Pourquoi l'ex-avocat d'Action Directe a été interné trois jours
Un avocat "psychiatrisé", comme en URSS ? L'internement psychiatrique d'office durant trois jours de l'avocat Bernard Ripert, célèbre pour avoir défendu le groupe armé d'extrême-gauche Action directe dans les années 80 ou le braqueur Antonio Ferrara, a surpris et ému ses confrères grenoblois. Si les médias traitant du sujet se sont surtout focalisés sur le caractère ("rugueux" et provocateur) de ce défenseur "de rupture", peu se sont attardés sur ce qui pourrait être une autre explication : les relations particulièrement tendues, à Grenoble, entre avocats et magistrats.
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Derniers commentaires
Au bout de ce conflit, un internement de force révoltant par ce qu'il révèle d'arbitraire et d'autoritarisme. En lisant ce très bon billet de Justine, on n'est finalement pas surpris par l'issue de ce conflit.
Mais mon ignorance m'empêche de saisir toutes les subtilités ... pour les gens comme moi faudrait des petites fiches sur qui fait quoi, comment et au nom de quoi dans le système judiciaire français.
Par contre, une petite mise au point sur la législation qui encadre les hospitalisations sous contrainte ne serait pas inutile, vu le flou que je constate dans les commentaires (et dans ma tête). Il me semble que la loi a changé il y a quelques temps, et que ça avait fait l'objet de polémiques. N'importe qui peut prendre l'initiative? Quel est exactement le rôle du Préfet (décide-t-il, et sur quels critères?) Un seul expert psychiatre suffit? Il n'en faut pas deux? Quelles sont les voies de recours? Des sanctions sont elles prévues en cas d'abus? Parce que là, la convergence entre procureur, expert et préfet a été bien rapide et peu motivée.
Ce sujet nous intéresse tous, et pas seulement les avocats (ou les procureurs?) un peu "rugueux"*.
*Nombreux sont les gens susceptibles de devenir "rugueux" en certaines circonstances...
Décidément, je serai toujours étonné par la capacité du Pouvoir à inventer des concepts n'ayant ni le commencement d'une queue, ni celui d'une tête.
Par ailleurs, malheureusement, le feuilleton est loin d'être terminé : un étonnant cambriolage chez Bernard Ripert
Je lui souhaite juste par contre de ne pas oublier ses médicaments contre la tension. Ce serait dommage que ladite colère lui provoque une rupture d'anévrisme ou autre saleté.
Vous voyez, je ne pensais pas renouveler mon abonnement à ASI en novembre, mais vu la qualité de certains articles comme celui-ci, je m'interroge à nouveau...
Y'a pas à dire, Justine relève tout de suite le niveau ! Une vraie Journaliste, ça le fait !
Yann.
"La justice et la police n’ont pas à intervenir sans cesse
On demande de plus en plus à l’institution judiciaire. Mais elle n’a pas vocation, en fait, à traiter l’ensemble des désordres et des
disfonctionnements (sic) sociaux ; son action a des limites, et c’est pour cela que les magistrats doivent nécessairement adopter une politique partenariale.
Plus fondamentalement, cette tendance à une pénalisation de très nombreux aspects de la vie collective en dit long sur l’état de la société française : « les gens heureux vivent comme si le droit n’existait pas », écrivait le Doyen Carbonnier dans Flexible droit.
Si la justice et le droit sont appelés à être « partout », on peut se demander s’il reste une place pour le bonheur. Il faut aujourd’hui rappeler ceci : le juge, la loi, la police n’ont pas vocation à intervenir dans toutes les sphères de la vie sociale.
(...)
La sécurité est un droit, mais le magistrat est aussi le garant du respect des libertés individuelles.
(...)
Toute politique ou action de sécurité, et en particulier de prévention, doit en définitive répondre à cette question de base : quelle société voulons-nous ?
(...)
Équilibre ! Tel peut être le maître mot. On peut s’inspirer de la divinité, ou plutôt du « principe » Mahat de l’Égypte ancienne, symbolisé par une plume : l’âme du défunt, posée sur l’un des plateaux de la balance du jugement dernier, ne devait pas, après son jugement, peser plus lourd que cette plume, déposée sur l’autre plateau."
On écrit plutôt Maât pour la déesse égyptienne mais on peut on se demander si Coquillat se sent l'âme légère en ce moment. Peut-être que ce qu'il entend par "politique partenariale" consiste en l'usage de la psychiatrie pour se débarrasser de ces cinglés d'avocats engagés.
Je n'ai pas creusé mais d'après le Dauphiné, l'expertise psychiatrique aurait été demandée par le parquet et, sauf erreur, le parquet c'est le procureur de la République.
Doit-on pour autant, menotter et envoyer en hôpital psychiatrique ?
Si le préfet a annulé cet internement, ce procureur ne peut-il pas être poursuivi pour abus de pouvoir ?
Est-il normal que des avocats n'osent plus parler ou alors en se protégeant derrière l'anonymat ?
Mais heureusement, la France va mieux