Youtubeurs contre loi travail : "On n'a pas à dire aux jeunes ce qu'ils doivent faire"
On vaut mieux que ça ! C'est le mot d'ordre lancé sur les réseaux sociaux sous forme de hashtag par un groupe de Youtubeurs opposés à l'avant-projet de loi du travail, dite loi El Khomri. Cette première mobilisation politique de Youtubeurs français n'est pas le seul mode d'irruption du numérique dans le débat politique. Simultanément, plusieurs responsables politiques français ont lancé des plateformes, parfois participatives, censées permettre de mobiliser leurs partisans. Comment passer de la mobilisation en ligne à la mobilisation dans la vraie vie ? Pour en discuter : Usul et Osons Causer, deux des Youtubeurs à l'origine de la campagne #OnVautMieuxQueÇa, Eve Zuckerman, responsable de la stratégie numérique d'Alain Juppé pour les primaires de la droite et du centre en 2016 et Bastien Lachaud, chargé de la stratégie numérique de Jean-Luc Mélenchon en vue de l'élection présidentielle de 2017.
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Derniers commentaires
Les opposants de l'époque ont parlé de "ministère de la paresse", intéressant non?
Ceux qui prétendent aujourd'hui sous couvert de modernité que les français sont fainéants prennent alors subitement un sacré coup de vieux...
et je ne vous parle même pas des chiffres qui sont cruels :
"Chaque trimestre, Eurostat interroge des milliers de salariés dans chaque pays d’Europe et leur demande combien de temps ils ont travaillé telle semaine. Au dernier trimestre 2008, les Français avaient répondu en moyenne 36,5 heures. Et vous savez combien les Allemands travaillaient ? 36 heures. Et les Britanniques ? 35,5 heures. Les vrais champions de la RTT en Europe, ce sont les Néerlandais : ils ne bossent en moyenne que 31,9 heures par semaine.
Si on s’intéresse à la richesse produite par ceux qui occupent un emploi, il n’y a pas photo non plus : en 2009 un Français a produit 77 000 euros de richesses, tandis qu’un Allemand n’en a craché que 60 000 et un Britannique 54 000, selon les chiffres de la Commission européenne.
chiffres extraits d'un article de Plume de presse que l'auteur semble hélas avoir retiré. Mais je gage que ceux qui veulent vérifier devraient retrouver ces chiffres.
C'est l'interview de deux chercheurs ayant fait une simulation informatique de l'application de loi travail avec le projet WorkSim. A défaut de croire en la crédibilité d'une simulation informatique du social, le côté "scientifique" peut au moins servir d'argument rhétorique dans notre société "scientiste"...
Extraits de conclusions :
"Dans le cas ECO1 (conditions de licenciement les plus souples) (...) Le gain engendré de CDI devient trop faible pour compenser les autres sorties (démissions, licenciements personnels, départ à la retraite, etc.) et l’emploi rebaisse après 4 ans, de sorte que l’on retrouve le même niveau qu’avant la loi, au niveau de l’ensemble des salariés. Cependant, le marché est profondément transformé avec une très forte prédominance de CDI, plus courts et plus précaires.
Dans le cas ECO2, les conditions plus restrictives pour licencier se traduisent par des licenciements plus faibles que dans ECO1 (...) Le bilan en termes d’emploi global devient alors encore plus négatif à 4 ans que dans la première année, avec 350.000 emplois de moins par rapport à la simulation de référence. Cette dégradation forte de l’emploi pour ECO2 par rapport à
la référence s’explique donc par un effet conjoint des licenciements économiques qui sont très fortement accrus, passant de 1 à 15%, un effet de rotation dus aux CDD toujours présent, et un nombre de créations de CDI insuffisant (contrairement à ECO1) pour compenser ces deux effets.
(...)
Enfin les évolutions du chômage sont le miroir de ce qui a été décrit pour l’emploi, la différence des chiffres provenant du fait de la flexion d’activité (le fait qu’une hausse de l’emploi attire sur le marché du travail des inactifs), de sorte que le chômage baisse moins que l’emploi n’augmente.
Si l’emploi baisse, le chômage baisse moins car un certain nombre de chômeurs deviennent inactifs car découragés."
