"Si un Rom est malade, on prévoit trois jours d'hôtel"
Pourquoi les Roms ne s'intègrent-ils pas ? Est-ce que leur mode de vie est définitivement incompatible avec celui des Français, comme l'affirmait le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, la semaine dernière ? Ou la République ne fait-elle pas assez pour les intégrer ? Cette question domine le débat politique, mais semble déconnectée de toute observation de la réalité, comme s'il était impossible d'enquêter au plus près du terrain sur le sujet. C'est cette lacune que nous allons essayer de combler, pour passer derrière l'image médiatique de l'intégration ou de la non intégration des Roms. Trois invités sur notre plateau : Véronique Decker, directrice d'école à Bobigny et très impliquée dans la scolarisation d'enfants Roms ; Claude Capillon, maire UMP de Rosny-sous-Bois ayant eu à gérer l'installation d'un campement illicite, et Yann Merlin, photographe et auteur d'un reportage dans un camp de Roms de La Courneuve, en Seine-Saint-Denis.
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Derniers commentaires
Par contre ce que je n'ai pas compris avant de l'avoir vue en entier, c'est le titre :
"SI UN ROM EST MALADE, ON PRÉVOIT TROIS JOURS D'HÔTEL", ça n'a aucun sens.
Pourquoi ne pas être plus précis et titrer "SI UN ROM A UNE MALADIE GRAVE, ON LUI PRÉVOIT TROIS JOURS D'HÔTEL APRÈS SON EXPULSION"?
Ou carrément titrer sur autre chose si ça fait trop long ?
- l'apprentissage de la langue
- la culture différente
- les difficultés des maires
- le côté tèrs administratifs des préfectures, ...
...
Je cherche la liste des maires ayant été contactés par @si et ayant décliné l'invitation. Elle était censée se trouver dans le forum mais je ne l'ai pas trouvée..
Merci :-)
Ai un peu le sentiment d'être en plein années 30 quand même... :( Allez, j'arrête de déprimer, il faut bien lutter ;D !
il tient à être réélu ... la fin justifie les moyens idem pour Vals;
lorsque les expulsions de roms ont débuté sous Sarko j'ai découvert que la loi
disait que certaines communes avaient l'obligation d'avoir un terrain aménagé
( eau, toilettes ) pour les gens du voyage et que la plupart des communes de droite
comme de gauche n'appliquait pas cette loi;
à partir du moment où les représentants de la loi n'appliquent pas la loi ... tout
devient possible;
il y a de + en + de gens qui font les poubelles, personne ne dit rien: ils ne font pas
cela par plaisir ! les ados vendent les jonquilles au printemps ...
17000 êtres humains dans un pays dit "civilisé" cela n'est quand même pas un défi
insurmontable
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Tout ça pour dire que j'ai trouvé cette émission archi nulle à cause des invités:
-une directrice démago complètement bête (elle veut jouer la carte de l'attendrissement avec ces photos qu'elle nous montre en boucle.... Pathétique)
- un maire qui ne sait plus ce qu'il dit et qui est complètement perdu.
- un photographe Qui met une demi heure pour sortir une phrase, qui dit détester la censure mais qui se censure lui même.
l'autre cherche plutôt à préserver sa fonction de maire et conseiller général.
et si je veux être réélu, je ne peux pas faire ça
Il n'a pas été élu pour faire ce genre d'effort.
Comprenez qu'il trouve injuste, tout comme ses habitants, que quelqu'un d'extérieur à leur commune, s'installant dans l'illégalité et commettant plus souvent des délits visibles (dû à leur extrême pauvreté tout le monde le comprend aussi), obtenienne un logement social à la place d'une famille (certes moins pauvre) installée légalement et présent depuis plus longtemps.
Comprenez qu'il ait refusé d'installer l'eau courante et les poubelles, qu'il ne cherche pas à obtenir de subventions européennes pour les aider ... bref qu'il ne souhaite pas les aider. Pour, dit-il, d'une part ne pas faire perdurer cette situation, d'autre part donner la priorité aux "habitants", ceux qui votent dirons ceux ses détracteurs, ceux qui ont plus de "légitimité"à bénéficer d'aide diront ses défenseurs - qui invoqueront également que si la commune commence à aider les roms / gens du voyage, d'autres viendront.
Biensûr cette posture est débattable et démontable, mais arrêtons de faire des procès d'intention aux élus, chaque fois qu'ils défendent les intérêts d'une partie de leurs concitoyens.
parc que sans tout ça, parler d'intégration ?
et, en passant demande-t-on à un autre européen vivant en France de s'in-té-grer ?
Elle montre à quel point il est important de médiatiser les informations sur la situation sociale REELLE d'une grande partie de la population et afin que les émotions et les fausses perceptions s'effacent derrière la REALITE!
Je milite pour que les radios et TV CESSENT une fois pour toute de nous informer sur le CAC40 dont la pertinence a même été critiquée par les économistes au plus fort de la crise, pour remplacer ce matraquage par l'information quotidienne sur LE NOMBRE quotidien de personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté dans notre pays mais aussi et surtout sur le NOMBRE extraordinaire d'initiatives citoyennes qui oeuvrent pour changer le monde dans le sens de la solidarité plutôt que dans le sens de la capitalisation de l'argent.
