Pédophilie : retour sur les "années Matzneff" du Monde
De "moraliste"-polémiste invité régulier d'Apostrophes et encensé par la critique, à écrivain maudit de l'après #Metoo, Le Monde retrace ces jours-ci la complaisance médiatique à l'égard de Gabriel Matzneff, amateur assumé de très jeunes adolescents et adolescentes. Dans la foulée de la longue enquête du Monde, ASI s'est plongé dans les archives du quotidien à la recherche des évocations de l'écrivain devenu aujourd'hui "indéfendable".
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Il me semble que le point de vue du principal intéressé a été publié une bonne dizaine de fois au cours des 5 dernieres décennies.
Personne l'empêche d'y répondre (surtout pas en France comme on a de plus en plus tendance à voir.).
Personne n'interdit(...)
Merci pour cet article qui m'a conduit à en lire d'autres et là je trouve a propos de l'intervention de Denise Bombardier à Apostrophes les citations suivantes Philippe Sollers : "Connasse" (adressé à Denise Bombardier) Jacques Lanzmann "s'est (...)
Laissons la parole à ces génies opprimés :
- littéraire pour Matzneff
- cinématographique pour Allen ou Pollanski
- politique pour Dsk.
Une fois pour toutes, ce sont des Génies.
Pour les victimes , que dis-je pour les femmes ou les filles qui ont eu(...)
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Sur Twitter, Sophia Aram résume en une phrase le cas Matzneff :
C'est l'histoire d'un mec qui a passé sa vie à décrire ses relations sexuelles avec des enfants et dont il aura fallu qu'une de ses victimes parle pour que l'on comprenne qu'il était pédophile.
Guillaume Durand, lui, s'obstine à le défendre, en avançant de pitoyables arguments, prétextant que les temps changent, que "notre époque ne supporte plus ce qui était toléré il y a 40 ans", fustige "le puritanisme"...etc.
Quant à Pivot, il tente maladroitement de s'extraire de la fange dans laquelle la diffusion de la vidéo d'Apostrophes l'a plongé, mais cela ajouté à sa précédente sortie sur Greta Thunberg, fait que chacun de ses tweets l'y enfonce un peu plus.
Pivot, ou comment ruiner une réputation d'humaniste lettré, en s'égarant sur les réseaux sociaux à un âge avancé.
Autour de l'affaire Matzneff, il est question de la pétition publiée dans Le Monde, dans les années 1970 par de grands noms (Sartre, Barthes, Aragon, etc.) pour défendre 3 adultes coupables d'attouchements et de relation sexuelles avec des mineur·e·s. Ce qui était déjà totalement scandaleux.
Mais, je suis curieux de connaître la position de Pascal Bruckner sur le cas Matzneff, lui qui défendait en compagnie de Georges Moustaki, dans les années 1970, un pédophile. Il évoquait les victimes (des gamines de 6 à 12 ans) «dont l’air épanoui montre aux yeux de tous, y compris de leurs parents, le bonheur qu’elles trouvent avec lui» !
Petite erreur factuelle — qui ne change évidemment rien au fond : quand Vanessa Springora avait 14 ans, Matzneff en avait 50.
l'occasion de reparler des amours de mme trogneux ? combien d'années pour libérer la parole à ce sujet ? autant que pour maztnef ? mais c'est vrais que c'est, si j'ose dire, dans l'autre sens
en comparaison , Polanski fait moins sale ...
Il "fait" moins sale,
...à l'écran, alors...
Le volume du journal des années 1983-1984 de Gabriel Matzneff qui lui a valu une volée de bois vert de la part de Denise Bombardier s'intitule « Mes amours décomposés », et non « décomposées ». Il fait référence à la dernière strophe du poème « Une charogne » de Charles Baudelaire :
« Alors, ô ma beauté ! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j'ai gardé la forme et l'essence divine
De mes amours décomposés ! »
De mémoire, dans son avant-propos, il employait le mot désastre pour parler de cette période de sa vie.
