Trump menace Berkeley, pour cause de lèse-Yiannopoulos
Dans un de ses légendaires tweets présidentiels, Donald Trump a menacé de couper les subventions à l'Université californienne de Berkeley. La raison ? L'établissement a refusé la venue de Milo Yiannopoulos, éditorialiste controversé du site Breitbart. Néo-conservateur, antiféministe et ouvertement raciste, le journaliste (et troll) britannique de 32 ans devait intervenir dans le cadre d'une conférence organisée par le club des Républicains du campus. Portrait.
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Une des principales conférences conservatrices américaines vient de désinviter Yannopoulos (accusé "d'apologie de la pédophilie" pour avoir évoqué dans une vidéo la dynamique pouvant exister entre de jeunes homosexuels n'osant pas en parler à leurs parents et des hommes plus âgés).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Maryam_Mirzakhani
... et le vend à The Daily Dot, après la proposition de Steve Bannon, fondateur de Breitbart et actuel conseiller de Trump..
Steve Bannon n'est pas le fondateur de breitbart.
Voici le chapeau d'@si pour nous expliquer Milo Yiannopoulos:
[quote=@si]Néo-conservateur, antiféministe et ouvertement raciste,
J'avais regardé le profil du gars, et je sais déjà que deux mots sur trois sont sorti d'un chapeau.
Neo Conservateur: chacun sa définition, mais voici ce que nous dit wikipedia:
[quote=Le Néo Conservatisme c'est...]"Le néo-conservatisme se distingue du conservatisme traditionnel et du libéralisme. Anticommuniste et antifasciste, le néo-conservatisme est né sur le principe de « plus jamais Auschwitz [...] Ils défendent la puissance militaire des États démocratiques dans les relations internationales afin d'asseoir un nouvel ordre international. [...] "empêcher l'émergence d'une puissance rivale, fin de la « complaisance » envers les dictatures [etc]».
Je ne commente pas les contradictions flagrantes avec les autres associations accolée à Yiannopoulos et tant d'autres. Il faut aussi noter que c'est un juif, fils d'immigré grec, et comme je l'ai appris dans ma lecture de ce blog de Scott Adams:
[quote=Scott Adams]
I’ve decided to side with the Jewish gay immigrant who has an African-American boyfriend, not the hypnotized zombie-boys in black masks who were clubbing people who hold different points of view.
Un peu plus de recherches recoupe le fait qu'il a eu régulièrement des conjoints "Africo américains", et qu'une relation de longue durée a été avec un musulman. Quelque chose qui ne colle pas vraiment avec "ouvertement raciste", n'est ce pas ? Et de fait, l'article d'@si ne réussit pas à trouver une citation "ouvertement raciste". Ce qui est un problème, rapport au "ouvertement". Surtout quand après une rapide recherche je tombe là dessus:
http://www.breitbart.com/milo/2017/01/27/forced-glamour-magazine-admit-im-not-white-supremacist/
Ou l'on voit Milo se réjouir d'avoir forcé une rédaction après l'autre à retirer les allégations de "white supremacist" de plusieurs journaux. Et bien sur nier que sa campagne contre Leslie Jones avait quoi que ce soit de raciste. Moi je n'ai pas suivi cette campagne mais je note que le présent article d'@si et son manque de citation n'apporte aucun élément concret à cette grave accusation, et donc je n'ai pas en l'état d'élement qui soutienne l'accusation, qui apparait en conséquence comme grave et portée à la légère, un mauvais cocktail.
Donc point un, il est prouvé sans marge d'interprétation que MY clame ne pas être raciste, suprémaciste, et a apparemment réussi la presse de son pays à l'admettre tout ou parti, ce qui amène, toujours sans marge d'erreur, à dire qu'il ne peut être "ouvertement raciste". Il est peut être "raciste inassumé", ou "raciste inavoué", ou "raciste inconscient" (un vaste club...) mais dire qu'il est "ouvertement raciste", qui est une accusation plus grave et plus susceptible d'émouvoir les gens opposés au racisme (aussi un vaste club, dont beaucoup de membres sont celà dit aussi dans l'autre vaste club si on me demande...), est faux, pas partiellement, mais totalement.
