"Pavlenski n'est pas anti-Poutine, mais anti-Etat"
Un artiste ? Un activiste ? Un agent de Poutine ? Toute la France s'interroge sur la divulgation par Piotr Pavlenski des vidéos de masturbation de l'ex candidat à la mairie de Paris Benjamin Griveaux. Mais à propos, qu'est-ce que, précisément, les performances politiques ? Ces gestes souvent spectaculaires où se mêlent de manière parfois indémêlable la démarche artistique et la démarche politique. Quelle est la genèse de ce mouvement ? Quelles sont ses limites ? A partir de quel moment une performance ne peut plus être considérée comme telle ? Questions posées à nos trois invité.e.s : Galia Ackerman, historienne, spécialiste de la Russie, et traductrice du livre de Piotr Pavlenski, intitulé "Le cas Pavlenski, la politique comme art " (Editions Louison). Paul Ardenne, historien, spécialiste de l'art contemporain et commissaire d'exposition. Sarah Trouche, performeuse, artiviste.
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Commentaires préférés des abonnés
Plusieurs choses dans cette émission concernant l'art. On pourrait résumer le sujet à deux questions (mais vu qu'il a déjà suscité une masse de livres, ce commentaire risque d'être un tantinet réducteur)
- qu'est-ce qui caractérise l'art contemp(...)
Ce qui est drole c'est le discour du critique d'art qui valide la critique d'un système autoritaire qui n'ecoute pas son peuple etc pour ensuite refuser cette lecture la en France ...
Que la sextape soit la seul chose qui fasse vacillé un dirige(...)
Pour moi c'est Griveaux le performeur Pavlenski n'est que le découvreur de cet artiste qui s'ignorait.
Derniers commentaires
Paul Ardenne qui nous parle des Yes men vers la fin de l'émission. :)
Amusant car eux aussi ont pu coincer d'autres politiciens français comme Balkany par exemple.
Art ou politique, réussie ou nulle... Merci Piotr Plavenski pour avoir amené et élevé le débat sur l'art actuel (puisque le mot conteporain en défrise quelques un.es). Ca change des sempiternels décomptes des millions de la dernière vente aux enchères.
Je trouve étonnant, et même faux, de parler de "performatif" en indiquant son sens en français, alors que dans le contexte de cette émission il s'agit d'un anglicisme (sauf si en anglais le sens est similaire, mais il aurait fallu le dire). Je pense qu'à chaque fois que ce mot et ces déclinaisons ont été prononcés, c'était dans le sens anglais.
Je n'ai pas reécouté l'émission pour vérifier, mais je ne me souvient pas que "performatif " a été utilisé.
1. Merci pour cette émission qui éclaire tout à fait une activité absconse dans la palette des activités artistiques. On comprend vraiment mieux le lien entre art et performance y compris lorsque l’esthétisme de la performance n’est pas recherchée (l‘esthétisme au sens restreint de la recherche du beau);
2. Pour aller dans le sens d‘une recherche d’antériorité (dadaïsme) ou plus exactement, ne faut-il pas compter Serguei Paradjanov au nombre des performeurs, lui dont les films offrent un écrin, font comme des réceptacles, se comportent comme des supportS de archives (la vidéo du performeur contemporain) à la conservation d’une succession revendiquée de tableaux artistiques sublimes (: là pour le coup ultra esthétiques, d‘une beauté inouïe) et raconte la culture et les traditions séculaires des peuples du Caucase (politiquement des micronations / l’Hypernation)...
3. Apparemment la performance est très tôt persécutée par le politique : là encore Paradjanov... mais qui d’autres, il faut vérifier notamment dans le cinéma italien...les assassinats ne sont-ils pas la forme finale de la persécution ?
Je ne sais pas si Pavlenski est un artiste,ce que je sais c'est que c'est un anarchiste. Dans l'émission et les commentaires on n'a parlé que d'art mais pas d'acte. je ne pense pas que PP soit un moraliste,il a agi politiquement pour barrer la route à un homme d'état il a très bien réussi,le malheur c'est qu'il donne des voix à Agnès Buzin.
