Une récré à Tourcoing
Abonnez-vous pour pouvoir commenter !
si vous êtes déjà abonné Connectez-vous Connectez-vous
Commentaires préférés des abonnés
Un article du Diplo de mai s'intitule "Les emplois non qualifiés n'existent pas". Vous avez raison de pointer le bas coût de cette main d'oeuvre étrangère saisonnière, c'est en effet un des motifs de la préférence que leur donnent les patrons de l'ag(...)
"Aberration ou calcul?....."
Vous doutez encore? Ou vous faites semblant?
J'ai été une fervente de l'Europe, celle de la paix entre les peuples et plus particulièrement avec notre voisine l'Allemagne, celle de Mozart, Beethoven, Berlioz et (...)
Et pendant ce temps la, alors que le virus court toujours et que l'on restreint nos libertés. Le ministre de l'agriculture annonce que la France va autoriser les travailleurs étrangers à venir travailler dans les champs, car ils sont bon-march.. pard(...)
Derniers commentaires
Quelques réflexions après deux jours d'école post-covid:
- les enfants sont contraints d'une manière ahurissante, qui ne correspond en rien à leur nature (le journaliste qui a pris cette photo considère qu'ils ont joué comme des enfants de leur age? erreur: un enfant de 4 ans, ça court, ça crie, ça touche à toutes sortes de trucs et surtout à ces copains...)
- dès qu'ils ont franchi la porte de l'école ils retrouvent les copains sur le parking, et là fini les contraintes: câlins jeux et bisous sont de mise
- les plus grands qui n'ont pas classe sont libres de circuler... comment expliquer aux petits frères et sœurs qu'on a pas le droit de ceci ou de cela quand les plus grands jouent ensemble, se font des câlins de l'autre côté du grillage???
- où est le bénéfice pédagogique puisque je ne peux pas toucher les cahiers de mes élèves, donc les corriger? On fait en quelque sorte une garderie de luxe, où les enfants révisent... gardés par des profs. A ceci près qu'on est dans une ambiance anxiogène au possible
- notre ministre claironne qu'on risque moins à l'école qu'à la maison? alors pourquoi ces contraintes??? M.Blanquer a une vision toute particulière de l'école, en voici un aperçu (dans la modification des programmes sauce Blanquer, toutes les occurrences à la bienveillance, au respect du rythme d'apprentissage de chacun et au temps nécessaire ont disparu...)
- la maladie de Kawasaki (ou proche de) commence à faire des dégats, après l'Angleterre et la France, ce sont les USA qui lancent l'alerte. Les enfants font une réaction inflammatoire 4 à 6 semaines après avoir été exposés au COVID, et certains en meurent.... Où est le principe de précaution? On continue de nous dire que les enfants ne sont pas touchés, faux: on n'en sait rien, et on commence même peut-être à découvrir qu'en fait, ben si, ils en souffrent gravement aussi mais pas comme les adultes...
D'où ma question: que fait-on là bordel??????
Les asinautes me font bien marrer. Ça passe sa journée à trouver tout le monde crétin et ça daube sur tout le monde d'un petit air satisfait et méprisant, mais au final, ils reproduisent exactement ce qu'ils reprochent à tout ces gens qu'ils trouvent si cons : des présupposés, des stéréotypes, des échanges qui sont moins des réflexions que des réflexes. Et puis surtout attaquer l'autre qui ne peut être autre chose qu'un suppot de la droite ultralibérale.
Oh mais réveillez-vous. Qu'est-ce que je foutrais sur ce site si j'étais macronien. Faut vraiment être débile !
Un petit conseil : quand quelqu'un pose une question, c'est par curiosité de connaitre votre réponse à vous. C'est pas un jeu où il faudrait supposer la réponse de celui qui pose la question :/
"insoutenable" "traumatisante" ?
la photo du bébé migrant mort dans l'eau était insoutenable, il me semble qu'on se plante un peu de champ lexical ici.
Concernant libe ca serait interessant de faire une émission, le montage semblant proche de celui de mediapart (dont la complexité n'a rien a envier aux holdings financières).
pas contre pas je crains que cette "réinvention" fasse long feu. vu le modèle de libération et la deconfiture de la presse papier la survie n';est possible en l'etat qu'avec un actionnaire exterieur épongeant régulièrement les dettes. Autrement dit il va falloir que Libe se réinvente conceptuellement pour survivre après cette pirouette a priori purement juridique.
Décidément, de plus en plus croustillant ce monde d'après...
Qu'est-ce qu'on va rigoler en 2022 ! tic tac tic tac
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
ah oui dogville je connais
Daniel, vous avez mis papa en colère.
ça doit pas être très bon une pizza en carton !
