Norman et "Fatoumata Bond"
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Pour appuyer les propos d'André: James Bond a déjà été incarné au cinéma par une femme plus précisément par Ursula Andress, l'actrice qui a aussi incarné la première "Bond girl". Oui, dans une adaptation officielle du tout premier livre James Bond (C(...)
L'extrait du sketch qui a été diffusé m'a fait rire, personnellement. Et je ne le trouve pas raciste. Il faut arrêter de tout voir sous le prisme de la revendication politique. Parfois, on fait une vanne juste pour la vanne et pour faire rire, rien d(...)
Issu de l'histoire des minorités nationales, le terme "minorités" est celui employé aujourd'hui en droit international pour caractériser la situation de groupes subissant une domination – ce qui est le cas des femmes par rapport aux hommes. Même si c(...)
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De toute façon inutile de polémiquer, James Bond c'est Roger Moore et puis c'est tout.
A la rigueur on peut tolérer Sean Connery à cause de l'antériorité.....
On veut toujours plus de chroniques de André, c'est une des meilleurs chroniques !!
Un peu de sérieux.
L'intérêt des James Bond c'est de faire du blé et surtout faire sauter le super décor, en général le repère du méchant méchant, à la fin du film.
BOUM !!!
Plusieurs points:
En fait, la principale question c'est de savoir si la licence 007 est scotchée au personnage de James Bond ou pas. James Bond est dans les roman un charmeur salaud, manipulateur mysogine, alcoolique et dépressif et ayant peur de la mort, le cinéma l'a plutôt transformé en mâle alpha et machine à tuer invulnérable. Redémarrer sur un type de personnage complètement différent, c'est très risqué par rapport à la fanbase et devoir reprendre à 0 la construction d'un mythe.
Concernant la place des minorités dans les films, ce qui pose un problème, c'est plus le double standard des défenseurs des droits des minorités actifs sur les réseaux sociaux. Petit exemple:
- Troie, la chute d'une citée avec un Achille campé par David Gyasi, alors que les textes nous le décrive roux jeune et blond lors de la guerre de Troie. Pas de scandale, c'est progressiste, et l'acteur joue très bien l'intensité du personnage, donc vai.
- God of Aegyptus, avec un casting multi-ethnique (dont Mr Black Panther et trois acteurs japonnais(!)) mais malheureusement trop blanc, se prend une shitstorm progressiste et un appel au boycott, entrainant un mea-culpa et une séance d’autoflagellation publique du studio. Ce n'est pas le seul exemple.
Je trouve incroyable que dans le second cas, pour un film hollywoodien de divertissement sans prétention d'historicité, on crie à l'appropriation culturelle, alors que pour le premier, qui reprend un récit antique intégré au corpus des mythes et légendes fondant la culture européennes, on tire un trait sur les sources pour être progressiste... Soit la couleur de peau a une importance, soit elle n'en a pas, décidez-vous.
C'est comme si l'histoire européenne devait être rétrocompatible avec le cosmopolitismes de nos sociétés actuelles dans toutes les représentations qui en sont faites. Jusque dans les dessins-animés de la BBC voulant enseigner l'histoire aux enfants et qui nous présentes des guerriers Pictes noirs. C'est quand même sacrément gratiné, et à l'heure où l'on pointe du doigt le roman national et son fameux "nos ancêtres les gaulois", pas très cohérent.
Autre exemple : la série The Witcher sur Netflix: on avait l'opportunité rare de dépeindre au public une société médiévale inspirée des cultures slaves, avec ses habits traditionnels, ses décorations typiques, son héraldique, ses chants et musiques, etc... Là aussi tout est passé sous le train du conformiste de la production hollywoodienne, que ce soit le casting, le décor ou les costumes. On a à la place un moyen-âge politiquement correct à l'américaine. Bref, la diversité qui intéresse les producteurs, c'est celle qui est suffisamment organisées pour leur intenter des procès.
Cela dit, j’ai quelques difficultés à comprendre comment revaloriser les minorités par appropriation des valeurs de la dominance qui les ignore.
James Bond est l’archétype du mâle blanc en toute puissance. Ce qui pose problème, c’est bien entendu la dominance, pas la couleur de la peau ou le sexe de celui ou celle qui domine.
