Un camp d'été et un atelier de Paris 8 réservés aux non-Blancs... et alors ?
Un camp de vacances interdit aux Blancs ? Depuis une dizaine de jours, de nombreux médias et personnalités s’enflamment autour d’un camp d’été "décolonial" qui se tiendra fin août près de Reims et se veut "réservé uniquement aux personnes subissant à titre personnel le racisme d'État en contexte français". Donc aux non-Blancs. Ce camp ferait suite à des ateliers interdits là encore aux Blancs tenus mi-avril à l’Université Paris 8 à Saint-Denis. D’où les protestations contre un racisme anti-Blancs. Pour autant, ce camp comme ces ateliers ne proposent rien d’autre qu’une non-mixité choisie, à savoir un outil d’émancipation politique utilisé notamment par les féministes.
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Derniers commentaires
http://www.liberation.fr/direct/element/a-paris-la-police-retire-ses-protheses-a-un-homme-pour-le-fouiller_36565/
Bien sûr, le fait qu'il soit noir n'entre pas du tout en compte dans le sort qui lui a été réservé. Pas de communautarisme et de délire victimaire anti-républicain tous des frères les races n'existent pas toussa toussa...
La non mixité est nécessaire aux féministes. Elle est vitale. Beaucoup de femmes ce matin témoignaient de leur expériences de réunions mixtes pour parler du sexisme ; toutes ont témoigné qu'une immense partie de la réunion s'est passée à re-expliquer que le sexisme est une réalité. Très peu de temps est consacré à la lutte contre le sexisme ; on passe plus de temps à en expliquer l'existence et à rassurer les hommes présents.
Je ne saurais pas expliquer la violence que cela peut constituer pour moi car j'ai au fond fini par l'intégrer je crois. Je parle (généralement) des sujets validés par les non féministes ; les violences sexuelles. Lorsque mes articles étaient ouverts aux commentaires, on passait un temps assez monstrueux avec des habitué-es, à expliquer aux nouveaux venus qu'ils n'étaient pas visés. C'est là qu'est la violence ; je parle des dizaines de milliers de viols vécus chaque années par des femmes et des hommes sont tellement passionnés par le sujet qu'ils préfèrent parler d'eux et de leur resenti. Comment voulez-vous ensuite ne pas avoir l'impression d'une profonde et totale indifférence ?
La non mixité permet de passer à l'essentiel : trouver des moyens de lutte, trouver des moyens d'action."
(transposable pour les ateliers sur le racisme non-mixtes)
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
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"La situation est aggravée par le tremblement qui précède tout discours sur la race. Elle est encore compliquée par le fait que l'habitude d'ignorer la race est prise pour une attitude élégante, libérale, voire généreuse. La remarquer, c'est reconnaître une différence discréditée d'avance. Imposer son invisibilité grâce au silence, c'est permettre au corps noir de participer sans faire d'ombre au corpus culturel dominant. D'après cette logique, tout instinct de bonne éducation argumente contre le fait de remarquer la race. [...]
Le monde ne devient pas sans race ni ne sera déracialisé grâce à des affirmations. Soutenir l'absence de race dans le discours littéraire est en soi un acte racial. Déverser de l'acide rhétorique sur les doigts d'une main noire peut effectivement détruire les empreintes mais pas la main. De plus, qu'arrive-t-il, au cours de cet acte d'effacement intéressé et violent, aux mains, aux doigts, aux empreintes de celui qui verse ?"
[Toni Morrison, Playing in the Dark : Whiteness and the Literary Imagination, 1990, p. 46-47]
D'ailleurs dans le genre mixité : est-ce qu'il y a beaucoup de "pauvres" qui partent en ballade sur le yatch de Boloré ? en "ballade" hein ! je ne parle pas de ceux qui bossent :-) mais bon là c'est pas pareil ... c'est juste qu'ils pourraient s'ils n'étaient pas povre.... les povres.
Sur la mixité je vous conseille vivement cette série (courte série) : Show Me a Hero (tirée d'une histoire réelle)... et dans la lancée n'hésitez surtout pas à continuer avec les autres séries signées David Simon.