En attendant une webTV vraiment sociale, vous pouvez contribuez à changer l'image du 'SOCIAL' ici: http://www.touscoprod.com/fr/project/produce?id=873
et pour le plaisir un mot de l'humoriste Frank Lepage sur le SOCIAL ici: http://goo.gl/Luu6KM
Félicitations à Daniel Schneiderman pour avoir su contenir et recentrer des échanges sur les points abordés.
Une suggestion, toutefois. Ayant dû voir l'émission en deux parties -problème de temps-, je ne plaiderai pas pour des émissions plus courtes, mais je m'interroge sur la pertinence de la première partie, consacrée à un commentaire sur les tweets.
En effet, le contraste est énorme (du moins pour ce que je peux percevoir) entre ce prélude qui cherche à être humoristique et une suite à vocation informative et surtout réflexive.
J'avoue avoir pensé plus d'une fois à ne regarder que le débat. Suis-je le seul?
En tout cas, merci encore pour avoir su relever -avec courage et intelligence- le défi.
Eduardo ARCE
Il me semble bien que Monsieur le Maire aussi botte en touche, car nous donner des chiffres de hausse de la délinquance pour nous parler ensuite d'un hypothétique coffret à bijoux (de la Castafiore?) et de quelques vols de linge, de légumes, et de petit matériel dans les jardins, plus quelques effractions, et nous dire que les voisins ont "vécu l'enfer", c'est un peu léger. Plus tard, il nous dit qu'un point d'eau et quelques poubelles, c'est dérisoire. Bien d'accord avec lui, mais refuser un point d'eau et quelques poubelles, (et faire payer le plus haut quotient pour les repas à la cantine), c'est quoi?
Ceci dit, il faut le remercier pour son courage. Que d'autres, en effet, n'ont pas eu.
Merci !
Le problème, c'est quand même que l'émission d'hier n'a pas vraiment échappé à la question réductrice précédente, car elle ne fait souvent que la reprendre en l'appliquant au plus près du terrain, avec l'obsession de vérifier la validité de tous les stéréotypes que l'on entend fréquemment (bien entendu, ça mène à des versions contradictoires et on en sait pas bcp plus à la fin). Le paradoxe, c'est que en faisant ça, l'émission tend à légitimer ce genre de question et même à s'y enfermer, on y perd beaucoup de temps (et de cerveau). Il aurait donc été possible d'aller bien plus loin dans la "déconstruction", en restant je pense dans "l'esprit d'ASI" : analogies entre la "question Roms" et d'autres constructions politico-médiatiques du même genre, réflexion sur la droitisation des positions de la "gauche" sur la thématique de l'"insécurité" etc.
SION
NANT !
Merci à D.S. d'avoir "coincé" le maire de Rosny dans ses retranchements... merci à la directrice d'école qui m'amène à penser que les sondages proposés par la presse sont bidons et sensationnalistes et qu'il y a (ouf !) encore des gens bien en France...
Et un souhait : voir une émission dans ce genre chez le beauf de service qui officie sur F5 et F2 (blocage : me souviens jamais de son nom).
Les quelques dizaines de personnes qui ont vécu plus d'un an à Rosny sous Bois, dans un vaste terrain vague (une ancienne carrière inconstructible) où ils ne dérangeaient personne parce que personne ne vit à proximité n'ont jamais vu passer qu'une seule sorte d'employés municipaux : les policiers de M le maire. Mais ceux là c'est vrai passaient souvent !
M Capillon a participé à deux manifestations où les propos racistes et vindicatifs des "riverains" étaient odieux, "Le Parisien" s'en est fait écho. Et la Ligue des Droits de l'Homme a déposé plainte auprès du Procureur de la République contre l'association des riverains. La première manifestation est venue jusqu'au milieu des cabanes. Les familles ont eu peur. Les enfants sont restés deux jours sans venir à l'école ! Bon de toutes façons les enfants ne souhaitant pas s'intégrer...
Jean-Yves Lesage, LDH de Rosny sous Bois, coupable d'avoir réussit non sans peine à scolariser cinq enfants.
Et Sébastien, comme d'habitude, avait bien bossé le sujet.
Ce n'est pas trop le sujet, mais la branlée que vont prendre les socialos aux municipales !!!! Je sens que ça va être sanglant.
Voici les liens pour visionner deux films que nous avons tourné avec l'aide de la DIHAL sur la scolarité des enfants Roms à Bobigny.
école obligatoire :
http://www.dailymotion.com/video/xxycnn_ecole-obligatoire-scolarisation-des-enfants-roms-roumains-et-bulgares-a-bobigny-93-ecole-elementaire_news
Scolarisation des enfants Roms : mode d'emploi
http://www.dailymotion.com/video/x11ppjn_scolarisation-des-enfants-roms-mode-d-emploi-ecole-marie-curie-de-bobigny_news
Véronique DECKER
C'est ce que m'a raconté un ami dont la femme de ménage est roumaine ; la plupart de ses employeurs retiraient le manque à gagner directement de son salaire.
Je sais plus vraiment si c'est la réduction d'impôts, mais un truc comme ça...
Bienvenue en Europe....
eh oui ! "voisin" vient de "voir", comme "voiture" "voile" "voirie", tous les mots en voi- quoi, c'est bien connu
Pas grave, ça ne remet pas en question l'argument évoqué.
Mais c'est pas très bien d'utiliser des techniques de comm' pour vendre un argumentaire humaniste...
Les Roms, et d'autres, ont faim.
Pourquoi les armées de jardiniers de villes ne plantent pas des arbres fruitiers au lieu d'arbres d'agréments ?