Ce qui amène cette description factuelle de ce qu'amène le présent article :
En disant que "Milo Yiannopoulos" est "ouvertement raciste", la rédaction d'Arret sur Image propage une information fausse qui incite à la haine.
L'association au neo conservatisme et au "white supremacism", bien que plus discutable dans son caractère erroné (enfin, si vraiment c'est la semaine de bonté...) est aggravante. Au minimum, puisqu'il s'agit d'association soit réfutée par l'intéressé, soit basée sur des associations bien floue à un groupe dont la définition ne l'est pas moins pour commencer, et qui a été attaqué vivement par celui dont MY se réclame (Trump), il faudrait rendre compte du fait que ces affirmations sont des accusations et les documenter en conséquence. Je ne tiens pas à faire de MY ou T des petits saints (ça me semble un combat perdant), mais par contre j'insiste pour que tout le monde soit responsable, compétent et éthique. Ce qui se passe dans le chapo de cet article, c'est tout le contraire.
Un portrait équilibré, et plutôt négatif de MY que j'ai survolé: https://www.bloomberg.com/features/2016-america-divided/milo-yiannopoulos/
De ce que je vois, il y a au moins de quoi se faire sa propre idée sur une base que ne nierait pas l’intéressé.
Il y aurait encore d'autres développement à faire notamment sur l'usage du mot alt right mais comme le fait qu'une certaine presse, dont @si, diabolise abusivement les positions d'un individu (MY), il faut maintenant étudier les conséquences que ça a, évoqué dans la deuxième partie du twitt de Scott Adams. C'est à dire les sympathiques jeunes gens en cagoule qui en tapent d'autres.
Un exemple dans une publication pourtant du bon coté du manche:
[quote=un journaliste de CNN]Then I saw someone wearing all black walk up to a student wearing a suit and say, “You look like a Nazi.” The student was confused, but before he could reply, the black-clad person pepper-sprayed him and hit him on the back with a rod.[...] I ran after the student who was attacked to get his name and more information. He told me that he is a Syrian Muslim. Before I could find out more, he fled, fearing another attack. Amid the chaos came word the event had been canceled. [...] It was clear early on that the majority of violent protesters most likely were not from the campus. Still, in the aftermath, I heard people say that peaceful demonstrations would not have succeeded in preventing Mr. Yiannopoulos from speaking. So was violence appropriate?
Il me semble que poser la question c'est y répondre. Mais s'il est nécessaire d'en rajouter, ce post de blog est un excellent moyen de se redonner la grille de lecture qui devrait tomber sous le sens:
[quote=Une aide au discernement]
This is THE most important thing to watch; the violence. I always keep an eye on who is rioting …breaking things …throwing rocks and bombs. It doesn’t make them Nazis. But it signals how far they’re willing to go.
Voilà. Il y a, par delà les positions qu'on veut tenir dans le débat, un préalable: on débat, ou on incite les jeunes hommes (ce sont toujours les jeunes hommes) à la violence. Quand on est prêt à faire ça, soit très consciemment, soit en admettant pas, sans chichi, que décidément dans la question des émeutes à Berkeley, il y a dans les faits des gens qui ont été violents parce qu'ils ne supportaient pas la liberté d'expression pour les gens avec lesquels ils n'étaient pas d'accord, et que ça c'est forcément le plus gros problème a adresser plutôt que de jeter des anatèmes sur le type qui allait parler. Enfin, si on est réellement opposé à la résurgence de ce qu'on qualifie généralement de fascisme, c'est à dire l'imposition d'un modèle de société à par la violence.
PS : toujours intéressant aussi, autre post du même auteur que le précédent sur les mérites complémentaires à la liberté d'expression: si on laisse les gens dirent exactement, publiquement, qui ils sont, ça évite le fait d'avoir à les juger nous même. Quand on voit les excès de jugement qui commencent au chapo de l'article d'@si, le mérite de la proposition saute aux yeux, non ?
Il est Catholique par son père et a été élevé dans cette foi. Sa grand mère était juive et par la Halacha sa mère l'est et lui aussi mais il ne se dit Juif que quand on lui reproche son antisémitisme.
