Philippe Caubère : quand l'ultra-trash passe inaperçu
Le metteur en scène Philippe Caubère fait l'objet d'une plainte pour atteintes sexuelles sur mineure, après une première plainte pour viol en 2018, classée sans suite. Le personnage s'est souvent vanté de sa liberté sexuelle, avec des propos ultra-provocateurs. Un goût pour le choc que les médias n'ont jamais questionné, voire qu'ils ont alimenté. Philippe Caubère s'explique.
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"L'invitation de la journaliste (qui s'avoue "fan" des spectacles de l'artiste) résonne différemment en 2024"...
Le contenu de cette parenthèse me met mal à l'aise. À quoi sert-elle ? Qu'est-ce qu'elle veut induire ? Quiconque, ici, a vu les spectacle(...)
Comme tout cela est étrange. Ces déchaînements soudains des meutes médiatiques, chargeant, disséquant, déchirant. Contre qui ? Pourquoi ? Des artistes. Importants. Accusés, de façon presque abstraite, de méfaits lointains qui dans tout autres circons(...)
Ha ben si c'est juste un "étrange puritanisme sélectif", ça va y a pas de problème. Pas besoin de remettre en cause des systèmes de domination : patriarcat (mysoginie, homophobie, putophobie et pédophilie), racisme, les relations de pouvoir qui perme(...)
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Homme - Femme
La domination de l’homme sur la femme est-elle planétaire ? La trouve-t-on dans toutes les cultures sur terre ? Si oui, comment l’explique-t-on ? Si quelqu’un a des études à ce sujet, je serai preneur. Je ne suis pas arrivé à en trouver. Attention !! Les écrits anthropologiques des Occidentaux sur les non-occidentaux, je m’en méfie. (Voir le rapport des experts sur la colonisation du Congo belge, du Rwanda et Burundi, pages 248-271).
Si l’on admet que cette domination est présente dans toutes les cultures, il faudra considérer qu’il y a quelque chose qui se trouve en amont de la culture et qui y joue un rôle. Je pense personnellement au concept psychanalytique “d’étayageˮ. Mais comme la psychanalyse semble ne plus avoir bonne presse aujourd’hui, et donc, ne peut plus être convoquée pour expliquer la psychogenèse des identités sexuelles individuelles (et non pas sociales), il me faut une nouvelle théorie sur cette psychogenèse, théorie que, me semble-t-il, les neurosciences n’apportent pas encore. Si quelqu’un a une autre référence théorique…
La relation masculin-féminin a ceci de particulier par rapport aux autres situations de domination (raciale, économique, sociale, religieuse, etc.) selon moi, que la dimension affective y a une plus grande place : attirance sexuelle (au sens large), amour et séduction. Dans cette dernière, les notions de consentement, d’emprise, de jeu (de séduction), de domination… sont difficiles à objectiver. La séduction est aussi un jeu de pouvoir dans lequel l’un l’emporte sur l’autre. Mais dans laquelle l’un ou l’autre peut accepter “volontairementˮ (consciemment ou pas) de se soumettre en fonction d’un gradient bénéfices/inconvénients qui est personnel, individuel (même s’il est influencé par la culture). (voir par exemple l’histoire de Thomas Jefferson et de son esclave et maitresse Sally Hemings).
Si l’homme (masculin) a cherché à dominer la femme, et comme, selon moi, dans toute recherche de domination il y a de la peur à la base, je me demande ce qui lui fait tant peur chez la femme. De quoi a-t-il peur au point de chercher à la maîtriser (maitriser son corps, maitriser son désir, etc..), quitte à user de sa puissance physique ? (Est-ce que la domination masculine serait plus importante dans les sociétés guerrières ?)
Des questionnements, sans doute non exempts de biais masculinistes, étant un homme, et qui tentent de comprendre.
Merci à Vous pour ce travail, Madame VINCENT.
La séquence retraçant les actes sur les photos des camps montre l'inqualifiable. Votre conclusion des plus sublimes, très sérieusement, montre le caractère ultra précieux d'ASI et des Êtres qui le composent pour se préserver de ces abjections et de ces salissures.
Le Ferdinand de Caubère m'évoque le Minotaure de Picasso.
Je ne connais pas Caubère mais on ne voit pas très bien où veut en venir cet article. De quelle non-dénonciation de quel crime les médias, sur ce coup, se sont-ils rendus coupables ? Ou quel délit a-t’il commis au juste ? Faut-il l'interdire ? Le mettre en prison ? ASI peut-il nous éclairer plus explicitement ?