Reprises dans la presse en avril pour de l'analyse médias (les "experts" adeptes de courbes "vous-voyez-bien !" en parleront-ils ?) :
- Le Monde, 5/04/2016 : Le projet de loi El Khomri modifie profondément le marché du travail sans améliorer l’emploi global
- Rue89/L'Obs, 10/04/2016 : Worksim : le logiciel qui simule les conséquences de la loi travail
- Interview France Info, 11/04/2016
- The conversation, 28/04/2016 : Comment la Loi El Khomri change profondément le marché du travail… mais n’améliore pas l’emploi global
Alors que BFMTV avait sur son plateau deux invités pour débattre du recours à l'article 49-3 mardi 10 mai au soir, le présentateur a interrompu l'émission pour faire part aux téléspectateurs du texto qu'il venait de recevoir :
"Juste, en toute transparence, pour raconter comment se passent les choses à la télévision, je viens de recevoir un message du cabinet de Manuel Valls, à l'instant, me disant "tiens c'est bizarre, voici les gens qu'il y a sur votre plateau pour défendre ce... ce... pour parler de cette journée, où sont les légitimistes, ceux qui soutiennent le texte?"
(...)
Le présentateur a ensuite répondu en direct à ce SMS, à la manière de Cyril Hanouna qui en a fait sa marque de fabrique. Il a regardé la caméra en face pour déclarer:
"Et (sic) bien pour vous expliquer les choses très clairement aussi, personne n'a souhaité venir défendre ce texte, beaucoup ont été sollicités et personne n'a souhaité le faire.""
Je ne sais pas ce qui est le plus perturbant entre le cabinet de Valls envoyant des SMS aux journalistes en plein direct ou le journaliste qui juge la réaction de son collègue à partir d'Hanouna.
Les réactions sur le tchat sont parfois très "âge-mental-15-ans" (notamment des remarques machistes de base sur sa collègue), on sent assez bien l'ambiance de ce milieu, mais c'est intéressant ce détournement des moyens techniques. Ca fait du direct pour pas cher...
Mon message n'est pas directement à propos du sujet de cette émission, mais bel et bien du terme de "Youtubeur" utilisé tout au long de la vidéo. J'ai eu beau revoir l'émission, et je n'ai pas entendu une seule fois le terme de vidéaste (mais peut être que je me trompe) et seulement celui de Youtubeur.
De la même manière que "Sopalin", "Scotch" ou "Kärcher", Youtubeur est en train d'être utilisé comme nom commun pour énoncer le terme de vidéaste (on parle d'antonomase ou trope), et donc une marque ; Youtube qui fait partie du groupe Google une des entreprises les plus puissante et influente au monde. Ainsi la fonction de vidéaste, de créateur de contenu vidéo sur internet devient peu à peu, par le langage, associé à Youtube et à Google.
Ainsi je poste ce message pour pointer du doigt ce phénomène pour les gens qui ne l'auraient pas remarqué (par exemple les intervenants et les présentateurs de cette émission), pour éviter de faire encore plus de pub à Youtube et Google de manière la plus insidieuse qui soit (on parle déjà de googliser quelque chose dans un autre domain). On ne dit pas "Hollywoodien" pour cinéaste ou "Nikiste" pour sportif.
Néanmoins cette dernière phrase montre bien les limites du raisonnement qui consiste à vouloir éloigner Youtube du champs sémantique de la création vidéo sur internet. Car si l'idée derrière cela c'est bien de ne pas confondre la marque avec la pratique, il faut être réaliste et aujourd'hui rien ne peut égaler ou même prétendre se rapprocher de Youtube dans le domaine du partage de vidéos sur internet. En effet si j'écris ce commentaire pour critiquer le terme de Youtubeur contre celui de vidéaste en toute légitimité (à mon sens), il serait malhonnête de vouloir corrigé le terme de "campagne youtube" car si on va sur dailymotion et que l'on tape "on vaut mieux que ça", les trois premières vidéos sur lesquelles on tombe (avec un bloqueur de publicité) totalisent moins de 2000 vues avec un petit 56 pour la vidéo du collectif (les deux premières sont une émissions d'iTélé). On voit alors la limite de la création de vidéos sur internet et de la mobilisation par ce biais, car tout cela passe par le filtre d'une seule et unique marque possédée par le plus puissant groupe du monde (ou un des plus puissant ) : Google.
Je précise néanmoins que je n'ai rien contre youtube et google, je suis un grand amateur de contenu vidéos sur internet (Usul en particulier) qui m'ont offert une culture politique et une culture sociale bien supérieure à ce que la télé n'aurait jamais fait. De même que Google a apporté de grandes avancées technologiques, le dernier en date étant leur intelligence artificielle capable de jouer au jeu de go à un très haut niveau. Donc selon moi merci Youtube, pour nous avoir apporté les vidéaste !
