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Un camp d'été et un atelier de Paris 8 réservés aux non-Blancs... et alors ?

Un camp de vacances interdit aux Blancs ? Depuis une dizaine de jours, de nombreux médias et personnalités s’enflamment autour d’un camp d’été "décolonial" qui se tiendra fin août près de Reims et se veut "réservé uniquement aux personnes subissant à titre personnel le racisme d'État en contexte français". Donc aux non-Blancs. Ce camp ferait suite à des ateliers interdits là encore aux Blancs tenus mi-avril à l’Université Paris 8 à Saint-Denis. D’où les protestations contre un racisme anti-Blancs. Pour autant, ce camp comme ces ateliers ne proposent rien d’autre qu’une non-mixité choisie, à savoir un outil d’émancipation politique utilisé notamment par les féministes.

Derniers commentaires

Tout va bien en France :

http://www.liberation.fr/direct/element/a-paris-la-police-retire-ses-protheses-a-un-homme-pour-le-fouiller_36565/

Bien sûr, le fait qu'il soit noir n'entre pas du tout en compte dans le sort qui lui a été réservé. Pas de communautarisme et de délire victimaire anti-républicain tous des frères les races n'existent pas toussa toussa...
On voit surgir aujourd'hui beaucoup de questionnements face à certaines commissions en non mixité à Nuit debout. Et bien c'est pour ce genre de raisons ; parce que nombre d'entre vous sont toxiques et que comme nous ne sommes pas extra-lucides, il est plus facile de vous considérer comme tous toxiques. Injustice ? Le sexisme est une injustice. Les racismes sont une injustice. L'homophobie est une injustice. La transphobie est une injustice. Exclure les hommes de quelques réunions pour un temps donné, ne constitue pas une discrimination systémique ; cela n'est donc pas une injustice. Je ne vois jamais ces amateurs de mixité manifester leur désapprobation de manière claire à la non mixité installée de fait et partout (conseils d'administrations, sénat, assemblée nationale... tip ; si vous avez envie de me montrer les quelques photos de femmes sénatrices ou députées vous venez de valider ma démonstration. Quand on peut encore sortir et exhiber ce genre de photos, c'est qu'elles sont peu nombreuses).
La non mixité est nécessaire aux féministes. Elle est vitale. Beaucoup de femmes ce matin témoignaient de leur expériences de réunions mixtes pour parler du sexisme ; toutes ont témoigné qu'une immense partie de la réunion s'est passée à re-expliquer que le sexisme est une réalité. Très peu de temps est consacré à la lutte contre le sexisme ; on passe plus de temps à en expliquer l'existence et à rassurer les hommes présents.
Je ne saurais pas expliquer la violence que cela peut constituer pour moi car j'ai au fond fini par l'intégrer je crois. Je parle (généralement) des sujets validés par les non féministes ; les violences sexuelles. Lorsque mes articles étaient ouverts aux commentaires, on passait un temps assez monstrueux avec des habitué-es, à expliquer aux nouveaux venus qu'ils n'étaient pas visés. C'est là qu'est la violence ; je parle des dizaines de milliers de viols vécus chaque années par des femmes et des hommes sont tellement passionnés par le sujet qu'ils préfèrent parler d'eux et de leur resenti. Comment voulez-vous ensuite ne pas avoir l'impression d'une profonde et totale indifférence ?
La non mixité permet de passer à l'essentiel : trouver des moyens de lutte, trouver des moyens d'action."

(transposable pour les ateliers sur le racisme non-mixtes)

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

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Quelques mots de Toni Morrison, Prix Nobel de littérature, à propos du fameux "Les races n'existent pas" :

"La situation est aggravée par le tremblement qui précède tout discours sur la race. Elle est encore compliquée par le fait que l'habitude d'ignorer la race est prise pour une attitude élégante, libérale, voire généreuse. La remarquer, c'est reconnaître une différence discréditée d'avance. Imposer son invisibilité grâce au silence, c'est permettre au corps noir de participer sans faire d'ombre au corpus culturel dominant. D'après cette logique, tout instinct de bonne éducation argumente contre le fait de remarquer la race. [...]

