"Si un Rom est malade, on prévoit trois jours d'hôtel"
Pourquoi les Roms ne s'intègrent-ils pas ? Est-ce que leur mode de vie est définitivement incompatible avec celui des Français, comme l'affirmait le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, la semaine dernière ? Ou la République ne fait-elle pas assez pour les intégrer ? Cette question domine le débat politique, mais semble déconnectée de toute observation de la réalité, comme s'il était impossible d'enquêter au plus près du terrain sur le sujet. C'est cette lacune que nous allons essayer de combler, pour passer derrière l'image médiatique de l'intégration ou de la non intégration des Roms. Trois invités sur notre plateau : Véronique Decker, directrice d'école à Bobigny et très impliquée dans la scolarisation d'enfants Roms ; Claude Capillon, maire UMP de Rosny-sous-Bois ayant eu à gérer l'installation d'un campement illicite, et Yann Merlin, photographe et auteur d'un reportage dans un camp de Roms de La Courneuve, en Seine-Saint-Denis.
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Derniers commentaires
Par contre ce que je n'ai pas compris avant de l'avoir vue en entier, c'est le titre :
"SI UN ROM EST MALADE, ON PRÉVOIT TROIS JOURS D'HÔTEL", ça n'a aucun sens.
Pourquoi ne pas être plus précis et titrer "SI UN ROM A UNE MALADIE GRAVE, ON LUI PRÉVOIT TROIS JOURS D'HÔTEL APRÈS SON EXPULSION"?
Ou carrément titrer sur autre chose si ça fait trop long ?
- l'apprentissage de la langue
- la culture différente
- les difficultés des maires
- le côté tèrs administratifs des préfectures, ...
...
Je cherche la liste des maires ayant été contactés par @si et ayant décliné l'invitation. Elle était censée se trouver dans le forum mais je ne l'ai pas trouvée..
Merci :-)
Ai un peu le sentiment d'être en plein années 30 quand même... :( Allez, j'arrête de déprimer, il faut bien lutter ;D !
il tient à être réélu ... la fin justifie les moyens idem pour Vals;
lorsque les expulsions de roms ont débuté sous Sarko j'ai découvert que la loi
disait que certaines communes avaient l'obligation d'avoir un terrain aménagé
( eau, toilettes ) pour les gens du voyage et que la plupart des communes de droite
comme de gauche n'appliquait pas cette loi;
à partir du moment où les représentants de la loi n'appliquent pas la loi ... tout
devient possible;
il y a de + en + de gens qui font les poubelles, personne ne dit rien: ils ne font pas
cela par plaisir ! les ados vendent les jonquilles au printemps ...
17000 êtres humains dans un pays dit "civilisé" cela n'est quand même pas un défi
insurmontable
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Tout ça pour dire que j'ai trouvé cette émission archi nulle à cause des invités:
-une directrice démago complètement bête (elle veut jouer la carte de l'attendrissement avec ces photos qu'elle nous montre en boucle.... Pathétique)
- un maire qui ne sait plus ce qu'il dit et qui est complètement perdu.
- un photographe Qui met une demi heure pour sortir une phrase, qui dit détester la censure mais qui se censure lui même.
l'autre cherche plutôt à préserver sa fonction de maire et conseiller général.
et si je veux être réélu, je ne peux pas faire ça
Il n'a pas été élu pour faire ce genre d'effort.
Comprenez qu'il trouve injuste, tout comme ses habitants, que quelqu'un d'extérieur à leur commune, s'installant dans l'illégalité et commettant plus souvent des délits visibles (dû à leur extrême pauvreté tout le monde le comprend aussi), obtenienne un logement social à la place d'une famille (certes moins pauvre) installée légalement et présent depuis plus longtemps.
Comprenez qu'il ait refusé d'installer l'eau courante et les poubelles, qu'il ne cherche pas à obtenir de subventions européennes pour les aider ... bref qu'il ne souhaite pas les aider. Pour, dit-il, d'une part ne pas faire perdurer cette situation, d'autre part donner la priorité aux "habitants", ceux qui votent dirons ceux ses détracteurs, ceux qui ont plus de "légitimité"à bénéficer d'aide diront ses défenseurs - qui invoqueront également que si la commune commence à aider les roms / gens du voyage, d'autres viendront.
Biensûr cette posture est débattable et démontable, mais arrêtons de faire des procès d'intention aux élus, chaque fois qu'ils défendent les intérêts d'une partie de leurs concitoyens.
parc que sans tout ça, parler d'intégration ?
et, en passant demande-t-on à un autre européen vivant en France de s'in-té-grer ?
Elle montre à quel point il est important de médiatiser les informations sur la situation sociale REELLE d'une grande partie de la population et afin que les émotions et les fausses perceptions s'effacent derrière la REALITE!
Je milite pour que les radios et TV CESSENT une fois pour toute de nous informer sur le CAC40 dont la pertinence a même été critiquée par les économistes au plus fort de la crise, pour remplacer ce matraquage par l'information quotidienne sur LE NOMBRE quotidien de personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté dans notre pays mais aussi et surtout sur le NOMBRE extraordinaire d'initiatives citoyennes qui oeuvrent pour changer le monde dans le sens de la solidarité plutôt que dans le sens de la capitalisation de l'argent.
En attendant une webTV vraiment sociale, vous pouvez contribuez à changer l'image du 'SOCIAL' ici: http://www.touscoprod.com/fr/project/produce?id=873
et pour le plaisir un mot de l'humoriste Frank Lepage sur le SOCIAL ici: http://goo.gl/Luu6KM
Félicitations à Daniel Schneiderman pour avoir su contenir et recentrer des échanges sur les points abordés.
Une suggestion, toutefois. Ayant dû voir l'émission en deux parties -problème de temps-, je ne plaiderai pas pour des émissions plus courtes, mais je m'interroge sur la pertinence de la première partie, consacrée à un commentaire sur les tweets.
En effet, le contraste est énorme (du moins pour ce que je peux percevoir) entre ce prélude qui cherche à être humoristique et une suite à vocation informative et surtout réflexive.
J'avoue avoir pensé plus d'une fois à ne regarder que le débat. Suis-je le seul?
En tout cas, merci encore pour avoir su relever -avec courage et intelligence- le défi.
Eduardo ARCE
Il me semble bien que Monsieur le Maire aussi botte en touche, car nous donner des chiffres de hausse de la délinquance pour nous parler ensuite d'un hypothétique coffret à bijoux (de la Castafiore?) et de quelques vols de linge, de légumes, et de petit matériel dans les jardins, plus quelques effractions, et nous dire que les voisins ont "vécu l'enfer", c'est un peu léger. Plus tard, il nous dit qu'un point d'eau et quelques poubelles, c'est dérisoire. Bien d'accord avec lui, mais refuser un point d'eau et quelques poubelles, (et faire payer le plus haut quotient pour les repas à la cantine), c'est quoi?
Ceci dit, il faut le remercier pour son courage. Que d'autres, en effet, n'ont pas eu.
