"Une photographie n'est pas une preuve !"
Qu'est-ce qu'une photo d'actualité réussie? Est-ce qu'elle doit d'abord être belle ? Fidèle? Et si oui, fidèle à quoi au juste? Quel est le degré de retouche, quel est le degré de recadrage acceptables pour qu'une photo reste fidèle? Eternelles questions qui agitent de manière chronique le monde des photoreporters, et qui ont ressurgi cette année à l'occasion du prestigieux prix du World Press Photo, qui a récompensé cette photo :
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Derniers commentaires
l'idée d'un prix de la photo d'actualité me gène comme me gène l'idée d'un prix pour le meilleur article de presse car elle fait passer en premier ce qui n'aurait jamais du quitter l'arrière plan c'est à dire le journaliste-reporter-photographe, c'est ce sentiment d'importance surestimé qui m'exaspère dans les médias de nos jours, le supposé simple rapporteur se veut faiseur de fait,
Tout ce débat, il me semble aurait été plus pertinent si tout le monde avait accepté comme préalable sans le nier que ce n'est pas de journalisme dont on parle mais bien d'une forme d'art et qu'en cela il n'y qu'un très lointain rapport avec ce qu'est censé être le journalisme qui n'est sensé n'avoir aucun lien avec le beau et la pure émotion..
On peut très bien ré-éclairer une image depuis n'importe quel angle.
Si vous disposiez du moindre logiciel de traitement d'image vous le sauriez...
Ce qui est triste c'est d'émettre des avis péremptoires sur des sujets dont on ignore tout,
Mes chevilles vont très bien, je maîtrise parfaitement le sujet dont je parle, disposant de cinq boîtiers professionnels (3 Canon et 2 Leica) ainsi que de huit objectifs (5 Canon et 3 Leica) Sans parler de Photoshop CS5, De DPP (Canon) et de Lightroom.
Vos seules photos sont faites au téléphone portable, je suppose, votre ignorance encyclopédique en témoigne !
Retournez donc dans le bac à sable, et épargnez vos balourdises prétentieuses et profondément ridicules aux malheureux lecteurs de ce forum...
Ce serait le minimum !
PG
Voici mon unique certitude (sauf déclaration de l'auteur de la photo) : Cette photo est très évidemment en RAW ("Brut", pour les non photographes et non anglophones, voire en DNG (Digital NeGative) http://fr.wikipedia.org/wiki/Digital_Negative si d'aventure il travaillait à l'Hasselblad ou au Leica. Par ailleurs ce n'est évidemment pas du HDR, technique exclusivement utilisée par les photographes d'éditeurs de cartes postales déstinées aux touristes dépourvus de goût (il y en a pas mal)
Les photographes professionnels travaillent exclusivement sur les formats "bruts", ensuite ils "développent" avec un ordinateur en utilisant automatiquement Photoshop CS et/ou Lightroom.
Ceux qui ne font pas ça sont des photographes de vacances sur la plage, et c'est tout !
J'insiste sur le fait que les possibilités de réglage sur ces deux logiciels traitant le RAW et Le DNG (Lightroom) sont immenses, tant pour ce qui est des correction d'exposition (plusieurs diaphragmes vers le haut ou vers le bas) que de la saturation des couleurs, de la netteté, du contraste et même de l'orientation de la lumière.
La question n'est pas tout à fait là, en réalité. Depuis que la photographie existe elle a toujours été développée, avec des choix.
La photo est un objet esthétique depuis l'instant ou on appuie sur le déclencheur après avoir choisi un boîtier (plutôt qu'un autre) un objectif avec une focale précise (plutôt qu'un autre) des réglages d'exposition (diaphragme, vitesse d'obturation et même sensibilité ISO en numérique, comme on choisissait la vitesse du film en argentique) plutôt que d'autres, chaque choix ayant des conséquences sur l'image finale qui ne seront certainement pas tous récupérables au post-traitement, par exemple la profondeur de champ ou les effets du choix de la focale et même la vitesse ISO qui génére davantage de bruit numérique quand on la monte…
Il n'y a “plus qu'a” choisir un sujet, un angle de prise de vue (la photo primée est faite à hauteur d'homme, mais on peut préférer la contre plongée ou se mettre à hauteur d'enfant si nécessaire) et un instant précis de déclenchement à moins de faire de la rafale à tout va (certains boîtiers pro montent à 12 images/seconde, ce qui n'a d'intérêt que dans des scènes d'action sportive rapides.
