Race blanche : oui, c'était De Gaulle. Mais...
Comment est-ce possible ? Le général ne peut pas avoir dit une chose pareille !
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Le sol de la France affranchit l'esclave qui le touche, 1791
Décret du 28 septembre 1791 portant que tout homme est libre en France, et que, quelle que soit sa couleur, il y jouit de tous les droits de citoyen, s'il a les qualités prescrites par la Constitution.
Article premier
Tout individu est libre aussitôt qu'il est entré en France.
Article 2
Tout homme, de quelque couleur qu'il soit, jouit en France de tous les droits de citoyen, s'il a les qualités prescrites par la Constitution pour les exercer.
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Extraits de Adresse à l'Assemblée nationale par les hommes de couleur libres de Saint-Domingue, 1791, texte dans le magnifique style XVIIIe ne demandant même pas l'abolition de l'esclavage considéré comme une question de statut politique, demandant juste que la couleur ou l'origine ne détermine pas la citoyenneté, considération philosophique, sur les Hommes, les droits des Hommes, tous citoyens, tous oeuvrant pour la Nation :
"Il n'était pas étonnant de voir de tels effets du fanatisme d'un préjugé aussi inoui ; mais ce qui passe l'imagination , c'est de voir des Ecrivains assez lâches pour oser chercher à le justifier.
Nous avons vu même un homme , qui ne manque pas d'esprit cependant, pour payer sans doute son contingent à la charge de Conseiller à laquelle il se voyait nommer par l'intrigue d'un de ses amis, composer un ouvrage, bâtir un système sur les principes de Linné, pour prouver que nous n'étions pas tout-à-fait des hommes, mais seulement la nuance entre l'orang-outang & le sauvage Américain, qu'il place pour nuance après les blancs ; mais il faut suivre le fil de son système, & faire voir les conséquences qu'il en déduit, dans son ouvrage intitulé : "Idées sommaires sur quelques Reglemens à faire à l’Assemblée Coloniale", par M. le Baron de Beauvois.
« II y a , dit il, deux espèces d'hommes; la première , la blanche ; la seconde, la rouge. »
Ainsi le nègre n'en est pas, non plus que l'orang-outang, sur lequel cependant il donne le pas au premier. Mon plan n'est pas de répondre à ce système , quoiqu'il soit si facile de le faire. J'ai déjà dit que je ne voulais point toucher de trop près à la cause des esclaves, & toute discussion sur la nature du nègre y conduit nécessairement. Je ne ferai donc que répondre à ce qui nous intéresse trop pour ne pouvoir pas nous taire fans céder la victoire à M. le Baron.
II ajoute que « la preuve que le nègre n'est pas de la même espèce du blanc , c'est que les mulâtres, qu'il appelle une espèce surnaturelle, ne font entr'eux que des mulâtres, &c.”
Par une suite de ce principe, le Baron veut que les mitis ni les nègres, non plus que les orangs-outangs ne puissent prétendre aux mêmes droits que tout homme tient de la nature. ( Voyez idées, &c, page 6. )
Ce Naturaliste qui devrait connaître la cause des caractères distinctifs des Nations, rapporte celle de la dégénération des Espagnols & des Portugais au mélange de leur sang avec celui des maures, qu'il met aussi sans doute dans la classe des nègres & des orangs-outangs ; & il ajoute que c'est surtout dans les Colonies que l'indolence & la fainéantise de ces peuples s'est fait plus sentir. Si M. le Baron avait un peu plus réfléchi, il se fût aisément convaincu que c'est aux Gouvernemens seuls qu'il la faut rapporter. Mais encore les maures ne sont-ils pas de l'espèce des nègres.
II va plus loin , ( page 7 ) il avance que a la liberté des nègres & leurs possessions, ainsi que les propriétés immobiliaires des mulâtres, lui paraissent un abus dangereux, & , ce qui est bien pis, comme nulles. » Dieu ! quels principes ! & c'est un homme qui a pu concevoir de telles idées ! & il a pu les mettre au jour !
Nous ne prétendons pas nous attribuer le droit de prépondérance dans les Colonies ; mais la raison que donne M. le Baron de Beauvois est-elle admissible pour nous rejeter de la participation à tout ce qui s'y fait, & relatif au Code des lois qui doivent nous gouverner ? II ajoute que « la première espèce sortie des Francs, transplantée & naturalisée à Saint-Domingue, est la blanche, à qui appartient le pays, & la seule qui doit être considérée dans la Constitution première , d'où doivent émaner les modifications relatives aux deux autres. » En sorte que les derniers venus dans un lieu , quoiqu'ils y eussent plus de propriétés, y auraient moins de droits, & perdraient , par cette feule raison, ceux mêmes de la nature !
