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Sous-préfet limogé, commissaire poignardé : MAM a des trous de mémoire
Jeudi 16 avril, la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie était l'invitée du "7-10" de France Inter. Au moment de répondre aux traditionnelles questions des auditeurs, elle a semblé tomber des nues face à une interpellation portant sur deux affaires relevant pourtant de son domaine de compétences.
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Derniers commentaires
je ne savais pas que certains préfets avaient dans leurs attributions la possibilité de taper gratuitement sur Israel
donc la ministre a eu raison sur ce coup de le remettre à sa place ( et elle aurait du assumer ds l'émission)
ceci dit les journalistes ( presse, radio, tele) ne s'en privent pas et tapent sur l'état juif à longueur d'année depuis plus de vingt ans
c'est à l'étranger et c'est plus facile que de poser des questions qui fachent
donc la ministre a eu raison sur ce coup de le remettre à sa place ( et elle aurait du assumer ds l'émission)
ceci dit les journalistes ( presse, radio, tele) ne s'en privent pas et tapent sur l'état juif à longueur d'année depuis plus de vingt ans
c'est à l'étranger et c'est plus facile que de poser des questions qui fachent
Quelqu'un prétend que MAM dispose d'un cerveau, éventuellement susceptible de trous d'air ou de mémoire ?
Qui ?
***
Qui ?
***
une question pour l'auteur de cet article :
si la personne victime de l'agression est morte comme peut on encore parler de TENTATIVE d'homicide ?????
(PS: le mot volontaire dans "tentative d'homicide volontaire" étant redondant avec tentative et n'étant là que pour atténuer le crime une fois de plus on l'aura bien compris)
merci
si la personne victime de l'agression est morte comme peut on encore parler de TENTATIVE d'homicide ?????
(PS: le mot volontaire dans "tentative d'homicide volontaire" étant redondant avec tentative et n'étant là que pour atténuer le crime une fois de plus on l'aura bien compris)
merci
Concernant Tarnac, Sébastien Fontenelle nous montre une reprise d'article (quasi mots pour mots) entre le Nouvel Obs et le Point.
Rien d'étonnant à ce que Mme godillot fasse tout pour ne pas répondre à une question manifestement tendancieuse. Rien d'étonnant que le journaliste servile évacue en touche l'auditeur indélicat qui ose poser une question. Ce qui est amusant, c'est que tout le monde l'a vu ! ce ne sont décidément pas des professionnels .
Mais que fait l'Elysée ?
Mais que fait l'Elysée ?
Un ministre qui feint d'ignorer un sujet sur lequel il ne veut pas s'exprimer, un auditeur qui souhaite une tribune sur le sujet israëlien/palestinien, au final il n'y a là rien de bien extraordinaire.
Ce qui est étrange c'est après qu'on parle de sous-préfet et de commissaire de police, dans la bouche du présentateur notre ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales devient ministre de l'outre-mer et de l'intérieur. Vous noterez l'inversion opportune qui permet de disqualifier facilement la question. Effectivement, rien à voir avec l'outre-mer.
Je ne m'engage pas sur la pertinence de la question ou s'il était normal ou pas de l'écarter ainsi. Il faudrait avoir connaissance de l'émission, des sujets habituels, et du contexte de la séance de questions-réponses. Par contre, est-ce le rôle du journaliste/présentateur d'aider ainsi la ministre ? pas certain.
Ce qui est étrange c'est après qu'on parle de sous-préfet et de commissaire de police, dans la bouche du présentateur notre ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales devient ministre de l'outre-mer et de l'intérieur. Vous noterez l'inversion opportune qui permet de disqualifier facilement la question. Effectivement, rien à voir avec l'outre-mer.
Je ne m'engage pas sur la pertinence de la question ou s'il était normal ou pas de l'écarter ainsi. Il faudrait avoir connaissance de l'émission, des sujets habituels, et du contexte de la séance de questions-réponses. Par contre, est-ce le rôle du journaliste/présentateur d'aider ainsi la ministre ? pas certain.
Bonjour,
Bon article car empli de discernement et donc de sagesse.
Bien à vous.
Bon article car empli de discernement et donc de sagesse.
Bien à vous.
Merci @si pour le rappel.
Bravo pour le rappel!
La vraie news aurait été qu'elle n'ait pas feigné de ne pas connaître ces affaires.
La confusion entre ceux qui critiquent Israël et les anti-sémites (Au fait, les Arabes ne sont-ils pas des sémites?) continue à être la règle dans la plupart des média.
Et quand un Israëlien (Schlomo Sand)fait preuve de sévérité pour son pays dans un iivre au moins intéressant, on l'ignore.
Et quand un Israëlien (Schlomo Sand)fait preuve de sévérité pour son pays dans un iivre au moins intéressant, on l'ignore.
Un merci sincere a @si, pour avoir creusé la ou les autres n'osent pas.
Pour ceux qui souhaitent aller un peu plus loin, je propose un reportage sur le betar et la ligue de défense juive et un superbe reportage israélien sur les assassins de Rabin "the road to Rabin square" (il faut acheter le DVD car il n'est pas disponible sur les sites de partage de vidéos).
Pour ceux qui souhaitent aller un peu plus loin, je propose un reportage sur le betar et la ligue de défense juive et un superbe reportage israélien sur les assassins de Rabin "the road to Rabin square" (il faut acheter le DVD car il n'est pas disponible sur les sites de partage de vidéos).
Oui le Betar (aka la LDJ) est une organisation extrémiste interdite en Israël à cause de son caractère raciste mais elle est permise en France on ne sait pas trop pourquoi et d'ailleurs de mémoire dans un numéro d'envoyé spécial, on voyait ses membres s'entrainer dans un bâtiment de l'état français...
En ce qui concerne "l'affaire Bruno Guigue", sa chronique était une réponse à un article du monde : "l'ONU contre les droits de l'homme" dont les auteurs sont entre autres, Finkielkraut, Bruckner, Wiesel, Encel c'était un "peu lâché" sur la conférence tenue en Afrique du Sud dite Durban I - curieuse coïcidence, nous sommes en plein Durban II -
Je me permets de mettre ici les 2 articles:
celui du monde qui date du 28 Fevrier 2008
L’ONU contre les droits de l’homme
L'année 2008 verra-t-elle simultanément le soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme par l'ONU et la destruction de ses principes par la même ONU ? Tout porte à le redouter, tant depuis un certain nombre d'années, par ses dérives, l'ONU s'est caricaturée. » A Durban, en Afrique du Sud, s'est tenue en 2001 la Conférence mondiale contre le racisme, à l'initiative des Nations unies, dans la ville même où Gandhi avait commencé à exercer son métier d'avocat. C'est au nom des droits des peuples que furent scandés des "mort à l'Amérique !" et "mort à Israël !" ; et c'est au nom du relativisme culturel qu'on fit silence sur les discriminations et violences commises contre les femmes. Alarmée par les graves dysfonctionnements ainsi mis en lumière au sein de sa Commission des droits de l'homme, l'ONU inaugurait en juin 2006 un tout nouveau Conseil des droits de l'homme (CDH), censé remédier à de si préoccupantes dérives. Aujourd'hui, le constat est plus qu'amer : c'est à la consécration même de ces dérives que nous assistons dans la perspective du forum dit de Durban 2, qui se tiendra en 2009. Plus gravement encore, l'élaboration officielle de nouvelles normes marquera, si celles-ci sont gravées dans le marbre d'une nouvelle et très particulière "déclaration des droits de l'homme", la mise à mort de l'universalité des droits.Par sa mécanique interne, les coalitions et les alliances qui s'y constituent, les discours qui s'y tiennent,
les textes qui s'y négocient et la terminologie utilisée anéantissent la liberté d'expression, légitiment
l'oppression des femmes et stigmatisent les démocraties occidentales.
Le CDH est devenu une machine de guerre idéologique à l'encontre de ses principes fondateurs.
Ignorée des grands médias, jour après jour, session après session, résolution après résolution, une
rhétorique politique est forgée pour légitimer les passages à l'acte et les violences de demain.