Le gars qui se masturbe devant des images de femmes nues dans les camps de concentration et qui ne voit rien de choquant à le raconter, déjà,moi, ça me fait flipper. Avoir une sexualité débridée, limite borderline, des fantasmes et des idées carrément tordus, en dit quand même long sur le personnage, il y a des "choses" qui posent question. Après, je reconnais que je n'aime pas ce mec, son côté grande gueule j'assume tout et je vous emmerde en plus de son apologie pour la corrida m'a toujours horripilée.
« Mais que des rédactions n'aient pas cherché à savoir ce qui relève de la fiction ou de la réalité, au cours d'une longue enquête, et ne l'interrogent pas sur le sujet, relève du mystère »
A lire les extraits que rapporte l'article, Caubère fait me semble-t-il clairement la part des choses entre fantasmes et passage à l'acte.
Cependant, deux extraits m'ont interpellé :
« Avec les animaux, "c'est trop facile", explique-t-il. "On peut les torturer sans qu'ils se vengent", avec une aiguille, par exemple, qu'il est possible d'enfoncer à divers endroits, décrit encore "Ferdinand"
"Ferdinand" ? Le personnage n'est autre que le "double" de Philippe Caubère
et plus loin :
« "Ceci pour vous préciser que je ne couche pas avec des animaux, ni ne les assassine"»
Or, Philippe Caubère est de longue date un passionné militant de la corrida (taper simplement "Caubère" et "corrida" sur Gogol)
La corrida est de nos jours le seul spectacle "autorisé" où on charcute des mammifères durant 20 minutes, au prétexte d'un "combat".
Ses détracteurs parlent souvent de "sadisme", terme dont je ne rappelerai pas l'étymologie…
C'est un point commun que Caubère a avec Yannis Ezziadi, l'initiateur et le rédacteur de la tribune pro-Depardieu (qui depuis a dégringolé au fil des désistements), et chroniqueur à Causeur.
Et, outre l'obsession pour le cul, c'est également un point commun avec Depardieu, même si celui-ci s'est exprimé moins souvent sur le sujet.
Et c'est soit dit en passant un point commun avec un bon tiers des signataires de cette tribune.
Bref, tout ça pour dire que la corrida n'est pas un "fantasme" : c'est de la cruauté sanglante in vivo (et le risque de voir de toreros encornés fait partie du spectacle, même si c'est très rare).
Ceci n'élucide pas le fond du problème caubérien, mais pose question.
Il me semble que votre texte contient la réponse à votre interrogation.
La perversion, c'est la mise en acte dans le réel de situations fantasmées. Il est notoire que la position de pouvoir permet de franchir les limites sans crainte : On se sert les coudes, on a dû pouvoir, on a même le président qui arrive à la rescousse. Les victimes vont en prendre plein la gueule, ça dissuade les victimes et ça pousse les coupables à aller toujours plus loin.
L'expérience montre que la personne en position de pouvoir qui étale une fantasmatique misogyne passe souvent à l'acte. Dans ce contexte, un vrai journalisme devrait toujours aller vérifier très sérieusement s'il n'y a pas eu un glissement du fantasme à la perversion par un passage à l'acte. Dame Vincent ne cesse de démontrer que c'est bien le contraire qui se passe très généralement.
Je me posais des questions sur ce monsieur depuis quelques temps: je trouve très utile de proposer une rétrospective de ses déclarations (merci ASI). Ses propos ont une vertu: ils explicitent l'image de la femme dans la tête des hommes de la deuxième moitié du XXème siècle. Certes, c'est extrême, abjecte et peut-être caricatural, mais cela nous donne une grille de lecture sur le comportement des hommes de cette génération. Son "œuvre" traduit cette obsession du corps des femmes, cette volonté de les détruire et de les consommer.
Les journalistes de l'époque ont le même logiciel, il ne faut donc pas s'étonner qu'ils ne le remettent pas en cause. On peut même penser qu'ils l'admirent (cf propos de Benoit Jacquot).
Je suis incapable de vous dire s'il a maltraité des femmes ou pas. En revanche, je constate que les propos et comportements de ces "boomers" (Jacquot, Depardieu, Caubère, et sans doute bien d'autres à venir) ne sont plus acceptables. Les temps changent, enfin, et pour le mieux.