Le lien: Témoignage: Moi salarié..
je cite:
Loi sur le travail, voici un cas d'école: Aujourd'hui, Licencier sans raison sérieuse un cadre de multinationale - 13 ans d'ancienneté - ça ne coûte que 30K€ (indemnités légales) - en 1 mois - Et à ce jour 4 ans après cela ne coûte pas plus pour l'entreprise. Malgré une condamnation prud’hommes.
Le droit du travail nous protège déjà peu.
Là, ils sont sur France Inter.
http://wearethe99percent.tumblr.com/
Vous faites un travail d'utilité publique, il faut que cela se sache...
Mais il n'y a aucune pédagogie qui peut faire passer de la merde pour de la rose.
Ya grève générale des neurones chez les politiciens et leur toutous ou quoi ?
Ok, je sors...
https://www.youtube.com/watch?v=iCB-YMUvN6E
L obsession de la jeunesse est sympthomatique de la societe du spectacle, pour un bon spectacle il faut un bonnimenteur et des spectateurs naifs.
Daniel aussi estomaqué que des adultes réfléchis ,usule et osons causer, ne soient pas impressionnés par les youtubers pubar ... Et oui Daniel tes concurents sur les internet ne sont pas les debiles de la TV realite....Mais les intellos qui nous explique des choses .
La jeune femme qui tiens le site de Juppe est claire, pro super ... dommage qu elle suive Juppé , le grand timonier, protecteur des voleurs comme Chirac.
Sinon sur Mélanchon son programme c'est une grosse blague; la révolution mais aussi des mesures gouvernementales classiques. Soit un fait la révolution et on met au placard le "programme", soit on ne fait pas la révolution et on gouverne. Ca donne l'impression qu'il ne prend pas du tout au sérieux cette idée de 6ème république.
Merci pour cette phrase dans la description "Antoine Daniel, [...] n’avait jamais répondu. ". J'ai tellement ri, ça m'a fait ma soirée !
Voilà, c'était un premier commentaire bien inutile, il ne me reste plus qu'à regarder l'émission ^^.
mais…
euh ! j'espère malgré tout qu'ils n'auront pas trop de témoignages parce que pas très certaine de l'avenir de ceux qui viendront exposer les défauts de telle ou telle boite, en ce qui concerne leur boulot et peut être en ce qui concerne d'éventuelles poursuites
il me semble qu'il aurait fallu trouver une autre méthode
peut être mal placé, mais
si vous invitiez Thomas Dietrich pour une émission sur sa démission qui n'a pas eu l'écho qu'elle mérite , à mon avis!
une idée : la santé étant un sujet qui DEVRAIT toucher tout le monde , y compris les jeunes ....
merci pour votre travail
Pas un mot sur cette fameuse (et ignoble, mais c'est un peu plus compliqué en fait) loi El Connerie...
Tout le monde s'en fout en réalité sur le plateau : pas concernés, même pas consternés.
Carriéristes tout au plus, sautant dans les bateaux qui passent !
Passagers clandestins d’une société à la dernière extrémité…
Même "Bonjour Tristesse" (pompé sur Eluard par Sagan et sur Sagan par notre aimable Youtubeur) ne réveille personne sur le plateau !
Fabuleux, vraiment !
Personne ne se pose la question du comment du pourquoi, ce serait dérangeant, et hors de portée des cerveaux présents, indiscutablement !
La France est en faillite déclarée et dans une situation, de toute évidence, pré-révolutionnaire.
Cela vaut-il d'en parler ? Pas sur @si en tout cas !
Pourquoi la France en est-elle là ?
C'est une bonne question et je vous remercie de l'avoir posée !
Simplifions, parce qu'elle est entre les mains de politicards clientélistes depuis près de quarante ans... Des gens qui organisent leur élection très profitable en distribuant l'argent du contribuable et en embauchant toujours plus de ponctionnaires : on n'est jamais trop prudent, il faut assurer sa réélection et avoir de la main d'oeuvre pour taper sur le peuple quand il s'énerve ! C'est élémentaire, non ?
Mais surtout parce qu'elle ne fout rien la France, ayant totalement perdu le goût et le sens du travail ! Vu de l'Asie c'est très impressionnant, je vous assure : aucun doute possible sur le vainqueur de la compétition en cours, vous pouvez rentrer au vestiaire pour vous reposer. C'est plié, croyez-moi !
Plus sérieusement, sur le fond j'hésite...
J'hésite entre Juppé, le repris de justice... Et Mélenchon, le ministre, sénateur, député européen toujours plus inutile et toujours plus cher !
Mais s'il fallait vraiment choisir ce serrait Mélenchon, bien entendu : au moins est-il drôle et passionné. Je ne doute pas qu'il installerait des goulags et des hôpitaux psychiatriques, pour tous, à peine élu... Mais je m'en fous un peu, j'ai quitté la France depuis un moment !