Une triple alliance composée de la Conférence des organisations islamiques (OCI), représentée jusqu'à
ce jour par le Pakistan, du Mouvement des non-alignés, où Cuba, le Venezuela et l'Iran ont un rôle
central, et de la Chine - avec la complaisance cynique de la Russie - oeuvre ainsi à la mise en place
d'une véritable révolution prétendument "multiculturelle". Ainsi, le rapporteur spécial de l'ONU sur les
formes contemporaines de racisme, Doudou Diène, déclare d'ores et déjà qu'énoncer une critique
contre le port de la burqa constitue une agression raciste, que la laïcité est ancrée dans une culture
esclavagiste et colonialiste et que la loi française contre le port des signes religieux à l'école participe
du racisme antimusulman, renommé "islamophobie occidentale".
La confusion des esprits est à son comble quand est dénoncée comme une attitude raciste toute critique
de la religion. C'est une menace radicale contre la liberté de penser qui est en train d'être cautionnée
par l'ONU. En assimilant au racisme toute critique des dérives de ceux qui parlent au nom de l'islam,
parce que supposée relever d'attitudes néocolonialistes, les porte-parole de cette nouvelle alliance
serrent un peu plus le garrot qu'ils ont passé au cou de leurs propres peuples et sapent les fondements
d'une civilité très chèrement acquise en Europe depuis les guerres de religion. En septembre 2007, la
haut-commissaire aux droits de l'homme, Louise Arbour, participait à une conférence à Téhéran
consacrée aux "droits de l'homme et (à) la diversité culturelle". Portant le voile, comme la loi de la
République islamique l'exige, la haut-commissaire a été le témoin passif de l'énoncé des principes à
venir, ainsi résumés : "offense aux valeurs religieuses considérée comme raciste".
Bien pire, dès le lendemain de cette visite, vingt et un Iraniens, dont plusieurs mineurs, furent pendus
en public. C'est en sa présence que le président Ahmadinejad a renouvelé son appel à la destruction
d'Israël, pays membre de l'ONU, créé par cette dernière. Interrogée sur son silence, la haut-
commissaire a justifié sa passivité par le respect de la loi iranienne, auquel, en tant que juriste, elle
s'estimait tenue, et par souci de "ne pas offenser ses hôtes". Charbonnier est maître chez soi... C'est le
docteur Goebbels qui utilisait cet argument d'opportunité, à la tribune de la Société des nations en
1933, pour se soustraire à toute critique d'une institution internationale impuissante, mais dont les
principes n'étaient au moins pas dévoyés comme ceux de l'ONU aujourd'hui.
Les grands crimes politiques ont toujours eu besoin de mots pour se légitimer. La parole annonce le
passage à l'acte. De Mein Kampf à Radio Mille Collines, de Staline à Pol Pot, les exemples abondent
pour confirmer la nécessaire extermination de l'ennemi du peuple au nom de la race, au nom de
l'émancipation des masses laborieuses ou au nom d'un ordre supposé divin. Les idéologies totalitaires
avaient remplacé les religions. Leurs crimes, les promesses non tenues "d'avenir radieux" ont ouvert
grande la porte au retour de Dieu en politique. Le 11 septembre 2001, quelques jours après la fin de la
conférence de Durban, c'est bien au nom de Dieu que le plus grand crime terroriste de l'histoire fut
commis.
Face à cette stratégie, les démocraties, d'abord soucieuses de leur balance commerciale, font preuve
d'une extraordinaire passivité. Que pèse le sort du peuple tibétain face aux enjeux des exportations
vers la Chine ? Quel est le prix de la liberté pour Ayaan Hirsi Ali, ex-députée néerlandaise, menacée
de mort, après l'assassinat en 2004 de son ami le réalisateur Théo Van Gogh, accusé d'avoir blasphémé
l'islam dans le film Soumission ? Les exemples s'additionnent qui, de Taslima Nasreen à Salman
Rushdie, de Robert Redeker à Mohamed Sifaoui, apportent la preuve que l'intégrisme islamiste impose
sa loi par la terreur. Combien d'Algériens, de femmes au Maghreb, au Proche-Orient, en Turquie, au
Pakistan ont déjà payé du prix de leur vie le refus de se soumettre à l'obscurantisme religieux ?
Si, par malheur, l'ONU devait consacrer l'imposition de tels critères, si le blasphème devait être
assimilé à du racisme, si le droit à la critique de la religion devait être mis hors la loi, si la loi
religieuse devait s'inscrire dans les normes internationales, ce serait une régression aux conséquences
désastreuses, et une perversion radicale de toute notre tradition de lutte contre le racisme, qui n'a pu et
ne peut se développer que dans la liberté de conscience la plus absolue.
L'Assemblée générale de décembre 2007 a déjà entériné des textes condamnant des formes
d'expression considérées comme diffamatoires de l'islam. L'enjeu est clair, il est mondial : c'est de la
défense des libertés de l'individu qu'il est question.
Soit les démocraties se ressaisissent, à l'exemple du Canada, qui vient d'annoncer son refus de
participer à la conférence de Durban 2, estimant qu'elle risquait d'être "marquée par des expressions
d'intolérance et d'antisémitisme", et cessent de s'abstenir ou de voter des résolutions contraires à l'idéal
universel de 1948, soit l'obscurantisme religieux et son cortège de crimes politiques triompheront, sous
les bons auspices des Nations unies. Et lorsque les paroles de haine seront transformées en actes, nul
ne pourra dire : "Nous ne savions pas."
Premiers signataires : Elisabeth Badinter, Adrien Barrot, Patrice Billaud, Pascal Bruckner, Jean-
Claude Buhrer, Chala Chafiq, Georges Charpak, Christian Charrière-Bournazel, Bernard Debré,
Chahdortt Djavann, Jacques Dugowson, Frédéric Encel, Alain Finkielkraut, Elisabeth de Fontenay,
Patrick Gaubert, Claude Goasguen, Thierry Jonquet, Liliane Kandel, Patrick Kessel, Catherine
Kintzler, Claude Lanzmann, Michel Laval, Barbara Lefevbre, Corinne Lepage, Malka Marcovich,
Albert Memmi, Jean-Philippe Moinet, Jean-Claude Pecker, Philippe Schmidt, Alain Seksig, Mohamed
Sifaoui, Antoine Spire, Pierre-André Taguieff, Jacques Tarnero, Michèle Tribalat, Michèle
Vianes,Elie Wiesel, Michel Zaoui.
Signatures de soutien à ce texte par e-mail à licra@licra.org. Liste complète des signataires sur
www.licra.org. ]
Et la réponse de Bruno Guigue sur Oumma qui date du 20 Mars 2008
Quand le lobby pro-israelien se déchaine contre l'ONU:
Dans sa rubrique « Point de vue » du 27 février 2008, « Le Monde » a généreusement offert ses colonnes à un texte d’une hystérie verbale et d’une mauvaise foi insondables.
Les accusations qu’il profère à l’égard du conseil des droits de l’homme de l’ONU sont si mensongères que même la liste des signataires ne tempère qu’à peine notre stupéfaction : Pascal Bruckner, Alain Finkielkraut, Claude Lanzmann, Elie Wiesel, Pierre-André Taguieff, Frédéric Encel ..
On peut facilement compléter la liste tant l’omniprésence des intellectuels organiques du lobby pro-israélien nous est devenue familière.
Le titre sans nuances de cette prose haineuse est déjà tout un programme : « L’ONU contre les droits de l’homme ».
Dès les premières lignes, on peut y lire cet appel angoissé : « L’année 2008 verra-t-elle simultanément le soixantième anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme par l’ONU et la destruction de ses principes par la même ONU ? Tout porte à le redouter, tant depuis un certain nombre d’années, par ses dérives, l’ONU s’est caricaturée ».
Inévitablement le lecteur non averti s’alarme : l’organisation internationale serait-elle brusquement devenue suicidaire ? Mais par bonheur la suite nous éclaire aussitôt sur les préoccupations profondes de nos signataires : « A Durban, en Afrique du Sud, s’est tenue en 2001 la conférence mondiale contre le racisme, à l’initiative des Nations-Unies.
C’est au nom des droits des peuples que furent scandés des « mort à l’Amérique ! » et « mort à Israël ! » et c’est au nom du relativisme culturel qu’on fit silence sur les discriminations et violences commises contre les femmes ».