Le monde ne devient pas sans race ni ne sera déracialisé grâce à des affirmations. Soutenir l'absence de race dans le discours littéraire est en soi un acte racial. Déverser de l'acide rhétorique sur les doigts d'une main noire peut effectivement détruire les empreintes mais pas la main. De plus, qu'arrive-t-il, au cours de cet acte d'effacement intéressé et violent, aux mains, aux doigts, aux empreintes de celui qui verse ?"


[Toni Morrison, Playing in the Dark : Whiteness and the Literary Imagination, 1990, p. 46-47]
Comparaison n'est pas raison. Les descendants d'immigrés en France ont généralement des attaches envers un pays d'origine, avec sa culture, son récit historique... Cela n'a rien à voir avec les noirs américains qui ont été entièrement déracinés et coupés d'eux-mêmes. Ne parlons pas des femmes (où est le "pays des femmes"?) Ce texte me paraît méconnaître des réalités complexes: il y a des récits mémoriels concurrents, et les chaînes satellitaires, depuis longtemps, permettent un certain entre soi culturel dont tous ceux qui ne les regardent pas, n'ont tout simplement aucune idée... Les quartiers sont de moins en moins mixtes, et l'appartenance commune à une même société est clairement en crise. Que l'expérience d'être racisé demande à être explorée, y compris dans une réunion non mixte, cela me paraît aller de soi. Mais ce camp où même les conjoints blancs ne sont pas admis, cela va ailleurs. Le malaise est évident : être racisé n'est plus une expérience dont il faut explorer la réalité, mais une façon, réductrice parce que victimaire, de se définir, qui justifie une grande agressivité (il faut lire Houria Bouteldjra: dans la revue "Vacarme", elle en vient clairement à dire que si elle doit choisir entre l'extrême gauche qui la soutient, et qui lui demande de condamner les propos de Dieudonné, et les "racisés" pour qui il est un "héros", elle choisira de "laisser tomber les blancs"..., choix formulé sans ambages en termes d'appartenance, loin de la question du contenu de ses propos... (elle dit clairement ailleurs qu'elle est contre les couples mixtes). On connaît la formule choc, et pourtant fausse, de Sartre "le Juif c'est l'autre". Non, le Juif c'est une histoire et une culture. Si Sartre le définit ainsi, c'est bien sûr qu'il parle à partir de son regard à lui. Mais quand quelqu'un en vient à se définir en disant "je suis, irréductiblement, votre autre"... alors je trouve cela bizarre et inquiétant.
tout ce foin pour pas grand chose... comme d'habitude.

D'ailleurs dans le genre mixité : est-ce qu'il y a beaucoup de "pauvres" qui partent en ballade sur le yatch de Boloré ? en "ballade" hein ! je ne parle pas de ceux qui bossent :-) mais bon là c'est pas pareil ... c'est juste qu'ils pourraient s'ils n'étaient pas povre.... les povres.

Sur la mixité je vous conseille vivement cette série (courte série) : Show Me a Hero (tirée d'une histoire réelle)... et dans la lancée n'hésitez surtout pas à continuer avec les autres séries signées David Simon.
Merci pour cet article !

Quand j'ai lu le titre je me suis dit "je ne veux même pas imaginer la gueule des commentaires". Je n'ai pas été déçu.

J'imagine que pour les phares de la pensée qui nous font leur petit caca nerveux, il faudrait que Pierre Gattaz puisse participer aux réunions de la CGT ?
Seulement 150 commentaires en une journée pour un sujet attrape-clic comme celui-là... pas sûr que les muffins au olive suffisent pour la pérennité.