Il est vrai que le numérique permet de bricoler les photo au maximum... Mais où est la limite du permis et de l'interdit ? On ne peut pas ouvrir un fichier RAW ou DNG tel quel, de toute manière : il n'est pas lisible.
La "Ronde de nuit de Rembrandt est elle trop sombre dans les seconds plans ? Georges de La Tour abusait-il des bougies ? http://bit.ly/15kL9So
Faites-vous une idées ici. Mon opinion est que ces questions sont sans objet, donc sans réponse.
Et pour terminer je n'aime pas la photo primée, ni par ce qu'elle montre, ni par sa forme car je la trouve effectivement trop "bricolée".
Je termine en précisant que je développe mes négatifs depuis des années, en revenant en arrière sur chaque curseur lors que l'amélioration ne me semble pas indispensable et surtout quand elle éloigne l'image de la réalité qui l'a fait naître.
D'un autre côté si le World Press primait des photos intéressantes ça se saurait. Et quand ça arrive, rarement, c'est un accident, une exception qui confirme la règle.
PG
En somme, une photo primée par le World Press montrant des Gazaouis en deuil, après un bombardement israélien, plutôt que de nous faire réfléchir sur le sort tragique de la bande de Gaza, devrait susciter en nous l'indignation envers le gouvernement syrien martyrisant son peuple...
Petite proposition pour la World Company, faire un joli poster avec cette photo d'enfants morts et de famille en deuil, et titrer "Combien de temps laisserons nous Bachar le tyran sanguinaire bombarder son peuple ?"
Le détournement des images a des fins politiques dans toute son évidence...
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Ras le bol des platitudes sous célophane scientifique de Sébastien Bolher.
Laure Daussy, qu'on a vu plus inspirée, dévoile une naïveté surpenante sur ce que c'est qu'une image et ce que c'est que sa création.
Daniel Schneidermann ne comprend rien et rate les éclairages les plus prometteurs.
Certains regrettent l'absence de Korkos. Perso, il m'agace avec son complotisme pliagiaire. C'est interressant de mettre une image en relation avec l'histoire de l'art et l'histoire des images, mais c'est débile de diminuer sa valeur sous prétexte de lui trouver des ancêtres.
Bref, asi se plante en traitant le coeur du coeur de son sujet.
Reveillez-vous
Non, le véritable enjeux c'est que les victime sont palestiniennes et que politiquement ce n'est pas bien de montrer des victimes palestiniennes.
Voilà une belle leçon de journalisme que nous serions bien avisés de retenir.
Pouvez vous s'il vous plaît publier la liste des bonnes victimes ? Celles qui méritent des prix ? Et des mauvaises victimes, celles qui n'en méritent pas ?
Hormis les critères ethniques et religieux tout à fait neutres et pertinents (commes e doit de l'être tout journalisme de qualité), que vous avez soulevés, y-a-til d'autres critères qui permettent de reconnaitre à coup sûr une victime qui mérite un prix, et celle qui n'en mérite pas ?
Merci de publier la liste officielle rapidement afin que notre ignorance des bienséances mémorielles ne nous fasses pas commettre d'autres grossières erreurs de jugement à l'avenir.
Quand même ces deux gosses sur la photo là, ils exagèrent de s'être jetés sous les bombes de l'armée israélienne qui ne l'avait pas fait exprès, juste pour la discréditer. franchement c'est pas fair-play ça !
Merci!
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Premièrement, l'incapacité, de Christian Caujolle, de simplement dire : "Je ne kiffe pas esthétiquement cette photo !", et ainsi de devoir trouver mille et un subterfuges longs et ennuyeux pour tenter de justifier objectivement sa subjectivité ! Il n'est pourtant pas honteux de préférer (dans ce contexte) l'esthétisme asiatique à celui-ci, il est vrai, très occidentalisé ! Je partage d'ailleurs cette subjectivité ! Entre ces clichés de couples homo contrastés/saturés/décentrés, tout droit sortis d'un film de Wong Kar Wai (Happy together, notamment !) et celui-ci : grand-angle, bien léchés, pictural façon Terrence Malick, mon choix est aussi fait ! Mais assumons juste, pro comme amateurs, de n'être qu'êtres subjectifs !
