Un camp d'été et un atelier de Paris 8 réservés aux non-Blancs... et alors ?
Un camp de vacances interdit aux Blancs ? Depuis une dizaine de jours, de nombreux médias et personnalités s’enflamment autour d’un camp d’été "décolonial" qui se tiendra fin août près de Reims et se veut "réservé uniquement aux personnes subissant à titre personnel le racisme d'État en contexte français". Donc aux non-Blancs. Ce camp ferait suite à des ateliers interdits là encore aux Blancs tenus mi-avril à l’Université Paris 8 à Saint-Denis. D’où les protestations contre un racisme anti-Blancs. Pour autant, ce camp comme ces ateliers ne proposent rien d’autre qu’une non-mixité choisie, à savoir un outil d’émancipation politique utilisé notamment par les féministes.
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Derniers commentaires
http://www.liberation.fr/direct/element/a-paris-la-police-retire-ses-protheses-a-un-homme-pour-le-fouiller_36565/
Bien sûr, le fait qu'il soit noir n'entre pas du tout en compte dans le sort qui lui a été réservé. Pas de communautarisme et de délire victimaire anti-républicain tous des frères les races n'existent pas toussa toussa...
La non mixité est nécessaire aux féministes. Elle est vitale. Beaucoup de femmes ce matin témoignaient de leur expériences de réunions mixtes pour parler du sexisme ; toutes ont témoigné qu'une immense partie de la réunion s'est passée à re-expliquer que le sexisme est une réalité. Très peu de temps est consacré à la lutte contre le sexisme ; on passe plus de temps à en expliquer l'existence et à rassurer les hommes présents.
Je ne saurais pas expliquer la violence que cela peut constituer pour moi car j'ai au fond fini par l'intégrer je crois. Je parle (généralement) des sujets validés par les non féministes ; les violences sexuelles. Lorsque mes articles étaient ouverts aux commentaires, on passait un temps assez monstrueux avec des habitué-es, à expliquer aux nouveaux venus qu'ils n'étaient pas visés. C'est là qu'est la violence ; je parle des dizaines de milliers de viols vécus chaque années par des femmes et des hommes sont tellement passionnés par le sujet qu'ils préfèrent parler d'eux et de leur resenti. Comment voulez-vous ensuite ne pas avoir l'impression d'une profonde et totale indifférence ?
La non mixité permet de passer à l'essentiel : trouver des moyens de lutte, trouver des moyens d'action."
(transposable pour les ateliers sur le racisme non-mixtes)
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
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"La situation est aggravée par le tremblement qui précède tout discours sur la race. Elle est encore compliquée par le fait que l'habitude d'ignorer la race est prise pour une attitude élégante, libérale, voire généreuse. La remarquer, c'est reconnaître une différence discréditée d'avance. Imposer son invisibilité grâce au silence, c'est permettre au corps noir de participer sans faire d'ombre au corpus culturel dominant. D'après cette logique, tout instinct de bonne éducation argumente contre le fait de remarquer la race. [...]
Le monde ne devient pas sans race ni ne sera déracialisé grâce à des affirmations. Soutenir l'absence de race dans le discours littéraire est en soi un acte racial. Déverser de l'acide rhétorique sur les doigts d'une main noire peut effectivement détruire les empreintes mais pas la main. De plus, qu'arrive-t-il, au cours de cet acte d'effacement intéressé et violent, aux mains, aux doigts, aux empreintes de celui qui verse ?"
[Toni Morrison, Playing in the Dark : Whiteness and the Literary Imagination, 1990, p. 46-47]
D'ailleurs dans le genre mixité : est-ce qu'il y a beaucoup de "pauvres" qui partent en ballade sur le yatch de Boloré ? en "ballade" hein ! je ne parle pas de ceux qui bossent :-) mais bon là c'est pas pareil ... c'est juste qu'ils pourraient s'ils n'étaient pas povre.... les povres.
Sur la mixité je vous conseille vivement cette série (courte série) : Show Me a Hero (tirée d'une histoire réelle)... et dans la lancée n'hésitez surtout pas à continuer avec les autres séries signées David Simon.
Quand j'ai lu le titre je me suis dit "je ne veux même pas imaginer la gueule des commentaires". Je n'ai pas été déçu.
J'imagine que pour les phares de la pensée qui nous font leur petit caca nerveux, il faudrait que Pierre Gattaz puisse participer aux réunions de la CGT ?
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Plutôt borderline sur ce coup là, Anne-Sophie...!
Mouais. Puisque les partisans de ce type d'approche différentialistes adorent légitimer leurs démarches par des études qui prouveraient leur dire, j'attends qu'on me fasse la démonstration documentée et rigoureuse que la présence de Blancs sincèrement antiracistes et prêts à lutter contre les discriminations empêcheraient des Noirs ou des Arabes de s'exprimer. Qui l'a démontré et comment ? Parce que c'est une chose de le prétendre, et une autre de le caractériser rigoureusement. Faute de preuve convaincante, ce type de démarche n'est rien d'autre que le reflet d'une tendance très dans l'air du temps : enterrer l'antiracisme universaliste (forcément blanc et bourgeois, ben voyons) sous l'antiracisme communautariste. Chacun jugera...
vont avez le droit d’aller partout.