Quel rapport entre la géopolitique du Moyen-Orient, manifestement en cause dans les appels à combattre les Etats-Unis et Israël, et l’oppression des femmes que viendrait cautionner le « relativisme culturel » ? Probablement aucun.
Mais amalgamer les deux sujets présente l’intérêt polémique de suggérer une pernicieuse concurrence entre les victimes : vous qui condamnez Israël et l’Amérique, vous ne dites rien de la souffrance des femmes opprimées dans les pays musulmans.
C’est une antienne dont la rhétorique lobbyiste est coutumière : elle permet de détourner le lecteur occidental de la critique de la politique américaine ou israélienne en fixant son attention sur un problème interne des sociétés moyen-orientales.
Ce rapprochement polémique entre les deux sujets, pourtant, est particulièrement cocasse.
L’Arabie saoudite, où le port du voile est obligatoire et les femmes interdites de conduite automobile, est l’alliée historique des Etats-Unis dans la région.
Le régime obscurantiste des talibans, lui, a vu le jour sous les auspices d’une CIA qui a prêté ses camps d’entraînement sur le sol américain aux combattants du mollah Omar.
En revanche, l’Irak et la Syrie baasistes, plus proches de la norme occidentale en matière de condition féminine, n’eurent pas droit aux mêmes égards.
Le premier a été pulvérisé sous les bombes US, la seconde est rangée dans la catégorie des « Etats voyous ».
Mais peu importe : les partisans de la politique américaine au Moyen-Orient se croient fondés à donner des leçons en matière d’émancipation féminine.
S’agissant de l’ONU, en outre, on ne s’étonnera guère d’un tel ressentiment de la part des porte-parole du néoconservatisme à la française.
Car les résolutions du conseil des droits de l’homme, comme hier les déclarations de l’assemblée générale, ont osé mettre en cause la répression israélienne en Palestine occupée.
Les 47 Etats élus par leurs pairs au CDH bénéficient de l’égalité de vote. La sensibilité qui s’y exprime reflète donc une opinion majoritaire qui n’a aucune raison de cautionner l’occupation militaire des territoires arabes.
Que les thuriféraires d’Israël, cependant, se rassurent : ces résolutions demeurent symboliques à défaut d’être exécutoires. Mais ce n’est pas suffisant.
Il leur faut aussi en stigmatiser le principe par un usage grossier de la calomnie.
C’est à quoi s’emploient rageusement les signataires. « Par sa mécanique interne, les coalitions et les alliances qui s’y constituent, les discours qui s’y tiennent, les textes qui s’y négocient et la terminologie utilisée anéantissent la liberté d’expression, légitiment l’oppression des femmes et stigmatisent les démocraties occidentales ..
Le CDH est devenu une machine de guerre idéologique à l’encontre de ses principes fondateurs.
Ignorée des grands médias, jour après jour, session après session, résolution après résolution, une rhétorique politique est forgée pour légitimer les passages à l’acte et les violences de demain ».
Symptôme d’une psychose paranoïaque ou monument de la démonologie occidentale : on hésite sur le diagnostic.
La seule certitude, c’est que ce réquisitoire contre des forfaits inexistants témoigne d’une inventivité hors du commun.
Le conseil des droits de l’homme de l’ONU voudrait « anéantir la liberté d’expression » ? On se demande bien pourquoi et comment.
Mais nos interrogations demeurent sans réponse. Nos polémistes annoncent « la mise à mort de l’universalité des droits » par l’ONU elle-même, mais cette mort annoncée reste nimbée de mystère.
Aucune citation des résolutions du CDH ne vient étayer cette accusation, et les détracteurs de l’ONU condamnent ses idées supposées avec une violence inversement proportionnelle aux preuves de ce qu’ils avancent.
Visiblement, ils préfèrent parler à sa place en procédant directement au commentaire de ce qu’elle est censée avoir dit.
En guise de citations, on doit alors se contenter des propos résumés au style indirect, sans guillemets, qu’aurait tenus M. Doudou Diène, rapporteur spécial sur le racisme, la discrimination raciale et la xénophobie auprès de l’ONU.
L’intellectuel sénégalais aurait ainsi déclaré qu’« énoncer une critique contre le port de la burqa constitue une agression raciste, que la laïcité est ancrée dans une culture esclavagiste et colonialiste, et que la loi française contre le port des signes religieux à l’école participe du racisme antimusulman ».
Seul problème : ces citations sont introuvables.
Si chacun de ces énoncés soulève évidemment des objections, encore faut-il qu’il ait été formulé. Une polémique grossière sur des citations qui n’en sont pas : le procédé condamne ses auteurs.
Au demeurant, les seules citations que les idéologues publiés par « Le Monde » auraient dû produire à l’appui de leur propre thèse sont celles du CDH lui-même. Mais ils se gardèrent bien de le faire. Livrant leur interprétation tendancieuse en lieu et place de la pensée d’autrui, ils pérorent gravement en prenant leur fantasme pour la réalité : « La confusion est à son comble, affirment-ils, quand est dénoncée comme une attitude raciste toute critique de la religion ».
Mais d’où vient cette idée ? Qui l’a émise ? Nul ne le sait. N’importe qui, en revanche, peut vérifier ce qu’a énoncé le CDH sur la question religieuse.
Il suffit de consulter les compte-rendus officiels des six sessions réunies depuis sa création en juin 2006.
Le 30 mars 2007, le CDH a ainsi adopté une résolution « sur la lutte contre la diffamation des religions ». Ce texte nuancé insiste sur « le droit de chacun à la liberté d’expression, qui devrait s’exercer de façon responsable et peut donc être soumis à de restrictions, prescrites par la loi et nécessaires pour le respect des droits ou de la réputation d’autrui, la protection de la sécurité nationale, de la santé ou de la morale publiques, et le respect des religions et des convictions ».
Sur le plan des principes, ce texte ne diffère guère du droit positif en vigueur dans la plupart des pays, les Etats occidentaux ayant eux aussi entouré l’exercice de la liberté d’expression de certaines limites juridiques.
En France, la reconnaissance de la liberté d’expression n’entraîne aucun droit à diffamer son voisin, toute forme d’injure manifestant une discrimination raciale ou religieuse est punie par la loi, et certaines dispositions législatives ont même eu pour effet d’énoncer une vérité officielle sur des faits historiques. Naturellement, la teneur de cette résolution du CDH n’est pas indifférente au contexte politique lié à la « guerre contre le terrorisme » menée tambour battant par Washington. « Le Conseil se déclare préoccupé par les images stéréotypées négatives des religions et par les manifestations d’intolérance et de discrimination en matière de religion ou de conviction. Il se déclare en outre profondément préoccupé par les tentatives visant à associer l’islam avec le terrorisme, la violence et les violations des droits de l’homme. Il note avec une vive inquiétude l’intensification de la campagne de diffamation des religions, et la désignation des minorités musulmanes selon des caractéristiques ethniques et religieuses depuis les événements tragiques du 11 septembre 2001 ». L’adoption de ce texte s’est heurtée à l’opposition des pays occidentaux, mis en minorité lors du vote final.
Aucun d’entre eux n’y a vu, toutefois, le danger mortel pour la civilisation universelle que dénoncent les signataires de notre pamphlet antionusien. Au nom de l’Union européenne, la représentante de l’Allemagne « a fait remarquer que, comme l’a établi le rapport de M. Doudou Diène, la discrimination fondée sur la religion ne concerne pas uniquement l’islam, mais également le judaïsme, le christianisme et des religions et croyances venues d’Asie, ainsi que des personnes sans religion.
Elle a également souligné qu’il est problématique de séparer la discrimination fondée sur la religion des autres formes de discrimination. Elle a aussi jugé l’utilisation du concept de diffamation contre-productive, préconisant plutôt un texte axé sur la liberté de religion ou de conviction ».
