C'est un communiqué publié sur le site du CRI et intitulé "La justice couvre-t-elle les islamophobes ?" qui l'annonce. "Le juge des référés vient de débouter le CRI de ses demandes au motif contestable que les propos, qui avaient pourtant provoqué un séisme politique, ne constitueraient pas une provocation à la haine à raison de l’appartenance religieuse". Des propos qui avaient poussé le CRI, sur les conseils de son avocat Ahcene Taleb, à entamer une procédure en référé devant le président du Tribunal de Grande instance de Paris, "dans l’espoir d’obtenir la désapprobation judiciaire dans les meilleurs délais , car sa plainte au pénal ainsi que celles d’autres organisations risquent de ne connaitre une issue judiciaire que plusieurs années après la date des propos incriminés, l’éventuelle condamnation ayant alors perdu de son intérêt", précise le communiqué publié ce midi.
Le 13 janvier 2015, sur l'antenne d'Europe 1, invité de Jean-Marc Morandini dans l'émission Le Grand Direct de l'Actu, l'éditorialiste s'était emporté à plusieurs reprises contre la communauté musulmane : "Ce qui a créé le problème, ce n'est quand même pas les Français (...) D'où vient le problème de l'atteinte à la laïcité sinon des musulmans ? On le dit ça ? Et ben moi je le dis !". Et le journaliste d'enfoncer le clou après une relance de l'animateur : "C'est pas les musulmans qui amènent la merde en France aujourd'hui ? Il faut le dire quoi !".
Contacté par @si, l'avocat du CRI nous a confirmé qu'une plainte avait été déposée au tribunal civil, en référé, début février. L'audience, qui devait d'abord avoir lieu le 17 février, a été repoussée au 3 mars, Tesson ne pouvant être présent en février. Le 17 mars, le juge des référés a signifié au CRI qu'il était débouté de sa plainte. Selon la compréhension du juge, cité dans le communiqué : "Les propos de Monsieur Tesson ne peuvent être entendus comme une généralisation selon laquelle les personnes de confession musulmane seraient par nature et dans leur globalité responsables des maux et désordres de la société française". Le CRI va faire appel appel de cette décision.
Les ennuis judiciaires de Philippe Tesson ne sont cependant pas terminés. Le 19 janvier, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour "provocation à la haine raciale" contre le journaliste de 87 ans. Une enquête confiée à la brigade de répression de la délinquance aux personnes. Selon Libération, une autre plainte a aussi été déposée par le MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples) pour "diffamation et provocation à la haine".
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