Enfin, une fois encore, vous êtes totalement passés à côté du sujet, c'est une vraie malédiction !
Sans doute ferez-vous mieux la prochaine fois, grâce à mes conseils !
PG
J'ai vu, grâce à votre précédente émission, le film Merci Patron ! et je dois dire qu'il est remarquable. Quand on y pense, c'est un bon moyen de lutter contre cette loi révoltante.
- à un moment, il va falloir considérer que "youtubeur" ne désigne pas plus une communauté unifiée que "réalisateur", "vidéaste", "journaliste" etc., voire même oublier ce terme au profit de choses du type "autoproducteur", "créateur indépendant" etc.
Et il n'y a pas plus de raison que Usul et Squeezie fassent quelque chose ensemble qu'il y en aurait à ce que les "conférences gesticulées" de Franck Lepage se rapprochent de Bigard.
- le débat sur "marketing or not marketing" me semble un faux débat : "marketing" est le vocabulaire de notre époque marchande pour une chose vieille comme la démocratie (cf Gorgias de Platon), et Usul aura beau dire, on pourra tout aussi bien lui prêter des intentions de profit personnel qu'il pourra en prêter aux politiques quand ils cherchent à mobiliser autour de leur nom en parlant d'"intérêt général", "démocratie" etc.
Klaire fait grr a d'ailleurs répondu à des propos demandant qu'ils justifient de leur connaissance du monde du travail et de leur rapport à l’argent, de leur légitimité, le "youtubeur" étant vu par certains comme un branleur qui s'en met plein les fouilles en bavassant devant sa webcam.
Au final, je crois que les deux points se rejoignent comme avec l'étonnement de D. Schneidermann autour des "formats" : les dits "youtubeurs" sont des créateurs indépendants, avec des compétences professionnelles, et le statut correspondant pour autant que le média "web" soit suffisamment rémunérateur. Le mouvement #OnVautMieuxQueCa se rapproche alors de ce que peuvent être les mouvements d'intermittents du spectacle, avec tout un nouveau secteur de précaires, de prolétaires de la création 2.0. (rédacteurs, graphistes, vidéastes, développeurs etc.) qui se sentent directement concernés par l'affaiblissement du droit du travail.
Est-ce que ces mouvements sociaux peuvent agir sur le politique, les décisionnaires ?
A mon sens, ils ont un potentiel supérieur à des mouvements clairement catégoriels mais ce potentiel peut être facilement "écrasé" si on les enferme dans un statut "youtubeur", avec ce qu'on a vu plus haut de représentations de leur activité comme un pseudo-boulot faisant gagner indûment du pognon.
J'ai envie de dire "Ruffin et Usul, même combat", mais avec Ruffin, on voit un engagement socio-politique classique, on sent bien avec quelles forces politiques il peut s'associer, alors que Usul & co. - et le "& co." comprend une part de leur public - me semblent dans une forme de naïveté, l'idée qu'on pourrait être simplement "citoyen", qu'il y aurait une sorte de "bon sens" en politique évitant l'engagement partisan, qu'il y aurait moyen de faire de la politique sans ces principes de polarisation.
Mais bon, ça concerne peut-être plus "& co." que Usul, lequel doit bien sentir que des vidéos comme celle sur la pensée 68 font vite apparaître les "camps", les pôles idéologiques, les partis (cf un commentaire sous la vidéo : "Usul le gauchiste qui pense que depuis le paléolithique, voire depuis la dérive des continents, le pouvoir et la domination n'ont été incarnés que par les hommes blancs et de façon verticale").
Car les Big Data, le futur du web-marketing permis par l'internet des objets, est bien pire que cela ! Lorsque vous soumettez vos données à JLM ou Juppé ou qui sais-je, vous le faites avec la conscience que vous donnez des données qui finirons par être utilisées quelque part. Au final, vous reproduisez ce que vous faisiez avant en adhérant à une campagne, le web réduit les espaces (les additionne plus précisément) et le temps mais ne créer pas nécessairement de nouvelles pratiques. Le Big Data utilise tout un tas de métadonnées produites par l'activité de tous les jours des gens qui utilisent internet (dans le sens large du terme, naviguer en GPS avec son smartphone peut faire partie de ça) pour constituer des analyses marketing d'envergures en fonction, par exemple, des comportements de navigation de groupes sociaux constitués ou de votre identité professionnelle (transmise par facebook, google et consorts). C'est bien plus grave que de renseigner un champs ou d'être un peu poussé à donner trois euros ! Ça, c'est la prochaine étape : le Big Data au service des campagnes politiques. Alain Damasio regrettait de n'avoir vu dans son premier livre que la surface des sociétés de contrôle : les caméras, la flicaille... Et il a raison, le vrai contrôle c'est par la data que ça passe.
