Pétain : "C'est terrible de partir de Zemmour pour faire de l'histoire !" [Avent2020]
C'est un fantôme obsédant, peut-être le plus obsédant de l'histoire de France: un vieil homme à la voix chevrotante, issu des années noires, le fantôme de Philippe Pétain. Ces derniers temps, le maréchal est partout: au cœur des déchirures de la famille Le Pen, dans la bouche du premier secrétaire du parti socialiste, et même dans la polémique entre Emmanuel Todd et Manuel Valls.
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Derniers commentaires
Il y a déjà tellement de commntaires, et certains particulièrement nourris que je doute que quelqu'un lise le mien !
D'abord, passionnante émission, surtout pour moi qui suis né le 11 novembre 1940 en banlieue parisienne, au retour de l'exode de ma mère. Elle avait été jusqu'à l'exode, auxiliaire au service des étrangers de la préfecture de police de Paris. Mon père, d'origine italienne (né à Palerme), ouvrier boulanger, naturalisé en 1930, après le mariage, et après la naissance de ma grande soeur....
J'ai été très content d'entendre Marc Ferro évoquer l'atmosphère délétère de ces années épouvantables, ce gigantesque "happening" où les gens ont été secoués dans tous les sens, comme dans le tambour d'une machine à laver... Nous vivons un happening du même genre bien que beaucoup moins mortel et moins effrayant, mais beaucoup plus manipulateur.
DS a fini par m'irriter avec l'igorance qu'il affiche sur des questions comme la mentalité des gens, leurs angoisses, leurs réactions parfois absurdes pour celui qui n'a rien vécu de tout cela.
Mas je trouve impardonnable d'oublier que "nazi" vient de "National et Socialiste". Que le parti nazi avait repris toute la propagande sociale des socialistes et des socialistes révolutionnaires, mais dans un cadre nationaliste. Un autre commentateur fait remarquer que l'origine de ces mesures sociales datait de Bismarck...
D'ignorer que toute dictature a besoin d'une base sociale, et qu'à l'époque, une pensée "libérale" à la mode d'aujourd'hui aurait éré immédiatement qualifiée de piraterie, pusqu'il s'agit bien de banditisme.
Mais je suppose que c'est le jeu de tout bon journaliste de jouer celui qui ne sait rien et ne comprend rien !
Je trouve excessif d'avoir coupé la marole à Marc Ferro qui voulait indiquer que la collaboratin de Pétain était antérieure à la défaite : Pétain et son chef d'Etat-major, Weygand (qui a une rue à Auxerre), répétaient à qui voulait l'entendre qu'il fallait absolument capituler au plus vite.
Ce dernier, censé préparer la contre-offensive, a massé des troupes autour de Paris "pour empêcher une nouvelle Commune de Paris" ! Je pense que la rumeur qui a jeté les réfugiés sur les routes de l'exode (en rappelant que les Uhlands éventraient les femmes enceintes) venait de ses bureaux d’où venait également l’ordre de partir donné au personnel des administrations françaises, et avait pour but, non pas de retarder l’armée allemande, mais de finir de désorganiser complètement toutes les tentatives de contre-offensive.
Rappeler que la population écoutait superficiellement ses discours correspond bien à des gens traumatisés. Personne ne s’étonne encore aujourd’hui que Pétain ait donné l’ordre par un discours à la radio, aux soldats français de cesser le feu et de se rendre à l’ennemi avant tout contact avec l’Etat-Major enemi, avant tout accord d’armistice.
Sartre rappelle que la rumeur qui circulait parmi les soldats évoquait l’espoir d’une prime de démobilisation. Pétain, débarrassé de deux millions de prisonniers à destination de l’Allemagne, pouvait abolir la république. Deux millions de foyers privés de leur mari.
Mon père, qui n’a jamais parlé correctement français et se fiait donc plus aux attitudes qu’aux paroles s’était déjà sauvé du pré à vache où il était gardé avec des dizaines d’autres soldats...
Bref ! Excellente émission, pleine de vérités oubliées.
Merci Daniel Schneiderman !
Marc Ferro commence cash part contredire frontalement la notice wikipedia de Pétain qui le décrit comme plutôt dreyfusard. Je ne sais pas s'il a raison ou tort mais ce qui saute aux yeux c'est que personne ne lui porte la contradiction. Puis intervient le second zozo qui commence par dire qu'il refuse de débattre avec Zemmour. A ce stade il est à peu près clair que le "débat" va plus tenir de la leçon faites aux bonnes gens par deux personnes d'accord sur l'essentiel. Avec une omission record, qui est que Zemmour se base bien sur sur des historiens. On aurait peut être pu en trouver un, non ?