Merci !
Le problème, c'est quand même que l'émission d'hier n'a pas vraiment échappé à la question réductrice précédente, car elle ne fait souvent que la reprendre en l'appliquant au plus près du terrain, avec l'obsession de vérifier la validité de tous les stéréotypes que l'on entend fréquemment (bien entendu, ça mène à des versions contradictoires et on en sait pas bcp plus à la fin). Le paradoxe, c'est que en faisant ça, l'émission tend à légitimer ce genre de question et même à s'y enfermer, on y perd beaucoup de temps (et de cerveau). Il aurait donc été possible d'aller bien plus loin dans la "déconstruction", en restant je pense dans "l'esprit d'ASI" : analogies entre la "question Roms" et d'autres constructions politico-médiatiques du même genre, réflexion sur la droitisation des positions de la "gauche" sur la thématique de l'"insécurité" etc.
SION
NANT !
Merci à D.S. d'avoir "coincé" le maire de Rosny dans ses retranchements... merci à la directrice d'école qui m'amène à penser que les sondages proposés par la presse sont bidons et sensationnalistes et qu'il y a (ouf !) encore des gens bien en France...
Et un souhait : voir une émission dans ce genre chez le beauf de service qui officie sur F5 et F2 (blocage : me souviens jamais de son nom).
Les quelques dizaines de personnes qui ont vécu plus d'un an à Rosny sous Bois, dans un vaste terrain vague (une ancienne carrière inconstructible) où ils ne dérangeaient personne parce que personne ne vit à proximité n'ont jamais vu passer qu'une seule sorte d'employés municipaux : les policiers de M le maire. Mais ceux là c'est vrai passaient souvent !
M Capillon a participé à deux manifestations où les propos racistes et vindicatifs des "riverains" étaient odieux, "Le Parisien" s'en est fait écho. Et la Ligue des Droits de l'Homme a déposé plainte auprès du Procureur de la République contre l'association des riverains. La première manifestation est venue jusqu'au milieu des cabanes. Les familles ont eu peur. Les enfants sont restés deux jours sans venir à l'école ! Bon de toutes façons les enfants ne souhaitant pas s'intégrer...
Jean-Yves Lesage, LDH de Rosny sous Bois, coupable d'avoir réussit non sans peine à scolariser cinq enfants.
Et Sébastien, comme d'habitude, avait bien bossé le sujet.
Ce n'est pas trop le sujet, mais la branlée que vont prendre les socialos aux municipales !!!! Je sens que ça va être sanglant.
Voici les liens pour visionner deux films que nous avons tourné avec l'aide de la DIHAL sur la scolarité des enfants Roms à Bobigny.
école obligatoire :
http://www.dailymotion.com/video/xxycnn_ecole-obligatoire-scolarisation-des-enfants-roms-roumains-et-bulgares-a-bobigny-93-ecole-elementaire_news
Scolarisation des enfants Roms : mode d'emploi
http://www.dailymotion.com/video/x11ppjn_scolarisation-des-enfants-roms-mode-d-emploi-ecole-marie-curie-de-bobigny_news
Véronique DECKER
C'est ce que m'a raconté un ami dont la femme de ménage est roumaine ; la plupart de ses employeurs retiraient le manque à gagner directement de son salaire.
Je sais plus vraiment si c'est la réduction d'impôts, mais un truc comme ça...
Bienvenue en Europe....
eh oui ! "voisin" vient de "voir", comme "voiture" "voile" "voirie", tous les mots en voi- quoi, c'est bien connu
Pas grave, ça ne remet pas en question l'argument évoqué.
Mais c'est pas très bien d'utiliser des techniques de comm' pour vendre un argumentaire humaniste...
Les Roms, et d'autres, ont faim.
Pourquoi les armées de jardiniers de villes ne plantent pas des arbres fruitiers au lieu d'arbres d'agréments ?
Et sinon merci pour cette émission.
C'est trop rare dans les médias, surtout en cette période de campagne électorale municipalo-européenne.
Ceux-là même qui se plaignent de l'absence de décryptage médiatique dans l'émission précédente - alors qu'il y ait plus bien présent que dans celle-ci - sont silencieux maintenant concernant cette émission. Personnellement, les deux émissions m'ont intéressé mais je note qu'il y a deux poids deux mesures dans les critiques en fonction du sujet choisi par ASI, ce que je ne comprends pas.
Le baron Orvietan De La Terrine De Gelée De Merles, président de la Ligue pour la reconnaissance des pauvres, lutte pour que la pauvreté soit reconnue d'utilité publique et légalement homologuée.
"Les pauvres, n'est-il point vrai, sont indispensables à la santé morale de la société mondaine et au maintien de son équilibre. Car messieurs je vous le demande, s'il n'y avait plus de pauvres, que deviendraient alors notre charité et notre philanthropie, notre bienfaisance, nos aumônes ? Elles n'auraient plus de raison d'être, et seraient vouées à une disparition prochaine et sans rémission ! Heureusement nous sommes là pour veiller à ce que le pauvre, honoré, respecté, conscient de son rôle social, continue à demeurer, sans essayer d'en sortir, dans sa sphère d'indigence et de demi-misère, afin de donner l'occasion à ceux qui ne manquent de rien de penser un peu, à leurs moments perdus, à ceux qui manquent de tout !"
C'est beau, on dirait du François Hollande, foi d'Orvietan De La Terrine De Gelée De Merles !
N'y t il pas dans ce pays d'excellents socio- anthropo qui connaissent sur le bout des doigts la "problematique" des roms.
qui sont ils? qu'esperent ils ? quel est leur systeme politique? economique? Y a t il plusieurs systemes de "valeurs" selon leurs origines?
Comment éviter l'amalgame? y a t il un vécu d'exil? quelles representations ont ils de nos structures? y a t il sur- interprétation de nos différences culturelles?
Le migrant ,une rencontre déterminante qui m'interroge sur mon ethique relationnelle. Le soins de familles kosovar est parfois tres difficile et me pousse dans mes retranchements relationnels....J'attend d'autres réponses que le scandale de la petite maria qui ne va pas à l'école.
Je veux comprendre plutot que m'indigner betement.
A la moitié de l'émission je ne suis pas plus avançé.
dommage....
Ma première question est : qui est ce "on"? La mairie UMP ou bien la société française.
Je dis ça parce que moi, hier soir, j'étais en phase avec DS. Mais d'un autre coté, je me suis demandé comment on pouvait demander au maire UMP pourquoi il n'a pas fait d’effort. Parce que moi, la réponse, je la connais : Il n'a pas été élu pour faire ce genre d'effort.
On vie quand même dans une société ou d'après des sondages, environ 2 Français sur 3 trouvent normal de détruire des camps, et de renvoyer ces gens inadaptés chez eux.
Dans ces conditions, j'en viens à me demander, si avec un gouvernement plus moral, plus vertueux, qui d'autorité mettrait l'eau courante, les poubelles, favoriserait la scolarisation, permettrait aux "roms" de construire des logements durables...etc, verrait on les sondages s'inverser?
