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Parcoursup, Notre-Dame-des-Landes : à la recherche d'idées simples

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Parcoursup est vrai la preuve définitive de l'arrogance et de l'incompétence de la haute fonction publique française, dont faut-il le rappeler Macron est issu, et que tous les droitards de France et de Navarre, revendiqués ou non assumés, louent comm(...)

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J'ai un scoop pour vous. Au moins une des écoles supérieures n'a pas encore fourni sa liste : il s'agit de Polytech.


Un de mes proches l'a choisi sur Parcoursup. Il a été sélectionné pour passer un concours, qu'il a passé il y a quinze jours, avec plein de copains qui postulaient aussi, au grand centre des examens d'Arcueil. 


Il a vu hier soir qu'il avait d'autres oui à sa liste de vœux parcoursup, mais il ne sait pas quoi faire, car Polytech était son premier choix, et il aimerait savoir où il en est. 


Mais pas de décision de leur part. Espérons qu'ils décideront avant les 7 jours fatidiques...


Et espérons qu'il n'y a pas d'autres écoles qui n'ont pas encore décidé...

La couv' de Charlie de cette semaine.

A l'intérieur, un excellent article de Laure Daussy sur le sujet.

Laure, que de temps perdu sur @si !

Ce scien-ti-fi-que-ment est ho-rri-pi-lant ! Vous vous trompez de colère, d'adversaire, et de concept.

Merci de cet article eclairant .

Parcoursup est une usine à gaz bureaucratique désastreuse qui a mobilisé et mobilisera des professionnels en nombre pour fabriquer des algorithmes locaux, université par université, de façon opaque, et parfois classer les dossiers "manuellement", alors que l'algorithme d'APB s'en occupait très bien. En termes de transparence, de temps consacré et de rationalisation des ressources, c'est inique.


La communication du gouvernement est mensongère depuis le début et cette chronique de DS s'en ressent : c'est dommage. Le tirage au sort, l'année dernière, a concerné 0,4% des étudiants. Est-ce qu'un problème (réel) qui touche 0,4% justifie a lui seul une refonte complète du système et le changement d'un algorithme efficace pour un autre totalement défectueux ? L'autre problème, le manque de places (donc les non-affectations) n'a pas été résolu puisque le budget de l'enseignement supérieur stagne alors que les effectifs en étudiants augmentent. Il y aura nécessairement, comme l'année dernière, des étudiants sans affectation en septembre.


L'algo de Parcoursup, c'est prime au premier de cordée : l'absence de hiérarchisation des voeux fait que dans un premier temps les meilleurs élèves auront un large choix de formations à leur disposition. Les élèves moyens seront tellement loin sur toutes les listes d'attente qu'ils se préparent déjà à un été de stress, au terme duquel, en septembre seulement, ils auront une chance de connaître leur affectation (sans aucune garantie).

Les places se libèreront au compte-goutte. Plus de 50% des élèves sont aujourd'hui avec 0 affectation, mais beaucoup plus encore sont "en attente" sur leur choix privilégié. Donc l'attente concerne l'écrasante majorité des élèves, pas seulement les 420 000 qui n'ont reçu aucune affectation, et ce à quelques semaines du Bac. De manière générale les délais d'attente vont augmenter, car lorsque quelqu'un "avance" dans la liste d'attente et devient éligible, il a plusieurs jours pour se prononcer. Auparavant, cela était automatique (en fonction de la hiérarchisation des voeux).


Lorsqu'un élève sera pris dans une formation peu demandée qu'il aurait obtenu au premier tour sous APB, il y a de fortes chances pour qu'il ne soit accepté, sous Parcoursup, que durant l'été voire en septembre, après avoir vu sa place sur liste d'attente avancer lentement : excellent moyen de créer un sentiment d'illégitimité sociale, d'insignifiance, de lui faire comprendre que sa formation ne l'a pas "choisi" (alors que l'algo APB invisibilisait largement les listes d'attente du fait des affectations automatiques liées à la hiérarchisation des voeux).


En passant, Parcoursup engraisse des boîtes privées, 1/ avant, les coachs en rédaction de CV et en orientation, 2/ après, le stress engendré, qui se répercutera sur les parents, incitera ceux-ci à se tourner vers l'enseignement supérieur privé.


Pour limiter l'effet liste d'attente, certaines filières ont "surbooké", c'est-à-dire, par exemple ont accepté d'emblée 150 personnes pour 50 places en escomptant qu'au moins 100 choisiront une autre formation. Ca implique un risque important : si contrairement aux anticipations 70 acceptent l'offre de formation, celle-ci se retrouvera en sur-effectif.


