, aux radios du matin. Bonne fête, camarades de La Rochelle! Duhamel (RTL): "les militants qui se rendront à La Rochelle feront bien de prendre une carte et une boussole pour s'y retrouver". Notre nouvel ami Askolovitch (Europe 1): "le PS a bugué en 2002, quand Jospin a été battu à la présidentielle". Elkabbach (Europe 1, un peu plus tard, recevant Moscovici) transformé en agent de voyages: "alors, pourquoi n'êtes-vous pas à Denver ? Ca ne vous intéresse pas, Obama ? C'est Hollande et Ayrault, qui vous ont interdit d'y aller ?" Ringards, enfermés dans leurs querelles, bugués : ce ne sont pas les éditorialistes, c'est un sondage qui le dit. Providentiel sondage de Libé, qui confirme le perçant diagnostic des voix du matin. A moins que ce ne soit l'inverse. C'est ce qu'on appelle une polyphonie bien orchestrée.

Tout autre chanson sur Tf1, la veille au soir. Ah, quelle douceur de voir le 20 Heures de Tf1 dans l'opposition. Mais oui, dans l'opposition. Tf1 a pris le maquis. Oh, pas ostensiblement, ce n'est pas le genre de la maison. En douce. "Un ménage français sur deux" paiera pour le RSA, annonce d'emblée Ferrari, dans les titres du journal. Et de le répéter, une fois, deux fois, trois fois, dans le lancement, puis dans le corps des reportages. Au total, ce sont donc six, huit ménages sur deux, qui paieront pour le RSA. Celà n'a l'air de rien. Tf1 ne fait pas un éditorial. Tf1 ne prend pas la tête d'une mobilisation de petits épargnants contre la trouvaille sarkozyenne. Tf1 ne signe pas de pétition. Et d'ailleurs, sur la chaine d'en face, Pujadas le confirme, voire amplifie: "la moitié, voire les deux tiers des ménages français..." Mais il n'annonce pas la nouvelle en titre, et ne répète pas la fatale statistique.

Un ménage sur deux: voilà comment Tf1 influe. En douceur. Sans avoir l'air d'y toucher. En donnant des informations. De simples informations. C'est la flûte de Ferrari, contre le tambour d'Askolovitch. Quelle mélodie restera dans les têtes ?