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Il y a toujours moyen de rationaliser doctement n'importe quoi. N'empêche, à la fin, un panneau "interdit aux...", c'est un logiciel incompatible d'une vision du monde progressiste. Ca ne veut pas dire que ça n'a pas des mérites, mais c'est sur que ça va en choquer plus d'un. Ca vous a un petit coté communautarisme à l'anglo saxone... Alors que comme dirait Todd, ici on fait du mariage mixte. En Angleterre, fort peu.
Ah ah ! C'est sûr que si pour certains "avoir l'impression d'être sur Médiapart" est déjà le comble de l'horreur, je vois bien ce que ça doit leur faire d'imaginer des noirs et des arabes qui se réunissent entre eux !
" J'ai l'impression d'être sur Mediapart " j'aurais pas dit mieux!
Plutôt borderline sur ce coup là, Anne-Sophie...!
Je trouve l'accroche de cet article assez condescendante : "les médias redécouvrent un outil d'émancipation politique". En gros, si je comprends bien, ce serait un faux problème de médias moutonniers et ignorants, puisque ça existe depuis des années, et circulez, y a rien à voir.
Mouais. Puisque les partisans de ce type d'approche différentialistes adorent légitimer leurs démarches par des études qui prouveraient leur dire, j'attends qu'on me fasse la démonstration documentée et rigoureuse que la présence de Blancs sincèrement antiracistes et prêts à lutter contre les discriminations empêcheraient des Noirs ou des Arabes de s'exprimer. Qui l'a démontré et comment ? Parce que c'est une chose de le prétendre, et une autre de le caractériser rigoureusement. Faute de preuve convaincante, ce type de démarche n'est rien d'autre que le reflet d'une tendance très dans l'air du temps : enterrer l'antiracisme universaliste (forcément blanc et bourgeois, ben voyons) sous l'antiracisme communautariste. Chacun jugera...
Je pense de plus en plus à me désabonner. J'ai l'impression d'être sur Mediapart dans une religion du gauchisme. Bon vraiment à part Valeurs Actuelles va rien me rester à lire dans ce pays !
Il faut voir le bon côté des choses : si vous êtes hermaphrodite et métis(se) (européen(ne) +…) et bisexuel(le)
vont avez le droit d’aller partout.
Après le village-vacances voici qu'apparaît le ghetto-vacances.

Le concept (?) n'est pas nouveau. Glibert Trigano l'a déjà fait en Afrique. Mais les villages sont réservés aux blancs, sauf pour le "petit personnel" dévolu au pousse-balai et au nettoyage des chiottes.

La doxa Vanuel Malls triomphe.
citation:
"Ce n’est pas un projet de vie, ce sont des universités d’été de trois jours réservées aux personnes directement concernées par le sujet..."
http://contre-attaques.org/magazine/article/camp-d-ete
ya quand même un paquet de fantasmes délirants autour de cette histoire.
Demain je vais lancer des vacances réservées aux blancs barbus de sexe mâle, à yeux verts et à cheveux courts et à petit pénis.
On parie que ces braves gens qui défendent la non-mixité vont demain demander à me faire la peau?
Louis Farrakhan vaut bien le Klu Klux Klan.
Organisez un camp de vacances interdit aux Noirs et aux Arabes: vous serez à juste titre poursuivi, condamné et tous les commentateurs sourds et aveugles et les Anne-Sophie Jacques de la terre vous tomberont dessus. Mais apparemment pas de problème dans l'autre sens.
Créer de l'apartheid pour lutter contre l'apartheid est la plus dangereuse des solutions.
Je trouve que ça papote, ça repapote, ça dépapote, ça exclut, ça inclut, ça perclut, ça reclut, ça discutaille, ça taille des croupières, ça retaille, ça bataille, mais ça n'avance pas à grand-chose.