"Ce sont les adultes qui doivent protéger les enfants d’une possible contamination, tout en préservant des interactions de qualité entre adultes et enfants ainsi qu’entre les enfants eux-mêmes. "
"Les mesures de distanciation excessive (comme la suppression des espaces de jeux, l’interdiction aux enfants de jouer entre eux, ou le refus de consoler un enfant) sont inutiles voire préjudiciables. Dans la pratique, elles sont manifestement inapplicables et seraient susceptibles d'entraîner une anxiété particulièrement néfaste au développement des enfants et générateurs de troubles du comportement potentiellement majeurs. Ces mesures excessives font également perdre sens et engagement au métier exercé auprès des enfants par les assistantes maternelles, les professionnels des crèches et des écoles. "
Un peu de raison dans ce monde de panique.
Et enfin des personnes qui s'intéressent aux besoins de enfants, au lieu de céder aux paniques des adultes.
Honte à la France et à sa manière de traiter les enfants depuis le début de la crise.
J'ai pas le temps de chercher une image, suis au boulot, vous trouverez, mais cela me fait penser au film dogville de lars von trier
Quand j'ai vu cette photo, cela m'a fait penser à Dogville de Lars von Trier.
Affreux
Dans une classe de 18 enfants (alors qu'il faut être 15 par classe ) il faut trouver une solution pour rentrer dans les clous !
résultat : 3 élèves dans le couloir en visio-classe avec la maitresse !
parait que c'est dans ce lien; si vous avez le courage de regarder.........moi pas
https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/le-20-heures-du-14-mai-2020-13427311.html
J'avoue que j'étais persuadée que cette photo, qui a circulé un peu partout, était une mise en scène. Pas un "fake" vraiment, car on ne pouvait pas y croire selon moi (j'ai encore des progrès à faire). Par contre, je suis soulagée, et admirative de l'animatrice qui a résussi à faire un jeu avec ça. Encore une fois, la "base" de la pyramide... porte bien son nom.
Des carrés et de croix.
Quel manque d'imagination.
Pourquoi pas un cône ou un labyrinthe par élève ?
Réinventer l'espace
Parfois comme solution caritative dans un pays sous-développé : les USA
un pays où il n'existe aucune aide sociale, comme dans ce cas au pied des casinos de las Vegas
Parfois comme solution de distanciation pédagogique pour que le pays se remette au travail comme dans l'exemple proposé de Tourcoing
Il y a déjà quelque temps, dans le genre solution de réinvention de l'espace, il y en a une qui m'a amusé : La DB (Sncf allemande) devant faire face à la fumeuse attitude mais plutôt que d'interdire de fumer dans ses gares où les trains accumulent les retards, elle a prévu sur chaque quai des zones de max. dix m² entourés d'un trait jaune dans lesquelles on peut fumer. En dehors non. Les fumées de cigarettes des Allemands pourtant si respectueux des règles respectent rarement ces frontières et se propagent librement. Mon esprit mercantile avait même imaginer de vendre à chaque fumeur un kit de bandes jaunes déplaçables.
Les Chinois eux ont réinventé l'accoutrement scolaire avec des chapeaux à antennes de 1 mètre
Mon esprit mercantile a même imaginé une app qui émet une alarme puissante dès qu'elle détecte tout être animé s'approchant et enfreignant les règles de distanciation mais j'ai été devancé par un projet de détection de personnes porteuses du virus
Ce faisant parmi les belles images de ces derniers jours :
- le ballet des piétons qui s'écartent de ceux qu'ils rencontrent au point de changer de trottoir,
- deux petites filles d'une dizaine d'années devant la boulangerie portant un masque et parlant de choses d'enfant devant la boulangerie tout en respectant la distance réglementaire dans la queue avant d'entrer et aller s'acheter des bonbons, des simples bonbons comme autrefois à avaler sous le masque
Insoutenable ! Si l'image avait été faite il y a 6 mois, est-ce que nous réagirions de la sorte. Pas sûr du tout, je suis même sûr du contraire. On s'est tous retrouvé avec des enfants qui jouent dans un espace à moduler fictivement. On trace avec une craie un carré, c'est un château, c'est une cabanne, c'est un bateau.
Les enfants ont une capacité d'imagination qui nous fait defaut… surtout après 55 jours de confinement. L'avenir est incertain et nous autres adultes, avons beaucoup de mal à nous projeter.
Et pendant ce temps la, alors que le virus court toujours et que l'on restreint nos libertés. Le ministre de l'agriculture annonce que la France va autoriser les travailleurs étrangers à venir travailler dans les champs, car ils sont bon-march.. pardon, "qualifiés".
Potentiellement 45000 travailleurs étrangers à venir en France alors que 300000 français étaient volontaires et qu'il y a plusieurs millions de chômeurs.
