Retraites : les (vraies ?) conséquences du rapport Delevoye
Après avoir révélé que les comparaisons entre l'actuel système de retraites et le futur système établies dans le rapport Delevoye avaient été bidonnées, le collectif Réforme des retraites revient à la charge. L'équipe d'une dizaine de personnes a réalisé ses propres comparaisons pour deux situations types. Dans les trois cas, le rapport Delevoye est préjudiciable aux futurs retraités.
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Tu ne vas pas "dans un coin perdu" quand tu vieillis: tu penses aux problèmes de santé qui s'annoncent, aux commerçants qui sont loin, à la voiture que tu pourras plus conduire.
Même quand tu vis dans un coin perdu que tu aimes, tu commences à te dema(...)
Les promoteurs de la réforme répètent à l'envi :
- Le nombre de retraités augmente... (ce qui est vrai).
- Le système actuel coûte trop cher... (heu... comme le gaz, l'électricité, l'essence, la baguette, les patates... ce serait mieux si c'était gratu(...)
J'ai honte ! En tant que "déjà retraitée" j'ai honte que la plupart des jeunes (qui considèrent les vieux comme des fachos râleurs voulant toujours plus, il suffit de voir les participants aux différentes manifs... ) ne se saisissent pas de ce problè(...)
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Au début des années 80, j'étais étudiant et je me suis rendu pour la première fois aux Etats-Unis. Un soir, je dîne dans un Mc Donald. Il était environ minuit. Je vois un pauvre vieux en train de nettoyer les tables. Cela m'a brisé le cœur et je m'étais dit que la société américaine était décidément impitoyable.
Eh bien voilà : en France, on y est.
Comme à son habitude, l'illusionniste de l’Élysée et son gang de voyous vont pratiquer l'enfumage.
Ils peuvent compter sur les syndicats qui, soucieux de préserver la paix sociale, vont se coucher comme toujours. Il y aura bien une petite manif ou deux derrière un gros ballon rouge avec ambiance festive et rigolarde (les syndicats défilent toujours dans la joie et la bonne humeur et de préférence chacun dans son coin), quelques petites grèves sectorielles et hop, on rentrera bien sagement à la maison avec le sentiment du devoir accompli.
A moins que des Gilets jaunes et des Black Blocs ne viennent perturber ce beau scénario écrit d'avance entre faux adversaires.
Alors oui, sans doute la réforme en gestation sera-t-elle moins favorable aux futurs retraités ... Et j'en subirai les conséquences (j'ai 44 ans).
Mais indépendamment de tout débat idéologique, ne faut-il pas se demander si la situation actuelles des retraités est vraiment soutenable ? Faut-il à tout prix la prolonger ? Cette génération a bénéficié de conditions socio-économiques hyper-favorables du fait des Trente Glorieuses, période que l'on ne revivra plus jamais.
J'ai envie de faire une analogie environnementale avec les limites du système terrestre qu'on est en train de franchir allègrement (exemple du changement climatique): est-ce qu'on joue la politique de l'autruche en cherchant à vouloir toujours plus de richesses, partout et pour tous, ou bien s'organise-t-on collectivement pour gérer non pas la pénurie (ça n'est pas de ça dont il s'agit), mais des ressources finies, à répartir de manière équitable pour conserver de la justice sociale ?
C'est une réflexion très ouverte que je lance, n'hésitez pas à rebondir ...
"ne faut-il pas se demander si la situation actuelles des retraités est vraiment soutenable ? Faut-il à tout prix la prolonger ?"
En effet, la situation actuelle de certains retraités est carrément insoutenable. Et celle de nombre d'entre eux est précaire, juste la tête hors de l'eau, et l'eau monte.
Vous pensez préférable de l'empirer?
Vous faites une référence émue aux fameuses "30 glorieuses". Il vous a échappé qu'elles n'étaient pas glorieuses pour tout le monde. Oui, ma mère a pu s'acheter une gazinière, elle avait alors 4 enfants et devait allumer le feu même en plein été, et même un lave-linge quand elle en avait 5. Mais elle cousait et tricotait elle même tous nos vêtements, mon père travaillait 45 heures, nous passions nos vacances chez les grand-parents, et nous étions parmi les plus favorisés du quartier.
En fait, elles étaient glorieuses pour tous ceux, industriels de l'électro-ménager, de l'alimentaire, du prêt à porter, de l'automobile qui pouvaient en titrer une plus-value confortable. Qu'ils peinent aujourd'hui à maintenir et qu'ils essaient pourtant d'augmenter, à nos dépens.