Il faut bien qu'ils aient tous l'impression d'exister...
Martin Luther King et Nelson Mandela auraient détesté ce concept de réunions réservées aux "non Blancs", que je trouve pour ma part effrayant. Les promoteurs de ce type de rassemblements sont d'ailleurs assez hostiles aux couples mixtes, tout comme les identitaires d'extrême droite. Je ne suis pas d'accord avec la notion de racisme d'Etat. Il y a du racisme en France, c'est un fait, mais il n'est pas institutionnalisé. Je suis métisse, je n'ai pas l'impression d'être brimée ou ostracisée dans ma vie de tous les jours. Je n'ai même jamais été contrôlée. Les discriminations sont de toutes sortes, elles touchent les femmes, les vieux, les gros, les handicapés...et il y a bien sûr le racisme social, car un blanc illettré aura plus de mal à s'insérer qu'un médecin noir.
Par ailleurs je n'aime pas cette notion d'admiration que tout noir aurait soi-disant pour les blancs. Je trouve cette phrase pour le coup assez raciste. Il faut arrêter de généraliser, de voir les Blancs ou les Noirs comme des ensembles homogènes. D'autant plus qu'il y a aussi parfois du racisme entre groupes "discriminés".
La non-mixité de genre quand on connait pas ça demande une petite explication, et l'argument tient tout à fait la route. Ensuite quand c'est une non-mixité racisé/non-racisé, faut déjà intégrer le concept de personne racisé, qui tient lui aussi tout à fait la route (moi aussi l'expression m'as fait bizarre au début). Du coup ouais déjà que les personnes qu'on entend s'exprimer sur le sujet sont pas connues pour la finesse de leur analyse, j'imagine que ça doit leur fait tout drôle. ça fait aussi drole à des hommes qui ont l'habitude d'être à leur place partout d'être rejeté, alors que c'est le quotidien de pas mal de femmes. ça fait aussi drôle à des blancs d'être rejetés alors que c'est les quotidien de pas mal de racisés, et de manière encore plus évidente. Après si on est pas en capacité de comprendre, on peut aussi la fermer et laisser les gens faire ce qui leur plait, parce qu'il est evident que les gens qui gueulent n'avaient à la base aucune intention de se rendre à ces réunions. (voir les messages de Holden qui explique tout ça en détail)
Peut-être que le fond du sujet est la mise en valeur politico-médiatique de réunions qui concernent finalement très peu de gens (quelques dizaines de personnes en France ?).

Pourquoi vont-ils chercher ces événements-là ? Pourquoi veulent-ils en faire du racisme anti-blanc ?
Un peu plus et je dirais que ça annonce le ton qu'ils veulent donner à la campagne 2017.

Entre la droite Le Pen et la gauche Finkielkraut, ça risque d'être joyeux.
Si les femmes noires participant à ce camp de vacances interdit aux blancs
veulent s'auto-émanciper du sexisme, vont-elles organiser un sous-camp interdit aux hommes noirs ?

Et si les plus jeunes d'entre elles veulent s'auto-émanciper de leurs problèmes spécifiques
d'adolescentes face aux adultes, vont-elles organiser un sous-sous-camp interdit aux vieilles ?

On est pas sortis de l'auberge...
Le problème, c'est que les blancs (dont je fais parti) n'aiment pas qu'on leur rappelle qu'ils sont blancs.

En tant que blancs, on accepte l'idée qu'il y a des noirs, des jaunes, des métis. Mais "blancs", ça n'existe pas.

On s'est habitué à l'antiracisme moral organisé par des blancs. SOS Racisme, organisation créé à l'Elysée sous la houlette de Dray, Attali, Séguéla, mis en scène par des jeunes arrivistes du PS et de l'Union des Etudiants Juifs de France, qui expliquait à des jeunes noirs et arabes comment lutter contre le racisme. En gros, ça consistait à dire que le racisme c'est le FN et le beauf de base, et que tout ira mieux en votant pour le PS.