D'autant que l'utilisation mercatique des data n'est pas nécessairement problématique dans la mesure où ce sont les outils et les situations qui sont configurés ainsi et qu'il y a moyen de les modifier, ce serait un projet de révolution des normes à formuler d'urgence par ailleurs. Les YTbeur utilisent le marketing aussi (sans le savoir probablement) pour leur vidéo commune. Et oui : le montage de la vidéo rapide et incisif (on aime pas Norman mais on reproduit aussi les codes), la team de têtes connues qui parlent, le fait qu'on poste sur les réseaux sociaux et qu'on utilise un hashtag (et qu'on remédiatise par facebook par après), le fait qu'on poste la vidéo un lundi en fin d'après-midi et non pas un dimanche à 3h00 du matin... Qu'on soit bien clair, je ne dit pas que cela annule la légitimité de la vidéo. Au contraire, car le marketing est fait pour être intériorisé, il n'est pas évitable. C'est une théorie appliquée du capitalisme, elle est insidieuse et on la retrouve dans tous les comportements possibles et imaginables. Elle peut s’appliquer à tout, c'est une entreprise totalitaire (sans les tanks et le folklore des drapeaux).
Les web-vidéastes sur le plateau s'indignent du marketing politique utilisé dans les campagnes mais identifient leurs activités à une marque (Youtubeur, dailymotioneur pour usul ?) faisant par là office de panneau publicitaire ostentatoire. Donc critiquer l'utilisation marketing c'est bien, le marketing est une saloperie et je l'approche suffisamment tous les jours dans mon métier pour le savoir. J'exagère un peu mais seulement, je crois qu'il faut arrêter cette pratique systématique qu'on a de voir dans les initiatives qui s’institutionnalisent une dérive verticale qui les disqualifie d’emblée (sur le M6R, Usul critique mais avoue simplement suivre le truc en jetant un œil). Oui il y a du vertical, oui c'est pas parfait, mais c'est pareil pour tout le monde. Le vertical, comme le décrit très bien Lordon dans son dernier livre, ça se créer tout seul. Le tout c'est d'être vigilant, si Mélenchon dérive, trouvons la parade. Le tout c'est de donner du contrôle aux gens à travers les processus politiques. Et ça, vous pouvez pas l'objectiver totalement, vous êtes obligé à un moment ou à un autre de partager une sorte de confiance avec une initiative. Si celle-ci créer du vertical et utilise du marketing, ce qu'elle fera nécessairement, il faut être vigilant donc qu'il faut être vigilant en permanence. Mais ricaner devant des initiatives est toujours une bataille de l'esprit de perdue.
Comme dit plus haut, une question fondamentale : à quelle sauce voulons-nous être mangé en 2017 ? Le pouvoir a verrouiller l'ordre. D'ici là, il y a besoin de se regrouper. Pas seulement sur les réseaux : en assemblée, en comité, en manifestation, en occupation. Les web-vidéastes peuvent-ils contribuer à faire sortir la jeunesse à converger dans la lutte ? Cette jeunesse qui est seule capable de faire le changement des normes et du système dont tout le monde à besoin. Je l'espère.
En avoir à peine 25 et participer activement à la campagne de Juppé, en souhaitant ardemment qu'il devienne président.
Il faudra un jour s'interroger sérieusement sur le vide existentiel qui conduit ces jeunes à de tels degrés d'égarement.
Mais bon, vive les idées, le dialogue à condition qu'il soit équitable et pas forcement à charge.....
J'ai beaucoup entendu "Juppé" !!!!!!
Par contre, un peu frustré sur le contenu, notamment toute la deuxième partie. La guéguerre Usul/candidats-qui-font-du-marketing est un peu usante. Déçu que personne ne lui ai simplement répondu que si on fait du marketing quand on fait une campagne, c'est parce que ça marche et qu'on ne va pas laisser l'exclusivité de cette arme aux adversaires. Ou encore que si on se présente à une élection présidentielle dont on dénonce le côté monarchique/antidémocratique, c'est parce que c'est le seul moyen, hors coup d'Etat ou révolution façon 1789, de prendre le pouvoir. C'est aussi bête que ça, et ça anéantit pas mal le fond de ses critiques. Il faut bien lui reconnaître une certaine pertinence toutefois dans ce qu'il dit : effectivement proposer de se regrouper "sans attendre les consignes" pour regarder la prochaine émission du grand manitou, on aurait pû imaginer plus cohérent comme action pour une "révolution citoyenne"... Je pense simplement qu'il a tort de s'arrêter à la surface du "phénomène" Mélenchon sans s'intéresser réellement au fond (car s'il y a bien un mec du "vieux monde" politique qui se rend compte que celui-ci s'effondre et doit être remplacé, et que ça fait réfléchir, c'est bien Mélenchon).