De manière générale, je remarque que ceux aux basques de Matzneff ne l'a pas lu et se contente d'un prêt-à-penser de citations pour l'accabler. La période veut ça, où l'on se sent tellement plus courageux et moral, en meute.
Je me souviens de cette émission d'Apostrophes et je n'ai pas compris comment Pivot pouvait inviter ce bonhomme dont la prestation a été dissuasive à m'intéresser à son oeuvre.
Cela n'a pas empêché Matzneff d'être à nouveau invité à la télé malgré son nom cité dans un scandale.
Je ne partage pas cette délectation à esthétiser la violence. Cela me paraît superficiel et vulgaire, triste ; comme la pornographie ou la prétention du bourgeois à s'encanailler, à ressentir le frisson de l'interdit, au mépris des personnes. Il me semble que c'est à l'opposé de l'art et de la culture.
Politiquement, revoir cette promotion prétentieuse de la pédophilie sur Apostrophes renvoie au succès du néolibéralisme, réhabilitant le rapport de forces du fort sur le faible, dans le discours dominant des médias de masse, s'accordant à relayer paresseusement la promotion politique d'un menteur prétentieux et pédant. Avec un peu plus de cheveux.
Sur le fond, je ne suis pas de celles ou ceux qui distinguent l'auteur de l'oeuvre. Cela semble spécieux et faux parce que la personnalité de l'auteur est déterminante dans mon intérêt pour ce qu'elle ou il produit. J'apprécie mal une création ou des idées quand je sais ou j'apprends que c'est un salaud qui l'a produite. Idem en politique.
Enfin, j'observe que Matzneff est vieux - il ne mord plus ? - et qu'il a fallu attendre des dizaines d'années pour se scandaliser collectivement de quelque chose de notoire, comme le rappellent les actualités :
Gabriel Matzneff : un écrivain accusé de pédophilie
Affaire Gabriel Matzneff : "La littérature passait avant la morale", réagit Bernard Pivot
Cette indignation à retard est quand même très étonnante, voire inquiétante. N'est-ce pas se moquer méchament du monde ?
Et les prédateurs d'aujourd'hui ?
Il faudra aussi attendre un demi-siècle pour s'en émouvoir ? Combien de victimes faut-il pour revenir à la raison ? Quand tout aura été mis en ruines ?
L'affaire Matzneff ne m'apparaît pas comme un sursaut. N'est-ce pas plutôt un spasme - un coup éditorial ? - emblématique du degré de stupidité des leaders d'opinion de la société française, qui pourraient s'inscrire dans une tradition historique à flatter les puissants au mépris des évidences.
Il me semble que certains fieffés salauds s'en tiraient plus facilement autrefois
pour ce qui est de leur vie privée
et que d'autres fieffés salauds s'en tirent plus facilement aujourd'hui
pour ce qui est de leur vie publique
J'ai le sentiment qu'une des dimensions de toute cette histoire, ce n'est pas tant l'aveuglement passé sur le sujet de la pédophilie, mais plutôt ce que ça devrait interroger de nos aveuglement présents : sur combien de sujets sociaux le milieu intellectuel (notamment de gauche) tombe-t-il comme un seul homme sur l'interlocuteur (celui ayant le malheur d'émettre un doute) par l'anathème, la pathologisation de l'adversaire, l’opprobre, ou le mépris - exactement comme tout le milieu littéraire était tombé, à l'époque, sur Bombardier (accusée d'être réac, comme tant d'autres contradicteurs aujourd'hui) ?
S'il y a une leçon à tirer de ce pathétique épisode, c'est peut-être d'abord celui de l'humilité, car on peut taper autant qu'on veut sur Sollers, Pivot ou d'autres, le fonctionnement de ce petit milieu intellectuel (avec ces tabous, ses anathèmes, son incapacité crasse à voir ses doxas remises en question) n'a guère changé.