Puisque vous semblez avoir manqué les faits qui ont conduit le ban de Yannopoulos sur Twitter voici les liens
https://www.buzzfeed.com/charliewarzel/twitter-just-permanently-suspended-conservative-writer-milo?utm_term=.jtRkoo74K7#.bvevLLn6Qn
et
https://www.buzzfeed.com/susancheng/love-for-leslie-jones?utm_term=.otw1NNMOXM#.hsdXxxPNLP
Mais il est certain que les fachos se serrent les coudes et ont démontré aussi que les calomnies et images odieuses contre Maddame Taubira n'étaient qu'une expression d'humour
[quote=Grégory Makles]Donc point un, il est prouvé sans marge d'interprétation que MY clame ne pas être raciste, suprémaciste, et a apparemment réussi la presse de son pays à l'admettre tout ou parti, ce qui amène, toujours sans marge d'erreur, à dire qu'il ne peut être "ouvertement raciste". Il est peut être "raciste inassumé", ou "raciste inavoué", ou "raciste inconscient" (un vaste club...) mais dire qu'il est "ouvertement raciste", qui est une accusation plus grave et plus susceptible d'émouvoir les gens opposés au racisme (aussi un vaste club, dont beaucoup de membres sont celà dit aussi dans l'autre vaste club si on me demande...), est faux, pas partiellement, mais totalement.
Comme vous le voyez, je n'assume à aucun moment que ce MY ne serait pas raciste caché, inavoué ou inconscient, mais je fais remarquer que dans tous les cas, c'est différent de ce que dit le chapo employé. En outre, puisqu'on passe du constat (présenté comme tel par @si) à l'accusation, il faut étayer celle-ci. Je n'ai pas trouvé en cherchant à mon sens rapidement, mais c'est peut être plus que d'autres sur ce fil. Si vous avez les citations soutenant l'accusation de racisme sous la main, ce serait utile et constructif de les mettre.
Quand bien même Milo Yiannopoulos ne serait "que" raciste et non ouvertement raciste, est-ce que ça justifie de classer @SI parmi "les gens qui de fait promeuvent la violence" ? Certainement pas. Dire de quelqu'un qu'il est "ouvertement raciste" ce n'est pas plus grave de dire qu'il est raciste. Au contraire, je préfère un gars qui avoue son racisme plutôt que celui qui dit "je ne suis pas raciste, j'ai un ami noir/juif/arabe". Tout au plus, dire de quelqu'un qu'il est ouvertement raciste évite d'avoir à argumenter/justifier pourquoi le type est raciste; mais ça, Rolleyes l'a très bien fait plus bas.
Bref, là, c'est comme si vous aviez accusé Victor Hugo de massacrer la langue française car il a fait trois fautes d'orthographes en écrivant Les misérables.
C'est la maladie qui ronge notre vie politique moderne et nos médias. On ne débat plus sur le font, on n'oppose plus la raison à la bêtise fasciste, on se contente d'ad hominem. La solidarité pour ce genre de personnage se construit là-dessus. J'aimerais que la gauche se batte avec comme arme la raison, plutôt que les bons sentiments. @si évite généralement ce genre de faux pas, mais cet article est affligeant.
Qui diabolise qui exactement ? Certainement pas @SI. Oui, MY est raciste, sexiste et antisémite; appeller un chat un chat, ce n'est pas le diaboliser. A la rigueur, on peut considérer que MY diabolise ses adversaires en disant que ce ne sont que des vilains jaloux de sa beauté parfaite ou en les traitant de "SJW", mais bon...
On ne débat plus sur le font, on n'oppose plus la raison à la bêtise fasciste, on se contente d'ad hominem. La solidarité pour ce genre de personnage se construit là-dessus.
Non, la solidarité qu'ont certains pour MY tient plus d'un ensemble de préjugés qu'ils ont avec lui. Quant à débattre avec les fachos, désolé mais c'est impossible. Car ceux-ci n'en n'ont rien à foutre de la raison, de la logique ou même des faits. Ils construisent leurs propres "faits alternatifs", leur propre "logique" et ne sortent jamais de leurs croyances. A ce propos, une étude sur les sociaux avait montré que les électeurs de Clinton étaient beaucoup plus ouverts, consultant divers sources/personnes y compris ceux de l'autre bord politique, tandis que les électeurs de Trump n'écoutent que leurs semblables.