La priorité c'est la santé ou l'argent?
Un article du Diplo de mai s'intitule "Les emplois non qualifiés n'existent pas". Vous avez raison de pointer le bas coût de cette main d'oeuvre étrangère saisonnière, c'est en effet un des motifs de la préférence que leur donnent les patrons de l'agro-industrie.
Mais il en est une autre, passée inaperçue, jusqu'à ce qu'on essaie de les remplacer par des franco-français: ils sont effectivement qualifiés, ils connaissent les bons gestes, les nouveaux les apprennent des anciens, et surtout ils sont rapides. Faire les bons gestes, ok. Proprement, ok. Ne pas abîmer le produit, ok. Le ranger parfois "esthétiquement" dans des barquettes, ok. Mais faire tout ça à la vitesse de la lumière? "Nos" chômeurs n'y arrivent pas. Ils ne sont pas (pas encore) qualifiés.
Pas encore qualifiés parce que d'une part ils n'ont pas la pratique, mais ça ça s'acquiert. Mais surtout parce qu'ils n'ont pas la motivation (oh les vilains flemmards?). Car il en faut, de la motivation, parce qu'en plus de tout ça, ils sont logés comme des poules pondeuses, et heureusement qu'ils n'ont pas pu venir, ç'aurait été la fête au corona.
De quoi est faite la motivation admirable des saisonniers étrangers? De leur misère. Quand les travailleurs français seront devenus aussi misérables que les roumains, les marocains et autres, il se révéleront qualifiés et rapides. Comme pour l'instant ils n'acceptent pas, ils coûteraient à leurs employeurs "un pognon dingue".
Ceci dit, tout n'est pas perdu: les saisonniers du tourisme ne sont pas loin de se mettre à niveau. Ils sont sous payés, harcelés, et il arrive même qu'ils flambent dans les baraquements qui leur servent de cage. On pourrait les payer décemment, le tourisme rapporte "un pognon dingue" et les loger assez facilement en "sacrifiant" quelques logements touristiques, mais bon, c'est pas le choix qui est fait.
Je suis un fervent partisan de l'Europe qui facilite entre autre la circulation des personnes mais, comme il aurait fallu s'en douter, cette opportunité fut vite détournée au profit de nombreux exploiteurs sans scrupule. Aberration ou calcul?.....
"Aberration ou calcul?....."
Vous doutez encore? Ou vous faites semblant?
J'ai été une fervente de l'Europe, celle de la paix entre les peuples et plus particulièrement avec notre voisine l'Allemagne, celle de Mozart, Beethoven, Berlioz et Shakespeare, Goethe et Corneille, celle de la libre circulation des personnes, de la rencontre des cultures, celle de la coopération pour un monde plus fraternel.
Vous la voyez où, cette Europe là? Elle a servi de trompe l'oeil, et même le trompe l'oeil s'effondre.
Libre circulation des marchandises (et des humains considérés comme des marchandises) noyade des migrants en Méditerranée, malheureux en sandales perdus dans les cols des Alpes, associatifs généreux traînés en "justice", mise en concurrence "librement faussée" de tous contre tous.
Cette Europe là, tu l'aimes? Ou tu la quittes? Je pensais qu'on pouvait la changer... j'en doute de plus en plus. Comme pour "nos" dirigeants, la question c'est "comment on s'en débarrasse?"
le pire peut-être, c'est que, comment dire ? l'œil s'est trompé lui-même. Parce que, de leur côté, c'était assez clair : pas oublier que l'acte fondateur de cette europe, c'est le traité commercial du charbon et de l'acier.
Je suis d'accords avec votre explication, même si vous omettez la situation sanitaire actuelle qui rends encore plus délirant ce système économique alors que l'on restreint nos libertés de circuler entre autre.
Mais excusez moi, former des chômeurs français, mieux rémunérer les emplois saisonniers (et ceux à bas cout), si cela n'est pas maintenant qu'on le fait c'est quand?!
Ah mais... former des chômeurs français et rémunérer dignement les étrangers dont on aurait quand même besoin, je suis pour... vous oubliez juste un élément de cette "formation", la formation à la docilité intégrale, qui ne s'obtient que quand les gens sont contraints et forcés par l'esclavage ou la misère. La formation (la vraie) rend les gens moins serviles. Un salaire digne aussi.
La question n'est pas seulement d'économiser des petits sous. Lors de la "Semaine Tragique", en Espagne, certains voulaient instruire le peuple: ils se sont retrouvés en prison, voire ont été exécutés. Aux USA, le seul fait pour un esclave de savoir lire ou simplement d'en avoir envie le mettait en danger, il le cachait soigneusement.
