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Streaming : la nouvelle bataille de la musique

Qui va croquer la pomme en or de l'industrie de la musique en streaming ? C'est l'une des questions à laquelle devra répondre la mission Phéline, du nom de Christian Phéline, magistrat référendaire à la Cour des comptes chargé par Aurélie Filippetti de réfléchir à la question des droits musicaux. Pourquoi cette nouvelle mission quelques mois après les conclusions de Pierre Lescure ? Pourquoi des artistes comme Thom Yorke ont-ils remis en cause les bienfaits de Spotify ? Au final qui gagnera la bataille de la répartition de la valeur dans l'univers de la musique en streaming ?

Derniers commentaires

Pour mesurer l'évolution du paiement des artistes, il faudrait peut-être se demander combien ils gagnaient avant sur la vente d'un cd.
Puis diviser ce montant par un nombre d'écoute moyen (100 pour reprendre la proposition d'un message plus haut?)
Pour comparer avec 1 centime par titre sur Deezer.

Pour I-tunes la comparaison sera plus simple. 4 centime par titre vendu, soit 40 centimes environ pour un album vendu.

Quelqu'un sait-il ce que la vente d'un album physique rapporte à un artiste?
Question naïve: c'est quoi le boulot d'un producteur dans toute cette chaîne?
Le principal inconvénient de la musique numérique, qu'elle soit en MP3 ou en streaming, c'est qu'elle ne s'écoute pas, elle se consomme. Et ce n'est même pas une question de modèle économique...

Pour écouter de la musique, prenez le 33t et écoutez le. Tout change. Ce n'est pas une question de qualité (encore que le streaming, c'est de la qualité de MERDE), mais de rituel d'écoute. Le fait de prendre le temps de choisir le disque, de précautionneusement le mettre sur le lecteur, et de lancer la lecture. Et se plonger dedans. D'être pleinement à l'écoute, tous nos sens concentrés sur la Musique. Et rien d'autre.
Il y a l'industrie musicale, et il y a la musique. La première est en train de crever d'avidité et d'inadaptation, la seconde est éternelle (du moins autant que peut l'être l'humain).

Les gros producteurs et distributeurs et leur marketing de masse sont des choses devenues superflues à l'heure d'internet et de l'immatérialité. Le futur, c'est Soundcloud, Bandcamp (mon favori), Last.fm, le crowdfunding (formidable Amanda Palmer !), l'achat en ligne sur les sites de labels, sur les sites des artistes, et bien sûr dans les concerts
Sujet intéressant.
Il y a un acteur français qui aurait pu vous donner des réponses, peut-être : Qobuz, doté d'une offre assez étonnante.
(je n'ai aucun intérêt chez eux)
>"Ce nouveau mode d’écoute de la musique qui reste encore déficitaire ou à peine à l’équilibre [...], malgré de nombreux adeptes (20 millions d’abonnés dans le monde), ne satisfait réellement, si l’on en croit leurs déclarations, aucune des parties prenantes."

Si, les auditeurs! Je suis sur spotify premium depuis un bout de temps maintenant et c'est un bonheur... Plus a me faire chier avec des bout de plastique (que de tout façons depuis un bout de temps je rippais et ne ressortait plus jamais), ou avec des Go de fichiers a copier a droite a gauche et celui que je veux n'est jamais sur la bonne machine, la possibilité de découvrir des artistes d'un clique etc...

Sinon 0.01 centimes par écoute, pour un album de 10 titres, ca fait 100 écoute de l'album entier pour avoir 10 euro; ça correspond a peut prés a la vie d'un CD beaucoup écouté. En tenant compte du surcoût de la matérialité et du fait que les CD ont toujours été trop chère, je ne trouve pas ça si abusé que ça (si le partage est bien fais évidemment).

Au final est ce que ce n'est pas au major de se réadapter au monde normale après 2 décennies de folie furieuse où ils roulaient sur l'or parce qu'ils entubaient tous le monde? Voir de disparaître sous leur forme actuelle si il se trouve que l'on n'a plus vraiment besoin d'eux...
J'ai vraiment beaucoup de mal -- en prenant du recul -- à comprendre comment il est possible que les musiciens que j'écoute sur spotify soient mal rémunérés alors que j'ai dépensé plus d'argent en 18 mois d'abonnement que ce que j'ai payé pour de la musique tout le reste de ma vie.

Pour moi le modèle d'abonnement mensuel pour écouter absolument ce qu'on veut sans limite est le seul viable :

Le CD c'est un support encombrant qui devrait être mort depuis 10 ans.