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Le fait qu'il ait organisé une campagne de harcèlement contre la seule actrice noire de Ghostbuster, qu'il ne trouve rien de choquant à ce que celle-ci soit comparée à un singe laisse quand même sérieusement penser qu'il approuve de genre de débordements racistes. De même que quelqu'un qui fait des blagues racistes sous couvert de "l'humour" (cf Dieudonné avec son "humour" sur les juifs), l'accumulation de provocations dans ce genre laissent penser que ce ne sont pas que des provocations. A défaut d'une preuve 100% solide, il y a quand même un faisceau d'indices qui vont tous dans une même direction.
Quand à Charlie Hebdo, oui, la question a été sérieusement posée de savoir s'ils étaient islamophobes. Je ne pense pas qu'ils l'étaient (du moins pas qu'ils étaient plus contre la religion islamique que contre les autres religions), mais je comprends qu'on ait pu se poser ces questions car la réponse était loin d'être évidente.
Je ne le crois pas, je le constate. Vous ne le constatez pas. Ca peut être mon erreur ou la votre. Moi je crois que c'est la votre :)
Dire de quelqu'un qu'il est "ouvertement raciste" ce n'est pas plus grave de dire qu'il est raciste.
Ah là je vois que la raison et la logique ne sont plus conviées au débat. C'est pénible à lire, ça le sera encore plus à relire si MY ou un de ses sympathies se fait agresser physiquement comme un certain nombre de trumpers l'ont été tout au long de la campagne. (pluie d'exemple sur google, un au hasard)
Rappellez vous le dernier article du blog que j'ai cité: pour lutter contre la résurgence de quoi que ce soit qui ressemblerait à du nazisme, regardez d'où viennent les violences. C'est ce que j'essaye de faire et à ce stade, je serais mélancoliquement soulagé de voir une violence des deux cotés qui représenterait autre chose. Mais le fait que je ne trouve, pour l'instant, que des violences anti trump. Please, please proove me wrong, mais sinon ça veut dire que le fascisme est bien dans le camp des "gentils de gauches", et c'est précisément parce qu'on leur dit qu'ils sont les gentils contre les méchants qu'ils se sentent légitimes à la violence. Ca,il est urgent que ça s'arrête. Ne serait-ce que pour des raisons pratiques: pour l'instant les gens en face se laissent faire, mais ce sont surtout eux qui ont les flingues. Il faut vraiment commencer par se calmer, tout le monde.
Plait-il ? Vous partez du postulat que décrire quelqu'un comme "ouvertement raciste", c'est pire que de dire qu'il est "raciste". Je suis d'un avis contraire, et je pense que beaucoup d'anti-racistes pensent de même: le racisme dissimulé est pire que le racisme avoué. Qui de nous deux est dans la raison et la logique ?
Rappellez vous le dernier article du blog que j'ai cité: pour lutter contre la résurgence de quoi que ce soit qui ressemblerait à du nazisme, regardez d'où viennent les violences.
C'est exactement ce que je fais: les violences viennent très majoritairement de l'extrême droite, des trumpistes etc. Oui, MY et ses partisans ont été extrêmement violents (le harcèlement est une forme de violence), le "gamergate" a été un autre épisode très violent. Quand aux paroles de Trump et de ses supporters, n'êtes vous pas capable d'en voir la violence ?
Vous allez me dire "oui, mais moi je parlais de violence physique". Mais même pour ce type de violence, c'est là encore l'extrême droite qui s'illustre très majoritairement. Voici quelques exemples, c'est loin d'être exhaustif... Ca peut aller même jusqu'au terrorisme.
Je m'étonne que vous n'ayez pas vu toute la violence qui vient du camp de Trump. N'est-ce pas un biais des média que vous lisez ?
A l'inverse, la violence physique des anti-trump est loin d'être un phénomène de masse, et dans bien des cas il est impossible de savoir qui a commencé les violences:
- A Berkley, qui étaient les hommes violents ? Des anti-trumps ? Ou au contraire des pro-trumps qui ont voulu jouer le pourrissement ? On ne le sait pas et tant qu'il n'auront pas été arrêter, décider qu'ils sont anti-trump n'est que de la spéculation
- Pour l'exemple que vous citez, quand une manifestation est réprimée par la police antiémeute, qui est vraiment à blamer pour les violences ? Combien avons-nous vu, en France, de manifestations pacifistes dégénérer suite à une charge de CRS ou autre ?
