Touchers vaginaux sous anesthésie : le CHU de Lyon embarrassé
Question qui demande un peu de doigté : les étudiants en médecine s’exercent-ils au toucher vaginal sur des patientes endormies au bloc opératoire sans demander au préalable leur consentement ? C’est ce que suggèrent les documents extraits du site de l’université de Lyon publiés lundi par Metro et qui depuis suscitent démentis et indignations. A l’origine de cette trouvaille : un pharmacien qui cherchait simplement des témoignages de patients suite à la mésaventure vécue par sa compagne.
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Derniers commentaires
Faut pas avoir eu besoin de soins intensifs aux urgences pour ne pas savoir qu'on oubliait toute forme d’intimité dans ces cas là...
Mais bon, faites du buzz, c'est bien.
http://doctiblog.net/2014/04/13/patrick-cest-le-nom-du-premier-simulateur-de-toucher-rectal/
;-)
Mais c'est inévitable : maintenant que je sais comment fonctionne une fac de droit, de la première à la dernière année, que je connais toutes les filières, que je sais qu'il faut faire des stages et où, et de quelle durée, et en quelle quantité, et tout un tas d'autres trucs hyper importants qu'on ne découvre qu'en essuyant les plâtres quand on ne vient de nulle part... bah je vais m'empresser de transmettre tout ça aux enfants que j'ai / aurai, le cas échéant.
on fait rarement le sacrifice de sa famille au nom de l'égalité... raison pour laquelle l'expression "égalité des chances" m'a toujours fait sourire - ce qui ne signifie pas qu'il ne faille pas lutter pour. mais l'expression est un leurre, un pur mensonge.
Si après avoir lu ça vous écrivez encore viol, cobaye ou Dr Mengele, c'est vraiment que vous êtes incurables....
Passeur de sciences
J'ai une pensée émue pour les infirmier(e)s qui les supportent au quotidien.
J'ai lu et relu chacune des contributions .
Et jamais je n'y ai trouvé une référence aux fouilles dans les aéroports. C'est quand même un peu désespérant de constater que nous sommes tous prêts à accepter de se faire tater sous toutes les coutures, les plus intmes comprises, pour avoir le privilège facturé de monter dans un avion alors que je lis trop de nos chers @sinautes qui grimpent aux rideaux rien qu'à l'dée de penser qu'un ou une étudiante en médecine lui aura mis la main au cul alors qu'il dormait du sommeil du juste, alors que la ou le dit étudiant tremblait de terreur et de honte.
Comme quoi, tout est relatif comme disait Albert.
Quoique... !
et aucun patient ne se serait senti violé par l'examen du médecin.
Quand on pense que des journalistes ont été massacré à l'arme de guerre en plein Paris et que tout un tas de cons glosent, ici même, probablement avec un pin's Charlie à leur veste, à propos d'un simple examen médical assimilé par eux à un viol.
Comme si cette indignation étriquée avait une quelconque signification en dehors des cerveaux malades qui l'ont engendrée.
Eh bien, on se dit que le monde est peut être foutu.
Parce que je connais des personnes qui me semblent accorder une importance particulière à leur respect de l’intimité.
Mais tout au fond du fond, pour ma part, moi-même, je considère que quand je suis endormie et anesthésiée pour une intervention,
et même quand je suis patiente éveillée et consciente face à un médecin, une rate, un vagin, un foie, un nanu, une oreille, c’est à peu-près pareil.
Ce sont des organes, des molécules, des tissus, des vaisseaux, etc.
Des organes qui fonctionnent bien ou pas et c’est bien qu’on vérifie si ça fonctionne.
J’essaie de faire avance le schmilblick, mais je sens que ce n’est pas gagné… :)
Les touchers rectaux et vaginaux sont des actes important à maîtriser (dépistage de cancers entre autres), et ils ne s'apprennent pas par la grâce du seigneur, il faut pratiquer. Et il faut repréciser une chose : les CHU ont un devoir de formation, cela doit être intégré à la fois par les personnels qui y travaillent mais également par les patients qui y consultent. C'est du donnant donnant, médecine de qualité à tarif raisonnable en échange de certains désagréments liés à cette formation. Je comprends totalement qu'un patient ne veuille pas s'y soumettre, mais à ce moment, il faut aller en libéral ou en clinique.
Demander l'autorisation des patients avant de pratiquer, de mon expérience personnelle, si je m'étais contenté de ça, je n'aurais fait que 3 ou 4 TR et TV pendant mes études. Et actuellement ce serait encore moins vu que le nombre d'externes a plus que doublé.
Comparer cela à un viol, c'est absolument n'importe quoi, un manque de respect total envers les personnes qui se sont réellement faite violer.
Qu'on continue dans cette démagogie et on aura les médecins incompétents qu'on mérite.
"Très simplement, tout acte, quel qu’il soit, de la simple auscultation au toucher vaginal, doit se faire avec l’accord du patient. C’est la règle, c’est la condition absolue pour avoir le droit de soigner quelqu’un. Et si on ne fait pas ça, alors on ne mérite pas d’être médecin, ou infirmière, ou sage-femme, ou aide-soignante. Avoir la confiance du patient dans ce que l’on fait, c’est le plus précieux des cadeaux, alors il faut le respecter. C’est ça qu’il faut enseigner."
On y voit que d’autres pays ont d’autres méthodes.
Je pense que la France gagnerait à s’en inspirer pour garder la confiance du patient.
MAIS encore et toujours ce qui m'écoeure c'est cette toute-puissance médicale, cette arrogance et ce mépris des personnes.
C'est peut-être la solution la plus honnête.
Il est certain qu'un médecin généraliste sera confronté à effectuer un touche vaginal/rectal durant sa carrière.
Durant ses études, l'élève médecin effectue des stages dans différentes spécialités, mais pas dans toute.