Vous parlez de "pénurie"... il y a en effet pénurie pour les uns et gabegie pour les autres. Ça ruisselle pas, ça pompe. Comment expliquerait-on, sinon, qu'il y a tant de chômeurs et que les hôpitaux, pour ne parler que d'eux, manquent de personnel?
"des ressources finies, à répartir de manière équitable pour conserver de la justice sociale"
Objectif que je partage. Mais vous trouvez qu'on en prend le chemin? Même les pauvres, qui gaspillent pourtant beaucoup moins que les riches, sont "obligés" de gaspiller en faisant des kilomètres pour aller au boulot, en chauffant des immeubles "passoires", en achetant des saloperies qui finissent tôt à la poubelle et en bouffant d'autres saloperies qui leur ruinent la santé.
Et on continue à bouffer des terres agricoles pour bétonner des centres commerciaux!
Ah, pour ce qui est des 30 glorieuses, j'ai oublié la vieille de la mansarde d'en face: tous les matins, elle descendait acheter son pain de 800 et son kil de rouge. Sa nourriture physique et mentale de la journée.
Merci pour cette réponse étayée qui me fait progresser dans ma réflexion.
J'ai une approche très analytique des choses, ce qui est souvent peu compatible avec un propos que je cherche à être concis. Je ne nie pas la forte inégalité de ressources au sein des retraités, avec pour certains des revenus faméliques qui les placent sous le seuil de pauvreté. C'est évidemment à corriger, mon propos n'étant pas de faire empirer leur situation.
Pour faire une analogie avec les émissions de gaz à effet de serre (ma spécialité), on sait qu'il y a une quantité qu'il ne peut pas dépasser pour des raisons de soutenabilité. Ceci étant posé, cela ne préjuge en rien de la manière de répartir l'effort de réduction entre les habitants de la planète. Il n'est pas choquant de mon point de vue de demander dans ce cadre à un Européen propriétaire de son logement et en bonne santé de réduire plus fortement qu'un Indien ou qu'un Africain vivant d'expédients. Je dirais même que pour ces deux derniers, leur droit à émettre peut croître jusqu'à un certain niveau afin qu'ils puissent accéder à un certain niveau de vie (à définir, et c'est pas simple).
Au demeurant, cela signifie toutefois pour l'Européen mentionné plus haut qu'il n'aura plus accès à un certain nombre de biens et services (ou moins en tous cas) que ses parents qui n'ont pas eu à se poser la question et "en ont bien profité" pour le dire simplement (ce qui nous a d'ailleurs conduit là où nous en sommes, d'où une question d'injustice inter-générationnelle dont une partie des retraités porte la responsabilité, mais bon bref, je m'égare ...).
S'agissant des pensions de retraites à venir, on retrouve il me semble les mêmes ingrédients: un système avec des limites (les pensions ne peuvent pas grimper jusqu'au ciel) et des fortes inégalités entre catégories socio-professionnelles (en gros, entre les paysans / petits artisans et cadres sup / hauts fonctionnaires). Donc, pour raisonner en moyenne, je pourrais essayer de caractériser les situation des retraités de la façon suivante:
- niveau 0 avant la seconde Guerre Mondiale
- niveau 10 aujourd'hui
Et bien, est-il choquant de nous diriger vers un système où on se situerait à un niveau 7-8 en moyenne (ie bien plus enviable quand même que l'essentiel de l'Humanité qui nous a précédés et encore bien supérieure à des tas de pays dans le Monde aujourd'hui), tout en veillant à ce que les écarts entre les extrêmes se réduisent (augmenter les petites pensions, réduire les pensions les plus élevées) ?
J'espère avoir été plus clair et je vous remercie de poursuivre la critique de mon raisonnement, le cas échéant.
"Il n'est pas choquant de mon point de vue de demander dans ce cadre à un Européen propriétaire de son logement et en bonne santé de réduire plus fortement qu'un Indien ou qu'un Africain vivant d'expédients."
Évidemment. Sauf que nous n'en prenons pas du tout le chemin. Écoutez les miauler "écologie répressive" quand on parle de moins prendre l'avion ou de taxer le kérosène, ou vanter la viande d'Argentine ou du Japon, la meilleure qui soit, ou s'acheter le le dernier SUV hors de prix dont ils n'ont pas du tout l'usage mais qui fait tellement chic, ou considérer comme vital de mettre la clim partout...
Et nous abreuver de pub dans ces domaines, destinées non seulement à appâter les plus riches, mais aussi à inciter les moins riches à se payer, quand même, quelques succédanés de prestige.