Le concept (?) n'est pas nouveau. Glibert Trigano l'a déjà fait en Afrique. Mais les villages sont réservés aux blancs, sauf pour le "petit personnel" dévolu au pousse-balai et au nettoyage des chiottes.
La doxa Vanuel Malls triomphe.
"Ce n’est pas un projet de vie, ce sont des universités d’été de trois jours réservées aux personnes directement concernées par le sujet..."
http://contre-attaques.org/magazine/article/camp-d-ete
ya quand même un paquet de fantasmes délirants autour de cette histoire.
On parie que ces braves gens qui défendent la non-mixité vont demain demander à me faire la peau?
Louis Farrakhan vaut bien le Klu Klux Klan.
Créer de l'apartheid pour lutter contre l'apartheid est la plus dangereuse des solutions.
Il faut bien qu'ils aient tous l'impression d'exister...
Par ailleurs je n'aime pas cette notion d'admiration que tout noir aurait soi-disant pour les blancs. Je trouve cette phrase pour le coup assez raciste. Il faut arrêter de généraliser, de voir les Blancs ou les Noirs comme des ensembles homogènes. D'autant plus qu'il y a aussi parfois du racisme entre groupes "discriminés".
Pourquoi vont-ils chercher ces événements-là ? Pourquoi veulent-ils en faire du racisme anti-blanc ?
Un peu plus et je dirais que ça annonce le ton qu'ils veulent donner à la campagne 2017.
Entre la droite Le Pen et la gauche Finkielkraut, ça risque d'être joyeux.
veulent s'auto-émanciper du sexisme, vont-elles organiser un sous-camp interdit aux hommes noirs ?
Et si les plus jeunes d'entre elles veulent s'auto-émanciper de leurs problèmes spécifiques
d'adolescentes face aux adultes, vont-elles organiser un sous-sous-camp interdit aux vieilles ?
On est pas sortis de l'auberge...
En tant que blancs, on accepte l'idée qu'il y a des noirs, des jaunes, des métis. Mais "blancs", ça n'existe pas.
On s'est habitué à l'antiracisme moral organisé par des blancs. SOS Racisme, organisation créé à l'Elysée sous la houlette de Dray, Attali, Séguéla, mis en scène par des jeunes arrivistes du PS et de l'Union des Etudiants Juifs de France, qui expliquait à des jeunes noirs et arabes comment lutter contre le racisme. En gros, ça consistait à dire que le racisme c'est le FN et le beauf de base, et que tout ira mieux en votant pour le PS.
Émerge une nouvelle génération issue de l'immigration, qui est française, qui ne veut plus être les faire-valoir d'une bonne cause pour la bonne conscience blanche, et encore moins être les idiots utiles du PS en vue d'une prochaine élection. Et qui affirme que le racisme n'est pas une question de morale ou de bonne conscience, mais une question politique, historique, qui ne se limite pas au skinhead plein de bière qui fait le salut nazi avec ses camarades de jeu.
Verdict ? Ce sont des islamo-racaillo-gaucho-trotskistes communautaristes sans doute de mèche avec Al Quaida si on gratte un peu.
Ce qui est très révélateur, c'est que le communautarisme, c'est toujours quand des noirs et des arabes décident de se réunir et de militer ensemble, sans la figure tutélaire du bon blanc antiraciste.
En revanche, quand une rédaction de journal, quand le conseil d'administration d'une entreprise, quand les instances dirigeantes d'un parti politique, quand une association antiraciste, sont composées à 99.99999 % de blancs, ce n'est pas du communautarisme. Ce n'est pas de la discrimination. C'est juste... Un hasard. C'est comme ça. On a pas fait gaffe. Et puis nous on n'est pas raciste, la preuve on est de gauche. D'ailleurs, les races, ça n'existe pas. Et pis ho, ça va bien votre communautarisme là !
Sauf que ce n'est pas le FN qui va l'instaurer.
C'est vrai qu'on est bien mieux dans l'entre-soi, ça permet de "libérer la parole", cela peut avoir des vertus psycho-thérapeutiques, comme dans les cercles d'alcooliques anonymes.
Mais le racisme ou le sexisme sont-ils des problèmes psycho-thérapeutiques ?
Une fois la parole libérée, est-ce qu'on est pour autant émancipé ?
L'entre-soi, il faut bien en sortir un jour, et au sortir de ces moments d'entre-soi, les mêmes problèmes
sont toujours là.
L'émancipation, me semble-t-il, c'est surtout avec d'autres, et à travers la confrontation avec d'autres
qu'elle se gagne.
Je me demande vraiment comment on peut à la fois prôner l' "auto-émancipation" et la... "convergence des luttes".
Une cure d'amaigrissement interdite aux minces ?
Un stage de théâtre interdit aux non-comédiens ?
Un syndicat de cadres interdit aux ouvriers ?
C'est quoi le problème ?
Avec quel résultat ?
Qu’importe son genre.
J’ai le souvenir d’avoir tenter de partager des idées féministes avec des femmes que je qualifierais de sexistes,
c’est à dire qui justifiaient la domination masculine.