Pourrait on imaginer que le traitement de la question "Rom" par les élites, les médias et les cafés du commerce ait une quelconque influence sur la façon dont la population se positionnera sur la question?
Et pour en revenir à mon thème de prédilection :
Vous êtes vous cru, M Schneidermann, neutre ou objectif, hier soir en demandant à un maire UMP pourquoi il n'allait pas contre la volonté de son électorat, et quelque part contre la loi? Moi, je vous ai trouvé engagé, et ce n'est pas pour me déplaire.
#entoutetransparence
On a le droit de se sentir agresser par cette mendicité sauvage qui vous jette un mauvais sort (deux doigts tendus... !) quand vous refusez d'ouvrir votre belle âme, qui surjoue les handicapés, au risque de vous faire tomber, qui vous fait le coup de la bague en or trouvée par terre et que l’on vous donne pour peu, ou le coup de la blessure dans l’autobus, et qui vous traite de sale race quand vous le remettez à sa place, et j’en passe. Ruses ‘gentillettes’, ‘naïves’ dirait le photographe, qui masquent la menace. Pour marcher dans Paris, aujourd’hui, faut non seulement être un nabab, mais il faut aussi avoir du muscle ! Quel que soit le quartier !
Mais oui, ils/elles peuvent être gentils ! J’ai aussi une belle histoire, celle d’un chef de chantier qui négocia le passage refusé, sur un terrain illégalement occupé. Il fit moult cadeaux aux enfants et aujourd’hui, il est invité à chaque fête ! « Il ne manqua pas un boulon sur le chantier ! ».
A quand le prélevement obligatoire ou volontaire pour l’installation décente des Roms, dans un pays qui manque de logement ?
Et puis, elle a intégré l'association Parada. Parada est une troupe installée (entre autres activités) en Roumanie. C'est une association qui fait... du cirque. Son but : attirer à eux les hordes de mômes qui vivent (parfois) dans les égouts de Bucarest, (le mot horde peut choquer... il est pourtant le plus juste, le plus exact qu'on puisse employer) leur donner le goût des arts circassiens, et peu à peu, les loger, les amener en tournée, se produire en spectacle, gagner ainsi leur vie, et les détourner des égouts, du vol, de la misère... c'est dur, c'est une fleur sur un tas de fumier mais parfois, ça marche... On ne les force à rien ces petits. Impossible. Micha qui est déjà venu trois fois regarder, l'oeil noir, ce qui se passe dans ce baraquement se laisse peu à peu apprivoiser. Puis un jour, il amène Adrian qui regarde un peu de loin à son tour. S'ils veulent rester, ils restent. S'ils veulent repartir, ils repartent. Et d'année en années, Parada en sauve quelques-uns. (Il faut savoir que parfois, ces mômes ont été abandonnés et se sont retrouvés récupérés par une bande dès l'âge de 5 ans, et n'ont connu que les égouts, les poubelles, le vol, la violence...). Inès a donc intégré Parada. Et un été (celui où elle m'a largué d'ailleurs!), elle est partie à Bucarest. Elle avait amené une caméra numérique. C'était en 2004, une caméra numérique haut de gamme ça coûtait un bras ! Et pendant un mois, elle a laissé la caméra aux mômes... pour qu'ils se filment, eux. Pour pouvoir recueillir ce qu'elle n'aurait pas pu capter elle-même. De loin, resté à Paris, je me souviens lui avoir dit : « T'es pas près de la revoir, ta caméra ! ». Non seulement ils la lui ont rendue lorsqu'il s'est agit de revenir à Paris, mais ils en avaient pris grand soin. Elle est comme ça Inès, elle pense qu'en témoignant sa confiance, elle recevra du respect en échange... elle leur a fait confiance. A aucun moment elle ne leur a donné des recommandations... autres que techniques. Elle a prêté sa caméra, à eux comme à n'importe qui... de confiance.
De retour à Paris, elle a continué ce travail avec les Roumains, au sein de l'association. Elle allait deux fois par semaine au camp du Hanul, à Saint-Denis, pour s'occuper des enfants, leur faire faire du cirque et du théâtre. Plusieurs fois, je l'y ai accompagnée. Le camp du Hanul, c'était le plus ancien camp de Rroms d'Ile de France. Il aura « tenu » 10 ans. Là, nous sommes en 2005. Le chef de camp (que je n'ai jamais rencontré : il était sédentarisé, s'était vu attribuer un logement et travaillait comme éboueur à Saint-Denis) se démenait admirablement avec la Mairie, les associations, le « tissus » local comme on dit, et parvenait, peu à peu, à faire intégrer ses amis du camp dans la ville... logement, travail, scolarisation des petits... C'était dur, mais le camp, plutôt bien intégré dans la ville, devenait une sorte de « sas » et les nouveaux arrivants y connaissaient peut-être moins la précarité qu'ailleurs. Attention, le Hanul, c'était pas le club med : de vieilles caravanes hors d'usage, des baraques en planche et en bâches plastique, le tout planté dans la boue sous l'autoroute A86. Le Hanul, c'étaient les hommes, la nuit, qui prenaient les tours de garde à la lampe torche, armés de bâtons, pour chasser les rats. Mais c'était aussi des enfants allant à l'école, beaucoup d'hommes et de femmes qui avaient un boulot (parfois même, déclaré).