Il y a, me semble t'il, un point qui devrait être opposé dans cette histoire à la "condamnation morale" de l'oeuvre Pornopolitique de Pavlenski que fait Monsieur Ardenne (comme beaucoup): c'est que B. Griveaux en se positionnant lui-même sur le plan privé comme "mari rêvé" (dans sa com de campagne) et mettant cela en avant comme exemple de son intégrité et de sa probité pour se vendre sur le plan politique, s'est lui-même exposé à la critique et au contre-argumentaire sur le sujet en question. .On ne peut pas placer sa vie privée dans le champ du politique et du débat publique, en faire une "res publica", et ensuite dire lorsqu'un adversaire vous renvoie dans les cordes "C'est immoral, , c'est pas de jeu".
Pavlenski le souligne à plusieurs reprises, le terrain de la vie privée est choisi PAR Griveaux, comme argumentaire de campagne. On n’a pas attendu la fameuse sextape, pour rentrer dans son intimité, porte très complaisamment ouverte. Ce n'est donc pas de revengeporn qu'il s'agit ici -qui consiste à divulguer les images pornos pour humilier ou faire pression sur la personne- mais bien d'un contre-argument politique. Et l'hypocrisie que pointe par contre-coup Palenski, est au-delà de la personne de Griveaux : toute cette mode de communication des hommes politiques autour de leur vie privée, matrimoniale, parentale, filiale, photos de vacances avec maillot et conjoint (et chienchien si on vise les mamies), n'est que mise en scène sordide et cynique. "Je suis une personne bien/ cool/normale (rayer les mentions inutiles si il y a) dans le privé, donc je le suis aussi en politique, donc votez pour moi!". Cette prétendue intimité n'est et ne peut-être que mise en scène, puisque sa pénétration est d'avance consentie et balisée. Donc d'aucune "garantie" sur les qualités humaines réelles du prétendant. Partant, on (=presse et politiques ensemble) prend les citoyens-électeurs pour des quiches molles à longueurs d'interview-verité et de couvertures de Match. Quand on place le débat sur la couleur du maillot ou des chausetttes, l'argument donc le contre-argument sera nécéssairement sous la ceinture..Voilà plus largement l'hypocrise que met en scène et dénonce l'oeuvre Pornopolitique.
Pour la notion d'oeuvre artistique, cette excellente émission anime et ranime le débat dans toute sa complexité et ses contradictions passionnantes.
J'ignorait tout de ce domaine artistique et après avoir regardé votre émission que j'ai trouvée surper intéressant, je me sens moins bête qu'avant. et ce Monsieur que l'on présentait comme un hurluberlu, un cinglé et je ne sais quoi encore de pas sympa, me semble plus proche, plus authentique même si je n'approuve pas sa dernière oeuvre artistique dont Griveaux, pour qui je n'ai
Ce débat me rappelle ce passage mémorable de la très politiquement correcte et moralisatrice série "the west wing" discutant du bien fondé des subventions publiques accordées à ces performances dont le côté artistique est pour le moins subjectif. une des performances fictives citées dans la scène ressemble fortement à ce que fait Sarah Trouche (une femme nue qui s'enduit de chocolat et chante).
sorry english only.... pas trouvé de version sous titrée.
Pour moi le débat est tranché et je rejoins ce qui a été dit dans moultes commentaires, c'est l'artiste qui détermine ce qui constitue une oeuvre ce qui ne veut pas dire que cette oeuvre soit de bon goût , utile , legale ou morale......
Dans ce cas precis si je fais abstraction de la personne de Griveaux qui est un politique relativement médiocre (comme le sont une bonne partie des politiques "professionnels") et dont certains diront qu'il récolte ce qu'il a semé je trouve cette oeuvre plutôt nulle et sans grande créativité..... faut il pointer l'hypocrisie et la déconnection des politiques ? oui mais pas n'importe quel prix.
Pour le reste je rejoins en partie korkos c'est quand même mieux quand une oeuvre n'a pas besoin d'explication de texte pour être appréciée et l'art contemporain reste un domaine largement manipulé par la spéculation et il faudra laisser l'arbitrage de la qualité de ces oeuvres au temps.
d'accord avec Ardenne; c'est bien l'artiste seul qui décide que son geste est un geste artistique et si ce qu'il fait c'est de l'art et personne d'autre. Évidemment ça ne préjuge pas de la qualité de ce geste ou de cet œuvre; ni de si elle sera seulement vue ou reconnue.
