"On prend ça en pleine tête, à France Telecom !"
Du silence au tumulte ? Depuis un mois, la souffrance liée au travail et les suicides font la une de la presse et des journaux télévisés. En mai dernier, @si avait consacré une émission à la question des suicides liés au travail, se demandant alors pourquoi les journaux en parlaient si peu. Alors qu'aujourd'hui la situation s'est inversée, cette ultra-médiatisation permet-elle une bonne compréhension du sujet ? On en parle beaucoup, mais en parle-t-on bien ?
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Derniers commentaires
Aaah !
Si France Télévisons ne pouvait diffuser que des documentaires de cette qualité aux heures de grande écoute !
Il est admirablement mené, pudique et édifiant.
Pour l'instant, il n'est malheureusement pas en ligne à ma connaissance.
J'ai des tombeaux en abondance,
Des sépultures à discrétion,
Dans tout cimetière de quelque importance
J'ai ma petite concession.
Le jour des morts, je cours, je vole,
Je vais infatigablement,
De nécropole en nécropole,
De pierre tombale en monument
J'ai juste envie de dire quelques petites choses. Bravo pour cette émission. Je voudrais préciser qu'il serait intéressant de définir les CHS, leur fonctionnement et de faire la liste de toutes les structures offertes au personnel des Administrations pour s'exprimer, analyser, mais dont , hélas, parfois le peu de cas qui est fait de ce qui en ressort tente à prouver qu'elles n'existent souvent que pour donner "bonne conscience". (Je suis retraitée de la Poste et j'ai travaillé en tant que consultant interne, entre autres pour les CHS)
Par ailleurs, je ne peux malheureusement pas étayer de façon précise mon propos en l'illustrant par des exemples , je vis actuellement certaines incantations de nos gouvernants, dont le Premier, comme des dévalorisations : "place aux plus forts, tant pis pour les autres", "l'argent décompléxé", etc.... Alors que je pense comme vos intervenants que seul le SENS est porteur.
Enfin, je ne crains pas pour ma part de parler de "méthodes totalitaires" au sein des entreprises.
Merci pour "arrêt sur images", je me félicite chaque semaine d'y être abonnée
Cordialement - Liliane
être un privilégié c'est dur, surtout en période de crise le privilégié se sent mis à l'écart, tout le monde en chie mais pas lui ! lui il est peinard ! Il glande toute la journée, il a plein de vacances et en plus il est super bien payé , Ha ça oui super bien payés, beaucoup plus que dans le privé et tenez vous bien en plus il a la sécurité de l'emploi, il aspire donc à vivre la meêm chose qu'une personne normale, un salaire de misère, des heures sups gratuites, peu de vacances et surtout le risque de perdre son boulot ! car tout le monde sait que si on risque de se faire lourder on travaille beaucoup mieux!
par Maxime VIVAS
Note du webmaster : l'article a originellement été publié dans la revue Le grand Soir. Pour le lire, c'est ici.
Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies.
Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. A l’époque, tous les délocalisés (souvent des couples) étaient volontaires en raison d’avantages palpables : primes de mobilité, autre qualité de vie, de transport, de logement.
Cette direction nationale comptait environ 800 personnes à Blagnac et 6000 dans ses directions « régionales » dont les sièges étaient à Lyon, Metz, Nantes, Paris, Toulouse.
A Paris, la DG (direction générale), sous l’impulsion d’un DRH éclairé et de quelques collaborateurs convaincus, avait mis en place un service national comptant une centaine d’ergonomes ou assimilés pour 150 000 agents.
A quoi sert un ergonome ? En résumé, c’est un analyste du travail dont la tâche est de créer des situations où les opérateurs sont placés dans de meilleures conditions de confort, de sécurité et d’efficacité. Confort, on voit là le profit pour les agents. Efficacité, on voit celui de l’entreprise. L’intérêt commun est dans la sécurité, la diminution des accidents de travail.
En ces lieux de coopération et d’antagonisme que sont les entreprises, les ergonomes développent des opérations gagnant-gagnant, en collaboration avec les directeurs d’établissements, les cadres, les agents, les syndicats et les CHSCT.
Pour arriver à leurs résultats, ils pratiquent de minutieuses observations du travail, dialoguent avec les opérateurs, avec les cadres, étudient les locaux, les documents de travail, les matériels, les notes de service, les modes opératoires, etc. Ils interviennent sur les ambiances thermique, lumineuse, sonore, l’agencement des postes de travail, le contenu du travail, son rythme et son organisation même.
Leur formation emprunte entre autres à la psychologie, à la sociologie, à la physiologie. Dans le jargon des directeurs de France Télécom (essentiellement issus de l’école Polytechnique) adeptes des « sciences dures », il s’agissait là de « sciences molles », donc de théories fumeuses.
A l’époque (je doute que cela ait beaucoup changé depuis), un diplômé d’une grande école, pouvait entrer dans le monde du travail à moins de 30 ans et gérer illico des dizaines, voire des centaines de salariés, sans avoir reçu une seule heure de formation sur ces sciences méprisées. Le fait qu’elles ne soient pas enseignées à Polytechnique suffisait d’ailleurs à prouver qu’elles servaient tout juste à sodomiser les diptères.