Pour info l'artiste vient d'être déprogrammé d'un spectacle qui devait se tenir dans la petite ville de Nyons le 27 janvier prochain, voici en lien le communiqué de presse du Centre Dramatique des Villages de Haut-Vaucluse (scène théâtrale locale) :
https://cddv-vaucluse.com/wp-content/uploads/2024/01/CP-ANNULATION-Les-etoiles.pdf
Quand je lis l'article d'Alizée (très bien étayé) je repense à une phrase de Muriel Salmona qui disait que les prédateurs, les pédocriminels, les auteurs d'inceste n'agissent pas différemment dans le privé que dans la sphère publique, il s'agit en fait d'un continuum à partir du moment où la proie est disponible, soumise, manipulable à merci que ce soit une coiffeuse de plateau, une stagiaire, la fille ou femme d'un ami etc... il n'y a à leurs yeux que des opportunités, des êtres (homme ou femme par ailleurs) disponibles à soumettre, car il s'agit moins ici de libertinage que de fantasme de soumission et de domination. A ce point répété à qui veut l'entendre que le silence médiatique (et peu importe l'époque) ne peut être qualifié d'"oubli".
La position de l'artiste est en cela idéale qu'elle permet de créer de toute pièce un "Ferdinand" qui servira d'épouvantail et de posture artistique pour toutes sortes de déviances plus ou moins assumées. La question en 2024 est d'enfin ouvrir les yeux non pas pour censurer à tout va mais bien de considérer l'artiste comme un citoyen qui ne peut prévaloir d'un statut différent, pour cela il faut savoir lire entre les lignes et apparemment il y a encore beaucoup de chemin.
Merci d'avoir rappelé que le classement sans suite n'est PAS un blanchiment, après avoir visionné l'extrait de l'Abécédaire, je dois admettre qu'il réalise une belle performance d'acteur, effectivement, alors messieurs les journalistes n'oubliaient pas qu'un comédien (et c'est toute sa force et son talent) ne joue pas seulement sur scène, c'est un continuum, de Ferdinand à Philippe.
Le fond du problème de ces hommes prédateurs (ou défenseurs de) et qui quasi jamais ne le reconnaissent, Caubère le résume en quelques mots : "on m'apprit la misogynie. On m'apprit que les filles étaient des êtres inférieurs ». Quant aux commentaires masculins qui chantent la liberté sexuelle des années 70 « dont on profite encore aujourd’hui », j’y apporterai un bémol en disant que pour beaucoup de filles naïves d'alors qui crurent que les portes de l’égalité des droits s’étaient ouvertes de façon équitable pour les garçons et les filles, cela ressembla et ressemble encore quand même à une énorme escroquerie.
Question subsidiaire : pourquoi, même si on est tordu au point de considérer que la moitié de l'humanité est inférieure, cela induirait-il de la maltraiter ?
au vu des commentaires, on se croirait .... sur le Figaro ?Causeur? Parce qu 'il est un acteur aimé par la gauche, raffiné, on ne vas pas le traiter comme un vulgaire Depardieu... Sauf que leur" education sexuelle" se ressemble... Il est accusé là d' emprise sexuelle sur une ado de 15 ans, alors qu' il en avait 60. le vieux deguelasse libidineux étant un acteur connu, ça passe crème.. Pour les hommes , ou identifié comme tel, qui parlent de vieux faits non prouvés et sans importances, si vous avez filles ou nièces de cet âge vous trouverez normal que des vieux beaux leurs apprennent le sexe...
Al ' époque, Libé avait publie un portrait dithyrambique, niant tout faits ... aveuglement quand tu nous tiens ......
Vraiment on aura fait un grand pas quand cette génération comprendra que parler de cul et foutre des femmes à poil, loin d'être le summum de la subversion, est devenu au contraire un certain ordre moral (qu'elle pense combattre).
Quand tous les prix littéraires, les apôtres du bon goût, etc. sont sur la même ligne, où est la subversion ?
Alors oui Reiser c'était provocant, ça emmerdait la bonne morale mais c'était il y a 50 ans. Aujourd'hui les mêmes qui se sont élevés contre le carcan moral des générations précédentes, sont dans la position dominante et se retrouvent à râler contre les jeunes qui ne comprendraient rien à leur combat, quel comble !
A lire les commentaires j'ai pas l'impression que le sujet de l'article (le silence médiatique vis à vis des propos d'une personnalité) ai été compris.
Ah, ces Artistes,ont leur pardonne(3 paters et 2 avés)c' est insupportable.Ras le bol de ces déviances.
Il y a un film que vous devriez voir ,avec Bellucci , Cassel , Dupontel , irréversible . Et je n'aime pas du tout caubère .Je n'ai toujours pas compris ce que ce film a provoqué chez moi , mais il ne me viendrait pas a l'idée de l'interdire bien que je ne puisse me résoudre a le revoir pour essayer de comprendre . Je n'aime pas caubère , mais j'aime ce qu'il dit là ,et que vous rapportez . Et je ne sais pas pourquoi j'aime . Peut etre parce que c'est cru , sans fard , c'est pas disney land !
N'étant ni psy, ni critique littéraire, ni fan de Caubère, je reviens sur mes propos d'hier soir.