« Vous allez sans doute mal le prendre mais cela me fait penser à de l'imagerie publicitaire ! »
C'est tout le paradoxe du travail de Sarah Trouche. Car bien évidemment que ce n'est pas un hasard si dans toutes ses performances, elle apparaît nue. La publicité depuis ses début n'a pas trouvé meilleur moyen pour attirer l'attention du spectateur que le corps de la femme, et si possible nu.
La nudité féminine, la couleur, l'image composée… comment ne pas voir que c'est beaucoup plus la finalité esthétique et graphique qui est recherchée que la dénonciation ou la prise de risque. La mer d'Aral, le Paris Dakar ou la place Tian'anmen… on a du mal à situer la critique dans tout ça.
Il aurait sans doute été plus judicieux d'avoir sur le plateau de l'émission une artiste comme ORLAN, qui aborde depuis des années les question de corps, de représentation physique de la femme, de beauté et de double virtuel..
Chapeau Leïla Veron pour la démonstration finale !
L'obscène et l'obsolète
Obsolescence en effet de l'esthétique de l'"art", de l'"oeuvre", et de l'"oeuvre d'art". C'est à l'opposé à une pensée d'une tout autre portée: celle du "désoeuvrement", qui se dit mieux en italien inoperosità*, qu'il conviendrait de s'ouvrir. Car, faut-il apercevoir, le non-art (appelé désormais notamment "art conceptuel") obscènement illustré, sinon inauguré, par la fameuse "Fontaine" de Marcel Duchamp, n'est que l'ubuesque mercantile manifestation de l'impossibilité de faire oeuvre en la modernité. En tous domaines, sans exception: tant économique, politique, scientifique, philosophique qu'artistique. La question étant d'abord en chacun de ces domaines de ne pas s'y commettre en l'arnaque ou de s'y... gogo-soumettre.
*Terme proposé par Giorgio Agamben qui au demeurant le traduit lui-même en français par "désoeuvrement". Faute de mieux sans doute. Après Kojève (pour revenir à la Russie!), Raymond Queneau en aura mieux que tout autre en France de sa génération, celle de la Libération (Sartre, Merleau-Ponty, Beauvoir...), illustré la ligne (fermée) d'inspiration.
J'aime bien le vendredi soir car je vais voir le sujet de l'émission avec un roulement de tambour dans la tête jusqu'au coup de cymbale quand le titre apparaît. Las : encore cette foutue affaire... (Pour les ceusses que ça peut intéreser, écouter ou réécouter ceci : https://www.franceinter.fr/emissions/le-billet-de-francois-morel/le-billet-de-francois-morel-21-fevrier-2020 .) Et en plus, y'en a qui apportent du crédit à cet ex-Russe qui se fait passer pour un artiste... Quand le sujet me donne envie de regarder, je vais voir, ce n'est qu'ensuite que je m'amuse à lire les commentaires. Et quand le sujet me paraît peu attirant, je vais directement aux commentaires pour être sûr de ne pas manquer quelque chose de plus intéressant que ce que le titre sous-entend. Cette fois, je n'ai pas été convaincu. Je ne regarderai pas cette émission (c'est rare), surtout après avoir lu le commentaire de Alain Korkos, qui confirme ce que je ressens et auquel j'ai mis un « J'approuve ».
Madame Ackermann a raison : si la publication de la vidéo sexuelle de Griveaux n'est pas la meilleure performance de Pavlenski, c'est bel et bien un acte politique authentique car ce n'est pas la liaison adultère de griveaux en elle même qui est en cause, mais son mensonge en tant qu'homme politique.
En effet, en sollicitant d'être photographié par Paris Match en compagnie de sa femme enceinte, il affirme, en exposant cette image, qu'il adhère à des valeurs : celles de la fidélité dans le couple et de la famille. Cette exposition publique a valeur de proclamation, d'engagement moral et comporte donc implicitement la condamnation de l'infidélité. " Regardez, voici qui je suis et comment je vis ". Et cette image vaut pour aujourd'hui, pour demain et pour l'éternité.
Il est donc parfaitement légitime que Piotr Pavlenski ait voulu coincer l'hypocrite. L'ayant fait courageusement, sans masque, c'est en cela que son acte est politique.
La traductrice l'a assez bien dit, le "vol" puis la diffusion d'une video de nature éminemment privée, n'est pas une "performance" de PV de la même nature que ses précédentes.