Le DRH, fondateur de l’équipe d’ergonomie, parti (ou débarqué), France Télécom n’eut de cesse que de résorber cette niche de plaisantins dont l’activité faisait obstacle au management intuitif, ou dépoussiéré en surface par des bonimenteurs en costars croisés et cravates rayées, pseudos experts de cabinets de consultants dont les attachés-cases étaient bourrés de recettes magiques pour améliorer en un temps record la gestion des « ressources humaines », réduire les coûts du travail, améliorer la productivité.
Le ramage de ces individus faisait ouvrir un large bec à nos décideurs qui, ignorants du fonctionnement des hommes et surtout des groupes, gobaient les théories les plus débiles et les plus coûteuses (donc excellentes, sinon elles seraient bon marché).
J’ai vécu l’époque où les ergonomes de France Télécom, en rangs de plus en plus clairsemés, essayaient, non sans risque pour leur carrière, d’alerter les dirigeants de leur entreprise sur la dangerosité des solutions qui leur étaient vendues. L’une d’elle, je ne saurais l’oublier tant elle nous faisait hurler, était que pour améliorer la productivité, il fallait « introduire une dose de stress dans l’entreprise ». Quiconque doute de la véracité de cette information devrait consulter la presse de l’époque qui promouvait avec ravissement cette méthode de management.
La liste des futurs suicides s’est ouverte ainsi.
Les ergonomes savaient, parce qu’ils l’avaient étudié et que des expériences l’avaient scientifiquement démontré, que le stress inhibe une partie des capacités du cerveau, favorise les erreurs et les accidents. Ils savaient aussi qu’il provoque des maladies physiques et atteint la santé psychique.
En face d’eux, des docteurs Diafoirus prétendaient avoir inventé la pipette pour instiller le poison à doses millimétrées. Leur geste médical n’étant pas sûr à 100%, des agents overdosés commencèrent à se jeter par les fenêtres.
L’actuel patron de France Télécom a sans doute sa part de responsabilité dans la vague de suicides, mais il n’est pas le seul. Il est celui qu’on peut attraper quand les autres, ayant dirigé une entreprise nationale naguère prospère, sont partis en laissant derrière eux une machine commerciale cotée en bourse, endettée jusqu’au cou, avec un personnel désemparé. Il a suivi la voie mortifère où les salariés sont vus comme des citrons ou des fourmis à affoler à coups de pieds pour qu’elles s’agitent. Les personnels, sans qui l’entreprise n’est rien (pardonnez cette banalité, écrite au cas où un directeur général me lirait), figuraient et figurent dans des dossiers noirs étiquetés : « sureffectifs », « coûts à résorber », « postes à supprimer », « mutations d’office », « commercial ».
Quand, il y a une quinzaine d’années, un Ingénieur en Chef, chef d’un service où je travaillais s’est jeté du haut de l’escalier de la direction de Blagnac au sortir d’une réunion où il avait appris que son service était délocalisé à Nantes, ordre fut donné de nettoyer le sol de marbre rose où il s’était écrasé et de ne pas alerter la presse, de ne pas écrire un mot dans le journal d’entreprise.
Casser le thermomètre…. Feu vert pour les suicides à venir.
Puis, débarquèrent les marchands de « Cercles de qualités » attrape-nigauds qui nous vinrent du Japon après avoir été validés aux States. Une autre fumisterie abêtissante devant laquelle les ergonomes tordirent le nez mais qui s’imposa à raison de dizaines de milliers d’exemplaires dans l’entreprise. Coûteuses bulles de savon qui éclatèrent toutes à la vitesse de la lumière. Il n’en subsiste plus aucune. Plus durable fut l’infantilisation manoeuvrière par les pin’s dont l’accrochage au revers de la veste des sans-grades et des décideurs donnant l’exemple, était preuve d’intégration dans la grande famille de France Télécom, donc de sa cohésion sociale. Et de la supposée capacité des bons sauvages du bas, à qui on allait voler leur Statut, à se laisser éblouir par de la bimbeloterie.
Vinrent aussi les promoteurs de séminaires sans cravate, voire en short. Et en avant pour les jeux de rôles, les brainstormings, les papers-boards savamment constellés de gommettes de couleurs variées, les tableaux blancs égayés de cercles, de carrés, de flèches, de post-its, d’arbres d’Ishikawa, de diagrammes de Pareto, autant de méthodes dont la possible valeur intrinsèque était instrumentalisé e pour avaliser l’idée erronée qu’il n’est pas besoin d’un savoir sur l’homme pour résoudre les problèmes de l’homme au travail. Le « bon sens » dont mon maître en ergonomie disait crûment qu’il est « la connerie unanimement partagée par un groupe homogène » suffisait. Les médias ne juraient-ils pas qu’en d’autres lieux, des « chirurgiens aux mains nues » opéraient de l’appendicite sans ouvrir les ventres et sans avoir fréquenté l’Académie de médecine ?
Des escrocs enjoués promettaient la lune, les décideurs naïfs regardaient le ciel, les ergonomes essayaient de mordre le doigt. Nous avons échappé de peu aux sauts à l’élastique et aux marches pieds nus sur les braises. J’ai quitté cette maison quand le triomphe des charlatans planétaires était si patent qu’il me fallait partir ou me compromettre. D’autres ont dû rester qui ont étouffé leur spleen dans un nœud coulant.