Par analogie, j’ai la même interrogation concernant les actuels descendants d’esclaves noirs américains, adoptant pour divinité évangélique le crucifié blond aux yeux bleus de leurs anciens maîtres.
Ceci d’autant plus, comme quelqu’un le faisait remarquer, que le rabbi messianique n’était pas chrétien mais juif, très vraisemblablement avec une barbe et des cheveux frisée noirs, ainsi que des yeux tout aussi foncés.
A nouveau, les tentatives de rééquilibrage des rapports de forces par le genre ou la couleur de peau n’ont aucun sens. Pire, ça fait diversion en noyant les véritables questions dans un politiquement correct qui n’a de vertueux que le nom.
Pour conserver ma dominance, je suis prêt à toutes les concessions, surtout si ces concessions renforcent cette dominance en brouillant les esprits dans de faux débats.
Pas très neuf, tout ça…
Le problème n'est pas, AMHA, arithmétique ou colorimétrique (le nombre de noirs, le nombre de blancs…). Il est symbolique, et il se traduit par la hiérarchie des rôles. Il y a des premiers rôles et des rôles secondaires, des rôles passifs et des rôles d'action. Le récit montre les interrelations de ces personnages: qui prend le dessus? Qui se soumet? C'est toute cette écologie dont le public (l'ensemble du public) jauge et mesure les effets en regardant un film. C'est de cette façon qu'on donne de l'importance, ou pas, à certaines catégories de personnes. Accoler au James Bond mâle blanc un personnage de femme noire qui a la même position dans la hiérarchie statutaire, c'est déjà signifier qu'on fait une place aux groupes représentés.
Bonjour André,
Oui, je comprends votre point de vue. C’est celui du philosophe qui en surplomb, pense devoir et pouvoir gérer les équilibres et rapports de forces entre dominants et dominés dans le but de réduire les violences sociales. Dans cette affaire, il est exact que les positions symboliques sont déterminantes.
Il s’agit là d’un volontarisme très proche de celui de Platon plaçant le philosophe au sommet de la pyramide dans sa république idéale. De raison, la force doit se soumettre à la raison. En supposant naturellement que les dominants comme les dominés s’y soumettent…
Le point que je soulève ici s’appuie plutôt sur un constat simple : Personne ne renonce jamais à sa dominance sans contrainte (et même avec…), peu importe sa place dans la hiérarchie des dominances. Ca n’est pas affaire de raison, mais de désir. Ce qui se vérifie même pour Platon, lorsqu’il se place en philosophe des philosophes. En rédigeant la République, il instaure la raison d’une dominance à laquelle il n’est pas près de renoncer, même au risque de la mort.
Ce que je veux dire par là, c’est que lorsqu’on va au cinéma voir un James Bond, c’est exclusivement pour pouvoir s’identifier avec un dominant qui va dominer toutes les situations peu importe les obstacles. C’est ça qui produit du plaisir, on ne s’identifie jamais avec des dominés, ça ne peut jamais être agréable. En ce sens, il est tout à fait possible de transformer James Bond en femme noire, à l’impérieuse condition qu’elle soit dominante, sinon ce sera un échec.
En notant que cette recherche d’identification est indépendante de qui je suis (homme, femme, blanc, noir, etc.) et de qui est le héros. L’important est que le héros domine, tout le reste est accessoire.
Si je n’aime pas James Bond, alors je peux obtenir la même chose avec Lara Croft, le résultat en sera identique. Ou Woody Allen, ou encore Djamel Debbouze, qui en plus d’être maghrébin est handicapé (autre minorité)
Dans tous les cas, ce que je veux, c’est que mon héros ou mon anti-héros domine, c’est tout. C’est la raison pour laquelle les petites filles en Iran rêvent de jouer avec des Barbies platinées, ou que les descendants des esclaves noirs américains ont pour divinité un improbable caucasien blond aux yeux bleus.