Que ce débat témoigne d’une différence de sensibilité sur les questions religieuses entre pays membres de l’organisation de la conférence islamique (OCI) et pays occidentaux est une évidence. Cela méritait une réflexion sur la sécularisation relative des sociétés concernées et la référence, explicite dans les pays musulmans, à des valeurs religieuses. Mais cette réflexion n’effleura même pas l’esprit de nos intrépides signataires qui, faute d’avoir lu les textes auxquels ils font vaguement allusion, en dénaturent volontairement la signification. Refusant de discuter rationnellement les arguments de l’autre, on préfère le stigmatiser en imaginant une dramaturgie grossière mettant en scène des personnages réels. Ce théâtre de marionnettes, du coup, tient lieu d’argumentaire. C’est ainsi que nos signataires s’en prennent violemment à Mme Louise Arbour, haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU. « Elle a participé à une conférence à Téhéran consacrée aux droits de l’homme et à la diversité culturelle, dénoncent-ils. Portant le voile, comme la loi de la république islamique l’exige, la haut-commissaire a été le témoin passif de l’énoncé de principes à venir, ainsi résumés : offense aux valeurs religieuses considérée comme raciste. Bien pire, dès le lendemain de cette visite, vingt et un Iraniens, dont plusieurs mineurs, furent pendus en public. C’est en sa présence que le président Ahmadinejad a renouvelé son appel à la destruction d’Israël ».
Encore une fois, l’art de l’amalgame intellectuel atteint des sommets. Mêlant tout et son contraire, le texte publié par « Le Monde » mise sur la confuse indignation du lecteur en anesthésiant au passage son jugement critique. Louise Arbour portait le voile à Téhéran, soit. Mais aurait-elle pu, en Israël, organiser une réunion pendant le shabbat ? Les régimes religieux ont des exigences que n’ont pas les autres. On peut le déplorer, mais ils sont chez eux. L’offense à la religion, dans certains pays, est considérée comme une forme de racisme. Faut-il que nous allions les convaincre du contraire, et de quelle manière ? La peine de mort, enfin, est cruellement appliquée en Iran. Mais les aspects odieux du régime de Téhéran ne le résument pas pour autant, et le régime saoudien n’a rien à lui envier. Surtout pas l’amitié des Etats-Unis, où un président texan a été élu sur sa réputation d’exécuteur intraitable des criminels supposés. Sans parler d’Israël, seul Etat au monde dont les snipers abattent des fillettes à la sortie des écoles.
Les diatribes iraniennes contre l’Etat hébreu relèvent, elles, d’un affrontement géopolitique dont l’un des principaux paramètres est l’attitude d’Israël lui-même. S’il avait appliqué la peine de mort aux civils palestiniens avec davantage de discernement depuis soixante ans, il n’aurait pas suscité un tel rejet de la part de ses voisins proches ou éloignés. Sous occupation militaire, amputés d’une partie de leur territoire, ou régulièrement bombardés par son aviation, ces derniers ont d’excellentes raisons de le détester. Mais peu importe. Décidés à instruire à charge contre Mme Arbour pour son séjour à Téhéran, nos polémistes incriminent « son silence et sa passivité », qu’elle aurait justifiés par « le respect de la loi iranienne et le souci de ne pas offenser ses hôtes ».
« Charbonnier est maître chez soi, commentent-ils. C’est le docteur Goebbels qui utilisait cet argument d’opportunité, à la tribune de la Société des nations en 1933, pour se soustraire à toute critique d’une institution internationale impuissante ».
On croit rêver.
Car, analogie pour analogie, frappante est la ressemblance entre le Reich qui s’assied sur la SDN en 1933 et l’Etat hébreu qui bafoue le droit international depuis 1967. Comme son lointain prédécesseur, Israël, lui aussi, se « soustrait à toute critique d’une institution internationale impuissante ».
Et s’il le fait, c’est pour mieux conquérir « son espace vital, de la mer au Jourdain », selon la belle formule employée par Effi Eitam, ministre d’Ariel Sharon, en 2002. « Les grands crimes politiques ont toujours eu besoin de mots pour se légitimer. La parole annonce le passage à l’acte », philosophent nos signataires. Ils n’ont pas tort : le 29 février, le vice-ministre israélien de la Défense Matan Vilnaï a brandi la menace d’une « shoah » contre les Palestiniens avant de lancer à Gaza la sanglante opération qui fit 110 victimes palestiniennes en une semaine.
Quitte à enfreindre un tabou religieux, l’Etat hébreu, manifestement, a franchi un cap sémantique avant de déchaîner sa puissance militaire : il est passé « de la parole à l’acte ».
Mais le meilleur a été gardé pour la fin. « Les idéologies totalitaires avaient remplacé les religions. Leurs crimes, les promesses non tenues d’avenir radieux ont ouvert grande la porte au retour de Dieu en politique. Le 11 septembre 2001, quelques jours après la fin de la conférence de Durban, c’est bien au nom de Dieu que le plus grand crime terroriste de l’histoire fut commis ». Lier dans une même trame le 11 septembre 2001 et les résolutions du CDH, il fallait oser. Il est vrai que nous avons affaire à des spécialistes. « Retour de Dieu en politique », disent-ils.
Nos intellectuels savent de quoi ils parlent : Israël n’est-il pas l’Etat confessionnel par excellence ? « Si la revendication d’un coin de terre est légitime, affirmait Theodor Herzl, alors tous les peuples qui croient en la Bible se doivent de reconnaître le droit des juifs ».
Bibliquement établie, la légitimité d’un Etat juif en Palestine va de soi : le texte sacré tient lieu de titre de propriété. Pour les sionistes religieux, le retour des juifs en Eretz Israël est inscrit dans le récit de l’Alliance lui-même. Prendre possession de la terre que Dieu a donnée aux juifs fait partie du plan divin, et ce serait le contrarier que de renoncer à cette offrande. Du coup, aucun compromis n’est possible avec les Arabes. En 1947, le grand rabbin de Palestine martelait le statut théologique du futur Etat juif : « C’est notre forte conviction que personne, ni individu, ni pouvoir institué, n’a le droit d’altérer le statut de la Palestine qui a été établi par droit divin ».
Chef du parti national-religieux, le général Effi Eitam expliquait à son tour en 2002 : « Nous sommes seuls au monde à entretenir un dialogue avec Dieu en tant que peuple. Un Etat réellement juif aura pour fondement le territoire, de la mer au Jourdain, qui constitue l’espace vital du peuple juif ». Au moins, c’est limpide. Rien d’étonnant, par conséquent, à ce que le lobby pro-israélien exècre l’ONU : son appétence pour le droit international est inversement proportionnelle à son engouement pour le droit divin.
Il est vrai que l’un est infiniment plus favorable au Grand Israël que l’autre. Percuter les résolutions de l’ONU avec la Thora relève de l’exploit intellectuel et du prodige politique : Israël l’a fait. Pour nos signataires, « c’est au nom de Dieu que le plus grand crime terroriste de l’histoire fut commis ». Ce n’est pas tout à fait faux, à condition d’inclure dans l’analyse l’Etat hébreu, cet artefact colonial bâti au forceps sur les ruines de la Palestine au nom de la Bible et de la Shoah.
A propos de terrorisme, l’Etat d’Israël, qui plus est, peut se targuer d’un palmarès hors compétition. Les odieux attentats du 11 septembre 2001 ont fait dix fois moins de victimes que le siège de Beyrouh par Tsahal en 1982. Ses admirateurs occidentaux doivent certainement s’extasier sur les prouesses d’une armée capable de tuer aussi aisément des enfants avec des missiles.
Ils doivent aussi se confondre d’admiration devant les geôles israéliennes, où grâce à la loi religieuse, on s’interrompt de torturer durant le shabbat. L’Etat hébreu mérite bien ce concert de louanges que les intellectuels organiques lui décernent à longueur de colonnes. Et quelle outrecuidance, de la part de l’ONU, de vouloir fourrer son nez sale dans les affaires intérieures israéliennes ! A l’instar des pires calomnies, les accusations publiées dans « Le Monde » du 27 février se sont répandues sur la toile. Elles suscitent sur certains blogs des commentaires haineux que l’on ose à peine citer. M. Doudou Diène y est qualifié de « défenseur de la secte du pédophile fou et des adorateurs du caillou ». On y lit que « depuis les invasions musulmanes le croissant fertile est devenu le croissant stérile, et la civilisation a émigré en Occident ». Sur l’ONU, un internaute déchaîné résume à sa façon l’article publié par « Le Monde » : « l’ONU, c’est un ramassis de la racaille islamiste et tiers-mondiste ». Qu’attend-on pour supprimer l’ONU ? Ce sera encore plus simple. Islamophobie déclarée, haine du monde arabe, stupéfiante arrogance occidentale, tout y est.