Bref, sans préjuger de la vérité historique j'attends d'@si des débats contradictoires. Quand une fiche wikipedia fait mieux, c'est embarrassant.
Un reportage de Laure Daussy pour VICE FR.
ferro a des signes de gatisme et son explication de la zone libre , mis a mal par D.S. de façon etonnament juste , est tout bonnement absurde
emission gater par trop de non-dits
Il y a le titre de ce forum
« Pas terrrible de partir de Zemmour pour faire de l'Histoire »
Or Zemmour n'a jamais prétendu faire de l'histoire. Pour défendre ses thèses qui font partie du débat contemporain, il fait flèche de tout bois et consacre une dizaine de pages à relater l'ouvrage d'un vrai historien, Alain Michel, qui en 2011, avait eu la témérité de s'en prendre de façon frontale aux historiens du courant dominant, Paxton et Klarsfeld, mais aussi un certain nombre d'autres, parmi lesquels Peschanski, présent sur le plateau. Alain Michel est un historien franco-israélien tout à fait légitime sur l'Histoire de la Shoah, thèse en Sorbonne sous la direction de Kaspi et quelques années au bureau francophone de Yad-Vashem. La punition infligée à ce pourfendeur de « doxa » fut une sorte de mise en quarantaine : Aucun des historiens mis en cause n'engagèrent le débat avec leur contradicteur.
Dans leur réponse à Zemmour, Ni Paxton, ni Klarsfeld ne citèrent le nom d'Alain Michel. Dans l'émission qui intéresse ce forum, il n'est jamais cité non plus. De la part d'Arrêt sur Image, ce n'est pas glorieux.
De mon côté, je confesse une proximité avec Alain Michel, ce que je raconte sur mon site.
http://siteedc.edechambost.net/Paxton/Alain_Michel_Zemmour.html
Et l'on trouvera sur cette page beaucoup de réponses aux questions abordées dans ce forum.
Je recommande aussi la réaction de l'historien Jean-Marc Berlière à la suite des réponses à Zemmour de Paxton et Klarsfeld.
http://siteedc.edechambost.net/Paxton/Jean-Marc_Berliere_Paxton_Klarsfeld.html
La cryptomnésie, du grec kruptos « caché », « secret » et mnémè « mémoire », « souvenir », littéralement « souvenir caché », est un biais mémoriel par lequel une personne a le souvenir erroné d'avoir produit une pensée (une idée, une chanson, une plaisanterie), alors que cette pensée a été en réalité produite par quelqu'un d'autre1. La cryptomnésie peut conduire au plagiat involontaire dont l'auteur fait une expérience mnésique qu'il ne peut distinguer d'une inspiration nouvelle.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cryptomnésie
Marc Ferro fait référence, je pense, au livre L'Héritage de Vichy de Cécile Desprairies. Ce livre décrit les mesures sociales prises par Vichy. C'est Denis Peschanski qui parle de Le Crom.
merci beaucoup ++++++++++++
Encore une émission très utile, bravo et merci.
Mais je suis moins surpris que Daniel puisque j'ai fait l'expérience il y a peu, à travers le serious game sur la sauvegarde des oeuvres du Louvres, du difficile exercice de la résistance. Ce jeu vous obligeait, de manière très juste je trouve, à maintenir constamment l'équilibre entre la crédibilité vis à vis de l'occupant et la confiance inspirée à la résistance. Et donc, à donner des gages à l'un pour pouvoir aider l'autre.
On est clairement dans ce problème là, à travers le cas de ces paysans : ils étaient sans doute de bonne volonté, mais quitte à prendre des risques, autant que ça soit pour des choses vitales que pour des affaires moins graves, puisqu'ils ne désiraient pas prendre un maximum de risques. Ni tout noir, ni tout blanc, entre les deux, et profondément humain.
Tout est toujours plus compliqué que les modèles binaires idéologiques qui visent à une récupération et qu'on nous sert sous un jour sulfureux pour faire de l'audimat. Zemmour face à Salamé et Caron, des non-historiens proclamés experts en tout par le système médiatique pour une bataille d'ego autour de déclarations chocs, de pantomime ridicule où les dogmes s'affrontent stérilement. Que les gens aillent lire des livres écrits par des historiens quand il s'agit d'Histoire.