Quand j'ai lu le titre je me suis dit "je ne veux même pas imaginer la gueule des commentaires". Je n'ai pas été déçu.
J'imagine que pour les phares de la pensée qui nous font leur petit caca nerveux, il faudrait que Pierre Gattaz puisse participer aux réunions de la CGT ?
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Plutôt borderline sur ce coup là, Anne-Sophie...!
Mouais. Puisque les partisans de ce type d'approche différentialistes adorent légitimer leurs démarches par des études qui prouveraient leur dire, j'attends qu'on me fasse la démonstration documentée et rigoureuse que la présence de Blancs sincèrement antiracistes et prêts à lutter contre les discriminations empêcheraient des Noirs ou des Arabes de s'exprimer. Qui l'a démontré et comment ? Parce que c'est une chose de le prétendre, et une autre de le caractériser rigoureusement. Faute de preuve convaincante, ce type de démarche n'est rien d'autre que le reflet d'une tendance très dans l'air du temps : enterrer l'antiracisme universaliste (forcément blanc et bourgeois, ben voyons) sous l'antiracisme communautariste. Chacun jugera...
vont avez le droit d’aller partout.
Le concept (?) n'est pas nouveau. Glibert Trigano l'a déjà fait en Afrique. Mais les villages sont réservés aux blancs, sauf pour le "petit personnel" dévolu au pousse-balai et au nettoyage des chiottes.
La doxa Vanuel Malls triomphe.
"Ce n’est pas un projet de vie, ce sont des universités d’été de trois jours réservées aux personnes directement concernées par le sujet..."
http://contre-attaques.org/magazine/article/camp-d-ete
ya quand même un paquet de fantasmes délirants autour de cette histoire.
On parie que ces braves gens qui défendent la non-mixité vont demain demander à me faire la peau?
Louis Farrakhan vaut bien le Klu Klux Klan.
Créer de l'apartheid pour lutter contre l'apartheid est la plus dangereuse des solutions.
Il faut bien qu'ils aient tous l'impression d'exister...
Par ailleurs je n'aime pas cette notion d'admiration que tout noir aurait soi-disant pour les blancs. Je trouve cette phrase pour le coup assez raciste. Il faut arrêter de généraliser, de voir les Blancs ou les Noirs comme des ensembles homogènes. D'autant plus qu'il y a aussi parfois du racisme entre groupes "discriminés".
Pourquoi vont-ils chercher ces événements-là ? Pourquoi veulent-ils en faire du racisme anti-blanc ?
Un peu plus et je dirais que ça annonce le ton qu'ils veulent donner à la campagne 2017.
Entre la droite Le Pen et la gauche Finkielkraut, ça risque d'être joyeux.
Par contre, le discours qui le sous-tend et, en particulier, le discours du PIR qui assigne chacun à résidence, les racisé-e-s, les blancs, les gays etc. lui est particulièrement dangereux en ce que précisément il assigne une opinion aux personnes sans prendre en compte leur liberté. Et ça donne des discours délirants comme on a pu en entendre sur le mariage pour tous :
"Je refuse de me prononcer sur le mariage pour tous. Les droits des gays ne sont pas une préoccupation des racisé-e-s. Il y a dans le monde arabe et africain des pratiques homo-érotiques tolérées depuis toujours mais pas de revendications. Les poussées patriarcales et homophobes qu'on y observe sont une réaction naturelle à l'impérialisme gay, au colonialisme blanc et à son universalisme moralisateur. Ceux qui réclament des droits pour les LGBT ne respectent pas le rythme naturel de l'évolution sociale des indigènes. Demain, quand on aura réglé les oppressions racistes, on luttera contre l'homophobie et on rasera gratis. "
Évidement avec un discours comme celui-ci, les LGBT qui veulent assumer leur situation au grand jour et qui ont le malheur d'être aussi racisé-e-s (et qui sont assez souvent en prise avec une homophobie féroce) n'ont plus qu'à se planquer s'il ne veulent pas se faire traiter (en plus) de suppôt du colonialisme blanc. Et le PIR peut continuer à nier leur légitimité et assigner tous le monde à résidence : Je suis blanc et gay. Tu es noir et hétéro. Je t'opprime.