Un hiver, alors que je jouais depuis longtemps dans un spectacle musical très amusant, pas mal basé sur l'humour visuel, je me suis mis en tête d'essayer, un samedi après-midi, de faire venir quelques enfants et des mamans au théâtre... un théâtre situé entre la place Vendôme et l'Opéra de Paris ! Pas simple. Je propose à la direction du théâtre (ou nous jouions depuis 4 ou 5 ans déjà, autant dire qu'on se connaissant bien) ce projet, puisque, bien sûr, il me fallait des invitations : 12 à 15 places, qui les aurait payées ?... Fin de non recevoir. Hors de question. Je change mon fusil d'épaule et propose alors à mes camarades comédiens et musiciens, la semaine suivante, d'utiliser les deux places hebdomadaires qui leur étaient mises à disposition pour leurs invités... pour ce projet. Chacun invitait deux Rroms, et ni vu ni connu, les petits étaient dans la place et pouvaient assister au spectacle. C'est ce qu'on a fait. La direction l'a bien sûr parfaitement vu, mais comme toute la troupe était mouillée, on n'en a jamais entendu parler... Et 7 petits (8 à 12 ans environ), accompagnés chacun d'une maman, ont mis les pieds pour la première fois dans un beau théâtre parisien... dérisoire, certes, mais à la sortie, ils chantaient ! Ils fredonnaient des airs de Franz Léhar ou de Reynaldo Hahn... Et puis, on est tous allé prendre un chocolat chaud dans une jolie brasserie de l'Avenue de l'Opéra. Tout ça s'est fait sous les regards un peu étonnés du public du spectacle, puis des passants, puis des clients de la brasserie... ce regard dont parle Flaubert dans une lettre à George Sand :
" Il y a quelques temps, je me suis arrêté devant un campement de Bohémiens qui venait de s’installer à Rouen. C’était la troisième fois de ma vie que je rencontrais de pareilles gens… et toujours avec le même plaisir. La droiture et la douceur de ces regards, la liberté magnifique de ces enfants et cette façon troublante de vivre dans l’aventure, dans l’incertitude perpétuelle et sereine du lendemain ! L’admirable, c’était cette haine qu’ils provoquaient aux alentours, haine du bourgeois, du paysan, du boutiquier. Haine de toute une ville démocratique et civilisée… et eux, inoffensifs comme des moutons, chacun n’ayant à offrir que le sourire qu’il porte aux lèvres... J’ai passé quelques minutes exquises avec les enfants qui jouaient dans le pré, aux abords du port, puis j’ai échangé quelques mots avec une vieille au regard noir et doux. Vous auriez dû voir comme j’ai été traité quand on a su que je leur avais distribué quelques pièces ! J’ai entendu certains mots à la Prud’homme que je ne vous répéterai pas… Ah cher maître, cette haine… ! Cette haine tient à quelque chose de profond et complexe dans le cœur de nos concitoyens. On la retrouve chez tous les gens d’ordre. C’est la haine du bédouin, de l’hérétique, du philosophe, du solitaire ou du poète… Elle pue cette haine ! Elle pue la peur qui l’habite. Moi qui ai toujours été en faveur des minorités, la peur et la haine de nos masses m’exaspèrent." (Gustave Flaubert à George Sand)
Je me souviens d'une petite plus particulièrement. Je ne dirai pas son prénom. Elle était arrivée au Hanul à sept ans, directement de Roumanie. Elle a tout de suite été scolarisée, au CP, alors qu'elle ne parlait pas un mot de français. Lorsque je l'ai connue, elle avait onze ans. Elle était en CM2, et elle était la première de sa classe. Elle m'a marqué, énormément. Un peu poussée en graine, elle était toute fine et plutôt grande pour ses onze ans. Elle avait de très longs cheveux noirs, luisants, retenus en une longue tresse descendant en bas de son dos. Elle avait un regard gai, nerveux, décidé. Elle était ravissante. Elle passait un temps fou à s'occuper des petits, jouant le rôle de maman au sein du camp aux horaires ou certains adultes étaient encore au boulot. Elle s'exprimait presque sans accent dans un français parfait. Un merveilleux petit bout de bonne femme.
Il y a quelques années, un matin d'été, mon amie Inès m'a appelé, la gorge nouée. Elle ne pleurait pas. Le camp venait d'être détruit. Quelques détails que la presse n'a pas révélés. Elle ne sait pas tout, la presse. Aux aurores, CRS, bulldozers et huissiers débarquent. La force, la loi sont de leur côté. En face, des gens encore endormis, des femmes, des mômes paniqués. Il faudrait questionner les pouvoirs publics, même pas sur le droit (le fond), mais sur la manière (la forme) choisie pour procéder à ces destructions de camp. Lorsque des dizaines de CRS armés, casqués, caparaçonnés sont en place, quelle « plus-value républicaine » obtient-on en évacuant le camp par la violence, la force, les hurlements et la précipitation... ? Que perdrait-on à laisser ces gens réunir leurs affaires ? Ce matin-là, alors qu'ils ne résistaient pas, paniqués comme on les imagine, les Rroms du Hanul ont été empêchés de prendre quelques vêtements, objets personnels ou utilitaires... certains n'ont même pas eu le loisir de prendre leurs papiers d'identités ! Et tout à brûlé. On a su qu'une petite, qui passait la nuit précédente chez une copine en centre ville, est arrivée au camp dans la matinée... camp détruit. Parents disparus. Je n'en sais pas plus.
On peut lire ceci :
http://lautrement93.over-blog.com/article-2010-expulsion-du-plus-ancien-camp-rrom-de-france-le-hanul-est-tombe-112482363.html
J'en ressors avec le sentiment que sans réelle volonté politique d'intégrer les roms qui le voudraient, aucune réelle intégration n'aura lieu.
Quand on veut, on peut. Un minimum.
Sinon à quoi bon exercer une fonction politique ?
Mais quand on ne veut pas, on se trouve des tas de bonnes raisons pour expliquer que ce n'est pas possible
et on prend les décisions qui viennent aggraver encore les difficultés et renforcer l'idée que ce n'est pas possible.
L'impuissance des politiques, illustrée par ce maire et par les autres qui n'ont même pas eu le courage de venir participer à l'émission,
n'est en fait que l'impuissance de leur volonté.
Les ressources financières existent, mais on ne veut pas les utiliser : des milliards de fonds européens sont débloqués,
mais restent inemployés.
Les familles qui veulent s'intégrer, travailler, envoyer leurs enfants à l'école,... sont découragées de le faire
par tous les moyens : prix de cantine maximum appliqué, pour des motifs débiles ; démantèlement des camps et dispersion des familles sans le moindre accompagnement social ; refus d'appliquer les mesures minimales d'hygiène (collecte des ordures, point d'eau) ; refus de domicilier, etc...
Au final, tout semble mis en place pour que ces familles ne s'intégrent pas.
Preuve qu'elles n'étaient pas intégrables.
Un bel exemple d'effet pygmalion négatif.
Sur le fond, j'attendais vraiment une émission sur cette question, tant le débat dans les médias est pollué par le sempiternel 'l'homme politique untel a dit que...' 'oui mais bidule lui a répondu vertement que...' sans jamais aller vraiment comprendre ce qu'il se passe sur le terrain.
Certaines questions sont abordées, mais le choix des invités ne porte pas malheureusement de hauteur dans le débat.
La directrice d'école est toute à sa croisade pour l'intégration des Roms, et use parfois d'arguments franchement douteux: le coup de 'regardez la petite Maria, qu'elle est mignonne et qu'elle ne peut plus aller à l'école', préparé à l'avance (ben,oui, pour photocopier la photo, il fallait l'avoir préparé) est indigne du débat. C'est l'argument pour faire passer le maire en face pour un HORRIBLE personnage...
Je me contrefout du cas individuel de la petite Maria dans ce débat. Ce qui m'intéresse, c'est de savoir si, dans l'ensemble, les familles souhaitent la scolarisation des enfants. Dans quelle proportion ? Ceux qui ne vont pas à l'école, pour quelles raisons (et on ne me fera pas croire que c'est UNIQUEMENT parce que l'école est éloignée, il y a certainement d'autres arbitrages) ? A-t-on une idée du parcours scolaire d'un enfant Rom (combien d'écoles par an, combien de jours de classe de fait sur la totalité de l'année etc.) ?