Usul aurait pu aussi dire, après sa belle (je le dis sans ironie) analyse psychologique de l'état d'esprit des chômeurs et précaires, que le regroupement de témoignages a aussi un effet anti-isolement très fort. Se rendre compte qu'on partage une situation de merde avec tout un tas d'autres gens, c'est un soulagement et une source de motivation significatifs. Si on veut reprendre confiance dans une lutte (contre le précariat ou contre l'exploitation des salariés), il est très important de se compter et de se savoir nombreux. En ce sens, l'initiative #OnVautMieuxQueCa est potentiellement très puissante.
Il y aurait eu de quoi faire une bonne demi-heure supplémentaire à mon avis. Mais merci pour cette heure trente, rien que les 10 minutes de temps de parole de Ludo (d'Osons Causer) sont un plaisir (comme d'hab).
Asi est le média type de cette classe. Lors de la dernière émission, une réflexion a pointé grâce à Ruffin, et que Mélenchon a résumé d'une phrase cette semaine : la classe moyenne méprise sa classe ouvrière.
Je ne doute pas que beaucoup de personnes enthousiastes pour "On vaut mieux que ça" oeuvrent sincèrement pour une solidarité avec les travailleurs les plus précaires, les moins diplômés, etc... mais vous m'accorderez que le retour du refoulé est terrifiant. Et aucune analyse de cela dans l'émission, bien entendu...
Voilà, j'ai peut-être des revenus de petit bourgeois mais tout juste pour vivre en ville avec ma gamine de quelques mois. Je ne me sens pas vraiment à l'aise niveau thunes, je continue à compter pour les fins de mois et à limiter au max les vacances. Bon ok j'en prends, alors que j'en ai pas eu une seule fois étant gamin avec mes parents... waouh, gros privilège !
Voilà, mes parents m'ont serinés toute ma jeunesse sur le thème "fait des études, nous on n'a pas pu, tu seras heureux"... Plus je vieillis plus je vois à quel point on s'est foutu de leur gueule et de la notre avec ce discours pourri. Et la connexion aux petits ouvriers elle ne veut rien dire. Aujourd'hui on peut mettre dans le même sac les ouvriers et la quasi totalité des employés, même les diplômés avec 10 ans d'expérience. Faire encore une classification à la con c'est ridicule. Quand il n'y a pas de boulot on prend ce qu'il y a. Et le nombre de "master" qui bossent à carrouf à la caisse, ça fait relativiser la séparation de classe.
Il y a des exploitants et des exploités. Un système à détruire, le capitalisme. Une idéologie dominante faisant tout pour le protéger. C'est tout. Et c'est ça qu'il faut recommencer à expliquer. Merci Patron le fait bien. #OnVautMieuxQueCa aussi. ça donne de l'espoir.
[quote=@Patatatrac]un truc qui ressort du HT là c'est que plein de gens pensaient gravir l'échelle sociale avec les études
et j'avoue avoir bcp de mal avec ce truc de "je suis pas bien payé alors que j'ai bac +5"
bac +5 ou pas bac du tout je vois aucune raison d'accepter d'être dans la merde
et que tout ça pue vaguement de rappeler ton niveau d'études pour dire que tu gagnes pas assez.
pour le dire clairement ça pue le mépris de classe. et c'est pas de ça dont on a vraiment besoin là, en fait.
En gros c'est le discours j'ai bac +5 donc vous devez me trouvez un boulot bien payé ou je casse tout.
Seulement si j'ai un bac+5 dans un domaine qui n'intéresse personne, je n'ai qu'à m'en prendre à moi-même.
Personne ne m'a mis un fusil sur la tempe pour choisir telle filière et telle durée d'études.
Vous pensez à quel type de formation de bac + 5 dans un domaine qui n'intéresse personne ?
"classe ouvrière", concrètement, en 2016, c'est quel genre de métier dans quel genre de structure professionnelle ?
Une aide-soignante dans une maison de retraite de personnes handicapées, une dame de service dans une école, une caissière : tous ces gens-là ont des horaires de travail difficiles, des tâches qui leur flinguent la santé, des salaires bas, une reconnaissance sociale faible ...