Opération réussie, mesdames et messieurs les intellectuels organiques.
Par Bruno Guigue
Désolée pour la mise en page @minautes mais je n'ai pas pu faire mieux, à vous de juger!
En ce qui concerne "l'affaire Bruno Guigue", sa chronique était une réponse à un article du monde : "l'ONU contre les droits de l'homme" dont les auteurs sont entre autres, Finkielkraut, Bruckner, Wiesel, Encel c'était un "peu lâché" sur la conférence tenue en Afrique du Sud dite Durban I - curieuse coïcidence, nous sommes en plein Durban II -
Je me permets de mettre ici les 2 articles:
celui du monde qui date du 28 Fevrier 2008
L’ONU contre les droits de l’homme
L'année 2008 verra-t-elle simultanément le soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme par l'ONU et la destruction de ses principes par la même ONU ? Tout porte à le redouter, tant depuis un certain nombre d'années, par ses dérives, l'ONU s'est caricaturée. » A Durban, en Afrique du Sud, s'est tenue en 2001 la Conférence mondiale contre le racisme, à l'initiative des Nations unies, dans la ville même où Gandhi avait commencé à exercer son métier d'avocat. C'est au nom des droits des peuples que furent scandés des "mort à l'Amérique !" et "mort à Israël !" ; et c'est au nom du relativisme culturel qu'on fit silence sur les discriminations et violences commises contre les femmes. Alarmée par les graves dysfonctionnements ainsi mis en lumière au sein de sa Commission des droits de l'homme, l'ONU inaugurait en juin 2006 un tout nouveau Conseil des droits de l'homme (CDH), censé remédier à de si préoccupantes dérives. Aujourd'hui, le constat est plus qu'amer : c'est à la consécration même de ces dérives que nous assistons dans la perspective du forum dit de Durban 2, qui se tiendra en 2009. Plus gravement encore, l'élaboration officielle de nouvelles normes marquera, si celles-ci sont gravées dans le marbre d'une nouvelle et très particulière "déclaration des droits de l'homme", la mise à mort de l'universalité des droits.Par sa mécanique interne, les coalitions et les alliances qui s'y constituent, les discours qui s'y tiennent,
les textes qui s'y négocient et la terminologie utilisée anéantissent la liberté d'expression, légitiment
l'oppression des femmes et stigmatisent les démocraties occidentales.
Le CDH est devenu une machine de guerre idéologique à l'encontre de ses principes fondateurs.
Ignorée des grands médias, jour après jour, session après session, résolution après résolution, une
rhétorique politique est forgée pour légitimer les passages à l'acte et les violences de demain.
Une triple alliance composée de la Conférence des organisations islamiques (OCI), représentée jusqu'à
ce jour par le Pakistan, du Mouvement des non-alignés, où Cuba, le Venezuela et l'Iran ont un rôle
central, et de la Chine - avec la complaisance cynique de la Russie - oeuvre ainsi à la mise en place
d'une véritable révolution prétendument "multiculturelle". Ainsi, le rapporteur spécial de l'ONU sur les
formes contemporaines de racisme, Doudou Diène, déclare d'ores et déjà qu'énoncer une critique
contre le port de la burqa constitue une agression raciste, que la laïcité est ancrée dans une culture
esclavagiste et colonialiste et que la loi française contre le port des signes religieux à l'école participe
du racisme antimusulman, renommé "islamophobie occidentale".
La confusion des esprits est à son comble quand est dénoncée comme une attitude raciste toute critique
de la religion. C'est une menace radicale contre la liberté de penser qui est en train d'être cautionnée
par l'ONU. En assimilant au racisme toute critique des dérives de ceux qui parlent au nom de l'islam,
parce que supposée relever d'attitudes néocolonialistes, les porte-parole de cette nouvelle alliance
serrent un peu plus le garrot qu'ils ont passé au cou de leurs propres peuples et sapent les fondements
d'une civilité très chèrement acquise en Europe depuis les guerres de religion. En septembre 2007, la
haut-commissaire aux droits de l'homme, Louise Arbour, participait à une conférence à Téhéran
consacrée aux "droits de l'homme et (à) la diversité culturelle". Portant le voile, comme la loi de la
République islamique l'exige, la haut-commissaire a été le témoin passif de l'énoncé des principes à
venir, ainsi résumés : "offense aux valeurs religieuses considérée comme raciste".
Bien pire, dès le lendemain de cette visite, vingt et un Iraniens, dont plusieurs mineurs, furent pendus
en public. C'est en sa présence que le président Ahmadinejad a renouvelé son appel à la destruction
d'Israël, pays membre de l'ONU, créé par cette dernière. Interrogée sur son silence, la haut-
commissaire a justifié sa passivité par le respect de la loi iranienne, auquel, en tant que juriste, elle
s'estimait tenue, et par souci de "ne pas offenser ses hôtes". Charbonnier est maître chez soi... C'est le
docteur Goebbels qui utilisait cet argument d'opportunité, à la tribune de la Société des nations en
1933, pour se soustraire à toute critique d'une institution internationale impuissante, mais dont les
principes n'étaient au moins pas dévoyés comme ceux de l'ONU aujourd'hui.
Les grands crimes politiques ont toujours eu besoin de mots pour se légitimer. La parole annonce le
passage à l'acte. De Mein Kampf à Radio Mille Collines, de Staline à Pol Pot, les exemples abondent
pour confirmer la nécessaire extermination de l'ennemi du peuple au nom de la race, au nom de
l'émancipation des masses laborieuses ou au nom d'un ordre supposé divin. Les idéologies totalitaires
avaient remplacé les religions. Leurs crimes, les promesses non tenues "d'avenir radieux" ont ouvert
grande la porte au retour de Dieu en politique. Le 11 septembre 2001, quelques jours après la fin de la
conférence de Durban, c'est bien au nom de Dieu que le plus grand crime terroriste de l'histoire fut
commis.
Face à cette stratégie, les démocraties, d'abord soucieuses de leur balance commerciale, font preuve
d'une extraordinaire passivité. Que pèse le sort du peuple tibétain face aux enjeux des exportations
vers la Chine ? Quel est le prix de la liberté pour Ayaan Hirsi Ali, ex-députée néerlandaise, menacée
de mort, après l'assassinat en 2004 de son ami le réalisateur Théo Van Gogh, accusé d'avoir blasphémé
l'islam dans le film Soumission ? Les exemples s'additionnent qui, de Taslima Nasreen à Salman
Rushdie, de Robert Redeker à Mohamed Sifaoui, apportent la preuve que l'intégrisme islamiste impose
sa loi par la terreur. Combien d'Algériens, de femmes au Maghreb, au Proche-Orient, en Turquie, au
Pakistan ont déjà payé du prix de leur vie le refus de se soumettre à l'obscurantisme religieux ?
Si, par malheur, l'ONU devait consacrer l'imposition de tels critères, si le blasphème devait être
assimilé à du racisme, si le droit à la critique de la religion devait être mis hors la loi, si la loi
religieuse devait s'inscrire dans les normes internationales, ce serait une régression aux conséquences
désastreuses, et une perversion radicale de toute notre tradition de lutte contre le racisme, qui n'a pu et
ne peut se développer que dans la liberté de conscience la plus absolue.
L'Assemblée générale de décembre 2007 a déjà entériné des textes condamnant des formes
d'expression considérées comme diffamatoires de l'islam. L'enjeu est clair, il est mondial : c'est de la
défense des libertés de l'individu qu'il est question.
Soit les démocraties se ressaisissent, à l'exemple du Canada, qui vient d'annoncer son refus de
participer à la conférence de Durban 2, estimant qu'elle risquait d'être "marquée par des expressions
d'intolérance et d'antisémitisme", et cessent de s'abstenir ou de voter des résolutions contraires à l'idéal
universel de 1948, soit l'obscurantisme religieux et son cortège de crimes politiques triompheront, sous
les bons auspices des Nations unies. Et lorsque les paroles de haine seront transformées en actes, nul
ne pourra dire : "Nous ne savions pas."