Parce que ce sont ces questions qui sont au coeur du problème et qui permettront d'avancer. Quand le maire de Rosny dit que sur 120 familles Roms, il y en a 10 à tout casser qui sont intégrées au final, moi franchement, j'en suis estomaquée. Personne n'a eu l'air de relever, mais dans ce cas, étant donné les ressources disponibles et les autres problèmes liés à la précarité, je comprends que les maires n'aient pas envie de faire l'effort.
Quelles solutions peut-on proposer en face si effectivement 90% ne peuvent (je n'ai pas dit ne 'veulent pas') s'intégrer ? Que s'est-il passé ?
Bref, j'ai vraiment apprécié cette émission, mais j'ai failli partir avant les premier quart du fait des arguments avancés...
Daniel n'a pas su trouver les bonnes questions pour déverrouiller des portes profondément fermées
Respect pour le maire de Rosny qui était quand même un peu seul contre tous... Certes il n'était pas exempt de mauvaise foi (quoiqu'il a reconnu en creux qui si il ne faisait rien pour intégrer des roms c'est parce que ses administrés n'en voulaient pas, argument imparable pour un élu...) mais comme ça il me donne l'impression d'un brave type bien loin de la haine et de la démagogie de ses collègues UMP genre Estrosi...
Ceci dit le photographe a aussi été un peu cuisiné par DS concernant les activités "illégales" (ce n'est pas le moment où il a été le plus à l'aise et convainquant) et la directrice d'école a été bien recadrée par Sébastien Rochat (parfait) quand elle fantasmait un peu sur l'usage du mot clan.
Mais surtout, pourquoi n'avoir pas inviter des réprésentants ou porte-paroles des Roms ? Ca aurait été l'ocasion d'entendre une parole que les médias ne rapportent pas. A lire le making-off de l'émission, j'ai l'impression que l'idée n'a même pas été considérée. Curieux quand même que pour parler de l'intégration des roms, on oublie d'inviter... des roms!
- la délinquance liée aux Roms c'est surtout lié à la survie ;
- elle est causée par la pauvreté, pas par une "culture" spécifique.
On en vient à regretter qu'il ne soit pas bien plus haut placé sur l'échelon politique. Ca changerait des discours de fin du monde et d'invasion.
Bravo aussi à lui d'être venu, puisque d'autres se sont défaussés.
Dommage que les intervenants tentent de bidouiller en partie les faits : Véronique Decker qui dit que les Roms ne sont pas délinquants avant de dire que c'est normal qu'ils le soient pour survivre, Claude Capillon qui revient sur la priorité au logement pour les locaux alors que les Roms n'ont rien demandé donc que c'est hors sujet, Yann Merlin qui plusieurs fois tente d'esquiver la question de Daniel sur la délinquance.
Ceci dit, Daniel a plutôt bien maîtrisé les choses.
Le 16/9 semble s'être accompagné d'une qualité supérieure d'image (moins de compression ?) et c'est tant mieux.
Bref : bon choix d'intervenants, bonne émission. Seul regret, le manque de contexte géopolitique : rappeler combien de roms sont présents chez nos voisins européens et la façon dont ils sont perçus, ça aurait pu apporter un peu de perspective.
...Il faut vraiment faire attention aux mots employés, j'ai été subjuguée par cette démonstration. Merci pour cette superbe émission.
Ceci dit, l'émission ne répond que très mal à l'affirmation de Manuel Vals sur le refus d'intégration des Roms. Un survol historique eût été peut-être bienvenu.
800 000 Roms vivent au Brésil, descendants de Ciganos portugais, qui préférèrent, au XVI° et XVII° siècles, la déportation à la sédentarisation.
Même s'ils donnèrent au pays son président le plus modernisateur, Juscelino Kubitschek, les Roms brésiliens constituent toujours une communauté vivant en marge de la société.
Au Portugal résident 100 000 Roms, installés là depuis des siècles. Seul 30% de la population adulte a un emploi salarié. Et ce pourcentage n'a pas évolué entre 1998 et 2008, alors que le pays accueillait, et fournissait du travail à 60 000 Ukrainiens ou Biélorusses.
Bien sûr, au Brésil, au Portugal comme dans le reste de l'Union européenne, les Roms continuent à être victimes de discrimination et d'exclusion sociale. Mais où est l'œuf et où est la poule ? L'émission aurait pu y répondre mieux.
Merci à Sébastien Rochat d'avoir fait cette petite rétrospective de député/maire qui ne veulent pas se retrouver devant leurs contradictions
Un maire (qu' importe son étiquette !) qui n' a pas beaucoup d' argent et se demande justement - à mes yeux - pourquoi il aiderait ces populations nouvellement arrivées et qui plus est dans l' illégalité... alors même qu' il n' a même pas les moyens financiers de s' occuper de gens non roms, qui vivent à 6 dans un studio depuis plusieurs années. Le mec est pragmatique, je l' ai trouvé de bonne foi : j' ai bien du mal à lui en vouloir alors même que je suis de gauche et qu' il est UMP. Je pense qu' à sa place je ferai la même chose, là où il est !
Une idéologue pleine d' amour, qui a trouvé une cause à sa mesure, qui semble elle aussi de bonne foi même si elle ne comprends pas que sa situation privilégiée (fonctionnaire de l' Education Nationale avec "un grand appartement") lui empêche d' avoir une analyse lucide de la question. Elle semble aveuglée, pétrie de bons sentiments, comme si les petits vols pour survivre n' avaient finalement pas beaucoup d' importance (j' aimerai qu' elle se fasse agresser, voler à l' arrachée, ou plus modestement j' aimerai au moins une fois qu' elle rentre de week-end et découvre qu' on lui a piqué son coffre à bijoux ou son 16/9 eme, que la MAIF lui dise qu elle ne remboursera que le quart de la valeur... pour qu' elle ouvre enfin les yeux et s emette enfin à la place des gens victimes...
- des dégradations
- du harcelement
- des vols
- des nuisances sonores alors que demain on va bosser à 5h00
- etc.
Cette dame, au lieu de soutenir la cause des romps n' a fait que de les desservir !
Beaucoup d'amalgame et de préjugés. vous n'aimez pas les Roms ?
Ce sont des amalgames, oui vous avez raison. Je l' ai fait exprès, car la réalité est que pour deux roms intégrés et super cool, il y a huit roms qui vivent de rapines diverses (comment pourrait il en être autrement ?)
Vous m' envoyez sans argent avec une 504 déglinguée à DOHA... je pense que je chercherai à m' en sortir en volant. En mendiant d' abord, puis en volant, parce qu' au milieu de l 'opulence je n' aurai aucun scrupule !
J' essaye de me mettre à la place des gens, pas de plaquer des bons sentiments sur des réalités inadéquates.
Le réel, c' est le pire ennemi des bons sentiments.
Deplus, pourquoi amalgamer...
La mendicité et le vol... c'est pas pareil !!!
2 honnet et 8 voleurs.... où tenez-vous ces chiffres ?
Deplus, pourquoi amalgamer...