Et sinon merci pour cette émission.
C'est trop rare dans les médias, surtout en cette période de campagne électorale municipalo-européenne.
Ceux-là même qui se plaignent de l'absence de décryptage médiatique dans l'émission précédente - alors qu'il y ait plus bien présent que dans celle-ci - sont silencieux maintenant concernant cette émission. Personnellement, les deux émissions m'ont intéressé mais je note qu'il y a deux poids deux mesures dans les critiques en fonction du sujet choisi par ASI, ce que je ne comprends pas.
Le baron Orvietan De La Terrine De Gelée De Merles, président de la Ligue pour la reconnaissance des pauvres, lutte pour que la pauvreté soit reconnue d'utilité publique et légalement homologuée.
"Les pauvres, n'est-il point vrai, sont indispensables à la santé morale de la société mondaine et au maintien de son équilibre. Car messieurs je vous le demande, s'il n'y avait plus de pauvres, que deviendraient alors notre charité et notre philanthropie, notre bienfaisance, nos aumônes ? Elles n'auraient plus de raison d'être, et seraient vouées à une disparition prochaine et sans rémission ! Heureusement nous sommes là pour veiller à ce que le pauvre, honoré, respecté, conscient de son rôle social, continue à demeurer, sans essayer d'en sortir, dans sa sphère d'indigence et de demi-misère, afin de donner l'occasion à ceux qui ne manquent de rien de penser un peu, à leurs moments perdus, à ceux qui manquent de tout !"
C'est beau, on dirait du François Hollande, foi d'Orvietan De La Terrine De Gelée De Merles !
N'y t il pas dans ce pays d'excellents socio- anthropo qui connaissent sur le bout des doigts la "problematique" des roms.
qui sont ils? qu'esperent ils ? quel est leur systeme politique? economique? Y a t il plusieurs systemes de "valeurs" selon leurs origines?
Comment éviter l'amalgame? y a t il un vécu d'exil? quelles representations ont ils de nos structures? y a t il sur- interprétation de nos différences culturelles?
Le migrant ,une rencontre déterminante qui m'interroge sur mon ethique relationnelle. Le soins de familles kosovar est parfois tres difficile et me pousse dans mes retranchements relationnels....J'attend d'autres réponses que le scandale de la petite maria qui ne va pas à l'école.
Je veux comprendre plutot que m'indigner betement.
A la moitié de l'émission je ne suis pas plus avançé.
dommage....
Ma première question est : qui est ce "on"? La mairie UMP ou bien la société française.
Je dis ça parce que moi, hier soir, j'étais en phase avec DS. Mais d'un autre coté, je me suis demandé comment on pouvait demander au maire UMP pourquoi il n'a pas fait d’effort. Parce que moi, la réponse, je la connais : Il n'a pas été élu pour faire ce genre d'effort.
On vie quand même dans une société ou d'après des sondages, environ 2 Français sur 3 trouvent normal de détruire des camps, et de renvoyer ces gens inadaptés chez eux.
Dans ces conditions, j'en viens à me demander, si avec un gouvernement plus moral, plus vertueux, qui d'autorité mettrait l'eau courante, les poubelles, favoriserait la scolarisation, permettrait aux "roms" de construire des logements durables...etc, verrait on les sondages s'inverser?
Pourrait on imaginer que le traitement de la question "Rom" par les élites, les médias et les cafés du commerce ait une quelconque influence sur la façon dont la population se positionnera sur la question?
Et pour en revenir à mon thème de prédilection :
Vous êtes vous cru, M Schneidermann, neutre ou objectif, hier soir en demandant à un maire UMP pourquoi il n'allait pas contre la volonté de son électorat, et quelque part contre la loi? Moi, je vous ai trouvé engagé, et ce n'est pas pour me déplaire.
#entoutetransparence
On a le droit de se sentir agresser par cette mendicité sauvage qui vous jette un mauvais sort (deux doigts tendus... !) quand vous refusez d'ouvrir votre belle âme, qui surjoue les handicapés, au risque de vous faire tomber, qui vous fait le coup de la bague en or trouvée par terre et que l’on vous donne pour peu, ou le coup de la blessure dans l’autobus, et qui vous traite de sale race quand vous le remettez à sa place, et j’en passe. Ruses ‘gentillettes’, ‘naïves’ dirait le photographe, qui masquent la menace. Pour marcher dans Paris, aujourd’hui, faut non seulement être un nabab, mais il faut aussi avoir du muscle ! Quel que soit le quartier !
Mais oui, ils/elles peuvent être gentils ! J’ai aussi une belle histoire, celle d’un chef de chantier qui négocia le passage refusé, sur un terrain illégalement occupé. Il fit moult cadeaux aux enfants et aujourd’hui, il est invité à chaque fête ! « Il ne manqua pas un boulon sur le chantier ! ».
A quand le prélevement obligatoire ou volontaire pour l’installation décente des Roms, dans un pays qui manque de logement ?