Il faut voir que ces émeutes sont du pain béni pour Trump qui essaye de faire porter le chapeau au maire démocrate de Berkeley, Jesse Arreguin (qui avait déclaré "Using speech to silence marginalized communities and promote bigotry is unacceptable. Hate speech isn't welcome in our community." mais n'a jamais appelé à la violence, et que les républicains tentent de mettre en cause en l'accusant d'avoir donné la consigne à la police de laisser faire*) et au président de l'université, Nicolas Dirks ayant critiqué le discours de Yannopoulos tout en organisant sa venue à la demande de l'association des républicains de l'université (y compris en faisant venir des policiers supplémentaires comme il se souligne sur twitter).
* ce qui me semble une accusation fantaisiste sachant que la police des campus n'est pas sous autorité municipale
Pour élargir le sujet, la bataille des campus, opposant les gauchistes adeptes du "no platform" et des orateurs de (extrême) droite, est à voir comme une des nombreuses batailles de la guerre culturelle qui a permis le succès de Breitbart et de déringardiser l'alt-right auprès de la jeunesse, et beaucoup contribué à la notoriété de Yannopoulos en particulier dans les milieux étudiants, qui avant d'être lui même conférencier avait consacré tout une série d'articles au sujet. Il y a clairement un phénomène d'extrêmes qui se renforcent entre les SJW radicaux et l'extrême-droite trop heureuse de voir "la gauche" s'en prendre ainsi au 1er amendement (et d'avoir un prétexte pour critiqué l'université, systématiquement complaisance envers ces perturbations).
" L'établissement a refusé la venue de Milo Yiannopoulos, éditorialiste controversé du site Breitbart. Néo-conservateur, antiféministe et ouvertement raciste, le journaliste (et troll) britannique de 32 ans devait intervenir dans le cadre d'une conférence organisée par le club des Républicains du campus.. "
L'établissement n'a pas refusé sa venue. Il l'a acceptée s'il a autorisé ceux qui s'y opposaient à manifester pacifiquement contre. Par la suite, l'arrivée d'émeutiers a conduit à annuler l'évènement pour des raisons de sécurité.
Dire "l'établissement a refusé la venue", c'est soutenir la réalité alternative des trumpistes qui essayent d'attribuer la responsabilité de l'annulation à l'université et non à ce groupe de casseurs non identifiés.
Dans la bas si j'y suis, Laura RAIM parle de son investigation sur l'alt-right pour un article de la revu du Crieur. Elle parle notamment de leur intérêt pour des penseurs marxistes comme Gramsci et son concept d'hégémonie culturel et sa récupération par la nouvelle droite française avec la métapolitique. En gros osef de la politique et de l'économie une seule chose compte: la culture, si la bataille culturel est gagné le restera suivra, dans cet ordre. Voir l'intervention de Yianoupolos, vers 10 min.
Yianopoulos a enfoncé un coin dans la jeunesse anglo-saxon et youtubienne et ainsi polarisé jusqu’à la haine des ados et jeunes adultes qui pourtant on énormément en commun. J'en veux pour preuve l'enthousiasme vers Bernie Sanders que beaucoup ont ressentie du coté de ce que l'on peut appelé les anti-sjw.
La question me semble être le rapport entre couper les fonds d'une université et que cette université subisse de la casse de la part de casseurs violents, anarchistes blacks blocs ou se faisant passer pour tels, qui de l'avis de tout le monde ne sont en grande partie pas des élèves de cette université.
Cette question est certainement intéressante mais pas du tout celle que je soulève, qui est le fait qu'ostraciser, qui plus est au moins en partie de façon mensongère, crée une responsabilité sur les violences qui se légitiment de cette construction clivante à laquelle l'ostracisation contribue.
MY y contribue aussi de toutes évidences, en provocateur, tout comme Charlie dans le camps d'en face.
Personnellement je pense que ce serait très malvenu de faire un prix de gros sur toute l'école. Il vaudrait mieux cibler les gens qui ont commis des délits, et faire simplement appliquer la loi. Mais comme vous dites, c'est un pain béni pour Trump qui peut politiser à outrance et jouer de la com'. Et les médias de relayer, etc.