Émerge une nouvelle génération issue de l'immigration, qui est française, qui ne veut plus être les faire-valoir d'une bonne cause pour la bonne conscience blanche, et encore moins être les idiots utiles du PS en vue d'une prochaine élection. Et qui affirme que le racisme n'est pas une question de morale ou de bonne conscience, mais une question politique, historique, qui ne se limite pas au skinhead plein de bière qui fait le salut nazi avec ses camarades de jeu.
Verdict ? Ce sont des islamo-racaillo-gaucho-trotskistes communautaristes sans doute de mèche avec Al Quaida si on gratte un peu.

Ce qui est très révélateur, c'est que le communautarisme, c'est toujours quand des noirs et des arabes décident de se réunir et de militer ensemble, sans la figure tutélaire du bon blanc antiraciste.

En revanche, quand une rédaction de journal, quand le conseil d'administration d'une entreprise, quand les instances dirigeantes d'un parti politique, quand une association antiraciste, sont composées à 99.99999 % de blancs, ce n'est pas du communautarisme. Ce n'est pas de la discrimination. C'est juste... Un hasard. C'est comme ça. On a pas fait gaffe. Et puis nous on n'est pas raciste, la preuve on est de gauche. D'ailleurs, les races, ça n'existe pas. Et pis ho, ça va bien votre communautarisme là !
L'ANC (congrès national africain) chère a Nelson Mandela était ouvert à tous, Africain, Blanc, métis ou indien et ce dès le début. La non mixité, c'est continuer à promouvoir la discrimination : ou on la dénonce, ou on la promeut, il faut choisir. C'est pas les gens qu'il faut combattre mais les idées.
On y arrive doucement mais surement dans une France communautariste.
Sauf que ce n'est pas le FN qui va l'instaurer.
"l’auto-émancipation, c’est la lutte par les opprimés pour les opprimés."

C'est vrai qu'on est bien mieux dans l'entre-soi, ça permet de "libérer la parole", cela peut avoir des vertus psycho-thérapeutiques, comme dans les cercles d'alcooliques anonymes.

Mais le racisme ou le sexisme sont-ils des problèmes psycho-thérapeutiques ?
Une fois la parole libérée, est-ce qu'on est pour autant émancipé ?

L'entre-soi, il faut bien en sortir un jour, et au sortir de ces moments d'entre-soi, les mêmes problèmes
sont toujours là.

L'émancipation, me semble-t-il, c'est surtout avec d'autres, et à travers la confrontation avec d'autres
qu'elle se gagne.

Je me demande vraiment comment on peut à la fois prôner l' "auto-émancipation" et la... "convergence des luttes".
Un camp de vacances équitation interdit aux non cavaliers, ça choque ?
Une cure d'amaigrissement interdite aux minces ?
Un stage de théâtre interdit aux non-comédiens ?
Un syndicat de cadres interdit aux ouvriers ?
C'est quoi le problème ?
Que le racisme ait fini par recevoir en pleine figure son boomerang, ma foi, ça prouve que la vie a un sens !
un outil d’émancipation politique utilisé et théorisé depuis quarante ans

Avec quel résultat ?
Quand on est femme, il est plus agréable de se confier ou de parler féminisme à une ou un… féministe.
Qu’importe son genre.
J’ai le souvenir d’avoir tenter de partager des idées féministes avec des femmes que je qualifierais de sexistes,
c’est à dire qui justifiaient la domination masculine.
Ce fut une catastrophe.

Même chose pour la lutte contre le racisme, elle est possible avec des Blancs anti-racistes, mais pas avec des racistes.

Il ne faut pas oublier qu’il s’agit avant tout de structures racistes, sexistes.
Les individus en eux-mêmes reproduisent sans aucun doute les schémas d’oppression, mais certains Blancs ou hommes
sont de précieux alliés.