J'assume être une "emotional créature" et avoir réagi avec mes tripes.
Au demeurant, il me semble que le souci n'est pas seulement la possible relecture anachronique.
Que Caubère comme d'autres ait connu une enfance pourrie, frustrante, etc., soit.
Qu'il soit devenu un artiste talentueux et adulé, soit.
Qu'il ait - peut être - parfois confondu fantasme et réalité, - peut être - abusé de son pouvoir, ce n'est pas invraisemblable. Il ne serait pas le premier. Et pour Gégé, les images sont parlantes, hélas.
Et je crois que les femmes polyandres et/ou libertines, entre autres, peuvent adhérer aux propos ou aux actes.
Et sans icônes, sans scandales, sans abus, que devient la presse ?
Peut être que ce qui choque, c'est l'absence totale de remords ?
Peut être qu'à partir d'un certain âge, on attend des humains un peu plus de sagesse ?
Que certains se sentent "tristes à mourir" face aux dénonciations, cela me paraitrait presque salutaire.
Peut être une étape nécessaire pour accéder à d'autres possibles ?
Tiens, je me demande ce que Caubère penserait du Slow Sex...
Comme tout cela est étrange. Ces déchaînements soudains des meutes médiatiques, chargeant, disséquant, déchirant. Contre qui ? Pourquoi ? Des artistes. Importants. Accusés, de façon presque abstraite, de méfaits lointains qui dans tout autres circonstances seraient, au minimum, couverts par la prescription.
Et dans le cas de Philippe Caubère, des fantasmes, des aveux inconséquents, et d'ailleurs dénués de conséquences. Des propos d'interviews recueillis, presque comme des créations originales, par des journalistes fascinés par le verbe de ce comédien formidable qui a fait de lui-même son oeuvre et son rôle principaux.
Etrange de brasser tant d'air autour de ces histoires datées et connotées par une tout autre époque. Quelle étrangeté que la nôtre dans les questions de la sexualité où tout est devenu si différent. Comment s'identifier aux jeunes gens que nous étions dans ces années de grande libération où tout devenait soudain possible, mais où tout avait été tellement contraint naguère qu'on ne savait pas vraiment où donner de la tête. Sans parler du reste.
Quel est celui qui fut une jeune homme en même temps que Caubère et qui ne comprend pas que s'il était sans doute un peu extrémiste, il était aussi représentatif des bouleversements qui étaient alors en cours. Et dont on admet que l'héritage nous profite encore.
Ce qu'on lui reproche surtout aujourd'hui, c'est d'avoir mis ses mots - bruts, brûlants - sur ce qui était destiné à rester oublié. Mais à vrai dire, comment le lui reprocher sérieusement et ne pas concevoir combien tout cela est anachronique et bête.
Tant de choses de ces temps-là tomberaient sous le coup de la loi aujourd'hui. Gide et ses histoires de petits arabes malgré la gloire de son Prix Nobel, Balthus et ses petites filles. Et tous les clients joviaux des prostituées de la Belle Epoque. Et les signataires de ces manifestes en faveur de la pédophilie. Et tous ceux qui les suivent encore aujourd'hui, en silence.
Dans ce domaine comme dans tant d'autres, notre étrange puritanisme sélectif a trouvé avec Caubère une cible de choix. Qu'il sache quand même qu'il garde aussi des fidélités et des reconnaissances pour son talent et sa générosité.
"L'invitation de la journaliste (qui s'avoue "fan" des spectacles de l'artiste) résonne différemment en 2024"...
Le contenu de cette parenthèse me met mal à l'aise. À quoi sert-elle ? Qu'est-ce qu'elle veut induire ? Quiconque, ici, a vu les spectacles de Caubère, et je suis sûr que parmi les clients d'ASI il s'en trouve, peut se dire fan des spectacles éblouissants de Caubère. En fait, cet article, en mélangeant ce qui relève du fantasme de l'écrivain et du théâtreux avec et ce dont on l'accuse, au point qu'on se demande même si ce qu'il a écrit ne fait pas partie de l'acte d'accusation, ressemble à un dossier à charge où tout ce qui peut desservir le mis en cause fait ventre. Bien sûr, on dira que je défends Caubère. Au contraire, je dis jusqte qu'à trop vouloir prouver...
Digne (???) héritier de Sade... qui affirmait, si je me souviens bien, que la plus grande jouissance était d'enculer un homme au moment de le décapiter.
Difficile de ne pas voir dans ces complicités la preuve d'une grave maladie... ou d'une peur maladive de la sensibilité.
Pleurer devant la Shoah, c'est sûr que c'est moins drôle !!!
Je repense à la très grande Eve Ensler... https://www.youtube.com/watch?v=aI0m_kpYIiw