Il est toujours difficile de se rétro-projeter dans le passé : on en oublie très vite la complexité de la psychologie humaine, que nous côtoyons pourtant au jour le jour, et la tendance à la facilité et au déni qui nous fait choisir parmi nos souvenirs personnels ou collectifs ceux qu'il faut garder. Après le visionnage de cette émission, j'ai le sentiment d'avoir avancé sur la consolidation de mes connaissances historiques mais j'ai surtout l'impression d'avoir entendu parler de personnages et de faits réels, sans polémique, et non de légendes ou de fables.
Merci.
Autre créature de Vichy : la police nationale, ce qui nous évite le chaos états-unien en la matière.
Signé : le fils d'une terroriste et d'un traîre comme disait Henriot en parlant des résistants et des FFL (Forces françaises Libres) Henriot qui a failli faire basculer l'opinion française, comme l'a dit fort justement Marc Ferro et c'est pour cela qu'il a été assassiné, c'est ce qu'ont toujours dit mes parents.
Au delà de la question des faits historiques, je trouve proprement EFFRAYANT que cette balance odieuse entre les vies des juifs français et celles des juifs étrangers ne soit pas dénoncée dans son PRINCIPE même comme étant une aberration morale.
Cette idée absurde d'une Allemagne nazie vue comme un Moloch réclamant son quota de juifs, et avec laquelle il fallait négocier pour sauver des vies et CHOISIR celles qui seront sauvées et celles qui seront sacrifiées autorise absolument toutes les justifications, tout en déresponsabilisant les bourreaux et leurs complices et en déréalisant leurs victimes derrière une comptabilité absolument sordide.
Comme s'il fallait sacrifier des gens pour en sauver d'autres - on retrouve ce même raisonnement spécieux du "mal nécessaire" chez tous les réacs lorsqu'il s'agit de défendre la peine de mort, la torture ou la "guerre contre le terrorisme".
Par extension, c'est encore ce raisonnement du "mal nécessaire" qui conduit aux lois liberticides, à la chasse aux Roms et aux étrangers en situation irrégulière et à tous les reculs démocratiques actuels, au nom de la préservation face à des dangers supposément plus grands encore: pas étonnant qu'on parle autant de Pétain, la mentalité de SALAUD et de COLLABO ne s'est jamais aussi bien portée en France depuis 1945.
Zemmour cumule le mensonge avec l'ignominie, tout comme un nombre grandissant de français, et c'est ça qui fout le plus les jetons, j'aurais pas aimé être son voisin durant l'Occupation, mais je commence avoir la trouille d'un nombre grandissant de mes voisins...
Le pire de tout cela est que ces raisonnements sont tenus au nom du "courage" et de la "responsabilité": par quel renversement inouï peut-on faire passer le comble de la veulerie, de la soumission et de la lâcheté pour des vertus?
Pas étonnant non plus que l'inconscient pétainiste de Cambadélis parle à l'insu de son plein gré: toutes proportions gardés, il s'agit par analogie de la même "fausse conscience" des socialistes, qui tentent de faire passer leur trahison pour du courage et l'expression du sens des "responsabilités", afin de justifier des politiques iniques sur le plan économique et celui des libertés publiques, comme l'a dénoncé Todd.
C'est assez cocasse que le patron des socialos, avec son glaive et son bouclier, donne ainsi raison à Todd sans le vouloir...
- si on parle de cette métaphore comme faisant partie de la culture commune, elle évoque bien plus la justice, armée du glaive mais aussi bouclier des innocents. Il y a plus de gens qui ont oublié la thèse du glaive et du bouclier que de gens qui veulent s'en souvenir...
- si on cherche précisément d'où vient cette image, il faut remonter au moins à Cicéron. Ce n'est d'ailleurs pas une métaphore très recherchée, et on la retrouvera probablement dans toutes les cultures qui ont à une époque manié la langue et l'épée (je dirais même que c'est une métaphore très éculée).
Sinon, je ne reviendrai pas sur les débats inconsistants sur la question de savoir si la France a perdu ou non la guerre: faire la guerre, c'est toujours la perdre. Demandez à Achille ou à Ulysse...
C'était un de mes étonnements d'enfant: mais pourquoi ils "nous" avaient bombardés puisque c'étaient nos alliés? Mine de rien, c'est la question du massacre des civils que je posais. Pourquoi Modane, par exemple, a été détruite en quasi totalité, avec des bombes incendiaires en plus, par des avions qui soi-disant visaient la gare mais l'ont manquée? Mais j'aurais aussi bien pu demander "Pourquoi Dresde? Pourquoi Hiroshima?" Et aujourd'hui, la liste serait longue aussi.