La raison en est simple : il n'y a aucune performance artistique dans cette manœuvre là dont le scénariste et l'acteur principal sont Griveaux, son public initial la jeune femme. Je ne vois pas comment on peut qualifier d'oeuvre d'art un événement filmé sur lequel "l'artiste" n'a aucunement mis sa patte.
Quant à la mise en ligne de la video, c'est à dire la révélation au grand public d'un fait conçu pour demeurer privé, il s'agit évidemment là d'une action politique puisqu'elle avait clairement pour objectif de détruire la réputation de Griveaux, le mettre face à ses contradictions. Du reste, à l'origine, la video a été envoyée à la presse pour diffusion : je cherche encore l'inspiration et la touche artistiques dans ce scenario là.
Le respect strict de la frontière entre le public et le privé est le signe des démocraties. Sa violation est le propre des régimes autoritaires.
L'art a bon dos, comme d'habitude, ce petit bouclier bien commode qui, ici, a vocation à transcender un acte autoritaire et abject en un truc désincarné d'inspiration quasi divine qui serait au dessus de tout soupçon.
Perso, je tiens bien plus au respect de la frontière public /privé pour tout le monde qu'à mettre X ou Y face à ses contradictions. Piotr prétend être contre tout Etat autoritaire. Lui-même ne se comporte il pas comme un Etat autoritaire en imposant, sans la moindre légitimité, ce genre de sanctions ? Qui est il pour nous imposer son point de vue ?
Plus largement, en regardant les "performances" de PV, je vois surtout du narcissisme, un énorme narcissisme qui ne laisse place à quasiment rien d'autre. Se clouer les couilles au sol avec l'image en gros plan : on ne peut faire plus égo-centré.
La petite dame invitée, fort sympathique par ailleurs, c'est la même chose. Non ce n'est pas Disney Land, c'est une femme nue peinte en rouge qui joue avec des lanternes, qu'on regarde et qui est là pour qu'on la regarde. L'art a nécessairement une dimension narcissique mais ne doit pas se réduire à cela.
Je compte faire une performance, tout nu, non filmée dans mon jardin pour exprimer mon soutien aux mouvements écologistes et contre le bilan carbone de Me Trouche : se déplacer au kazakhstan, en Chine ou au Maroc pour s'y faire filmer quelques minutes me désopile....
Émission très intéressante qui me donne envie de poursuivre (brièvement, sinon je vais perdre tout le monde) l'analyse de Laelia Veron sur le performatif en linguistique et en art, en faisant un excursus par l'Égypte antique où l'écrit, de même que l'art sont performatifs.
Ainsi, par exemple, une scène d'un pharaon faisant offrande au dieu fonctionne de manière effective et autonome tant dans sa représentation que dans le texte qui l'accompagne (qui généralement décrit au moins l'action) texte qui, pour rappel, est figuratif.
Ajoutons qu'il n'est pas rare de voir sur les murs des temples ce qu'il y avait dans les temples. Il y avait donc des représentations perfomative décrites par un texte perfomatif (à moins que ce ne soit l'inverse ou les deux à la fois) d'un contexte, effectif, dans lequel ils (représentation et texte) se trouvaient. Comme par exemple une barque divine reposant sur son socle et entourée d'offrande représentée dans la salle où était conservée entourée d'offrandes et sur son socle la barque divine.
Cette remarque fonctionne également avec l'exemple du pharaon faisant offrande. Si dans la réalité il ne faisait pas de manière effectives les offrandes, ces dernières étaient faites par des délégataires (les prêtres) à sa place.
Bref, les anciens Égyptiens sont donc peut-être les premier performeurs d'un art total. A moins plutôt que ce soit leur art performait leur vie…
Et donc aujourd'hui, artistes performeurs ou performés ?
Ah ! Si Griveaux se l'était peinte en bleu ( bleu touareg ou bleu kazakh j'hésite encore), cela aurait eu plus de gueule ...
J'ai une question.
En allant sur le site créé par Pavlenski "pornopolitique.com" sur lequel se trouvait la vidéo (désormais plus accessible, du moins depuis mon ordi), je comprenais que d'autres images ou vidéos allaient s'ajouter. Le site serait sa toile. C'est très approximatif mais j'y ai vu un onglet "archives", un "à propos", un article / interview récent de la cicciolina... quasi tous les articles écrits en russe non traduits... On voit aussi quelques échanges de conversations en copies d'écran gif qui défilaient et montraient en live une correspondance entre 2 contacts : Griveaux et la femme (encore je ne sais pas si ce sont eux, je ne vois jamais leur face) comme si nous vivions cette conversation. Il n'y avait pas que la vidéo...et il ne l''a pas lâché isolée sur le net sauvagement. Il l'a mise en scène sur un site qu'il crée, manipule, met en forme. Ce qui a été écrit en français est-il écrit de la main de Pavlenski? Je crois qu'il était crédité comme auteur de ce site.