Il n'empêche que cette tof, quoiqu'esthétiquement classique (à mon goût), est sublime, riche en émotions et en significations (notamment et surtout grâce à ses personnages !) ; en tant que photographe, il fallait évidemment la shooter ! Et c'est bien fait...
Ensuite, ce faux débat sur la Photographie, retouchée/cinématographique/picturale/blabla, m'agace à peu ! Puisqu'il faut absolument ranger chaque chose dans sa case, dés que l'une d'entres elles en sort, polémique s'en suis et inutiles enculages de mouche derrière... Ne parle-t-on pas d'art ? Et l'art, par définition, n'est-il pas l'expression d'une subjectivité ? La photographie, comme le cinéma comme la peinture, n'est-elle pas la projection subjective de l'oeil d'un artiste quelqu'en soient ses outils (péloch'/APS-C/pinceaux/couteaux/cinémascope/4/3/etc.) ? Aussi, qu'elle soit le fruit d'un fugace instantané, d'une pose longue (instantané pré-réfléchi) ou ultra-photoshopée/montée/modifiée (instantané post-réfléchi), une photographie reste une oeuvre ! Laissons la donc être ce qu'elle est, et apprécions la comme telle ou non !
Et le jury de tel concours (absurde, comme tout concours) n'a pas à se justifier de son choix ! Il a vibré sur celle-ci, point à la ligne ! Nous pas ? Bah tant pis ! Y en a plein d'autres...
Enfin, et pour clore l'analyse de ce débat des non-clairement-dits : l'incapacité, de Yan Morvan, de simplement dire : "On ne touche pas à Israel !", l'obligeant lui-aussi à passer par des subterfuges d'une malhonnêteté intellectuelle (et malsaine) affligeante !
Son premier argument fallacieux : Il fallait rendre hommage à nos confrères photographes morts en Syrie ! Parce que ceux assassinés par des raids ou des bombes israéliens à Gaza ou en Cisjordanie, on s'en tape le coquillart ? Aller, juste un petit lien afin d'éveiller sa mémoire à deux poids deux mesures, du dernier massacre dont je me souvienne : Opération à Gaza: Israël tue trois journalistes palestiniens, une attaque touche le bureau de l'AFP (Pourtant même le 20 minutes en a causé !?!) !
Sa deuxième tentative absurde, quoiqu'un peu plus franche : "Il ne faut pas encore stigmatiser "une communauté" !" ... mais que fait-il lui avec ces mots-ci ? Voyons nous sur cette photo des juifs assassinant 2 enfants palestiniens et leur père ? Si lui oui ... moi non ! Je ne vois que deux enfants morts sous les coups d'un bombardement d'un état pas moins terroriste que tout autre état ayant bombardé ou bombardant des civils ! Il s'est d'ailleurs trouvé bien embêté face à la photo de la petite vietnamienne, merci Daniel et @SI pour ce fabuleux piège tendu !
Son dernier triste mot : "Ils n'ont pas fait exprès !"... j'ai été en Cisjordanie pendant 15 jours et pendant 10 jours, j'ai du prendre des douches à l'eau minérale... Israel n'a sans doute pas dû faire exprès de couper le robinet...
Les photographies noir et blanc sont déjà une interprétation, par exemple.
2. Il y a toujours eu "bidouillage". Il y a quelques années, lors d'une expo, j'ai vu la manière dont les photos de presse, dans les années 50-60, étaient retouchées sans vergogne : à la gouache et à l'encre de chine !!
3. Le choix du "légendage" donne un sens, qui est également une intervention subjective.
4. On n'est pas rendus.
Qu'on expose les photos, qui parleront ou pas à ceusses qui les verront, et que cesse cette infantilisation où un quarteron d'experts autoproclamés décident de qui mérite ou pas.
Il y a dans cette démarche une forme de tyrannie qui m'a toujours été insupportable. Mettre dans la tête des gens, dès qu'ils sont gosses, qu'il est gratifiant de participer à des concours et de gagner, minimisant de fait le travail de tous ceux qui ne décrochent pas la timbale, voila une démarche intellectuelle qui ne mérite pour moi que le mépris ou l'indifférence.
Je vais tout de même finir l'émission mais je confesse que le postulat de départ m'irrite.
Le prix en question remporté par cette image, c'est quoi ? Sur le plateau tout le monde est au jus. Mais moi je connais pas.
Je croyais que Laure nous ferait un topo, souvent elle fait ça en début d'émission, mais là j'ai pas eu !