J’extrais de mes archives un numéro spécial du journal « L’Autan » que le syndicat CGT des télécommunications de la Haute-Garonne avait édité pour dénoncer ces dérives en octobre 1990 (19 ans, déjà !). On y lit que la direction sise à Blagnac venait de signer un contrat qui lui coûta de 2 millions de francs (304 898 euros) avec deux joyeux drilles, beaux parleurs qui se faisaient fort de modifier l’état d’esprit de 6000 agents en deux jours de stage. En fait, les malins allaient former 20 animateurs de France Télécom qui auraient ensuite à appliquer la méthode aux autres avec les documents fournis (vendus !) : cassettes vidéo, transparents, stylo spécial (sic), un livre écrit par les deux génies et un test permettant en quelques réponses de se classer soi-même dans un des 4 types de personnalités existants (4, pas un de plus). Un syndicaliste curieux découvrit que cette merveille d’introspection moderne était déjà utilisée dans l’armée états-unienne en 1928. Pour France Télécom, elle avait été rajeunie par l’adjonction d’un procédé de grattage, style « Tac au tac ».
Le contrat comportait une règle idiote à laquelle il était pourtant impossible de déroger, le directeur national, ayant grade d’Ingénieur Général, y veillant personnellement : les formations devaient avoir lieu hors de la région d’affectation des personnels. Des milliers d’agents, souvent « volontaires- désignés-d’office », parcoururent la France en tout sens, les Marseillais visitant Brest, les Bordelais fonçant à Strasbourg, les Lillois découvrant Bayonne. Le chassé-croisé entraîna la perte de dizaines de milliers d’heures de travail et des millions de francs de dépenses supplémentaires, nullement inutiles pourtant, auraient dit ceux qui pensaient que la mobilité forcée doit s’apprendre assez tôt afin que chacun accepte demain une mutation tous les trois ans avec un minimum de pendaison sur les lieux de travail.
Pendant ce temps, les ergonomes reculaient, toujours moins nombreux, toujours moins écoutés, toujours moins promis à une belle carrière.
Le management camouflait sa brutalité croissante sous des gadgets clinquants, ruineux et superflus. Puis, le plus gros de l’opération de décervelage étant fait, on managea sans masque. A la hussarde.
Il me souvient de ce jeune chef d’un service d’une cinquantaine d’agents et de cadres, bardé de diplômes, qui ne comprit pas qu’à son pot de début d’année, seules trois personnes étaient présentes : sa secrétaire et deux fayots (ou pétochards). Il alla pleurer dans le bureau de la psychologue affectée au management qui découvrit en l’interrogeant qu’il ne lui venait jamais à l’idée de saluer son personnel le matin. Il apprit par elle que cette perte de temps était malheureusement d’usage, ailleurs.
Je tiens de source sûre cette histoire d’un jeune cadre sup, arrivant en retard, essoufflé mais radieux dans la grande salle où se tenait un conseil de direction. Il s’excusa en annonçant qu’il rentrait de la maternité où sa femme venait d’accoucher. Un ingénieur, éleveur de chevaux à ses heures perdues, lui rétorqua : « Et alors ? Quand une de mes juments met bas, je n’arrive pas en retard. ». La réplique était assez vile pour que le directeur national lui lance un « Je vous en prie ! » outré.
Mais personne ne lui a sauté au collet pour le sortir de la pièce. Les futurs suicides s’alimentent de ces arrogances impunies et donc répétées.
Un temps, regrettant mes anciens collègues, j’allais déjeuner avec eux au restaurant d’entreprise. Je n’entendais que lamentations, annonce de mutations non voulues, obligations de performances, tableaux d’activités à remplir, fiches d’évaluation individuelles, objectifs chiffrés, affectations de techniciens supérieurs à la vente de téléphones portables, craintes pour leurs primes, bon vouloir du N+1 pour l’avancement, détestation des décideurs. Accablement et rêve de retraite.
Il me souvient aussi de ces cadres sup se croyant intouchables, jamais une grève, pas syndiqués, très impliqués, à qui la direction annonçait un beau jour que leur poste était supprimé, qu’ils devaient se trouver un « point de chute » et qui vivaient alors des mois entiers d’inactivité sur le lieu de travail, niés, humiliés. Chacun d’eux s’employait fébrilement à « se vendre », tremblant qu’on lui impose un poste à Hazebrouck ou à Triffouilly- Lez-Engelure, charmante localité qui n’offrirait pas d’emploi à son épouse et de lycée à ses enfants. Partir ? Mourir ?
J’ai connu un cadre supérieur de 55 ans, chargé de famille, bien décidé à travailler encore 5 ans, acharné à donner satisfaction jusqu’à sacrifier des soirées et des week-ends, qui accompagna tous les changements sans lever un sourcil, qui ne broncha pas quand les premières victimes se plaignirent et que son chef convoqua un vendredi pour lui dire qu’il avait le droit de partir en préretraite et que ça serait bien qu’il le fasse. Sur l’air de : « Me suis-je bien fait comprendre ? ». Viré ! Fissa ! Car son allégeance ne suffisait pas à effacer l’essentiel : sur un listing, il était un pion sans visage, sans famille, sans âme et sans chair, une « unité » gonflant un total.
France Télécom aujourd’hui, c’est vingt ans d’incompétence hautaine, sûre d’elle et dominatrice, de cruauté, de morgue, d’ignorance crasse et revendiquée dans la gestion de femmes et d’hommes qui étaient fiers d’œuvrer pour le public. Pour le pays.