C'est une des contradictions de base du capitalisme: il a besoin de monter le niveau du peuple pour qu'il puisse faire correctement son travail, mais "en même temps" ça diminue sa docilité. Le travail en miettes est une première solution, la société de consommation une autre... c'est pas gagné.
Ouais enfin on va peut-être arrêter 5 minutes avec la "formatite aiguë". Y'a pas besoin de formation pour les emplois saisonniers. Il ne s'agit pas de créer une exploitation agricole, il s'agit de cueillir des fruits et des légumes.
vous avez déjà fait ?
Bien sûr que non ! ;-)
euh j'ai fait castrage du mais, vendanges et ceuilette des fraises + mise en barquette et y a pas besoin de 3 semaines de formation pour y arriver, il y a un coup de main a prendre mais vu le cote repetitif ca vient tres vite. je vous retourne la question , avez vous essaye ?
par contre travail incroyablement epuisant et ingrat comme la majorite des emplois manuels aujourd'hui.
vendanges et fruits, j'ai pu mesurer la différence de rapidité et de qualité avec les gens qui font ça tous les ans depuis longtemps. Je suis pourtant pas particulièrement maladroite, et relativement endurante, mais y a pas photo..
et en plus, j'ai commencé jeune... les citadins qui n'ont jamais vu un fruit qu'en barquette, je pense que ça doit pas être évident de leur faire comprendre quoi cueillir et comment.
J'ai fait aussi castration de maïs et ramassage de noisettes. Y a en effet pas besoin d'une formation super longue. En deux jours on a pris le coup de main.
Et Moi, moi j'ai fait le malin sur l'internet.
Fastoche !
"So fist" aller déverser votre haine sur le forum 18-25. Vous y serez à votre aise.
Ne vous imaginez pas que j'ai le temps et l'énergie d'avoir de la "haine" pour vous.
Mais reconnaissez que vos expériences d'ancien combattant ne sont pas d'un grand secours dans l'argumentation que vous développez.
Certes, vous avez fait le céréale killer et ramassé des noisettes.
Mais depuis, vous avez fait autre chose, non ?
Vous écrivez bien et votre discours se tiens très bien. Mais j'ai l'impression que quand on vous parle de passer à l'action vous vous comptez pas dedans...
J'ai remarqué que sur ce forum, il y en a pas mal qui ont le verbe facile mais plus je participe et plus je me dis que peu passe à l'action.
Les paroles s'envolent les actes restent.
"Vous écrivez bien et votre discours se tiens très bien. Mais..."
Le compliment, puis l'attaque personnelle. Et gratuite, que savez vous de ce que je fais ou ne fais pas?
Je serais curieux de lire cet article. Quand vous parlez du bas coût de la main d'oeuvre étrangère, de quoi s'agit-il exactement ? Parce-que de ce que j'en sais, les salariés étrangers travaillant dans les champs et dans les forêts bénéficient des mêmes contrats de travail que les saisonniers français, avec le même taux horaire (le smic), les mêmes primes (jours fériés), etc.
Alors il existe des multinationales comme STX (coréen anciennement chantier naval de Saint-Nazaire) qui font des montages pas possibles pour que des étrangers travaillent en France avec des salaires étrangers. Là on peut parler d'une main d'oeuvre à bas coût. Mais dans les champs, ce sont de petites exploitations agricoles qui payent et traitent d'égale manière tous les saisonniers : ça ne revient pas moins cher d'embaucher un ankariote qu'un berruyer, et l'un et l'autre disposent des mêmes conditions de logement, et du même code du travail.
En conséquence, vous expliquez que c'est la misère qui motive les étrangers. Mais je trouve cela non seulement discutable mais aussi pour le moins une réponse très partielle. Et est écarté l'autre aspect de la question, celui qui fâche : puisqu'il y a aussi pauvreté et chômage en France, qu'est-ce qui démotive alors les français ?
Ce qu'il y a de discutable, c'est que vous sous-entendez qu'un emploi dans les champs ne serait "acceptable" qu'à partir d'un niveau de misère intolérable. Cela sous-entendrait que les exploitants agricoles seraient des sortes d'esclavagistes. Et que tous ceux qui travaillent dans les champs ne seraient que des sortes de gueux misérables. Pour autant la précarité d'un saisonnier est comparable aux intermittents du spectacle, (le statut officiel en moins), à propos desquels personne ne tient le même discours misérabiliste quand bien même ce secteur est relativement cosmopolite aussi.