IL est question de différents prix, différents jurys, d'une somme d'argent, de posters qu'on va voir dans le monde entier ... Gné ?
Si kalkun pouvait m'asspliker toussa ....
Bien sûr, je pourrais aussi surfer une ou deux heures et je trouverais. Mais en plus d'être ignorante, je suis une feignasse. ;o)
" Si on ne pose pas de question, on ne peut pas apprendre !" dit l'enfant d'éléphant.
au delà du coté réducteur ... une simple question: la famille endeuillée a t elle donné son accord pour l'etalage photographique de sa souffrance? Y a T il une loi de protection de la personne à cet égard ?
Merci pour ceux qui ont une réponse sur les conventions internationales en cours....
"Bidouillage": même à l'époque argentique, ils le reconnaissent eux-mêmes, on modifiait (si l'on pouvait), la seule différence c'est qu'il y a aujourd'hui très peu de limites à ce qu'on "peut". Du coup, cette photo, par rapport à ce qu'on "peut", est très peu modifiée.
"Grand angle" et pourquoi, s'il vous plaît, l'usage du grand angle serait-il gênant?
"Appel à l'émotion": je sais bien que Sébastien Bohler a popularisé l'idée que l'émotion empêche la réflexion, mais personnellement je trouve que c'est très réducteur et simpliste: on peut utiliser l'émotion pour empêcher de réfléchir, mais un choc émotionnel peut aussi permettre de voir ce qui nous était caché, et ouvrir à la réflexion.
Ce que je commence à sentir, après avoir vu plus de la moitié de l'émission, c'est que l'on tourne autour du pot, mais quel pot?
Le mot est lâché dans le 3ème épisode, à 4.15 mn: "prosélytisme". Et ci c'était ça, tout simplement, la clé de ces réticences diverses et pas toujours très claires: le fait que ça concerne GAZA?
Il y a aussi ce paradoxe mortifère, que pointe scartof à 20h26, du photographe qui ne supporte pas de voir ca gloire obtenue au prix de la souffrance qu'il a photographiée.
Et cet autre paradoxe mortifère d'une image "postérisable" susceptible de faire gagner plein de fric à plein de gens que pointe Pierre Rousseau. Même si je suis en violent désaccord avec le terme de "pleurnicheries" qu'il emploie, honte à lui.
On peut y voir deux défauts :
- L’auteur ne croit pas assez à la force de son image en elle-même, il la surligne.
- L’auteur ne croit pas assez à la sensibilité de son public, il en rajoute.
Ça ressemble à l’abus de ponctuation expressive (les , ! …) chez certains écrivains. L’émotion dans un texte doit venir de la force des mots eux-mêmes et de leur agencement (c’est au moins mon point de vue), pas de ces prothèses. J’ai tardivement compris ça en lisant Jean Rouaud, qui peut parler de l’indicible comme la mort de son père, la montée des gaz mortels à Ypres ou l’exécution de cinq cent petits gitans dans le revier d’un camp d’extermination, sans jamais recourir à ce que j’appelle le ketchup de l’écriture : un truc pour relever une viande sans goût.
Martin C
Une photo qui aurait suscité colère, indignation et compassion.
On peut très bien photographier de jolies filles et avoir un regard critique pertinent devant des photos de presse.
De même, on peut très bien être photojournaliste et ne pas savoir aligner deux arguments ni dire des choses intelligentes... et passer pour une blonde niveau 3ème.
Pourquoi ces photos de deuils et de douleurs, ces pleurnicheries symboliques sont-elles récompensées par ce prix ?
Il n' a pas été dit dans l' émission que ce prix est d' abord une formidable machine économique : ces photos sont en effet exposées dans de nombreuses capitales et font le tour du monde.
Il faut donc faire du chiffre et des entrées, et donc faire pleurnicher le public... très populaire.
La photo de Lybie, avec l' ombre sur le mur, était en effet bien plus forte... mais moins accessible au grand public... le coeur de cible du WORLD PRESS... et de ses juré(e)s. ;)
Et qui va m’aider pas mal dans ce que je suis en train d’écrire :
Une fiction avec un photoreporter en personnage principal. Or je ne suis pas photoreporter
Merci aussi pour le long détour sur le Vietnam et sur l’incontournable photo de Nick Ut (pas cité, personne ne devait connaître son nom sur le plateau) montrant, avec recadrage, la petite Phan Thi Kim Phúc (là encore personne n’est capable de prononcer son nom, faute de l’avoir jamais entendu, sans doute)
Et tout le monde de supposer que l’ignoble photographe au Leica, Vietnamien, ne cherchait que le scoop et ne se préoccupait nullement de la petite victime. Sauf (et personne n’en parle sur le plateau) que c’est lui qui l’a emmenée à l’hôpital de Saïgon pour qu’elle soit soignée. Après de nombreuses opérations la petite fille vit toujours et est très amie avec le photographe. Il n’aurait pas été inutile de le dire pour éclairer un peu ce qu’est la photo de guerre.