Ça me rappelle un vieil album de "Paulette" (qui se souvent encore de Paulette?), où Paulette est le ballon dans une partie où l'une des deux équipes lui veut du mal, tandis que l'autre.... lui veut du bien.
Merci à vous,
Quant aux corpos elles servaient de substituts aux syndicats et permettaient évidemment de regrouper toutes les professions ou corps de métier sans hiérarchie apparente, de niveler bien entendu toute lutte de classes et de soutenir aveuglément « L’unité nationale ».
Pour une fois, DS faisait une synthèse et demandait pas mal d'explications. Vu que ses interlocuteurs étaient des spécialistes et œuvrent davantage sur les détails que sur les généralités, nous aurions eu du mal à tout suivre, pauvres profanes que nous sommes.
Au sujet de la Normandie qui a été bombardée, ce qui fait beaucoup de victimes. Il y a beaucoup d'émissions actuellement sur la télé publique qui expliquent l'étendue des dégâts qu'ont fait les Alliés en France, et le nombre de morts de civils français.
Je voudrais tout de même faire remarquer que la France a perdu 2 fois la seconde guerre mondiale. Une fois contre les Allemands en 1940 et une fois contre les Alliés.
Parce que la France n'était pas seulement occupée, le gouvernement légitime était celui de Pétain, juridiquement.
D'autres gouvernements était partis en exil, mais pas le gouvernement français.
Et Mers-El-Kébir, même si la destruction de la flotte est davantage due à l'incompétence du vice-amiral qui la commandait, en est la preuve.
C'est De Gaulle, et uniquement De Gaulle, qui n'avait pas la moindre légitimité qui, officiellement, combattait les Allemands.
Le roman national fait de la France un des vainqueurs de la seconde guerre mondiale, mais c'est une illusion totale.
La France a été bombardée par les Alliés en tant que territoire ennemi.
Point.
Une comparaison possible entre hier, la collaboration de Vichy avec l'Allemagne nazie, et aujourd'hui, la position de carpette du gouvernement de Hollande-Valls devant l'Allemagne ordolibérale dominant l'UE.
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Salut et respect à Marc Ferro que j’ai eu moi aussi comme prof à l’EHESS et qui continue à m’inspirer une immense estime et sympathie.
Dommage qu’il n’ait pas eu la parole plus souvent car il se fait rare et c’est un plaisir tout aussi rare de l’écouter...
Merci à vous 3!!!!
Arnaud
« Dire que Pétain a sacrifié des juifs français en sacrifiant des juifs étrangers, c'est quelque chose qui ne correspond pas à l'histoire de Vichy telle qu'on la connaissait jusqu'à maintenant »
Ce qui veut dire que Daniel n'a apparemment jamais lu la destruction des juifs d'Europe de Raul Hilberg qui n'est pas précisément un obscur historien du sujet, et qui écrit au en introduction à son chapitre de 100 pages consacré à la France :
« Dans ses réactions aux pressions allemandes, le gouvernement de Vichy tenta de maintenir le processus de destruction à l'intérieur de certaines limites. Celles-ci eurent essentiellement pour objet de retarder l'évolution du processus dans son ensemble. Les autorités françaises cherchèrent à éviter toute action radicale. Elles reculèrent devant l'adoption de mesures sans précédent dans l'histoire. Quand la pression allemande s'intensifia en 1942, le gouvernement de Vichy se retrancha derrière une seconde ligne de défense. Les Juifs étrangers et les immigrants furent abandonnés à leur sort, et l'on s'efforça de protéger les Juifs nationaux. Dans une certaine mesure, cette stratégie réussit. En renonçant à sauver une fraction, on sauva une grande partie. » (Destruction des juifs d'Europe, T2, p.1122, coll.Folio-Histoire, 2006)
Sur ce point, Alain Michel en 2011, écrira la même chose, mais en l'étayant un peu plus. Ce qui est surprenant, c'est qu'en France, un journaliste du niveau de Daniel puisse à ce point ignorer Hilberg.
En tout cas, merci Daniel, très sincèrement !
(pour le titre, terrrible avec 3 r ça fait vraiment peur ! :) )
Dans son livre, Hannah Arrendt fait les calculs qui sont dénoncés avec pertinence aux début de l’émission.