Ainsi, un étudiant qui ne passerai pas en gynéco et/ou en gastro, a bien peu de chances d'avoir à pratiquer ces gestes durant toute sa formation, sauf à le faire comme décrit dans l'article.
La théorie et la clinique, c'est bien, la pratique en plus, c'est mieux.
On peut aussi évoquer le fait qu'il est toujours possible de découvrir que quelques choses ne va pas lors du TV/TR chez le patient, qui dans ce cas ne s'en plaindra certainement pas.
Plutôt que de proposer aux personnes de porter une carte sur laquelle est dit qu'ils sont d'accord pour qu'on leur mette un doigt dans le cul lors d'une opérations des amygdales, je préfèrerais inclure dans les fiches que les patients signent avant une opération, qu'il est possible qu'ils s'en prenne un. ça règlerait le problème et on serait tous égaux face à ce problème.
Si on ne demande pas, on ne pourra jamais savoir si la patiente accepte.
Je pense qu'enfin, tout le monde serait content.
En fait, il faudrait qu'il n'y ait plus d'autrui, comme ça on serait tranquilles.
Il y en a parmi les abonnés.
Nous les connaissons.
Posons leur la question avant de se mettre à gueuler avec la meute.
A quoi ressemble l'activité ?
Quelle pratique ?
Quelle pratique pour enseigner, transmettre, apprendre enfin ?
Je ne vais pas m'excuser d'ironiser.
Les cris d'orfraie que poussent ceux qui s'indignent continuellement de tout le valent bien.
Simplement, deux manières de considérer autrui (et ça rejoint les discussions sur les dessins quoi voudrait "interdire") :
- soit on s'en fout d'autrui, on les méprise, on soupire de leur connerie, on ironise (et on utilise le sophisme de la pente glissante) et on créé des clans catégorisés, caricaturaux et ennemis ;
- soit on explique et on invite à discuter. Quelle pratique ? À quoi ressemble l'activité ? On n'attend que de savoir, justement. Pas d'être pris, a priori, pour des andouilles qui gueulent avec la meute.
Je faisais référence à l'article.
Les explications de texte sont fatigantes.
Les leçons sur la bonne manière de conduire un débat aussi.
Tu me connais assez pour me savoir sanguine, ce qui ne fait pas de moi quelqu'un d'obtus mal intentionné ou intellectuellement malhonnête. Je ne comprends pas que cela ne compte pour rien dans les échanges.
J'ai enfin posé les questions moi-même.
Tu pourrais aussi t'agacer de ceux qui gueulent a priori.
J'dis ça j'dis rien.
On est à l'écrit, et sur un forum public - pas dans un café en privé.
A priori, ma première réaction c'est de trouver choquant si de telles pratiques médicales étaient avérées.
Donc oui, je me sens visé. Je me retrouve donc pauvre andouille qui "voudrait que les médecins ne soignent plus" (pente glissante), simplement parce qu'il me semble, par simple réflexe humaniste, qu'un examen intime non souhaité et qui plus est dissimulé au patient n'est pas d'une éthique flamboyante à première vue ?
Ça aussi, c'est fatigant.
C'est plus compliqué que ça en l'air ? Qu'on m'explique, alors, avec bienveillance, et j'écouterai - et sans doute, je changerai d'avis. Oui, je donne une leçon de pédagogie, voilà.
Mais ça c'est un point de vue de médecin, avec un rapport professionnel et détaché au corps d'autrui.
Mais, moi, comme sans doute des tas de gens, je vois pas du tout du tout mon propre corps comme un objet d'étude, ni même comme un objet tout court. C'est MOI ! C'est MA personne ! Avec MES pudeurs, MON histoire ! Donc, elle me semble très importante, l'intimité.
(Par ailleurs, pour clarifier, pour moi ce n'est pas du tout une question de corps féminin en particulier qui serait plus particulièrement sacré qu'autre chose.)
Bien évidemment que non, car ils vous les font, et vous ne le savez même pas.
Maintenant imaginez qu'on demande au peuple si ils sont consentant à se faire tripotter l'anus pendant leur opération, à 99% et surement moi compris la réponse sera non. Même si je suis convaincu que cet exercice est nécessaire, je vais avoir une gêne au reveil de savoir que le médecin que j'ai en face de moi et une dizaine d'étudiants m'ont mis le doigt dans le cul... et ca je préfere ne pas le savoir.
L'ignorance est parfois nécessaire et je pense que ca s'applique ici.
Moralité, quand vous allez vous faire opérer des amygdales, lavez vous bien les dents sans oublier les fesses. ;o)
Je recommande les épinards et les lentilles. ;o)
Ca me rappel l'anecdote d'un amis, copains avec son gastro qu'il allait voir pour passer une colposcopie de retour d'un voyage au Japon.
Dans le compte rendu figure la phrase:
"à noter la présence d'un sushi…"
;o)
Aucune relation de confiance ne peut s'établir sur le mensonge. Tant que le mensonge est ignoré, ça va, et puis...
Je ne connais pas les limites fixées pour les médecins (opérer quelqu'un sans son consentement si c'est pour lui sauver la vie, ne rentre bien évidemment pas dans ce cadre, mais pratiquer des actes de médecine qui ne viset pas à améliorer son état, ça doit pouvoir valoir une radiation.
Et finallement, on en revient au viol sous GHB. On s'en fout, vu qu'on s'en souvient pas?
Vous êtes en plein délire...
Plutôt que de proposer aux personnes de porter une carte sur laquelle est dit qu'ils sont d'accord pour qu'on leur mette un doigt dans le cul lors d'une opérations des amygdales, je préfèrerais inclure dans les fiches que les patients signent avant une opération, qu'il est possible qu'ils s'en prenne un. ça règlerait le problème et on serait tous égaux face à ce problème.
Mengele en rêvait...
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La bise mon Pipi.