Dans la chronique et ce forum, on oblitère une partie du sujet, l’antisémitisme sous-jacent. Mais ce n’est pas une mince affaire. Grrr…
Eh bien moi je dis merci Anne-Sophie et j'ai voté pour que son article soit en accès gratuit !
Je ne comprend pas. D'un coté il y a des réunions non-mixtes dont on nous dit qu'ils libèrent la parole. Soit. (même si le prix politique et moral de ses réunions c'est d'accepter et justifier la discrimination, mais bon, on a rien sans rien...) Et de l'autre coté un "camps de vacances", pas une réunion de psycho-thérapie collective de temps en temps, un camps de vacances non-mixte. On peut plus utiliser l'argument de la libération de la parole. La clientèle revendique la volonté de ne plus vivre avec des blancs et que ça leur fait des vacances. OK... Mais du coup faudra pas les entendre pleurer quand un blanc ne voudra plus vivre avec des noirs. Parce que il n'y a aucune différence de nature, ni de degré.
Je sais que le racisme anti-blanc ne fait pas parti des 500 premiers problèmes de notre société, mais il justifie en partie le racisme contre les racialisés ("Ah mais non, je ne suis pas plus raciste qu'eux le sont avec nous...")

de l'autre coté un "camps de vacances", pas une réunion de psycho-thérapie collective de temps en temps, un camps de vacances non-mixte. On peut plus utiliser l'argument de la libération de la parole. La clientèle revendique la volonté de ne plus vivre avec des blancs et que ça leur fait des vacances. OK... Mais du coup faudra pas les entendre pleurer quand un blanc ne voudra plus vivre avec des noirs. Parce que il n'y a aucune différence de nature, ni de degré.


Selon vous camp de vacances = "volonté de ne plus vivre avec les blancs", donc (par souci de réciprocité) on comprendra que des blancs ne veuillent plus vivre avec des noirs. Vous réalisez l'absurdité logique des liens entre les propositions ?
Un camp de vacances, tout comme une réunion, est d'une durée limitée. Le principe en est bien expliqué dans l'article : créer un cadre, évidemment temporaire, pour faire émerger une réflexion, une parole et des actions que la domination structurelle empêche lorsque les dominants (sous un certain rapport) sont présents ; ce fait ayant été observé, constaté, testé.
Il n'a jamais été question de "ne plus vivre avec les blancs" ou, concernant les féministes, de "ne plus vivre avec les hommes".

faudra pas les entendre pleurer quand un blanc ne voudra plus vivre avec des noirs
Il ne faudrait pas oublier que des espaces interdits ou du moins peu accueillants envers les racisés, la France en est remplie. Et que faire entendre un semblant d'indignation en la matière peut relever du parcours du combattant.
Encore une fois je comprend que des espaces de non-mixités temporaires existent. Et il en existe pleins : boite de nuit de bourges, boite de nuit de noirs, lieux de culte pendant leur rites bizarres, etc... Mais un camp d'été c'est un camp d'été... C'est plus une réunion pour faire émerger la parole. Le message politique est très clair : ne plus vivre avec les blancs, au moins quelques jours.
Je sais que le racisme anti-blanc n'est pas un problème en France. C'est une goutte d'eau dans la méditerranée... Mais combien de fois j'ai entendu (je suis du sud de la France) : "je ne suis pas plus raciste que ce qu'eux le sont envers moi"? Si j'avais gagné un euro chaque fois que j'avais entendu ça, je pourrais racheter le figaro et valeurs actuelles pour mettre Assbague rédac'chef... Au moins on rigolerait.
Christine Delphy, une des fondatrices du PIR qui s'exprime sur le site de Pierre Tevanian (pourfendeur de la laïcité et de l'athéisme), LMSI… permettez-moi de mieux référencer vos sources, autant être précis. Faut pas tromper sur la marchandise.

Anne-Sophie, vous basculez dans l'islamogauchisme… et alors ?
Et alors ? demandez-vous. Et alors... eh bien, le rejet de l'autre pour des raisons de couleur de peau, cela s'appelle le racisme, quelles que soient les justifications invoquées. A ce titre, pourquoi ne pas soutenir aussi des réunions de blancs interdites aux noirs ?