Premiers signataires : Elisabeth Badinter, Adrien Barrot, Patrice Billaud, Pascal Bruckner, Jean-
Claude Buhrer, Chala Chafiq, Georges Charpak, Christian Charrière-Bournazel, Bernard Debré,
Chahdortt Djavann, Jacques Dugowson, Frédéric Encel, Alain Finkielkraut, Elisabeth de Fontenay,
Patrick Gaubert, Claude Goasguen, Thierry Jonquet, Liliane Kandel, Patrick Kessel, Catherine
Kintzler, Claude Lanzmann, Michel Laval, Barbara Lefevbre, Corinne Lepage, Malka Marcovich,
Albert Memmi, Jean-Philippe Moinet, Jean-Claude Pecker, Philippe Schmidt, Alain Seksig, Mohamed
Sifaoui, Antoine Spire, Pierre-André Taguieff, Jacques Tarnero, Michèle Tribalat, Michèle
Vianes,Elie Wiesel, Michel Zaoui.
Signatures de soutien à ce texte par e-mail à licra@licra.org. Liste complète des signataires sur
www.licra.org. ]
Et la réponse de Bruno Guigue sur Oumma qui date du 20 Mars 2008
Quand le lobby pro-israelien se déchaine contre l'ONU:
Dans sa rubrique « Point de vue » du 27 février 2008, « Le Monde » a généreusement offert ses colonnes à un texte d’une hystérie verbale et d’une mauvaise foi insondables.
Les accusations qu’il profère à l’égard du conseil des droits de l’homme de l’ONU sont si mensongères que même la liste des signataires ne tempère qu’à peine notre stupéfaction : Pascal Bruckner, Alain Finkielkraut, Claude Lanzmann, Elie Wiesel, Pierre-André Taguieff, Frédéric Encel ..
On peut facilement compléter la liste tant l’omniprésence des intellectuels organiques du lobby pro-israélien nous est devenue familière.
Le titre sans nuances de cette prose haineuse est déjà tout un programme : « L’ONU contre les droits de l’homme ».
Dès les premières lignes, on peut y lire cet appel angoissé : « L’année 2008 verra-t-elle simultanément le soixantième anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme par l’ONU et la destruction de ses principes par la même ONU ? Tout porte à le redouter, tant depuis un certain nombre d’années, par ses dérives, l’ONU s’est caricaturée ».
Inévitablement le lecteur non averti s’alarme : l’organisation internationale serait-elle brusquement devenue suicidaire ? Mais par bonheur la suite nous éclaire aussitôt sur les préoccupations profondes de nos signataires : « A Durban, en Afrique du Sud, s’est tenue en 2001 la conférence mondiale contre le racisme, à l’initiative des Nations-Unies.
C’est au nom des droits des peuples que furent scandés des « mort à l’Amérique ! » et « mort à Israël ! » et c’est au nom du relativisme culturel qu’on fit silence sur les discriminations et violences commises contre les femmes ».
Quel rapport entre la géopolitique du Moyen-Orient, manifestement en cause dans les appels à combattre les Etats-Unis et Israël, et l’oppression des femmes que viendrait cautionner le « relativisme culturel » ? Probablement aucun.
Mais amalgamer les deux sujets présente l’intérêt polémique de suggérer une pernicieuse concurrence entre les victimes : vous qui condamnez Israël et l’Amérique, vous ne dites rien de la souffrance des femmes opprimées dans les pays musulmans.
C’est une antienne dont la rhétorique lobbyiste est coutumière : elle permet de détourner le lecteur occidental de la critique de la politique américaine ou israélienne en fixant son attention sur un problème interne des sociétés moyen-orientales.
Ce rapprochement polémique entre les deux sujets, pourtant, est particulièrement cocasse.
L’Arabie saoudite, où le port du voile est obligatoire et les femmes interdites de conduite automobile, est l’alliée historique des Etats-Unis dans la région.
Le régime obscurantiste des talibans, lui, a vu le jour sous les auspices d’une CIA qui a prêté ses camps d’entraînement sur le sol américain aux combattants du mollah Omar.
En revanche, l’Irak et la Syrie baasistes, plus proches de la norme occidentale en matière de condition féminine, n’eurent pas droit aux mêmes égards.
Le premier a été pulvérisé sous les bombes US, la seconde est rangée dans la catégorie des « Etats voyous ».
Mais peu importe : les partisans de la politique américaine au Moyen-Orient se croient fondés à donner des leçons en matière d’émancipation féminine.
S’agissant de l’ONU, en outre, on ne s’étonnera guère d’un tel ressentiment de la part des porte-parole du néoconservatisme à la française.
Car les résolutions du conseil des droits de l’homme, comme hier les déclarations de l’assemblée générale, ont osé mettre en cause la répression israélienne en Palestine occupée.
Les 47 Etats élus par leurs pairs au CDH bénéficient de l’égalité de vote. La sensibilité qui s’y exprime reflète donc une opinion majoritaire qui n’a aucune raison de cautionner l’occupation militaire des territoires arabes.
Que les thuriféraires d’Israël, cependant, se rassurent : ces résolutions demeurent symboliques à défaut d’être exécutoires. Mais ce n’est pas suffisant.
Il leur faut aussi en stigmatiser le principe par un usage grossier de la calomnie.
C’est à quoi s’emploient rageusement les signataires. « Par sa mécanique interne, les coalitions et les alliances qui s’y constituent, les discours qui s’y tiennent, les textes qui s’y négocient et la terminologie utilisée anéantissent la liberté d’expression, légitiment l’oppression des femmes et stigmatisent les démocraties occidentales ..
Le CDH est devenu une machine de guerre idéologique à l’encontre de ses principes fondateurs.
Ignorée des grands médias, jour après jour, session après session, résolution après résolution, une rhétorique politique est forgée pour légitimer les passages à l’acte et les violences de demain ».
Symptôme d’une psychose paranoïaque ou monument de la démonologie occidentale : on hésite sur le diagnostic.
La seule certitude, c’est que ce réquisitoire contre des forfaits inexistants témoigne d’une inventivité hors du commun.
Le conseil des droits de l’homme de l’ONU voudrait « anéantir la liberté d’expression » ? On se demande bien pourquoi et comment.
Mais nos interrogations demeurent sans réponse. Nos polémistes annoncent « la mise à mort de l’universalité des droits » par l’ONU elle-même, mais cette mort annoncée reste nimbée de mystère.
Aucune citation des résolutions du CDH ne vient étayer cette accusation, et les détracteurs de l’ONU condamnent ses idées supposées avec une violence inversement proportionnelle aux preuves de ce qu’ils avancent.
Visiblement, ils préfèrent parler à sa place en procédant directement au commentaire de ce qu’elle est censée avoir dit.
En guise de citations, on doit alors se contenter des propos résumés au style indirect, sans guillemets, qu’aurait tenus M. Doudou Diène, rapporteur spécial sur le racisme, la discrimination raciale et la xénophobie auprès de l’ONU.
L’intellectuel sénégalais aurait ainsi déclaré qu’« énoncer une critique contre le port de la burqa constitue une agression raciste, que la laïcité est ancrée dans une culture esclavagiste et colonialiste, et que la loi française contre le port des signes religieux à l’école participe du racisme antimusulman ».
Seul problème : ces citations sont introuvables.
Si chacun de ces énoncés soulève évidemment des objections, encore faut-il qu’il ait été formulé. Une polémique grossière sur des citations qui n’en sont pas : le procédé condamne ses auteurs.
Au demeurant, les seules citations que les idéologues publiés par « Le Monde » auraient dû produire à l’appui de leur propre thèse sont celles du CDH lui-même. Mais ils se gardèrent bien de le faire. Livrant leur interprétation tendancieuse en lieu et place de la pensée d’autrui, ils pérorent gravement en prenant leur fantasme pour la réalité : « La confusion est à son comble, affirment-ils, quand est dénoncée comme une attitude raciste toute critique de la religion ».