Vous avez un peu de mal à appréhender les termes du débat, vous, non?
On parle ici de la caractérisation d'un TV sans le consentement de la patiente.
Je ne crois pas que quiconque ici, en partant du présupposé que le consentement libre et éclairé de la patiente a été recueilli, a parlé de viol.
Les hommes de paille sont de sortie?
Quelques rappels élémentaires pour les retardés de la dignité ou les réificateurs du corps des autres ...
Que le corps féminin ne soit pas un temple ne signifie pas non plus qu'il doive être un boulevard. Qu'on accepte d'être soigné ne signifie pas non plus qu'on accepte d'être un sujet d'expérience ou d'entrainement.
Dans tous les cas le consentement pour "l'usage" d'un corps qui n'est pas le sien est une obligation morale et c'est le minimum pour le respect de la dignité des femmes comme des hommes ...
Cela vaut pur le toucher comme pour l'administration de médicaments ou alors on devrait tous accepter de servir de cobaye à son insu sous prétexte que cela irait avec le droit de se faire soigner.
Ceux qui soutiennent le contraire ici on vraiment un problème de conception de la dignité humaine.
Que cela ne les dérange pas eux ne signifie pas que cela doive devenir la norme pour tous ...
C'est pour cela justement que le consentement doit être demandé en pleine conscience.
Si les faits sont avérés ils sont graves.
S'il s'agit d'une légende urbaine, il faut s'en assurer, mais la chose semble vraie puisque des médecins l'assument et le revendiquent
et des étudiants en ont témoigné ...
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"Une agression sexuelle est une atteinte sexuelle commise avec violence, contrainte, menace ou surprise. Il peut s"agir, par exemple, d’attouchements, de caresses de nature sexuelle ou de viol.
Le viol se distingue des autres agressions sexuelles en ce qu’il suppose un acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, commis également avec violence, contrainte, menace ou surprise.
Tout acte de pénétration sexuelle est visé : vaginale, anale ou buccale, notamment par le sexe de l'auteur. Il peut aussi s’agir de pénétrations digitales (avec le doigt) ou de pénétration au moyen d’un objet.
La contrainte suppose l’existence de pressions physiques ou morales. Par exemple, la contrainte peut résulter de la différence d’âge existant entre l’auteur des faits et une victime mineure et de l’autorité qu’exerce celui-ci sur cette victime.
Il y a recours à la menace lorsque l'auteur annonce des représailles en cas de refus de la victime.
Il y a recours à la surprise lorsque l'auteur utilise un stratagème pour surprendre sa victime ou encore lorsque la victime était inconsciente ou en état d’alcoolémie."
Toujours envie de créer des mots cirneaf?
C'est justement un cas où l'utilisation du mot viol est légitme, et ne relève absolument pas de "tout et rien"
Bien à vous.
Bien sûr que c'est un viol ! Un viol avec certes un caractère singulier car il est commis dans un tout autre but que le plaisir sexuel (médical, et cela de bonne foi, les médecins ne sont pas des pervers), mais c'est un viol quand même ! La loi ne fait pas de distinction entre plusieurs types de viols selon leur motifs !! Mais vous délirez ! Et ce n'est pas une question de survie !! Ce sont des actes de formation et non de soin, auquel cas ça serait évidemment différent !
On dirait pour certains - qui ont le manichéisme bien chevillé au corps - qu'il y a contradiction entre : refuser d'être le cobaye à son insu d'un acte médical particulièrement invasif sur ses parties intimes ET le désir de guérir y compris en acceptant de se soumettre à un tel acte médical (qui pour le commun des mortels n'a rien d'anodin), AVEC son consentement. Non non ! Tu refuses de te faire violer (parle que c'est bien ça dont il s'agit) même gentiment par médecin tout sympa, tu empêches la science médicale d'avancer !! Génial !
Et puis c'est vrai que c'est rassurant de savoir qu'on risque de subir ce genre d'examen sans avoir à donner son consentement avant à chaque fois qu'on passe sur le billaud. Y'a des gens que ça gêne on peut les comprendre, non ?
auriez vous été choquée d'apprendre que des internes en ophtalmologie examinent le fond des yeux des patients endormis ?
je ne le pense pas.
je ne trouve pas agréable l'idée d'être examiné pendant son sommeil.
il n'est d'ailleurs jamais très agréable d'être considéré comme un objet d'étude.
c'est malgré tout central dans la relation médecin / patient car c'est cette distance qui permet l'abandon, la nudité, la suspension des pudeurs avec lesquelles nous vivons en dehors du cabinet clos ou de la chambre d'hôpital.
c'est encore cette distance qui fait que les médecins supportent leur métier, qui autrement serait insoutenable, la mort et bien évidemment, la maladie, étant présents sans marquer de pause.
exiger la pudeur c'est abolir la distance et jeter à la poubelle la relation qui nous autorise à nous mettre nus sans avoir honte - pour être soignés.
Ouais, sauf que le code pénal ne mentionne pas l'observation non invasive du fond de l'oeil par qui que ce soit comme étant un viol.
Pour le reste, personne n'a parlé de pudeur, mais de consentement.
LE CONSENTEMENT!!!
vous vous sentez tripotée quand vous vous faites soigner ?
quand vous allez à l'hôpital en vue d'une opération, le médecin vous tripote ?
l'interne qui apprend à palper un utérus pour ne pas se planter lorsqu'il pratiquera une IVG - sur demande de la patiente - la tripote-t-il ?
c'est ça que vous pensez ?
mais de quoi parle-t-on enfin ?
je ne m'explique pas ce regard porté sur l'activité médicale, qui a pour objet de soigner, et où la pudeur n'a pas sa place - ce qui ne signifie pas que le patient n'ai pas droit au respect.
le plus triste est que cette opinion soit si largement partagée sur ce forum.
si en tant que femme le soignant nous tripote, comment dès lors accepter qu'un homme - ou une femme que nous pourrions sexuellement attirer - nous soigne ?
si la pudeur reprend ses droits et que le rapport au médecin n'est pas débarrassé du sacré de l'intimité qui nous accompagne par ailleurs, je ne vois pas comment le soin est possible.
les médecins doivent ils ajouter à la déjà très longue liste de leurs paranoïas médico-légales, soigneusement entretenues par nos juges, la crainte de se taper des procès pour attouchements sexuels ?
pardonnez moi mais on marche sur la tête.