La mendicité et le vol... c'est pas pareil !!!
bien d'accord; si l'on associe pauvreté et délinquance, on peut tout aussi bien rapprocher richesse et honnêteté, ou vertu. D'un coup çà semble aussi absurde.
J' ajoute que si je regrette les nuisances de CERTAINS roms... je ne puis SURTOUT que regretter l' ouverture prématurées des frontières sus citées : elle se sont malencontreusement faites sous la pression du lobby automobile FRANCAIS (PSA et RENAULT furent les grands bénéficiaires de l' ouverture des frontières anticipées de la Roumanie et de la Bulgarie... au détriment des ouvriers français, et pour le grand bonheur des gouvernements de ces deux pays, bien contents de pouvoir lâcher dans la nature ces populations (...).
Je ne dis pas que ce sont des méchants roms par nature, je dis qu' en rassemblant dans des ghettos des populations pauvres et sans moyen d' existence, on ne peut que récolter mendicité et délinquance... et qu' ignorer le ressenti des population locales est stupide, angélique et irresponsable. Bien souvent, ceux qui sont plein d' empathie sont ceux qui ne subissent aucunes nuisances (...).
Je suis en grand désaccord avec vous, mais une question me taraude : pourquoi voulez-vous absolument que ceux qui ne pensent pas comme vous "ignorent le ressenti des population locales" ? Personne sur ce forum, je crois, ne nie sérieusement qu'il puisse y avoir des problèmes liés à la situation des Roms, avec leur voisinage. A titre personnel, j'en cotoie en bas de chez moi et je ne m'entends pas bien avec eux, et je vais aussi avoir bientôt une salle de shoot à 30 m de mon immeuble : les deux sujets n'ont rien à voir, mais c'est juste pour surligner que ce n'est pas parce qu'on essaie d'avoir une approche dépassionnée de la situation qu'on est forcément des belles-âmes-des-beaux-quartier-coupées-des-réalités-du-terrain. Nous ne nous connaissons pas, donc évitons de spéculer sur qui est qui, et de reproduire entre nous les caricatures que nos élus se balancent entre eux à la figure.
Personne, c'est une évidence, n'aimerait vivre avec des "immondices" (c'est votre terme) à côté de chez soi. Mais on pourrait tout aussi vous rétorquer que, ignorance pour ignorance, vous-mêmes ignorez largement les situations qui se règlent. Ou que vous ignorez les cas ou cette malpropreté est subie avant tout par les Roms qui n'ont pas d'accès à des poubelles ou de l'eau. On peut passer des heures à discuter sur le verre à moitié vide ou plein.
Ce qui est dit par pas mal de gens ici, je trouve, c'est que (1) ces problèmes, quand ils existent, doivent pouvoir être traités selon les règles de l'état de droit (2) ils doivent être pris à leur juste mesure quantitative : 17000 personnes en France ne peuvent tenir le haut du pavé médiatique sans qu'il y ait d'une manière ou d'une autre un manipulation (et sur un formum @si, c'est quand même une question majeure, non?). Etes-vous choqué par ces deux points? A vous lire, malgré nos différences d'approches, j'ai l'intuition que l'on pourrait au moins tomber d'accord là dessus.
Cela ne veut en rien nier qu'il puisse y avoir des situations individuelles difficiles, ni mépriser le ressenti de quiconque. Sauf qu'il y a une sacrée nuance entre "ne pas mépriser" et "flatter".
Et cela veut dire aussi que poser la question de l'ouverture ou la fermeture des frontières à la lueur de ce sujet est hors de proportion.
Je pense enfin que quand nous parlons de Roms, nous parlons de personnes généralement dans un état de grande fragilité sociale et donc personnelle, alors qu'ils sont souvent représentés comme des gens menaçants. Je trouve qu'on parle un peu "fort" sur leur dos ici, avec beaucoup de certitudes.
Contrairement à la votre, qui situerait votre " analyse" du côté de la clairvoyance?
C'est n'importe quoi.
L'avantage cette semaine, c'est que l'émission est ( je trouve) faites pour vous.
DS ( excellent ) n'a cessé de rester dans le concret pour que chacun puisse se faire un avis sur des faits.
Votre " réel" n'est tout au mieux que le fruit de votre imagerie mentale.
Quant à assimiler mendicité et vol, un mot prononcé devient du harcèlement - même pas, la simple vue d'un mendiant est une agression ! -, un Rom qui osera adresser la parole à un passant se verra embarquer pour violences sur la voie publique. je comprends que notre bonne bourgeoisie qui nous gouverne depuis des lustres se sente mal à l'aise. Les villes riches ne laisseront pas le prix de l'immobilier baisser à cause d'une bande de gueux. De chenapans, plus précisément. Envoyons les vers les un peu moins pauvres qui n'ent peuvent mais. Et qui apporteront malgré eux de l'eau au moulin du fachisme ambiant. On les interviewent et vlan : voilà la preuve que les roms ne peuvent pas s'intégrer : leurs voisins ne les supportent pas.
Cela dit, si j'étais cambrioleur, je m'empresserai de visiter les maisons proches de campements : les coupables sont déjà désignés.
" facéties de petits fonctionnaires de merde" : à propos de fachisme ambiant une petite anecdote.
Une française ( même pas basanée) vient s'installer à Barcelone pour rejoindre son copain ( breton et tout blanc comme il faut) qui y vit depuis 10 ans et qui a une situation stable, voire pignon sur rue. on lui refuse son statut de résidente auquel elle a droit ( schengen). On la traite comme une extra communautaire. Elle doit trouver un emploi d'au moins 4 mois. L'employeur lui demandera un compte en banque qu'elle ne peut avoir que si elle est résidente....
Non seulement elle accepte la situation ( on ne lui pas expliqué schengen, elle est un peu conne aussi, faut reconnaître), mais pire encore son copain trouve ça normal : si elle vient dans un pays, elle doit pàrticiper à la vie économique ! ( ça doit être ça, l'intégration). Alors qu'elle vient vivre avec lui et qu'ils affrontent un flic qui a décidé tout seul de réécrire les accords transfrontaliers. Mais pu.....! il est un peu con aussi faut reconnaître.
M'enfin ils y sont arrivés en bidouillant, une copine offre un job, il prête son compte en banque le temps de signer le contrat...
Alors les Roms, je ne vous dis pas ce qu'ils en pensent. Ils sont "un peu" cons aussi, faut reconnaître.
ce monsieur Rousseau n'a pas tout capté de la prestation du maire, pris en défaut à plusieurs reprises par DS (excellent ce soir je dois dire), gros boulot aussi comme d'hab de Sébastien Rochat tout en précision et en maitrise de son sujet.
Enfin bref un peu basique comme réaction, ce qui bien évidemment est votre droit le plus strict.
Mais je ne dois pas assez regardé la télévision ... aussi j'avoue avoir été boulversé/écoeuré par les conditions de vie de ces populations, en France, et surtout par l'inaction du Politique (dont fait parti le maire ici présent).