Enfin, un effet tragicomique du nouvel algorithme : le tri des élèves en fonction de leurs préférences est sous-optimal par rapport à APB. Exemple : Un élève X veut la formation A, et par sécurité postule pour B. Un élève Y à l'inverse veut B, et par sécurité postule pour A. Si X est pris en B et en attente en A, et Y pris en A et en attente en B, chacun sera incité à se positionner sur la formation la moins voulue, "préempte" une place et contribue à priver l'autre de ma formation la plus souhaitée. Donc on se retrouve dans une situation inique où chacun "vole" la place de l'autre en croyant très rationnellement se protéger. Alors que l'algo d'APB aurait su affecter X et Y dans leur premier choix.


(désolé pour la longueur, si vous avez réussi à me lire jusque là bravo)

Merci pour votre article Le Matinaute


Hier il y avait une manifestation à Strasbourg. Je ne l'ai pas vue mais par contre je l'ai déduite à la présence des tortues ninja armées de mitraillettes pointées nonchalamment sur le passant. 


Au passage, j'aime le respect de la loi qu'illustrent ces combattants d'une armée d'occupation : d'un côté de la rue le trottoir est en travaux avec un panneau "piétons, prenez le trottoir opposé", trottoir qui était chevauché par un camion de tortues au repos obligeant le piétons à passer dans un espace si étroit qu'il fallait marcher sur la chaussée dans la plupart des cas.


Je déconseille la vue de ces tortues ninja aux âmes sensibles


Ce qui m'a frappé depuis quelques jours, c'est la pédagogie mise en œuvre de la part du gouvernement, de la tête au pied, pour tout expliquer comme si ce pays était peuplé de citoyens débiles, comme s'il n'y avait que des analphabètes, comme si ceux qui suivent les premiers de cordées étaient des crétins sensibles à la propagande

Merci pour la chronique. Je trouve injuste, pour le plaisir de la formule, d'enrôler tout les élèves avec les meilleurs résultats dans la catégorie macronienne de "premiers de cordée". Soit c'est pune référence à leurs résultats, cela s'appelle de la méritocratie, et je vois mal le scandale. Soit c'est pour les suspecter d'être tous des favorisés sociaux, ce qui est assez insultant au final. 

Oui, je sais, Bourdieu, les déterminants sociaux, la nécessité de les combattre, OK. Mais c'est votre raccourci qui me semble abusif, et en fait même un peu violent.  

exercice de lecture donc :






1 : parcoursup est-il un engin explosif?


2 : à la figure de qui risque-t-il d'exploser ?



APB était basé sur un algorithme publié dans les années 80 par des mathématiciens qui avaient prouvé qu’il correspondait à l’optimum des « mariages » entre les offres et les demandes.


Il ne faut laisser dire personne que Parcoursup, pensé à la va-vite par des défenseurs du « bon sens », est plus scientifique qu’APB.


Si je devais retenir une chose dans cette séquence politico-médiatique, c’est que le public a pu entendre que le futur étudiant pourrait mieux choisir ses études via un système qui supprime la hiérarchie des vœux !

Le télescopage des deux infos en est-il un?


Parcoursup: comment éliminer les ceux qui n'ont ni code, ni réseaux, ni maîtrise afin de les empêcher de venir souiller de leur odeur, de leurs costumes mal taillés,  de leur refus de devenir milliardaire...les bancs de nos universités prestigieuses. Il y a des places en "humanités La Rochelle!)?


La GLI-F4 est là, aussi pour éliminer, les chevelus, les fainéants, les anti-milliardaires, les coopérateurs  non compétiteurs, les chercheurs utopistes d'un monde différent...pour voir, pour essayer, pour le vivre tranquillou...


Les deux "événements" n'ont donc qu'un seul et même objectif: éliminer une vermine possible qui ne doit pas être nourri sur nos bancs d'élite ni sur nos champs libres.


Nous vivons une époque formidable.

Je sais, je provoque.

Comment Schneidermann s'avoue-t-il intellectuellement gaullien?


Ordonnant l'intitulé ce matin de son son billet à une sienne proustienne -gaullienne formule: "à la recherche (Proust) d'idées simples (De Gaulle)" Daniel Schneidermann démontre  en France l'inséparabilité  de la plus grande littérature avec la politique la plus élevée. Volens nolens, Il vérifie ainsi lui aussi qu'il n'est de bon français  que gaullien désormais: le fût-il malgré lui.  Qu'on l'observe bien en effet, de Moulin (radical) et Malraux (coco) à Badiou, Todd, Ruffin sacrifiant aujourd'hui plus ou moins à Mélenchon (qu'est-ce d'autre en effet que "La France insoumise" qu'un sous confus écho de "La France Libre?), la gent intellectuelle française ne consent qu'à son corps défendant à reconnaître qu'il n'y aura eu depuis juin 40 pour la France de salut qu'ordonné à cette "certaine idée" que De Gaulle sut plus qu' incarner: donner à penser -ce qui n'a pas commencé d'être fait.