Le Milo nous raconte dans l'article que vous postez qu'il n'y est pour rien dans la campagne de haine contre l'actrice Leslie Jones parce qu'il a "seulement écrit une critique négative du film, il n'a rien posté contre elle, lui, et il a juste dit dans un tweet qu'elle ressemblait à un homme", et il se fout pas mal de notre gueule.
La critique en question commence par Milo disant que tout de même, ç'aurait été drôle qu'il trouve le film bien, parce qu'il n'y aurait "rien de plus trollesque que de louer un film à propos duquel ses loyaux lecteurs se battent avec des SJW depuis des mois". Admettant donc que ça fait des mois que son lectorat se monte le bourrichon à propos de ce film, au sujet duquel on trouve quelques chroniques préalables sur Breitbart, dont une appelant à "inviter Milo sur son campus" pour contrer la gauche politiquement correcte.
Il est vrai que le lectorat de Milo (et sans doute Milo lui-même, je n'ai pas lu toutes ses oeuvres) nous habitue depuis maintenant quelques années à couvrir le web de lamentations à chaque fois qu'un personnage de pop culture blanc et masculin est joué par une femme ou un noir, parce qu'il s'agirait semble-t-il d'un crime de lèse-majesté.
Ensuite, quand Leslie Jones, qui ne pouvait que concentrer tous ces ressentiments en ayant la quadruple tare de jouer dans Ghostbusters, d'être noire, une femme, et de ne pas avoir un physique de star hollywoodienne conventionnelle, se met à partager avec horreur les tweets abjects que lui envoient les petits tenants de la mouvance, l'ami Milo lui envoie un tweet class l'accusant de jouer la victime alors qu'elle devrait s'attendre à de la haine pour avoir fait un film nul.
Ce qui est complètement débile pour deux raisons :
- D'une part parce que le fait de ne pas aimer une oeuvre n'est pas censé devoir générer des attaques personnelles contre des gens qui y participent
- D'autre part parce que le moment où on envoie des photos de singes à une femme noire est normalement le moment où on siffle la fin de la récré et ou on se demande "euh, qu'est ce qui vient de se passer ?"
Le fait que Milo trouve ça parfaitement normal et ne trouve pas un peu gênant que dans une équipe avec des personnes assez nombreuses, ce soit la femme noire "pas jolie" qui se prenne tout dans la gueule montre que le gars a un fond de misogynie et de racisme profond, quoi qu'il en dise.
J'attire aussi l'attention sur l'article class de Milo, blâmant la marque JC Penney parce qu'elle a fait une campagne de pub disant aux gens gros que ce n'est pas grave : http://www.breitbart.com/milo/2016/06/26/no-jc-penney-fat-people-absolutely-hate/
Non, dit Milo avec le genre de raisonnement tordu qui semble le caractériser, les gens gros devraient avoir honte d'eux-mêmes, parce qu'être gros, ce n'est pas sain ! Donc ils sont en mauvaise santé ! Et il faut donc faire honte à tous ces vilains gros, comme ça ils vont se prendre en main et cesser d'être gros (et de nous faire mal aux yeux) !
Bah oui, il suffisait de se prendre en main et de cesser d'être gros. Comment n'y ont-ils jamais pensé ?
Blaireau.
Milo et ses sympathiques petits clones me donnent particulièrement envie de me frapper la tête contre les murs, probablement parce que je suis une fille, que j'ai à peu près l'âge de Milo, et que j'évolue depuis l'adolescence dans la sphère geek, y compris américaine (via le web).
Donc je connais assez bien la culture et les références de ces gars-là, et en ce qui me concerne je n'ai jamais rencontré de problèmes de sexisme. Mais depuis quelques années je me suis aperçue avec horreur que cette sous-culture avait rencontré une croisée des chemins et que toute une partie des gars qui en faisaient partie avaient choisi de s'engouffrer dans la voie de la débilité profonde.