Reste la question de la démotivation des français. Et la question se pose bel et bien. En effet, la question ne se poserait pas si les exploitants agricoles avaient à choisir entre des saisonniers étrangers et des saisonniers français. Et qu'ils faisaient leur choix d'embauche sur la motivation. L'argument d'une plus forte motivation des étranges serait alors valide et suffisant. Mais ce n'est pas le cas : car ils embauchent tous ceux qui se présentent, du plus motivé au moins motivé. Donc la question doit être examinée avec lucidité : pourquoi le chômage est préféré aux saisons ?
vous semblez croire que les conditions de travail réglementaires sont les conditions de travail réelles ?
"vous semblez croire que les conditions de travail réglementaires sont les conditions de travail réelles ? "
les conditions de travail réelles sont souvent les conditions de travail réglementaires
@ Le Chien
le salaire mensuel dans l'agriculture au Maroc est de 284 €/mois
je suis pas sûre de comprendre votre réponse. Ce que je sais, d'expérience, c'est que le respect des horaires de travail et du paiement des heures sup est pas toujours conforme aux textes, et que pour se faire respecter, quand on est saisonnier, étranger, et qu'on a absolument besoin de fric, c'est pas gagné.
Je peux vous sortir mes fiches de paye. La première date de 93, je sortais des rangs maïs quand j'ai appris la mort de ma petite soeur. A l'époque, on apprenait ce genre de chose dans une cabine téléphonique perdue dans la pampa.
Tous mes patrons exploitants agricoles ont toujours été réglo. C'est vrai aussi que ça m'est arrivé de faire 70 heures dans une semaine. C'est arrivé une fois, une seule semaine sur 2 ans, parce-que ça dépannait alors mon patron. J'étais arpète et je touchais 68% du smic.
Bref, tous mes patrons étaient réglo !
ben, moi non : j'ai été aux fraises, gamine (même pas l'âge légal) et je peux vous dire que comme salopard celui-là il valait cher, avec les gosses, et avec les espagnoles qui marnaient ventre à terre parce qu'elles avaient pas le choix.
Vous n'avez jamais dû bosser dans la "vraie vie" alors.
Parce que moi, en presque 20 ans de vie professionnelle dans des milieux divers et variés, je n'ai presque jamais rencontré cette adéquation entre les conditions réglementaires et les conditions réelles (à part dans la fonction publique, mais c'était aux impôts, donc les mieux lotis de tous !)...
C'est marrant comment ma question génère dans toutes les réponses des présupposés sur mon expérience et mon bord politique.
J'ai dit qu'il fallait se poser la question avec lucidité. Je n'ai pas dit qu'il fallait y répondre comme un macronien. Et encore moins supposer que j'y répondais comme un macronien.
C'est quand même stupéfiant que lorsqu'on ne reprend pas les éléments de langage d'un militant FI sur ce forum, on est direct catalogué comme une personne de droite. C'est hallucinant !
c'est vrai que j'ai été un peu vite dans l'interprétation... mais le discours que vous tenez dans ce post draine tellement de présupposés qu'on a un peu tendance à trouver dans la bouche des technoréacs... avec des questions auxquelles, il me semble, quiconque s'intéresse un peu aux conditions de vie des travailleurs pauvres, des travailleurs précaires, des travailleurs étrangers a déjà trouvé des réponses très probables...
"Quand vous parlez du bas coût de la main d'oeuvre étrangère, de quoi s'agit-il exactement ? Parce-que de ce que j'en sais, les salariés étrangers travaillant dans les champs et dans les forêts bénéficient des mêmes contrats de travail que les saisonniers français, avec le même taux horaire (le smic), les mêmes primes (jours fériés), etc."
Vous êtes au courant des conditions de travail "réglementaires" des saisonniers, du fait que, par exemple, le CDD ne donne pas droit à la prime de précarité ? la condition de saisonnier de l'agriculture est une des pires conditions ouvrières. qui suscite d'ailleurs nombre de maladies non reconnues comme maladies du travail...Alors oui, il y a des paysans qui sont de bons patrons, respectent les droits de leurs salariés, font leur possible pour les loger correctement, etc. Mais enfin, les petits paysans s'ils sont encore là, c'est que ce sont des bosseurs acharnés, qu'ils ne ménagent ni leur temps, ni leur peine. Pour pas mal de salariés, qui estiment qu'ils vendent du temps de travail, mais pas plus, et mesurent leurs efforts, ça n'en fait pas de "bons patrons", parce qu'ils sont exigeants, n'aiment pas les "tire au flanc" et ceux qui "s'écoutent trop". Je ne juge ni les uns ni les autres : mais ce sont deux représentations difficilement compatibles.
Alors il existe des multinationales comme STX (coréen anciennement chantier naval de Saint-Nazaire) qui font des montages pas possibles pour que des étrangers travaillent en France avec des salaires étrangers. Là on peut parler d'une main d'oeuvre à bas coût. Mais dans les champs, ce sont de petites exploitations agricoles qui payent et traitent d'égale manière tous les saisonniers : ça ne revient pas moins cher d'embaucher un ankariote qu'un berruyer, et l'un et l'autre disposent des mêmes conditions de logement, et du même code du travail.