Quand je vais chez le médecin, celui-ci me dit à l'avance qu'il doit procéder à un acte médical invasif ! Mais ce n'est pas qu'une question de pudeur enfin !! C'est une question de consentement, d'avoir un minimum le droit de dire ce qu'on souhaite faire de son corps.
Comprenez: je ne souhaite pas interdire les medecins de faire leur travail, y compris des actes médicaux dans les parties intimes, mais quand on touche à ces choses là, le patient a quand même le droit d'être informé !!!
J'ai moi aussi un très grand respect pour les médecins mais ils ne sont pas ils n'ont pas tous les droits sur le corps de leurs patients ! C'est du délire !
Personne ne parle de regad porté sur une activité médicale en soi, mais sur le consentement préalable à un acte médical ne visant pas à améliorer l'état médical de la pesonne qui va le subir.
Et c'est un viol, ne vous déplaise.
c'est ça.
un juge pénal serait fasciné par tant de créativité.
je vous suggère de publier un papier dans la revue de sciences criminelles, vénérable périodique à comité de lecture
ils seront, j'en suis certaine, très intéressés par cette nouvelle théorie juridique.
"de quelque nature qu'il soit, commis également avec violence, contrainte, menace ou surprise."
"Il peut aussi s’agir de pénétrations digitales (avec le doigt) ou de pénétration au moyen d’un objet."
A vous d'avoir de l'imagination pour nous expliquer que ce n'est pas du viol.
L'infraction pénale repose sur la réunion de trois éléments :
- un élément légal, l'infraction doit être prévue par la loi
- un élément matériel, des faits, à minima un commencement concret d'infraction pour caractériser une tentative
- un élément intentionnel.
Ce dernier élément fait manifestement défaut chez le personnel soignant pratiquant des examens de nature à l'éclairer sur la marche à suivre, avant ou après un acte chirurgical pratiqué sous anesthésie.
Il ne peut donc s'agir d'un viol.
c'est du droit, pas du n'importe quoi.
Si j'ai bien compris le nœud du problème c'est qu'il n'y a aucun encadrement éthique de ces pratiques. comme le dit très bien Martin Winckler (http://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/touchers-vaginaux-sur-patientes-endormies-viol-ou-pratique-pedagogique_1648212.html): "Pour Mr Hédon, le respect du consentement est donc de la pudibonderie". Cette désinvolture avec les règles les plus élémentaire de la morale signifie donc bien qu'aucune règle n'existe ?
Alors on en est là. Une faille juridique qui autorise les médecins (parce que rien ne leur en interdit) à pratiquer ce qui est en tout point un viol. Cependant, si une personne apprend qu'elle a été l'objet de ces pratiques sans son consentement, je ne m'offusquerait pas qu'elle porte plainte et je me demande bien quels seraient les recours dont elle disposerait.
Si le médecin arrive à prouver qu'il ne savait pas que c'est interdit d'introduire son doigt dans la patiente sans son consentement, on discute. Mais l'aveu selon lequel "si on demande les patients vont refuser" met bien à mal votre défense.
Ah donc le médecin n'avait pas l'intention de mettre un doigt dans le vagin de la patiente. Il est arrivé, il a glissé et son doigt a fini dans le vagin de la patiente.
Si, mais pas pour commettre un viol. Il n'a pas l'intention de la violer, juste de pratiquer un TV.
Consentir aux soins
03/10/2012
Le médecin doit recueillir le consentement de son patient avant toute intervention. Il l’informe préalablement sur son état, sur les investigations et les soins qu'il propose, sur les risques fréquents ou graves de l’acte médica qui sont normalement prévisibles (article 35 du code de déontologie médicale). Le consentement du patient doit être « libre et éclairé » (article 36 du code de déontologie médicale).
Exprimer son consentement
Le plus souvent, le patient exprime son consentement simplement à l’oral. Mais il doit le formuler par écrit dans certains cas prévus par la loi (actes liés à la fécondité ou à la grossesse, de prélèvement de tissus, de cellules et collecte de produits du corps humain, de recherche clinique, d’examen des caractéristiques génétiques, de prélèvement d’organes).
Refuser des soins
Un patient peut refuser le traitement ou la prise en charge que le médecin lui propose. Il peut aussi l'interrompre à tout moment, à ses risques et périls. Dans ce cas, le médecin doit respecter la volonté de son patient après l'avoir informé des conséquences de ce refus. Cette situation est particulièrement délicate car le médecin a aussi un devoir d'assistance lorsque la vie de son patient est en jeu. "Lorsque le malade, en état d'exprimer sa volonté, refuse les investigations ou le traitement proposés, le médecin doit respecter ce refus après avoir informé le malade de ses conséquences" (art. 36 du Code de déontologie médicale).
Si le malade est hors d'état d'exprimer sa volonté, le médecin ne peut intervenir sans que ses proches aient été prévenus et informés, sauf urgence ou impossibilité de les contacter.