Quant à Matzneff et les autres idiots lettrés de leur époque, au-delà des dégâts très concrets qu'ils ont fait sur la vie de leurs "partenaires", ils pourront se féliciter d'avoir ancré les débats sur la pédophilie de la manière la plus foireuse qui soit - grâce à eux, le pédophile est passé du "noble héritier libertaire des pédérastes grecs" à "monstres des temps modernes qu'il faut pendre par les couilles". Entre ces deux extrêmes manichéens, j'ai une pensée pour ces hommes et ces femmes attiré/es par les enfants (combien ? des milliers ? des centaines de milliers ?), qui n'ont évidemment pas choisi leur attirance, qui comme vous et moi n'ont envie de violer personne et ne toucheront jamais à un enfant - et qui doivent nager toute leur vie dans la honte et la dépression parce que la société autour d'eux est tombé à un tel degré d'immaturité qu'elle a besoin de figures d'ogres sur lesquels se défouler.
Laissons la parole à ces génies opprimés :
- littéraire pour Matzneff
- cinématographique pour Allen ou Pollanski
- politique pour Dsk.
Une fois pour toutes, ce sont des Génies.
Pour les victimes , que dis-je pour les femmes ou les filles qui ont eu l'honneur d'être élues , par ces géants , ce n'est qu'un mauvais petit moment à passer ( puis une vingtaine d'années de souffrance, de solitude et de psycho-thérapie ).
Monsieur Matzneff a bien raison de se dire persécuté , comme les juifs pendant la guerre ; il a trouvé le mot juste en se décrivant comme devant porter l'étoile jaune ( de l'immoraliste ). ; la seule chose qu'il devrait porter, c'est la légion d'honneur.
Je vois de la complaisance dans l'attitude de Bernard Pivot.
Gabriel Matzneff ne doit pas écrire s'il ne veut pas de jugement sur son livre (reproche adressé à Denise Bombardier). De plus pour lui les femmes dépassant l'âge de 20 ans sont dans l'hystérie.
Homme ayant eu 20 ans en 1974 je me rends compte que je suis passé à coté de tout cela mais j'aurais été d'accord avec Denise Bombardier et je ne suis pas particulièrement bégueule.
Salut amical à toutes les hystériques du forum d'ASI.
Merci pour cet article qui m'a conduit à en lire d'autres et là je trouve a propos de l'intervention de Denise Bombardier à Apostrophes les citations suivantes Philippe Sollers : "Connasse" (adressé à Denise Bombardier) Jacques Lanzmann "s'est étonné que Matzneff n'ait pas aligné la Bombardier d'une grande baffe en pleine figure" ... édifiant pour des défenseurs de la liberté d'opinion, comment s'expliquent-ils aujourd'hui ? Et enfin une citation de D. Bombardier elle-même qui m'a beaucoup plu « Moi, je dis que la littérature n’est pas un absolu. »
Un mot Les Femmes quand ils le peuvent eux aussi sortent, couchent avec des jeunes hommes allons dans quelle hypocrite de monde vivons-nous ?
On attend le moment, qui ne tardera guère sans doute, où tous les écrivains et tous les artistes qui ont goûté la pédophilie et l'éphébophilie (Socrate, Platon, Cocteau, Gide, Proust et tant d'autres) seront mis au piloris par la foule ivre de rage et de haine, mais aussi par tous les défenseurs médiatiques de la bien-pensance, qui demanderont tous l'interdiction des oeuvres de ces auteurs et leur bannissement de la mémoire collective. Version réactualisée de la chasse aux sorcières, faite, comme toujours, au nom de la vérité et de la vertu ! Car comment pourrait-on légitimer autrement une campagne de dénigrement moral d'une telle ampleur faite sans consulter et demander son point de vue au principal intéressé ? C'est tout de même beau la vertu, surtout lorsqu'elle est si pleine de suffisance et de certitude!
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