Rien de pire qu'une sélection dont on refuse l’appellation "sélection". Rien de pire qu'une sélection sans moyen.
Si l'idée était effectivement d'effectuer un tri en fonction de critères objectifs il faudrait augmenter considérablement les moyens d'effectuer cette sélection. Là c'est une grosse bouse qui sert de "rafistolage" parce qu'on a pas su gérer l’afflux de jeunes.
On incite les gens a faire des gosses mais on se montre totalement inapte à gérer leur éducation.

"Priorité aux futurs premiers de cordée !"


Comme APB, en somme. A la différence près qu’APB allait beaucoup plus vite, puisque les étudiants réalisaient un classement en amont. Dès qu’il obtenait un vœu, la plateforme le faisait démissionner automatiquement de tous les vœux inférieurs, ce qui libérait des places en amont.


Donc pour les formations les plus sélectives, c’est le même fonctionnement qu’APB, en moins efficace. A un détail près : le futur étudiant est obligé de d’accepter ou de refuser le vœu sous 10 jours, alors qu’APB lui permettait de maintenir un oui jusqu’à la fin, dans l’espoir qu’une liste d’attente se débloque. Ça augmente l’incertitude pour les candidats.


C’est pour les universités (i.e. les filières "non sélectives") que les choses changent. Et là, nous aurons les résultats à la fin. Ce que j’anticipe, c’est qu’au lieu du tirage au sort, on aura beaucoup plus de bacheliers sans affectation fin juillet. Mais bon, c’est une supputation.

J'ai un problème avec le "Priorité aux futurs premiers de cordée ! " même si je comprends l'intérêt de la punchline.

 

En tant que prof, j'ai tendance à penser que, même si l'évaluation ne fait pas tout (surtout sous forme de la note), elle a un sens, et notre travail collectif d'orientation aussi. Or, Parcoursup comme APB en tient compte : est-ce scandaleux ?


Autrefois comme aujourd'hui, Daniel, les premiers élèves iront en prépa et personne ne leur dira rien (ni les syndicats contestataires ni une partie de la gauche comme cet avocat FI qui expliquait doctement que les Normaliens, c'est normal, sont là pour enseigner à l'université : plus sélectif que les ENS, tu meurs !).

Qu'on tente d'améliorer les conditions du choix des futurs étudiant.e.s, même si les moyens ne suffisent pas, même si ce n'est pas aussi rapide qu'avant d'avoir une place en fac (mais ça reste un droit, et il y a des filières non sélectives rappelons-le), et même si en effet il faut surveiller de plus près ce que font les universités (à Paris surtout) avec leurs algorithmes locaux, ce n'est pas la victoire des traders de la bande à Macron, c'est juste une mesure qui peut, quelque part, faire avancer le schmilblik de toute la démocratisation scolaire et universitaire, bien mal en point chez nous comparé à bien des pays d'Europe.

Une idée simple: comme la sélection de classe bête, méchante et assumée n'est plus de mise, il suffit de compliquer les démarches pour que s'éliminent, et entièrement par leur faute (pauvre nazes), tous les gens qui  ne maîtrisent pas bien "notre admirable civilisation" électronique. En plus, si on s'aperçoit qu'ils réussissent quand même à franchir les barrières, il suffira de monter un peu le degré de complication pour que ça rentre dans les cases.

c'était le cas avant. CPGE et BTS mais sans le dire (ou presque), suffit de lire les sociologues de l'éducation sur le sujet

Justement : dans un article de sociologie qu'on ma fait lire récemment (Bodin, Romuald et Orange, Sophie,  « La barrière ne fera pas le niveau.  La sélection à l'université : une fausse solution à un problème mal posé », Actes de la recherche en sciences sociales, vol.  199, no. 4, 2013, pp. 102-117), j'ai appris qu'en BTS il s'agit d'une sélection par le bas, et non par le haut comme on pourrait s'y attendre :


La sélection à l’entrée des BTS est donc à mettre en lien avec la position objective que ces filières occupent à la marge de l’enseignement supérieur : elle vise les candidats « moyens », que les autres filières n’attireront pas à elles. Ce ne sont pas des critères d’excellence qui président au recrutement : le numéro 1 de la liste n’est pas le plus brillant mais celui dont on est sûr qu’il ne préfèrera pas entrer en CPGE, en IUT ou à l’université. 


Je confirme (pour le siècle dernier en fait). J'ai présenté au sortir de ma terminale (1996) plusieurs dossiers en CPGE, et quelques-uns par sécurité en BTS. J'ai eu un petit moment de frayeur quand je me suis vu refuser tous les BTS demandés (et de manière assez rapide). Et je me préparais psychologiquement à aller en fac quand j'ai reçu les réponses positives pour des CPGE.

Et donc rajouter une pierre à la souffrance c'est allez dans le bon sens selon vous.


Il y a largement les moyens pour envoyer la majorité des jeunes dans les filières de leurs choix, mais pour cela il faut sortir du mantra libéral qui ne veut pas que l'Etat s'engage dans la réfection des universités françaises et qui ne veut sur pas remettre en cause la dualité du supérieur avec le doublon université/grande école

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