L'idéaliste excessif, ou bien rejette tout ce qui lui déplait dans le monde, en niant purement et simplement que cela existe ; ou bien, en se donnant des airs de qui a tout compris à la vie, il décrit des choses qui lui déplaisent, mais avec un air de déception qui sous-entend que cela aurait du être autrement, que cela est inacceptable, alors pourtant que comprendre la vie consisterait non pas seulement à voir l'existence de cela, mais aussi à comprendre pourquoi il faut l'accepter et non le rejeter. L'idéaliste excessif a une vision de la morale qui attend des hommes et du monde plus que ce qu'ils peuvent donner, meme en faisant de leur mieux, ce qui le conduit a etre perpetuellement déçu par ce qu'il voit, à perpétuellement condamner excessivement cela, et par la à ressembler à ces "dévots" dont parle Rousseau. Mais son défaut à lui est moins la "haine" et la "bile", que des difficultés pour marier sa vision de la morale avec le monde, c'est-a-dire : revoir cette vision à la baisse, pour qu'elle attende juste des hommes le mieux qu'ils peuvent donner ; mais ainsi, la conduire à son accomplissement, en en faisant quelque chose qui sauve les hommes, parce qu'ils peuvent lui obéir, au lieu de trop les accabler ou de trop rester lettre morte.
Son idéalisme deviendrait alors un idéalisme mesuré, pour lequel l'idéal d'une chose, vers lequel elle doit tendre, est ce qu'elle peut être de mieux : il n'est pas immédiatement présent, ne se voit donc qu'avec les yeux de l'esprit, mais il reste inscrit dans le réel, en tant qu'une potentialité du réel. Par la même occasion, l'idéaliste devenu enfin mesuré, de notre temps, devrait moins souvent faire resurgir la figure de Pétain dans ses discours, car il devrait moins souvent lui arriver de confondre des attitudes humaines normales, avec celles de gens qui ont envoyé des juifs dans des camps de concentration...
Tout aussi surprenant pour l'époque, bien que moins important (mais exaspérant tout de même) : comment se fait-il que des gens aient encore leur téléphone portable allumé pendant une émission créant des interférences tout à fait pénibles ?
Si le FN est la zone érogène du monde médiatico-politique, Pétain et la collaboration sont un peu les centres nerveux qui la régissent.
Mortelle question, non ?
En mode "souvenirs de famille"
En 1938, un cousin de Berlin, militant du Bund, a débarqué à Bruxelles. Il a clairement expliqué à mon grand père et son frères (militants du Bund) qu'il fallait rapidement se tirer d'europe : " Bloïss toït !"
Si le modeste cousin Moïshé avait déjà pigé (par ce qu'il vivait au quotidien) que le funeste destin était déjà en marche ...
Alors, et les autres spectateurs de l'époque ?
Denis Peschanski, malgré le lourd sujet et l' "ambiance" actuelle torve, manie l'humour avec scélérité. Merci à lui.
PS Le frère de mon grand père et sa femme furent déportés. Depuis, on est sans nouvelle.
PPS Pour les curieux : http://fr.wikipedia.org/wiki/Union_g%C3%A9n%C3%A9rale_des_travailleurs_juifs
Faut pas être surpris des politiques sociales fascisantes.
Pétain, Todd, 11 janvier, "union nationale", tradition française (cuisine, caricatures, République...), mondialisation, délocalisation-relocalisations, produire-consommer français, identité nationale etc. : fin des idéologies, mort de l'internationale de gauche, lecture du monde se refermant sur le tribal, le national, un "nous-la-France".
Faut pas être surpris que Pétain ressorte, le chêne gaulois produit des glands.
Et d'ailleurs, c'est comme ça qu'on dit aussi l'Allemagne, les Etats-Unis, la Russie, Israël, la Grèce etc. qu'on parle en terme de pays, de nations plutôt que de courant de pensée, de ligne politique, faute de structuration du langage autour de distinctions idéologiques. Même Mélenchon nous sort "Le Hareng de Bismarck, le poison allemand", pour ensuite devoir expliquer que bien sûr il critique une politique en reprenant des arguments de l'opposition allemande à Merkel.
Ça me parait être la meilleur méthode pour qu'il y en ait encore dans un siècle ou deux !
Ceci étant dit : formidable, Marc Ferro !!
Je pensais que c'était le fruit d'une négo entre Vichy et Berlin.
Cyril.