Quand il y a eu les premiers articles de filles se plaignant du sexisme chez les geeks, je pouvais être un peu dubitative vue que je n'en avais pas fait l'expérience de mon côté. Mais la violence disproportionnée des réactions qu'elles ont alors rencontré a montré mieux que n'importe quoi d'autre qu'effectivement, il y avait un gros problème.
Je trouve triste à pleurer que face à une industrie dans laquelle la presse est financée par la pub des éditeurs dont elle critique les jeux, et est complètement noyautée par le biais d'avant-premières de grosses sorties, de goodies, et bien d'autres choses, pour des enjeux se montant à des millions de dollars, ce soit une supposée histoire de coucherie, finalement absolument fausse, à propos d'une critique sans conséquence sur un jeu indépendant sans gros enjeu commercial ni portée qui ai déclenché un "GamerGate" auprès de cette bande d'imbéciles.
Et qu'après que la développeuse se soit faite harceler, menacer de viol et autre, on ait encore trouvé tout un tas de soit-disant mecs sérieux qui disent "non mais moi je ne suis pas d'accord avec les menaces mais quand même, Zoé Quinn dans une interview à telle date a dit un truc qui ne me plaisait pas et c'est pas bien" au lieu de sonner la fin de la récrée comme il aurait été naturel de le faire.
Et que les mecs qui ont dit "euh, mais c'est n'importe quoi tout ça" se soient fait descendre en flamme.
Milo, c'est cette clique de demeurés qui cache sa trouille de la perte du statut de mâle alpha derrière des pseudo-arguments rationnels dont la logique a plus de trous que le gruyère.
Son argumentaire face à la journaliste est d'une niaiserie profonde. Les viols sur les campus, ce sont des faits, et ceux qui en parlent présentent des faits, des statistiques, des affaires concrètes. Les noirs abattus par la police, c'est également des faits. Celui qui a du problème avec les faits parce que ça ne correspond pas à ses sentiments, c'est Milo. Ils vont nous raconter que de s'échauffer à ce point à propos d'un reboot de Ghostbusters, c'est autre chose que sentimental ?
Et Scott Adams, avec tout le respect dû au créateur de Dilbert, dit n'importe quoi. Ce n'est pas en tant que juif, ce n'est pas en tant qu'homosexuel, et ce n'est pas parce que son partenaire est noir que Milo est mis en cause. C'est pour ses prises de position assumées et répétées. Il a des contradictions, très bien, ça ne l'empêche pas de dire de grosses conneries.
On peut également arguer que les types en cagoules à Berkeley sont cons. Tout à fait. Reste à préciser qu'ils ne sont pas l'université de Berkeley et ne font même pas partie de ses étudiants. Alors quoi ?
Une chose reste sure, néanmoins: accuser Milo d'être "ouvertement raciste" est factuellement faux et accentue ses chances de se faire agresser. Je trouve que toute personne, y compris de votre avis, devrait commencer par là. De même, ça me gène que vous terminiez, plutôt que ne commenciez sur les cagoules noires. L'échéance, c'est d'avoir un MY tabassé, et une condamnation du bout des lèvres de ses adversaires secrètement réjouis. Dans ce cas on serait bien, au fond du vrai de la situation, dans une configuration fasciste: régler les débats pas la violence et la menace. De fait, la question à poser reste "qui est violent". Je suis le premier surpris de trouver de nombreux exemples de violences anti Trump, jusqu'à l'enlèvement d'un handicapé blanc qui avait fait du bruit, alors que dans l'autre sens google me met en haut de colonne ce genre d'article, certes antipathique dans ce qu'il rapporte mais sans rien de physique. Si quelqu'un a des liens vers de vrais agressions racistes, je suis preneur.
A propose de Scott Adams, il a gagné le droit de dire ce qu'on bon lui semble parce qu'il a prédit beaucoup de chose dans cette élection sur sa grille d'analyse, de la victoire de Trump dès tôt dans les primaires (à l'époque, on lui donnait 1% de chance de gagner la présidence, littéralement), à la semaine dernière, le fait que le mot "chaos" allait se voir dans tous les titres de la presse. Ce qui est effectivement arrivé et qu'il attribue à une stratégie de communication concertée, effectivement dure à nier quand on voit la collection de titres.
S'il voyait votre message, il dirait un truc du genre: l'usage du terme "demeurés" est un marqueur de la dissonance cognitive.