C'est assez vaste. Voir les définitions de l'INSEE qui stipule en outre: «Alors que les ouvriers occupaient 40% des emplois dans les années cinquante, ils n'en représentent plus que 22% en 2010». Mais quand même 22%. (Le plus effarant reste quand même la proportion d'agriculteurs restante.)
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Source
Effectivement, si on pense aux chauffeurs-livreurs (qui n'est pas la première image que l'on a en tête quand on évoque les ouvriers- qu'on imagine plutôt en bleu de travail avec une clé de 12-), aux employés de la restauration collective, aux déménageurs... à mes yeux ils sont aussi la classe ouvrière.
Je pense même qu'il y a des chances pour que le travail dans une usine, ou dans une assez grande entreprise avec une organisation et de nombreux salariés, soit parfois préférable au boulot chez un patron qui n'a qu'un ou deux employés.
Or, beaucoup de gens travaillent pour des toutes petites structures, où il n'y a pas de syndicat, pas de représentant du personnel.
Pas si certaine, par contre, que ma question soit vide de sens.
Le prolétaire est celui qui ne possède ni capital, ni outil de production, mais uniquement sa force de travail.
La classe ouvrière n'est pas en voie de disparition, c'est quoi ces fadaise ? C'est idéologie dominante qui voudrait bien faire disparaitre cette classe et qu'on oublie la lutte des classes qui elle non plus n'a pas disparue, même si elle est actuellement étouffée et dominée a cause de syndicats totalement corrompus soit par l’état ou le patronat . Le patronat à tirer les leçons des trente glorieuses et casser les grandes structures d'activités en petites filiales ou petits groupes qui ne favorisent le regroupement et les mobilisations comme au temps des grandes centrales fortes de plusieurs milliers d'ouvriers. Les ouvriers ont bien du mal a se fédérer aussi a cause de cela..
Je suis prof, dans le public : suis-je prolétaire ?
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et d'ailleurs, le cap peut permettre, dans certains domaines, de devenir un petit patron.
Les enfants de prolétaires qui ont fait des études ils veulent un boulot de merde ou que le sacrifice de leurs parents ait servi à quelque chose ?
Et qu'en est il de la vraie bourgeoisie, celle qui a des réseaux et dont les enfants avec les mêmes études voire moins trouvent le bon taf bien payé auquel les enfants des classes moyennes inférieures et encore moins ceux des prolétaires ne peuvent prétendre ? Les uns et les autres devraient accepter sa domination car on peut toujours trouver plus mal loti que soi ?
Enfin dans un contexte de chômage de masse qui fait du tort aux plus précaires, le sur-diplomé qui refuse d'aller leur piquer un boulot non qualifié ou celui qui se l'arroge grâce à un cv plein d'études inutiles au dit travail ?
Et sérieusement, c'est pas les chômeurs et les volontaires qualifiés qui manquent hein ! En france on a des supers concepteurs et développeurs, on a même un environnement de développement web bien français utilisé partout dans le monde (symfony) qui permet de faire des choses géniales avec trois bouts de ficelles. Ça permettrait de montrer une prise de conscience réelle de ce potentiel et une compréhension des techniques d'aujourd'hui ! Juste histoire d'être crédible pour les critiquer et dénoncer leurs dérives.
Voilà ça me gonfle sérieusement, et ça me donne envie d'envoyer péter son mouvement bancal. Ce n'est pas sérieux, ça décrédibilise tout le discours, car l'engagement concret ne suit pas...
Je suis un peu fatigué du couplet sur la nouvelle ère, le nouveau monde, etc ; le "On n'a aucun intérêt à aller se salir dans un monde qui s’écroule" me parait un peu lâche, le "Quand ton avenir est décidé par des types qui étaient déjà députés quand tu es né..." carrément crétin (ma réflexion est aussi conditionnée par des types qui étaient déjà philosophes avant que je naisse [Bernard Stiegler, au hasard], et je ne m'en plains pas). Je crois qu'il y a à la fois de la naïveté fascinée et du cabotinage moderne à tout espérer mécaniquement de solutions internet qui court-circuiteraient toute forme de représentation citoyenne et d'adhésion à un programme, pour un peuple enfin représentatif, participatif et autonome. Sur ce point, je crois que les plateformes de type m6r ou jlm2017 sont vouées à une bien maigre utilité (autre que de pure communication)...
Quant au blaireau qui attaque ad hominem (ad feminem ?) El Khomri, qu'il n'y ait personne sur le plateau pour dire explicitement que ce pitbull qui se prend pour Hébert mérite tout simplement le mépris et l'oubli, c'est dire que la fascination idolâtre du procédé youtubeur est si grande à vos yeux qu'elle vous fait accepter, fût-ce en grinçant des dents, ce qui est du calibre de la poubelle à Soral.