Donc je maintiens : c'est un viol.
un toucher vaginal n'est pas un viol faute d'intention de violer.
l’intention est un élément aussi crucial que le respect de la légalité ou l'exigence d'un commencement d'exécution. elle distingue les actes des majeurs de ceux des mineurs, et plus généralement des personnes dotées de discernement des fous et des malades.
elle est aussi ce qui permet d'éclairer les circonstances de l'acte, en ce sens elle est purement psychologique.
un toucher vaginal pratiqué sur une patiente endormie n'est rien d'autre qu'un acte nécessaire à l'accomplissement des actes médicaux qui vont suivre, ou elle est vérification des suites de ces actes médicaux, une fois pratiqués.
je ne vois pas comment, si ce n'est par la réduction du viol à la dimension matérielle de l'infraction, qui consiste à introduire un objet ou une partie du corps dans le vagin d'une femme, le TV pourrait être un viol.
Définition du viol
"Une agression sexuelle est une atteinte sexuelle commise avec violence, contrainte, menace ou surprise. Il peut s"agir, par exemple, d’attouchements, de caresses de nature sexuelle ou de viol.
Le viol se distingue des autres agressions sexuelles en ce qu’il suppose un acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, commis également avec violence, contrainte, menace ou surprise.
Tout acte de pénétration sexuelle est visé : vaginale, anale ou buccale, notamment par le sexe de l'auteur. Il peut aussi s’agir de pénétrations digitales (avec le doigt) ou de pénétration au moyen d’un objet.
La contrainte suppose l’existence de pressions physiques ou morales. Par exemple, la contrainte peut résulter de la différence d’âge existant entre l’auteur des faits et une victime mineure et de l’autorité qu’exerce celui-ci sur cette victime.
Il y a recours à la menace lorsque l'auteur annonce des représailles en cas de refus de la victime.
Il y a recours à la surprise lorsque l'auteur utilise un stratagème pour surprendre sa victime ou encore lorsque la victime était inconsciente ou en état d’alcoolémie."
(repris du post de William Perrin)
source: http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F1526.xhtml
Mais y a-t-il caractère intentionnel ??? Il y a une faute avérée des médecins:
Article L1111-4 du Code de santé publique
Toute personne prend, avec le professionnel de santé et compte tenu des informations et des préconisations qu'il lui fournit, les décisions concernant sa santé.
Le médecin doit respecter la volonté de la personne après l'avoir informée des conséquences de ses choix. Si la volonté de la personne de refuser ou d'interrompre tout traitement met sa vie en danger, le médecin doit tout mettre en oeuvre pour la convaincre d'accepter les soins indispensables. Il peut faire appel à un autre membre du corps médical. Dans tous les cas, le malade doit réitérer sa décision après un délai raisonnable. Celle-ci est inscrite dans son dossier médical. Le médecin sauvegarde la dignité du mourant et assure la qualité de sa fin de vie en dispensant les soins visés à l'article L. 1110-10.
Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment.
Lorsque la personne est hors d'état d'exprimer sa volonté, aucune intervention ou investigation ne peut être réalisée, sauf urgence ou impossibilité, sans que la personne de confiance prévue à l'article L. 1111-6, ou la famille, ou à défaut, un de ses proches ait été consulté.
Lorsque la personne est hors d'état d'exprimer sa volonté, la limitation ou l'arrêt de traitement susceptible de mettre sa vie en danger ne peut être réalisé sans avoir respecté la procédure collégiale définie par le code de déontologie médicale et sans que la personne de confiance prévue à l'article L. 1111-6 ou la famille ou, à défaut, un de ses proches et, le cas échéant, les directives anticipées de la personne, aient été consultés. La décision motivée de limitation ou d'arrêt de traitement est inscrite dans le dossier médical.
Le consentement du mineur ou du majeur sous tutelle doit être systématiquement recherché s'il est apte à exprimer sa volonté et à participer à la décision. Dans le cas où le refus d'un traitement par la personne titulaire de l'autorité parentale ou par le tuteur risque d'entraîner des conséquences graves pour la santé du mineur ou du majeur sous tutelle, le médecin délivre les soins indispensables.
L'examen d'une personne malade dans le cadre d'un enseignement clinique requiert son consentement préalable. Les étudiants qui reçoivent cet enseignement doivent être au préalable informés de la nécessité de respecter les droits des malades énoncés au présent titre.
Les dispositions du présent article s'appliquent sans préjudice des dispositions particulières relatives au consentement de la personne pour certaines catégories de soins ou d'interventions.
Source: http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do;jsessionid=8D710612A6D357E79A602EC0F109B9EE.tpdjo14v_3?idArticle=LEGIARTI000006685767&cidTexte=LEGITEXT000006072665&dateTexte=20121005
Les médecins doivent être au courant de ça, non ?? Alors s'ils outrepassent ces règles (lois !!), c'est un viol !!
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Le gastro, qui n'est pas urologue, en a profité (pendant son sommeil) pour contrôler sa prostate par un touché rectal.
Mon père l'a appris lors de la réception du compte-rendu.
Il se trouve qu'il a trouvé ça de bon goût.
Mais a aucun moment il n'a été averti d'un tel examen, même pas sur le papier qu'il a signé.
Si je vous suis, c'est un viol.
Et j'imagine que le fait que le gastro lui ait au préalable enfoncé un endoscope de plusieurs mètres de long dans le rectum, ne change rien à l'affaire.
Je suis très inquiet, lui qui l'avait bien vécu, va se retrouver d'un coup victime de viol à 70 ans.
ne mélangez pas tout.
le défaut d'information n'est pas l'équivalent de l'élément intentionnel dans l'infraction pénale.
si vous tenez absolument à juridiciariser la question il faut s'en tenir aux manquements d'ordre contractuel (ou délictuel si le juge retient la violation du droit à la vie privée), c'est du pur droit des obligations.
cela ne fait pas des médecins des criminels.
Mais si on réalise cet examen sans prendre en compte les lois et règles déontolopgiques, ben on cours le risque de tomber sous le coup de la loi non ?
