Agression Gennevilliers : la jupe n'y était pour rien
Les images de l'agression avaient fait le tour des réseaux sociaux en avril dernier. On y voyait une jeune femme frapper violemment une adolescente à l'arrêt de tram de Gennevilliers (92). La vidéo avait d'abord été diffusée par le site d'extrême-droite Fdesouche, avant que le Parisien ne publie un récit détaillé de la scène dans un article intitulé "Haut de Seine : rouée de coups parce qu'elle portait une jupe". De nombreux médias avaient alors repris l'histoire de cette agression "à cause d'une jupe" (nous vous en parlions ici).
Leparisien.fr - 22 avril 2016
Pourtant, le mobile de la tenue vestimentaire avait été rapidement démenti par l'agresseuse. Au micro de BFM TV, elle affirmait qu'elle aussi portait "des jupes et des shorts" et expliquait que son geste avait été motivé par un échange d'insultes dans le tram. Elle s'était par ailleurs rendue elle-même au commissariat en apprenant l'état de sa victime, qui avait brièvement perdu connaissance à l'arrivée des pompiers et reçu une ITT de quatre jours.
"La question de sa tenue parait déjà bien périphérique"
Que s'est-il donc passé ce 18 avril à l'arrêt de tram ? Lors du procès de l'agresseuse de 19 ans qui se tenait ce mardi au tribunal correctionnel de Nanterre, la victime a expliqué timidement à la barre qu'elle aurait fait l'objet d'insultes proférées sur le quai par un groupe de très jeunes garçons au sujet de sa "mini-jupe", rapporte le Parisien. Une fois à l'intérieur du tram, deux jeunes filles inconnues l'interrogent sur l'incident, déclenchant un échange houleux, qui va "se régler" à l'arrêt d'après, selon les dires de l'agresseuse. "La question de sa tenue parait déjà bien périphérique" reconnait alors le Parisien qui rapporte une question de la présidente : "Sur la vidéo on vous entend traiter la victime de pute en même temps que vous la frappez". "C'est vrai mais ça n'a rien à voir avec sa tenue", répond la prévenue qui précise à nouveau "porter shorts et jupes en vacances".
Leparisien.fr - 18 mai 2016
Pour le Parisien, "le procureur résume l'affaire à ce qu'elle semble être : «une affaire tristement banale de violences, dont l'étincelle peut parfois partir de presque rien»". La jeune femme a été condamnée à six mois d'emprisonnement, dont quatre mois sont assortis d'un sursis avec mise à l'épreuve, avec notamment une obligation de se soumettre à des soins psychologiques.
(par Maxime Jaglin)
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