De tout cela, le philosophe ne peut rien y faire, malgré toute sa raison raisonnante, sa dominance de raison sera régulièrement mise en échec…
Votre vision de la culture est trop statique, comme si les positions étaient acquises une fois pour toutes. Mais les représentations, les normes ou les statuts dominants bougent, et la culture est l'un des théâtres de ce déplacement. Si ça n'était pas le cas, personne ne râlerait à la perspective d'un changement dans ces statuts. Donc oui, les dominants défendent leur position – c'est bien ce qu'exprime le conflit sur JB. Mais le fait même que la production se pose la question d'une évolution montre que d'autres publics sont visés – et pas seulement les mâles blancs…
Non, relisez-moi, ça n’est pas mon propos.
Les questions que je pose n’ont pas grand-chose à voir avec le culturel, toujours instable, toujours en refonte permanente, en relativisme sans fin.
N’étant pas philosophe, je n’ai aucune tentation d’arbitrage, même si bien entendu, je sais raisonnablement en déceler les composantes idéologiques.
Ce que je demande à James Bond, c’est de flinguer tous les méchants et d’en sortir vainqueur.
Pour le reste, qu’il soit homme, femme, blanc, noir, vert ou bleu, je m’en fiche un tantinet, pourvu que ce soit efficace…
Je suis comme la petite fille iranienne qui veut ses poupées Barbies.
Et ça, ça n’a rien à voir avec la culture.
Pourquoi ?
1) Pourquoi pensez-vous que votre attente par rapport à une franchise cinématographique n'a rien à voir avec la culture? C'est tout le contraire: la culture, c'est ça - des propositions et des attentes, des œuvres qui vont à la rencontre des publics… Et qui parfois y arrivent, ou parfois échouent, selon l'adéquation qui s'établit entre la proposition et le public concerné.
2) Si vous n'avez pas d'attentes relativement à la représentation d'une identité ("Pour le reste, qu’il soit homme, femme, blanc, noir, vert ou bleu, je m’en fiche"), cela veut simplement dire que la vôtre est déjà prise en charge et bien représentée dans la culture actuelle. Ce n'est pas forcément le cas pour d'autres publics – qui intéressent néanmoins aussi la franchise…
Je ne comprends pas bien votre remarque concernant les franchises cinématographiques qui ne seraient pas culturelles. S’agit-il de franchises commerciales ? Que viennent-elles faire dans l’histoire ? Que le commerce soit culturel, comme tout le reste, je n’en doute pas un seul instant…
A nouveau, mon propos n’est pas là. Je soulignais simplement le fait que le culturel ne vient qu’après (très loin après) les motivations profondes qui nous animent. Des motivations qui, par exemple, nous conduisent à prendre beaucoup de plaisir à voir des gens tuer d’autres gens, les dominants étant nécessairement les bons et les autres, les méchants. Car c’est bien le ressort de tous James Bond et autres Rambo, non ?
Ca n’est pas une question de morale, le culturel ne venant apporter son habillage vertueux que bien après, pour légitimer quelque chose qui ne s’éduque pas, ni se rééduque en aucune manière. Peu importe les publics, d’extraction bassement populaire ou culturellement hautement distingués, ça ne change rien, c’est structurellement identique.
La seule chose que puisse faire le philosophe, c’est travailler à nous rendre le moins désagréable possible les inévitables écarts avec une morale nécessairement chahutée, peu importe qu’elle soit populaire ou cultivée, ça ne change rien à l’affaire.
C’est pourquoi je disais que peu importe que les héros soient des mâles blancs dominants ou des femmes noires toutes aussi dominantes, pourvu qu’ils ou elles tuent le maximum de méchants pour notre plus grand bonheur.
En résumé, je ne crois absolument pas que le culturel ait la moindre influence sur ces motivations pulsionnelles profondes puisées au plus profond de nous. Ce qui est en revanche certain, c’est que le culturel (et donc le philosophe) doit fixer des interdits non négociables. Non, il n’est pas autorisé de battre sa femme (ou son mari), de violer ses enfants ou d’humilier les minorités. C’est tout et c’est comme ça, ça ne se discute pas.
Mais pour le reste, si je veux tuer des centaines de gens par procuration Jamesbondesque, ma foi, ça ne regarde que moi. Et à nouveau, ça ne serait pas parce que je serais mieux éduqué ou plus cultivé que d’autres. Ca c’est faux.
Merci pour votre rappel sur le privilège des acteurs blancs et actrices blanches, qui peuvent jouer n'importe quel rôle.