En ce qui me concerne (et je ne suis pas la loi) je trouve que ça a toutes les propriétés d'un viol. Au moins moralement excusez-moi ! La légèreté avec laquelle certains médecins exercent manifestement leur travail est stupéfiante. Se considérer à ce point au dessus de toute responsabilité quand on réalise ces actes médicaux-là est invraissemblable.
non mais franchement vous vous relisez ?
un viol ?
Mon sens commun me commande l'exact contraire que le votre: je trouve dingue la légèreté avec laquelle on prend ce sujet. Comprenez moi: les médecins n'ont pas voulu mal faire. C'est certain.
Mais ils ont mal fait. C'est tout aussi certain à mes yeux: j'assimile parfaitement cela à un viol... essentiellement du point de vue de celui ou celle (plutôt celle en l'occurence) qui subit cela, qui en est victime. Cela me heurte. En rien les médecins n'ont le droit de faire ça, et ils se prêtent à ces pratiques (pas tous bien évidemment) qui sont choquantes moralement.
Encore une fois: j'en fais pas une affaire d'Etat, mais je "m'indigne" à ce qu'on considère ces pratiques tolérables. C'est tout. :)
Je ne pensais vraiment pas que la discussion sur le forum tournerait à savoir si cette pratique est condamnable ou pas. Pour moi c'était évident. Je vois que c'est pas le cas et je réagis. Viol est un mot fort, c'est vrai. Je suis cependant certain de l'utiliser à bon escient.
Inviter une dizaine d'internes (j'imagine, ou bien cinq, ou quinze?) à enfoncer, à la queue leu leu, leurs doigts dans le vagin d'une personne à qui on n'a rien demandé – alors que l'obtention de son consentement est légalement nécessaire –, et qui se trouve dans l'incapacité de réagir, vous appelez ça un truc anodin? C'est ce que vous lui direz si elle se réveille à ce moment-là?
«T'en fais pas, ma cocotte, on fait visiter ta vulve aux étudiants, on t'a pas demandé ton avis, tu dormais. C'est pour la science!»
on fait visiter ta vulve aux étudiants
Ca me rappel l'anecdote d'une amie médecin, qui me racontait lors de son internat en gynéco, recevoir une dame:
- Bonjour madame, c'est pour quoi ?
- Je viens me faire visiter le passage.
- Vous faire visiter quoi ?
- Bah le passage quoi !!
- D'accord, on va voir ça.
;o)
Justement, ce que vous décrivez n'existe pas.
C'est tout le quiproquo de cette polémique un peu absurde.
ça ne se passe jamais comme ça.
Lisez donc ce papier :
http://blog.francetvinfo.fr/medecine/2015/02/07/de-la-polemique-sur-les-touchers-vaginaux.html
Les "oui oui. c'est ça" n'argumentent rien du tout.
"un juge pénal serait fasciné par tant de créativité"
Je ne crée rien, je cite L’article 222-23 du Code pénal (avec ses explications pour les malcomprenants comme vous, je suis pas chien), et vous arrivez avec un oui oui c'est cela en guise de contre argumentation?
Vous vous ridiculisez un poil, là, mais votre entendement ne vous l'aura sans doute pas signalé...
Vous me suggérez de publier, j'ai bien peur que ça n'ait déjà été fait au journal officiel (article 222-23 du Code pénal).
On sait parfaitement que la médecine n'est pas une partie de plaisir, parce que la maladie n'est pas une partie de plaisir. On sait parfaitement que pour être soigné il va falloir en passer par des choses pas très agréables, y compris aller contre sa pudeur si elle existe.
Le problème n'est pas là.
Le problème c'est qu'on demande que le médecin soit conscient que c'est difficile pour le patient, parce que être un patient, ce n'est pas un métier, et que c'est être malade. Et qu'il soit conscient que pour qu'il y ait respect, il faut qu'il y ait confiance. Procéder à des actes désagréables (et on parle ici d'apprentissage, pas d'actes nécessaires à la guérison) sans prévenir n'est pas dérangeant parce que les actes sont désagréables mais parce qu'on a pas été prévenu.
La médecine moderne occidentale est devenue de plus en plus techniciste et utilitariste, et l'impression qu'elle donne le plus souvent est de considérer un patient comme un simple amas de tuyau disfonctionnel. Il y a heureusement de nombreux professionnels qui savent dépasser et compenser cet état de fait, mais il ne faut pas s'étonner que la confiance se soit globalement érodée, et que les pratiques dont il est question ici fassent réagir.
je n'ai pas trouvé l'idée agréable.
cela dit ce que tu dis de la médecine moderne tient essentiellement au fait que les rapports se juridicisent sans cesse
ce qui arrivait par hasard (infection nosocomiale par exemple, jamais complètement évitable, quelles que soient les mesures d'hygiène) est désormais imputé au médecin
la lecture de la jurisprudence en matière médicale est assez effrayante, en consacrant, jour après jour, une extension du domaine de la responsabilité, jusqu'au délire
la semaine dernière la Cour de Cassation a jugé, par exemple, qu'un patient fiévreux qui avait quitté une clinique après une opération CONTRE LA MULTITUDE D'AVIS MEDICAUX CONTRAIRES et dont l'état s'était considérablement aggravé, donnant lieu à des opérations supplémentaires pratiquées dans d'autres cliniques, avait droit à une indemnisation COMPLETE de son préjudice PAYE par la première clinique, même si celle-ci l'avait averti des dangers.
c'est un exemple parmi des milliers. les couloirs des hôpitaux fourmillent de conversations évoquant ce fameux "médico légal"
les médecins hospitaliers travaillent dans des conditions toujours plus dures, avec une multiplication de la charge de travail, liée à la fermeture d'autres établissements et aux réductions de personnel
les agendas de consultation sont infernaux
10 minutes par patient, souvent
comme les juges ont 15 minutes, et pas une de plus, pour prendre connaissance d'un dossier et ECOUTER les deux parties avant de trancher, au civil.
si le rapport au médecin, au juge, à la police, se déshumanise, ce n'est donc pas, la plupart du temps, du fait d'une absence de conscience professionnelle, ou de mauvaises intentions, mais tout simplement parce que le temps leur manque et que la pratique serait impossible si la parole occupait la place qu'elle devrait occuper - et là-dessus je te rejoins.
la question est donc plus celle des moyens et de la praticabilité de ce recueil de consentement (que je continue de penser absurde, je l'avoue, pour les raisons ci-avant évoquées) que celle de l'intrusion dans le sacré d'une intimité violée.