Pour préciser mon propos, je suis plutôt favorable au réunion non-mixte préparatoire comme cela était décrit pour la nuit debout : une réunion non-mixte pour libérer la parole et faire émerger les oppressions quotidiennes puis une réunion mixte pour examiner tous ensemble comment lutter contre ces oppressions. Mais ce camp va plus loin en excluant même le/la conjoint-e des participant-e-s en cas de couple "mixte".
Pour celles/ceux qui se demande d'où j'ai sorti le discours entre guillemets, j'ai simplement résumé le texte trouvé sur le site du PIR : http://indigenes-republique.fr/universalisme-gay-homoracialisme-et-mariage-pour-tous-2/
mais dans le genre, oui, celui-là aussi (c'est un des derniers thèmes sur lesquels le FN gardait le monopole, chouette, vont pouvoir le lui piquer aussi !)
à part ça, ok, l'horizon 2017 se rapproche, mais là j'ai quand même l'impression que c'est l'horizon "chienlit debout" qui leur fout les jetons.
veulent s'auto-émanciper du sexisme, vont-elles organiser un sous-camp interdit aux hommes noirs ?
Et si les plus jeunes d'entre elles veulent s'auto-émanciper de leurs problèmes spécifiques
d'adolescentes face aux adultes, vont-elles organiser un sous-sous-camp interdit aux vieilles ?
On est pas sortis de l'auberge...
En tant que blancs, on accepte l'idée qu'il y a des noirs, des jaunes, des métis. Mais "blancs", ça n'existe pas.
On s'est habitué à l'antiracisme moral organisé par des blancs. SOS Racisme, organisation créé à l'Elysée sous la houlette de Dray, Attali, Séguéla, mis en scène par des jeunes arrivistes du PS et de l'Union des Etudiants Juifs de France, qui expliquait à des jeunes noirs et arabes comment lutter contre le racisme. En gros, ça consistait à dire que le racisme c'est le FN et le beauf de base, et que tout ira mieux en votant pour le PS.
Émerge une nouvelle génération issue de l'immigration, qui est française, qui ne veut plus être les faire-valoir d'une bonne cause pour la bonne conscience blanche, et encore moins être les idiots utiles du PS en vue d'une prochaine élection. Et qui affirme que le racisme n'est pas une question de morale ou de bonne conscience, mais une question politique, historique, qui ne se limite pas au skinhead plein de bière qui fait le salut nazi avec ses camarades de jeu.
Verdict ? Ce sont des islamo-racaillo-gaucho-trotskistes communautaristes sans doute de mèche avec Al Quaida si on gratte un peu.
Ce qui est très révélateur, c'est que le communautarisme, c'est toujours quand des noirs et des arabes décident de se réunir et de militer ensemble, sans la figure tutélaire du bon blanc antiraciste.
En revanche, quand une rédaction de journal, quand le conseil d'administration d'une entreprise, quand les instances dirigeantes d'un parti politique, quand une association antiraciste, sont composées à 99.99999 % de blancs, ce n'est pas du communautarisme. Ce n'est pas de la discrimination. C'est juste... Un hasard. C'est comme ça. On a pas fait gaffe. Et puis nous on n'est pas raciste, la preuve on est de gauche. D'ailleurs, les races, ça n'existe pas. Et pis ho, ça va bien votre communautarisme là !
Sauf que ce n'est pas le FN qui va l'instaurer.
C'est vrai qu'on est bien mieux dans l'entre-soi, ça permet de "libérer la parole", cela peut avoir des vertus psycho-thérapeutiques, comme dans les cercles d'alcooliques anonymes.
Mais le racisme ou le sexisme sont-ils des problèmes psycho-thérapeutiques ?
Une fois la parole libérée, est-ce qu'on est pour autant émancipé ?
L'entre-soi, il faut bien en sortir un jour, et au sortir de ces moments d'entre-soi, les mêmes problèmes
sont toujours là.
L'émancipation, me semble-t-il, c'est surtout avec d'autres, et à travers la confrontation avec d'autres
qu'elle se gagne.
Je me demande vraiment comment on peut à la fois prôner l' "auto-émancipation" et la... "convergence des luttes".
Une cure d'amaigrissement interdite aux minces ?