N'est-ce pas là le système monstrueux d'un Noble ? Cependant n'a-t-on pas vu que la Noblesse s'est attribuée à la fois tous les droits, au détriment des Roturiers qui, sans contredit, étaient les premiers possesseurs de la France ?
« Pag. 8. Je ne connais que deux points ; le blanc & le noir. » Un Philosophe eût dit : Le vice & la vertu ; un Politique , le libre & l’esclave.
(...)
Mais M. le Baron s'efforce, page 35, de démontrer que les nègres ne sont esclaves que parce que les blancs sont les plus forts ou plus fins : n'est-ce pas les avertir que l'homme peut & doit faire usage de sa force ? Et si une fois les esclaves s'imprègnent de ce principe , que l'Assemblée a comme décrété, en déclarant qu'on peut repousser la force par la force, ne tenteront-ils pas d'en profiter ?
(...)
M. le Baron, pages 38 & 39, ne veut pas que les gens de couleur libres servent dans les troupes patriotiques comme citoyens. Quoi ! ils en feraient tout le service, ils n'en auraient pas le titre?
Quoi ! vous voulez aussi détruire jusqu'aux sentimens les plus purs de leurs âmes ? Vous voulez en extirper ce germe de vertu, cette noble émulation qui portent aux grandes actions, & qui ont fait tant de Héros de couleur ?
Vous voudriez nous rendre nul comme citoyens, & vous servir de nous comme des serfs ? Vous voudriez nous traiter en ennemis ?
Ah ! nous le voyons bien , vous voudriez nous dégrader au point de pouvoir justifier le système inhumain que vous voulez bâtir contre nous !
(...)
Penserait-on jamais que dans un temps de lumières comme celui dans lequel nous vivons, sous une nouvelle Constitution, dont la raison , la justice, la liberté & Légalité sont les bases heureuses & solides, dans le plus beau des Empires, il y eût un homme, Correspondant de l'Académie des Sciences de Paris , son envoyé, dit-on, au Bénin pour en recueillir l'Histoire Naturelle, ce qui.suppose de la Philosophie; que cet homme, dis-je , fût capable de mettre au jour des sentimens aussi contraires aux droits naturels de l'homme , à sa liberté, & aussi inquisitoires à ses assertions ?
Ah ! M. le Baron ! M. le Baron ! un moment de retour sur vous-même, & nous serons vengés par vos propres remords, ou par votre insensibilité , cette paralysie de l'ame qui la prive de tous les plaisirs de la vie, & de celui & doux & si pur d'être humain."
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2015 : que sont les Barons de Beauvois devenus ? Se veulent-ils rois et ruiner la Révolution ?
D'autre part, même s'il s'agit - selon moi - d'essayer de dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas...cela fait n'en fait certes pas une vérité, mais c'est donner trop d'importance non seulement à Nadine Morano mais également à ce genre de discours.
Pour finir, la conclusion et dernière phrase du texte de Daniel Schneidermann me fait doucement sourire. Il semble avoir changé de point de vue quant aux médias (surtout la télévision) et diffusion des idéologies/pensées/discours hégémoniques depuis "Pas vu, pas Pris" ou "Enfin pris".
1« L'Afrique n'est pas une partie historique du monde. Elle n'a pas de mouvements, de développements à montrer, de mouvements historiques en elle. C'est-à-dire que sa partie septentrionale appartient au monde européen ou asiatique ; ce que nous entendons précisément par l'Afrique est l'esprit ahistorique, l'esprit non développé, encore enveloppé dans des conditions de naturel et qui doit être présenté ici seulement comme au seuil de l'histoire du monde. »
Socrate et Platon étaient esclavagistes et eugénistes. Doit-on les mettre dans le même sac que les réacs d'aujourd'hui ?
Dans les années cinquante et soixante, dans les colonies ou les pays fraîchement décolonisés, il était fréquent d'entendre des gamins bien "blancs" se traiter mutuellement de "sale race" dans les cours de récréation. Cette insulte on la proférait également à l'encontre de son frère ou de sa soeur !
De Gaulle avait les préjugés de sa classe et de son époque (sa méthaphore de la mènagère vaut son pesant de cacahuètes...). Il s'est quand même dressé contre les visions et les intérêts de court terme de cette même classe pour réaliser la décolonisation ou délivrer la femme mariée de la tutelle juridique de son époux.
Sans cette décolonisation quels seraient le visage, les mentalités de la France d'aujourd'hui ?