Au bonheur de préserver le tissu rural en s’enfonçant dans la montagne pour aller installer un téléphone à « la petite mémé de l’Ariège » qui enlève la housse protégeant l’appareil quand les enfants pensent à l’appeler de la ville, s’est substituée la tâche roublarde de fourguer des contrats incompréhensibles, des forfaits téléphoniques non souhaités à de pauvres gens dont le pouvoir d’achat est en chute libre.
Parfois, des agents de France Télécom se lavent de ces souillures en se jetant dans un torrent.
Didier Lombard, le PDG, peut bloquer quelques-uns des engrenages meurtriers, embaucher des psychologues, dire à tous qu’il les aime. De son vivant, il ne réparera pas les dégâts.
Par effet d’hystérésis, le paquebot dont les machines sont stoppées continue sur sa lancée. Pour l’empêcher d’échouer, pour éviter le choc qui jettera des poignées de passagers par-dessus le bastingage, il faudrait faire machines arrière, toutes.
Et cela ne se fera pas, foi de Nicolas Sarkozy ! Foi de Martine Aubry ! Foi de privatiseurs ! Foi d’Union européenne ! Foi de Traité de Lisbonne ! Foi de Concurrence libre et non faussée ! Foi de CAC 40 ! Foi de FMI !
Ah ! qu’accède aux commandes une vraie gauche décidée à tenir tête aux susnommés, une gauche ayant dans son programme le respect de chacun, la reconnaissance des services rendus à la population et un chouïa d’amour, si le mot n’est pas devenu choquant dans les conseils d’administration et dans les ministères.
Maxime VIVAS
Ex cadre de France Télécom, ex ergonome européen®, Maxime Vivas a été concepteur de formations en ergonomie et sécurité.
Les réflexions d'un "brillant" polytechnicien.
Si seulement Lombard était le seul à se vautrer de manière aussi affligeante. Mais je le crois au contraire tout à fait représentatif de cette caste dirigeante déphasée qui, aussi bien dans le domaine politique que dans celui de l'entreprise, conduit notre société au désastre.
Qu'on lui accorde son parachute en or, mais en l'obligeant à sauter avec, de la fenêtre de son bureau situé tout en haut de l'immeuble de la rue d'Alleray.
Is it a bird, is it a plane ? No, its Didier Lomb... sprotch.
Je constate qu'une fois de plus on fait dans le manque de rigueur: malheureusement oui "lundi 28 septembre un salarié s'est donné la mort" , non cela ne porte pas "à 24 le nombre de suicides dans l'entreprise". Heureusement ils n'ont pas tous réussi à se donner la mort,même s'ils en avaient l'intention.
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Nous allons procéder à un nettoyage du forum qui risque de provoquer un peu de désordre dans l'affichage des "nouveaux" en considérant que tout a déjà été lu, même si ça n'était pas le cas. Désolé de ce petit désagrément exceptionnel. Une bonne journée à tous. Cordialement.
Pierre & Thomas.
De l'autre, une crise financière qui a frôlé la catastrophe l'année dernière et dont on a pas fini d'en voir les conséquences.
Stratégie mainstream des médias :
Les suicides à France Télécom, c'est un fait particulier, on ne peut pas généraliser, et puis c'est propre à l'histoire de cette entreprise, et puis le PDG a dit qu'il allait s'en occuper, donc ça va se régler.
D'un autre côté, la crise, elle est due à des gens en particuliers qui ont vraiment pas été sérieux, et à des actions particulières de ces gens particuliers, et on va moraliser tout ça, on va fustiger les pas-sérieux, donc tout ça va s'arranger.
Et moi ça m'énerve parce que tout ça (et bien d'autre choses encore), ce sont biens des pièces du même et unique puzzle, dont l'image est : les gens de la finance vampirisent le monde entier à leur seul profit, et les politiques les laissent faire et en profitent à leur manière.
Or si à chaque fois on isole les faits en circonstances particulières qu'il faut régler à part et en particulier, on se condamne à des mesures superficielles et à mettre des sparadraps sur une jambe de bois.
Et c'est assez décourageant.
Mais la décentralisation n'est pas le choc le plus violent, puisque s'ils ont changé de patron, les cantonniers ont gardé leur métier.
Le principal souci aujourd'hui est une vraie perte de repères du fait de l'abandon forcé d'une mission phare (autant chez DDE que chez DDAF - agriculture et forêt, qui ont fusionné en 2009 dans 50% des départements) : l'ingénierie publique concurrentielle. C'était la vitrine des directions techniques, et les agents se retrouvaient bien dans ces réalisations vendeuses (un centre de village remanié, une nouvelle station d'épuration, etc.)
Du fait de la réglementation européenne - et des économies de moyens souhaités par les ministères - l'ingénierie doit être terminée fin 2011.
Cela pose en ce moment la question de la reconversion d'agents qui ont fait de la technique toute leur carrière, dans des structures de moins en moins techniques, et vers des métiers moins en lien avec le terrain.
Beaucoup plus proche de France Télécom que certains ne le pensent !
J'étais un peu déçue que personne n'aille creuser pour savoir ce qu'étaient devenus les cantonniers et quelle proximité il pouvait y avoir avec le sujet du jour.
Pour info tout le personnel du ministère a reçu une info sur les suicides la semaine dernière : ça baisse depuis 5 ans. Youpi !
(je ne suis dans la boutique que depuis 2 ans et ça va bien, merci...)
Les vidéos de cette émission ont l'air de ne plus être disponibles. J'ai tenté ces dernières 48h plusieurs fois en cliquant sur play sur chacune d'elles, mais sans succès : rien ne se produit.