Et puis, elle a intégré l'association Parada. Parada est une troupe installée (entre autres activités) en Roumanie. C'est une association qui fait... du cirque. Son but : attirer à eux les hordes de mômes qui vivent (parfois) dans les égouts de Bucarest, (le mot horde peut choquer... il est pourtant le plus juste, le plus exact qu'on puisse employer) leur donner le goût des arts circassiens, et peu à peu, les loger, les amener en tournée, se produire en spectacle, gagner ainsi leur vie, et les détourner des égouts, du vol, de la misère... c'est dur, c'est une fleur sur un tas de fumier mais parfois, ça marche... On ne les force à rien ces petits. Impossible. Micha qui est déjà venu trois fois regarder, l'oeil noir, ce qui se passe dans ce baraquement se laisse peu à peu apprivoiser. Puis un jour, il amène Adrian qui regarde un peu de loin à son tour. S'ils veulent rester, ils restent. S'ils veulent repartir, ils repartent. Et d'année en années, Parada en sauve quelques-uns. (Il faut savoir que parfois, ces mômes ont été abandonnés et se sont retrouvés récupérés par une bande dès l'âge de 5 ans, et n'ont connu que les égouts, les poubelles, le vol, la violence...). Inès a donc intégré Parada. Et un été (celui où elle m'a largué d'ailleurs!), elle est partie à Bucarest. Elle avait amené une caméra numérique. C'était en 2004, une caméra numérique haut de gamme ça coûtait un bras ! Et pendant un mois, elle a laissé la caméra aux mômes... pour qu'ils se filment, eux. Pour pouvoir recueillir ce qu'elle n'aurait pas pu capter elle-même. De loin, resté à Paris, je me souviens lui avoir dit : « T'es pas près de la revoir, ta caméra ! ». Non seulement ils la lui ont rendue lorsqu'il s'est agit de revenir à Paris, mais ils en avaient pris grand soin. Elle est comme ça Inès, elle pense qu'en témoignant sa confiance, elle recevra du respect en échange... elle leur a fait confiance. A aucun moment elle ne leur a donné des recommandations... autres que techniques. Elle a prêté sa caméra, à eux comme à n'importe qui... de confiance.
De retour à Paris, elle a continué ce travail avec les Roumains, au sein de l'association. Elle allait deux fois par semaine au camp du Hanul, à Saint-Denis, pour s'occuper des enfants, leur faire faire du cirque et du théâtre. Plusieurs fois, je l'y ai accompagnée. Le camp du Hanul, c'était le plus ancien camp de Rroms d'Ile de France. Il aura « tenu » 10 ans. Là, nous sommes en 2005. Le chef de camp (que je n'ai jamais rencontré : il était sédentarisé, s'était vu attribuer un logement et travaillait comme éboueur à Saint-Denis) se démenait admirablement avec la Mairie, les associations, le « tissus » local comme on dit, et parvenait, peu à peu, à faire intégrer ses amis du camp dans la ville... logement, travail, scolarisation des petits... C'était dur, mais le camp, plutôt bien intégré dans la ville, devenait une sorte de « sas » et les nouveaux arrivants y connaissaient peut-être moins la précarité qu'ailleurs. Attention, le Hanul, c'était pas le club med : de vieilles caravanes hors d'usage, des baraques en planche et en bâches plastique, le tout planté dans la boue sous l'autoroute A86. Le Hanul, c'étaient les hommes, la nuit, qui prenaient les tours de garde à la lampe torche, armés de bâtons, pour chasser les rats. Mais c'était aussi des enfants allant à l'école, beaucoup d'hommes et de femmes qui avaient un boulot (parfois même, déclaré).
Un hiver, alors que je jouais depuis longtemps dans un spectacle musical très amusant, pas mal basé sur l'humour visuel, je me suis mis en tête d'essayer, un samedi après-midi, de faire venir quelques enfants et des mamans au théâtre... un théâtre situé entre la place Vendôme et l'Opéra de Paris ! Pas simple. Je propose à la direction du théâtre (ou nous jouions depuis 4 ou 5 ans déjà, autant dire qu'on se connaissant bien) ce projet, puisque, bien sûr, il me fallait des invitations : 12 à 15 places, qui les aurait payées ?... Fin de non recevoir. Hors de question. Je change mon fusil d'épaule et propose alors à mes camarades comédiens et musiciens, la semaine suivante, d'utiliser les deux places hebdomadaires qui leur étaient mises à disposition pour leurs invités... pour ce projet. Chacun invitait deux Rroms, et ni vu ni connu, les petits étaient dans la place et pouvaient assister au spectacle. C'est ce qu'on a fait. La direction l'a bien sûr parfaitement vu, mais comme toute la troupe était mouillée, on n'en a jamais entendu parler... Et 7 petits (8 à 12 ans environ), accompagnés chacun d'une maman, ont mis les pieds pour la première fois dans un beau théâtre parisien... dérisoire, certes, mais à la sortie, ils chantaient ! Ils fredonnaient des airs de Franz Léhar ou de Reynaldo Hahn... Et puis, on est tous allé prendre un chocolat chaud dans une jolie brasserie de l'Avenue de l'Opéra. Tout ça s'est fait sous les regards un peu étonnés du public du spectacle, puis des passants, puis des clients de la brasserie... ce regard dont parle Flaubert dans une lettre à George Sand :