Avant d'être de "grands hommes", ils sont des êtres humains, ils peuvent donc se tromper (personnellement, je pense que DG s'est pas mal trompé, sur pas mal de domaines, certains ont été cités ici, on peut aussi parler de la nucléarisation à outrance de la France, par exemple...). Il suffirait de relativiser le mythe des "grands hommes", qui ont bâtit les "grandes nations", mais ça demande pas mal d'humilité et de capacité d'analyse historique, ce dont cette dame ne semble pas être capable.
Ceci étant dit, il ne serait même plus nécessaire de démontrer que de parler de race en ce qui concerne l'être humain n'est plus adapté ni à l'état de nos connaissances, ni aux réalités sociologiques/culturelles actuelles. Par contre, c'est la porte ouverte à toutes les hiérarchisations, ce que Morano ne doit pas ignorer lorsqu'elle fait du pied à l'extrême droite.
Pourtant, Saint De Gaulle, après avoir renversé les institutions démocratiques de la IVème république, avait un programme raciste et franchouillard, qui était de détruire l'Union Française et de raciser l'identité nationale française, au mépris du nouveau monde que la France avait contribué à créer par la colonisation. Il ne s'agissait pas de libérer les peuples colonisés de leurs chaînes, au contraire, il s'agissait de leur enlever le droit de vote français, mais en les assujettissant à des employés de l'Elysée... dont certain sont encore en place. Il s'agissait d'enlever la gestion de l'Outre mer au contrôle parlementaire et démocratique, et de transformer les TOM en Etats sous contrôle direct de l'Elysée. Et cette logique anti-démocratique s'appuyait avant totu sur des préjugés racistes. Et oui, De Gaulle ne comprenait pas non plus que les pieds noirs, immigrés en Algérie depuis un siècle, étaient devenus français par le régime républicain assimilationniste, à nouveau sur des bases racistes, ils souhaitaient qu'ils rentrent "chez eux" c'est à dire en Espagne, en Italie... là d'où venaient leurs arrière-grand parents ! J'en finirais par les français musulmans d'Algérie, dont il ne voulait pas, pour des raisons racistes et culturalistes, que certains se réfugient en métropole pour se protéger de l'épuration.
C'est par contre Morano qui n'a aucune excuse pour ses propos. Les connaissances scientifiques dans le domaine sont ouvertes à tout le monde et très largement répandues car enseignées au lycée, ceux qui continuent de croire en l'existence d'une race blanche sont soit des ignares, soit des personnes malhonnêtes qui cherchent à répandre des mensonges.
Dans tous les cas, tenter d'imposer à la France et aux français, une identité figée et raciste, tenter d'imposer leurs préoccupations identitaire au reste de la population, c'est ça qui est néfaste.
Par contre, il me semble que l'époque actuelle demande, non pas seulement d'abandonner certaines vues sur la morale inadaptées à elle, mais aussi d'en proposer de nouvelles à la place, qui soient pleinement satisfaisantes du point de vue du respect de tout le monde, y compris de nous-mêmes. Ce que dit DS est-il, de ce point de vue, pleinement satisfaisant ? Que pourrait-on répondre de mieux ? Je sens qu'il y a une réponse à ces questions...
Cette façon de dédouaner Mongénéral de son racisme anti-arabes et de ses conceptions "ethnicistes" de la Nation est proprement confondante de la part de Daniel.
D'après la jolie fable qu'il nous raconte, c'était juste pour préparer son ministre à l'indépendance inéluctable de l'Algérie(!). On aura vraiment tout lu...
D'abord, ce ne sont pas les citations qui manquent, où les témoignages de sympathie envers les musulmans pullulent en effet:
Au député UNR Dronne, ancien héros de la libération de Paris :
" Voulez-vous être bougnoulisés ? Voyons, Dronne ! Donneriez-vous votre fille à marier à un bougnoule ? "
(Cité dans Le petit de Gaulle illustré. Ed Le Crapouillot, 1967, et par J.R. Tournoux, La tragédie du Général, Ed. Plon 1967)
A Léon Delbecque :
" Et puis, Delbecque, vous nous voyez mélangés à des Musulmans ? Ce sont des gens différents de nous. Vous nous voyez mariant nos filles avec des Arabes ? "
(Cité par J.R. Tournoux, La tragédie du Général, Ed. Plon 1967)
Au général Koenig :
" Evidemment, lorsque la monarchie ou l'empire réunissait à la France l'Alsace, la Lorraine, la Franche-Comté, le Roussillon, la Savoie, le pays de Gex ou le Comté de Nice, on restait entre Blancs, entre Européens, entre chrétiens... Si vous allez dans un douar, vous rencontrerez tout juste un ancien sergent de tirailleurs, parlant mal le français ".