Ce fut une catastrophe.
Même chose pour la lutte contre le racisme, elle est possible avec des Blancs anti-racistes, mais pas avec des racistes.
Il ne faut pas oublier qu’il s’agit avant tout de structures racistes, sexistes.
Les individus en eux-mêmes reproduisent sans aucun doute les schémas d’oppression, mais certains Blancs ou hommes
sont de précieux alliés.
Dans la chronique et ce forum, on oblitère une partie du sujet, l’antisémitisme sous-jacent. Mais ce n’est pas une mince affaire. Grrr…
Je sais que le racisme anti-blanc ne fait pas parti des 500 premiers problèmes de notre société, mais il justifie en partie le racisme contre les racialisés ("Ah mais non, je ne suis pas plus raciste qu'eux le sont avec nous...")
Anne-Sophie, vous basculez dans l'islamogauchisme… et alors ?
En bref : la ségrégation raciale, c'est la ségrégation raciale. Point barre.
Anne-Sophie nous demande: et alors ? Et alors, je suis sidéré de la légitimité nouvelle accordée au mot "race" et de ce retournement qui fait de l'intégration une violence à caractère colonial; sidéré de l'incapacité à trier entre ceux qui veulent interdire le voile et ceux qui s'émeuvent de sa promotion; sidérés de l'amalgame entre ceux qui font de la laïcité une arme anti-musulmans qui n'est faite que d'interdits et ceux qui exigent une laïcité rigoureusement définie; sidéré de l'essentialisme racial qui consiste à renvoyer à la race supposée d'une personne une culture, religion, opinion politique ou mode de pensée; sidéré de la volonté de constituer des statistiques ethniques (j'attends avec impatience les médias et le FN s'en emparer, on va sacrément rigoler les amis).
Ils ont renoncé à l'antiracisme qui luttait pour l'égalité, pour abolir la race comme critère de distinction, au profit d'une lutte pour la différenciation raciale. "Nous n'avons pas obtenu l'égalité par l'indifférence, nous l'obtiendrons pas la différence": quelle horreur ! Quelle erreur ! C'est une gauche de guerre civile.
"Vives les communautés séparées et surtout chacun chez/pour soi". C'est peut être ce qu'on appelle le progrès...
Si même Béber et Najat sont d'accord c'est que ça doit être vrai...
Mais c'est sur ce genre de sujet qu'on attendrait de la "gauche" gouvernementale qu'elle défende des dominés qui s'organisent, pour faire bouger les lignes à plus long terme, quitte à se mettre du mauvais côté du verdict médiatique immédiat.
Le fait qu'elle se range derrière les positions rétrogrades de la droite renforce la relative unanimité médiatique, et donc la perception de la question dans la population : il n'y a pas de débat ; les étudiants de Paris 8 sont des racistes et les féministes sont des tarées.
Ou comment le PS (simplement complexé ou vraiment de droite ?) participe à la droitisation de la société.
On peut comprendre l'envie d'avoir des réunions non-mixtes pour discuter de discrimination sexuelle. De fait, la société est bien divisée entre hommes et femmes qui ont entre eux des relations compliqués mêlant attirance, sexe, domination, séduction, etc.
De l'autre coté organiser des réunions réservés aux non-blancs s'est admettre de fait que la société se divise entre blanc et non-blanc. C'est donc admettre la vison raciste du monde. Comment peut-on combattre le raciste de cette façon. C'est absurde! En outre, on peut être blanc mais musulman ou juif et donc être victime de racisme... Limiter le racisme à une histoire de couleur de peau est très réducteur.
Les personnes qui organisent des réunions interdites aux "blanc" sont donc évidement racistes et à ranger du coté de l’extrême droite (l’extrême gauche étant internationaliste, ce qui est plus ou moins l’opposé).
La société tout comme elle est divisé par le genre, elle est divisé par la race, non pas au sens biologique mais au sens social. Donc des réunions sans blancs ont tout leur sens.
Pour l'aspect "on peut être blanc mais victime d'antisémitisme ou islamophobie" c'est pris en compte depuis longtemps par les mouvements antiracistes avec le concept d’intersectionnalité.
La façon de tourner les choses, introduisant le mot "existe" et "race" dans la même phrase, n'est pas anodin.
Bref, ce n'est pas parce qu'un concept n'a pas d'existence matérielle objective qu'il n'a pas d'existence subjective, dans nos représentations du monde. Ce n'est pas parce que les races humaines n'existent pas d'un point de vue biologique qu'elles n'existent pas dans les représentations sociales.
J'imagine qu'on est d'accord pour dire qu'il n'existe pas de races humaines stricto sensu, c'est-à-dire au sens biologique.
Et, s'il n'y avait pas de races, il n'y aurait pas de racisme. Or, le racisme existe bel et bien. Que faut-il en conclure ?
Il y a du racisme parce qu'il y a des gens réactionnaires, intolérants, haineux et l'ingrédient essentiel : stupides.
D'une manière générale, l'idée qu'il existerait des races est un moyen pour eux d'attribuer à des gens selon leur couleur de peau, leurs origines, etc.. des caractéristiques, ou des comportements, qui servent à justifier leurs phobies.