Donc, si, de plus en plus de saisonniers sont recrutés par le biais d'entreprises de travail temporaire, avec aussi des "montages pas possibles", et des travailleurs de plus en plus isolés (recrutement individuel par l'intermédiaire, alors que la coutume était d'embaucher des groupes qui venaient ensemble et vivaient en collectif. et se soutenaient)
et surtout : ça reviendrait plus cher d'embaucher des français parce que pour la plupart, ils exigeraient d'être mieux payés — il n'y a vraiment que les jeunes pour qui c'est un complément de ressource pendant les études, et ceux qui sont vraiment dans la merde pour accepter. Plus quelques originaux robustes qui aiment vraiment ça, et ont eu la chance de rencontrer des conditions atypiques (et qui, souvent, ont d'autres cordes à leur arc).
En conséquence, vous expliquez que c'est la misère qui motive les étrangers. Mais je trouve cela non seulement discutable mais aussi pour le moins une réponse très partielle.
Pour ce qui est des étrangers, l'intérêt principal de venir travailler en France, ce n'est pas stricto sensu la misère, mais la différence de pouvoir d'achat : ils rentrent chez eux ensuite, avec une cagnotte non négligeable par rapport au coût de la vie chez eux, donc, ils sont moins exigeants qu'un travailleur français dont le pécule fondra très vite après la saison.
Mais bien sûr, si les conditions de vie et l'accès à l'emploi étaient suffisamment bons chez eux, ils y resteraient...
Et est écarté l'autre aspect de la question, celui qui fâche : puisqu'il y a aussi pauvreté et chômage en France, qu'est-ce qui démotive alors les français ?
Ceux que "ça fâche", ce sont ceux qui pensent que les français sont de grosses feignasses, ou à l'inverse, ceux qui estiment qui, si on pose cette question, c'est qu'on n'a pas la moindre idée de la difficulté de ces métiers... et que les gens devraient être motivés pour aller se casser le cul aux champs pour des clopinettes. Moi la question ne me fâche pas, éléments de réponse ci-dessus.
autre élément de réponse : s'il existait un revenu de base, inaliénable, et auquel les revenus du travail viennent s'ajouter sans le remettre en cause, et sans obliger à des démarches compliquées (et souvent humiliantes) pour le recouvrer, peut-être que les gens iraient plus volontiers occuper des emplois peu payés et précaires.
Pour autant la précarité d'un saisonnier est comparable aux intermittents du spectacle, (le statut officiel en moins), à propos desquels personne ne tient le même discours misérabiliste quand bien même ce secteur est relativement cosmopolite aussi.
Mazette... que ce soit socialement ou physiquement, et quelles que soient les difficultés des intermittents du spectacle, ça esquinte moins que les travaux agricoles. Le simple fait que vous les assimiliez donne vraiment le sentiment que vous vivez sur une autre planète.
"car ils embauchent tous ceux qui se présentent, du plus motivé au moins motivé."
Non, justement. ils ont très peu embauché, ce printemps, alors que les candidats étaient très nombreux... parce que tout le monde n'est pas capable de cueillir des asperges ou des fraises sans faire de gâchis, parce que ceux qui bossent lentement sont moins rentables, mais, surtout, qu'il faut aussi les loger (et c'est compliqué de loger des saisonniers, dont on essaie de pas se surcharger), et parce qu'une équipe de novice c'est énormément de travail d'encadrement et que le paysan souvent il a pas mal d'autres choses à foutre.
Bon. Tout cela, vous le savez peut-être, mais ça ne transparait pas du tout dans votre propos, qui endosse le blabla du pouvoir "hors sol".
Pourquoi ?
oups. je viens de lire vos différentes réponses.
ma question finale demeure : pourquoi tenir ce discours ?
et vous, qu'en pensez vous, de cette fameuse "question qui fâche" ?
Merci Cécile ! Sincèrement.
Moi je n'ai plus la force de rabâcher ce genre d'évidences...
Je confirme. De plus en plus, sur ce forum, dés que vous avancez un point de vue ou que vous écriviez une phrase qui n'est pas dans la champs des idées FI et bien on se prends une volée de bois vert (ou rouge ;-). Et pourtant, personnellement je suis d'accord avec un bonne partie des idées avancés par la FI.
Heureusement, il y en a encore avec qui l'on peut échanger.
Encore un qui a voté Macron et se sent certainement un peu morveux...