Il est de toute manière stupéfiant de mesurer la totale ignorance des humains du XXIème siècle en matière de photo.
Y compris chez @si qui fait profession de décryptage d’image. Louable intention sans doute, mais comment découvrir ce qui se cache dans un domaine dont on ignore tout ?
D’abord il ne faut pas mélanger événement et photo : une photo est réussie si elle porte une émotion. La veine des Piétas est épuisante d’omniprésence, même s’il arrive que ce soit sublime (l’année dernière en particulier)
La fabuleuse photo du Kosovo est certainement faite au 50 mm, optique naturelle, proche du regard humain. La photo de cette année est faite au grand angle ce qui ne retire rien à sa force, mais la rend moins naturelle.
Seulement la vie passe vite, les événements se déroulent dans un temps court et on ne peux demander aux gens de poser, un photographe n’a pas le temps de changer d’objectif, tout au plus deux boîtiers, et de toute manière les conditions de distance imposent tel ou tel objectif. Et c’est tout. Encore faut-il le dire.
Par ailleurs le débat sur les retouches est aussi vain que stupide. Une photo n’est pas un objet sacré, ni une pièce à conviction pour un éventuel procès, et depuis que la photo existe elle a toujours été retravaillée avant de voir le jour.
C’est une règle du jeu que des spécialistes de l’image devraient connaître !
Il y a des choses plus curieuses encore avec la photo de cette année : pourquoi ne pas avoir redressé la verticalité défaillante ? Non pas par difficulté technique, bien entendu, mais plutôt pour accentuer l’aspect dramatique et urgent de la prise de vue non calculée… Là encore pourquoi ne pas le dire ?
Parmi les photos primées trop sont épouvantables (celle du Rwanda est un sommet) quel est le but ? Que veut finalement montrer et primer le World Press ?
Personne ne se pose la question, c’est un peu juste, là encore !
Enfin, minuscule détail, si le cache de la marque Dell sur le portable de Laure pouvait être posé droit ce serait bien reposant…
Amicalement,
PG
Le monde continu d'évoluer et les couleurs Kodachrome font maintenant parties du passé.
Je suis par ailleurs désolé de ce dialogue de sourd entre Daniel et Christian, lorsque ce dernier essaye de parler de pertinence. Il évoque celle qui se dégage dans le rapport sujet/traitement. Il y a 1000 manières de faire du reportage, le photojournalisme plasticien est l'opposition du photojournalisme spectacle. Mais c'est lui qui rafle tous les prix, plus simple à comprendre pour le grand public. La pertinence dans l'art n'est pas quelque chose qui s'explique en 1h, et sa dissertation n'a visiblement pas sa place sur un plateau dont la spécialité est le discours des médias.
Pour finir, je suis bienheureux qu'ASI évoque ce genre de sujets, mais bien malheureux de voir que même ici, on parle de bidouillages ou de retouches, quand il s'agit d'un simple et naturel développement photo, mais je vois que Yan Morvan n'a donc jamais fait de laboratoire couleur, ni même pensé un instant que la balance des blancs n'était pas automatique en argentique...
garanties sans trucage
Cà me rappelle cette phrase d'Alain Korkos à propos d'une photo montrant une femme palestinienne marchant dans des ruines : "Que nous dit cette photographie ? Que nous apprend-elle ? Rien. Elle ne dit rien de ce qui se passe à Gaza. Ce n'est qu'une jolie image extrêmement esthétique qui se rêve un avenir de couverture de magazines, de livres, voire de postères".
Ce doit être une malédiction supplémentaire qui pèse sur la Palestine : quand ASI fait un arrêt sur une image qui l'évoque, cette image ne montre rien!
Il m'a pourtant semblé qu'un nom manquait à cette réunion, Eugene Smith.