Mais historiquement, cette idée servait à justifier celle d'une supériorité et donc à justifier l'esclavage, la violence, le meurtre, la cruauté, le pillage, le viol, la colonisation.
Il n'existe qu'une seule race humaine, et si des gens imaginent le contraire, ils se trompent. Notre intérêt général est de combattre ces croyances erronées, car elles servent à faire le mal.
Ce que les gens peuvent imaginer concernant des créatures mystiques ou mythologiques, n'a strictement rien de comparable en terme d'incidence sur la vie, les droits, la sureté et l'égalité pour la population.
Merci pour cette entrée en matière, c'est très aimable.
Sandy, je ne dis pas qu'il existe des races humaines à proprement parler, mais qu'elles existent dans des imaginaires et que c'est sur ces imaginaires que se nourrit le racisme. Comme il n'y a pas de races humaines « réelles », s'il n'y avait pas de races imaginaires, il n'y aurait pas de racisme.
Il y a du racisme parce qu'il y a des gens réactionnaires, intolérants, haineux et l'ingrédient essentiel : stupides.
C'est très dangereux ce que tu dis, tu t'en rends compte ? Tu sembles essentialiser le racisme : il y a du racisme parce que des gens seraient intrinsèquement racistes. Ce genre de raisonnement tient des mêmes ficelles du racisme.
Je ne vois pas où j'ai pu dire qu'être réactionnaire, intolérant, haineux ou stupide était héréditaire ou l'effet de la génétique.
Peu importe comment les gens le deviennent, ces gens là, ces idées là, ces sentiments là, ils existent bel et bien, et c'est ça qui est à l'origine du racisme.
Vous inversez les causes et les conséquences.
Qu'il existe des races dans l'imaginaire des gens est une conséquence, et non une cause.
Si tu persistes dans l'irrespect, je te laisserai le plaisir de conclure la discussion à ta guise.
Ma critique précédente portait sur ton affirmation et sur ce qu'elle sous-tendait : il y aurait d'un côté des vilains racistes (réactionnaires, intolérants, haineux et stupides) et de l'autre des (gentils) non racistes. Je ne pense pas que ce soit si simple. Je pense plutôt qu'on est tous racistes, à des degrés très divers, parce qu'on vit dans des sociétés racistes, qui ont hérité d'idéologies racistes, qui nous imprègnent de préjugés racistes.
J'ai d'ailleurs comme exemple ma grand-mère qui m'a sorti un jour d'un ton cordial « Il est très gentil ton ami, malgré qu'il soit un peu foncé » (sic). Et je t'assure qu'elle n'est ni réactionnaire, ni intolérante, ni haineuse, ni stupide. Elle n'est pratiquement pas allée à l'école et, dans sa bourgade, il n'y avait pas de Noirs/Arabes qu'elle aurait pu simplement connaitre, avec lesquels elle aurait pu échanger deux mots. Bref, en matière d'altérité, elle était tout simplement ignorante. Le crâne bourré de préjugés.
Les préjugés, on en a tous. Lutter contre le racisme, c'est lutter contre l'emprise de ces préjugés, limiter leur champ d'action et leur prolifération. Ça passe aussi par montrer tout simplement ce qui est, afin de dissiper l'imaginaire des préjugés.
J'ai l'impression que cette discussion et d'autres tournent en rond à cause de ses termes centraux, race et racisme, qui ont sans doute un contour assez flou. Il me semble que « racisme » est l'objet d'un glissement sémantique : on, moi y compris, l'emploie à tort pour parler de xénophobie (peur de l'étranger, en comprenant étranger dans son sens anthropologique et pas juridique). Le racisme sauce XIXe siècle, avec supériorité des Blancs à coup de théories scientifiques fumeuses, est sans doute enterré pour de bon au cimetière des idées. En parler parait inutile. Est-ce qu'on ne ferait donc pas mieux d'évacuer le terme « racisme » au profit du terme de « xénophobie » pour repartir dans une direction plus constructive ?
Concernant votre exemple, prenez du recul et rendez-vous compte que vous ne faites que confirmer ce que je dis. Dire qu'à l'origine de ces idées, c'est "la société", et non votre grand mère, signifie bien qu'elle a reçu ce genre d'idée à travers ses liens sociaux, et au bout de ces liens sociaux il y a d'autres personnes, et au bout de la chaîne, à l'origine des idées que tous ont propagé, qui il y a d'après vous ? Et bien oui, les réactionnaires, les racistes etc ....
Que l'on puisse tous propager ces idées sans s'en rendre compte n'enlève rien au fait que ces idées viennent bien de quelque part.
Qu'elles proviennent de l'influence du passé, plutôt que de liens directs ou indirects avec des contemporains, pourquoi pas, mais toujours, à l'origine il y a cette phobie, cette intolérance, cette réaction, cette haine, ce sentiment de supériorité, peu importe l'époque.
Vous inversez les causes et les conséquences, encore une fois. Et vous m'attribuez des amalgames que je n'ai absolument jamais fait.
Pour avoir rencontré et affronté des gens vraiment racistes, je sais faire la différence entre quelqu'un qui ne fait que propager des idées reçues, et quelqu'un qui est profondément haineux. N'extrapolez pas mes propos merci.