Allez-y donc aux champs, pour voir si cette précarité-là n'est pas particulière ! Et laissez votre propre place à un chômeur, je suis certain que n'importe qui peut l'occuper sans problème... ;-)
Justement. J'ai été saisonnier plus qu'à mon tour. Ma toute première fiche de salaire était à mes 16 ans : castration de maïs pendant 15 jours. Environ 10 km par jour dans les rangs de maïs. Et c'est comme ça que je me suis acheté ma première planche de surf, parce-que ma bourse de lycéen servait à aider mon père à payer une chambre attenante à son appartement, chambre sans porte avec un rideau pour cloisonner du pallier, dont il avait négocier l'utilisation à la propriétaire de l'immeuble.
Ensuite, au fil des années, j'ai fait les maïs donc, les asperges, les vendanges, et surtout les melons. Beaucoup de melons. Beaucoup beaucoup de melons. J'ai pu m'acheter une mobylette à 20 ans pour aller à l'usine de plats surgelés. Après j'ai été bûcheron une dizaine d'années.
Donc oui, je connais le travail dans les champs, pour y avoir passé moi-même beaucoup de temps. Et pas au volant d'un tracteur, mais bien cassé en deux. Alors vos suppositions gratuites, vous savez quoi en faire.
En fait, je pense même qu'il y a des chances qu'à moi seul, j'ai plus travaillé dans les champs que si on faisait la somme de tous ceux qui réponde à mon message... Bande d'escrocs !
Alors c'est que vous êtes trop limité intellectuellement pour en avoir tiré une expérience significative. Et du coup c'est même plus grave finalement...
"Parce-que de ce que j'en sais, les salariés étrangers travaillant dans les champs et dans les forêts bénéficient des mêmes contrats de travail que les saisonniers français, avec le même taux horaire (le smic), les mêmes primes (jours fériés), etc."
De ce que vous en savez. Que bien sûr vous ne remettez nullement en doute. Les heures sup non payées, les retraits surestimés pour hébergement et nourriture, l'utilisation du travail au noir, e tutti quanti, bien sûr, vous n'en savez rien. Et d'ailleurs vous ne voulez pas le savoir.
"Donc la question doit être examinée avec lucidité : pourquoi le chômage est préféré aux saisons ?"
Vous posez la question... mais en fait vous ne voulez pas le savoir. Il m'est arrivé de perdre le chômage pour travailler à temps partiel, c'est à dire que ça me coûtait. Plus la garde des enfants, l'essence, l'habillement... J'avais un objectif, bon, et c'était temporaire. Aller faire les saisons pour galérer et y gagner... pas grand chose... Sans compter que perdre le chômage ou le RSA, ça implique de remettre ensuite toute la machine en route, c'est pas gagné, et en attendant on mange quoi?
Oui, en effet, il y en a qui préfèrent le chômage, voire rien du tout, à ça. Des feignasses, bien sûr. Arbeit macht frei.
Ben écoutez, j'étais saisonniers depuis mes 16 ans jusqu'à 22 ans environ. Après j'ai été bucheron une dizaine d'année. Oui, du noir j'en ai vu passé. Mais jamais autrement que consenti, et en plus d'un travail salarié. De toute façon, il faut bien du matos pour bosser (à part la cueillette où un simple sécateur suffit, mais de la cueillette au noir c'est juste... comment dire... non jamais vu !).
Jamais je n'ai vu un patron faire bosser un saisonnier agricole au noir. Je dis pas que ça existe pas : je dis que j'en ai jamais vu la couleur. Après, j'ai vu des reportages sur dans le bâtiment comme tout le monde, mais moi, dans les champs, j'ai jamais vu ça. Et sincèrement, les exploitants agricoles que j'ai rencontré ne sont pas dans la logique des Bouygues et compagnie.
Et vous ? Vous y avez été dans les champs au lieu de faire la maligne ? Perdre le RSA c'est probablement pas drôle. Déjà de l'avoir c'est pas drôle, je suis bien placé pour le savoir ! Mais pourquoi donc n'avez-vous pas été dans les champs quand ça vous est arrivé ? Ca a toujours embauché des saisonniers, et ça n'a jamais été regardant sur le CV des personnes qui se présentent... Et vous avez été en forêt aussi abattre des arbres avec une tronçonneuse qui fait 7 kg ? Vous les connaissez les conditions de travail, je veux dire les vrais conditions : la fatigue, le dos pété, le froid, la pluie...
Et je connais aussi le RSA. Et je connais aussi payer pour aller bosser, notamment quand on reprend des études à 30 piges et que pour valider ses années, une à une, il est nécessaire d'aller à stage à 30 ans, et que les stages de la formation continue n'ont pas obligation à être rémunérés. Ce qui permet, le bon côté des choses, de venir contribuer à la recherche qui n'a pas les moyens de payer un stagiaire "normal" de la formation initiale.