(Cité par J.R. Tournoux, La tragédie du Général, Ed. Plon 1967)
Au soir des accords d'Evian, en mars 1962 :
" Alors, Joxe, vous avez bientôt fini avec vos bicots ? "
(Cité dans Le petit de Gaulle illustré . Ed Le Crapouillot, 1967-68)
"Tous ces bicots se chamaillent. Ils aiment les fusils, ils aiment s'en servir. Ils ont la manie de la fantasia"
(Cité par J.R. Tournoux, La tragédie du Général, Ed. Plon 1967)
" Les Arabes, ce n'est rien. Jamais on n'a vu des Arabes construire des routes, des barrages, des usines... Ce sont d'habiles politiques. Ils sont habiles comme des mendiants. "
(Cité par J.R. Tournoux, La tragédie du Général, Ed. Plon 1967)
" Qu'est-ce que les Arabes ? Les Arabes sont un peuple qui, depuis les jours de Mahomet, n'ont jamais réussi à constituer un Etat... Avez-vous vu une digue construite par les Arabes ? Nulle part. Cela n'existe pas. Les Arabes disent qu'ils ont inventé l'algèbre et construit d'énormes mosquées. Mais ce fut entièrement l'oeuvre des esclaves chrétiens qu'ils avaient capturés... Ce ne furent pas les Arabes eux-mêmes... Ils ne peuvent rien faire seuls."
( Cité par Cyrus Sulzberger, Les derniers des géants, Ed. Albin Michel, 1972 )
etc...
Bon, je crois que le ton est donné.
Ensuite, sa conception de la Nation emprunte beaucoup plus à de sombres types comme Maurras (inspirateur des fachos d'aujourd'hui) qu'à celle de Renan :
" Nous avons une responsabilité, celle de jouer le rôle de la France ; ce rôle, dans mon esprit comme dans le vôtre, se confond avec un rôle chrétien. Notre pays ne serait pas ce qu'il est, c'est presque banal de le dire, s'il n'était pas d'abord un pays catholique."
(Discours de Rome, le 27 juin 1959)
" Pour moi, l'histoire de France commence avec Clovis, choisi comme roi de France par la tribu des Francs, qui donnèrent leur nom à la France. Avant Clovis, nous avons la préhistoire gallo-romaine et gauloise. L'élément décisif pour moi, c'est que Clovis fut le premier roi à être baptisé chrétien. Mon pays est un pays chrétien et je commence à compter l'histoire de France à partir de l'accession d'un roi chrétien qui porte le nom des Francs. "
(David Schoenbrun, Les trois vies de Charles de Gaulle, Ed Julliard,1965)
Franchement, même sorti du contexte, il faut vraiment être tordu pour voir une différence entre ces propos et les conceptions nationalistes contemporaines du FN et autres fachos: ce sont EXACTEMENT les mêmes, EXACTEMENT, c'est-à-dire une conception ESSENTIALISTE et CULTURALISTE de la Nation.
Certes le problème de De Gaulle, ce n'était pas les "IMMIGRES" comme le dit justement Daniel, mais c'est exactement la même chose: son problème c'était bien les Arabes (les "bougnoules" ou les "bicots"comme il les appelait en privé), ainsi que les autres ressortissants des colonies, qu'il s'agissait d' exclure de la communauté nationale par tous les moyens.
Il s'agissait alors d'exclure non pas les "Arabes" immigrés en métropole, comme c'est le projet aujourd'hui pour le FN, mais les habitants "NON BLANCS" et "NON CHRETIENS" de la communauté FRANCAISE incluant l'Algérie et les DOM-TOM, puisque la Constitution de 1958 reconnaissait une citoyenneté égale à tous les habitants de l'Empire: en reconnaissant ces droits, De Gaulle anticipait la fin de l'Empire, puisqu'il savait qu'il serait impossible à terme de maintenir l'exigence d'égalité démocratique et sa "certaine idée" d'une France blanche et chrétienne.
Certes, il n'avait pas prévu à l'époque les conséquences des flux d'immigration - et la problématique spécifique du FN acttuellement - mais paradoxalement, c'est bien la gestion des accords d'Evian et de la défaite de 1962 - et la décolonisation qui a suivi - qui a consacré définitivement cette vision "ethniciste" de la Nation, reprise par Morano et les autres.
C'est tout le paradoxe des années 1958-1962: c'est au moment où ENFIN le principe du suffrage universel de 1789 était appliqué, ainsi que l'égalité des citoyens à l'ensemble des FRANCAIS - à savoir les colonisés aussi - que la France s'est recentrée définitivement sur cette conception rance de la Nation.