Alors quand je lis un type qui vient commenter (suite au même visionnage) et écrire plus haut qu'il se sent "harcelé" par les mendiants et ceux qui font signer des pétitions dans son quartier... et que ce même type vient dire que l'institutrice ici présente est contre-productive... alors oui... je sors de mes gonds.
Je ne comprends même pas comment on puisse avoir un avis tranché sur un débat pareil, qui n'a visiblement aucune solution facile et idéale.
Vous semblez également omettre le fait que ce débat s’insère dans une période particulière où le "roms" semblent être la cause de tous les maux du pays... même pour un ministre de l'intérieur. Et cette période particulière se positionne dans une Histoire extrêmement violente à leur encontre.
Concernant la réalité c'est que nous avons ici une population qui représente "dans les" 0.03% des personnes recensées en France... et oui, je suis abasourdi par l'absence de solutions "réelles" proposées.
Je vois que l'associatif (comme très souvent), et avec des moyens ridicules, fait le boulot de l’État.
Donc oui, je suis sur les nerfs et tout cela me donne envie de vomir. J'assume ma partialité, mon "indignation"... et la "violence" de mon petit propos n'est rien au regard de la violence subit par les familles concernées.
La seconde est la violence révolutionnaire, qui naît de la volonté d’abolir la première.
La troisième est la violence répressive, qui a pour objet d’étouffer la seconde en se faisant l’auxiliaire et la complice de la première violence, celle qui engendre toutes les autres.
Il n’y a pas de pire hypocrisie de n’appeler violence que la seconde, en feignant d’oublier la première, qui la fait naître, et la troisième qui la tue. »
Hélder Câmara
bien dit!
J'ajoute que le cynisme des anti-Roms qui prétendent que si on veut les intégrer, on a qu'à les accueillir chez soi, sont de fait anti-républicain (non pas que je le sois profondément, mais je suis sûr que pour bon nombre ils se croient l'être).
Parce que moi, entre les défilés militaires, les guerres, les subventions pour les grandes entreprises, les salaire de certains haut fonctionnaires, j'en passe et des meilleurs, il y a un paquet de truc pour lesquels je n'ai pas envie de payer...
L'une avance des arguments étayés par des exemples précis, circonstanciés, alors que l'autre expose des faits, des approximations, élude des questions.
Le maire parle beaucoup "d'illégalité", notamment l'occupation d'un terrain privé dans sa ville, certes, mais lui se situe au-dessus des lois puisqu'il ne respecte même pas celle qui dit que" tout enfant sur le territoire français a droit à la scolarité".
Il est aussi intéressant de remarquer sa "préférence nationale" pour "les riverains excédés" de Rosny...
Quant à votre dernier paragraphe sur la "situation privilégiée" de Mme Decker, c'est regarder le monde par le petit bout de la lorgnette et n'avoir pas compris la différence entre l'appartenance de classe d'une personne et sa conscience politique.Cela voudrait-il dire qu'un fonctionnaire, en l'occurrence ici la directrice d'école ne peut-être qu'au service d'une bourgeoisie moyenne et qu'elle ne doit surtout pas prendre fait et cause pour des gens stigmatisés ?
Révisez l'Histoire, Monsieur !
PS Ben si j' ai "compris la différence entre l'appartenance de classe d'une personne et sa conscience politique"... puisque cela fait longtemps que j' ai remarqué que ce forum était envahi de bobos citadins, ces parisiens qui ne connaissent pas la banlieue, petite ou grande, n' ont jamais pris le RER... sauf pour aller à Roissy... lol.
*Il aurait eu son "AO" si elle avait fait un certificat d' hébergement à ce rom (hebergement à titre gracieux, en lieu et place d' un hébergemment administratif... et fictif) !
Toujours entendu ça, quel que soit "l'envahisseur" du moment, c'est le discours infaillible, parce-qu'il faut bien comprendre que tout ce qu'on défend, il faut absolument leur offrir leur hospitalité, c'est la conditio sine qua non sinon ça ne compte pas.
Et si je n'ai plus de place chez à cause des cohortes de phoques-moines que j'ai accueillies depuis le réchauffement, je fais comment ?
Sans déconner.
C' est la dame elle-même qui revient là-dessus, parle de ça, comme si c' était la preuve de son infinie bonté et comme si cela lui donnait raison... sur tout !
Normal que ce genre d'argumentation finisse par arriver ici. Qui a dit "contamination"?
Quant à cette histoire de grand appartement, je pense qu'il ne faut pas prendre cette réplique au premier degré ! c'est grand, oui, plus grand qu'un cabanon dans un bidonville, et si la densité était dans cet appartement la même que dans les campements de Roms, il y aurait sans doute beaucoup de monde.
Emission réussie malgré la difficulté à trouver des intervenants solides. C'est vrai que ça se sent, mais elle a le mérite de montrer, au travers de réponses un peu évasives, un peu gênées parfois, le malaise autour de la question et surtout le fait que les choses ne sont pas simples, manichéennes. Cela nous arrangerait tellement.
A mon sens, le problème que pose le traitement médiatique des Roms, c'est qu'on les enferme dans des stéréotypes et des préjugés qui perdurent, comme pour tant d'autres minorités. ASI a tenté de déconstruire ces stéréotypes dans cette émission. Merci. De la rigueur et de la nuance, c'est ce qu'il nous faut.
Beau projet de société...
C'est vrai que ça donne envie.
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Le FN surfant et attisant les peurs et craintes des gens, ont peut donc se demander où elle veut en venir précisément, la Marine...
À ce sujet, comme je ne m'en lasse pas:
Didier Porte
Je me demande si les gens dont vous prétendez représenter l'avis pensent comme vous : vous croyez que les parents d'élèves en banlieue critiquent les enseignants si ils les retrouvent dans leur quartier à s'investir dans des associations ? Mme. Decker s'implique sur le terrain en plus de son boulot, pour ses élèves, et vous trouvez ça critiquable ?
Ou alors, c'est qu'on s'occupe de Roms qui vous dérange. Vous applaudiriez peut-être une enseignante s'investissant dans une œuvre sociale optant pour la "préférence nationale"...
Enfin bon, ce qui est sûr, c'est que Mme. Decker doit savoir ce qu'est la "vraie vie", celle où des mères montent sur le toit des écoles pour obtenir un enseignant, celle où on continue à travailler malgré un cancer. Respect.
[quote=francine gentilhomme]Le maire parle beaucoup "d'illégalité", notamment l'occupation d'un terrain privé dans sa ville, certes, mais lui se situe au-dessus des lois puisqu'il ne respecte même pas celle qui dit que" tout enfant sur le territoire français a droit à la scolarité".
Elle aurait du dire le droit à l'instruction car c'est dans ces termes que la loi est écrite
[quote=Le code de L'éducation]
Article L131-1 :
L'instruction est obligatoire pour les enfants des deux sexes, français et étrangers, entre six ans et seize ans.
La présente disposition ne fait pas obstacle à l'application des prescriptions particulières imposant une scolarité plus longue.