Je n'ai jamais acheté d'album sans l'avoir écouté avant.

Ce genre de modèle m'a permis de découvrir des choses que je n'aurait jamais trouvé autrement.

Comme tout le monde je n'ai jamais eu de budget musique illimité alors je téléchargeais illégalement les albums que je voulais écouter si j'étais à sec (je n'aurais pas dépensé plus de toute manière, mais il y a une injustice entre les musiciens que j'ai payé en achetant leur albums et ceux dont j'ai téléchargé le travail).

Ce modèle permet de déterminer qui écoute quoi et donc en théorie devrait pouvoir reverser les revenus de mon abonnement entre les différents musiciens que j'ai écouté dans le mois.

Les musiciens méconnus peuvent percer par la qualité de leur travail. Ça me semble tellement mieux qu'un système dans lequel de grands groupes "produisent" un travail de sélection ( à notre place et souvent de la merde), et de marketing nous polluant la vie et dont on paye le prix à l'achat, et qui en plus se rémunèrent proportionnellement au succès d'un production dont ils n'ont été que des intervenants techniques.


Au final, quelqu'un peut-il m'expliquer comment il est possible que les musiciens soient sous-payés? Si tous les gens qui écoutent de la musique (ça doit quand même faire beaucoup) dépensaient 5 ou 10 euros par mois pour pouvoir écouter ce qu'ils veulent quand ils veulent, si l'intermédiaire de type spotify se rémunérait assez pour faire un profit normal (sachant que les frais d'une plateforme de musique dématerialisée sont infimes comparés aux sommes en jeu), et que le reste était distribué aux musiciens en fonction des écoutes alors comment pourrait-on avoir des musiciens sous-payés?

Qu'est-ce qui cloche exactement?
Diane Tell qui est peut-être encore abonnée à @si (bien qu'elle ne se soit plus connectée depuis juin^^).
Sinon sur le fond du sujet que dire, toujours une histoire de gros sous, et toujours les mêmes qui sont lésés, les artistes sans notoriété.
Moi j'ai encore laissé passer la date d'échéance de mon contrat SACEM, suis reparti pour 10 ans d'obligation de déclarer la moindre œuvre que je compose (et n'ai pas le droit de diffuser mes chansons comme je l'entends). Ça tombe bien, je compose plus.
Bonjour !