" Il y a quelques temps, je me suis arrêté devant un campement de Bohémiens qui venait de s’installer à Rouen. C’était la troisième fois de ma vie que je rencontrais de pareilles gens… et toujours avec le même plaisir. La droiture et la douceur de ces regards, la liberté magnifique de ces enfants et cette façon troublante de vivre dans l’aventure, dans l’incertitude perpétuelle et sereine du lendemain ! L’admirable, c’était cette haine qu’ils provoquaient aux alentours, haine du bourgeois, du paysan, du boutiquier. Haine de toute une ville démocratique et civilisée… et eux, inoffensifs comme des moutons, chacun n’ayant à offrir que le sourire qu’il porte aux lèvres... J’ai passé quelques minutes exquises avec les enfants qui jouaient dans le pré, aux abords du port, puis j’ai échangé quelques mots avec une vieille au regard noir et doux. Vous auriez dû voir comme j’ai été traité quand on a su que je leur avais distribué quelques pièces ! J’ai entendu certains mots à la Prud’homme que je ne vous répéterai pas… Ah cher maître, cette haine… ! Cette haine tient à quelque chose de profond et complexe dans le cœur de nos concitoyens. On la retrouve chez tous les gens d’ordre. C’est la haine du bédouin, de l’hérétique, du philosophe, du solitaire ou du poète… Elle pue cette haine ! Elle pue la peur qui l’habite. Moi qui ai toujours été en faveur des minorités, la peur et la haine de nos masses m’exaspèrent." (Gustave Flaubert à George Sand)
Je me souviens d'une petite plus particulièrement. Je ne dirai pas son prénom. Elle était arrivée au Hanul à sept ans, directement de Roumanie. Elle a tout de suite été scolarisée, au CP, alors qu'elle ne parlait pas un mot de français. Lorsque je l'ai connue, elle avait onze ans. Elle était en CM2, et elle était la première de sa classe. Elle m'a marqué, énormément. Un peu poussée en graine, elle était toute fine et plutôt grande pour ses onze ans. Elle avait de très longs cheveux noirs, luisants, retenus en une longue tresse descendant en bas de son dos. Elle avait un regard gai, nerveux, décidé. Elle était ravissante. Elle passait un temps fou à s'occuper des petits, jouant le rôle de maman au sein du camp aux horaires ou certains adultes étaient encore au boulot. Elle s'exprimait presque sans accent dans un français parfait. Un merveilleux petit bout de bonne femme.
Il y a quelques années, un matin d'été, mon amie Inès m'a appelé, la gorge nouée. Elle ne pleurait pas. Le camp venait d'être détruit. Quelques détails que la presse n'a pas révélés. Elle ne sait pas tout, la presse. Aux aurores, CRS, bulldozers et huissiers débarquent. La force, la loi sont de leur côté. En face, des gens encore endormis, des femmes, des mômes paniqués. Il faudrait questionner les pouvoirs publics, même pas sur le droit (le fond), mais sur la manière (la forme) choisie pour procéder à ces destructions de camp. Lorsque des dizaines de CRS armés, casqués, caparaçonnés sont en place, quelle « plus-value républicaine » obtient-on en évacuant le camp par la violence, la force, les hurlements et la précipitation... ? Que perdrait-on à laisser ces gens réunir leurs affaires ? Ce matin-là, alors qu'ils ne résistaient pas, paniqués comme on les imagine, les Rroms du Hanul ont été empêchés de prendre quelques vêtements, objets personnels ou utilitaires... certains n'ont même pas eu le loisir de prendre leurs papiers d'identités ! Et tout à brûlé. On a su qu'une petite, qui passait la nuit précédente chez une copine en centre ville, est arrivée au camp dans la matinée... camp détruit. Parents disparus. Je n'en sais pas plus.
On peut lire ceci :
http://lautrement93.over-blog.com/article-2010-expulsion-du-plus-ancien-camp-rrom-de-france-le-hanul-est-tombe-112482363.html
J'en ressors avec le sentiment que sans réelle volonté politique d'intégrer les roms qui le voudraient, aucune réelle intégration n'aura lieu.
Quand on veut, on peut. Un minimum.
Sinon à quoi bon exercer une fonction politique ?
Mais quand on ne veut pas, on se trouve des tas de bonnes raisons pour expliquer que ce n'est pas possible
et on prend les décisions qui viennent aggraver encore les difficultés et renforcer l'idée que ce n'est pas possible.
L'impuissance des politiques, illustrée par ce maire et par les autres qui n'ont même pas eu le courage de venir participer à l'émission,
n'est en fait que l'impuissance de leur volonté.
Les ressources financières existent, mais on ne veut pas les utiliser : des milliards de fonds européens sont débloqués,
mais restent inemployés.
Les familles qui veulent s'intégrer, travailler, envoyer leurs enfants à l'école,... sont découragées de le faire
par tous les moyens : prix de cantine maximum appliqué, pour des motifs débiles ; démantèlement des camps et dispersion des familles sans le moindre accompagnement social ; refus d'appliquer les mesures minimales d'hygiène (collecte des ordures, point d'eau) ; refus de domicilier, etc...
Au final, tout semble mis en place pour que ces familles ne s'intégrent pas.
Preuve qu'elles n'étaient pas intégrables.
Un bel exemple d'effet pygmalion négatif.
Sur le fond, j'attendais vraiment une émission sur cette question, tant le débat dans les médias est pollué par le sempiternel 'l'homme politique untel a dit que...' 'oui mais bidule lui a répondu vertement que...' sans jamais aller vraiment comprendre ce qu'il se passe sur le terrain.
Certaines questions sont abordées, mais le choix des invités ne porte pas malheureusement de hauteur dans le débat.
La directrice d'école est toute à sa croisade pour l'intégration des Roms, et use parfois d'arguments franchement douteux: le coup de 'regardez la petite Maria, qu'elle est mignonne et qu'elle ne peut plus aller à l'école', préparé à l'avance (ben,oui, pour photocopier la photo, il fallait l'avoir préparé) est indigne du débat. C'est l'argument pour faire passer le maire en face pour un HORRIBLE personnage...
