Licenciement Ménargues : RFI condamnée
Après une procédure aux prud'hommes, la Cour d’appel avait déjà condamné le 6 mars 2009 la radio pour ce licenciement, jugé "sans cause réelle et sérieuse". RFI devait payer à son ancien directeur général adjoint ses indemnités de licenciement, ainsi que 250 000 euros de dommages et intérêts.
Le 17 octobre 2004, Alain Ménargues avait été contraint de démissionner de ses fonctions de directeur général adjoint de RFI, mais non de l'entreprise, après des propos sur Israël qui avaient suscité une vive indignation. Lors de la promotion de son livre Le Mur de Sharon, dont la thèse centrale est que le mur entre les deux communautés résulterait de la volonté essentielle du judaisme de séparer les purs des impurs, il avait notamment affirmé qu'Israël est un "Etat raciste". Dans un article paru dans Libération le 19 octobre 2004, deux jours après sa démission, il s'était plaint d'"avoir été victime d’une «manip» conduite «par un noyau de Juifs communautaires»"... qui ne supporteraient pas qu’Israël soit critiqué Le même jour, Ménargues était licencié par Antoine Schwarz, alors directeur général de RFI. La Cour de cassation (dont l'arrêt est disponible via le site du barreau de Chambéry) vient donc de confirmer le jugement de la Cour d'appel, qui avait estimé que les propos d’Alain Ménargues avaient été émis "dans le cadre de sa liberté d’expression d’auteur, insusceptible de tomber sous le coup du pouvoir disciplinaire de l’employeur". |
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Par ailleurs, la Cour de cassation a affirmé qu'il "n'est pas établi" que Ménargues a entrepris de relancer lui-même la polémique sur l'article de Libération au sein de l'entreprise . RFI l'avais pourtant licencié pour avoir causé un "trouble profond" à RFI, "engendré par les messages personnels" qu'il avait "jugé utiles de transférer par courrier électronique le 18 octobre et par l’article paru dans Libération".
L'annonce de la condamnation finale a été relayée au mois d'avril 2011 par quelques blogs favorables à Ménargues, comme celui de Mejliss ou celui du Comité Poitevin France Palestine, et de journaux d'informations alternatives sur le net, comme Le Grand Soir, qui reprennent mot pour mot un article de l'association CPAJ-EuroPalestine.
Actuellement journaliste indépendant en Arabie Saoudite, Ménargues a assuré à @si qu'il ne retournerait pas à RFI. Mais il va maintenant "demander des explications" aux dirigeants de l'entreprise et à "la douzaine de journalistes qui ont menti" à son égard.
(Par Simon Recht)
Mise à jour - 7 mai : Voici la réaction qu'Alain Ménargues nous a fait parvenir
Dans votre article du 06 mai 2011, intitulé “Licenciement Ménargues : RFI condamnée” et publié sur le site “Arrêt sur images”, vous avez évoqué mon livre en ces termes : “ Le Mur de Sharon, dont la thèse centrale est que le mur entre les deux communautés résulterait de la volonté essentielle du judaïsme de séparer les purs des impurs”.
Cette assertion est totalement mensongère, ignominieuse et diffamatoire non seulement dans le texte mais également dans son esprit. La citation du Lévitique, auquel vous faites allusion, troisième livre de l’Ancien Testament chrétien et également du Pentateuque (plus connu sous le nom de la Torah) israélite, ne figure que sur 3 des 355 pages qui composent le livre "Mur de Sharon". Elle ne peut donc, en aucun cas, en constituer « la thèse centrale ». Vos propos, de manière directe, présentent mon ouvrage comme antisémite, ce que je dénonce et condamne avec la plus grande fermeté. D’autant que cette allégation, présentée comme une affirmation, est publié par un organisme qui s’est fait une spécialité de "lire entre les lignes" et de dire les "choses cachées".
Vous écrivez, par ailleurs : “Dans un article paru dans Libération le 19 octobre 2004, deux jours après sa démission, il s'était plaint d'"avoir été victime d’une «manip» conduite «par un noyau de Juifs communautaires»" sans rappeler ma contestation des termes de l’article ni citer la marginalisation qu’en a fait la justice tant en Appel qu’en Cassation.
Alain Ménargues
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