Pourquoi les médias utilisent le mot "jungle" pour qualifier le camp de Calais
"La «jungle» de Calais vit ses dernières heures" titre ce mercredi 26 octobre le quotidien Le Monde qui, comme de très nombreux médias présents sur place, couvre le démantèlement du camp et l’évacuation des migrants depuis le début de la semaine. Une évacuation marquée notamment par des incendies qui ont fait la Une des tabloïds britanniques comme nous le racontions ici. En septembre dernier, cette jungle a d'ailleurs reçu la visite de Nicolas Sarkozy puis, quelques jours plus tard, de François Hollande. L'occasion pour les équipes du Petit Journal (Canal+) et Quotidien (TMC) d'envoyer à Calais des "tintins reporters" passés à la loupe de notre chroniqueur Sherlock Com.
Abonnez-vous pour pouvoir commenter !
si vous êtes déjà abonné Connectez-vous Connectez-vous
Derniers commentaires
Vous devriez consulter votre collègue Alain Korkos. Il vous apprendrait qu'il existe le film Greystoke, de 1984, par Hugh Hudson. Notre Lambert national y joue un enfant sauvage recueilli par une guenon. En très résumé, l'enfant en question est l'héritier d'un vieux noble anglais. Le retour à la civilisation ne se passera pas très bien, et l'enfant sauvage retournera vivre au milieu de son peuple adoptif, les singes.
lien
Ma foi, tous ces politiques ont [s]les yeux[/s] la gueule plus grand(e) que le ventre.
Mais néanmoins avec quelle délectation il est employé au point d'apparaître sur le site cinq fois dans un petit cadre
Et avec quelle délectation au Royaume Uni, on les voit s'éloigner des bords de la Manche, à chaque actualité, c'est presque un ouf de soulagement.
Et avec quel empressement le Home Office a rejeté la responsabilité sur les Français en ce qui concerne le passage des mineurs suite au courrier que lui a adressé la Baroness Sheehan en colère d'avoir vu 100 jeunes garçons qui se sont vus refusés l'accès au centre de traitement des passages
Merci Anne-Sophie Jacques de cette mise au point écrite du temps de Besson, ce fils de Pétain, lui qui s'engouffra avec plaisir à utiliser cette appellation
Au nom de quoi s'interdirait-on de qualifier cet endroit de "jungle" (car qui contesterait la justesse de la métaphore lorsque l'on compare la vie là-bas à la vie dans la ville française moyenne) ? Pourquoi vouloir à tout prix recouvrir la réalité d'un voile pudique ?
Refuser cette appellation, c'est soit être extrêmement niais (beaucoup plus que ceux résidant là-bas), soit être extrêmement cynique.
Dans la jungle, j'y suis allé deux fois, je l'ai parcourue.
Le mot "Jungle" pour désigner le lieu où se sont assemblé les migrants après l'évacuation de Sangate, ce sont les gens du coin qui lui avaient donné ce nom.
Juste parce que parler de bidonville, ou de favellas, pour les migrants ou les SDF ou les laissés pour compte ne sied pas aux rédactions qui préfèreront le terme de jungle.
"comment survivre dans la jungle urbaine quand on est au RSA et qu'on dort dans sa voiture de pauvre qui est trop vielle et sera bannie de la capitale des lumières? ..." c'est toujours mieux que "quel est ce monde de merde qui laisse des gens sans rien?".
Et puis la jungle, c'est hollywwod, Tarzan, Mowgly, ça fait américain, part of the show... et d'ailleurs vous n'évoquez pas dans le papier les notions de survie, ou de loi du plus fort, juste des prédateurs... predator, les grands félins, manger ou être mangé, Rambo?...
La jungle permet d'évacuer la responsabilité, ces gens sont des lointains en mode survie et ça n'a aucun rapport avec les victimes autochtones de la violence sociale exercée par ceux qui vont répandre la violence stratégique dans les pays que les migrants fuient.
Juste pour faire un peu avancer la question, j'ai trouvé ce reportage datant de mars 2008 (donc antérieur à début 2009 année de l'article - si la date donnée est fiable) où l'on trouve des occurrences de ce mot :
http://www.dailymotion.com/video/x4u82f_5ans-apres-la-fermeture-du-centre-d_news
Où l'on vérifie que les mots, et leurs détournements sont parfois lourds de sens.
Comme il n'est pas innocent de dire "impacter" au lieu d'influencer, "algorithme" au lieu de programme ou de logiciel, il n'est pas innocent non plus de parler de "jungle" au sujet des leiux où les réfugiés tentent de se regrouper, histoire de s'inventer une patrie provisoire et fragile.
De fait, le char de l'état navigue sur un volcan.
Et merci pour la jungle !