Je me contrefout du cas individuel de la petite Maria dans ce débat. Ce qui m'intéresse, c'est de savoir si, dans l'ensemble, les familles souhaitent la scolarisation des enfants. Dans quelle proportion ? Ceux qui ne vont pas à l'école, pour quelles raisons (et on ne me fera pas croire que c'est UNIQUEMENT parce que l'école est éloignée, il y a certainement d'autres arbitrages) ? A-t-on une idée du parcours scolaire d'un enfant Rom (combien d'écoles par an, combien de jours de classe de fait sur la totalité de l'année etc.) ?
Parce que ce sont ces questions qui sont au coeur du problème et qui permettront d'avancer. Quand le maire de Rosny dit que sur 120 familles Roms, il y en a 10 à tout casser qui sont intégrées au final, moi franchement, j'en suis estomaquée. Personne n'a eu l'air de relever, mais dans ce cas, étant donné les ressources disponibles et les autres problèmes liés à la précarité, je comprends que les maires n'aient pas envie de faire l'effort.
Quelles solutions peut-on proposer en face si effectivement 90% ne peuvent (je n'ai pas dit ne 'veulent pas') s'intégrer ? Que s'est-il passé ?
Bref, j'ai vraiment apprécié cette émission, mais j'ai failli partir avant les premier quart du fait des arguments avancés...
Daniel n'a pas su trouver les bonnes questions pour déverrouiller des portes profondément fermées
Respect pour le maire de Rosny qui était quand même un peu seul contre tous... Certes il n'était pas exempt de mauvaise foi (quoiqu'il a reconnu en creux qui si il ne faisait rien pour intégrer des roms c'est parce que ses administrés n'en voulaient pas, argument imparable pour un élu...) mais comme ça il me donne l'impression d'un brave type bien loin de la haine et de la démagogie de ses collègues UMP genre Estrosi...
Ceci dit le photographe a aussi été un peu cuisiné par DS concernant les activités "illégales" (ce n'est pas le moment où il a été le plus à l'aise et convainquant) et la directrice d'école a été bien recadrée par Sébastien Rochat (parfait) quand elle fantasmait un peu sur l'usage du mot clan.
Mais surtout, pourquoi n'avoir pas inviter des réprésentants ou porte-paroles des Roms ? Ca aurait été l'ocasion d'entendre une parole que les médias ne rapportent pas. A lire le making-off de l'émission, j'ai l'impression que l'idée n'a même pas été considérée. Curieux quand même que pour parler de l'intégration des roms, on oublie d'inviter... des roms!
- la délinquance liée aux Roms c'est surtout lié à la survie ;
- elle est causée par la pauvreté, pas par une "culture" spécifique.
On en vient à regretter qu'il ne soit pas bien plus haut placé sur l'échelon politique. Ca changerait des discours de fin du monde et d'invasion.
Bravo aussi à lui d'être venu, puisque d'autres se sont défaussés.
Dommage que les intervenants tentent de bidouiller en partie les faits : Véronique Decker qui dit que les Roms ne sont pas délinquants avant de dire que c'est normal qu'ils le soient pour survivre, Claude Capillon qui revient sur la priorité au logement pour les locaux alors que les Roms n'ont rien demandé donc que c'est hors sujet, Yann Merlin qui plusieurs fois tente d'esquiver la question de Daniel sur la délinquance.
Ceci dit, Daniel a plutôt bien maîtrisé les choses.
Le 16/9 semble s'être accompagné d'une qualité supérieure d'image (moins de compression ?) et c'est tant mieux.
Bref : bon choix d'intervenants, bonne émission. Seul regret, le manque de contexte géopolitique : rappeler combien de roms sont présents chez nos voisins européens et la façon dont ils sont perçus, ça aurait pu apporter un peu de perspective.
...Il faut vraiment faire attention aux mots employés, j'ai été subjuguée par cette démonstration. Merci pour cette superbe émission.
Ceci dit, l'émission ne répond que très mal à l'affirmation de Manuel Vals sur le refus d'intégration des Roms. Un survol historique eût été peut-être bienvenu.
800 000 Roms vivent au Brésil, descendants de Ciganos portugais, qui préférèrent, au XVI° et XVII° siècles, la déportation à la sédentarisation.
Même s'ils donnèrent au pays son président le plus modernisateur, Juscelino Kubitschek, les Roms brésiliens constituent toujours une communauté vivant en marge de la société.
Au Portugal résident 100 000 Roms, installés là depuis des siècles. Seul 30% de la population adulte a un emploi salarié. Et ce pourcentage n'a pas évolué entre 1998 et 2008, alors que le pays accueillait, et fournissait du travail à 60 000 Ukrainiens ou Biélorusses.
Bien sûr, au Brésil, au Portugal comme dans le reste de l'Union européenne, les Roms continuent à être victimes de discrimination et d'exclusion sociale. Mais où est l'œuf et où est la poule ? L'émission aurait pu y répondre mieux.
Merci à Sébastien Rochat d'avoir fait cette petite rétrospective de député/maire qui ne veulent pas se retrouver devant leurs contradictions
Un maire (qu' importe son étiquette !) qui n' a pas beaucoup d' argent et se demande justement - à mes yeux - pourquoi il aiderait ces populations nouvellement arrivées et qui plus est dans l' illégalité... alors même qu' il n' a même pas les moyens financiers de s' occuper de gens non roms, qui vivent à 6 dans un studio depuis plusieurs années. Le mec est pragmatique, je l' ai trouvé de bonne foi : j' ai bien du mal à lui en vouloir alors même que je suis de gauche et qu' il est UMP. Je pense qu' à sa place je ferai la même chose, là où il est !