Par ailleurs j'ai pu regarder une autre émission, la dernière de la ligne jaune, sans problème (comme d'habitude).
S'il vous plait quelqu'un pourrait-il jeter un oeil ?
Merci par avance.
L'entreprise, le secteur prive, a de commun avec le totalitarisme une volonte de regenter a la minute pres la vie de ses employes, et d'exiger de lui d'atteindre des objectifs contradictoires et irrealisables.
Il s'agit d'un systeme que l'on se doit de reformer, car il aliene les individus, du sens premier d'isolement jusqu'au sens plus recent qui touche la folie. Si cette mediatisation des suicides permet une telle prise de conscience, alors elle est salutaire.
voir ici
Je trouve que ce genre d'appréciations devrait pouvoir être passible de poursuites.
J'espère que ma remarque sera prise en compte.
Bonne soireée à tous les @sinautes :)
Le sujet est excellent mais j'ai bien peur qu'il n'est pas apporté plus que la déferlante. Je souhaitais entendre les dessous les pourquoi les comment...les ce qui risquent d'avenir. DS semblait croire que la dde ne supportait pas de changements aussi flagrants que ceux de france telecom. Dès sa première phrase à ce sujet mon oreille a tiqué et je lui en ai voulu de ne pas être imformé d'un sujet que tout le monde en interne connait(je ne suis pas fonctionnaire de la dde par ailleurs)
J'ai connaissance de témoignage de personnel de la dda qui ne savent pas ce qu'il vont faire ni ou ils seront dans six mois dans un an. Il savent juste qu'ils ne peuvent pas savoir..... Cela s'appelle la rgpe, à vérifier.
Et au final, il me semble que l'intervenant de l'huma était celui qui avait mis le doigt sur la problématique qu'aucun média ne semble étudier sérieusement.
(Par ailleurs, je tiens à dire que je ne lis pas l'huma, je ne suis pas syndicaliste, pas de parti politique non plus). L'attitude de DS à la fin de l'émission quand ce monsieur veut, contre toute attente donner son message, est consternante.
(il est vrai que sur un plateau ce monsieur est nul à chier!)
Emission sans durée ? Faut voir...
karin.
Ou une petite analyse de la mort au travail, bien au-delà des suicides ...
Ces morts médiatisées serviraient-elles à cacher toutes les autres ? Aujourd'hui, en France, 2 personnes meurent tous les jours d'un accident du travail.
Et personne n'en parle. Bref, ils meurent deux fois. Une première fois, physiquement, et la deuxième, moralement.
Un vol de sac à main : 6 mois ferme, en comparution immédiate.
José Bové qui arrache du maïs OGM : 18 mois ferme, et privation de ses droits...
Hortefeux raciste : rien
Les patrons de l'amiante et les autres : pas grand chose, ils ne sont pas pénalement responsables... Ils ont juste fait des "économies", sur la sécurité, sur la formation... Mais c'était "involontaire", hein...
En même temps, le pouvoir rogne, peu à peu, sur les prérogatives des inspecteurs du travail.
Quelques infos supplémentaires, sur le blog de l'ami Gérard Filoche là.
Mais le sieur Copé entend rendre les indemnités d'accident du travail imposables. Tout en oubliant les niches fiscales au fond du placard législatif.
150 millions d'euros que ça va rapporter. Ca va permettre de payer les petites sauteries du chef ... Voir ça.
Et la cerise sur le gâteau, c'est ça : Le projet sarkozyste
Bref, ça ne va pas s'arranger.
J'ai regretté toutefois les imprécisions sur l'Equipement, qui a vu les réformes se succéder depuis plus de vingt ans, il faut bien comprendre que ce ministère s'est coupé en deux, toutes ses troupes de terrain étant transférées aux départements, au départ avec rattachement administratif à l'Etat et maintenant quasiment partout, rattachement aux départements. Mais cela avait du sens au départ, rapprocher les cantonniers, les ingénieurs de l'équipement des élus locaux, penser les routes départementales au niveau départemental, c'était cohérent.
Ceux qui sont restés à l'Equipement (quelque soit le nom du ministère qui a de tous temps évolué, changement de noms presque tous les trois ans, au gré des remaniements ministériels) et qui avaient imaginé être passés entre les dents de la fourche, voient à présent qu'ils sont les derniers des Mohicans à être sur la sellette, et arrivent les réformes cahotiques de ce gouvernement qui change d'avis au fur et à mesure des mesures budgétaires prises à la va-vite, il est là le problème, la plupart des réformes engagées n'ont plus de sens, se sont pas préparées et inscrites dans le temps, sont des passages à l'acte, basées sur un seul critère, baisser les coûts partout et à toute vitesse.
Et c'est vrai de tous les ministères. Sous couvert de faire des économies, les directions passent en force, pensent qu'elles peuvent changer d'organisation comme on change de chemise, sans montrer la route avant, sans donner de moyens supplémentaires, et cela débouche sur des manques, des trous dans la chaine administrative, des fonctions éliminées qui font cruellement défaut, des déménagements trop hâtifs qui ne permettent pas de stabilité à l'arrivée. A la justice, c'est même une véritable caricature, sur le terrain, les regroupements de tribunaux, c'est picrocholin, si ce n'était si problématique pour les justiciables.