Alors que DS parle d'"érotisme" quand il voit le corps de S.Trouche - ce qu'elle ne valide pas, Pavlenski parle de "pornographie". Voire de site "porno". Pas le même champ, pas les mêmes codes, pas la même toile et il y colle des datas non protégées qu'il a volé dit-il.
Ma question c'est pourquoi n'évoquez-vous pas ce site pornopolitique.com?
Que dit le critique d'art sur la position de Leïla Veron concernant l'art dans un groupe social ou tout le monde serait artiste ?
"Là on sent la casuiste" ?
J'ai cherché la définition de casuistique les polémiques entre jansénites et jésuites mais je ne comprends pas le lien avec la position de Léïla Veron dont je ne perçois par ailleur pas l'objectif ni l'intérêt sauf à imaginer une explication psychanalytique à son désir d'être artiste elle même...
C'est un point de vue en effet et vous avez la liberté de choisir ce qui pour vous est art et ce qui ne l'est pas. J'aime aussi l'art quand il me donne des émotions sans contexte nécessaire. Ici dans la performance on se situe dans quelque chose d'un peu different. La volonté est d'attirer l'attention, de suciter la curiosité, l'intérrogation suffisament pour que l'on cherche de quoi il retourne et qu'on apprenne le contexte, la raison, la cause de cet "performence" finalement le but de l'art est respecté modifier les relations du sujet à lui même et aux Autres. Le moyen en art est un média, la liberté de l'artiste est, au delà de ce qu'il cherche à partager aussi dans le choix du média celui-ci n'est pas indépendant de la ou les transformation(s) des êtres souhaitée(s) par l'artiste.
Au fait , art ou pas ici : https://englishrussia.com/2020/02/18/simple-methods-of-russian-service-providers/
L'art ? Caisse ? Disait Carlos Ghosn .
Moi je croyais que toute cette affaire Griveaux c’etait une expérience pour savoir si ça sent bon quand on essaie de nettoyer le caca avec de la merde.
Merci pour cette émission .
Plusieurs choses dans cette émission concernant l'art. On pourrait résumer le sujet à deux questions (mais vu qu'il a déjà suscité une masse de livres, ce commentaire risque d'être un tantinet réducteur)
- qu'est-ce qui caractérise l'art contemporain ?
- qui décide de ce qui en fait partie ?
• Qu'est-ce qui caractérise l'art contemporain ?
En ce moment, l'art contemporain se définit par les performances, ainsi que par la grandeur des formats, des installations. Plus c'est grand, mieux c'est. Quand Christo aura réussi à emballer la Lune, il aura atteint le top du concept. Et ce sera très beau. Cela dit, tout le monde ne s'appelle pas Christo.
L'art contemporain se caractérise aussi par le cartel, le blabla explicatif qui lui est très souvent accolé. Car l'art contemporain est extrêmement bavard, adore les phrases incompréhensibles quoique creuses, plus il y en a, plus ça paraît intelligent, plus ça embrouille le spectateur, mieux c'est. L'art contemporain, c'est avant tout du discours. Dans les cas extrêmes, ce n'est d'ailleurs plus que du discours puisque certains prétendent qu'il n'est plus utile de créer avec ses mains (ou avec les mains des autres), seule l'intention compte. Vous avez une idée de pizza géante à l'ananas flottant au-dessus de la Maison-Blanche et vous êtes branché(e) milieu de l'art ? OK c'est de l'art contemporain, il ne vous reste plus qu'à vous débrouiller pour monnayer cette géniale idée ! Si vous êtes juste un twittos, ça vaut que dalle. Même pas un mème.
L'art contemporain, c'est beaucoup de discours, donc. Deux tests infaillibles.
1. Prenez une œuvre d'art contemporain, oubliez son blabla s'il y en a un (ce n'est malgré tout pas systématique), et regardez si ladite œuvre tient toute seule. On pourrait poser la question à l'envers, afin d'éprouver sa validité : "L'homme qui marche" de Giacometti a-t-il besoin d'un cartel explicatif ?