Un stage de théâtre interdit aux non-comédiens ?
Un syndicat de cadres interdit aux ouvriers ?
C'est quoi le problème ?
Avec quel résultat ?
Qu’importe son genre.
J’ai le souvenir d’avoir tenter de partager des idées féministes avec des femmes que je qualifierais de sexistes,
c’est à dire qui justifiaient la domination masculine.
Ce fut une catastrophe.
Même chose pour la lutte contre le racisme, elle est possible avec des Blancs anti-racistes, mais pas avec des racistes.
Il ne faut pas oublier qu’il s’agit avant tout de structures racistes, sexistes.
Les individus en eux-mêmes reproduisent sans aucun doute les schémas d’oppression, mais certains Blancs ou hommes
sont de précieux alliés.
Dans la chronique et ce forum, on oblitère une partie du sujet, l’antisémitisme sous-jacent. Mais ce n’est pas une mince affaire. Grrr…
Je sais que le racisme anti-blanc ne fait pas parti des 500 premiers problèmes de notre société, mais il justifie en partie le racisme contre les racialisés ("Ah mais non, je ne suis pas plus raciste qu'eux le sont avec nous...")
Anne-Sophie, vous basculez dans l'islamogauchisme… et alors ?
En bref : la ségrégation raciale, c'est la ségrégation raciale. Point barre.
Anne-Sophie nous demande: et alors ? Et alors, je suis sidéré de la légitimité nouvelle accordée au mot "race" et de ce retournement qui fait de l'intégration une violence à caractère colonial; sidéré de l'incapacité à trier entre ceux qui veulent interdire le voile et ceux qui s'émeuvent de sa promotion; sidérés de l'amalgame entre ceux qui font de la laïcité une arme anti-musulmans qui n'est faite que d'interdits et ceux qui exigent une laïcité rigoureusement définie; sidéré de l'essentialisme racial qui consiste à renvoyer à la race supposée d'une personne une culture, religion, opinion politique ou mode de pensée; sidéré de la volonté de constituer des statistiques ethniques (j'attends avec impatience les médias et le FN s'en emparer, on va sacrément rigoler les amis).
Ils ont renoncé à l'antiracisme qui luttait pour l'égalité, pour abolir la race comme critère de distinction, au profit d'une lutte pour la différenciation raciale. "Nous n'avons pas obtenu l'égalité par l'indifférence, nous l'obtiendrons pas la différence": quelle horreur ! Quelle erreur ! C'est une gauche de guerre civile.
"Vives les communautés séparées et surtout chacun chez/pour soi". C'est peut être ce qu'on appelle le progrès...
Si même Béber et Najat sont d'accord c'est que ça doit être vrai...
Mais c'est sur ce genre de sujet qu'on attendrait de la "gauche" gouvernementale qu'elle défende des dominés qui s'organisent, pour faire bouger les lignes à plus long terme, quitte à se mettre du mauvais côté du verdict médiatique immédiat.
Le fait qu'elle se range derrière les positions rétrogrades de la droite renforce la relative unanimité médiatique, et donc la perception de la question dans la population : il n'y a pas de débat ; les étudiants de Paris 8 sont des racistes et les féministes sont des tarées.
Ou comment le PS (simplement complexé ou vraiment de droite ?) participe à la droitisation de la société.
On peut comprendre l'envie d'avoir des réunions non-mixtes pour discuter de discrimination sexuelle. De fait, la société est bien divisée entre hommes et femmes qui ont entre eux des relations compliqués mêlant attirance, sexe, domination, séduction, etc.
De l'autre coté organiser des réunions réservés aux non-blancs s'est admettre de fait que la société se divise entre blanc et non-blanc. C'est donc admettre la vison raciste du monde. Comment peut-on combattre le raciste de cette façon. C'est absurde! En outre, on peut être blanc mais musulman ou juif et donc être victime de racisme... Limiter le racisme à une histoire de couleur de peau est très réducteur.
Les personnes qui organisent des réunions interdites aux "blanc" sont donc évidement racistes et à ranger du coté de l’extrême droite (l’extrême gauche étant internationaliste, ce qui est plus ou moins l’opposé).