Par contre, vous présenter le progressisme de la culture, du "patrimoine", comme allant de soit, il serait comme évident que le personnage de 007 soit une femme noire au prochaine épisode. Et vous évoqué de façon un peu flou, avec Daniel Schneidermann, le "marché" et la "main invisible" d'Adam Smith. Orle patrimoine, la culture et l'industrie du divertissement sont des champs de luttes politiques. Leurs évolutions, les lectures qu'on en fait, les nouvelles productions qui sortent sont prises dans des rapports de forces. Ce nouveau film 007 est sans doute au moins fait de marketing cynique, de la sociologie plutôt progressiste du monde du divertissement, mais aussi (je souhaite mettre l'accent dessus ==>) de victoires antiracistes dans l'opinion publique, que des militantEs ont arraché à l'ordre établi.
C'est quand même curieux tous ces arguments de haute volée culturelle et pas racistes du tout (mais qu'allez vous penser, j'ai un ami noir) pour aboutir à justifier ce fait indigne : il est en France impossible à un acteur noir de travailler.
PS : inutile d'évoquer l'arbre Omar Sy pour tenter de cacher la forêt.
Et moi qui pensait que le vrai scandale derrière tout ça était l'humour de Norman. Mais merci cette analyse, j'en ai entendu de belles avec ce prochaine James Bond.
Autre point qui aurait du/pu être soulevé à propos du sketch de Norman, son : "je veux que Michael Jordan soit interprété par Thierry Lhermitte" car c'est un argument (fallacieux) qui ressort souvent. J'ai lu pareil sous un article a propos de Lupin avec Omar Sy ("et pourquoi pas Mimie Mathy pour interpréter Angela Davis"). Michael Jordan et Angela Davis ne sont pas des personnages de fiction ! Ou bien il y a des choses que je n'ai pas bien perçu dans ma vie de tous les jours.
On peut d'ailleurs noter que cet "argument" démontre deux choses :
- L'impossibilité pour l'argumenteur de trouver un personnage de fiction noir à faire interpréter par un acteur blanc.
- Le peu de personnages noirs dans la culture "classique" (en dehors d'Othello).
Sinon sur Roméo et Juliette et ses nombreuses adaptation, il est à noté que dans Romeo + Juliet, le rôle de Mercutio (blanc chez Shakespeare) était tenu par Harold Perrineau, un acteur noir donc, sans qu'il y ait eu autant de levé de bouclier à l'époque (du moins de ce que je m'en souviens, j'avais 10/11 ans alors). Ce serait quelque chose à vérifier d'ailleurs...
L'extrait du sketch qui a été diffusé m'a fait rire, personnellement. Et je ne le trouve pas raciste. Il faut arrêter de tout voir sous le prisme de la revendication politique. Parfois, on fait une vanne juste pour la vanne et pour faire rire, rien de plus. Je peux concevoir que ça ne fasse pas rire certaines personnes mais de là à en faire un drame... Je suis plus gêné par l'argument utilisé sur le plateau qui veut que les minorités aient besoin de s'identifier. Je trouve ça totalement absurde, cela reviendrait justement à dire qu'elles sont incapables de s'identifier autre chose qu'à leurs "semblables", une sorte d'entre-soi esthético-culturel. Ça c'est raciste pour le coup. Pour s'identifier aux personnages d'un film, il suffit que ces personnages soient bien écrits, tout simplement, qu'ils soient noirs, blancs, jaunes ou extraterrestres peu importe. Je trouve que ce concept d’identification est très anglo-saxon. Ça me rappelle le magazine Ebony que j'avais feuilleté au CDI de ma fac, par curiosité. C'est le besoin d'identification poussé à son paroxysme et déjà à l'époque (2000) cela m'avait dérangé. J'aurais également aimé qu'on traite de la seconde partie de l'extrait du sketch à propos de "Jordan interprété par Thierry Lhermitte". M. Gunthert dit à un moment que c'est le propre de l'acteur de pouvoir tout jouer, et je suis d'accord. Mais si aujourd'hui il est accepté qu'un noir interprète un rôle autrefois dévolue à un blanc, l'inverse serait moins bien vu.