D'une certaine manière, De Gaulle a pu ainsi imposer sa "certaine idée de la France" - une France de "blancs" et de "chrétiens" sous l'égide d'un exécutif puissant - en renonçant à l'Empire colonial, non pas parce qu'il n'y tenait pas, mais parce qu'il savait:
-que c'était le sens de l'Histoire
-que c'était l'opportunité de mener son projet à terme d'élection présidentielle au suffrage universel, entre "français de souche",ce que Debré a reconnu explicitement:
« Le suffrage universel ne pouvait pas se concevoir en 1958. Le corps électoral était le corps électoral de l’Union française, avec tous les Africains et les musulmans d’Algérie ». Dans ces conditions, ajoutait-il, « l’élection au suffrage universel était impossible »
En effet, il était hors de question « d’absorber dix millions de musulmans qui demain seront vingt millions et après-demain quarante »- sans compter les autres colonisés - qui auraient disposé des MEMES DROITS, car cela aurait DENATURE l'"identité de la France".
Quelle différence avec le FN d'aujourd'hui? Absolument AUCUNE.
De ce point de vue, il n'y a absolument aucun sens à distinguer la conception de De Gaulle et celle des fachos actuels: paradoxalement, c'est bien De Gaulle qui a inauguré par sa gestion de l'après guerre d'Algérie les problématiques actuelles du traitement des immigrés et de leurs enfants sur lesquelles se focalisent le débat public.
Et ce n'est pas par hasard si Philippot a fait du Général, sa "référence absolue":
http://www.rtl.fr/actu/politique/philippot-fait-du-general-de-gaulle-sa-reference-absolue-7775258253
On lira à ce sujet l'excellent papier de Todd Shepard, qui montre paradoxalement que cette période a été justement l'occasion d'une fermeture définitive de la Nation française sur une conception ethniciste qui prévaut de plus en plus aujourd'hui:
http://lmsi.net/Une-republique-francaise-post
Philippot, comme de Gaulle, jouent sur des variantes libérales du projet européen (paneurope etc.)
sa vision de la France est celle d'un conservateur, ce qu'il était à maints égards, et alors ?
Vous mettez le tout au service de votre démonstration, avec là une batterie de citations réelles mais tronquées ou complètement hors contexte, bon...
Vous arrivez à DG "référence absolue" de Philippot. Bref, DG = FN ("aucune différence")
Alors n'oubliez pas de conspuer ces économistes et politiques d'extrême-droite comme Sapir ou Méluche vues que certaines de leurs idées "inspirent" également le FN.
Qui sait ? Après tout, une autre icône de la résistance, Albert Camus, l'avait pressenti dès 1957, l'année même où il reçu le prix Nobel de littérature :
"Le train du monde m'accable en ce moment. A longue échéance, tous les continents (jaune, noir et bistre) basculeront sur la vieille Europe.
Ils sont des centaines et des centaines de millions. Ils ont faim et ils n’ont pas peur de mourir.
Nous, nous ne savons plus ni mourir, ni tuer. Il faudrait prêcher, mais l’Europe ne croit à rien. Alors, il faut attendre l’an mille ou un miracle.
Pour moi, je trouve de plus en plus dur de vivre devant un mur."
Albert Camus (Lettre à Jean Grenier, 1957)
(*) Je ne retrouve hélas pas la source, mais elle est publique.
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Il se trouve que De Gaulle, comme cela a été abondamment rappelé dans ce forum, était raciste. Comme à peu près tous les gens de son milieu à l'époque.
Pourquoi vouloir le cacher?
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Car Cavanna nous prouve que mépriser les Noirs ou les Jaunes n'est une fatalité à aucun époque!
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Je répondais à ça: "Cela [ le racisme de De Gaulle] fait partie de l'Histoire et de l'air du temps de sa génération de ses ascendants , de ses descendants"
Il se trouve que Cavanna fut le contemporain du général de Baden-Baden.
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Ces préjugés-là étaient très intéressés, puisque dès qu'un peuple ou une tribu était convaincu de cannibalisme, les conquistadors pouvaient s'en donner à cœur joie, mettre ces affreux barbares en esclavage, passer par le fil de l'épée ceux qui rechignaient aux vivifiants travaux des champs et des mines et violer leurs femmes. Des jouissances qui ne sont pas données à tous les siècles, ni à toutes les nations.
Mais intéressés, les préjugés ne le sont-ils pas tous? N'est-ce pas le propre d'un préjugé de conforter celui qui l'a dans son refus de se servir de sa tête?
La masse de ceux qui refusent de se servir de leur tête ne rend-elle pas nécessaire des Montaigne, des Descartes et des Cavanna à celui qui s'obstine à penser et à réfléchir?