Une idéologue pleine d' amour, qui a trouvé une cause à sa mesure, qui semble elle aussi de bonne foi même si elle ne comprends pas que sa situation privilégiée (fonctionnaire de l' Education Nationale avec "un grand appartement") lui empêche d' avoir une analyse lucide de la question. Elle semble aveuglée, pétrie de bons sentiments, comme si les petits vols pour survivre n' avaient finalement pas beaucoup d' importance (j' aimerai qu' elle se fasse agresser, voler à l' arrachée, ou plus modestement j' aimerai au moins une fois qu' elle rentre de week-end et découvre qu' on lui a piqué son coffre à bijoux ou son 16/9 eme, que la MAIF lui dise qu elle ne remboursera que le quart de la valeur... pour qu' elle ouvre enfin les yeux et s emette enfin à la place des gens victimes...
- des dégradations
- du harcelement
- des vols
- des nuisances sonores alors que demain on va bosser à 5h00
- etc.
Cette dame, au lieu de soutenir la cause des romps n' a fait que de les desservir !
Le déséquilibre flagrant en faveur des roms dans cette émission en est une autre.
Qui peut croire qu'autant de démonstration de compassion à l'égard des roms aide leur cause ?
Je me suis ennuyé et j'ai eu l'impression d'assister à une propagande tièdasse.
La présence d'un sociologue ou ethnologue ou même un historien aurait pu rendre l'émission un peu plus constructive.
combien de Roms et tziganes on été déportés et assassinés dans les camps de concentrations ? Des millions. Pas de monuments commémoratif, pas de journée mondiale du souvenir, tout juste une petite plaque dans un square de Budapest. Les Roms ne militent pas en faveur de la reconnaissance de leur statut de victime de crime contre l'humanité parce que de toute façon personne ne veut le reconnaître et ils le savent. Quand pendant plus de 300 ans vous êtes victimes de la ségrégation, des injures, de l'injustice sociale et économique y comprise celle de voir des familles entières décimée en chambre a gaz sans que cela ne concerne personne, vous pensez vraiment qu'il vont aller porter plainte pour s’être fait agressé par des groupes de défenses de quartier quand ils fouillent dans des poubelles ?
Quand a justifier la présence de subventions européennes... Il n'y a qu'a venir voir comment ils sont traités en Europe centrale pour comprendre pourquoi l'Union Européenne prend la peine de débloquer des fonds.
Moi content
C'est tonton Néophyte....
Alors qu'est-ce qu'on dit à tonton Néophyte ? ;-)
Perso et je pense qu'on va me dire que je ne suis jamais contant mais image en 16/9 et vidéo en mp4
Je dois attendre 45 minutes pour pouvoir la visionner, le temps de passer du mp4 en (DIVX/mp3) encapsulé en avi
L'hypocrisie et la roublardise du maire de Rosny-sous-Bois, qui balbutie sa mauvaise foi avec des arguments flous et ubuesques, est patiemment et méthodiquement défoncée par l'intelligence et la force de l'argumentation précise de Véronique Decker.
Cette dame, qui montre que la France ce n'est pas seulement la xénophobie, me rend à nouveau fier d'être français et plus largement me redonne confiance en l'être humain.
J'ai senti personnellement un malaise profond tout au long de ce plateau quant à la violence inutile que l'on fait subir à ces populations, à ces familles. Cependant, le grand mérite de cette émission est que l'émotion n'a pas pris le dessus et nous sommes restés les deux pieds dans le réel.
Pourquoi les Roms devraient-ils s'intègrer ?
S'intègrer signifie s'alièner au travail pour nourrir le système capitaliste, vivre chacun-e dans son près carré pour mieux nous isoler des autres, s'identifier à un territoire pour mieux en exclure les autres. L'intégration c'est comme le vieux rêve colonialiste qui sous entend que notre culture est supérieure à celle des autres, les Roms devraient s'intégrer parce que leur mode de vie est devenu obsoléte ou primitif?
La vraie question pour moi c'est pourquoi somme nous incapable de reconnaître la richesse de nos differences?
Organiser des festivités peut être un bon moyen de faire des ponts sur cette putain de rive. Y'a plein d'autres moyens.
Pour ça faut juste en avoir envie.
Daniel, j'ai adoré votre remarque "vous avez juste pas envie !"
Excellente émission, beaauuucoup trop courte !!!
Jamais contents, ces @sinautes !
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petite question, dans votre phrase "quand Didier Lokwood a croisé Florin ,il parait qu'il lui a demandé s'il pouvait lui donner quelques leçons", Lockwood (que j'adore) a proposé de donner des leçons ou en a demandé ? C'était pas clair !
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C'est une raison comme est leur art, c'est à dire majeure !!!
Merci Jeanbat pour ce partage.
À croire que quelques digues ont sauté…
Le problème en France, c'est l'accointance entre les "journalistes" les riches et les politiques qui empêche un traitement médiatique clair, résonné et réfléchit
Quand pendant des décennies, les médias ne font que mettre les gens les uns contre les autres, il ne faut pas être étonné que la population voit mal le fait que l'on s'occupe des autres
D'où l'importance de l'émission de cette semaine, un vrai sujet @si
Vous voyez bien que, quand on le veut, il y a des intégrations qui réussissent en France.