Je ne vous jète pas la pierre, j'ai usé moi même pas mal de ce genre de marqueurs et je suis bien sûr que ce n'est pas fini :)
1 : Charb publiait ses provocations dans un journal qui sinon se foulait beaucoup pour défendre les gens et les immigrés (ce qui n'est pas du tout le cas de Milo)
2 : Charb n'a jamais soutenu le fait de harceler des musulmans
Personnellement, je n'ai aucun problème avec la position que tenait Charb, ou Luz par exemple. Je suis moins convaincue par les provoc de Riss, que je trouve généralement plus aigri et pas très drôle.
Sinon, restons-en aux faits : personne n'a agressé physiquement Milo Yiannopoulis, qui n'est pas non plus considéré comme menacé ni sous protection. Ce qui se passe, c'est que les gens se bagarrent à l'occasion de ses venues. Nous n'avons donc pas de raison de particulièrement le victimiser.
Le lien que vous avez posté parle d'agressions (y compris physiques) après l'élection de Trump, comme celui-ci : http://www.lci.fr/international/etats-unis-les-crimes-racistes-ont-augmente-de-6500-dans-le-michigan-depuis-l-election-de-donald-trump-2016193.html , et ils recensent également beaucoup d'actes d'intimidation ciblés sur certaines catégories de personnes.
Pour aller plus loin, j'ai un peu creusé la question des clash entre alt-right / fascists et anti-fa à la suite de votre question : il y en a pas mal et les anti-fa sont en train de devenir plus violents qu'ils ne l'étaient jusque là :
http://www.sacbee.com/news/local/crime/article86099332.html : un article sur un clash à Sacramento, où 5 personnes ont reçu des coups de couteau (dont au moins 2 anti-fa mais il semble qu'il y ait eu des blessés des deux côtés, contrairement à ce qui se passait avant quand la violence était l'apanage des suprématistes)
http://www.nydailynews.com/news/national/man-shot-seattle-protest-clash-claims-self-defense-article-1.2952840 : là un type s'est fait tirer dessus lors d''une manif contre un autre speech de Milo. C'était un anti-fa... Mais le gars qui lui a tiré dessus aussi, semble-t-il.
Je pense qu'on peut en déduire qu'il y a une montée de la violence et des antagonisme, particulièrement chez les groupes extrême (comme dans les années 30, pour faire des comparaisons sympas).
On peut quand même signaler que les anti-Trump on réussi à faire une des plus grosses manif jamais arrivée sur le sol américain (la marche de femmes) sans un seul incident sur tout le territoire. Ce qui montre que la violence n'est pas partagée par tous.
Pour Scott Adams : même s'il a eu raison sur certains points, ça ne m'empêchera pas de dire que je pense qu'il dit une connerie, quand je pense qu'il dit une connerie (si je trouve qu'il a raison plus tard, je le dirai aussi).
Quand à l'usage du terme "demeurés", il est surtout révélateur d'un très fort agacement.
Il n'y a pas d'incitation à la haine ici. Au pire si ce n'est pas fondé de la calomnie.
Vous seriez bien avisé de ne pas banaliser l'incitation à la haine de cette manière.
Ou: après qu'il ait tenu...?
https://www.youtube.com/watch?v=27RXiA0qkrM
Par exemple menacer une institution public (Berkeley) de la priver de fond si elle fait pas venir un "intellectuel" d'extreme-droite ça n'en fait pas partie (Notons la lacheté des administrateurs de Berkeley au passage).
Par contre lui faire comprendre que ce qu'il dit est intolérable par des manifestations, ça ça en fait partie.
ça rapelle un tout petit peu la venue de Finkelkraut à Nuit Debout et la polémique qui a suivi (qui lui a des tribunes fréquentes dans les universités Françaises pour vomir sa saloperie).
Mais c'est surtout la gestuelle qui les réunit. Ce misogyne incroyable fils d'un truand à la Soprano, tout comme Trump, a la même gestuelle hirsute.
Un seul bémol, il est gay... ce qui le contrarie énormément.
Si seulement, cette déviance condamnée par la Bible pouvait se soigner...
Ce qui le console, c'est que les homos ont un QI supérieur au reste de la population. Il en est la meilleure preuve.