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Elle avait adopté douze enfants, de religions et d’origines différentes, pour montrer au monde
que l’on pouvait vivre paisiblement dans sa « capitale de la fraternité universelle ».
Il faudrait vraiment un jour faire un film sur la vie et les combats de Josephine Baker. Il serait très utile, par les temps et les idées moisis qui courent actuellement.
Il faudrait vraiment un jour faire un film sur la vie et les combats de Josephine Baker. Il serait très utile, par les temps et les idées moisis qui courent actuellement.
Je crois que pas mal de choses ont déjà été écrites et faites sur cette grande dame, engagée en outre dans les FFL si je ne m'abuse.
Je suis en tout cas d'accord avec vous, elle mériterais d'être plus valorisée.
Et puis, "j'ai deux amours (...)", quelle belle chanson.
Lisez Renan, il n'y a pas plus raciste (et particulièrement contre les sémites et l'Islam) que Renan, Maurras n'est qu'un de ses élèves...
J'ai repris pour simplifier le propos l'opposition désormais classique - bien qu'en partie inexacte - entre conception essentialiste (où le peuple est réifié comme produit d'une culture et d'une histoire) de la Nation et conception universaliste (où ce qui compte est la volonté d'un destin commun), traditionnellement attachée au texte de Renan (cf "le plébiscite de tous les jours").
La critique que vous opposez figure d'ailleurs dans la notice wiki que j'ai cité:
"Ce discours a souvent été interprété comme le rejet du nationalisme racial du type allemand en faveur d’un modèle contractuel de la nation. Pourtant, comme l’ont signalé Marcel Detienne et Gérard Noiriel, la conception par Renan de la nation comme un principe spirituel n’est pas exempte d’une dimension raciale. Le « plébiscite de tous les jours » défendu par Renan « ne concernent que ceux qui ont un passé commun, c'est-à-dire ceux qui ont les mêmes racines »"
C'est toujours le problème avec les "types-idéaux": ils sont forcément simplificateurs.
Que l'interprétation académique classique (celle qui est enseignée) soit fondée en partie sur un contresens n'est pas un problème en soi: il se trouve que le texte de Renan demeure - certes en partie à tord - une référence basique du modèle "contractuel" opposable à la vision "identitaire" ou "culturaliste", très en vogue à droite aujourd'hui, et qui était clairement celle de DG, d'une France "blanche" et "catholique".
Par ailleurs, la vision contractualiste est en elle-même critiquable, puisque ce "plébiscite" est évidemment une fiction (tout comme le "contrat social" de Rousseau), mais c'est un autre débat...
Je ne sais pas de quelle interpretation academique vous faites references, mais dans mon passage en fac de droit, on a evoqué Renan (a la fois dans les cours de droit constitutionnel, et cours d'histoire du droit) en d'autres termes.
Et on a enseigné que la conception de Renan n'excluait pas le nationalisme, sa notion de nation est aussi percu comme une reaction, a un aspect instrument ideologique dirigé contre la nouvelle allemagne (la defaite et annexion de 1870 marque profondement les gens de cette epoque).
Je vais evoquer deux elements, qui sont des elements de contextualisation.
A l'epoque du texte de Renan entre le corse, le basque, le breton et l'lasacien, le franciliens et j'en passe, il y'a encore un fossé linguistico-culturel dans les faits, que la republique s'evertue a faire disparaitre de maniere plutot brutale avec comme instrument principal l'ecole republicaine.
En acceptant les principes qui fondent l'unité allemande, l'annexion de l'alsace-moselle n'est "qu'un retour a l'ordre naturel".
De plus Renan n'a pas adhere aux theories raciales "scientifique", et sa conception des choses est plutot celle de notre racisme moderne, du "racisme republicain", basé sur une approche plus par rapport a la difference culturelle/civilisationnelle. Ce qui est soutenu par l'extreme droite aujourd'hui a ete le bain culturelle qui a ete celui de nos "grands republicains", la IIIeme republique s'est unifie aussi sur une espece de colonisation culturelle interne qui a marqué l'hegemonie "linguistico-culturelle" francilienne et la quasi disparition de nombreuses autres.
Apres je crois que c'est moins une question sur le plan academique, que le fait qu'on neglige ici l'effet "bulldozer" encore important du "recit national" qui a commencé avec "nos ancetres les gaulois" de l'ecole republicaine et qui a eu tendance de tout temps a gommer les elements negatifs du "mythe". on a pris que ce qui arrangeait...
Ce n'est qu'assez recemment qu'on a commence a introduire un peu d'histoire dans ce recit ideologique et a s'essayer a l'enseignement de l'autre partie de l'histoire contemporaine, celle recente.