2. Questionnez les gens qui, autour de vous, s'extasient devant un truc qui vous paraît nul. Demandez-leur de vous expliquer. S'ils sont incapables de vous répondre autre chose que « Ah mais non mais c'est intéressant », vous avez votre réponse.
Ces tests sont garantis 100% efficaces, satisfait ou remboursé.
• Qui décide de ce qui appartient à l'art contemporain ?
C'est le réseau. Celui des amis influents, celui des galeries, des conservateurs de musée. Le réseau de l'entre-soi et du fric. C'est ainsi que des artistes ou prétendus tels vivent comme des pachas, vendent leurs œuvres des millions. On peut considérer cela comme extrêmement injuste. Et ça l'est. Mais c'est le temps qui aura raison de tout.
Le temps fait le tri, et il est redoutablement efficace. Qui se souvient de Jules Lefebvre, de Thomas Couture ou d'Édouard Debat-Ponsan ? Personne, sauf les spécialistes. Pourtant, ces trois-là furent parmi les peintres académiques français les plus célèbres du XIXe. Regardez la liste des membres de l'Académie française depuis un siècle : combien de noms sonnent encore à vos oreilles ? Le temps fait son travail, il est sans pitié. Dans cent ans, si l'espèce humaine est toujours vivante, on aura oublié 99% des artistes contemporains.
Sauf que nous, pauvres humains, n'avons pas autant de temps que celui dont le temps dispose. Que nous reste-t-il, alors, pour nous faire une idée ? L'éducation, la culture, la visite intensive des musées d'art ancien ou contemporain, et sans cesse à l'esprit le premier de ces deux tests proposés plus haut : une œuvre tient-elle debout toute seule sans son cartel ?
Quiz:
Un surnom anagramme donné par ses anciens "amis" artistes : Avida Dollars
Il y a les créateurs, et dans la pub les créatifs ...
Avec l'art contemporain ou conceptuel, le discours -et les explications- qui accompagne les oeuvres devient plus important que les oeuvres elles-même. Prise de tête.
En deux mots : éducation + curiosité
Si un travail artistique pose un problème d’appréhension, la curiosité personnelle peut se substituer à tous ces salmigondis explicatifs.
Le labeur de l'artiste/artisan vous touche ou pas.
Par exemple "Comprendre" enfin un tableau de Mondrian est un pied terrible. Voir que ce tableau n'est pas juste une addition de carrés et de rectangles en couleurs, c'est une recherche.
Une recherche grâce à laquelle on découvre l'interprétation par Mondrian de "L'Angélus" de Millet !!!
"Ceci n'est pas une valise"
Ensuite du Barock' n 'Roll :
Comme dit Laélia Véron à la fin si on est tous artistes il n'y a plus d'artistes lorsque Paul Ardenne dit que si Benalla considère que la violence dont il a fait preuve est de l'art donc c'est de l'art.
Pour moi, ma vie est un oeuvre d'art ce qui ferait bien rire mon entourage mais ils n'y connaissent rien en art.
était-il besoin de passer la moitié de l'émission à faire la promotion d'une "artiste"qui n'avait rien à faire là.
inviter quelqu'un d'aussi insignifiant sur un sujet aussi passionnant ,c'est pathétique...
j'ignore si elle fait partie des artistes subventionnés,mais je pense qu'elle sonne assez creux pour en faire partie.
les seuls moments de l'émission intéressants sont les interventions de Galia Ackerman qui est vraiment dans le sujet,mais malheureusement pas écoutée.le titre est:"Pavlevski n'est pas anti-poutine mais anti-état".
cela n'est pas développé.une heure perdue à écouter des âneries.
Merde, j'ai gaspillé tous mes euros au jeu et aux filles, j'aurais dû en garder un peu pour Pavlenski, quelqu'un pourrait me dire de combien est montée sa côte ?? Vite avant que les marchands d'art multi-millionnaires ne fondent sur ses oeuvres...
J'ai le plus grand respect pour Pavlenski et Assange (et tous les autres lanceurs d'alertes), ils ont en commun chacun à leur manière de mettre à nu l'hypocrisie du bloc Bourgeois. Nul doute que celui ci va s arranger pour les écrabouiller. Pour le reste le discours sur la performance artistico/politique n'est que secondaire mais néanmoins intéressante.