E. S avec qui il est aussi question de photo journalisme, de point de vue, de bidouillage (des négas pas des "raw"), de grand angle, d'engagement, d'humanisme, bref de photographie.
Merci en tous cas pour ce débat.
https://fr.wikipedia.org/wiki/William_Eugene_Smith
ah bon? j'y connais définitivement rien aux images...
mon témoignage rejoint un peu le propos de Yann Morvan sur le fait qu'une photo primée aura un autre rôle que celui de sa publication initiale. J'étais trés ami (on a participé ensemble à plusieurs opérations au Viet Nam)avec Eddie Adams l'auteur de la photo du General Loan exécutant un viet cong durant l'offensive du tet à Saigon. Eddie qui a eu le Pulitzer et le World award ne s'est jamais remis de l'impact de ces prix. Il m'a confié que le jour de la remise du prix par la reine Juliana de Hollande, il a failli s'évanouir au moment ou il découvrait sa photo tirée en poster géant, et lui en costume cravate recevant des honneurs simplement pour avoir été témoin d'un meurtre. Il ne tenait plus debout et voulait s'enfuir en courant. Quitter ce palais ou on l'applaudissait...Après ces honneurs ce grand baroudeur qui avait fait la guerre de Corée et qui n'avait auparavant vécu que pour voir son travail reconnu et même primé n'a plus photographié la guerre. Il ne s'est plus intéressé qu' aux déshérités de l'Amérique et surtout aux mexicains qui passaient la frontière au risque de leur vie pour quelques dollars.
son cas n'est pas unique, Don Mac Cullin autre photographe primé a passé des années a ne photographier que des arbres et des fleurs, après avoir reçu son prix;
Alain Taieb
D'autre part, je trouve que Yan Morvan s'avance quand il dit que les Israéliens, quand ils bombardent Gaza, ne le font pas pour tuer les civils, Les bombardements, c'est pour tuer les civils et inspirer la terreur. Alors prétendre que sous prétexte qu'ils le font pour atteindre une cible définie, ils sont persuadés qu'ils ne vont pas atteindre des civils, de la part de militaires, je trouve ça simpliste. Il a un peu trop vécu en Israël, il perd ses repères.
Personnellement, je trouve que cette photo méritait le prix, parce qu'elle parle de 2012. Profondément.
La référence continuelle à la Syrie de Véronique de Viguerie qui faisait partie du jury est pour moi explicite. Sébastien a raison de parler de deuil, parce que c'est bien cela que je vois sur cette photo. Au-delà de ces malheureux enfants morts, qui symbolisent l'avenir d'un peuple, c'est le deuil des révolutions arabes qu'on porte.
Dans cette petite rue où se pressent ces personnes, une rue dont on ne sait si elle est en démolition ou en construction, étroite et sombre, avec une lumière zénithale qui les frappe tous crûment, sans apprêt, il y a la douleur de toute une espérance qui s'effrite.
On tend ces petits corps sans vie avec la colère, la tristesse, mais avec une profonde humanité.
Il n'y a pas d'armes brandies, pas d'appels, seulement la souffrance de l'absence, et le deuil.
Le deuil de l'espoir que nous avons tous ressenti au fil des mois, puis qui est retombé dans l'hiver arabe.
Les Syriens pataugent dans le sang de leur révolution, l'Egypte, la Tunisie, la Libye s'enfoncent dans la charia.
Parce qu'il manque autre chose à cette photo.
Il manque les femmes.
Les enfants sont l'avenir, mais ce sont les femmes qui portent l'avenir. Pas les hommes en deuil.
Non seulement l'avenir est mort, mais plus personne n'est là pour en produire un nouveau. Et il ne reste que le deuil et la violence.
Les femmes sont l'autre moitié du ciel, et elles manquent aux révolutions arabes.
Et avoir figé la lumière de la photo d'une façon froide, c'est une façon d'en faire un instantané avec des personnages de cire, une façon de dire, voilà, c'est 2012, juste un moment, L'avenir sera différent. L'espoir n'est peut-être pas mort.
Peut-être....
Il y a aussi le père, dans le linceul derrière.
Je crois comprendre que A.Korkos ne fait pas partie du plateau. Avec stupéfaction.
Empêché ?
Parler de l'image et ed son statut sur @si sans lui, c'est étrange tout de même ...
Je vais découvrir l'émission. Sans Korkos.
*** Message modéré - Pas d'images pouvant choquer sur les forums, merci ***
y en a marre, faites quelque chose!