Quand au mot racisme, il porte une histoire utile pour combattre toutes les formes d'intolérances que l'on colle aujourd'hui dedans. Il n'est clairement pas question de l'abandonner.
Pour ce qui est des sociologues (je n'en ai pas en tête qui ont utilisé le concept de race), je suppose qu'ils emploient le sens américain, à savoir d'ethnie. Ca pourrait être porteur de sens: une population qui se revendique une ascendance commune et des rites propres se différenciera des autres populations donc aura un comportement différent, même si la génétique n'a aucune influence là dedans.
Dans mon cas personnel -si ça vous intéresse-, je connais grosso modo mon ascendance génétique sur une ou deux génération, mais pour ce qui est des rites et autres, j'observe ce qui se passe dans les autres cultures et je choisi ce qui me plait: self service ethnique! Dès lors, je ne peux revendiquer qu'une seule ethnie, l'ethnie humaine, et je suis exclu de tout sous groupe :D.
« Race » est certainement un terme imparfait, mais il faut bien un terme pour désigner l'objet du racisme.
"les catégories que j'utilise : "Blancs", "Juifs", "Femmes indigènes" et "indigènes" sont sociales et politiques. Elles sont les produits de l'histoire moderne au même titre qu'"ouvriers" ou "femmes". Elles n'informent aucunement sur la subjectivité ou un quelconque déterminisme biologique des individus mais sur leur condition et leur statut"
Perso, je rapproche ça de la question des stéréotypes en psycho-sociologie, des clichés, de la manière dont se fait l'usage social de "les noirs", "les arabes" etc.
Ce n'est pas à proprement parler une question de subjectivité, de définition consciente de soi ou de l'autre, ni d'"objectivité" au sens de réalités biologiques ou culturelles, il n'y a pas là de réelle définition "scientifique" comme dans le racisme européen du XIXe, c'est de l'ordre de la pratique, des représentations telles qu'elles viennent, de la manière dont on ressent la différence, dont on se comporte dans un rapport à l'autre, le perçu comme autre.
On peut se dire, se penser, s'affirmer comme anti-raciste qu'il n'en reste pas moins qu'on est conditionné par l'environnement (médias, éducation, expérience personnelle...), et que, par exemple, je parierais qu'il n'est pas rare que des patrons "blancs" considèrent qu'ils font un effort particulier si ils embauchent un Mohamed du 93, aurait-il le même CV que le voisin, ce qui traduit tout simplement qu'on sait bien qu'il y a un "racisme" en France, des discriminations au faciès, au patronyme etc., un rapport dépréciatif à toute une partie de la population renvoyée à des zemmoureries du genre "la plupart des délinquants sont noirs et arabes".
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Petite erreur.
Il n'y a pas de "race humaine" mais une "espèce humaine".
L'espèce représente, en gros (les définitions varient, le vivant étant une science dynamique et non statique): "une population ou un ensemble de populations dont les individus peuvent effectivement ou potentiellement se reproduire entre eux et engendrer une descendance viable et féconde, dans des conditions naturelles". Par exemple les moineaux domestiques (Passer domesticus) sont une espèce: un moineau domestique de Lille peut avoir une descendance avec un moineau domestique de New York.
La "race" est très limitée au sens biologique: elle s'apparente à la sous-espèce.
Pour prendre l'exemple des piafs, si une population de moineaux vit en haut d'une colline et une autre vit en bas de la montagne, au bout d'un certain nombre de générations, on observera deux sous-espèces. Les moineaux d'en haut de la colline seront par exemple plus adapté à vivre avec des vents forts, alors que les moineaux d'en bas privilégieront la résistance aux inondations. Mais les moineaux qui vivent à mi-pente auront probablement des traits des deux populations et participeront à l'échange des gènes entre les deux sous-espèce.
Pour résumé, la "race" ne dure que le temps d'un individu.
[quote=Sandy]mais il est établit scientifiquement depuis longtemps
Heu... tout dépends de ce que vous appelez "longtemps". Si le pépère hitler délirait sur la "race juive" et a réussi à entraîner de nombreux allemands dans son délire, il y a de bonne raisons. La génétique est une science relativement récente et la description de la structure de l'ADN (et sa considération comme support de l'hérédité) ne date que de 1953. La PCR qui permis d'analyser le génome rapidement ne date que de 1983. Ce n'est peut-être pas votre cas, mais il y a pas mal de personnes ici (dont je suis ;-)) qui étaient nés avant au moins une de ces découvertes.
Ceci dit, dans l'ensemble, j'approuve votre propos.
Il y a eu des périodes de notre histoire où deux races humaines ont cohabité ( néanderthaliens et sapiens par exemple ). Il ne reste que les sapiens. Cela fait bien 1 race.
Et depuis longtemps, cela signifie depuis la théorie de l'évolution élargie à l'homme et toutes les découvertes fossiles depuis. Cela a mis du temps effectivement, mais l'hypothèse d'une seule lignée humaine existait depuis longtemps. La génétique n'a fait que venir confirmer de manière irréfutable ce qui était déjà établit bien avant par les autres disciplines scientifiques.