oui je suis toujours abonnée ! enfin réabonnée !!! c'est vrai que j'ai peu participé dernièrement !!!! Sorry ! Je vais bientôt refaire un billet sur la distribution et y causer de streaming ... j'avais déjà écrit sur le sujet... (mon billet est peut-être obsolète maintenant, tout va si vite !!! ) http://www.dianetell.com/le-streaming-ou-le-patinage-artistique-de-lindustrie-musicale/ (voir la rubrique Si j'étais journaliste sur mon site) Je dois me relire et surtout lire et écouter tout ce qui vient d'être publié sur ASI ! Et commenter. Je partage avec vous cette info : je viens de regarder les décomptes de ma petite maison de production, le streaming a généré chez nous 1800 € de revenus en 2012. Ces sommes représentent les parts producteur et artiste combinées - Pour 96 822 chansons écoutées en streaming. (pour rappel, le producteur finance toute la production phonographique). Je n'ai pas encore le chiffre pour 2013 car l'année est en cours mais je peux vous dire que celui-ci est en légère progression puisque nous avons à cette date dépassé le cap des 100 000 chansons "streamées" (oh qu'il est laid cet anglo-terme - n'ai pas mieux). Les revenus pour les parts Artiste/Producteur sont de 1071€ pour les 6 premiers mois de l'année 2013. Donc, nous pouvons envisager une légère progression des revenus cette année. Voilà la réalité !
PSSSSS : comme beaucoup, nous sommes (je suis) à la fois producteur et artiste, ce qui fait que le problème du partage entre artiste et producteur ne se pose pas dans les termes définis dans l'article. Aujourd'hui, les maisons de disques produisent peu. Elles signent des licences qui leurs donnent le droit d'exploiter ce que d'autres produisent. Au mieux et pour quelques artistes seulement de nos jours, ils accordent des avances mais cela devient assez rare. Cela dit, si nous assumons deux rôles, il existe tout de même un partage des tâches au sein d'une petite structure bi-polaire comme la nôtre : "producers pay - artists play" ! Une fois la production remboursée par les revenus (pas gagnés d'avance), le partage se fait 50/50 entre le producteur investisseur et l'artiste, à moins que nous ne décidions de réinvestir les revenus dans la production de nouveaux projets. Ce que nous faisons tout le temps. Les chiffres 1/19 - 5/95% entre Artiste/Producteur, ça n'existe pas chez nous. (Idem pour l'album que je viens de produire pour un autre artiste) Avant d'être totalement indépendante, c.a.d. de ne signer que des contrats de distribution, j'étais en licence dans des majors et donc productrice et ce depuis.... 1983 ! Les contrats auxquels l'article fait référence sont des contrats dit d'artistes où l'artiste n'investit pas de sous, ni dans la prod, ni dans la promo puisqu'il n'est pas producteur. Je peux vous dire que ce type de contrat est de plus en plus rare dans la réalité de notre profession (hors The Voice, Star Ac, Nouvelle Star & co, cas à part) et ce pour 2 raisons : 1- les artistes à fort pontentiel commercial signent presque tous des contrats de licence car ils souhaitent rester propriétaires de leurs matériel à long terme, ils sont donc producteurs - 2 - les artistes à faible potentiel commercial... bah, personne ne les signe ! ils doivent produire eux-même leurs albums et sont par le fait même eux aussi producteurs. Ce qui me désole dans toutes ces missions c'est qu'elles sont souvent déconnectées de la réalité, obsolètes, en mode réaction et non visionnaires. Utiles certainement d'un point de vue théorique mais dans la pratique, niet ! J'encourage toutes les initiatives qui aspirent à un bon équilibre entre les créateurs, les investisseurs, les consommateurs etc... mais ne peux que constater la limite de l'exercice. Chaque camp défend son bout de gras et sa part de marché tel qu'il existait avant, et pendant qu'on en discutait, le monde a changé et les conclusions des missions arrivent souvent avec un train de retard. Pour ce qui est de la mise en application des recommandations préconisées par ces rapports... je ne vous dis pas....
Bon retour ici donc ;-) et merci pour vos précisions.
Première chose à se rappeler : l'Adami concerne les musiciens-interprètes principaux (c'est-à-dire la vedette du disque, celle qui a son nom sur la pochette et fait la promo) : ceux-là ont des avances sur recette et des parts d'intéressement sur le nombre de vente de disque, en plus des cachets perçus à l'enregistrement. On ne parle donc pas ici de n'importe quels musiciens !

Les autres musiciens (batteurs, guitaristes, orchestre...) sont appelés musiciens-interprètes de complément (sic), et leurs droits sont cette fois gérés par la Spedidam : eux ne sont payés qu'au cachet, et leurs droits voisins ne concernent que d'éventuelles rediffusion en radio, télé, etc.

Ensuite, je ne vais pas vous infliger le calcul en détail ici, mais il se trouve qu'effectivement, si un site de vente en ligne ou de streaming veut être rentable, c'est très difficile, malgré l'impression de facilité de production que laisse le numérique.
Il est par exemple question qu'Orange ne renouvelle pas son partenariat avec Deezer - et dans ce cas, Deezer va avoir beaucoup de mal à tout simplement survivre sans la manne d'Orange derrière. Toutes les plateformes de vente ou de streaming en France on beaucoup de mal, et beaucoup ont déjà fermé. Une des raisons, c'est la distorsion de concurrence avec Itunes ou Amazon, qui sont d'une part adossés à des ventes de matériel massives, vendent sur un marché mondial (des pertes ici sont rattrapées par des gains là), et bénéficient en Europe de taux de TVA record parce que basés à Bruxelles par exemple.

De leurs côtés, les producteurs classiques restent frileux et ne voient encore le numérique que comme un complément qui vient compenser les pertes du CD. Et surtout, chacun reste dans son coin, il n'y a aucune fédération, ce qui rend tout le monde extrêmement fragile. Un bon moyen de sortir de cette situation serait pourtant, peut-être, de fédérer les forces des différents producteurs pour monter une production en ligne en commun, ou d'avoir une société de gestion spécifique (comme la Sacem, Spedidam, etc.) - mais les logiques commerciales de chacun sont bien trop ancrés et en concurrence pour que cela voit le jour à court terme.
yop
c plutôt interessant sauf que je ne suis pas d'accord avec la conclusion.
La théorie de la longue traine n'est pas vérifié et l'effet de concentration sur plusieurs artistes se vérifie toujours, on peut par exemple le contaster avec les youtubers. Ce sera pareil avec le streaming.
On parle vraiment de musique, là ? inutile, je suis déjà sorti

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