Citation:Pourquoi les Roms ne s'intègrent-ils pas ?
Pourquoi les Roms devraient-ils s'intègrer ?
S'intègrer signifie s'alièner au travail pour nourrir le système capitaliste...
Je crois que vous confondez intégration et assimilation... Il ne s'agit pas d'effacer les différences et particularités de la culture des "roms", mais d'intégrer ces différences et particularités dans la multitude d'autres différences de la société.
À condition bien sûr que les différences d'un groupe ne consistent pas à être dans l’illégalité et à "parasiter" les autres groupes, sinon il n'y a pas d'intégration et les tensions entre les groupes sont vives, la société est "malade"...
Maintenant il faut peut-être leur donner l'occasion de pouvoir rester dans la légalité, ce qu'on a pas l'air de faire...
Je pense qu'a ce niveau là, on va tourner en rond:
intégration:Phase où les éléments d'origine étrangère sont complètement assimilés au sein de la nation tant au point de vue juridique que linguistique et culturel, et forment un seul corps social.
assimilation:Processus par lesquels un groupe social modifie les individus qui lui viennent de l'extérieur et les intègre à sa propre civilisation.
Mais le plus important je crois, c'est la manière dont celleux qui décident des politiques d'intégrations définissent la notion: celle-ci ne se fera pas en dehors du cadre capitaliste. "L''intégration de ces différences et particularités dans la multitude d'autres différences de la société" sera au final noyé sous la seul logique de la recherche du profit.
à lire:
« Déchets parmi les déchets. Les Roms et " nous " » (Roswitha Scholz)
" A l’ère moderne, les « Tziganes » incarnent la liberté sans attache et le refus du travail. Mais alors comment les distinguer de l’objet de haine des antisémites, qui représente à peu près la même chose ? Sous le capitalisme, les Juifs sont principalement associés à la puissance, à la domination et à la civilisation destructrice ; les Tziganes, à l’inverse, sont vus comme des sous-hommes restés à l’état de nature, dès lors qu’ils nous rappellent qu’il y a une vie au-delà de cette maudite société du travail : « Il s’agit cependant du même mécanisme qui, d’un côté, par la discrimination et l’agression physique envers les “non-identiques”, est supposé permettre une décharge psychique, et de l’autre projette vers l’extérieur certains désirs refoulés. On pourrait qualifier ce mécanisme d’utopie en négatif – en négatif parce qu’en l’occurrence, c’est une haine de soi qui s’y fait jour sous forme de haine des “autres” [...]. Ce qu’on ne peut avoir soi-même, personne d’autre ne le possèdera. L’“idée du bonheur” doit être bannie[13] »."
Je crois pas que le probleme vienne de leurs coutumes ou religion, mais bien de la misere dans laquelle on les fait vivre qui les pousse a devoir se mettre hors la lois.
Leur objectif est clair: offrir un avenir meilleur que le leur, à leurs enfants, en s'installant dans un affreux pays capitaliste... Lorsque l'on parle de leur capacité à s'intégrer, nous ne parlons en rien de leur capacité ou non à adhérer à l'économie de marché, car s'ils sont ici, c'est bien qu'ils y adhérent ou souhaitent y adhérer.
Par ailleurs, un système de village avec un chef qui dirige tout car il a fait construire un édifice religieux par la seule force de son charisme, qui met les enfants au travail, enferme la femme dans le rôle de mère au foyer, qui croit en la mendicité comme mode de vie (pour certains), etc... Ce n'est en rien un modèle différent de ce que les français ont connu jadis. Ils ont juste choisit de s'en émanciper... Et de nos jours, s'intégrer (car cela vaut pour toutes les personnes que l'on accuse de ne pas s'intégrer suffisamment), signifie avant tout adhérer à certaines valeurs chèrement acquises.
Outre certains militants très à droite, la plupart des français expriment surtout, sur les questions de laïcité, d'intégration, d'immigration (bref, d'identité culturelle), une peur d'un retour en arrière sous couvert d'un respect des exostismes.
:/
Allez, sans rancunes, je vais aller regarder !
J'espère néanmoins qu'elle part du principe de quelques dizaines de milliers de personnes ne peuvent par définition PAS être un problème majeur, massif, primordial dans un pays de 60 millions d'habitants. "Sortir la loupe" (expression dans votre mail d'annonce de l'émission) : pourquoi pas, regarder en face les difficultés : bien sûr, mais cela n'exonère jamais de rappeler en préambule la disproportion que ce débat a pris dans les médias écrits et audiovisuels. Sinon, il me semble qu'on tombe dans un piège hénaurme, impensable pour @si, celui qui consiste à tenter de mettre un peu de raison dans un débat qui n'est pas fait pour être raisonnable, mais qui a juste pour intérêt de faire peur ou de faire de l'audience. Vous savez, les éternelles soit-disant "bonnes questions auxquelles on apporterait de mauvaises réponses". Il faut parfois tenir un cap, et accepter qu'il y peut y avoir de vraies mauvaises questions, ou en tout cas qu'elles ne méritent pas la surface qu'on leur accorde, quoiqu'en disent les télés déchainées, les partis d'extrême droite qui prétendent ne pas l'être, et tout ceux qui leur courent après.
Mais après ce cri du coeur, je me tais et vais vous écouter.
Cordialement
Thomas
Trop scotchée :-)