Moi qui ne connait pas grand chose au sujet, je pensais, à priori, que les médecins jouissaient d'une indulgence excessive en cas de faute professionnelle et j'attribuais cela à une longue tradition, au fait que les notions de vérité et de mensonge prennent un sens particulier dans la relation médecin-patient. J'ai toujours eu la conviction qu'on devait admettre le paradoxe que cette indulgence était nécessaire précisément parce que les conséquences de l'erreur sont particulièrement graves dans le cas de la médecine et que la vie des médecins serait insupportable sans cette exception (la fonction du médecin faisant de lui un individu d'exception).
Pour continuer dans cette confidence de béotien, j'ai le sentiment que, la médecine se sachant inéfficace dans beaucoup de cas, les médecins se sont pendant longtemps sentis autorisés, pour ne pas rester visiblement impuissants, à pratiquer certains actes aussi inutiles que destructeurs: je pense notamment à la lobotomie.
On excusera caratère un peu fruste de mon propos, que j'assume totalement. C'est plus un témoignage (d'un patient potentiel) qu'une réflexion.
Au contraire, le droit de la santé est de plus en plus dur avec les médecins, jusqu'à l'absurde.
En général, en droit civil, pour obtenir des dommages intérêts, il faut:
- un dommage
- une faute
- un lien de causalité entre la faute et le dommage en question.
Il existe également des formes de responsabilité sans faute, c'est ce qu'on appelle la "responsabilité objective". Elle est reconnue dans les domaines d'activités à haut risque, comme c'est par exemple le cas des activités spatiales.
Autrement, le tryptique énoncé est classique, incontournable.
Ce n'est pourtant plus le cas en matière médicale.
En 2004 (si ma mémoire est bonne), la Cour de Cassation a en effet affirmé que le médecin devait réparation au patient lorsqu'il avait informé ce dernier de différentes thérapeutiques, mais qu'il en avait par exemple omis une.
La patient en question avait été soigné, bien soigné, mais avait par la suite appris qu'il existait un autre traitement. Entendons nous : il n'avait subit aucun préjudice physique, puisqu'il était guéri. Il a quand même fait un procès à son médecin.
Il a gagné. La Cour de Cass a jugé que le défaut complet d'information constituait une violation de la vie privée du patient, consacrant ainsi une extension du préjudice réparable jusqu'à la folie, puisqu'il n'y avait d'autre préjudice que la possibilité du choix entre des traitements différents (dont un seul avait été omis).
Le type guéri, est bien soigné, mais gagne son procès sur le fondement de l'article 8 de la convention européenne des droits de l'homme, qui protège cette vie privée. Le préjudice réparé est virtuel, c'est un préjudice d'information, j'ose à peine le qualifier de moral, car le médecin avait bien fait son travail.
Il y a là un délire - à mes yeux - de l'information exhaustive. Je ne dis pas qu'on ne doit pas avoir le choix, mais en toutes matières, il y a mille possibilités, les études se multiplient et les hypothèses thérapeutiques avec. Comment être certain qu'on a tout dit ? Comment être certain qu'on connait soi même toutes les thérapies disponibles ?
On n'exige d'aucune profession qu'elle puisse a priori répondre a TOUT. Le médecin travaille, pour sa part, à flux tendu. Il n'a pas les conditions matérielles permettant de tout expliquer. Il n'y a là aucun machiavélisme. Par définition, entre un patient et un médecin, il y a une asymétrie, ou alors à charge pour le patient d'entreprendre les 12 années d'études nécessaires à l'obtention du diplôme.
La jurisprudence est donc dure, très dure. Le médecin doit payer des dizaines de milliers d'euros pour un préjudice qui n'existe pas, aggravant les tarifs de polices d'assurance déjà très élevés, les obstétriciens pourraient en parler ici. Que restera-t-il de la solidarité si on continue de taper sur ceux qui s'occupe des autres pour les soigner ? ce n'est pas un chantage et je ne veux pas dire que nous devons comme des moutons cesser de questionner les pratiques médicales, mais il me paraît évident que la judiciarisation des rapports sociaux, y compris à l'hôpital, détruit le soin plus qu'elle n'y contribue.
Je pense bien comprendre votre point de vue. De même qu'il vous est accordé le droit d'être partiale, comprenez que les arguments décrivant les difficultés que rencontrent les médecins pour justifier les pratiques mentionnées dans l'article peuvent ne pas suffire à leurs patients.
Légalement, le viol n'est pas discutable puisqu'il ne s'agit pas d'un examen nécessaire au patient ni d'un acte de soin. Vous pouvez y trouver des circonstances atténuantes mais si les patients décident de porter plainte l'hôpital sera dans de sales draps.
Ce qui est discutable ce n'est pas la nécessité de se former, ce sont les conditions de cette formation. Ces internes avaient un problème, la nécessité de s'entraîner malgré, visiblement, le manque de corps à étudier. La réponse qu'ils ont trouvé c'est de pratiquer ces formations sur des patients inconscients et sans leur consentement. Sur ce dernier point votre réponse est terriblement inquiétante puisque vous nous dîtes que si l'hôpital avait demandé les consentements il ne les aurait probablement pas obtenu. Cet argument est le pire que l'on pourrait trouver car c'est selon moi une circonstance aggravante plus qu'une excuse. Si ces pratiques ne sont pas acceptées par les patients alors il ne faut pas les effectuer. Je ne vois même pas comment vous pouvez aller là contre. Il faut donc trouver des solutions alternatives plutôt que de nous faire le coup du "si vous discuter l'examen non consenti vous discuter la formation des médecins et donc vous refusez d'être soigné".