En bref : la ségrégation raciale, c'est la ségrégation raciale. Point barre.
Il en est désormais ainsi à gauche: exclure des personnes sur des critères raciaux n'est plus discriminant dès lors que sont exclus les dominants; l'intégration est une violence coloniale, produite par les dominants blancs; l'égalité se construit par la différenciation des revendications selon des critères raciaux; l'émancipation est d'abord un processus de différenciation raciale dominants/dominés; les luttes émancipatrices seront le fait des seuls opprimés - les "racisés" -, car les "bon blancs", dominants pour lesquels ces opprimés vouent naturellement une "admiration", ne pourront vraiment se révolter. Il faudrait des années sinon des siècles pour cerner ce continent d'âneries débitées sur la domination. C'est orwellien.

Anne-Sophie nous demande: et alors ? Et alors, je suis sidéré de la légitimité nouvelle accordée au mot "race" et de ce retournement qui fait de l'intégration une violence à caractère colonial; sidéré de l'incapacité à trier entre ceux qui veulent interdire le voile et ceux qui s'émeuvent de sa promotion; sidérés de l'amalgame entre ceux qui font de la laïcité une arme anti-musulmans qui n'est faite que d'interdits et ceux qui exigent une laïcité rigoureusement définie; sidéré de l'essentialisme racial qui consiste à renvoyer à la race supposée d'une personne une culture, religion, opinion politique ou mode de pensée; sidéré de la volonté de constituer des statistiques ethniques (j'attends avec impatience les médias et le FN s'en emparer, on va sacrément rigoler les amis).

Ils ont renoncé à l'antiracisme qui luttait pour l'égalité, pour abolir la race comme critère de distinction, au profit d'une lutte pour la différenciation raciale. "Nous n'avons pas obtenu l'égalité par l'indifférence, nous l'obtiendrons pas la différence": quelle horreur ! Quelle erreur ! C'est une gauche de guerre civile.

"Vives les communautés séparées et surtout chacun chez/pour soi". C'est peut être ce qu'on appelle le progrès...
Le traitement médiatique des démarches non-mixtes est donc quasi univoque : racisme anti-blancs ! féminisme excluant et castrateur !
Si même Béber et Najat sont d'accord c'est que ça doit être vrai...
Mais c'est sur ce genre de sujet qu'on attendrait de la "gauche" gouvernementale qu'elle défende des dominés qui s'organisent, pour faire bouger les lignes à plus long terme, quitte à se mettre du mauvais côté du verdict médiatique immédiat.
Le fait qu'elle se range derrière les positions rétrogrades de la droite renforce la relative unanimité médiatique, et donc la perception de la question dans la population : il n'y a pas de débat ; les étudiants de Paris 8 sont des racistes et les féministes sont des tarées.
Ou comment le PS (simplement complexé ou vraiment de droite ?) participe à la droitisation de la société.
Vous mélangez deux situations qui n'ont pas grand chose à voir.
On peut comprendre l'envie d'avoir des réunions non-mixtes pour discuter de discrimination sexuelle. De fait, la société est bien divisée entre hommes et femmes qui ont entre eux des relations compliqués mêlant attirance, sexe, domination, séduction, etc.
De l'autre coté organiser des réunions réservés aux non-blancs s'est admettre de fait que la société se divise entre blanc et non-blanc. C'est donc admettre la vison raciste du monde. Comment peut-on combattre le raciste de cette façon. C'est absurde! En outre, on peut être blanc mais musulman ou juif et donc être victime de racisme... Limiter le racisme à une histoire de couleur de peau est très réducteur.
Les personnes qui organisent des réunions interdites aux "blanc" sont donc évidement racistes et à ranger du coté de l’extrême droite (l’extrême gauche étant internationaliste, ce qui est plus ou moins l’opposé).
Ce qui est fort c'est que les seuls blancs que ça fait râler sont ceux qui ne seraient de toute façon pas allé à ces événements.

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