Mouais....
Désolé mais je reste profondément hermétique a ces forme d'art. Pour moi le cas Sarah Trouche est typique. Elle est bien sympathique mais elle doit explicité pendant 5 minute chacune de ces performances. Si tu n'a pas cette explication, la performance reste totalement absurde, inaccessible. Or, pour moi,- et cela n'engage bien que moi - l'art doit se suffire a lui même. On doit pouvoir comprendre et ou apprécié l’œuvre et juste l’œuvre.
Bien sur certaine œuvre prenne encore plus de puissance en y ajoutant un contexte. L'exemple qui me viens rapidement a l'esprit c'est la chanson show must go on. ("le spectable doit continuer" pour ceux qui ne parle pas anglais)
On aime ou on aime pas cette chanson mais il suffit de l'entendre pour l’apprécier ou non. Mais lorsqu'on apprend qu'elle a été écrite et enregistré en urgence par Freddy Mercury mourant, on l'entend forcement différemment. Ce contexte apporte a l’œuvre, mais elle peut exister sans ce contexte.Mais quand un artiste base toute son œuvre ou la grande majeur partie de son œuvre sur le contexte, le non dit, le non visible, le non audible ; il est difficile pour moi d'y voir de l'art.
Il me semble que la "bourgeoisie cool" et culturelle, comme l'appelle Bégaudeau, est bien emmerdée avec Pavlensky car deux de ses fétiches rentrent en collision : son goût pour l'art contemporain et sa pseudo-subversion et son libéralisme sexuelle (la vie privée est sacrée, comme le mensonge et la tromperie, et il est strictement interdit de dénoncer l'adultère).
Pendant une bonne partie de l'émission j'étais agacé par la remarque de Paul Ardenne qui disait que si un artiste décide que son action c'est de l'art alors c'est de facto de l'art.
Merci donc à Laelia Véron pour avoir révélé brillamment l'aspect paradoxal de cette posture.
Pavlenski devrait peut-être lire Vivre sans ? de Frédéric Lordon ? Ou au moins visionner l'excellente émission que lui a consacré l'excellente Judith Bernard sur Hors-Série... Les "anti-État", ils sont au pouvoir (je sais bien, c'est une variété beaucoup moins sympathique – je ne les mets pas dans le même sac, bien sûr), et ça devrait nous inciter à réfléchir...
Galia Ackerman m'a beaucoup plu. Fidèle au message de Pavlenski.
J'espère qu'il n'arrivera pas trop souvent que Daniel nous fasse ce genre de surprise...
Ce qui est drole c'est le discour du critique d'art qui valide la critique d'un système autoritaire qui n'ecoute pas son peuple etc pour ensuite refuser cette lecture la en France ...
Que la sextape soit la seul chose qui fasse vacillé un dirigeant malgré les moults scandales et remous raconte beaucoup de choses, tout comme les réactions politiques, mediatiques et celles silencieuses des citoyens. Selon moi l'œuvre est là, dans les ondes et les remous de l'eau provoqué par un jet de cailloux.
Je vulgarise Mr Branco pour le quelle je n'ai pas forcément de sympathie mais qui disait une chose qui me semble intéressante, le fait de toucher à l'intégrité physique des dirigeants est le seul moyen de faire percevoir corporellement les colères du peuple
Pavlensky n'use pas son corps (dans un premier temps, car le sien va vivre la prison ) dans cette action mais met en jeu le corps d'un autre. Le corps de quelqu'un de sourd aux coprs des autres...
Beaucoup de fils qui peuvent se derouler, beaucoups d'interprétations possible... C'est cela pour moi ce qui fait oeuvre d'art
Pour moi c'est Griveaux le performeur Pavlenski n'est que le découvreur de cet artiste qui s'ignorait.
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Merci pour cette émission éclairante; elle nous permet de mieux comprendre la démarche de "l'artiviste" Pavlenski...
Pourtant avec l'affaire Griveaux j'ai du mal à saisir le message !
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Je pensais être épargné :(
Un debrief et une explication de texte du débat Piketty / lordon m'aurait clairement plus excité.
Je plussois pour un decryptage de ce debat riche et eclairant mais a mon sens passer à côté d'un outil me semble dommage
pas encore regardé mais merci d'aborder cette affaire par cet angle artistique !