Article L131-1-1 :
Le droit de l'enfant à l'instruction a pour objet de lui garantir, d'une part, l'acquisition des instruments fondamentaux du savoir, des connaissances de base, des éléments de la culture générale et, selon les choix, de la formation professionnelle et technique et, d'autre part, l'éducation lui permettant de développer sa personnalité, son sens moral et son esprit critique d'élever son niveau de formation initiale et continue, de s'insérer dans la vie sociale et professionnelle, de partager les valeurs de la République et d'exercer sa citoyenneté.
Cette instruction obligatoire est assurée prioritairement dans les établissements d'enseignement.
Article L131-2 :
L'instruction obligatoire peut être donnée soit dans les établissements ou écoles publics ou privés, soit dans les familles par les parents, ou l'un d'entre eux, ou toute personne de leur choix.
Cf : Le code de l'éducation - L'obligation scolaire
Mais bon, je pinaille.. Je chipote...
De toute façon, ces enfants ont un réel droit à l'instruction et il est INACCEPTABLE que par décision PUREMENT ADMINISTRATIVE les enfants soient déscolarisés à cause de l'éloignement
Il est vrai qu'ils sont sans aide et ne savent pas à qui s'adresser mais dans leur nouveau lieu de vie, il doit y avoir des écoles plus proches, pourquoi les pouvoirs publics ne leurs donnent pas les informations, ne les accompagnent pas.
Cette femme (qui ne veut pas être filmé) pourrait, même si son administration ne le lui a pas demander, aller avec eux et montrer ou ce trouve l'école etc... Révoltant !!!
En ce qui concerne, la "préference nationale", je ne comprends pas très bien : me semble-t-il que Rosny est plutôt une ville d'accueil, non ? ou vous vouliez dires "préférence sédentaire", à vous de me dire ce que vous entendez par là.
Si pauvre qu'elle soit, une commune ne pourrait-elle, au moins, installer un accès à l'eau et quelques poubelles pour que les gens ne vivent pas parmi les rats? À moins que leurs électeurs "riverains" préfèrent la saleté et les rats pour le seul plaisir de brimer les Roms? DS a fait remarquer plusieurs fois au Maire qu'il avait lui-même dit n'avoir aucune demande de logement, ce qui ne l'a pas empêché de répéter obstinément que ce serait injuste de les loger. Et voilà que vous vous y collez aussi.
Pour vous paraphraser, j'aimerais que la dégradation de votre vie vous oblige à quitter votre pays, et à survivre avec rien dans un pays peuplé de gens hostiles comme vous l'êtes aujourd'hui envers les Roms. Mais non, même pas, je ne crois pas que la misère rende meilleur, et pour vous ya trop de chemin à faire.
Le déséquilibre flagrant en faveur des roms dans cette émission en est une autre.
Qui peut croire qu'autant de démonstration de compassion à l'égard des roms aide leur cause ?
Je me suis ennuyé et j'ai eu l'impression d'assister à une propagande tièdasse.
La présence d'un sociologue ou ethnologue ou même un historien aurait pu rendre l'émission un peu plus constructive.
combien de Roms et tziganes on été déportés et assassinés dans les camps de concentrations ? Des millions. Pas de monuments commémoratif, pas de journée mondiale du souvenir, tout juste une petite plaque dans un square de Budapest. Les Roms ne militent pas en faveur de la reconnaissance de leur statut de victime de crime contre l'humanité parce que de toute façon personne ne veut le reconnaître et ils le savent. Quand pendant plus de 300 ans vous êtes victimes de la ségrégation, des injures, de l'injustice sociale et économique y comprise celle de voir des familles entières décimée en chambre a gaz sans que cela ne concerne personne, vous pensez vraiment qu'il vont aller porter plainte pour s’être fait agressé par des groupes de défenses de quartier quand ils fouillent dans des poubelles ?
Quand a justifier la présence de subventions européennes... Il n'y a qu'a venir voir comment ils sont traités en Europe centrale pour comprendre pourquoi l'Union Européenne prend la peine de débloquer des fonds.
Moi content
C'est tonton Néophyte....
Alors qu'est-ce qu'on dit à tonton Néophyte ? ;-)
Perso et je pense qu'on va me dire que je ne suis jamais contant mais image en 16/9 et vidéo en mp4
Je dois attendre 45 minutes pour pouvoir la visionner, le temps de passer du mp4 en (DIVX/mp3) encapsulé en avi
L'hypocrisie et la roublardise du maire de Rosny-sous-Bois, qui balbutie sa mauvaise foi avec des arguments flous et ubuesques, est patiemment et méthodiquement défoncée par l'intelligence et la force de l'argumentation précise de Véronique Decker.
Cette dame, qui montre que la France ce n'est pas seulement la xénophobie, me rend à nouveau fier d'être français et plus largement me redonne confiance en l'être humain.
J'ai senti personnellement un malaise profond tout au long de ce plateau quant à la violence inutile que l'on fait subir à ces populations, à ces familles. Cependant, le grand mérite de cette émission est que l'émotion n'a pas pris le dessus et nous sommes restés les deux pieds dans le réel.
Pourquoi les Roms devraient-ils s'intègrer ?
S'intègrer signifie s'alièner au travail pour nourrir le système capitaliste, vivre chacun-e dans son près carré pour mieux nous isoler des autres, s'identifier à un territoire pour mieux en exclure les autres. L'intégration c'est comme le vieux rêve colonialiste qui sous entend que notre culture est supérieure à celle des autres, les Roms devraient s'intégrer parce que leur mode de vie est devenu obsoléte ou primitif?
La vraie question pour moi c'est pourquoi somme nous incapable de reconnaître la richesse de nos differences?
:/
Allez, sans rancunes, je vais aller regarder !
J'espère néanmoins qu'elle part du principe de quelques dizaines de milliers de personnes ne peuvent par définition PAS être un problème majeur, massif, primordial dans un pays de 60 millions d'habitants. "Sortir la loupe" (expression dans votre mail d'annonce de l'émission) : pourquoi pas, regarder en face les difficultés : bien sûr, mais cela n'exonère jamais de rappeler en préambule la disproportion que ce débat a pris dans les médias écrits et audiovisuels. Sinon, il me semble qu'on tombe dans un piège hénaurme, impensable pour @si, celui qui consiste à tenter de mettre un peu de raison dans un débat qui n'est pas fait pour être raisonnable, mais qui a juste pour intérêt de faire peur ou de faire de l'audience. Vous savez, les éternelles soit-disant "bonnes questions auxquelles on apporterait de mauvaises réponses". Il faut parfois tenir un cap, et accepter qu'il y peut y avoir de vraies mauvaises questions, ou en tout cas qu'elles ne méritent pas la surface qu'on leur accorde, quoiqu'en disent les télés déchainées, les partis d'extrême droite qui prétendent ne pas l'être, et tout ceux qui leur courent après.
Mais après ce cri du coeur, je me tais et vais vous écouter.
Cordialement
Thomas
Trop scotchée :-)