Je me trompe peut-être, mais je pense qu'il a les mêmes exigences que moi envers un parti de gauche, et voir Lachaud (putain, le nom de mon meilleur pote disparu! C'est comme ça!) utiliser les mêmes éléments de langage ("nous sommes entrés dans une nouvelle ère…"), les mêmes techniques marketinge que son acolyte droitière, ça passe moyen.
Usul, Osons causer, vous faites un boulot formidable, continuez comme ça. Je vous connaissais un peu, je connais moins vos collègues, je vais m'y intéresser.
C'est lequel d'entre vous qui a eu la bonne idée de causer avec une affiche "merci patron!" derrière, au mur ? Exxxxcellente idée !!!
Actuellement nous ne trouvons pas de programme à vous vendre, donc si vous pouviez remplir ce formulaire avec vos idées que l'ont puissent les récupérer et vous bricoler un programme afin d'obtenir vos voix.
P.s
La direction se réserve le droit d'appliquer ou non les idées utilisées pour le programme en cas de victoire.
merci
A.Juppé
Sauf que dans le cadre d'une stratégie de marketing politique, c'est exactement ce que l'on cherche. Et leur plate-forme est un excellent moyen de procéder.
- On fait des études de "marché", faisant remonter un savoir de la "cible" (les électeurs potentiels) vers l'équipe du candidat. Ces études sont une source d'information pour, comme le dit Zuckerman, "adapter le programme" du candidat (qui pour Juppé ne serait "pas encore écrit").
- Cette adaptation du programme, bornée par une certaine sélection, fait partie de ce qu'en marketing on nomme une opération de "positionnement", où on essaye de modifier l'image de sa marque pour l'adapter à sa cible en prenant en compte l'image préexistante.
Au-delà, on adopte également ce que le marketing décrit actuellement comme des campagnes de "co-création" (ici, du programme) où les individus vont participer volontairement à la définition du "bien" qui leur sera proposé. Ironie de la terminologie, quelques recherches ont montré que cette participation à des opérations de co-création participe à augmenter :
- L'attitude de la cible envers la marque (ou le candidat), ainsi que son engagement (sa volonté de participer par des actions).
- Le sentiment d'empowerment : participer à la création d'une chose vous donne l'impression d'avoir pris du pouvoir sur cette chose. De façon amusant, ce sentiment d'empowerment est corrélé assez fortement à l'intention d'achat (ici, de vote).
Donc nos deux "non-marketeurs" sont parfaitement à l'aise avec l'utilisation de concepts et même d'une terminologie (on pense à "empowerment", "co-création" ou "engagement") directement empruntés au marketing. Tout ça, bien sûr, sans en faire.
P.S. : Petit bémol, quand même. Chaque fois sur les plateaux d'émission on voit des gens parler de marketing, de communication, de consommation ... sans jamais qu'un chercheur en marketing ne soit invité. C'est enseigné à l'université, et il y a sans doute mieux placé que Lordon pour en parler.
Sans rire ça a illuminé ma soirée (qui était bien sombre certes).
Merci :)
A 1h07 et des brouettes, Eve Zuckerman, responsable de la stratégie numérique d'Alain Juppé, dit que tous les contributeurs peuvent faire des propositions sur le site avec la garantie qu'elles seront prises en compte.
Si leurs contributions sont prises en compte comme mon cv, ça va être vachement pyramidal.
Demain dans vos kiosque l'avis de tata Germaine sur la déchéance de nationalité.
Ou pour aller au caricatural : il fera quoi si les "co-constructeurs" du programmes veulent y mettre la préférence nationale, si ce sont des prolétaires FN qui investissent ses comités ? Comment peut-il dire d'un côté qu'il refuse une primaire à gauche parce qu'il ne serait pas prêt à suivre Hollande si celui-ci gagne, et affirmer qu'il est prêt à suivre un programme "co-construit" dont il ne sait rien ?
A mon sens, il n'y a pas trop le choix : soit on fait un mouvement partisan et il faut une direction fixée d'avance ou un leader/groupe clairement décisionnaire sur l'orientation, soit on fait un mouvement purement démocratique, et on tend à remplacer l'Assemblée Nationale par la consultation directe des citoyens, avec toutes leurs divergences, sans pouvoir prétendre qu'on suivra telle ou telle orientation.
Et merci d'avoir pris comme sujet #OnMeriteMieuxQueÇa !
Pour quelle raison n'est pas présente Tatiana Ventôse du "Fil d'Actu" à votre émission ?