Mais d’où vient cette idée ? Qui l’a émise ? Nul ne le sait. N’importe qui, en revanche, peut vérifier ce qu’a énoncé le CDH sur la question religieuse.
Il suffit de consulter les compte-rendus officiels des six sessions réunies depuis sa création en juin 2006.
Le 30 mars 2007, le CDH a ainsi adopté une résolution « sur la lutte contre la diffamation des religions ». Ce texte nuancé insiste sur « le droit de chacun à la liberté d’expression, qui devrait s’exercer de façon responsable et peut donc être soumis à de restrictions, prescrites par la loi et nécessaires pour le respect des droits ou de la réputation d’autrui, la protection de la sécurité nationale, de la santé ou de la morale publiques, et le respect des religions et des convictions ».
Sur le plan des principes, ce texte ne diffère guère du droit positif en vigueur dans la plupart des pays, les Etats occidentaux ayant eux aussi entouré l’exercice de la liberté d’expression de certaines limites juridiques.
En France, la reconnaissance de la liberté d’expression n’entraîne aucun droit à diffamer son voisin, toute forme d’injure manifestant une discrimination raciale ou religieuse est punie par la loi, et certaines dispositions législatives ont même eu pour effet d’énoncer une vérité officielle sur des faits historiques. Naturellement, la teneur de cette résolution du CDH n’est pas indifférente au contexte politique lié à la « guerre contre le terrorisme » menée tambour battant par Washington. « Le Conseil se déclare préoccupé par les images stéréotypées négatives des religions et par les manifestations d’intolérance et de discrimination en matière de religion ou de conviction. Il se déclare en outre profondément préoccupé par les tentatives visant à associer l’islam avec le terrorisme, la violence et les violations des droits de l’homme. Il note avec une vive inquiétude l’intensification de la campagne de diffamation des religions, et la désignation des minorités musulmanes selon des caractéristiques ethniques et religieuses depuis les événements tragiques du 11 septembre 2001 ». L’adoption de ce texte s’est heurtée à l’opposition des pays occidentaux, mis en minorité lors du vote final.
Aucun d’entre eux n’y a vu, toutefois, le danger mortel pour la civilisation universelle que dénoncent les signataires de notre pamphlet antionusien. Au nom de l’Union européenne, la représentante de l’Allemagne « a fait remarquer que, comme l’a établi le rapport de M. Doudou Diène, la discrimination fondée sur la religion ne concerne pas uniquement l’islam, mais également le judaïsme, le christianisme et des religions et croyances venues d’Asie, ainsi que des personnes sans religion.
Elle a également souligné qu’il est problématique de séparer la discrimination fondée sur la religion des autres formes de discrimination. Elle a aussi jugé l’utilisation du concept de diffamation contre-productive, préconisant plutôt un texte axé sur la liberté de religion ou de conviction ».
Que ce débat témoigne d’une différence de sensibilité sur les questions religieuses entre pays membres de l’organisation de la conférence islamique (OCI) et pays occidentaux est une évidence. Cela méritait une réflexion sur la sécularisation relative des sociétés concernées et la référence, explicite dans les pays musulmans, à des valeurs religieuses. Mais cette réflexion n’effleura même pas l’esprit de nos intrépides signataires qui, faute d’avoir lu les textes auxquels ils font vaguement allusion, en dénaturent volontairement la signification. Refusant de discuter rationnellement les arguments de l’autre, on préfère le stigmatiser en imaginant une dramaturgie grossière mettant en scène des personnages réels. Ce théâtre de marionnettes, du coup, tient lieu d’argumentaire. C’est ainsi que nos signataires s’en prennent violemment à Mme Louise Arbour, haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU. « Elle a participé à une conférence à Téhéran consacrée aux droits de l’homme et à la diversité culturelle, dénoncent-ils. Portant le voile, comme la loi de la république islamique l’exige, la haut-commissaire a été le témoin passif de l’énoncé de principes à venir, ainsi résumés : offense aux valeurs religieuses considérée comme raciste. Bien pire, dès le lendemain de cette visite, vingt et un Iraniens, dont plusieurs mineurs, furent pendus en public. C’est en sa présence que le président Ahmadinejad a renouvelé son appel à la destruction d’Israël ».
Encore une fois, l’art de l’amalgame intellectuel atteint des sommets. Mêlant tout et son contraire, le texte publié par « Le Monde » mise sur la confuse indignation du lecteur en anesthésiant au passage son jugement critique. Louise Arbour portait le voile à Téhéran, soit. Mais aurait-elle pu, en Israël, organiser une réunion pendant le shabbat ? Les régimes religieux ont des exigences que n’ont pas les autres. On peut le déplorer, mais ils sont chez eux. L’offense à la religion, dans certains pays, est considérée comme une forme de racisme. Faut-il que nous allions les convaincre du contraire, et de quelle manière ? La peine de mort, enfin, est cruellement appliquée en Iran. Mais les aspects odieux du régime de Téhéran ne le résument pas pour autant, et le régime saoudien n’a rien à lui envier. Surtout pas l’amitié des Etats-Unis, où un président texan a été élu sur sa réputation d’exécuteur intraitable des criminels supposés. Sans parler d’Israël, seul Etat au monde dont les snipers abattent des fillettes à la sortie des écoles.
Les diatribes iraniennes contre l’Etat hébreu relèvent, elles, d’un affrontement géopolitique dont l’un des principaux paramètres est l’attitude d’Israël lui-même. S’il avait appliqué la peine de mort aux civils palestiniens avec davantage de discernement depuis soixante ans, il n’aurait pas suscité un tel rejet de la part de ses voisins proches ou éloignés. Sous occupation militaire, amputés d’une partie de leur territoire, ou régulièrement bombardés par son aviation, ces derniers ont d’excellentes raisons de le détester. Mais peu importe. Décidés à instruire à charge contre Mme Arbour pour son séjour à Téhéran, nos polémistes incriminent « son silence et sa passivité », qu’elle aurait justifiés par « le respect de la loi iranienne et le souci de ne pas offenser ses hôtes ».
« Charbonnier est maître chez soi, commentent-ils. C’est le docteur Goebbels qui utilisait cet argument d’opportunité, à la tribune de la Société des nations en 1933, pour se soustraire à toute critique d’une institution internationale impuissante ».
On croit rêver.
Car, analogie pour analogie, frappante est la ressemblance entre le Reich qui s’assied sur la SDN en 1933 et l’Etat hébreu qui bafoue le droit international depuis 1967. Comme son lointain prédécesseur, Israël, lui aussi, se « soustrait à toute critique d’une institution internationale impuissante ».
Et s’il le fait, c’est pour mieux conquérir « son espace vital, de la mer au Jourdain », selon la belle formule employée par Effi Eitam, ministre d’Ariel Sharon, en 2002. « Les grands crimes politiques ont toujours eu besoin de mots pour se légitimer. La parole annonce le passage à l’acte », philosophent nos signataires. Ils n’ont pas tort : le 29 février, le vice-ministre israélien de la Défense Matan Vilnaï a brandi la menace d’une « shoah » contre les Palestiniens avant de lancer à Gaza la sanglante opération qui fit 110 victimes palestiniennes en une semaine.
Quitte à enfreindre un tabou religieux, l’Etat hébreu, manifestement, a franchi un cap sémantique avant de déchaîner sa puissance militaire : il est passé « de la parole à l’acte ».
Mais le meilleur a été gardé pour la fin. « Les idéologies totalitaires avaient remplacé les religions. Leurs crimes, les promesses non tenues d’avenir radieux ont ouvert grande la porte au retour de Dieu en politique. Le 11 septembre 2001, quelques jours après la fin de la conférence de Durban, c’est bien au nom de Dieu que le plus grand crime terroriste de l’histoire fut commis ». Lier dans une même trame le 11 septembre 2001 et les résolutions du CDH, il fallait oser. Il est vrai que nous avons affaire à des spécialistes. « Retour de Dieu en politique », disent-ils.
Nos intellectuels savent de quoi ils parlent : Israël n’est-il pas l’Etat confessionnel par excellence ? « Si la revendication d’un coin de terre est légitime, affirmait Theodor Herzl, alors tous les peuples qui croient en la Bible se doivent de reconnaître le droit des juifs ».