Quand on parle de néanderthal, on parle d'une autre espèce du genre humain. La discussion de savoir s'il s'agit d'une espèce ou sous-espèce est technique, mais absolument pas équivalente au concept de race qui ne veut rien dire.
Ce qui différencie 2 membres d'une espèce différente c'est qu'ils ne peuvent pas se reproduire entre eux.
La génétique a prouvé que néanderthaliens et sapiens pouvaient se reproduire entre eux, et la présence de gènes néanderthaliens dans nos chromosomes laisse penser qu'il y a bien eu reproduction.
Le concept de race veut évidemment dire quelque chose.
Ce qui définit une sous espèce, c'est à dire une race pour les animaux, (mais on dit une variété pour les végétaux ), c'est que pour une raison ou une autre ( souvent l'isolement géographique ), deux sous-ensemble d'une même espèce ne se sont pas reproduits entre eux pendant une période suffisamment longue pour pouvoir évoluer génétiquement de manière distincte.
Dans le cas des néanderthaliens et des sapiens, la cause est l'isolement géographique. Le relief et le climat pendant une certaine époque avaient séparé une partie de l'Europe du reste du continent. Les néanderthaliens ont évolué en Europe, les sapiens en Afrique et en Asie.
Tout cela on l'apprend en 1ère scientifique. Je ne sais pas si c'est appris dans les autres filières générales. Mais cela serait utile à mon avis.
Il existe pourtant bel et bien de nombreux cas de croisements interspécifiques dans le règne animal, et certains hybrides sont même fertiles.
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Tout cela on l'apprend en 1ère scientifique lorsque l'on étudie l'évolution puis la lignée humaine.
En paléontologie, le travail sur des fossiles implique des classements indépendant d'un test d'inter-fécondité (en attendant Jurassic Park...) et du côté de la microbiologie ou de la biologie végétale on voit peut-être mieux les difficultés d'une systématique rigide parce que les modes de reproduction et d'évolution y sont plus variés que pour les animaux.
Sur le sujet, trois petits articles de l'INRA :
L'espèce : histoire d'une notion fondamentale
Quelques paradoxes de la notion d'espèce (espèce sensu Linné et non Linné)
A propos de la notion d'espèce : aspects théoriques et réalités pratiques des problèmes
Extraits du dernier :
"Ainsi, même en excluant le cas des fossiles et celui des espèces à reproduction uniquement asexuée chez lesquelles n'existent que des lignées indépendantes les unes des autres, les unités de reproduction que sont les populations, ont entre elles des relations de types variés.
1 - Ce peut être une totale interfécondité accompagnée d'une absence de différenciation morphologique : les populations doivent alors être considérées comme de la même espèce.
2 - Inversement, ce peut être un isolement génétique complet, accompagné de différences morphologiques indiscutables. Elles constituent alors deux espèces distinctes.
3 - Entre ces deux situations extrêmes existent tous les intermédiaires, tant dans la différenciation morphologique que dans les possibilités de croisement (hybridation avec stérilité ou fertilité totale ou partielle des hybrides).
4 - Souvent aussi la situation ne peut pas être analysée comme c'est le cas de beaucoup de populations allopatriques et, de manière plus générale, des populations dont on ne connaît que les individus conservés en collection. Toute conclusion sur la nature des taxons est alors marquée par un fort degré d'incertitude et laissée au flair des systématiciens.
Cette complexité des problèmes, si elle exclut la possibilité d'une répartition en " espèces " de toutes les formes du monde vivant, est, en revanche une incitation à analyser dans tous les groupes animaux et végétaux un nombre aussi élevé que possible de cas particuliers."
En fait, la notion d'espèce a une valeur descriptive pratique mais une valeur explicative faible voire trompeuse, et une fois qu'on a bien saisi les mécanismes, on s'attache moins aux catégories descriptives.
Espèce (PL) : Ensemble d'individus animaux ou végétaux semblables par leur aspect, leur habitat, féconds entre eux mais ordinairement stériles avec tout individu d'une autre espèce.
Et avec le beefalo ou le cattalo, on est même dans une hybridation intergénérique (bos taurus + bison bison), donc un rang au dessus de l'espèce.
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Moi personnellement, je ne le faisais pas, ou vraiment très peu. Du coup je me vois mal trépigner à l'entrée de ces réunions en disant "Maiiiis euuuuh ! Vous me discriminez !! Moi aussi je souffre du racisme !!!".
J'ai eu les cheveux longs: le vigile me collait au cul dans les magasins. Un jour je les ai troqué pour des cheveux courts: faut croire que le vigile avait disparu. Y en a même qui m'appelaient "Monsieur". Je pigeais plus! :D
Les réunions publiques: je m'en méfie. Dès fois qu'on me fiche.
Relayer des opinions anti-contrôle au faciès? Non, parce que ça me semble évident que le "faciès" ne signifie rien. Par contre, je n'hésite pas à démolir verbalement les cons qui l'utilisent comme justificatif :D Et si le con est un policier, je le fais poliment et gentiment (pas fou!), mais je le fais: cf un film: "Monsieur n'est pas n'importe quel Noir, Monsieur est le Premier Ministre du Burundi!!!".