On peut sans doute dire cela un demi-siècle plus tard (et même en discuter). A l’époque, si l’on en croit « C’était De Gaulle » le pb économique principal dans l’esprit du Général était la charge que constituerait la mise à niveau de l’Algérie qu’entrainerait inévitablement l’intégration à la France .
La phrase que cite Nadine Morano est issue d’un passage du livre d’Alain Peyrefitte qui se termine par le célèbre « Si nous faisions l’intégration, si tous les Arabes et les Berbères d’Algérie étaient considérés comme Français… Mon village ne s’appellerait plus Colombey-les-Deux-Églises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées. »
L’ensemble du passage est très cohérent et plutôt proche dans l’esprit des propos de Nadine Morano. Désolé ! ;o)
La phrase prononcée était:
Les Français sont des veaux de race blanche.
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FranceTV avait déjà propagé sa désinformation à ce niveau, je vois que le chaînon @si ne faillit pas à l'appel.
« C’est ce que nous allons faire sur le vaste champ de l’Europe. Pour moi j’ai, de tous temps, mais aujourd’hui plus que jamais, ressenti ce qu’ont en commun les nations qui la peuplent. Toutes étant de même race blanche, de même origine chrétienne, de même manière de vivre, liées entre elles depuis toujours par d’innombrables relations de pensée, d’art, de science, de politique, de commerce, il est conforme à leur nature qu’elles en viennent à former un tout, ayant au milieu du monde son caractère et son organisation. » Charles de Gaulle (Mémoires d’espoir, le renouveau 1958-1962)
Le gauche ne s'embarrasse jamais d'opposants, furent-il ceux qui dans le passé leur ont permis d'être encore ce qu'ils sont aujourd'hui. "Il faut mettre dans le contexte", cette phrase me fait toujours rire. Et alors de nos jours par quel miracle nous ne serions dans aucun contexte, dans aucun bain idéologique ? En réalité, pour donner la moindre crédibilité à votre dogme finissant, qui aura passé comme le temps d'un éclair, quelques décennies de mondialisme, c'est au moins 3000 ans d'histoire de l'humanité qu'il faudrait mettre "dans son contexte", expression pour ne pas dire "nier".
Merci pour mes parents, et pour tous ceux qui ont effectivement eu ici une vie environ un milliard de fois meilleure que celle que leur pays (parce que fasciste/sous-développé/dictatorial/etc.) leur promettait. Un avenir authentiquement merdique, autrement dit pas d'avenir, ou presque.
Autant de haine de son propre pays c'est désespérant. C'est exactement ce genre de posture pseudo sympa avec les immigrés qui contribue à foutre en l'air la société. Story telling catastrophique.
Mais depuis quand ses paroles ont valeur de vérité révélée?
Les oeuvres complètes de De Gaulle seraient-elles le Coran de Nadine (et DS?)?
De Gaulle, c'est aussi "Colombey les deux mosquees" et surtout, c'est le fondateur de la Francafrique, le napalmiseur des Bamileke du Cameroun, l'ennemi intime de Sekou Toure et comme il est dit plus haut, un homme ne au XIXieme siecle.
Petit rappel egalement : le massacre du 19 Octobre 1961 (Papon, prefet de police de Paris nomme par De Gaulle...)
Il n'y a pas à s'étonner de tels propos dans les années 50 alors que l'abandon du paradigme racialiste, de la pseudo-évidence d'une distinction par la couleur, n'est même pas acquis aujourd'hui avec la prégnance des représentations "à l'américaine", leur insistance non seulement comme cadre de pensée de l'européen, peuple d'élite, sûr de lui-même et dominateur, mais aussi comme ré-investissement dans les luttes de libération - "Négritude", Black Power ou sous forme plus molle dans les "droits" à la différence, black-blanc-beur et autres.
Je remets ce papier d'Alain Gresh : Sartre et le « racisme antiraciste » citant Orphée noir (1948).
La question serait en fait de savoir quel usage Morano & co. veulent faire, aujourd'hui, de "race blanche". Comme je disais ailleurs, est-ce une reprise de la rhétorique de libération style "Négritude" ? La "Blanchitude" pour le "petit blanc" se sentant non seulement opprimé et humilié mais aussi négligé, ne constituant pas une "Cause" contrairement aux minorités ex-coloniales ?
Perso, je vois dans tout ça une américanisation des représentations, la reprise des mécaniques de ghetto transmises par le marketing communautaire des marchés de la musique et du cinéma, favorisé en parti par les institutions dans les années 80 (ah, Jack Lang et le rap...) et les modalités de lutte anti-raciste et au final, on dira "Orelsan : le Eminem du rap français" parce qu'il est "blanc" alors que la vraie question est : Est-ce que les vrais négros le savent ?