Elle est là, la rupture sarkozienne, elle est dans la sauvagerie de la réforme, dans le viol collectif des administrations, dans l'arbitraire permanent imposé aux hommes, quelque soit leur niveau dans le système, je sais pourquoi je n'interviens plus pour les administrations de l'Etat, parce que comme consultante, je ne me serais plus regardée en face.
Alors, la seule question qu'on devrait se poser, c'est comment font les hommes et les femmes concernés pour ne pas se suicider davantage ?
http://anthropia.blogg.org
On a l'impression que des invités avec des histoires et des préoccupations totalement différentes ont été juxtaposés sur le plateau, si bien qu'aucun débat ne nait, aucune piste de réflexion n'émerge. Daniel s'évertue bien à donner un peu de punch à l'émission en essayant de trouver des transitions et des liens entre les participants, mais ça ne réussit pas à sauver le plateau.
Déçu par la tonalité très mollassonne des échanges, et par l'absence d'idée intéressante qui en découle... La cause du bien-être en entreprise mérite beaucoup mieux que ça.
A la toute fin, D.S. semble vouloir en finir très vite, ne demandant même pas son commentaire au journaliste de L'Humanité,
qui arrive à arracher quelques secondes de plus...
Puis conclusion brutale de D.S. dans la bonne vieille tradition de l'ortf "A la semaine prochaine"
Les émissions ne seraient-elle plus sdf (sans durée fixe) ?
M'est alors venu à l'esprit, qu'il y a maintenant une chaine ASI, et donc probablement de nouvelles contraintes de format par rapport à la simple diffusion sur le site.
Nous voila donc de retour au bon vieux temps de France 5 ?
Mais alors, en restant dans cette logique, l'émission est elle toujours "non montée" et diffusée dans son intégralité, comme depuis le début (du site)?
Une analyse claire et lucide du monde capitaliste a lire de toute urgence si vous ne l'avez déjà fait. (où l'on voit bien le glissement vers un Totalitarisme soft, celui de l'insignifiance).
Et oui, France Telecom découvre ce qu'est le service privé, son personnel était habitué à travailler pour le public avec des conditions de travail assez favorable.
Cette période est finie, il va falloir s'adapter et cela ne se fait pas s'en mal, surtout pour le personnel le plus âgé qui doit redécouvrir une autre manière de fonctionner afin d'être le plus rentable possible.
Ces suicides sont navrants, mais, il faut continuer à avancer pour être le plus efficace possible.
Je veux bien que l'on accuse la direction qui oblige leurs cadres à avoir des bons résultats, mais, il faudrait aussi regarder du côté du personnel qui ne veut pas comprendre que les choses ont changé, voir, même pour certains qui vont jusqu'à pourrir la vie de certains de leurs collègues parce qu'ils veulent avancer et faire progresser leur entreprise.
Alors à qui la faute ?
..
J'ajoute que La Poste était une Administration qui se finançait sur ses fonds propres depuis 1923 !!!
Pour reprendre:
- le taux de suicide est élevé à FT: statistiquement hélas, c'est faux. FT est dans la norme (cf les deux liens ci dessous). Ce qui est par contre hors norme, c'est le taux suicide des français par tranche d'âge, même par rapport à d'autres pays plus stressant (voir les USA et l'Angleterre=United Kingdom).
http://www.who.int/mental_health/prevention/suicide_rates/en/index.html
- l'entreprise est fautive. Bien malin à celui qui est réellement capable de dire ce qui est de la faute de l'entreprise:
http://econoclaste.org.free.fr/dotclear/index.php/?2009/09/12/1630-quand-les-desordres-du-travail-deviennent-mort-des-travailleurs
Loin de moi l'idée de minimiser le rôle de FT, mais un suicide est toujours la résultante de différents éléments, un cerveau humain n'est pas un simple produit mathématique qui ne réagit qu'à un seul stimuli. Généraliser des cas qui sont avant tout des drames individuels est franchement simpliste.
- les jeunes se suicident plus. Là encore, on est dans les idées reçues:
http://rationnelsansfinalite.blogspot.com/2009/09/france-telecom-la-croyance-et-le.html
En gros, si les suicides des jeunes choquent, ce n'est pas tant par leur nombre mais parce qu'ils paraissent anormaux (comme quoi inconsciemment nous pensons que les autres sont plus normaux). Un jeune, c'est la vie, pas la mort.
Ce qui doit poser question, c'est effectivement le fait que le suicide soit plus important en France, pas à France Télécom. Le monde du travail a sa part de faute, mais il n'explique pas tout:
Si ASI tient encore la route, ses forumeurs baissent de plus en plus en niveau en appliquant bien rapidement un paquet d'idée reçues tout juste décongelée du congel ACRIMED : ASI doit nous aider à mettre notre cerveau en marche, pas juste notre mémoire.
Mode Troll off ;-)
Eh, bien, désolé, je n'en dirais rien. Ce qu'il dit m'intéresse plus que son apparence !
Cette destruction des solidarités dans le travail, c'est un totalitarisme, la confiscation du pouvoir qui échappe à un collectif de salariés au profit des seuls managers. Avec l'attention portée à chaque geste, à chaque attitude dans l'entreprise, et jusqu'à la façon d'être, on est dans le totalitarisme.