Alors c'est pareil, vos leçons de morale à deux balles, vous savez ce que vous pouvez en faire.
"Je serais curieux de lire cet article"
C'est bête, faut être abonné. Je me trompe peut être, mais je vous vois mal donner du fric au Monde Diplomatique. Voilà au moins le début, qui sait, ça va vous donner envie?
Le lien ne marche pas. Deuxième essai?
Ben figurez vous précisément que j'étais abonné au Diplo et à Manière de Voir dans les années 90, que j'étais altermondialiste, et que j'ai vu une conférence de Serge Halimi à l'université Rabelais de Tours...
Mais bon, c'est pas comme si vous faisiez des présupposés sur ma personne. J'ai posé une question, et encore une fois, vous avez "imaginé" ma réponse.
C'est bête. Au moins Serge Halimi, quand on lui pose une question, il l'examine. Il est pas en train de se demander qui qui vote quoi, et qui qui l'est plus con que moi ?
Bande d'escrocs !
"En effet, la question ne se poserait pas si les exploitants agricoles avaient à choisir entre des saisonniers étrangers et des saisonniers français. "
Ah bon? Pendant le confinement 300000 francais se sont portés volontaires seulement 15000 d'entre eux ont eu une mission proposée par un agriculteur.
Et en temps normal ? Et est-ce que les emplois ont été pourvus ?
Pour ma part j'ai fait la cueillette des pommes dans une exploitation qui déclarait ses salariés, et en effet, étrangers et Français étaient traités de la même façon, même salaire, mêmes droits, etc. Mais je mets deux bémols :
- les contrats saisonniers permettent des libertés : on peut par exemple ne pas travailler pendant 15 jours, puis reprendre 5 jours (ce qui est arrivé, car il fallait attendre que la dernière variété de pommes soit assez mûre), et pendant les 15 jours, on fait quoi ? Pas possible de toucher le chômage, ou alors il faut démissionner et dans ce cas renoncer à travailler 5 jours de plus, certes dans longtemps mais garantis... Ces contrats permettent aussi de travailler plus de 35h par semaine, les heures en plus sont comptabilisées et payées à la fin du contrat... Comme des heures normales. En général, c'est payé au SMIC tout sec, donc même s'il s'agit de contrats conformes au droit français, ce n'est pas une situation évidente à gérer.
- d'où la question : alors pourquoi les étrangers s'en contentent et pas les Français ? La grande différence, c'est que les étrangers s'adaptent à ce qui fait la grosse contrainte de ce travail : la saisonnalité. La plupart viennent faire la cueillette et prolongent avec la taille des arbres, ils travaillent 6 mois de l'année en France en se débrouillant pour habiter chez des connaissances, dans leur voiture, etc. Ensuite, ils retournent passer 6 mois au pays avec leur famille. Le chômage ou la retraite ne les concernent pas vraiment. Quand on vit en France en revanche, il est très difficile de vivre du travail saisonnier : il faut jongler entre la saison de ci, la saison de ça, bouger sur le territoire... Essayer de faire correspondre la fin d'un contrat et le début d'un autre, calculer précisément les droits au chômage pour voir si on peut tenir 15 jours avant de recommencer à travailler et continuer de payer son loyer... Les Français qui font ça sont en général jeunes et vivent dans des camions aménagés. Mais je crois pas qu'on puisse faire ça toute une vie : physiquement c'est dur, et quand vient la retraite on n'a pas cotisé grand chose. Faire vivre une famille de façon sereine avec ces contraintes me paraît compliqué aussi.
Le ministre actuel est un serviteur des sbires de la FNSEA. C'est le pire depuis longtemps.
Cher Daniel, "inimaginable" est bien le mot ! Scandaleux en est un autre. Cette cour de récré est bien "réelle" . Dans une petite ville près de chez moi les enfants sont "posés" sur des croix, oui oui des croix.... Ils étaient 15 le premier jour, plus que 8 le deuxième....avec des enseignants (ceux célibataires et sans enfants parmi tous les enseignants) en colère et très mal à l'aise c'est le moins que je puisse dire !
Que dire de ces maires (socialiste pour celui-là) qui ont autorisé l'ouverture des écoles....
Par ailleurs, j'attends avec impatience la création du "statut de DIRECTEUR responsable" en cours....prévue par Blanquer et sa clique !
je ne résiste pas à rebondir avec ce titre de l'Expresse d'aujourd'hui qui cumule sujet du jour et réinvention :
Retour à l'école : des habitudes à réinventer et un premier bilan positif
https://www.lexpress.fr/actualite/societe/retour-a-l-ecole-des-habitudes-a-reinventer-et-un-premier-bilan-positif_2126043.html
Vous voyez, faut pas voir le mal partout !