Matignon : "Tout ce qui s'est passé en juillet est en train d'être inversé"
L'émission
  • Avec
    Ellen Salvi et Samuel Hayat
  • Presentation
    Paul Aveline
  • Préparation
    Adèle Bellot
  • Réalisation
    Antoine Streiff
Réservé à nos abonné.e.s

"Personne n'a gagné", "il n'y a pas de majorité", "personne ne peut gouverner". Et puis, "pas de gouvernement avec LFI". Et une fois LFI sortie de l'équation, finalement, "pas de gouvernement du Nouveau front populaire tout court". 54 jours après le second tour des élections législatives provoquées par la dissolution de l'Assemblée nationale, décidée par Emmanuel Macron, toujours pas de Premier, ou Première ministre en vue. Reste un gouvernement "démissionnaire", c'est le mot consacré, censé expédier les affaires courantes que sont les Jeux olympiques, les paralympiques, la rentrée scolaire. Le feuilleton a duré tout l'été et continue en cette rentrée : Macron consulte, rencontre, discute, temporise, réfléchit. À tel point qu'on ne sait plus très bien qui a gagné les élections et qui les a perdues. Dans un incroyable retournement de situation, c'est même le NFP qui se retrouve sommé, sur les plateaux, de jouer collectif en cherchant des alliances à droite. 

Pour analyser un été hautement politique, nous recevons cette semaine Ellen Salvi, responsable du service politique de Mediapart, et Samuel Hayat, politologue, chargé de recherche CNRS au Cevipof, spécialiste de la représentation politique.

"On ne répète pas assez les leçons du scrutin"

Alors qu'Emmanuel Macron s'apprête, selon toute vraisemblance, à continuer sa politique avec l'appui du Rassemblement national, Ellen Salvi pointe un inversement complet des messages envoyés par les électeurs en juillet : "Le premier tour a expliqué un rejet des politiques conduites par Emmanuel Macron, et le second tour a indiqué qu'une majorité de Français ne voulaient pas voir l'extrême droite accéder au pouvoir. Ça pose de grandes questions démocratiques de ne pas avoir le fruit de son vote."

Lucie Castets automatiquement censurée ? 

C'est l'argument-massue des macronistes pour refuser de nommer Lucie Castets à Matignon : elle serait automatiquement censurée par l'Assemblée nationale. Une idée que rejette Samuel Hayat : "Si demain, il se met à y avoir des censures a priori de tout gouvernement, indépendamment des politiques qui sont menées, c'est que le pays ne sera pas gouvernable. Si Emmanuel Macron ne nomme pas Lucie Castets, c'est à mon sens parce qu'il sait qu'il y aurait des voix dans son parti qui diraient : «Attendez ! On va voir s'il n'y a pas moyen de faire quelque chose avec ce gouvernement»." 

"La parole du pouvoir, c'est la parole qu'il faut suivre"

Alors qu'Emmanuel Macron répète à tous ses interlocuteurs que c'est au NFP de trouver des alliances, de préférence à droite, l'argument se retrouve... dans la bouche des journalistes. "C'est tout le paradoxe en fait du questionnement politique aujourd'hui. À partir du moment où le président de la République, et le pouvoir de façon générale, dit quelque chose, c'est la parole qu'il faut croire, qu'il faut suivre. On prend cette parole, et on la remet peu en question', juge Ellen Salvi.

Pour aller plus loin 

- Le parti pris d'Ellen Salvi sur le site de Mediapart.
- L'analyse de Samuel Hayat sur son compte X. 
- Notre dossier sur la présidence d'Emmanuel Macron

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