De Tours à Porto, bataille de logos
Depuis le 3 février, nous apprend le magazine, « un vote grand public propose de choisir entre 4 propositions de logo réalisées en interne, par la Direction de la Communication de la Ville "dans un contexte économique contraint" ». Voici les quatre logos proposés aux internautes tourangeaux :
Le magazine, qui se garde bien de critiquer lesdits logos créés par le service comm' de la mairie (les commentateurs de l'article se chargeront de réduire en cendres ces jolies tourelles bleues surplombant la Loire), rappelle qu'« une identité visuelle fait l'objet d'une véritable réflexion, que les signes graphiques doivent faire sens » et que « remettre les choix graphiques des collectivités entre les mains des citoyens exprime la peur des élus lorsqu'il faut faire des choix ». Il note en outre qu'invoquer « un contexte économique contraint » n'est pas un motif valable pour s'affranchir d'une consultation auprès de professionnels, car en vérité la mise en place d'un logo coûte bien plus cher que sa création.
Face à ces critiques et à celles de nombreux graphistes, le maire a comparé ces propositions de logos à celui tout récemment adopté par la vile de Porto : « Le nom en lui-même suffit à la promotion de l'image. Voilà une grande ville européenne qui se dote d'un logo aussi simple que ça. »
Certes. Mais l'agence portuane White Studio a mené une véritable réflexion avant de proposer ce logo qui n'est pas seulement, comme on le verra plus bas, un nom inscrit dans un rectangle. Quand elle demandait aux habitants « Quel est votre Porto ? » elle recevait une multitude de réponses. Car il n'y a pas un Porto, mais des centaines de Porto. Comment résumer en un seul et unique logo une ville aussi riche d'histoires, aussi complexe ? Impossible. Aussi, l'agence a-t-elle opté pour un logo associé à de multiples symboles illustrant les différents caractères de la ville :
Ces pictogrammes bleus, qui s'inscrivent tous dans un carré, rappellent les fameux azulejos, carreaux de faïence typiquement portugais quoique d'origine arabe :
Ils peuvent être combinés avec le nom de la ville, et ça donne ceci :
Ils peuvent être associés entre eux, et ça donne cela :
Voici maintenant comment logo et pictogrammes apparaissent dans la vraie vie de Porto :
Ça a tout de même une autre gueule que les ridicules tourelles tourangelles, non ?
L'occasion de lire ma chronique intitulée Le muguet, l'églantine, le chrysanthème, le coquelicot et l'oeillet (celui de la révolution portugaise).
Cet article est libre d’accès
En vous abonnant, vous contribuez
à une information sur les médias
indépendante et sans pub.
Déjà abonné.e ? Connectez-vousConnectez-vous