Lac de Peyre), tous les animaux non marqués seraient abattus. En conséquence, dans ces secteurs, de nombreux bouquetins indemnes de brucellose seraient tués.
Et pour info, je suis pas fondu d' anthropomorphisme ( Ni de manichéisme, d' ailleurs! ), et je me sens pas "obligé" de - défendre le loup -, pour m' opposer à la débilité d' arguments spécieux sur la "sauvagerie assassine" d' icelui...Je le répète: les éleveurs sont indemnisés, et les "pauv' moutons terrorisés" sont destinés à l' abattoir...Ce qui clôt, il me semble, ce ridicule "débat".
Quant à "choisir" entre loups et papillons, j' en tiens pour les deux...Et que chacun vive où il se doit: le ragondin, dans son terrier, et le piégeur, dans sa nasse!
Carpe diem...
Vous me corrigerez si je me trompe, mais, il me semble que d'un point de vue écosystème, le papillon est largement plus utile que le loup qui n'a pas de prédateurs si ce n'est l'homme. Les écologistes prennent souvent comme symbole des animaux en bout de chaine alimentaire : loup, ours polaire, lion, panda... c'est certainement parce que c'est plus vendeur... Ou alors il faut se servir d'Einstein, pour lui faire dire ce qu'il n'a probablement jamais dit sur les abeilles, pour que ça porte.
Le problème pour l’écosystème n'est pas l'utilité d'un chaînon, c'est sa robustesse. Or, les animaux qui pollinisent les plantes sont nombreux, en terme d'espèces et d'individus, et tout en étant indispensables confèrent une bonne résilience au système car ils se reproduisent vite, et s'adaptent donc assez bien.
Les grands mammifères carnivores (je vais mettre le panda et l'éléphant de côté mais le raisonnement est du même ordre) sont indispensables eux aussi car ils maintiennent une pression sur les herbivores, les empêchant de proliférer en épuisant les ressources, et en risquant des pandémie. Par contre, ces prédateurs sont peux nombreux et peuvent disparaitre très vite. Si l'homme ne se substitue pas à eux pour faire leur travail, en quelques années l'écosystème peut être déstabilisé au point de ne pas s'en remettre.
Allez, un petit article du Figaro !
Un pauvre type, un tartuffe de plus, comme Nicolas Hulot qui se sont construit une image de héros à peu de frais et à grand renfort de com.
mais le docu est intéressant. les images au début : je me rappelle un film (plus long que ces quelques images) en infra-rouge d'une chasse aux moutons dans le mercantour, ça donnait pas envie d'être mouton... c'était un vrai massacre. c'est clair qu'on ne peut partager le territoire avec le loup que s'il y a de la faune sauvage pour ce prédateur (et pas entièrement confisquée par les chasseurs - on compte plus les phoques en méditerranée dans mon coin tués par les pêcheurs parce que c'est de la concurrence, et ça fout en l'air leurs filets) et aussi si les troupeaux sont moins énormes et mieux protégés.
in petto, je me dis parfois, tout de même, que je suis plus inquiète par la disparition des papillons, des batraciens, des oiseaux.
Ces chiffres sont effarants.
La position de Jose Bové me rappelle les réactions des enfants quand on leur lit des histoires de loup. Ils imaginent des actions vengeresses avec des kalachnikovs, des bazookas... Pour éviter cela, on canalise leur volonté de décimer le règne animal sur des animaux de jeux virtuels dans un but louable
En Bosnie et Montenegro, les éleveurs font face aux loups, aux ours et aux meutes de chiens sauvages. Les troupeaux étant plus réduits, il est plus facile de les défendre.
merci nicolino !
J'ai fait une recherche rapide, ça parle ici de 26 attaques où la piste des loups n'est pas écartée mais rien de bien clair. Je n'ai trouvé finalement que cet article, parlant d'une attaque officiellement attribuée à des loups.
Pour qui ne saurait pas, les attaques de chiens font aussi des dégâts : cf celle-ci, 53 brebis en Pays de Loire, et cet article britannique parlant de 15 000 brebis tuées en 2016 dans un pays où il n'y a pas de loups.
J'avais d'ailleurs lu que les chiens avaient tendance à faire dans le massacre d'enragé contrairement aux loups qui s'arrêtaient au nécessaire pour manger. Faut dire qu'on a sélectionné des chiens pour tuer indépendamment de leur appétit...
P.S. : perso, j'évite de dire "le loup" : "des loups" (c'est parfois un seul) me semble plus approprié parce qu'ils n'ont pas tous le même comportement et dire "le loup" ne fait qu'encourager les rhétoriques de menace mythique.
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Avec notre science et de notre connaissance de la sélection naturelle et de la psychologie animale, ne pouvons nous pas trouver une solution ? Nous avons bien appris aux chiens à ne pas bouffer nos gosses et à nos chats à manger des croquettes... N'y a t'il pas moyen de créer une pression de sélection pour que dans les gènes ou l'inconscient du loup s'inscrive "il est très dangereux de croquer des brebis d'élevage"?
https://www.youtube.com/watch?v=w3hTp7v2rqc&t=0s
José Bové va certainement finir comme Daniel Cohn-Bendit, c'est à dire dans le néant intersidéral d'en marche.
Concernant les "pour le loup" et les "contre le loup", il y a aussi les "acharnés pour" et les acharnés contre" l'ours :
Jean De l'Ours raconté par Olivier De Robert
Aujourd'hui encore il fait vendre du papier et draine du temps de cerveau disponible.
Quelques exemples.
Sait-on comment font les bergers d'Espagne, d'Italie, de Slovénie et des autres pays où le loup n'a jamais vraiment disparu ?