Justement, ces militants vous expliqueront que tout le problème est dans cet antiracisme moral. Qui est de dire, en gros "Les races n'existent pas, y a pas de noirs y a pas de blancs" etc. Ils vous diront que pour vivre cela de manière agréable, il faut être blanc. Que lors qu'on est noir ou arabe, qu'on le veuille ou pas, il y a plein de choses, au quotidien, qui viennent vous rappeler que vous êtes noir ou arabe.
On peut aussi rigoler de la tartuferie de certains éditorialistes outrés de ne pouvoir assister à ce camps d'été parce qu'ils sont blancs. Bah oui, c'est bien connu, les journalistes du Figaro, du Point, de Marianne, adorent parler d'antiracisme, adorent donner la parole aux victimes du racisme. D'ailleurs, toutes les semaines, ils font des Unes "La menace raciste", "Que faire face aux discriminations ?". Du coup ils sont bien tristes de pas être invité pour UN rassemblement UNE fois dans l'année.
Par contre, quand il n'y a que des blancs quelque part, ou que des hommes, ou que des hommes blancs de plus de 50 ans, ça ne gène personne.
https://www.buzzfeed.com/anaisbordages/21-preuves-que-la-non-mixite-est-inadmissible?utm_term=.fjdYn402Z#.nkVw6WboO
Autre exemple cette semaine. Le fasciste De Lesquin, pseudo candidat à la présidentielle, a tenu des propos négationnistes sur Twitter. Aussitôt, la LICRA a engagé des poursuites judiciaires. A raison. Mais ou était la LICRA quand le même individu vomissait sa haine des nègres, des arabes, des musulmans ? La LICRA se sentait moins concerné. Pourquoi ? Peut-être pour ça :
http://www.lecercledelalicra.org/qui-sommes-nous/
Là aussi, il serait de bon ton de dire "les races n'existent pas". Pourtant, même dans une institution antiraciste comme la LICRA, ça reste mono-colore ! Et ce serait hypocrite de ne pas vouloir le voir par antiracisme.
La race n'existe pas... en principe; il est bon que ce principe devienne réalité et c'est ce pourquoi je lutte, conscient que c'est un idéal régulateur. Ceux qui discriminent en raison d'un motif racial sont des racistes.
Dire "On est noirs et arabes, on va organiser une réunion pour parler entre nous de ce qu'on vit dans une société majoritairement blanche", en quoi ça vous discrimine ? En quoi ça vous exclue socialement ?
Si un mouvement homosexuel organisait une réunion en précisant qu'elle est strictement réservée aux homos, vous vous sentiriez discriminé en tant qu'hétéro ?
Ci dessous la photo des membres du journal "Libération". Journal qui se dit de gauche, antiraciste, dont, j'en suis sûr, comme vous, les membres estiment que les races n'existent pas :
http://md1.libe.com/photo/837360-libegroupe038.jpg?modified_at=1450460067&width=960
Il n'y a rien qui vous frappe ? Est-ce qu'on n'est pas un petit peu dans la non-mixité ? Cette non mixité là vous dérange autant que celle du fameux camp d'été ? L'exemple de la direction de Libé, ou de la LICRA, qui devraient être des exemples de mixité, ça devrait permettre aux âmes sensibles choquées par ces ateliers non-mixtes de relativiser un peu...
Ceux qui se font contrôler sont des prolos. Le problème est économique, pas ethnique.
Un prolo blanc ne sera pas jugé à son patronyme quand il envoie un CV ou quand il se présente suite à une annonce pour louer un appartement.
Ce sont ces questions là que soulèvent ces associations. Et ce qui est marrant, c'est que ce sont souvent les blancs de gauche qui ont des réactions crispées quand ces sujets sont évoqués.
Les blancs de gauche n'aiment pas s'entendre dire qu'il y a un certain privilège blanc. On l'a senti d'ailleurs chez Aymeric Caron la semaine dernière, face à Eros Sana.
Mais peut-être que cette idée passerait mieux si elle est formulé avec humour, par un blanc :
https://www.youtube.com/watch?v=8XCZsawN0wQ&ab_channel=jubaleeproductions
C’est d’ailleurs au sein de ces groupes ethniques que s’opèrent les pires massacres : les blancs se massacrent entre eux, les arabes se massacrent entre eux et les noirs pareil… cette violence n’est pas moins horrible… Si la race n'est pas l'excuse pour exercer la haine contre celui qui est différent, on invente autre chose : l'idéologie, la religion… l'imagination de l'homme est sans limite.
l’humanité a cette faculté de se communautariser sans cesse, en inventant des groupes et des sous-groupes, qu’ils soient religieux, politiques, intellectuels ou même sportifs, des nationalismes et des régionalismes qui vont jusqu’à l’esprit de clocher, tout ça pour mieux revendiquer une identité propre… ce qui donne une excellente raison pour s’engueuler avec les autres identités, souvent pour user de violence. Le football est un exemple frappant de groupe artificiel servant à développer les plus bas instincts : haine de l’adversaire pouvant aller jusqu’au meurtre. Le hooliganisme est l’expression moderne de ce communautarisme si humain. On a remplacé la haine raciale ou la haine religieuse par la haine du club adverse… une haine pouvant conduire à des lynchages.