C'est comme la vague de décès chez les personnes âgées pendant la canicule: on se souvient du chef de service hospitalier outré dénonçant l'incompétence du pouvoir en place, l'absence de moyens etc.... le problème, de nouveau les chiffres sont implacables, il existe une corrélation entre la température et le nombre de décès. Cette vague de décès (15 000, ça c'est du sérieux) est apparue simultanément dans tous les pays qui ont été victime de la même canicule. La réalité, c'est que la France a de loin la meilleure médecine au monde accessible à tous. Passez n'importe quelle frontière pour vous en convaincre. Bon, on pourrait faire encore mieux, bien sur, mais la c'est plus le gouffre de la sécu ... c'est le trou noir de 2001 l'odyssée de l'espace..
Je remarque surtout qu'il à toujours quelqu'un (un syndicat, un labo pharmaceutique etc) à qui cette "situation" normale profite... mais ceux qui se rincent le plus, c'est quand même les médias.... comme malheureusement c'est pas tout les jours qu'ils ont un beau tsunami ou un 11 septembre à se mettre sous la dent, alors faute de grives...
Bon ceci dit les entreprises Françaises, et FT en tête, ça craint.. bonjour le stress! Il est vrai que si, par miracle, vous avez encore un boulot vous voulez le gardez et vu comment que pour les employeurs avoir des employés ça coute quand même très très cher et qu'ils pourraient bien être tentés de délocaliser... tout ça crée une ambiance un peu délétère et pas vraiment propice à la franche camaraderie... ayant moi même bossé dans la téléphonie mobile, je me rappelle bien que les jeunes cadres étaient quand même une belle bande de saligauds mal polis et arrogants. J'avais trouvé l'ambiance chez Orange absolument horrible...
M'enfin il ya pire que de bosser chez FT, il y a ne pas avoir de boulot du tout... et ça, je crois que dans ce métier là il y a beaucoup plus de suicides... mais on en parle pas...
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Relire le document de formation qui a circulé sur Internet:
"école du management france
Réussir Act "
Les personnels pris dans dans cette machine à broyer, se retrouvent dans les situations décrites, perte de confiance, perte de leur propre valeur, dépression ou plus...
Comme c'est voulu par la méthode, les auteurs devraient être inculpés pour homicide. C'est strictement le même scénario que l'amiante:
On sait que c'est nocif
On continue d'exposer les citoyens
Les auteurs passent entre les gouttes
C'est la collectivité qui assume la charge
Si quelques DRH ou dirigeants faisait un séjour à l'ombre, la méthode serait rapidement abandonnée.
"200 000 tentatives, soit un travailleur sur 100" Non ! Dans les 200 000, il n'y a pas que des travailleurs. Il y a aussi, et même surtout des jeunes.
Est-ce que je me trompe lorsqu en appliquant une regle de 3 je me rends compte que le taux de suicide a France Telecom (100 000 salariés) n'est pas supérieur aux taux de suicide moyen de la population française (16 décès par suicide pour 100 000 habitants par an (12 000 décès par suicide / an en France)).
Simpliste ?
Dans la population francaise, beaucoup de ceux qui se sucident sont vieux, malades, sans aucune ressource, adolescents sans aucun espoir d'avenir ...
Alors qu'on nous fait croire depuis pas mal de temps que la clef du bonheur veut dire avoir un boulot et gagner un salaire ...
Je pense que ca n'a aucun sens de comparer : la situation est d'autant plus dramatique que nous parlons ici de despoir dans des conditions que nous croyons etre des conditions ideales de vie.
Et alors ?
ça veut dire qu'ils n'ont pas droit à notre compassion ?
Qu'ils peuvent continuer de crever mais surtout en silence ?
C'est un peu facile cette attaque envers NICOLAS CLINQ', je ne sais pas ce qu'il voulait démontrer, ni même si il voulait le faire, mais sa remarque est pertinente.
La réalité c'est que les suicidés de France Télécom sont bel et bien instrumentalisés. Les suicides dont on parle sont, pour leur grande majorité, l'aboutissement d'une grande souffrance et l'anéantissement de toute perspective d'avenir, je ne vois pas en fonction de quels critères certains seraient plus dignes d'intérêt ou de compassion que d'autres.
Personnellement, je n'y verrais pas d'inconvénient si cette instrumentalisation permettait de sortir ce problème du strict cadre de cette seule entreprise et du seul monde du travail, je suis presque sûr que d'autres causes externes à l'entreprise ont pu contribuer au passage à l'acte.
Pour être encore plus clair, cela me fait penser à ce genre d'exemples d'accidents de la route qui ont pu servir de base à la répression des usagers de la route sur le seul critère de la vitesse : le conducteur a perdu le contrôle de son véhicule parce qu'il roulait trop vite sur cette route très sinueuse (environ 80 km/h) sur laquelle avait été répandu des gravillons précisément dans les virages (technique assez fréquente, on balance du goudron là où il y a des trous, souvent en virage, et on jette les graviers par dessus), donc perte de contrôle et fin de course en sortie de virage contre un arbre ou un poteau en béton, le choc brutal ayant entrainé la mort du conducteur...
Conclusion : cause 1ère de l'accident mortel, la vitesse et peu importe si l'absence d'ABS ou le mauvais état des pneus et/ou des freins étaient aussi en cause.
Cet exemple, comme de nombreux autres similaires, je les avais lu parmi les cas recensés dans le grand livre blanc des accidents de la route, considéré à l'époque (il y a 20 ans environ) comme la bible de l'accidentologie.
Désolé pour ce léger hors sujet, je pense que le suicide est un fléau méconnu et tabou, peut-être aussi parce que sa prise en compte remet en question l'ensemble de nos modes de vie et pas seulement ce qui concerne le monde du travail.