Ha oui, j'allais oublier, je suis "noir" (même si pour moi, ça ne veut rien dire).
débat parfaitement absurde. James Bond est un personnage macho, blanc, réactionnaire, reflet d'une époque où l'Angleterre regardait son passé colonial avec nostalgie. Au reste cela reflète une réalité, les agents de terrain à l'époque de Fleming étaient essentiellement des hommes (vous pouvez allez vérifier chez John le Carré). Donc la prise en compte des évolutions de la sensibilité, des moeurs concernent uniquement le" business model" de la franchise et n'a rien à voir avec la lutte pour l'égalité des droits. Laissez James Bond tranquille, il est mort il y a bien longtemps. Il est important de conserver les traces sexistes, racistes de la culture (même populaire), plutôt que de vouloir tout lisser - pour des raisons commerciales - précisément à des fins d'éducation, de transmission. Je préfère lire "Les 10 petits nègres" à "Ils étaient dix".
Émission intéressante et fine, merci pour ce travail. Il m'a cependant semblé gênant d'entendre à plusieurs reprises les femmes considérées comme des minorités. Elles représentent 52% de la population, ce qui rend le terme inexact (mais son emploi symptomatique).
au basket, les joueurs portent un maillot numéroté .
Le numéro 23 des chicago bulls porté par Michael Jordan a été retiré de l'équipe pour honorer Jordan ; plus personne ne le portera .
Mais certain numéros peuvent être portés par plusieurs joueurs successivement comme on le voit ici chez les celtics où 34 joueurs ont porté le numéro 12 :
https://www.basketball-reference.com/teams/BOS/numbers.html
Ce petit détour pour dire que peut-être, l'actrice ne reprend pas le rôle de James Bond, mais celui de l'agent 007 ....
Un argument qui revient beaucoup dans mes cercles proches, ce serait que changer le genre du personnage de James Bond serait dénaturer le personnage qui est fortement caractérisé comme un anglais séducteur, classieux mais aussi homme d'action. Quitte à vouloir mettre en scène un personnage aux caractéristiques, pourquoi ne lancerait-on pas une nouvelle franchise ?
J'avoue que je ne sais pas trop quoi en penser, les remarques d'André Gunthert me semblent très fondées, et il serait abusif de croire que c'est sous la pression des militants que ces choix marketing sont faits (et dans une certaine mesure ça peut aussi faire partie d'une démarche artistique). Dans un contexte où l'économie d'Hollywood compte beaucoup sur les licences, les remakes, reboots et autres propositions parfois un peu réchauffées, demander du sang neuf ne serait pas de refus! Mais effectivement, dans quelle mesure "sanctuariser" les caractéristiques d'un personnage? Lashana Lynch ne peut-elle pas incarner un personnage séducteur (avec les hommes? avec les femmes? pourquoi pas les deux?) et rentrer dans les clous de l'archétype malgré un changement de genre? On pourrait aussi d'ailleurs se demander si le fait d'être séducteur·trice n'est pas dispensable dans le personnage.
Pour appuyer les propos d'André: James Bond a déjà été incarné au cinéma par une femme plus précisément par Ursula Andress, l'actrice qui a aussi incarné la première "Bond girl". Oui, dans une adaptation officielle du tout premier livre James Bond (Casino Royal), dont les droits avaient été vendus à la Columbia (la MGM détenant les droits d'adaptation de tous les autres romans, ce qui a donné la série principale avec Sean Connery etc).
Dans ce film complètement chaotique, à la production tout aussi bordélique, James Bond est incarné par plusieurs acteurs. Le principal (Peter Sellers) ayant claqué la porte en cours de tournage, le tournage s'est poursuivi en utilisant l'astuce scénaristique suivante: le MI6 décide de renommer tous ses agents "James Bond" (même les femmes). Ce qui fait que Vesper Lynd (Ursula Andress) et Mata Bond (la fille du premier James Bond et de Mata Hari) se font appeler "James bond 007" en même temps que plusieurs autres hommes (dont un joué par Woody Allen). Bref c'est le bordel complet. A noter aussi la présence de Orson Wells et même Jean Paul Belmondo au casting de cet improbable OVNI cinématographique.
C'était en 1967, comme quoi les James Bond plus récents sont beaucoup plus "sages" niveau casting.