Obtenir un consentement préalable est indispensable. C'est difficile, inenvisageable selon vous, mais c'est la seule solution acceptable par tous, médecin et patients. Après, puisque vous nous dîtes, et en cela je vous crois, que cet examen est anodin et purement médical, les médecins ont un corps eux aussi. Une partie des formations pourraient consister à s'explorer mutuellement, Non ? Et si le fait de connaître son "partenaire" est un problème, il est possible de faire des stages dans un hôpital éloigné où les stagiaires ne connaissent personne. Il est possible aussi de faire appel à des volontaires, pourquoi pas.
Reste le fait de d'utiliser des personnes malades, car il ne suffit pas de voir des cas sains, ou des patients anesthésiés car selon l'article cela présente des avantages pratiques. Il est inenvisageable d'endormir une personne saine même consentante uniquement pour se former. Nous en reviendrions à l'obtention d'un consentement.
J'ai quand même bien l'impression que la position qui consiste à défendre cette pratique est un mélange inconscient de corporatisme teinté d'élitisme médical et d'un glissement vers la facilité. Certes, obtenir l'accord d'un patient c'est sûrement pénible car cela implique d'argumenter longuement pour de rares résultats positifs mais la difficulté ne justifie pas le fait de se croire tout permis. Le corps médical est quand même l'une de ces corporations dans laquelle l'argument d'autorité est aussi fort, au point de voir se dresser la majorité de ses membres vent debout dès que les citoyens se mêlent de discuter de pratiques médicales qu'ils considèrent comme litigieuses.
Mais quel est le rapport ??? En quoi ça les dédouanerait, en une quelque manière que ce soit, des règles les plus élémentaires - et au premier rang desquelles demander son consentement à la patiente - pour un examen vaginal par un ou plusieurs étudiants alors qu'elle pionce sur le billaud ??
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Oui, clairement, déjà cela déplace le problème sur d'autres bases dont on a moins conscience en tant que patients, et ce que tu décris sur la juridicisation (on dit comme ça ?) de l'exercice médical est très juste et très problématique. Les moyens alloués aux hôpitaux publics sont un scandale, et l'austérité pour "la-dette-la-dette-la-dette" nous dirige droit vers des catastrophes.
Maintenant, je me demande aussi si la technicisation de la médecine n'est pas aussi responsable de cette juridicisation de la part des patients (j'ai conscience de parler d'un sujet que je ne connais pas d'assez près, c'est une impression générale) : je veux dire, j'ai le sentiment que plus on rend technique et utilitaire la pratique de la médecine, plus la réponse du patient est utilitaire, et le cercle vicieux est engagé (puisqu'encore en retour on va multiplier les actes techniques pour se protéger des réactions utilitaires des patients, et donc, etc.).
À ce sujet, j'ai été beaucoup touché par cette conférence gesticulée d'un jeune médecin.
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C'est plus facile avec des inconnu(e)s ? Surtout endormi(e)s ? Ni vu, ni connu, circule virgule ou je t'apostrophe, en quelque sorte.
En tout cas, exiger d'informer et de demander l'accord de la personne qui est ([s]violée[/s] concernée) (mâle ou femelle) (ou des parents s'il s'agit d'un mineur) est un minimum minimorum de respect envers des "patients"
Oh ! Mais que de paperasses inutiles, n'est-ce pas ?
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En quoi les "patient(e)s" qui ne sont pas eux sont-ils(elles) concerné(e)s ? Surtout si personne ne leur demande leur avis.
Mais après tout, c'est un échange de bons procédés, entre stagiaires. Et si un accident se produit (entre stagiaires, bien sûr), quelle en est la résolution ? Et si ce n'est pas entre stagiaires ???
Heureusement pour vous ca ne tue pas.
C'est justement pour asexualiser ce geste que c'est bien mieux de le faire sur des personnes inconnues.
Vous vous imaginez serieusement toucher tranquillement votre jeune collègue dans son intimité... et pouvoir la recroiser le lendemain comme si rien ne s'était passé.
Comme je l'ai déja dit plus haut informer/demander l'accord je trouve ca, hm comment dire, particulier.
L’ignorance vaut mieux qu’un savoir affecté.
Ensuite, la non-connaissance (donc ignorance, donc non excuse) n'est pas un argument : à Bopal, ils savaient, mais les victimes étaient "des personnes inconnues" ainsi que vous le dites. Il suffit donc que : je ne connais pas cette personne, donc je peux... faire ce que je veux. Une excuse ?
Qui connaissait les victimes du Mediator ?
Qui connaissait les victimes de l'amiante ?
Qui...
Faut-il retourner aux anciens temps où "ce que je ne connais pas n'existe pas" ?
J'imagine sérieusement que TOUS les étudiants en médecines sont supposés savoir cela et - potentiellement - pouvoir être les victimes (ignorants de ce fait) (mais plus maintenant) de ces actes. En quoi cela les en dispensent-ils d'avoir à demander l'accord des "patients" ?
Et en quoi serait-ce inconvenant d'officialiser cette pratique ?
(désolé pour ce langage et ce commentaire, je n'ai pas pu résister. Très bonne remarque qui est étrangement absente de tout ces articles).
Je lirai la suite plus tard...
Depuis les lois sur les vêtements féminin, il n'est plus besoin de nous respecter , de nous demander notre avis, et si on le donne , on est pénible, nous, les patients , payeurs. Depuis Chirac , les elites ont tout les droits et les autres sont sommé de se taire ou d'acquiescer .