En plus, hier j'ai vu un sujet sur les jet privés: de plus en plus nombreux, de plus en plus polluants, et... de moins en moins coûteux grâce à des avantages fiscaux nouveaux en plus des montages déjà connus pour se faire rembourser la TVA.
On devrait expliquer ça aux gilets jaunes qui s'endettent pour acheter une nouvelle voiture, la leur ne pouvant plus les amener au boulot faute de vignette adéquate.
J'ai commencé à travailler en 1983 à l'hôpital et n'ai, depuis, constaté que des restrictions de personnel, de matériel, de moyens de travailler "proprement", et dans le même temps l'augmentation de cheffes pour calculer ce que faisaient les gens qui soignent au lieu de soigner elles-mêmes! Mon salaire maximal a été de 1800 euros (kinésithérapeute) et ma retraite est de 1200 euros; c'est ça que vous appelez "30 glorieuses" ????
Si vous avez commencé à travailler en 1983, vous ne faites pas partie de la génération qui a profité des Trente Glorieuses !
Pour info, le revenu moyen des retraités aujourd'hui en France est supérieur au revenu moyen des actifs. Ça masque les disparités, bien entendu ...
le revenu moyen des retraités aujourd'hui en France
Sources ?
Les promoteurs de la réforme répètent à l'envi :
- Le nombre de retraités augmente... (ce qui est vrai).
- Le système actuel coûte trop cher... (heu... comme le gaz, l'électricité, l'essence, la baguette, les patates... ce serait mieux si c'était gratuit ma bonne dame).
- Il est exclu d'augmenter les cotisations... (pourquoi ?.. on augmente bien le gaz, l'électricité, l'essence... ben... oui, mais là... le patron veut pas, parce que c'est lui qui paie...).
Une poignée de neurones suffit pour en déduire que la réforme a pour objectif la baisse des pensions.
Et pour ne pas trop affoler l'électeur on fait donner l'orchestre du Titanic.
je n'arrive pas à m'y intéresser tellement ça manque de suspense :
1 / nos princes veulent diminuer le " poids des retraites"
2 / ils veulent favoriser leurs amis assureurs
3 / les retraités présents et futurs sont inquiets et pas contents
4/ ils feront quelques marches, manifestations, discours
5/ ils se soumettront
Le principe même des réformes des retraites à chaque nouvelle législature est simple : contenir (réduire ?) le poids des retraites dans le PIB. Avec une population vieillissante, on voit mal comment les propositions de l'exécutif avec cette finalité pourraient tendre à autre chose qu'allonger les périodes d'activité professionnelle (et de chômage des séniors) et baisser les pensions individuellement. Sinon, il faut reconsidérer la place de la retraite dans nos sociétés...
J'ai honte ! En tant que "déjà retraitée" j'ai honte que la plupart des jeunes (qui considèrent les vieux comme des fachos râleurs voulant toujours plus, il suffit de voir les participants aux différentes manifs... ) ne se saisissent pas de ce problème. Honte qu'il n'y ait que des cheveux blancs pour défendre le "mieux et meilleur' pour tous et non pas le "moins bien parce qu'il faut que tout le monde fasse un effort". Honte et effrayée aussi par tout ce qui se profile dans les temps qui viennent !
Merci pour cet article que je vais partager en espérant encore un sursaut populaire... mais ?
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Ce site et ses auteurs sont tellement de mauvaise foi !
Déjà, ils prennent des exemples de carrières simples, sans chômage, sans changement de régime ni même d'employeur.
En plus, l'argument "on prend le taux de remplacement parce que l'Euro n'aura pas la même valeur" est complètement fallacieux : le "point de pourcentage" de remplacement non plus n'a pas du tout la même valeur, puisqu'il compare deux choses différentes ! C'est comme si on mesurait le développement économique de deux pays en comparant leur taux de croissance sur 39 ans, sans prendre en compte leur point de départ (et donc d'arrivée). En revanche, en prenant la pension en euros, il serait possible de les comparer en euros de 2025 (par exemple).
Au passage, les primes des fonctionnaires seront prises en compte, ce qui n'est pas le cas actuellement. Donc le cas des fonctionnaires est doublement faussé.
Enfin, le fait qu'une grande partie du différentiel vient de réformes déjà votées est loin d'être anecdotique. Pourquoi ne comparent-ils pas les situations de la même personne avec ou sans réforme ? Ils n'étaient pas contents du résultat ?
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