C’est un peu normal qu’en personnalisant les groupes humains, en leur donnant une identité, dans l’ensemble de ces groupes s'exerce des rapports de domination entre eux, souvent économique, comme les individus qui composent ces groupes.
En effet, il est difficile d’imaginer un groupe humain sans rapports de domination, ce serait croire naïvement que nous ne sommes pas des primates et que ces rapports ne sont pas inscrits dans nos gènes. Bien sûr c'est à nous de gérer cela de la meilleure façon, nos cousins bonobos ont trouvé un bon système, pourquoi pas nous ?
Pour ce qui est de la domination sexiste, il me semble qu'elle ne peut passer que par le dépassement d'un conditionnement religieux patriarcal vieux de plusieurs millénaires… C'est pas gagné, puisque ceux qui défendent le féminisme sont alliés avec ceux qui défendent la religion (Delphy et les indigènes de la République et cette mouvance qui va de Tevanian à Plenel).
EDIT: je rejoins les propos de mon VDD.
Tout le personnel de Libé est blanc ? J'y vois un symptôme, comme vous. La non-mixité est pour moi un échec cruel: de l'intégration sociale et culturelle, du racisme etc. Et justement, je n'en fais pas un moyen d'action.
Vous m'avez mal lu: je ne claironne pas "les races n'existent pas !"; je suis plus nuancé. J'affirme (en substance): "les races ne doivent plus exister !". Ce type qui s'appelle Abdelkader se fait contrôler parce qu'il arabe; le préjugé du policier est sans doute "un arabe, un voleur (ou autre horreur du même registre)". Le racisme a pour cause principale l'essentialisme racial, qui prête des intentions, des opinions, une culture et des intérêts singuliers à chaque race. Il faut combattre cela.
Je suis pour qu'on abolisse la race comme critère de distinction; je ne suis pas pour abolir le sexe ou les préférences sexuelles comme critère de distinction. Ne mélangeons pas tout.
Il a déjà pour cause mécanique inconsciente les catégorisations qui font, par exemple, que si on dit "un Noir", la plupart des gens pensent spontanément "Afrique", sauf si on dit "un Noir américain". Et si on dit "un Noir français", on peut entendre des choses du genre "ah non, en France on fait pas ça, y'a pas de race, tous égaux".
Anecdote que m'a raconté une institutrice des campagnes de Gironde : quand elle disait "les arabes" dans son cours d'histoire, des gamins pouffaient comme si elle avait dit un gros mot. Ce qu'ils entendent chez eux, c'est une manière très particulière de dire "les arabes" par un entourage qui n'a peut-être aucun contact avec des "arabes" si ce n'est par la télé.
Ce sont les représentations qui se construisent par les médias, par l'éducation, par les parents qui produisent ces choses-là, et on ne les évacue pas en disant qu'on a des principes qui les récusent. C'est d'autant plus prégnant qu'on a une culture américanisée et que les mouvements dont on parle s'inspirent d'ailleurs pas mal des luttes pour les droits civiques des "noirs" américains.
Et puis on ne se réduit pas facilement au même, à l'homogène, dès lors qu'on est attaché à des traits culturels marqués et qu'il y a des affinités régionales qui font des rapprochements et soutiennent des identités comme dans les communautés d'expatriés français (on ne dit pas "immigré" pour un Français travaillant à l'étranger, on dit "expatrié"...), les auvergnats de Paris, toutes les diasporas.
-À gauche de la photo tous les poings levés le sont à droite. À droite la majorité le sont à gauche (ça, c'est pour la mixité).
-D.S. avait piscine.
Les races n'existent pas vraiment, le racisme si.
Après tout, il y a encore des gens qui croient que le Soleil tourne autour de la Terre...
Mais je ne crois pas qu'on lutte efficacement contre ce problème en pensa que les femmes doivent se regrouper entre-elles pour combattre les hommes, les noirs entre-eux contre les blancs, les arabes contre juifs etc...
Le communautarisme ne fais que renforcer les fractures...
Il faut au contraire essayer d'ouvrir les esprits et multipliant les rencontres et les échanges. Apprendre aux gens à combattre leur penchant naturelles pour le entre-soi.
Si Marianne avait pour ligne éditoriale une dénonciation féroce du racisme structurel, ses critiques seraient audibles. Mais Marianne ne dénonce le communautarisme et le racisme que quand une petite association qui se réunit sur une base communautaire (une dizaine de personnes se réunissent pour parler entre elles d'un sujet qui les concerne, mon dieu ! la République est menacée !)
Le journaliste homme blanc se sent soudain antiraciste et féministe quand il entend qu'il va y avoir des réunions sans hommes et sans blancs. Comme quoi, c'est une bonne idée. Grace à ces initiatives, on découvre soudain que Marianne ou Le Figaro sont des organes de presse farouchement féministes et antiracistes ! Bonne nouvelle ! Ça c'était pas trop vu jusque là.
C'est pour pouvoir s'exprimer librement. Pas pour combattre, pour parler sans avoir la pression de ceux qui la mettraient sans même s'en rendre compte, ou même en se défendant de le faire.