Par ailleurs, il me semble qu'on élude complètement la dimension médicale dans une maladie qui s'appelle la dépression et dont souvent, une des conséquences, est la tentative de suicide.
Notre société produit énormément d'êtres fragilisés psychologiquement (plus en France qu'ailleurs en Europe, pour des raisons que j'ignore, en témoignent les tonnages absorbés d'antidépresseurs, d'anxiolytiques et autres somnifères) et sur qui on exerce d'énormes pressions en dénigrant en prime ceux qui résistent le moins bien.
Enfin, ce que je ne crois pas du tout, c'est qu'il suffise de moraliser un peu le management à FT ou ailleurs pour résoudre ce genre de problèmes, comme on tente de nous faire gober qu'un zeste de morale dans la finance mondiale nous permettra de nous prémunir contre des crises telles que celle qui nous a frappé.
?!?!
Mais je pense exactement la meme chose que vous !
Lorsque quelqu'un sort l'argument : Ah mais le taux de suicide n'est pas plus haut chez France Telecom que celui de la population totale, c'est forcement pour tenter de presenter une certaine "normalite", et dire que finalement, c'est pas si terrible que ca.
Aucun suicide a mon avis n'est tolerable, et il est malheureux de voir que le desespoir puisse pousser des personnes jusqu'a cet acte final, quelque soit la cause.
Jamais je n'ai jamais fait de hierarchisation de causes de ces souffrances, mais il est un fait que l'on veut nous faire croire que certaines causes seraient a priori plus logiques que d'autres. Or nous realisons avec la quantite des augmentations des suicides dus aux souffrances generees par le travail, travail qui nous est presente depuis longtemps comme seul "salut".
Je suis completement d'accord avec ta phrase :
"je pense que le suicide est un fléau méconnu et tabou, peut-être aussi parce que sa prise en compte remet en question l'ensemble de nos modes de vie et pas seulement ce qui concerne le monde du travail. "
et ne peux pas trouver de meilleure conclusion.
Lorsque quelqu'un sort l'argument : Ah mais le taux de suicide n'est pas plus haut chez France Telecom que celui de la population totale, c'est forcement pour tenter de presenter une certaine "normalite", et dire que finalement, c'est pas si terrible que ca.
J'aurais aimé que vous évitiez les syllogismes grossiers à base de "forcément" et de "finalement" pour qualifier les intentions de votre interlocuteur virtuel.
Dans son genre, le post du dénommé D. Godin (stupide/dégueulasse) promet aussi une belle entrée en matière.
Mais passons.
Je pense que la préservation de l'estime de soi est un pilier de l'équilibre psychique. Le harcèlement psychologique de la part d'un supérieur (ou d'un collègue d'ailleurs) entraîne très certainement des situations très difficiles à vivre (invivables ?) dans son travail, avec parfois des conséquences dramatiques comme le suicide. Voila pour les intentions. Ma question n'était pas là. Elle se limite à (même si certains diront que c'est regarder le problème par le petit bout de la lorgnette, m'en fous) :
Peut on statistiquement (ou épidémiologiquement (selon Age, lieu du suicide, CSP)) parler de surmortalité due au suicide à France télécom comme cela est globalement présenté dans "lémédia" ?
Ce qui est choquant, c'est la mort d'un être humain causée par le travail.
En tous cas, côté "estime de soi", vous n'avez pas de problème. tant mieux pour vous.
Comparer avec une moyenne "normale" n'a aucun sens, il n'existe pas de moyenne à proprement parler. Il faudrait pouvoir comparer avec la même population : des actifs occupés, soit ni les jeunes, ni les vieux, etc.
Le sujet est très difficile à appréhender, à traiter, parce qu'il est fondamentalement "humain", je dirais même anthropologique, et parce qu'il nous touche intimement - on a tous dans notre entourage des gens qui se sont suicidés ou qui y ont pensé, si ce n'est nous même... (j'en profite au passage pour féliciter DS, qui a piloter l'affaire avec tact et précision).
A partir de cette "matière", on ne pourra jamais établir de corrélations évidentes, objectivisées. Mais quand même, les faisceaux concordant nous permettent d'établir ce lien entre souffrance au travail et suicide. Et qu'elle entre en cohérence avec tout ce qui est dit depuis de nombreuses années sur la dégradation des conditions de travail.
C'est bien plus facile de parler de PNB, de BNB, de limitation des bonus, de taux de chômage, etc.
Dernière chose émission bien évidemment d'utilité publique...
il a rappelé dans son argumentaire, que la ou il y a le pus de suicide, c'est dans l'agriculture. Déjà ça m'as agacé parce que comparer des suicides a d'autres suicides je trouve ça ignoble, ce sont des morts point ....
Mais surtout les agriculteurs qui se suicident, se suicident pas a cause de leur hiérarchie, mais juste parce que leur situation est invivable économiquement et qu'ils finissent ruinés sur la paille (sans mauvais jeux de mots)... Pour Ftel ce sontd es employés qui subissent des pressions ou des placardisations qui font que l'endroit ou ils passent le plus de temps dans leur vie (si si) devient invivable)...
À propos de traitement journalistique des suicides à France Télécom, et toujours dans l'ordre du déni, les blablateurs crapuleux de RTL se sont particulièrement illustrés. Acrimed a sorti un bouquin sous-titré "La morgue et le mépris ?" On est en plein dedans !
Si la conclusion pouvait être entendue…