Bibliquement établie, la légitimité d’un Etat juif en Palestine va de soi : le texte sacré tient lieu de titre de propriété. Pour les sionistes religieux, le retour des juifs en Eretz Israël est inscrit dans le récit de l’Alliance lui-même. Prendre possession de la terre que Dieu a donnée aux juifs fait partie du plan divin, et ce serait le contrarier que de renoncer à cette offrande. Du coup, aucun compromis n’est possible avec les Arabes. En 1947, le grand rabbin de Palestine martelait le statut théologique du futur Etat juif : « C’est notre forte conviction que personne, ni individu, ni pouvoir institué, n’a le droit d’altérer le statut de la Palestine qui a été établi par droit divin ».
Chef du parti national-religieux, le général Effi Eitam expliquait à son tour en 2002 : « Nous sommes seuls au monde à entretenir un dialogue avec Dieu en tant que peuple. Un Etat réellement juif aura pour fondement le territoire, de la mer au Jourdain, qui constitue l’espace vital du peuple juif ». Au moins, c’est limpide. Rien d’étonnant, par conséquent, à ce que le lobby pro-israélien exècre l’ONU : son appétence pour le droit international est inversement proportionnelle à son engouement pour le droit divin.
Il est vrai que l’un est infiniment plus favorable au Grand Israël que l’autre. Percuter les résolutions de l’ONU avec la Thora relève de l’exploit intellectuel et du prodige politique : Israël l’a fait. Pour nos signataires, « c’est au nom de Dieu que le plus grand crime terroriste de l’histoire fut commis ». Ce n’est pas tout à fait faux, à condition d’inclure dans l’analyse l’Etat hébreu, cet artefact colonial bâti au forceps sur les ruines de la Palestine au nom de la Bible et de la Shoah.
A propos de terrorisme, l’Etat d’Israël, qui plus est, peut se targuer d’un palmarès hors compétition. Les odieux attentats du 11 septembre 2001 ont fait dix fois moins de victimes que le siège de Beyrouh par Tsahal en 1982. Ses admirateurs occidentaux doivent certainement s’extasier sur les prouesses d’une armée capable de tuer aussi aisément des enfants avec des missiles.
Ils doivent aussi se confondre d’admiration devant les geôles israéliennes, où grâce à la loi religieuse, on s’interrompt de torturer durant le shabbat. L’Etat hébreu mérite bien ce concert de louanges que les intellectuels organiques lui décernent à longueur de colonnes. Et quelle outrecuidance, de la part de l’ONU, de vouloir fourrer son nez sale dans les affaires intérieures israéliennes ! A l’instar des pires calomnies, les accusations publiées dans « Le Monde » du 27 février se sont répandues sur la toile. Elles suscitent sur certains blogs des commentaires haineux que l’on ose à peine citer. M. Doudou Diène y est qualifié de « défenseur de la secte du pédophile fou et des adorateurs du caillou ». On y lit que « depuis les invasions musulmanes le croissant fertile est devenu le croissant stérile, et la civilisation a émigré en Occident ». Sur l’ONU, un internaute déchaîné résume à sa façon l’article publié par « Le Monde » : « l’ONU, c’est un ramassis de la racaille islamiste et tiers-mondiste ». Qu’attend-on pour supprimer l’ONU ? Ce sera encore plus simple. Islamophobie déclarée, haine du monde arabe, stupéfiante arrogance occidentale, tout y est.
Opération réussie, mesdames et messieurs les intellectuels organiques.
Par Bruno Guigue
Désolée pour la mise en page @minautes mais je n'ai pas pu faire mieux, à vous de juger!
L'excuse invoquée en direct par E.D. pour couper l'auditrice n'et pas recevable : un commissaire assassiné EST un sujet pour un ministre de l'intérieur.
L'explication a posteriori de la question maquillée au standard perd donc de sa pertinence.
En somme, il y a toujours ce vilain tabou qui empêche de voir les extrémistes juifs comme des extrémistes, parce qu'ils sont juifs... et que nous sommes des européens coupables d'avoir été nazis, collabos, pogrommeurs etc. ce qui est absolument vrai mais ne justifie pas cette frilosité automatique encore un demi-siècle après.
Depuis des années, le CRIF , tel un pape avec ses bulles, prétend imposer une doxa, toujours la même, toujours aussi peu fondée, et malheureusement toujours aussi peu contredite par ceux qui ont la parole : "qui discute la politique israélienne est antisémite". Et qui remet en doute la justesse de cette citation est un Faurisson diabolique et puant. Il n'y a pas de milieu.
Nous avons presque tous, ainsi, des amis juifs qui sont, malheur à eux, de vrais petits Faurissons. Rien qu'en fouillant deux secondes dans ma mémoire, j'en sors trois : un architecte, un commercial en informatique, un marchand de vin. Ces trois affreux, honte sur eux jusqu'à la quatrième génération, faurissonnent à tout vat et ne le savent pas. Qui le leur dira ? moi je n'ose pas, je ne tiens pas à me faire engueuler !
Parce que froisser un pinardier, c'est grave.
sacrée MAM avec ses mirettes de faux-derche !
L'explication a posteriori de la question maquillée au standard perd donc de sa pertinence.
En somme, il y a toujours ce vilain tabou qui empêche de voir les extrémistes juifs comme des extrémistes, parce qu'ils sont juifs... et que nous sommes des européens coupables d'avoir été nazis, collabos, pogrommeurs etc. ce qui est absolument vrai mais ne justifie pas cette frilosité automatique encore un demi-siècle après.
Depuis des années, le CRIF , tel un pape avec ses bulles, prétend imposer une doxa, toujours la même, toujours aussi peu fondée, et malheureusement toujours aussi peu contredite par ceux qui ont la parole : "qui discute la politique israélienne est antisémite". Et qui remet en doute la justesse de cette citation est un Faurisson diabolique et puant. Il n'y a pas de milieu.
Nous avons presque tous, ainsi, des amis juifs qui sont, malheur à eux, de vrais petits Faurissons. Rien qu'en fouillant deux secondes dans ma mémoire, j'en sors trois : un architecte, un commercial en informatique, un marchand de vin. Ces trois affreux, honte sur eux jusqu'à la quatrième génération, faurissonnent à tout vat et ne le savent pas. Qui le leur dira ? moi je n'ose pas, je ne tiens pas à me faire engueuler !
Parce que froisser un pinardier, c'est grave.
sacrée MAM avec ses mirettes de faux-derche !
groupuscule violent et raciste. Attention, où je quitte la salle!!
Le problème de la réaction de Mr Delvaux, pourtant bon journaliste, c'est que cela à donné à l'antenne comme un sentiment de ne pas vouloir aborder du tout le sujet.
Il aurait pu laisser la personne présenter sans excès sa question et ensuite laisser la ministre s'en sortir.
Au crédit de Mr Delvaux tout de même, ce matin là MAM a surement regretté de ne pas avoir choisi les caressantes interviews de la concurrence.
Il aurait pu laisser la personne présenter sans excès sa question et ensuite laisser la ministre s'en sortir.
Au crédit de Mr Delvaux tout de même, ce matin là MAM a surement regretté de ne pas avoir choisi les caressantes interviews de la concurrence.
pour une fois qu'on tenait un politicien par les ********, quel gâchis de la part des "journalistes", qui pour le coup ont clairement protégé la ministre...
Si ce n'est pas de la connivence ça?
Si ce n'est pas de la connivence ça?
En plus, grâce aux oreilles et yeux de l'Elysée qui trainent sur @SI, l'information remontra sûrement jusqu'à la ministre, même si l'Intérieur n'est pas abonné. Merci qui? :-)
Bon sujet, important en ces temps d'autocensure, pas très porteur pour qui veut se faire une place dans les médias. Voilà pourquoi je suis fier de payer un abonnement à @si.
Je crois que le commissaire est décédé des suites de ses blessures (ce n'est donc pas une tentative mais un homicide)
Eh bien, elle s'appelle Sabrina ou Barbara ?
Aussi, Eric Delvaux a expliqué son interruption de la question au médiateur de France Inter samedi, il me semble.
Aussi, Eric Delvaux a expliqué son interruption de la question au médiateur de France Inter samedi, il me semble.