Bref, les "grands hommes" en question ne sont pas connus pour leur humanisme, donc la citation de De Gaulle ne me surprend pas. Notons au passage que Morano fait dire à De Gaulle "de religion judéo-chrétienne" quand celui-ci ne parlait que de religion chrétienne. Après tout, les catholiques parlaient encore de "peuple déicide" et n'avaient pas levé le petit doigt quinze ans plus tôt quand ce peuple se faisait massacrer.
O tempora, O mores
Les affiches FN ou identitaires récupérant de Gaulle sont particulièrement ignobles de la part d'héritiers de gens qui ont failli lui mettre trente balles dans la peau en 1962, sans même remonter à la Seconde Guerre mondiale et à leur ignoble "Croisade contre le bolchevisme" et pour "l'avenir de la vraie Europe" et autres fadaises identitaires d'extrême droite.
Je m'abstiendrai de faire une blague raciste antiblondes, mais j'ai été très tenté !
N.Morano est quand même celle qui a osé déclarer fin 2008, je cite : "Pour moi, il y a Napoléon, De Gaulle et Sarkozy. Entre, c’est peanuts ."
Je ne sais pas qui c'est ce "peanuts" mais ce que je sais c'est que Morano est le triste produit de notre époque. Et c'est pas joli, joli
Homme brilliant, plein d'humour, mais absolument pas un grand visionnaire .
c'etait un mauvais Prédisent, qui vivait dans la passé, et qui a constuit les HLM (Que Sartre trouvait scandaleux, immonde, et le grand probleme de la france dans le futur: il avait tout vu , tout prevu ) .
De maniere general il n'a pas lancé la france vers un futur sain, et cela se voit tout les jours .
Et pourtant qui ose critiquer de Gaulle en france , meme à gauche, apparemment pas ASI ! .
On ne touche pas aux icones
Mon cher Guy Bedos avait raison. Ce matin , sur Inter, Daniel Morin a dit ce qu'il fallait pour déclencher l'ire de la megère qui ose se comparer à De Gaulle. Mais justement, ce truc arrive assez souvent dans le bla-bla de son nouvel ennemi. se prendre pour le Grand Charles, lui, le tout petit Nicolas.
Pour la blonde lorraine, ex-ministre de la Famille et de la Solidarité (!) qui porte le nom de son ex-mari,"la France est un pays judéo-chrétien, de race blanche, qui accueille des personnes étrangères" mais ne doit pas devenir "musulmane".
Pourtant, ce nom d'épouse divorcée, Morano, appartient à la grande famille patronymique liée à la figure du "maure", terme qui désigna pendant des siècles (et sans beaucoup de nuances) tout ce qui avait la peau mate et l'apparence des populations arabo-berbères.
L’archétype du nom, en français, est évidemment Moreau (ou Mauro) décliné sous de nombreuses orthographes : Moreaux, Moreaud, Moraud... Avec leurs variantes Morel, Morelon, Morin, Morand, Morandet et autres Morandini.
Morano, cependant (et sa déclinaison Moreno) demeure, par sa probable origine arabo-andalouse et son ancrage judéo-espagnol, le patronyme le plus emblématique de ceux que, jadis, on désignait avec mépris au nord de la Méditerranée comme des "moricauds" autre qualificatif de ces "maures" dont le chef, décapité de façon sans doute plus symbolique qu'historique, figure sur les étendards de la Corse et de la Sardaigne.
Hélas, les troubles de l'identité de l'ex-madame Morano ne sont pas prêts de se dissiper car, outre le fait qu’elle n’a pas besoin de fréquenter les plages sans hijab ni abaya pour bronzer (étymologiquement), Nadine porte un prénom dérivé du russe «nadejda» qui signifie «espoir», prénom qu'elle partage avec une réalisatrice victime de violence conjugale (Trintignant) et une sommité du savoir-vivre et des bonnes manières (De Rothschild) mais qui loin d'évoquer seulement l'âme russe, résonne également aux accents poétiques du "Nâdiya" arabe.
Le plus étonnant est, sans doute, que Nadine ait choisi de conserver, après son divorce, ce nom d'épouse très connoté, plutôt que son nom de jeune fille "Pugelle" qui a astucieusement remplacé "Pucelle, son patronyme d'origine, modifié par un décret du Conseil d’Etat de 1976.
Confessons que "Nadine Pucelle" pour l'égérie lorraine d'une France blanche jalouse de sa virginité, ça aurait eut de la gueule!
A moins que la blonde Nadine ne cherche ainsi à incarner une nouvelle Desdémone, la vierge victime du valeureux mais trop jaloux soldat maure au service de la très puissante et très catholique République de Venise.