Judéobsessions : c'est le titre du livre que vient de publier l'animateur des Matins de France Culture, Guillaume Erner. Ça tombe bien : je consacre moi-même un blog, ici-même, à mes propres obsessions. L'invitation allait de soi. Que faire de ces obsessions dans un exercice de journalisme, surtout au coeur d'une époque assez obsédante elle-même, du Proche-Orient au salut nazi de Musk, en passant par l'antisémitisme français ? En faire le matériau de son travail ? Les tenir à distance ?

L'émission a tourné très différemment de ce que j'avais prévu. L'invité a très vite attaqué sur mon propre livre, Le charlisme, volant au secours de ses amies Caroline Fourest et Sophia Aram qui y sont malmenées, et j'ai eu le plus grand  mal à le ramener sur une énormité, selon moi, contenue dans son propre ouvrage -une affirmation péremptoire sur le nombre de Juifs dans les instances dirigeantes de LFI.

Bien entendu, nous revenons dans l'émission sur un certain nombre de déconstructions des Matins de France Culture dans les derniers mois, allant d'une interview assez "judéobsédée" d'un journaliste palestinien, Rami Abou Jamous, à l'épisode des "mains rouges" taguées sur le Mémorial de la Shoah, à Paris.  Bien entendu, nous tentons de cerner au plus près ce que l'on nomme aujourd'hui "l'antisémitisme".

Inévitablement, chacun des deux ramène l'autre à ce qu'il estime être ses points aveugles, la souffrance des Gazaouis pour l'un, la montée de l'antisémitisme pour l'autre. Je ne suis pas certain d'avoir laissé parler mon invité autant que l'exigerait le nom de l'émission,  mais...lui non plus ! Et il me semble que se tient dans ce long échange, frontal mais toujours respectueux, un débat qui a cruellement manqué sur les chaînes mainstream depuis le 7-0ctobre 2023. DS